L'invité de 8h15 : Christophe Pinot

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L'invité de 8h15 : Christophe Pinot
Transcript
00:00 - Votre invité sur France Bleu Orléans ce matin, c'est Christophe Pinault, le responsable départemental des Restos du Coeur du Loiret.
00:06 - Bonjour Christophe Pinault. - Bonjour.
00:08 - Vous êtes arrivé à la tête des Restos du Coeur du Loiret en mars dernier.
00:13 La semaine dernière, l'association a servi un peu plus de 45 000 repas.
00:17 En 2022, la même semaine, c'était 36 000, soit 9 000 repas de plus en seulement un an.
00:23 Clairement, la situation se dégrade chez les personnes les plus fragiles.
00:26 - Alors on a de plus en plus de personnes accueillies, effectivement, c'est un peu le contexte actuel.
00:31 Donc, ma foi, on est sur le pont pour tous les accueillir, bien évidemment.
00:36 - Est-ce que les profils des bénéficiaires restent globalement le même ou cela a encore évolué avec la vague d'inflation ?
00:44 - Non, le profil reste le même. Alors bien entendu, pendant le Covid, on avait des personnes qui étaient impactées,
00:49 qui avaient perdu leur emploi, qui ont retrouvé leur emploi.
00:52 Mais là, le profil, c'est principalement à 50% des personnes seules.
00:56 Et ensuite, beaucoup de femmes avec enfants isolées et puis ensuite des familles classiques.
01:02 - Du coup, pour suivre cette demande croissante, vos besoins, évidemment, augmentent eux aussi.
01:08 De quoi vous avez le plus besoin, Christophe Pinault, Restos du Coeur ?
01:11 - Alors, toujours pareil, des fonds. Des fonds parce qu'on subit une sorte d'effet ciseau.
01:17 Alors l'effet ciseau, c'est l'inflation, on va dire, des coûts énergétiques.
01:20 Par exemple, on prévoit de dépenser 50 000 euros de plus pour des frais d'essence, d'énergie.
01:26 C'est de l'argent qui part en fumée, en quelque sorte.
01:28 Il y a l'inflation alimentaire, on bénéficie de dons, on fait des collectes.
01:32 Mais d'un autre côté, on achète aussi certains de nos produits.
01:35 Si on achète pour 100 000 euros, si on achetait pour 100 000 euros et maintenant pour 150 000 euros,
01:40 là aussi, il y a de l'argent qui manque.
01:41 Alors même que, vous l'avez dit, on a 24% de personnes en plus qui se présentent aux portes des restos.
01:47 - Comment se portent les restos du cœur en interne ?
01:50 Est-ce que vous avez besoin de bras supplémentaires, de bénévoles ?
01:53 Où en sont les effectifs ? Ils sont suffisants ?
01:55 - Alors il y a 800 bénévoles sur le département du Loiret.
01:58 C'est suffisant, mais on est toujours prêt, bien entendu, à accueillir davantage de bénévoles.
02:02 On aurait besoin de techniciens, on imagine mal, mais on a besoin de frigoristes, d'informaticiens,
02:08 de spécialistes de la logistique, de l'approvisionnement, des chauffeurs poids lourds.
02:12 Alors l'idée des journées portes ouvertes que l'on organise ce week-end,
02:17 ça va un petit peu aussi dans l'idée de venir à la rencontre des bénévoles
02:21 et de voir ce que l'on fait, toutes les activités que l'on développe.
02:23 - Alors effectivement, aujourd'hui et demain, ce sont les portes ouvertes des restos du cœur
02:28 qui ont lieu dans trois jardins d'insertion de l'association, ainsi que dans les centres de distribution.
02:33 Il y aura par exemple des ventes de plants de fleurs, de légumes, et aussi...
02:39 Quel est l'objectif précis de ces deux journées ?
02:43 - Alors l'objectif précis de ces deux journées, il y a tout d'abord l'ouverture des centres de distribution alimentaire.
02:49 Et bien là, c'est de venir voir, j'allais dire, vraiment le décor, les coulisses, les bénévoles, les rencontrés.
02:56 Qu'est-ce que l'on fait ? On ne fait pas que de l'aide alimentaire, c'est ignoré.
02:59 On a des ateliers de français, on aide à la recherche de l'emploi, l'accès aux aides administratives,
03:05 on a des salons de coiffure, bon, il y a plein de choses à découvrir.
03:09 Et puis, il y a, au niveau des jardins du cœur, là aussi, ce sont des jardins d'insertion.
03:15 C'est encore mal connu, on a à peu près 60 salariés en insertion
03:19 qui sont en grande difficulté par rapport à l'emploi, que l'on emmène vers des projets professionnels.
03:24 Et aujourd'hui, on va vendre, au bénéfice des restos, le fruit de leur travail,
03:29 des plants de fleurs et légumes sur Saint-Jean-de-Brest, Gien et Loris.
03:35 Donc, si vous achetez des plants, vous faites une bonne action, ça bénéficie aux restos,
03:38 et puis c'est très bien aussi pour les salariés en insertion.
03:40 Alors, c'est vrai que ces jardins d'insertion, on les connaît mal, on s'en doute un peu,
03:43 mais qu'est-ce qui s'y passe exactement ?
03:45 Alors, eh bien, ce sont des personnes, comme je le disais, qui sont en grande difficulté,
03:50 qui ont un manque de confiance en eux, qui ont décroché parfois dans leur vie sociale.
03:55 L'idée, c'est de les accueillir, l'activité support, c'est le maraîchage.
03:59 On produit des légumes, là, je parlais des plants, mais le reste de l'année,
04:03 on produit des légumes qui vont être distribués aux personnes que l'on accueille.
04:07 Donc, eux, ça leur permet de développer, de reprendre confiance en eux,
04:11 et de voir, on a des salariés professionnels de l'insertion professionnelle,
04:14 qui les encadrent et qui vont les aider à revenir vers l'emploi.
04:18 C'est l'objectif, développer un projet professionnel et retrouver un emploi.
04:22 Et c'est un bon moyen, le maraîchage, la manipulation de la terre,
04:25 c'est quelque chose qui fonctionne bien pour l'insertion ?
04:27 Oui, alors, tout le monde n'est pas forcément passionné par la terre,
04:30 mais c'est quand même bien, c'est une très bonne approche, oui.
04:34 Tout le monde peut s'y mettre, c'est accessible à tout le monde et c'est intéressant.
04:37 Alors, l'objectif aussi de ces deux journées, vous l'avez dit tout à l'heure, c'est de récolter des fonds.
04:41 Comment se portent les Restos du Coeur financièrement dans le Loiret ?
04:44 Bien, c'est compliqué ?
04:46 Alors, comme je vous le disais, ça va devenir compliqué.
04:49 Bien, et avec des sources de préoccupations très sérieuses,
04:53 dues à l'inflation alimentaire, au coût énergétique, et puis au nombre de personnes qui arrivent.
04:58 Donc là, effectivement, on va avoir besoin de financement,
05:01 du soutien, de la générosité des donateurs.
05:04 Voilà, on aura besoin d'argent dans les mois qui viennent, c'est sûr.
05:07 Le message est passé. Merci beaucoup, Christophe Pinault, d'avoir été notre invité ce matin.
05:11 C'est moi qui vous remercie. Bonne journée à tous.
05:13 Merci, messieurs. Et puis un petit coucou à Annick d'Orléans, qui nous a laissé un message.
05:17 Les légumes, les fleurs, depuis des années, sont de très bonne qualité.
05:21 Souvent, on est émerveillé quand on va aux portes ouvertes des Restos du Coeur,
05:25 et des Jardins du Coeur, surtout.
05:27 Allez-y, c'est aujourd'hui et demain.
05:29 Merci, Annick, pour ce message qu'on passe ce matin en direct.
05:32 Merci à vous deux, messieurs. 8h24, la séquence de l'invité.
05:35 Vous pouvez la réécouter à tout moment sur francebleu.fr et sur l'application ICI.

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