• il y a 2 semaines

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00:00Nous retrouvons notre invité en duplex ce matin, c'est Christophe Lavial, le patron PS dans le Loiret.
00:05Bonjour Christophe Lavial.
00:06Bonjour.
00:07Merci d'être là ce matin.
00:09Alors, une semaine après la censure du gouvernement Barnier, la nomination du nouveau Premier ministre est semble-t-il prévue dans la journée.
00:16Emmanuel Macron est en visite en Pologne, ce serait donc plutôt dans la soirée.
00:21Est-ce que vous dites que le suspense a assez duré ?
00:25Il est clair que le suspense a duré.
00:30On n'est à la fois pas nécessairement dans l'urgence, mais ce qui est une situation un peu étrange,
00:35c'est qu'un président de la République qui, malgré tout, a été désavoué dans les urnes à plusieurs reprises,
00:41continue à tout prix de vouloir être le maître des élégances et de constituer lui-même ce qu'il considère comme devant être la majorité pour gouverner.
00:51Il nous avait annoncé qu'il avait trouvé la martingale et puis finalement, trois mois plus tard,
00:56le gouvernement a chuté et on a l'impression qu'il est reparti un peu dans la même séquence.
01:00Parmi les favoris, les noms qui reviennent le plus, il y a celui de François Bayrou, le maire de Pau, président du Modem.
01:07Hier, votre secrétaire nationale du PS, Olivier Faure, a dit que ça ne peut pas être François Bayrou,
01:13il incarne trop la continuité du macronisme. Vous êtes d'accord avec ça ?
01:17C'est-à-dire qu'il va falloir qu'on réapprenne aussi dans cette période-là les réflexes du parlementarisme.
01:25La question n'est pas une question de casting, c'est pas savoir si François Bayrou est quelqu'un qui est capable d'être Premier ministre
01:31ou si François Bayrou est quelqu'un de respectable. La question est de savoir effectivement pourquoi on nomme quelqu'un Premier ministre,
01:38pour quel type de politique on entend qu'il soit nommé et puis surtout comment on tire les conséquences du vote des Français.
01:45La gauche est arrivée en tête des élections législatives, le nouveau fonds populaire, il est un fait qu'elle n'a pas la majorité absolue,
01:54mais la logique des institutions et le respect des votes voudrait que, dès le mois de juillet, on ait voulu que le président Macron
02:02en tire les conséquences et nomme quelqu'un issu de la gauche pour former un gouvernement et aller chercher les compromis
02:09et les coalitions nécessaires à l'Assemblée nationale.
02:12Donc là, aujourd'hui, 12 décembre, le Premier ministre doit être issu de la gauche. Est-ce qu'il doit être socialiste ?
02:18Est-ce que Bernard Cazeneuve, ce serait un bon choix ?
02:21Mais là, encore une fois, je pense que la question n'est pas une question de casting, c'est-à-dire qu'effectivement,
02:26si Bernard Cazeneuve est en capacité de créer un gouvernement qui soit un gouvernement qui respecte les engagements
02:36que le nouveau fonds populaire a pris devant les Français.
02:40Je rappelle en passant que Bernard Cazeneuve n'a pas participé au nouveau fonds populaire, en a été même plutôt critique.
02:46Mais s'il est à même de ça et qu'il s'engage sur un certain nombre de sujets tout à fait essentiels,
02:51la revalorisation des salaires, la justice sociale, la justice fiscale dans l'affrontement de la question de la dette,
02:58le soutien aux collectivités territoriales et à l'investissement qu'elle prodigue.
03:03Voilà, donc s'il est sur un certain nombre d'engagements qui étaient ceux du nouveau fonds populaire
03:08et qu'il est à même, en construisant un gouvernement de gauche, d'aller chercher texte par texte les majorités nécessaires,
03:14pourquoi pas ? Mais la question, c'est bien la question de la procédure, du contenu des politiques à mener, plus que du casting.
03:20Est-ce que le nouveau fonds populaire, il n'est pas encore en train là, finalement, de voler en éclats ?
03:25Et Léphy n'a pas participé à la réunion collective à l'Élysée, mardi après-midi.
03:30Jean-Luc Mélenchon vous reproche, à vous, parti socialiste, d'accepter de faire des compromis avec Emmanuel Macron.
03:37Voilà, le NFP, on se demande un petit peu ce que ça va donner dans les jours qui viennent.
03:42Je crois que, d'abord, j'allais dire que c'est la longue histoire de la gauche dans notre pays et ailleurs.
03:50Il y a des rapports différents à l'exercice du pouvoir et les socialistes ont l'habitude d'être rapidement traités de traîtres
03:58parce qu'ils considèrent qu'il est de leur responsabilité de faire en sorte d'exercer le pouvoir pour mener les réformes
04:07et les objectifs de transformation sociale que les électeurs attendent d'eux.
04:11Donc, à Jean-Luc Mélenchon, vous lui répondez, finalement, on n'a pas le choix. Aujourd'hui, il faut être responsable.
04:15Parce qu'il y a urgence aussi, c'est ça ?
04:17Je lui réponds surtout que, pour quelqu'un qui se fait l'apôtre de la 6ème République, dont on imaginait qu'elle devrait être plus parlementaire,
04:24je le disais il y a une minute à propos de la constitution des majorités, on peut le dire au sein également des coalitions.
04:31Il faut prendre l'habitude que des coalitions électorales comme celle du Nouveau Front Populaire,
04:38ce n'est pas l'alignement sur une même ligne, c'est le respect de la diversité des options.
04:42Le Parti Socialiste n'a pas la même histoire que la France Insoumise, il n'a probablement pas le même rapport au pouvoir.
04:49Nous, il nous semble être de notre responsabilité, pour porter la parole des électeurs qui ont voté pour nous,
04:56de tenter d'exercer le pouvoir et de mener les réformes qui nous paraissent nécessaires.
05:01Ce n'est probablement pas le positionnement ou la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.
05:04Je pense que c'est un débat important au sein de la gauche,
05:08mais un débat qui est un peu court-circuité par les anathèmes que les uns et les autres déversent ici ou là.
05:14Je suis très optimiste sur le maintien du Nouveau Front Populaire, c'est une construction vivante.
05:19Personne n'a jamais cru que la gauche aurait été capable de s'unir en quelques semaines.
05:23Ça a été le cas en 2022, ça a été le cas en 2024.
05:27Elle a réussi à être la première coalition à l'Assemblée Nationale.
05:31Ça se fait dans la difficulté, il faut se réapprivoiser.
05:35On a une longue histoire commune de différents, de convergences,
05:39mais je reste persuadé que ce qui nous unit est bien plus important que ce qui peut nous diviser.
05:43Un mot sur les municipales pour terminer. Les municipales 2026 à Orléans,
05:47la gauche pour l'instant a clairement du mal à s'unir.
05:51Comment est-ce que vous, patron du PS, vous regardez ça ?
05:54Alors tout en étant, comme vous le dites, patron du PS,
05:57je ne suis pas sûr que j'ai une capacité d'influence quelle qu'elle soit là-dessus,
06:01je regarde un peu comme ce qu'on vient d'évoquer.
06:04Moi je considère que le talisman c'est l'union, à Orléans en particulier.
06:09C'est une ville dont la sociologie a changé.
06:11C'est une ville qui sort de quatre mandats de Serge Groire.
06:16C'est une ville qui peut être une ville qui revienne à la gauche,
06:21mais il ne faut pas se tromper.
06:23Là aussi il faut que les querelles d'égo passent au second plan.
06:26Il y a une démarche d'union de la gauche qui a été initiée.
06:30Tout le monde ne la rejoint pas pour l'instant, mais j'ai bon espoir.
06:34Je pense que c'est dans cette direction qu'il faut aller.
06:36Merci beaucoup Christophe Lavial, numéro un du parti socialiste dans l'Ouaret,
06:40d'avoir été en ligne avec nous ce matin. Bonne journée.

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