Dans ce nouvel épisode du dictionnaire digital, Mimoun Chikhi, directeur de l'innovation pour Open GreenLab, nous présente ses éclairages sur l'Agri-Tech.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Bonjour à toutes et à tous, bienvenue dans ce nouveau numéro du Dictionnaire Digital.
00:03 Aujourd'hui nous allons parler de la GrisTech et pour en parler nous recevons Mimoun Chéry,
00:09 directeur des opérations pour GreenOpenLab.
00:12 Merci M. Chéry d'avoir accepté notre invitation.
00:15 Merci à vous.
00:16 Comme à l'occitumé, on commence par une définition.
00:19 Qu'est-ce que la GrisTech ?
00:22 Donc la GrisTech, c'est juste une association de deux termes,
00:27 agri d'un côté et tech de l'autre côté.
00:30 Et donc, que signifie la GrisTech ?
00:33 Tout simplement, c'est l'utilisation des nouvelles technologies,
00:37 de la technologie, des technologies au sein de l'agriculture.
00:42 Donc, cela signifie tout simplement l'application des technologies innovantes
00:49 pour améliorer la productivité, la durabilité et la rentabilité de l'agriculture.
00:56 Est-ce que vous pouvez parler un peu plus en détail
00:58 de l'impact de la GrisTech sur les différentes technologies dans l'agriculture,
01:03 que ce soit en termes économiques, que ce soit en termes de processus de production ?
01:07 Donc aujourd'hui, on trouve l'utilisation de technologies émergentes
01:14 un peu partout dans une ferme et à la portée d'un agriculteur.
01:19 On peut utiliser des technologies telles que l'internet des objets,
01:24 l'analyse des données, l'intelligence artificielle, la robotique,
01:28 la blockchain, la biotechnologie et bien plus de technologies.
01:33 Et tout cela, ça a un apport direct par rapport à l'agriculteur.
01:38 Donc, peut-être pour donner juste un petit exemple,
01:43 l'internet des objets, donc à la base en terme de capteurs,
01:48 ces capteurs sont installés un peu partout dans une ferme.
01:51 Donc, ça peut être plusieurs capteurs par parcelle ou un secteur.
01:56 Un secteur, donc c'est une culture, on va dire homogène,
01:59 qui peut être de l'herboculture ou du maraîchage.
02:02 On remonte des informations de façon très régulière sur l'état de la culture,
02:09 sur l'état de l'humidité, en fait, tout simplement de la plante ou de la température.
02:14 Toutes ces données-là, réunies ensemble, sont traitées, analysées
02:19 et ça donne un état des lieux très précis de la culture par rapport à toutes ces conditions.
02:27 Et l'agriculteur peut prendre des décisions opérationnelles,
02:30 mais évidemment, non seulement de réduire l'utilisation des matières premières
02:37 et notamment la ressource hydrique, mais également d'augmenter sa production.
02:41 Il est très important également de parler du côté social de l'agri-tech,
02:45 de l'utilisation de l'agri-tech.
02:47 Cela peut nous résoudre le problème de la main-d'œuvre, déjà d'une,
02:51 et le désintérêt des jeunes envers l'agriculture.
02:55 Donc les jeunes aujourd'hui qui peuvent prendre les fermes de leurs parents,
02:59 ils sont beaucoup plus intéressés si on arrive à intégrer l'agri-tech,
03:05 les nouvelles technologies au sein des fermes.
03:08 Parce que ça facilite grandement les tâches qui nécessitent de l'effort physique.
03:12 Aujourd'hui, donc à travers l'utilisation des drones,
03:14 aujourd'hui avec l'utilisation de l'intelligence artificielle,
03:17 avec l'utilisation de l'irrigation de précision,
03:20 et pas que, tous ces éléments, toutes ces technologies
03:23 rendent le travail beaucoup plus facile et surtout beaucoup plus technologique.
03:27 Nos jeunes, même s'ils habitent à la campagne,
03:30 ils sont tous dotés aujourd'hui de moyens technologiques,
03:34 matériels, mais également d'utilisation de différents logiciels.
03:37 Ces matériaux, ils ne vont pas changer leur usage de ces produits,
03:41 ils vont juste utiliser ces moyens pour gérer de façon opérationnelle leurs fermes.
03:47 Est-ce que vous pouvez nous exposer l'état de la technologie dans l'agriculture marocaine ?
03:51 Est-ce que celle-ci, elle est adoptée par les différents acteurs ?
03:55 Moi, je voudrais plutôt partager avec vous un témoignage, en fait,
04:02 le mien, mais également d'un certain nombre de collègues.
04:04 On vient de finir, au niveau du Maroc, le SIAM,
04:09 donc c'est l'événement phare de l'agriculture,
04:12 non seulement au Maroc, mais également en Afrique.
04:15 On parle de chiffres au-delà de 900 000 visiteurs qui ont visité le SIAM,
04:21 et donc on a eu l'occasion d'échanger avec énormément de parties prenantes,
04:26 et notamment les agriculteurs.
04:29 Donc j'étais vraiment agréablement surpris de l'intérêt, on va dire,
04:33 des différentes parties prenantes, et notamment des agriculteurs,
04:36 envers ces nouvelles technologies de l'agri-tech de façon globale.
04:42 On voyait déjà sur les différents stands énormément de solutions,
04:46 et vraiment dans les différents villages, on va dire tout simplement,
04:50 un engouement des agriculteurs envers ces technologies.
04:54 Je pense que c'est lié également à la situation,
04:57 ou à la conjoncture non seulement nationale, mais également mondiale,
05:01 sur la rareté des ressources, les ressources hydriques,
05:04 comme j'ai expliqué tout à l'heure, mais pas que,
05:06 l'intérêt de nos citoyens,
05:09 mais également de l'ensemble des populations de bien manger,
05:12 tout simplement d'avoir les produits sains,
05:15 et l'agri-tech est là pour aider.
05:18 Est-ce que selon vous, l'aspect technologique est mis en valeur par le plan Maroc Vert ?
05:25 Est-ce qu'il est promu par le gouvernement de manière suffisante ?
05:29 Et est-ce que selon vous, il y a des réformes,
05:31 des chantiers à mettre en place ou à mettre plus en exergue
05:35 pour faciliter cette nouvelle transition technologique
05:38 dont le secteur agricole marocain en a cruellement besoin ?
05:42 Il est certain qu'aujourd'hui, vraiment,
05:44 l'ensemble des parties prenantes ont bien compris
05:48 l'importance de l'agri-tech
05:51 pour promouvoir, encourager,
05:54 répondre également aux différents défis que connaît l'agriculture.
05:58 Certainement, il y a beaucoup de choses qui ont déjà été entreprises
06:02 dans différents organismes,
06:07 au niveau de l'État, au niveau du privé.
06:10 Est-ce que c'est assez ?
06:11 Moi, je dirais non, c'est le début.
06:14 Donc, on s'attend encore à voir beaucoup de choses.
06:17 Je me réjouis de voir un pôle digital, en fait,
06:19 aujourd'hui, qui fait partie du ministère de l'Agriculture.
06:22 Donc, ça montre l'intérêt
06:24 que porte le ministère envers l'importance,
06:29 on va dire, de façon globale, de digital dans l'agriculture.
06:33 De même, l'ensemble ou un très grand nombre, en tout cas,
06:38 d'organismes de formation supérieurs,
06:41 mais également professionnels, je parle d'universités,
06:43 je parle d'écoles d'ingénieurs spécialisées, en fait, dans l'agriculture,
06:47 mais également les organismes tels que l'OFPPT, etc.,
06:50 qui sont en train, aujourd'hui,
06:53 d'intégrer la notion du digital dans leur cursus de formation standard.
06:58 Je suis juste, comme on était aussi à Mme Knaes,
07:02 à un institut de formation OFPPT, à Duncan Knaes,
07:06 qui est non seulement, qui a enrichi son programme de formation,
07:09 mais qui a installé également des démonstrateurs,
07:12 on va dire, digitaux,
07:13 directement au sein de leur espace de formation
07:18 pour permettre aux étudiants, aux stagiaires,
07:21 de tester ces nouvelles technologies
07:25 directement dans le cursus de formation.
07:27 Donc, oui, beaucoup d'actions, beaucoup d'initiatives,
07:31 même si je parle également des incubateurs, des accélérateurs,
07:36 des laptop markets qui sont mis en place,
07:40 spécialisés, en fait, dans le domaine de l'agriculture.
07:42 Donc, tout ça, ça fait plaisir.
07:43 On voit que la machine est en marche,
07:46 mais maintenant, je pense, pour rattraper,
07:49 ou seulement être peut-être à la même vitesse
07:52 qu'un certain nombre de pays, en fait, dans ce domaine,
07:55 donc étrangers,
07:56 donc l'objectif, c'est d'aller plus vite.
07:58 C'est de pouvoir peut-être faire également faciliter,
08:05 donc à travers des incentives,
08:07 l'adoption de solutions agri-tech par les agriculteurs
08:14 à ce qu'on pourrait imaginer,
08:16 la prise en charge financière d'une partie
08:20 de la solution agri-tech,
08:23 donc par une ferme qui souhaite aujourd'hui
08:25 se moderniser et se transformer de façon digitale.
08:29 Ce genre de choses n'existent pas encore,
08:31 en tout cas, pas comme souhaitent les acteurs,
08:36 en fait, dans ce domaine.
08:37 De même, il est très, très important
08:39 de pouvoir encourager les entreprises innovantes marocaines
08:43 dans leur processus de commercialisation.
08:47 Comment ?
08:48 C'est de pouvoir privilégier le produit « Made in Morocco ».
08:52 Que ce soit du soft, du hardware,
08:53 ou une solution complète,
08:54 c'est comment dans nos actions d'incentives étatiques,
08:57 mais également peut-être nos grandes fermes marocaines,
09:03 de pouvoir privilégier l'innovation marocaine,
09:06 le produit marocain.
09:08 Merci beaucoup, M. Chéry, pour tous ces éclairages.
09:11 Merci à vous.
09:12 Merci à toutes et à tous d'avoir suivi
09:15 ce nouvel épisode du Dictionnaire Digital.