Apolline de Malherbe reçoit Hugo Micheron, maître de conférence à Sciences PO, spécialiste du djihadisme, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 11 mai 2023.
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00:00 Oui, en fait, ce qu'il faut déjà distinguer, c'est précisément ça,
00:03 c'est-à-dire le terrorisme d'un côté et le djihadisme de l'autre.
00:06 Le terrorisme, c'est un moyen qu'utilisent les djihadistes à une fin précise,
00:10 qui est de terroriser les sociétés ou les régimes qu'ils déclarent comme ennemis.
00:15 Mais ce n'est pas le seul moyen qu'ils utilisent.
00:17 Et il y a un djihadisme en dehors des attentats.
00:20 Et c'est ça qu'on a tendance à oublier.
00:21 Et si, en fait, on considère que le djihadisme, ce n'est que du terrorisme,
00:26 eh bien, en fait, quand la menace terroriste diminue,
00:29 on pense que le djihadisme est en train de disparaître.
00:31 Or, ce n'est pas du tout ce qui se passe.
00:33 Le djihadisme prend d'autres formes.
00:35 Ce que j'essaye de montrer dans ce livre, c'est comment il s'est construit sur 30 ans
00:39 et à l'échelle de différents pays européens.
00:41 Donc, de reprendre vraiment le plan d'ensemble.
00:42 Et on voit que sur ces 30 dernières années, il y a eu trois cycles, un par décennie.
00:47 Et à chaque décennie, il y a une période que j'appelle de marée haute,
00:50 c'est-à-dire une période où les attentats deviennent le mode d'action privilégié des djihadistes.
00:55 Mais aussi, et c'est peut-être là que tout se joue, en fait,
00:59 des périodes de marée basse, où en fait, les djihadistes, parce qu'ils sont emprisonnés,
01:02 parce qu'ils ont perdu sur le plan militaire en Syrie ou en Irak,
01:06 en fait, sont moins en capacité d'action pour passer à l'acte terroriste.
01:10 Mais par contre, recrutent, diffusent leurs pensées,
01:13 publient tout un tas de contenus sur Internet ou dans des livres.
01:17 Et c'est à ça, à mon sens, qu'il faut s'intéresser.
01:21 Sinon, on s'expose en fait à un rebond.