Dernière fabricante française d’essieux et de roues pour le ferroviaire, l’entreprise Valdunes est menacée de liquidation judiciaire après le désengagement de son propriétaire chinois. En grève illimitée, les 350 salariés du Nord se battent pour sauver leur entreprise.
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00:00 Alors de la colère, du combat, de l'espoir aussi.
00:03 Vous l'avez dit jeudi dernier, les salariés de Val d'Hune ont appris que l'actionnaire chinois,
00:08 leur principal actionnaire, n'allait plus mettre un euro dans la machine.
00:12 Concrètement, c'est la fermeture annoncée de cette entreprise.
00:15 Je sais que, Diego Crispetsu, vous êtes salarié depuis 30 ans ici à Val d'Hune.
00:19 Qu'est ce qu'on se dit quand on apprend ça ?
00:22 Alors, on est très déçu, forcément.
00:24 On a cette impression de gâchis, gâchis d'avoir laissé une entreprise qui était un fleuron français,
00:29 qui permet aux trains aujourd'hui de rouler en France à des vitesses importantes,
00:34 qui a fait cette notoriété de la France au niveau ferroviaire.
00:39 Laisser mourir une entreprise comme ça, qui avait un savoir-faire unique en France,
00:43 qui avait développé des produits uniques, que seul ce produit pouvait être fait ici, chez nous, en France.
00:50 Donc un énorme gâchis d'avoir utilisé, en effet, ou mené cette mauvaise stratégie
00:55 qui aujourd'hui nous mène à cette situation actuelle.
00:59 On discutait avec plusieurs élus, notamment de la CGT, qui expliquaient que l'actionnaire chinois est venu
01:04 voler votre savoir-faire pour reprendre les termes de certains.
01:08 Oui, on peut le voir comme ça. Après, on peut avoir différentes analyses.
01:12 Ils sont venus, on va dire, pendant 9 ans, ils nous ont quand même financièrement soutenus,
01:17 ils ont investi. Ceci dit, ils ne sont jamais intervenus en tant que tels dans le management de Val d'Hune.
01:22 Ils ont laissé une situation, en fin de compte, telle qu'ils l'ont eue, récupérée, à aujourd'hui,
01:29 sans aucune amélioration. On était déficitaire, on l'est toujours aujourd'hui.
01:34 On n'a jamais réussi à sortir la tête de l'eau.
01:36 Et pourtant, il y a un marché, selon vous ?
01:37 Alors, il y a un marché, un marché énorme, un marché sur lequel Val d'Hune aurait pu se positionner.
01:42 Notamment, lorsque l'on parle des marchés ouverts suite à la guerre en Ukraine,
01:47 où là, il y avait des commandes importantes à prendre, Val d'Hune ne les a pas prises.
01:51 Elles sont parties à l'étranger, notamment en Chine.
01:54 En un mot, demain, vos élus du CSE rencontrent Bercy.
01:57 Une nouvelle fois, ils se sont déjà rencontrés. Qu'est-ce que vous attendez du gouvernement ?
02:00 Aujourd'hui, on n'est plus dans une polémique de dire pourquoi, comment et à cause de qui.
02:05 Aujourd'hui, on demande en effet au pouvoir public, on demande à la France, aux Français de s'insurger,
02:11 parce qu'on ne peut pas laisser mourir des entreprises françaises qui ont un savoir-faire,
02:15 qui ont une reconnaissance, qui étaient un fleuron, à un moment donné, de l'industrie française.
02:19 On ne peut pas laisser mourir aujourd'hui des industries comme la nôtre.
02:23 Alors qu'on ne parle que de réindustrialisation en France, il y a un contresens.
02:27 On agite un sabre de bois. Aujourd'hui, il faut des actions concrètes.
02:32 Merci beaucoup. On parle beaucoup de réindustrialisation, de souveraineté nationale.
02:37 Ces salariés grévistes ont reçu le soutien d'un large spectre politique,
02:42 puisque Fabien Roussel, le communiste, est venu.
02:44 Sébastien Chenu, du RN, est venu également apporter son soutien,
02:48 tout comme des élus de la France insoumise ou d'Europe écologie, il est vert.
02:51 Il y a deux sites qui sont concernés, ici à Valenciennes, du côté de Tricin-Léger,
02:54 et un autre à Lefrancouque, à côté de Dunkerque.
02:57 Dunkerque, c'est justement là où se rendra Emmanuel Macron, vendredi,
03:01 pour parler réindustrialisation.
03:03 Les salariés espèrent avoir un geste du chef de l'État,
03:06 peut-être même un petit détour pour aller apporter des bonnes nouvelles.
03:09 C'est loin d'être gagné, cela dit.