Apolline de Malherbe reçoit Hugo Micheron, maître de conférence à Sciences PO, spécialiste du djihadisme, dans "Face-à-Face" sur BFMTV et RMC, ce jeudi 11 mai 2023.
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00:00 Ce qui se passe derrière cette affaire, c'est à la fois de la cancel culture,
00:03 à la fois la mobilisation de l'extrême gauche et la volonté de taire le problème de l'islamisme
00:10 qui est un problème très ancien maintenant, ça fait quand même 30 ans que je l'étudie
00:15 et qui a pris des proportions absolument dramatiques.
00:18 Je ne confonds pas l'islamisme et l'islam.
00:21 L'islamisme c'est d'abord les musulmans qui en subissent la pression
00:25 et ensuite ça s'étend, et c'est ce que j'ai montré dans ce livre,
00:28 à toute la société, à notre espace mental.
00:31 Vous dites "le plus dangereux c'est l'oubli", là c'est même le silence.
00:35 Oui, alors je laisse la teneur politique des propos de Florence,
00:39 elle a sa propre opinion de ce qui s'est passé,
00:42 ce qui est sûr c'est qu'on parle quand même de quelqu'un qui est menacé de mort,
00:45 ça je veux dire sur le principe, je pense qu'on peut tous s'accorder pour dire
00:48 que c'est inadmissible qu'une chercheure au CNRS soit menacée de mort
00:54 dans l'exercice de des fonctions, ça me semble hallucinant,
00:57 et surtout en 2023 après Samuel Paty,
00:59 et ça encore, il ne faut pas faire preuve de faiblesse, ce n'est pas normal en fait.
01:02 C'est le premier point. Le deuxième point, c'est cette annulation.
01:05 Alors depuis...
01:06 Si je vous retrouve une date, ça serait en juin.
01:08 Ça a été reprogrammé, c'est aussi important de le dire,
01:09 mais le problème c'est qu'on est dû passer par cet événement.
01:12 Est-ce que c'est du relativisme ?
01:14 Est-ce que c'est finalement ne pas comprendre quels sont les enjeux ?
01:17 Sur le fond, on va dire que le mal est réparé,
01:21 sur le symbole c'est quand même très fâcheux.
01:24 Il y a une forme de lâcheté aujourd'hui ? Ou de déni ?
01:26 Écoutez, c'est vraiment très dur.
01:27 De refus ?
01:28 Sincèrement, oui, le déni, c'est sûr que ça existe,
01:30 et de même que l'hystérisation.
01:31 Moi, tout ce que je pense, c'est qu'on doit créer un espace central
01:34 où on puisse parler de ces enjeux sereinement,
01:35 sans compromis avec les faits,
01:38 mais sans non plus basculer forcément dans la politisation à outrance.
01:40 Mais pour autant,
01:43 il faut pas non plus...
01:44 Il faut voir aussi que ce sont des enjeux qui sont complexes.
01:46 Je ne sais pas en l'état ce qui s'est passé au niveau de la Sorbonne, etc.,
01:49 mais tout le monde n'a pas la même approche,
01:51 tout le monde n'a pas la bonne approche spontanément,
01:53 parce que tout le monde ne connaît pas forcément le phénomène.
01:55 Et donc, la prudence, parfois, amène à prendre des mauvaises décisions.
01:59 Ça arrive, tout ce qu'il faut, c'est apprendre de ça.