Comment mieux protéger les maires et les élus ? - Débat

  • l’année dernière
Avec Eric Naulleau et Guillaume Bigot
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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-05-12##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:05 - 8h46, Eric Nolot, Guillaume Bigot avec nous tous les deux.
00:12 Il y a ce sujet évidemment de la crispation dans la société et de la violence,
00:18 vous l'avez dit Eric Nolot tout à l'heure, mais la violence qui s'installe un peu partout,
00:22 dans le discours, dans le vocabulaire, sur les réseaux sociaux,
00:26 et ça va jusqu'à des actes parfois comme à Saint-Brévin,
00:30 avec le maire qui avait eu sa maison incendiée,
00:35 et puis également deux véhicules bien sûr, parce qu'il était favorable au projet
00:40 de centre d'accueil d'un migrant dans sa commune.
00:43 Donc évidemment sur ce sujet, on ne peut que soutenir ce maire,
00:50 mais est-ce que vous avez l'impression qu'ils sont isolés les élus ou pas, Eric Nolot ?
00:55 - Non mais c'est en deux temps, vous savez il y a une image qui a été beaucoup utilisée,
00:58 mais qui me semble parlante, c'est celle de la marmite d'eau bouillante.
01:01 Si on vous précipite dans l'eau bouillante, vous allez ressentir une grande douleur.
01:04 Mais si on vous met dans de l'eau tienne et qu'on augmente la température doucement,
01:07 degré par degré, vous n'allez pas sentir la douleur, vous allez supporter.
01:11 C'est ce qui se passe avec la violence, c'est-à-dire que chaque mois,
01:14 la violence politique en France augmente d'un cran.
01:16 Il y a des gens qui sont empêchés de tenir des conférences à l'université,
01:19 des gens qui sont menacés de mort, il n'y a jamais eu autant d'élus
01:22 sous protection policière, et là on est passé à un stade un peu colombien.
01:25 C'est-à-dire que si vous n'êtes pas d'accord avec quelqu'un,
01:27 vous incendiez ses véhicules, puis vous incendiez son domicile personnel,
01:30 sans vous soucier s'il y avait quelqu'un ou non à l'intérieur.
01:32 Donc là l'eau est en train d'entrer en ébullition, mais la température est montée sans qu'on réagisse.
01:37 Circonstance aggravante, la lâcheté des pouvoirs publics,
01:40 depuis le président de la République jusqu'aux échelons inférieurs,
01:43 qui n'a pas soutenu en aucune manière ce malheureux,
01:46 qui l'a abandonné, est vraiment scandaleuse.
01:49 Après, effectivement, il y a un problème local.
01:52 Si les gens ne sont pas d'accord, il faudrait pouvoir trouver un moyen légal de trancher.
01:57 Moi je n'en vois qu'un, puisqu'on le demande à corps et à cri sur la réforme des retraites.
02:03 - Du référendum !
02:05 - Instaurons un référendum !
02:07 Vous avez en France une hémiplégie politique.
02:09 Les uns disent "ah oui, référendum sur les retraites, mais certainement pas sur l'immigration",
02:12 et les autres disent "ah oui, sur l'immigration, mais certainement pas sur les retraites".
02:15 Tranchons ça et instaurons le référendum sur tous les sujets,
02:19 et évitons que tout drame soit instrumentalisé.
02:21 - Sur tous les sujets, après, localement, ça va être difficile à tenir, quoi.
02:25 Non ? Sur des grands sujets, quoi.
02:27 - Non, je crois pas.
02:29 - Comme en Suisse, alors ?
02:30 - Oui, moi je pense qu'en effet, il y a ce climat de violence politique,
02:33 et il y a le fait que ce climat est encore attisé par le manque de débouchés démocratiques.
02:38 Parce que les gens, tout d'un coup, se disent
02:40 "la seule manière de se faire entendre, c'est d'utiliser des moyens terroristes".
02:43 Ecoutez, c'est pas digne de la France.
02:45 - Oui, oui. Guillaume Bigot ?
02:47 - Les notables ne découvrent pas que l'immigration déclenche vraiment l'ire de nos concitoyens.
02:55 Sondage après sondage, les Français, de toutes origines, sont contre et disent "stop",
03:00 notamment au détournement du droit d'asile, mais pas que, d'ailleurs,
03:03 même au regroupement familial, etc.
03:05 Trop, c'est trop. Il n'y a pas qu'en France, d'ailleurs.
03:07 C'est dans la plupart des pays occidentaux, des pays développés.
03:11 Mais ça ne justifie pas cette violence, et Eric a raison, cette violence est tout azimut.
03:15 Elle n'est pas que sur ce sujet-là, elle est tout azimut.
03:18 Dans cette violence, qu'est-ce qu'il y a ?
03:20 Il y a quelque chose qu'on retrouve dans la plupart des pays,
03:23 c'est-à-dire la montée de tension entre la partie de la population qu'on méprise,
03:27 les fameux "somewhere" et les "anywhere", adeptes de la mondialisation.
03:32 Il y a cette tension entre les notables et la population qu'on stigmatise,
03:35 on parle de populisme, etc.
03:37 Les réseaux sociaux ne font rien à l'affaire,
03:39 et cette tension, vous la ressentez partout.
03:41 Mais en France, chez nous, là où c'est particulier,
03:44 et là où je pense qu'il faut faire vraiment très attention,
03:46 c'est qu'effectivement, c'est le pays des guerres civiles.
03:49 Ce n'est pas une fois, ce n'est pas deux fois,
03:51 c'est quasiment tous les siècles,
03:53 la France malheureusement sombre dans la guerre civile.
03:56 Et la guerre civile, ce n'est pas, contrairement à ce que l'on nous raconte,
03:59 l'invasion des étrangers qui va déclencher la guerre civile.
04:01 Non, c'est un phénomène beaucoup plus complexe que ça.
04:03 La France tend naturellement à se diviser en deux camps,
04:06 avec les pours, avec les antiques,
04:08 sur n'importe quel sujet.
04:10 Oui, mais à la fin, ça se cristallise.
04:12 Et c'est très dangereux.
04:13 Là où c'est un peu fort de café,
04:15 c'est que la mobilisation générale est décrétée
04:17 parce que c'est l'extrême droite qui est à la manœuvre à Saint-Brévent.
04:21 Et ça contribuerait à tendre...
04:23 La pression politique, en tout cas, elle était...
04:26 Je ne fais pas d'amalgame avec les attentats.
04:29 Donc là, on dit que c'est l'extrême droite,
04:31 donc tout le monde se mobilise.
04:32 Mais écoutez, cette théorie de la violence politique
04:34 qui l'emporte sur la légalité, c'est une idée d'extrême gauche
04:36 qu'on a vu s'illustrer ces derniers mois, jour après jour.
04:39 Ces gens se plaignent du climat qu'ils ont eux-mêmes instauré.
04:42 Moi, quand j'entends la maire de Nantes,
04:44 qui est elle à la manœuvre, en disant "c'est scandaleux,
04:46 il faut soutenir notre collègue",
04:48 alors qu'elle-même a des positions quand même extrêmement ambigües
04:52 avec tout ce qui se rapporte à l'islamo-gauchiste,
04:54 la situation à Nantes est quand même catastrophique
04:56 du point de vue de la sécurité.
04:58 Je trouve qu'en plus de l'indignité
05:00 d'avoir abandonné cet homme à son sort,
05:02 il y a vraiment une indignité supplémentaire
05:04 à essayer d'instrumentaliser ce drame.
05:06 - 0826-300-300, Julien qui veut réagir avec nous dans l'Essonne.
05:11 Bonjour Julien.
05:13 - Oui, bonjour à tous. Bonjour Patrick.
05:15 Alors déjà, je suis étonné d'être en accord avec Eric Nolot
05:19 sur le fait qu'effectivement, la source,
05:22 quand j'ai appelé, c'était déjà pour dire
05:25 qu'il faut rappeler quand même qu'un maire, c'est un OPJ,
05:28 donc un officier de police judiciaire reconnu au lieu de l'État,
05:31 si on ne lui donne pas les moyens d'effectuer ce rôle,
05:33 autant qu'on arrête de lui donner ce rôle
05:35 et qu'on le mette en sécu. On lui fait prendre des risques
05:37 sans lui donner les moyens d'assurer les risques qui vont avec derrière.
05:39 La deuxième chose, c'est qu'il faut voir la responsabilité
05:41 à l'origine du problème.
05:43 Si il y a une telle violence dans la société,
05:45 c'est parce qu'il n'y a plus de légitimité
05:47 à notre système démocratique, puisqu'il n'est plus démocratique.
05:50 On règle la Coupe 49-3 depuis beaucoup trop longtemps.
05:53 La 5ème République a été pour moi,
05:55 et avec le constat que j'en fais aujourd'hui,
05:57 la fin de la démocratie réelle.
05:59 C'est effectivement une démocratie représentative.
06:02 C'est dès lors qu'on met un adjectif à un mot,
06:04 le mot perd le sens premier qu'il a.
06:06 Une démocratie, c'est une démocratie.
06:08 Une démocratie représentative n'est plus une démocratie.
06:10 Je pense que le problème est là. Je suis d'accord avec Nolot.
06:12 Il faut qu'on revienne un peu plus souvent à la base de la base,
06:14 à une vraie démocratie et à un référendum.
06:17 Dès qu'il y a un sujet cuivant, dès qu'il y a des tensions,
06:19 on règle la tension en disant "OK, d'accord,
06:21 réglez le problème, on fait un vote".
06:23 Voilà, je pense que...
06:25 - Sauf qu'il faut accepter le résultat du vote.
06:28 Ce qui n'est pas toujours le cas.
06:30 Si on prend l'exemple de la Loire-Atlantique,
06:32 là où ça se passe à Saint-Brévin,
06:34 souvenez-vous, il y avait eu un vote qui était autour
06:36 de l'aéroport de Notre-Dame-des-Dentes,
06:38 où la population locale était favorable.
06:40 Alors c'était de peu,
06:42 mais finalement on est allé compte,
06:44 parce qu'il y avait des gens qui contestaient.
06:46 - C'était pire que ça.
06:48 Ceux qui étaient pour le référendum ont dit
06:50 "Si le référendum nous est favorable,
06:52 évidemment nous l'accepterons, mais si il nous est défavorable,
06:54 on continuera la lutte".
06:56 - C'est incroyable. Et à Saint-Solide,
06:58 les sabotages ont eu lieu par rapport
07:00 à des décisions qui avaient été prises
07:02 dans un cadre tout à fait légal.
07:04 Donc quand j'entends l'extrême-gauche pousser les hauts cris,
07:06 moi ça me fait beaucoup rire, parce qu'ils ont des méthodes
07:08 absolument identiques à celles de l'extrême-droite.
07:10 Si on fait un référendum,
07:12 il faut s'engager à en respecter le résultat.
07:14 Sinon on revient à la case départ.
07:16 - En réponse à notre auditeur aussi, l'article 49.3,
07:18 il a été pensé au départ dans la Ve République,
07:20 non pas du tout pour forcer la main
07:22 de la majorité des Français,
07:24 mais au contraire pour forcer la main
07:26 des parlementaires lorsque la majorité
07:28 des Français était derrière le Président de la République
07:30 et l'exécutif. Parce que l'équilibre
07:32 dans la Ve République, c'est que l'exécutif,
07:34 normalement, il a le référendum.
07:36 Il s'appuie sur le référendum.
07:38 C'est vraiment ça la logique profonde de la Ve République.
07:40 Donc ça a été intégralement détourné
07:42 de son objectif, de son objet.
07:44 Et en fait, on voit bien
07:46 que c'est depuis très longtemps uniquement
07:48 le théâtre de l'antifascisme, et donc le fait
07:50 de criminaliser l'adversaire en disant
07:52 que si vous votez pour untel, untel,
07:54 on va rouvrir des chambres à gaz, c'est ça
07:56 qui a bloqué intégralement la démocratie française
07:58 et qui fait qu'une minorité de notables
08:00 qui ont quasiment... - Pourquoi "notables" ?
08:02 - Parce que quasiment tous les élus locaux,
08:04 quasiment tous les directeurs
08:06 d'administration centrale, quasiment tous les
08:08 grands chefs d'entreprise, etc. Tous les gens qui participent
08:10 à cette mondialisation, qui vivent très bien,
08:12 qui sont 25%. En fait, le macronisme,
08:14 c'est le système. - Mais c'est pas
08:16 tous les élus locaux, là. Vous mettez tout le monde
08:18 dans la même... - Ah, quand même, regardez dans le détail.
08:20 Vous avez beaucoup, beaucoup... - Ah bah là, oui.
08:22 - Non, non, alors, je veux pas "tous les"... Mais est-ce que ça serait
08:24 totalement caricatural ? Vous avez raison, Patrick.
08:26 Mais c'est quand même... Il y a quelque chose
08:28 comme une espèce de lutte des classes, en fait,
08:30 qui ne dit pas son nom. C'est-à-dire que les gens
08:32 qui sont aux affaires, aux responsabilités, aux manettes,
08:34 ils pensent tous un peu comme l'élite.
08:36 Et l'élite, elle est favorable, effectivement,
08:38 à l'intégration européenne, elle est favorable
08:40 à l'immigration, elle est favorable à
08:42 la libéralisation, elle est favorable à la mondialisation.
08:44 80% du peuple n'en veut pas,
08:46 mais c'est quand même cette politique qui est imposée.
08:48 - Alors, vous êtes d'accord avec ça ? - C'est-à-dire que,
08:50 par exemple, les centres
08:52 d'accueil pour immigrés, demandeurs d'asile,
08:54 etc., ben, on les installe où ?
08:56 À Saint-Brévin, mais pas à Neuilly-sur-Seine, quand même.
08:58 Il faut quand même voir que...
09:00 - Ouais.
09:02 - Vraiment, on essaye quand même de récliner.
09:04 - À Saint-Brévin, c'était justement...
09:06 - Oui, mais c'est pas Neuilly-sur-Seine. Vous allez voir que ça se fera
09:08 pas à Neuilly-sur-Seine, ou dans d'autres coins.
09:10 - Après, il y a eu des projets dans le 16e arrondissement,
09:12 et pas très loin de... - Et donc ?
09:14 Vous avez des nouvelles du projet ?
09:16 - Oui, je crois que ça avance un petit peu. - Oui, ça avance,
09:18 mais moins qu'à Saint-Brévin, apparemment.
09:20 Pour des raisons de résistance
09:22 très évidentes.
09:24 Non, mais il y a quelque chose, c'est que
09:26 les gens qui sont les plus concernés
09:28 par cette immigration, mais à tort ou à raison,
09:30 moi, je veux pas porter de
09:32 jugement, à partir du moment où c'est
09:34 leur entourage immédiat, je pense qu'ils
09:36 devraient avoir droit à la parole. Ça me semble
09:38 du bon sens démocratique.
09:40 On veut installer un centre
09:42 d'accueil pour immigrés à 100 mètres de chez vous,
09:44 vous devez avoir votre mot à dire.
09:46 Mais c'est sur ce sujet comme d'autres, moi, je tombe pas
09:48 dans cette hémiplégie du genre "ah bah, il faut pas
09:50 le faire sur les retraites, faisons-le sur les retraites,
09:52 ça tranchera, faisons-le sur l'immigration,
09:54 faisons-le sur des tâches... - Et on a le droit de parler d'accord en démocratie ?
09:56 - On aura des surprises.
09:58 - Merci beaucoup Guillaume Bigot,
10:00 Eric Nolot, et vous, Julien,
10:02 je sais qu'il y avait d'autres auditeurs qui voulaient prendre la parole,
10:04 vous pourrez continuer de le faire,
10:06 tout à l'heure, par exemple, avec
10:08 Jean-Jacques Bourdin, ou avec
10:10 André Bercoff, ou Christine Bouillaud, dans un instant,
10:12 qui va me succéder, à propos d'ailleurs
10:14 de Jean-Jacques Bourdin,
10:16 tout à l'heure, il recevra à midi
10:18 le député insoumis
10:20 Carlos Martins Bilongo,
10:22 qui est visé par une enquête, là, vous avez vu,
10:24 pour fraude fiscale et blanchiment d'argent,
10:26 il s'exprimera pour la première fois, il sera là, donc,
10:28 tout à l'heure, à midi, 8h57,
10:30 bon week-end, demain matin, c'est Jean-Marie Bordry.
10:32 Marie Bordry.

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