Fatoumata Diawara, autrice-compositrice-interprète

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : bit.ly/radioE1
Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 sur Europe 1 jusqu'à 11h, la musique va résonner avec votre invité Fatoumata Diawara.
00:05 Bonjour Fatoumata.
00:06 Bonjour.
00:07 Figure planétaire de la musique africaine, on vous a vu sur scène avec les plus grands
00:10 jazzmen comme Herbie Hancock ou Didi Bridgewater.
00:12 Vous étiez dans le disque La Momalie de Mathieu Chédid.
00:14 Vous êtes chanteuse nommée pour votre dernier album avant dernier maintenant au Grammy Awards
00:19 et également comédienne.
00:20 Je parlais du film Timbuktu mais pas seulement.
00:22 Et votre actualité, c'est donc votre dernier album.
00:24 Il s'appelle London Co.
00:26 Il y a une tournée mondiale qui se prépare.
00:28 On vous montre le vinyle de London Co.
00:30 Vous pouvez nous voir sur europe1.fr.
00:32 On vient d'entendre le titre Massadène en duo avec M.
00:36 Je rappelle que vous aviez travaillé aussi avec lui sur La Momalie.
00:39 200 000 exemplaires vendus, victoire de la musique, tournée à guichet fermé.
00:43 C'est M qui avait réalisé votre dernier album nommé au Grammy Awards.
00:47 Je rappelle que c'est le prix le plus prestigieux du monde, c'est aux USA.
00:50 Et cette fois-ci, pour ce nouvel album, London Co, vous êtes travaillé avec pas n'importe
00:55 qui.
00:56 Abdourahmane, c'est le fondateur de Blur, qui est maintenant dans Gorillaz.
00:58 Là encore, cet album a une histoire.
01:01 Comment c'est né ce projet ?
01:02 Il est né parce qu'avec Damon, nous avons une grande histoire.
01:06 Ça fait plus de 11 ou 12 ans qu'on travaille ensemble.
01:11 Il a toujours rêvé de réaliser un album pour moi.
01:15 Et là, il avait un projet au théâtre de Châtelet, le vol du poli.
01:20 Abdourahmane Sissakoui et Damon devaient mettre en place un opéra africain.
01:25 Et naturellement, ils se sont dirigés vers la culture malienne, la musique malienne,
01:30 pour pouvoir associer la musique contemporaine et une musique traditionnelle africaine.
01:37 Donc naturellement, les chorales et les ngonis du Mali les ont bien intéressés.
01:40 Donc il y avait le Mali qui était au cœur de cette rencontre.
01:44 Donc ils ont exigé à ce que je sois sur ce projet.
01:47 Et ça a duré deux ans quand même.
01:50 Et pendant ce temps, Damon a dit "c'est le moment".
01:54 Et du coup, pendant l'opéra à Châtelet, on allait au studio et puis on travaillait.
02:01 Et cette chanson "Serah" est arrivée.
02:03 Et du coup, ça a été le déclic.
02:05 On a dit "l'album est prêt, on y va".
02:07 - Nsera, qu'on vient d'entendre, vous avez déjà travaillé avec Damon Albarn sur le titre "Désolé".
02:11 - Oui, avec Gorriaz.
02:13 - L'album s'appelle "London Co", ça ne veut pas dire "London K.O."
02:16 - Non, c'est "London Bamako".
02:18 - "London Bamako".
02:19 - Et c'est Damon qui a trouvé le nom.
02:20 Parce que quand on a pu trouver cette chanson "Serah" qui était assez à la fois malienne,
02:27 la chanson, un peu à la fois à la Damon.
02:30 Et du coup, il était tellement content.
02:31 Il m'a dit "ça fait longtemps que je cherchais ce lien, parce qu'avec toi, je peux tout faire".
02:36 Il a senti une liberté avec moi.
02:38 Mathieu, il dit la même chose.
02:39 Il dit "avec toi, on peut tout faire.
02:40 On n'a pas besoin d'être frustré, de suivre cet héritage malien.
02:45 On peut se laisser aller avec toi".
02:48 - Je suis très content de l'expression que vous venez d'employer.
02:50 Parce que je ne sais pas comment vous résumer ça.
02:52 C'est un peu malien et un peu à la Damon.
02:55 On va entendre un extrait et je ne l'avais jamais entendu chanter comme ça.
02:59 Donc, c'est grâce à vous.
03:00 La chanson s'appelle "En Serah".
03:02 C'est Damon Albarn et surtout Fatoumata Diawara.
03:04 *Musique*
03:34 *Musique*
03:43 - Il chante presque comme un vieux griot africain.
03:45 - J'adore sa voix.
03:47 J'aime beaucoup sa voix.
03:49 - On est d'accord, il ne chantait pas comme ça avant.
03:50 - Il a fait quoi ? Une prise.
03:52 Je lui ai dit "chante avec moi".
03:54 Il dit "ok, let's go".
03:55 On était censé composer la musique.
03:57 Ma voix était déjà prise et tout.
04:00 Et à la fin, je lui ai dit "vas-y, chante une partie".
04:02 Il s'est assis et il a fait une prise.
04:05 On a dit que c'était bien et jusqu'à là, c'est un génie.
04:09 - J'allais justement vous demander comment vous avez travaillé ensemble
04:12 parce que souvent, il y en a un qui compose et l'autre qui écrit les textes.
04:14 Les textes sont de vous, évidemment.
04:16 C'est tellement personnel.
04:17 Ça raconte tellement d'histoires de vous-même et de l'Afrique.
04:19 Il n'allait pas écrire à votre place l'histoire du Mali.
04:22 Mais en revanche, quand il y a deux compositeurs, parfois c'est la baston.
04:24 Qui a composé ?
04:25 - Moi, je compose toutes mes chansons
04:28 parce qu'il y a l'envie de garder une identité et aussi un style.
04:33 Parce que la musique africaine, en ce moment, part dans beaucoup de directions.
04:37 C'est assez pop et c'est assez contemporain.
04:40 Et j'ai envie qu'on puisse reconnaître du Fatoumata Diawara
04:44 parmi du Borna Boy et Wizz Kid ou Yemi Aladé.
04:48 C'est un style moderne, mais avec une autre vision.
04:51 Donc pour cela, je compose 200% mes chansons.
04:55 - Et il y a du fond, il y a du sens.
04:57 Heureusement qu'il y a des traductions, parce que moi, je ne parle pas le Bambara.
05:00 Mais je sais que dans cette chanson, Ayn Serra, vous chantez le Mali.
05:02 Vous dites "J'ai fait un voyage de retour dans mon pays, le Mali, en Afrique.
05:05 J'ai été accueilli avec des cris de joie."
05:07 Et alors, quand on entend ça comme ça, c'est un peu nostalgique, mais surtout très joyeux.
05:11 Mais quand on voit le clip, il y a des images qui jurent par rapport au texte.
05:15 Parce qu'il y a des images dures.
05:17 Parce que le Mali, ça ne rigole pas tous les jours.
05:19 On voit des images de villages pillés.
05:21 On voit du sang qui coule sur un ballon de foot.
05:23 Il y a un enfant qui jette une kalachnikov dans un lac.
05:25 Qu'est-ce que vous voulez montrer avec ces images de clip ?
05:27 - Ben, l'Afrique.
05:29 - Je dois dire qu'en même temps, le clip montre ça et il est très joyeux, très coloré.
05:32 Tout en même temps.
05:33 - Moi, j'aime les couleurs.
05:35 J'aime bien chanter mes problèmes.
05:37 J'aime bien apporter de la lumière dans tout ce qui est obscur.
05:42 Et ma musique réflecte ça.
05:45 Mes clips réflectent ça.
05:46 La lumière dans un monde...
05:49 L'Afrique paraît quand même...
05:51 C'est un continent assez jugé, pas compris.
05:56 Et du coup, c'est à nous de réintroduire cette Afrique dans sa complexité.
06:00 Parce qu'il y a des belles choses quand même.
06:02 L'Afrique n'est pas que des problèmes, ce n'est pas que la guerre.
06:04 Mais il y a aussi la guerre.
06:06 Il faut oser en parler.
06:07 Il ne faut pas se mentir.
06:08 - Bien sûr.
06:10 Vous en aviez parlé.
06:11 - Elle est ça, l'Afrique.
06:13 Il y a des bonnes choses, mais il y a aussi des choses pas assez gaies.
06:17 Donc, sa complexité...
06:20 - Là, c'est terrible.
06:21 Parce qu'au Mali, maintenant, il y a du terrorisme.
06:23 Je vais le citer, vous n'en parlez pas.
06:24 Vous en avez parlé dans le précédent album du terrorisme.
06:27 Il y a eu entre 2000 et 3000 civils tués par l'État islamique au Grand Sahara.
06:32 C'est difficile aussi de passer ça sous silence.
06:35 - Disons que moi, je vais essayer d'aborder tous les thèmes
06:39 qui, voilà, sur le coup, qui me viennent à cœur,
06:43 sans vraiment rentrer dans les détails.
06:46 Parce qu'après, ceux qui t'écoutent, ils doivent se sentir bien.
06:49 En tant que femme, j'ai un rapport avec mon audience,
06:52 mon public à l'international.
06:54 L'envie de les relaxer quand ils écoutent mes albums à la maison.
06:59 Donc, même si les thèmes sont parfois engagés,
07:02 je vais toujours avoir des mélodies pour faire oublier
07:06 tout ce qu'il y a derrière mes messages.
07:09 Corps d'excision, mariage forcé, tous ces thèmes.
07:12 - Et dans ce clip, NCRH, justement, vous montrez aussi des hommes
07:14 qui semblent être en couple et des albinos.
07:16 Je ne savais pas qu'il y avait encore ce genre de discrimination.
07:18 Je pensais que tout ça n'existait plus depuis Salif Keita.
07:21 - Ça existe encore, mais surtout à cause des albinos.
07:24 J'étais tellement contente qu'il y ait un albinos dans ce clip
07:27 parce que je vais commencer à m'engager pour eux,
07:30 soutenir Salif pour les aider,
07:32 parce qu'il y a encore beaucoup d'injustice envers ces personnes.
07:35 Donc, dans le clip, il était important qu'il soit là et que...
07:39 Voilà.
07:40 - J'aimerais qu'on entende encore des duos,
07:42 même si tout l'album n'est pas fait de duos.
07:43 Il y en a beaucoup. Il y a un son qui m'a beaucoup plu.
07:46 C'est le titre, je ne sais pas le prononcer.
07:48 C'est avec Angie Stone. Comment vous prononcez ?
07:50 - Mogokan.
07:51 - Voilà.
07:52 On va entendre quelques notes.
07:54 C'est le couplet d'Angie Stone et vous la rejoignez Fatoumata Diawara.
07:57 On va l'entendre tout à l'heure parce que je voulais qu'on entende un autre moment
08:22 où on vous entend toutes les deux.
08:24 Très mauvais bilan carbone cet album.
08:26 Vous l'avez enregistré partout dans le monde.
08:28 - Un peu.
08:29 - Vous avez pris beaucoup d'avion.
08:30 - On l'a fait un bon temps.
08:31 - Pardon de vous dire ça.
08:32 - Parce que je suis allée en tournée avec Gorillaz pour la première fois,
08:34 puisqu'on avait un titre ensemble sur l'album précédent.
08:36 Pendant la tournée, on s'est lâchés.
08:40 Même le clip avec Damon, ça s'est fait à Los Angeles.
08:43 Donc, on a...
08:44 - Jérémy Hébert a retrouvé le bon passage.
08:47 Angie Stone, rejointe par Fatoumata Diawara.
08:51 - C'est un vrai bon passage.
08:52 - C'est un vrai bon passage.
08:53 - C'est un vrai bon passage.
08:54 - C'est un vrai bon passage.
08:55 - C'est un vrai bon passage.
08:56 - C'est un vrai bon passage.
08:57 - C'est un vrai bon passage.
08:58 - C'est un vrai bon passage.
08:59 - C'est un vrai bon passage.
09:00 - C'est un vrai bon passage.
09:01 - C'est un vrai bon passage.
09:02 - C'est un vrai bon passage.
09:03 - C'est un vrai bon passage.
09:04 - C'est un vrai bon passage.
09:05 - C'est un vrai bon passage.
09:06 - C'est un vrai bon passage.
09:07 - C'est un vrai bon passage.
09:08 - C'est un vrai bon passage.
09:09 - C'est un vrai bon passage.
09:10 - C'est un vrai bon passage.
09:39 - C'est un vrai bon passage.
09:40 - C'est un vrai bon passage.
09:41 - C'est un vrai bon passage.
09:42 - C'est un vrai bon passage.
09:43 - C'est un vrai bon passage.
09:44 - C'est un vrai bon passage.
09:45 - C'est un vrai bon passage.
09:46 - C'est un vrai bon passage.
09:47 - C'est un vrai bon passage.
09:48 - C'est un vrai bon passage.
09:49 - C'est un vrai bon passage.
09:50 - C'est un vrai bon passage.
09:51 - C'est un vrai bon passage.
09:52 - C'est un vrai bon passage.
09:53 - C'est un vrai bon passage.
09:54 - C'est un vrai bon passage.
09:55 - C'est un vrai bon passage.
09:56 - C'est un vrai bon passage.
09:57 - C'est un vrai bon passage.
09:58 - C'est un vrai bon passage.
09:59 - Il y a des amis, les amis voilà Damon et Mathieu sont mes frères dames, ce ne sont
10:07 plus des collègues parce qu'ils m'ont tellement sollicité.
10:10 - Je vous interromps parce qu'il faut qu'on marque une courte pause, en l'occurrence Angie
10:13 Stone c'était une copine à vous ?
10:14 - Angie n'était pas une copine mais il y avait l'envie de faire ce brassage entre l'Afrique
10:20 et surtout la culture malienne et l'Amérique, les noirs américains.
10:25 C'est un rêve que j'ai toujours eu parce qu'on a beaucoup de sollicitations.
10:30 Quand je vais aux Etats-Unis pour faire des concerts, après les concerts les artistes
10:35 viennent me voir, je ne les ai pas vus mais soit leur manager ou quelqu'un qui leur dit
10:38 "ouais il faut ouvrir cette porte là parce que le Mali, on rêve d'aller au Mali".
10:43 J'ai dit "bon vous ne pouvez pas venir pour l'instant mais si je peux, dès que j'aurai
10:47 l'occasion je peux m'ouvrir à vous musicalement quand on collabore, le temps que le Mali se
10:52 stabilise et puis on verra ce qu'on pourra faire".
10:55 - Et quand Fatoumata Diawara dit qu'elle va aux Etats-Unis faire des concerts, elle
10:59 ne se la pète pas.
11:00 Elle compte le 14 et le 29 avril, elle a joué à Vancouver, à Seattle, à San Francisco,
11:03 à Portland, à Phoenix, à Easton, à Northampton, à Boston et à New York.
11:06 Excusez du peu, on marque une courte pause où on parle de cinéma et de séries.
11:11 Ils arrivent tous les deux des Etats-Unis, Olivier Benkemoun et Loïs Goua.
11:15 Mais séparément, à tout de suite.

Recommandations