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Les invités de CNEWS décryptent et débattent de l'actualité des dernières 24 heures dans #SoirInfoWE

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00:00:00 Bonsoir à tous et très heureux de vous retrouver pour Soir Info Week-end,
00:00:03 dont débat en décrypte l'actualité du jour avec autour de ce plateau ce soir Karima Brick.
00:00:08 Bonsoir Karima.
00:00:09 Bonsoir Olivier.
00:00:10 A vos côtés Philippe Guibert.
00:00:11 Bonsoir Olivier.
00:00:12 Bonsoir Philippe, enseignant consultant.
00:00:14 Pierre Gentillet est avec nous également ce soir.
00:00:17 Bonsoir.
00:00:18 Avocat.
00:00:19 Bonsoir Pierre.
00:00:20 A vos côtés Jean Messia.
00:00:21 Bonsoir Jean, président de l'Institut Vivre Français.
00:00:22 Dans un instant, le sommaire de l'émission, mais avant les dernières actualités, c'est
00:00:26 avec vous, Miquel Dos Santos.
00:00:28 Emmanuel Macron annonce de bonnes nouvelles pour la ville de Dunkerque.
00:00:34 Le président de la République a dévoilé des investissements étrangers à hauteur
00:00:37 de 6,7 milliards d'euros pour un total de 4 700 emplois.
00:00:41 Il a également appelé à une pause controversée des nouvelles normes environnementales européennes.
00:00:46 Lors de ce déplacement, quelques centaines d'opposants à la réforme des retraites
00:00:49 ont manifesté avec des casseroles en centre-ville.
00:00:51 Cinq rassemblements d'ultra-droite interdit ce week-end à Paris.
00:00:55 La préfecture souhaite éviter des risques de troubles à l'ordre public et des appels
00:00:59 à la violence.
00:01:00 Laurent Nouniez, préfet de police de Paris, a suivi la consigne de Gérald Darmanin après
00:01:05 le défilé polémique samedi dernier de 600 militants d'extrême droite.
00:01:08 Et puis l'inflation a atteint 5,9% sur un an en avril dernier.
00:01:13 C'est 0,2 points de plus que le mois précédent.
00:01:16 Selon l'INSEE, cette hausse est due principalement à l'augmentation du coût de l'énergie.
00:01:21 Les prix de l'alimentation, eux, ont connu une légère baisse.
00:01:24 Merci, Michael.
00:01:25 Michael Dos Santos, qu'on retrouvera à 22h30 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:01:31 SoirInfo Week-end au sommaire ce soir.
00:01:33 Emmanuel Macron à Dunkerque.
00:01:35 Ville symbole d'un cap affiché.
00:01:37 La réindustrialisation du pays avec l'implantation d'une super-usine de batterie taïwanaise
00:01:42 et une promesse 16 000 emplois en plus.
00:01:45 Le chef de l'État qui assume la réforme des retraites.
00:01:47 Une nécessité si la France veut être compétitive.
00:01:50 La réindustrialisation couplée à la réforme des retraites, est-ce la solution pour relever le pays ?
00:01:56 Retour sur cette visite avec nos invités, marqué par une nouvelle petite phrase du chef de l'État.
00:02:00 D'ailleurs, on le verra.
00:02:02 Les policiers à l'Élysée ce matin pour demander des mesures fermes et des propositions concrètes
00:02:07 promises d'ici un mois avec la perspective d'une loi anti-casseurs.
00:02:11 Est-ce le moyen d'endiguer le phénomène des black blocs ?
00:02:15 Faut-il aussi que les juges rendent des comptes ?
00:02:17 Expliquent les décisions de justice comme le réclament des syndicats de police ?
00:02:21 On en parle dans cette émission.
00:02:23 Et puis ce chiffre dévoilé en début d'après-midi,
00:02:26 plus 300% d'entrées irrégulières dans l'Union européenne par la Méditerranée centrale.
00:02:32 C'est ce que révèle l'agence Frontex, l'agence européenne de garde-frontière et de garde-côte.
00:02:37 Sur le terrain, comme dans la commune italienne de Vintimi,
00:02:40 et bien des centaines de migrants attendent de passer en France.
00:02:43 Pourquoi l'Europe est-elle impuissante face aux passeurs ?
00:02:45 La France a-t-elle abandonné sa diplomatie avec les pays d'origine ?
00:02:49 On en débattra dès 23h.
00:02:52 Et puis dans un instant, nous allons revenir sur la situation dans la ville de Valence,
00:02:57 puisque la préfète du Drôme sera en liaison avec nous
00:03:01 après la dénonciation des habitants d'un quartier.
00:03:05 Il dénonce un climat de guerre.
00:03:07 Le maire de la ville, lui, se dit abandonné par l'État.
00:03:10 Élodie de Giovanni, la préfète du Drôme, lui répondra dans un instant sur ces news.
00:03:15 Elle sera en liaison téléphonique sur notre antenne.
00:03:17 Restez avec nous.
00:03:19 On marque une très courte pause.
00:03:20 On revient dans un instant.
00:03:22 A tout de suite.
00:03:23 Et de retour sur le plateau de Soir Info Week-end.
00:03:29 Bienvenue, si vous nous rejoignez.
00:03:30 On débarque, on décrypte autour de l'actualité du jour ce soir
00:03:34 avec Karim Abric autour de ce plateau, à ses côtés Philippe Guibert,
00:03:37 Pierre Gentillet, Jean Messia également présents ce soir.
00:03:40 Et on va démarrer avec la situation dans la ville de Valence,
00:03:43 puisque la préfète du Drôme est en liaison téléphonique avec nous ce soir.
00:03:48 On l'entendra dans un instant.
00:03:50 Mais avant, le rappel du contexte.
00:03:51 Les habitants du quartier de Font-Barlette à Valence
00:03:54 dénoncent depuis plusieurs mois un climat de guerre.
00:03:57 Dans la nuit du 9 au 10 mai, un homme a été tué,
00:03:59 un autre grièvement blessé à la suite d'une fusillade.
00:04:02 Des renforts de police ont été dépêchés sur place.
00:04:05 Retour sur les faits avec Valérie Labonne.
00:04:12 Des rafales de tir en pleine rue et plusieurs hommes qui fuient.
00:04:16 C'est une scène d'une extrême violence
00:04:22 qui a été filmée par des habitants dans la nuit du 9 au 10 mai.
00:04:25 Cette vidéo authentifiée a été tournée dans la rue
00:04:28 où un homme est mort et un autre grièvement blessé.
00:04:31 Je crois qu'ils vont te tuer les mecs.
00:04:32 Wesh, ils sont tous armés.
00:04:34 Un climat de violence que les habitants du quartier de Font-Barlette,
00:04:37 classés en zone prioritaire, dénoncent depuis plusieurs mois.
00:04:41 Ils sont régulièrement témoins de règlements de comptes
00:04:43 sur fonds de trafic de drogue.
00:04:45 Le préfet de la Drôme a décidé de réagir
00:04:48 en déployant une quarantaine de CRS sur place jusqu'à lundi matin
00:04:52 pour sécuriser les lieux.
00:04:53 Un sentiment d'abandon relayé par le maire,
00:04:56 les Républicains, Nicolas Daragon,
00:04:58 qui pointe du doigt la faillite de l'Etat.
00:04:59 L'Etat n'intervient pas de façon structurelle.
00:05:01 Ça veut dire qu'on nous envoie des CRS,
00:05:03 allez, trois jours, tous les quatre mois.
00:05:06 Mais comment on peut maîtriser un quartier avec ça ?
00:05:08 La police judiciaire interpelle,
00:05:10 la justice condamne les dealers.
00:05:12 Mais quand le terrain est laissé libre par ces dealers,
00:05:15 il faut reprendre le terrain,
00:05:16 il faut que ce soit la police qui soit présente.
00:05:18 Il dit ne pas avoir reçu de réponse à la dizaine de lettres envoyées
00:05:22 à la Première ministre et aux ministres de l'Intérieur.
00:05:24 Alors la préfète du Drôme, Élodie de Giovanni,
00:05:28 sera en liaison téléphonique dans un instant avec nous.
00:05:30 Mais ce qui est marquant, Karim Mabryk,
00:05:32 c'est ce sentiment d'abandon exprimé par le maire de la ville.
00:05:36 On le voit face à une situation très préoccupante.
00:05:39 On a vu ces tirs de kalachnivkov,
00:05:41 un mort dans la nuit du 9 au 10 mai.
00:05:43 Vous le comprenez ce sentiment d'abandon de ce maire,
00:05:45 malgré les renforts annoncés, mais que jusqu'à lundi.
00:05:47 - Oui, parce qu'on a l'impression
00:05:49 que des scènes comme celle-là se répètent.
00:05:51 Et moi, je trouve ça toujours terrorisant.
00:05:53 On se dit, écoutez, on est en France
00:05:54 et on voit ces scènes d'une extrême violence,
00:05:57 des gens comme ça qui...
00:05:58 Il y a des balles perdues aussi qui existent.
00:06:00 On a vu tout récemment, c'est une femme de 43 ans
00:06:03 qui est morte, une mère de famille,
00:06:06 à cause d'une balle perdue dans un contexte, encore une fois,
00:06:08 bon, des stupéfiants et tout ça.
00:06:10 Donc oui, je pense que ça fait des années, on peut le dire,
00:06:13 des années et plus spécifiquement,
00:06:15 au cours des derniers mois, il y a des appels à l'aide,
00:06:17 il y a des cris du coeur de plusieurs mères qui disent,
00:06:19 écoutez, on peut les entendre aussi, on peut les comprendre.
00:06:22 Ils ont besoin de soutien, de support.
00:06:25 Ils ont besoin de présence policière.
00:06:27 Ils ont besoin davantage d'intervention, si vous voulez, de l'État.
00:06:30 C'est quelque chose quand même à un autre niveau
00:06:32 à cette étape-ci en termes de violence,
00:06:33 en termes de sécurisation de lieux.
00:06:35 On ne peut pas laisser ça tout simplement à une mairie.
00:06:38 Ça dépasse bien sûr leur possibilité d'action.
00:06:42 Alors, il y a plusieurs étapes,
00:06:43 je pense qu'il y a plusieurs niveaux d'intervention,
00:06:45 mais oui, tout à fait, je pense qu'il faut les entendre
00:06:47 et ce cri du coeur, il doit être entendu absolument.
00:06:51 - Alors justement, la préfète du Drôme, Élodie de Giovanni,
00:06:54 est en liaison téléphonique avec nous.
00:06:57 Madame la préfète, bonsoir.
00:06:59 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:07:02 On entendait dans ce sujet, on en parlait à l'instant,
00:07:04 Nicolas Dragon, le maire de Valence,
00:07:06 donc, dénoncer la faillite de l'État.
00:07:09 Qu'est-ce que vous lui répondez ce soir ?
00:07:12 - Alors écoutez, moi, je n'ai pas l'habitude de...
00:07:15 - Voilà, on a un problème de liaison téléphonique.
00:07:18 On va essayer de régler, madame la préfète.
00:07:20 Est-ce que vous m'entendez ? Je vais réessayer.
00:07:24 - Allô ?
00:07:25 - Oui, est-ce que vous m'entendez, madame la préfète ?
00:07:26 - Je vous entends.
00:07:27 - Voilà, on entendait donc Nicolas Dragon, le maire de Valence,
00:07:30 dénoncer la faillite de l'État.
00:07:31 Qu'est-ce que vous souhaitez lui répondre ce soir ?
00:07:33 - Écoutez, moi, je n'ai pas pour habitude
00:07:35 de dialoguer avec mes élus par médias interposés.
00:07:39 Mon sujet, c'est de proposer des solutions de sécurité publique
00:07:46 aux 13 000 habitants de la zone de sécurité prioritaire de Valence,
00:07:51 qui méritent, comme n'importe quel habitant de ce pays
00:07:55 et comme n'importe quel citoyen de la République,
00:07:58 un haut niveau de sécurité.
00:08:00 On vit depuis des mois à Valence
00:08:03 une situation extrêmement difficile en termes de violence avec arme,
00:08:07 liée à des phénomènes historiques de rivalité de bande
00:08:12 aggravée par des problématiques de trafic de drogue
00:08:16 qui existent à Valence comme, hélas, partout dans le monde,
00:08:20 et notamment dans les villes moyennes.
00:08:22 Et mon travail, ça consiste à trouver des solutions
00:08:25 et à proposer des solutions qui créent un continuum de sécurité
00:08:29 entre tous les acteurs qui devraient faire
00:08:33 que nos habitants vivent dans des conditions normales.
00:08:35 - Justement, Madame la Préfète, pardonnez-moi.
00:08:37 - Ce que je veux dire, c'est que nous avons des actions importantes,
00:08:41 de très court terme, d'urgence, en réaction à des situations,
00:08:46 à des pics de violence, et nous en avons connu, hélas,
00:08:48 deux cette semaine, à deux jours d'intervalle.
00:08:51 Et ces situations m'ont amené à demander des renforts importants
00:08:57 que j'ai obtenus de la part de M. le ministre de l'Intérieur
00:09:00 et qui nous permettent de mettre depuis trois soirs
00:09:03 plus de 100 agents publics de l'État de sécurité intérieure
00:09:07 présents sur les quartiers du Plan Infant Barlette.
00:09:10 J'étais avec eux pendant deux heures en début de soirée,
00:09:13 je rentre juste de les avoir accompagnés dans leur action.
00:09:17 Nous mettons en place des moyens exceptionnels
00:09:19 que Valence n'a jamais connus.
00:09:21 - Justement, Madame la Préfète, pardonnez-moi.
00:09:25 Pardonnez-moi, Madame la Préfète, je vous coupe la parole.
00:09:27 C'est justement l'envoi ponctuel de ces CRS.
00:09:30 La CRS 8 qui intervient aussi régulièrement dans d'autres villes,
00:09:34 on l'a vu, et là, Nicolas Daragon, le maire de Valence,
00:09:37 regrettait que finalement c'était une problématique
00:09:41 traitée sur du court terme, puisque les renforts partiront lundi,
00:09:45 et non pas sur du plus long terme.
00:09:47 Alors, quelles solutions, aujourd'hui, vous envisagez,
00:09:50 justement, pour sécuriser les riverains de ces quartiers difficiles ?
00:09:54 Quelles solutions, quelles mesures concrètes
00:09:57 vous comptez mettre en place ?
00:09:58 - Pardonnez-moi, les solutions concrètes,
00:10:01 elles sont de deux ordres au moins.
00:10:03 Une solution immédiate qui consiste, depuis le début de l'année,
00:10:07 à chaque fois que nous avons eu des situations de violence avec arme,
00:10:11 à dégager des moyens de renforts qui nous ont permis,
00:10:14 pendant plusieurs jours, de fixer la situation sur le territoire,
00:10:18 de sécuriser nos habitants, de procéder à des contrôles étendus
00:10:22 sur réquisition du monsieur le Procureur de la République,
00:10:25 et de stabiliser la situation pendant plusieurs jours.
00:10:29 Donc, depuis le début de l'année,
00:10:30 chaque fois que j'ai demandé des renforts parce que la situation l'imposait,
00:10:34 j'en ai obtenu.
00:10:35 Ça a permis, encore une fois, de montrer que les forces de police étaient présentes,
00:10:39 et d'ailleurs la population vient au contact de mes CRS
00:10:42 pour les remercier d'être là.
00:10:44 Ça, c'est la solution de très court terme,
00:10:47 qui permet de donner un stop à des agissements
00:10:52 qui n'ont absolument pas de raison d'être dans nos territoires.
00:10:58 Il y a des solutions de plus long terme,
00:11:00 qui consistent à travailler en judiciaire
00:11:04 pour pouvoir mener des enquêtes aussi précises que possible.
00:11:08 Et là, on a besoin d'avoir à la fois des signalements,
00:11:11 des dépôts de plaintes,
00:11:12 des habitants qui nous aident à faire émerger des éléments de preuve
00:11:18 qui solidifient la procédure judiciaire
00:11:21 et qui nous permettent, et qui permettent à M. le Procureur de la République,
00:11:24 de proposer des solutions judiciaires les plus radicales,
00:11:28 les plus, au sens le plus noble du terme,
00:11:29 c'est-à-dire les plus convaincantes,
00:11:32 qui permettent de mettre hors d'état de nuire les malfaiteurs,
00:11:37 qui sont un tout petit groupe,
00:11:39 et qui, objectivement, mettent en danger la vie,
00:11:43 et en tout état de cause, la sérénité de quartiers
00:11:46 qui méritent le meilleur de la République,
00:11:48 au même titre que les autres quartiers.
00:11:49 Donc, solution de très court terme,
00:11:51 pardon d'insister, mais les agents de la Sécurité publique de Valence,
00:11:56 sous l'autorité du directeur départemental de la Sécurité publique,
00:12:01 font un travail quotidien, quotidien, jour et nuit,
00:12:05 au risque d'être régulièrement mis en difficulté,
00:12:08 caillassés, et ils sont renforcés par des CRS,
00:12:12 qui eux-mêmes apportent une réponse immédiate,
00:12:15 en termes de sécurisation, qui est appréciée par les habitants,
00:12:18 avec lesquels je discute régulièrement,
00:12:20 parce que je suis moins présente régulièrement sur ces territoires-là,
00:12:23 c'est mon métier.
00:12:24 Mais ne faudrait-il pas plus d'effectifs dans ces cas-là,
00:12:27 mais sur le long terme, cette fois ?
00:12:29 Je termine, je termine.
00:12:30 Chaque fois que nous avons des situations paroxystiques,
00:12:34 j'ai des renforts.
00:12:35 Et parallèlement à ces renforts qui permettent de frapper la situation et les esprits,
00:12:40 j'ai un travail du quotidien,
00:12:43 qui n'est pas effectivement destiné à faire la une des journaux,
00:12:46 mais qui porte des résultats.
00:12:47 Je vous donne juste quelques exemples.
00:12:49 On est sur des sujets phénomène de bande, phénomène de stupéfiants.
00:12:53 En 2022, sur toute une année, en zone police, à Valence,
00:12:58 on a récupéré 8 kg d'héroïnes, sur toute la vie de 2022.
00:13:04 Depuis les 4 premiers mois de 2023, nous en sommes déjà à près de 6 kg.
00:13:09 Saisie de cannabis par nos douanes,
00:13:11 1 297 kg en 2022, sur toute l'année.
00:13:15 Depuis le mois de janvier à avril 2023, 773 kg.
00:13:19 Nous agissons en saisie de stupéfiants,
00:13:22 nous agissons en saisie d'armes,
00:13:24 nous agissons en procédure judiciaire.
00:13:27 Madame la Préfète, pardonnez-moi, je vous coupe,
00:13:30 parce qu'effectivement, ça fait beaucoup de chiffres.
00:13:33 On entend bien, on entend bien que...
00:13:35 Non mais c'est la réalité, c'est pas des chiffres, c'est la réalité.
00:13:37 Oui, on entend bien, on entend bien, Madame la Préfète.
00:13:39 Philippe Guibert, qui est à mes côtés, souhaitait vous poser une question,
00:13:42 Madame la Préfète.
00:13:44 30% de plus d'interpellations.
00:13:47 30% de plus d'interpellations sur 4 mois,
00:13:51 par rapport à l'année dernière.
00:13:52 Je ne suis pas prudent d'essai.
00:13:54 Oui, Philippe Guibert souhaite vous poser une question,
00:13:56 Madame la Préfète, qui est à mes côtés.
00:13:58 Bonsoir, Madame la Préfète.
00:14:00 En googlisant simplement Valence et trafic de dogs,
00:14:03 je constate qu'il y a des incidents et même des échanges de tirs
00:14:09 extrêmement réguliers dans ce quartier, à Valence,
00:14:12 tout au long, par exemple, de l'année 2022.
00:14:15 Quelle est l'efficacité réelle des moyens dont vous disposez ?
00:14:18 Ce n'est pas une mise en cause personnelle
00:14:20 que je fais là en vous posant cette question,
00:14:23 mais est-ce que vous n'êtes pas face à des phénomènes gravissimes
00:14:26 et devant lesquels vos moyens ne sont pas suffisants
00:14:30 pour vraiment mettre un coup d'arrêt à ces tueries ?
00:14:34 Ce sont des phénomènes gravissimes, c'est une évidence.
00:14:37 Ce qui se sent aggravé ces dernières années à Valence,
00:14:41 comme hélas, partout où se trouvent des trafics de drogue,
00:14:45 et il se trouve que la géopolitique de Valence
00:14:48 rend ce territoire particulièrement perméable
00:14:52 à ce type de trafic qui se développe,
00:14:54 hélas, dans les villes moyennes, je converge tout à fait là-dessus
00:14:57 avec M. le maire de Valence,
00:14:59 encore une fois, je souligne le travail quotidien
00:15:04 qui est fait par notre police départementale,
00:15:07 qui est en permanence présente dans ces quartiers-là
00:15:10 et qui fait son travail, et donc je rappelle encore une fois
00:15:13 l'importance exponentielle de nos interpellations,
00:15:17 de nos saisies de drogue et de nos saisies d'armes.
00:15:21 Je rappelle que nous sommes mobilisés tous les jours
00:15:24 et qu'il se trouve qu'à certains moments,
00:15:26 nous avons des situations de pique de violence
00:15:30 qui se traduisent par l'usage d'armes de gros calibre,
00:15:35 qui nous amènent à réussir à trouver auprès du ministère de l'Intérieur
00:15:41 tout le soutien nécessaire à obtenir des renforts
00:15:44 qui sécurisent la population,
00:15:46 qui permettent de renforcer des contrôles sur réquisition de M. le procureur.
00:15:50 Tout à l'heure, en ma présence, un chien stup a permis de découvrir
00:15:56 dans une cave de fonds Barlette
00:16:00 un stock assez important et significatif de résine de cannabis
00:16:07 et ça, ça se fait effectivement en opération, j'allais dire d'urgence pour...
00:16:12 C'est entendu, Mme la Préfète, effectivement.
00:16:15 Et pour... Mon sujet, c'est de maîtriser le territoire.
00:16:21 Et mon sujet, c'est que maîtriser le territoire,
00:16:23 ça passe par une coopération de l'ensemble des institutions
00:16:26 dans une logique de coopération, de complémentarité
00:16:31 et de simple loyauté républicaine.
00:16:33 Merci beaucoup.
00:16:34 Le ministère me donne des moyens.
00:16:36 J'ai juste besoin qu'on nous rende actes de la réalité
00:16:40 de ce que nous sommes en capacité de faire à la fois de manière immédiate
00:16:44 et de manière plus durable.
00:16:47 Merci, c'est entendu, merci, le message est passé.
00:16:50 Merci, Mme la Préfète, d'avoir accepté notre invitation.
00:16:54 Donc, une réaction après ces propos du maire de Valence,
00:16:58 réaction de la préfète du Drôme, le maire de Valence,
00:17:00 qui lui se dit abandonné face à la situation.
00:17:04 Jean Messiaf, une situation catastrophique,
00:17:06 des kalachnikovs, des trafics de drogue,
00:17:08 bref, invivable pour les Rivrains.
00:17:09 Non, mais c'est-à-dire que je n'aimerais pas être à la place de la préfète
00:17:12 dans ces conditions-là.
00:17:15 Si j'étais à sa place, d'ailleurs, j'éviterais d'utiliser un langage
00:17:19 par trop technocratique qui amoindrit toujours la réalité.
00:17:22 Je suis d'accord que l'État peut mettre ponctuellement des moyens importants,
00:17:26 mais enfin, on voit bien que si on lève un peu le nez du guidon,
00:17:29 on voit bien que ce sont des territoires qui, malgré les moyens qu'on y met,
00:17:32 ce ne sont pas des territoires en voie de pacification
00:17:35 et où la sécurité est en voie d'amélioration.
00:17:37 Donc, il faut à un moment avoir l'honnêteté de reconnaître
00:17:41 que ces territoires sans sauvage,
00:17:43 je veux dire, il y a 20 ans, on ne tirait pas la kalachnikov dans ce quartier.
00:17:46 Peut-être qu'il y a 10 ans, on ne tirait pas non plus avec cette arme.
00:17:49 On s'affrontait peut-être au couteau entre bandes identifiées,
00:17:52 mais ce n'était pas une violence aussi généralisée avec des armes de guerre.
00:17:55 Et vous savez, ces scènes-là, quand j'ai vu la scène,
00:17:58 si vous enlevez l'endroit où ça se passe,
00:18:00 eh bien, moi, ces scènes-là, j'ai souvenir de les avoir vues dans des pays
00:18:06 où c'était des prémices de guerre civile.
00:18:09 Ça a commencé dans des quartiers, ça a commencé dans un affrontement entre bandes,
00:18:15 quelles que soient les bandes.
00:18:15 D'ailleurs, ça peut être des bandes criminelles, des bandes ethniques,
00:18:18 des bandes rivales et ensuite, ça se propage.
00:18:22 Et je crains, si vous voulez, que ce qui se passe à Valence,
00:18:25 comme ça se passe d'ailleurs à Marseille régulièrement
00:18:27 et dans énormément de territoires qui sont devenus des zones de non-France,
00:18:32 la police colmate les brèches, le ministre de l'Intérieur colmate les brèches.
00:18:37 Mais à aucun moment, on règle le mal à la racine.
00:18:40 À aucun moment, on investit ces quartiers de manière forte et durable.
00:18:44 On en bastille pour longtemps les gens qui sont responsables de ces trafics.
00:18:49 Je veux dire, traiter la superficie épidermique du problème,
00:18:54 c'est se condamner à le vivre et à le revivre encore plus fort dans les mois qui viennent.
00:18:57 C'est bien gentil.
00:18:58 C'est vrai que c'est ce qu'on entendait dans la voix de la préfète Dudro,
00:19:01 mais effectivement, il y a des actions, des actions ponctuelles avec l'envoi de CRS.
00:19:05 Mais Philippe Ghibert le soulignait à juste titre.
00:19:07 Quand on voit les armes utilisées, quand on voit les trafics de drogue,
00:19:12 la quantité de drogue saisie, on se dit que finalement,
00:19:15 les effectifs aussi, peut-être au quotidien de police, manquent sur les terrains.
00:19:19 Les moyens manquent sur les terrains pour endiguer
00:19:22 ou alors c'est juste une question de volonté selon vous ?
00:19:24 Je ne pense pas que ce soit simplement une question de police.
00:19:28 C'est-à-dire qu'encore une fois, la chaîne pénale, justement, comme on dit, c'est plusieurs niveaux.
00:19:32 Effectivement, à la fois, il y a le travail de la police,
00:19:36 mais il y a aussi le travail des magistrats.
00:19:39 Et quand on a des magistrats qui ne condamnent pas, voire peu,
00:19:43 des profils qui sont condamnés parfois 10, 20, 30 fois,
00:19:48 on a les conséquences qu'on observe.
00:19:51 Et par ailleurs, je rappelle, c'est un vieux sujet,
00:19:54 on n'arrête pas d'en parler, que nous avons des prisons qui sont pleines.
00:19:57 Un taux d'incarcération qui a dépassé les 120%.
00:20:02 On nous annonce 15 000 balles de prison dont on ne sait pas encore quand est-ce qu'elle va être construite,
00:20:06 si les maires vont donner leur accord, parce qu'il faut l'accord de la commune à chaque fois.
00:20:09 Ce ne sont pas les migrants.
00:20:11 Pardon ?
00:20:12 Ce ne sont pas des foyers de migrants, donc là on les installe sans demander la vie.
00:20:14 Je suis d'accord qu'il y a des sujets sur lesquels on est plus rapide
00:20:17 et sur lesquels on est un peu plus lent, étrangement.
00:20:21 Mais ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas qu'une question de police.
00:20:25 Vous aurez beau multiplier par 5 ou par 10 les effectifs de police,
00:20:30 il faut que la police dissuade et pour qu'elle dissuade, il faut que derrière il y ait des condamnations.
00:20:33 Mais aujourd'hui, les condamnations ne sont pas au rendez-vous.
00:20:36 Il suffit simplement d'aller dans un tribunal et d'assister,
00:20:40 vous allez à Pantin, vous assistez à une audience,
00:20:42 mais vous verrez les profils de gens qui ont parfois 30 ans et qui sont condamnés 15, 20 fois.
00:20:47 Vous comprenez la réalité et vous comprenez l'impuissance de ces préfets.
00:20:52 C'est ça la question de fond, c'est la conscience de cette réalité, Philippe Guybert, que vivent les riverains.
00:20:58 On entendait effectivement la préfète vanter ses résultats, son action.
00:21:06 Et c'est vrai que l'action est là, on ne peut pas le nier.
00:21:09 Néanmoins, il y a cette réalité qui semble beaucoup plus inquiétante par rapport aux mesures mises en place.
00:21:16 Oui, c'est ça. Je pense que la préfète a réagi par rapport à un maire qui lui dit que l'État l'abandonne.
00:21:21 Et donc, je pense qu'elle voulait démontrer que l'État et la police n'étaient pas du tout inactifs
00:21:27 dans ce quartier, dans cette ville.
00:21:30 Mais effectivement, on est face à un sujet qui me paraît un des plus graves pour la société française, pour le pays.
00:21:37 La drogue est vraiment une gangrène qui...
00:21:40 Alors, vous disiez que ce n'est pas simplement un problème policier.
00:21:43 J'en suis tout à fait d'accord.
00:21:45 Ça peut être aussi un problème judiciaire.
00:21:47 Nous sommes d'accord, mais je pense même que le problème, pardonnez-moi, est même plus profond.
00:21:52 Parce que vous êtes face à une partie de la jeunesse qui n'est pas très âgée.
00:21:58 On trouve des chouffes de plus en plus jeunes.
00:22:02 D'ailleurs, dans l'âge des jeunes garçons qui se font tuer dans ces règlements de comptes, l'âge est de plus en plus bas.
00:22:10 Mais simplement, quand vous êtes chouffe dans un point de deal, pour protéger un point de deal,
00:22:16 vous pouvez gagner 3 000 à 4 000 euros par mois pour un gamin qui a 16, 17 ans, parfois moins.
00:22:22 Et qui, évidemment, n'a aucune incitation à l'école dans ces conditions,
00:22:27 qui peut faire vivre une partie de sa famille grâce à cet argent.
00:22:31 Donc, vous avez un problème policier, vous avez un problème certainement judiciaire.
00:22:35 - Un problème migratoire aussi.
00:22:36 - Vous avez un problème économique.
00:22:37 Oui, je sais bien que c'est forcément un problème migatoire.
00:22:40 Mais je vais terminer quand même, pardonnez-moi Jean-Mésiard.
00:22:43 Vous avez un problème économique énorme.
00:22:45 Qui est qu'à partir du moment où vous avez un système qui propose à une partie de la jeunesse qui est le plus en échec scolaire, accessoirement,
00:22:55 un système où vous pouvez être à 16, 17 ans, être rémunéré très au-dessus de la moyenne du salaire, enfin du salaire médian en France,
00:23:03 vous êtes dans un système complètement perverti.
00:23:06 Et migration ou pas migration, ce système est complètement pervers et constitue une migraine pour le pays.
00:23:11 - En un mot, il nous reste juste quelques secondes avant de marquer une pause Jean-Mésiard.
00:23:14 Les migrations n'en parleront pas.
00:23:16 - Vous avez utilisé un mot assez idoine.
00:23:17 Pourquoi appelle-t-on ça un chouffe ?
00:23:20 Pourquoi on n'appelle pas ça une sentinelle par exemple ?
00:23:23 - Le chouffe, c'est ce qui signifie sentinelle.
00:23:26 - Non mais ça veut dire que si on utilise ce mot massivement au point que ce mot est arrivé même sur ce plateau,
00:23:35 ça veut bien dire que derrière, ce n'est pas des Scandinaves si vous voyez ce que je veux dire.
00:23:38 Donc il y a un problème migratoire.
00:23:42 Il y a un problème migratoire.
00:23:43 - Les Scandinaves, ils ont un niveau de dévoilation.
00:23:47 - On va marquer une pause.
00:23:49 - Ils n'habitent pas dans ces quartiers.
00:23:51 - Aucun Français, même ceux qui sont de gauche,
00:23:59 ne peuvent ne pas voir un problème d'immigration massive comme cause de ce qui se passe dans ces quartiers.
00:24:06 Si vous arrivez là-dessus, c'est qu'il y a un problème.
00:24:08 - Messieurs, on va marquer une pause. On aura l'occasion d'en reparler à 23h.
00:24:12 On va en reparler à 23h. Dans un instant, on marque une très courte pause.
00:24:15 On va revenir sur cette visite d'Emmanuel Macron à Dunkerque pour afficher son cap
00:24:19 à la réindustrialisation du pays Macron qui défend son bilan.
00:24:25 Donc cet après-midi, on va en reparler dans un instant. Restez avec nous sur CNN.
00:24:29 [Musique]
00:24:33 Et de retour sur le plateau de SoirInfo Weekend.
00:24:36 On décrypte l'actualité du jour.
00:24:38 Dans un instant, on va revenir sur la visite d'Emmanuel Macron à Dunkerque.
00:24:41 Mais tout de suite, on retrouve Mickaël Dos Santos.
00:24:43 Mickaël, le rappel des titres avec vous.
00:24:45 [Musique]
00:24:48 - Les deux otages français libérés en Iran sont arrivés ce soir aux Bourgets à Paris.
00:24:52 Benjamin Brière avait été arrêté en mai 2020 pour espionnage.
00:24:56 Bernard Félan pour atteinte à la Sécurité nationale deux ans et demi plus tard.
00:25:00 En prison, les deux hommes avaient toujours clamé leur innocence.
00:25:04 Un employé de fast-food tué à Villeurbanne.
00:25:06 L'homme a été blessé par balle vers 3h du matin
00:25:09 lors du braquage de ce restaurant de la banlieue lyonnaise.
00:25:12 Il avait tenté de s'interposer au moment où le voleur quittait les lieux.
00:25:17 Et puis enfin, le ministre espagnol de la Culture refuse d'effacer Pablo Picasso.
00:25:22 Ces derniers temps, certains militants du mouvement #MeToo
00:25:25 se battent pour priver les générations futures du célèbre peintre.
00:25:28 En cause, les révélations sur son comportement envers ses anciennes compagnes
00:25:32 jugées a posteriori violentes et misogynes.
00:25:36 - Incroyable.
00:25:37 Merci, Michael Dos Santos. Prochain point sur l'actualité.
00:25:40 Ce sera à 23h.
00:25:42 Dans un instant, on va parler sur cette interdiction par la préfecture de police
00:25:47 de cinq rassemblements d'organisations classées à l'extrême droite,
00:25:50 prévus ce week-end.
00:25:52 On va en débattre dans un instant avec Karim Abrik, Philippe Guibert,
00:25:55 Jean Messia et Pierre Gentillet.
00:25:57 Mais avant, retour sur la visite d'Emmanuel Macron à Dunkerque.
00:26:00 Le chef de l'État accompagné de cinq ministres qui s'est rendu à Aluminium Dunkerque
00:26:05 pour annoncer, entre autres, des investissements industriels massifs dans la région
00:26:09 ou encore l'arrivée du géant de la batterie électrique taïwanais, ProLogium Technologies,
00:26:14 avec à la clé la promesse de 16 000 emplois.
00:26:16 Alors, quelques casserolades, mais assez peu au fond, à l'arrivée du chef de l'État
00:26:22 qui a inventé une nouvelle fois sa réforme des retraites et sa stratégie du "travailler plus".
00:26:27 Retour sur les annonces et sur cette visite avec Elodie Bouchard.
00:26:31 Le chef de l'État veut montrer plus que jamais qu'il continue les déplacements.
00:26:35 Il était ce vendredi à Dunkerque pour parler réindustrialisation,
00:26:39 pour parler de la France qui va bien, des emplois qui sont créés, des usines qui se développent.
00:26:43 Le chef de l'État qui s'est prêté aussi au bain de foule avec les salariés
00:26:47 et puis lui qui a expliqué qu'il fallait miser sur l'industrie verte,
00:26:50 sur la formation aussi pour les plus jeunes.
00:26:53 Et puis il s'est exprimé aussi rapidement devant la presse,
00:26:56 expliquant qu'il pouvait y avoir des personnes en désaccord avec la réforme des retraites,
00:26:59 mais qu'il fallait distinguer ceux qui étaient en désaccord et ceux qui étaient dans l'irrespect.
00:27:04 Et dans l'invective, on ne peut pas passer nos journées à écouter ceux qui font du bruit, dit le chef de l'État.
00:27:09 Alors d'un côté évidemment un déplacement qui s'est bien passé avec plusieurs étapes,
00:27:14 des gros contrats signés, des promesses d'emploi ici pour le Dunkerque,
00:27:17 et de l'autre côté des manifestants toujours retenus plus loin avec ces barrages de police
00:27:21 comme celui que vous voyez derrière moi.
00:27:23 Parce qu'évidemment maintenant le chef de l'État et ses équipes
00:27:25 essayent de maintenir les casseroles et les manifestants à bonne distance.
00:27:29 Alors on va revenir sur le fond dans un instant sur cette question de réindustrialiser la France.
00:27:33 Mais cette séquence qui commence à faire parler d'elle, notamment sur les réseaux sociaux,
00:27:37 un jeune homme sans emploi a interpellé le chef de l'État.
00:27:40 Il lui expliquait qu'il ne trouvait pas de travail malgré un BTS électrotechnique.
00:27:44 Aux côtés d'Emmanuel Macron, un chef d'entreprise qui a tout de suite demandé le CV du jeune homme.
00:27:50 Et une petite phrase d'Emmanuel Macron, vous allez le voir, qui n'est pas passée inaperçue.
00:27:54 Regardez.
00:27:55 J'ai un BTS électrotechnique et j'ai postulé à pas mal d'offres dans l'industrie,
00:28:02 comme la Sidergy, comme ArcelorMittal et tout.
00:28:05 Mais...
00:28:06 Eh bien voilà.
00:28:10 Il y a quelques années, ça m'avait valu beaucoup d'ennui.
00:28:15 Je disais qu'il fallait traverser la rue.
00:28:17 Là, il faut faire un mètre.
00:28:20 Puisque apparemment... Non mais je suis sérieux.
00:28:23 Il se trouve que...
00:28:24 BTS électrotechnique, là, je pense qu'il y en a plein.
00:28:31 Là, honnêtement, le sujet va être plutôt nous de mettre en face des jeunes
00:28:35 qui n'ont pas forcément les bonnes formations,
00:28:37 des formations courtes et qualifiantes, pour répondre à vos besoins.
00:28:39 Et c'est pour ça que c'est un travail d'anticipation.
00:28:41 Il ne faut pas attendre que Prologium ouvre ou d'autres pour qu'on forme les jeunes.
00:28:45 C'est dès maintenant.
00:28:46 Et donc ça, on sait qu'on va tous s'y coller.
00:28:48 Donc, c'est vous, Madame, qui avez dit, ou c'est vous ?
00:28:53 Vous avez le CV sur vous ?
00:28:55 Vous avez laissé votre carte.
00:28:57 Alors, un mètre pour trouver du travail.
00:28:59 Juste, Jean-Messia, pour recontextualiser,
00:29:01 c'est le chef de l'État, en fait, qui ironise sur sa petite phrase,
00:29:04 cette petite phrase qui avait fait polémique en 2018.
00:29:06 Petit rappel, le chef de l'État, il y a cinq ans,
00:29:08 avait lancé à un jeune horticulteur sans emploi, lui aussi,
00:29:12 qu'il suffisait de traverser la rue, on se souvient, pour trouver un emploi.
00:29:15 Une expression qui avait, à l'époque, suscité la controverse en déplorant
00:29:20 que l'on rejette la responsabilité du chômage, au fond, sur les individus
00:29:22 et non sur la pénurie de l'emploi.
00:29:24 C'était ça l'objet des débats.
00:29:27 Et c'est Emmanuel Macron, on semble persister, signé ce soir.
00:29:30 Est-ce que vous y voyez une provocation ou pas, dans la bouche du chef de l'État ?
00:29:33 Quel prestidigitateur, Emmanuel Macron.
00:29:36 Ça relève presque d'une forme de sublime escroquerie.
00:29:40 Parce que, écoutez bien ce qu'il dit.
00:29:42 Le jeune homme dit "je cherche du travail".
00:29:44 Il lui dit "donnez votre CV, rien ne garantit que derrière, il va avoir un travail".
00:29:48 Rien ne change, en fait, puisqu'il était en train de dire qu'il avait postulé partout.
00:29:51 Donc, en principe, quand on postule quelque part, c'est qu'on envoie son CV.
00:29:55 Et il a été refusé.
00:29:56 Donc là, c'est une énième démarche qu'il lui propose, d'envoyer son CV.
00:29:59 Rien ne garantit que cela va se traduire par un travail.
00:30:01 Ce qui n'empêche pas le chef de l'État de reprendre après et de dire
00:30:05 "ben voilà, en gros, il vient de trouver un travail".
00:30:07 Ce que j'ai dit il y a quelques mois sur "il suffit de traverser la rue pour trouver du travail".
00:30:10 Ça vient se concrétiser. C'est faux. C'est faux.
00:30:13 Le jeune homme n'a pas trouvé de travail.
00:30:14 Il va postuler comme il l'a fait 150 fois avant. Point final.
00:30:18 Donc une provocation, Philippe Guibert, ou vous y voyez plutôt un jeu de mots ?
00:30:22 Là, ça relève plus de la boutade que de la réflexion sérieuse.
00:30:25 Je suis pas sûr qu'il y ait vraiment besoin de développer ce sujet
00:30:31 qui me paraît en fait révéler un point important,
00:30:35 qui est celui de la création d'emplois dans l'industrie
00:30:38 et de l'adéquation des formations aux emplois industriels,
00:30:42 si on arrive à recréer des emplois.
00:30:44 Ça, c'est un sujet tout à fait essentiel et tout à fait décisif
00:30:51 dans la mesure où là, Emmanuel Macron se déplaçait pour l'installation
00:30:55 d'une nouvelle usine taïwanaise, sauf erreur de ma part,
00:30:58 en matière de batteries électriques.
00:31:01 Bon, c'est un succès d'annonce.
00:31:03 J'espère qu'il faudra suivre les résultats et voir si les emplois,
00:31:07 parce qu'il est arrivé dans le passé, dans les 30 dernières années,
00:31:10 qu'on nous annonce parfois des usines et que les emplois
00:31:14 ne suivaient pas toujours de la même façon.
00:31:16 Mais en tout cas, le sujet de la réindustrialisation
00:31:18 est un sujet absolument décisif pour un pays qui a un déficit commercial
00:31:23 le plus important ces dernières années, depuis l'après-guerre.
00:31:27 On a complètement oublié avec l'euro l'importance de notre déficit commercial,
00:31:32 mais la réalité, c'est que nous sommes dans une situation
00:31:34 où nous achetons beaucoup plus à l'étranger,
00:31:37 et notamment en matière industrielle.
00:31:38 Dont l'euro est responsable d'ailleurs.
00:31:39 Et dont l'euro est en partie responsable.
00:31:42 Mais on n'a peut-être pas fait aussi tout ce qu'il fallait faire,
00:31:44 et on a laissé tomber l'industrie pendant de nombreuses années,
00:31:48 en pensant qu'on pouvait avoir une société qui allait vivre avec le tertiaire,
00:31:52 sauf avec le service.
00:31:53 Sauf que le tertiaire et les services, ça ne donne pas toujours des emplois qualifiés,
00:31:57 ça ne donne pas toujours de très hauts salaires.
00:31:58 Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron, justement,
00:32:01 qui a fait le lien sur la réforme des retraites, il y est revenu aujourd'hui,
00:32:04 et la réindustrialisation du pays, justement, écoutez-le.
00:32:08 Donc voilà, on a fait un ensemble, si vous voulez, de réformes,
00:32:11 pour être plus compétitifs.
00:32:13 Et d'ailleurs, notre réforme des retraites, qui est si impopulaire,
00:32:16 comme vous l'avez compris que j'assume,
00:32:18 elle va dans cet ensemble,
00:32:19 c'est que si on veut être compétitifs, on doit travailler un peu plus.
00:32:22 Et quand on regarde la France,
00:32:24 on travaille moins que les copains en Europe.
00:32:26 Et c'est simple, vous prenez le produit intérieur brut par habitant,
00:32:30 entre l'Allemagne et la France, il y a 10 points d'écart.
00:32:32 C'est lié à quoi ? Au fait qu'on a plus des industrialisés,
00:32:35 et qu'au fond, on rentre plus tard dans le marché du travail,
00:32:37 on en sort plus tôt et on a moins d'heures de travail par an.
00:32:41 Eh bien, on a créé les souplesses,
00:32:42 et puis on fait un peu d'efforts collectifs pour travailler plus tard,
00:32:44 et on va aider les jeunes à rentrer plus tôt.
00:32:46 Pierre Gentilhia, après les retraites, la mère de toutes les réformes,
00:32:49 je reprends les mots d'Emmanuel Macron,
00:32:51 le chef de l'État parle de réindustrialisation
00:32:52 comme la mère de toutes les batailles, cette fois-ci.
00:32:56 Mais pour cela, il faut travailler plus comme les copains,
00:32:59 dit le chef de l'État.
00:33:00 Il a raison, Emmanuel Macron ?
00:33:02 Non, mais je pense qu'il se moque un peu de nous,
00:33:03 mais de manière générale, comme tous les libéraux
00:33:05 et tous ceux qui ont promu la mondialisation
00:33:07 depuis plusieurs décennies,
00:33:09 et en réalité depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
00:33:12 En réalité, Emmanuel Macron est le pompier pyromane ici,
00:33:16 puisqu'il nous parle de délocalisation.
00:33:18 Mais pardon, précisément, les raisons qui font qu'aujourd'hui,
00:33:21 on a, enfin, il y en a de moins en moins,
00:33:24 parce qu'il n'y en a plus beaucoup,
00:33:25 en particulier dans l'Est et dans le Nord de la France,
00:33:28 toutes ces délocalisations ont été possibles
00:33:30 parce que nous n'avons plus la maîtrise de notre souveraineté,
00:33:34 que nous n'avons plus la possibilité de faire du protectionnisme.
00:33:37 C'est peut-être aujourd'hui un mot qui est entré
00:33:40 dans le vocabulaire désuet, mais c'est un mot qui compte.
00:33:43 Je note tout de même que le mot souverainisme
00:33:45 est en train de revenir à la mode.
00:33:46 Même le président de la République l'avait employé il y a quelques mois.
00:33:49 Alors, il parlait de souveraineté européenne.
00:33:50 Bon, écoutez, c'est un bon début.
00:33:51 Il faut juste rayer la fin.
00:33:53 Mais encore une fois, ce qui nous arrive,
00:33:56 les grandes vagues de désindustrialisation
00:33:59 des années 80, des années 2000,
00:34:01 nous sont arrivées, un, par la faute de la mondialisation,
00:34:04 même si c'est un phénomène,
00:34:05 mais surtout par l'incurie de nos dirigeants
00:34:09 de ne pas avoir su nous protéger
00:34:10 et d'avoir sacrifié l'industrie française
00:34:13 sur l'idéologie de la Commission européenne,
00:34:16 sur l'idéologie libre-échangiste.
00:34:19 Et ces gens ont failli.
00:34:20 Pas seulement la faute de nos dirigeants, Jean-Méssiaen ?
00:34:23 Il y a deux facteurs, si vous voulez.
00:34:26 Le premier facteur, c'est l'idéologie de la monnaie forte
00:34:30 qui avait commencé, rappelez-vous, avec le franc fort,
00:34:33 dont la politique d'ailleurs se décidait à Francfort,
00:34:37 donc en Allemagne,
00:34:38 puisqu'il s'agissait de caler le franc sur le marque
00:34:41 afin de pouvoir aboutir et créer la monnaie unique.
00:34:44 Monnaie unique qui, elle aussi, sera surevaluée
00:34:48 par rapport à ce qu'était le franc.
00:34:51 Donc, dans un contexte où la monnaie est surevaluée,
00:34:53 ce que vous achetez à l'étranger,
00:34:56 évidemment, vous coûte moins cher,
00:34:57 mais ce que vous exportez coûte plus cher.
00:35:00 Donc, vous perdez en compétitivité.
00:35:02 Donc, le facteur monétaire, si on regarde la courbe
00:35:05 depuis 1993, plutôt 1990, la réunification allemande,
00:35:09 jusqu'à aujourd'hui,
00:35:11 le franc fort des années 90,
00:35:14 puis ensuite, avec l'euro, l'accélération est visible
00:35:17 sur les courbes, l'accélération de la désindustrialisation
00:35:19 de la France.
00:35:20 Ça, c'est la première chose.
00:35:21 La deuxième chose, c'est évidemment
00:35:22 l'idéologie du libre-marché, plus de protectionnisme.
00:35:25 Qu'est-ce qu'il faudrait faire aujourd'hui ?
00:35:26 On n'a plus de monnaie, donc on ne peut pas adapter la monnaie
00:35:28 pour rendre notre industrie plus compétitive.
00:35:31 Il faudrait évidemment procéder à une baisse massive
00:35:34 des charges sociales pour, en fait,
00:35:35 compenser une monnaie surevaluée
00:35:38 par une dévaluation du coût salarial,
00:35:41 mais pas les salaires, du coût salarial,
00:35:43 donc de l'étage charge sociale.
00:35:45 Et pour compenser la baisse massive des charges sociales,
00:35:48 il faut faire payer ce qui pie la France,
00:35:51 c'est-à-dire établir des barrières protectionnistes
00:35:53 pour sanctionner les pays qui nous infligent
00:35:57 des déficits commerciaux massifs.
00:35:59 La Chine en fait partie, l'Inde.
00:36:01 L'Allemagne, vous ne pouvez pas,
00:36:02 vous êtes à l'intérieur du marché commun.
00:36:03 Vous ne pouvez pas faire ça.
00:36:04 C'est avec l'Allemagne qu'on ne peut pas faire ça.
00:36:06 Vous pouvez faire ça avec les pays tiers.
00:36:08 Déjà, commençons par la Chine,
00:36:09 commençons par l'Inde, le Vietnam, le Bangladesh,
00:36:12 tous ces pays avec qui on a des déficits bilatéraux
00:36:15 extrêmement importants.
00:36:17 Évidemment, vous avez d'autres postes d'économie.
00:36:19 Le budget européen, notre contribution nette
00:36:21 au budget européen est près de 10 milliards aujourd'hui.
00:36:23 Et vise à augmenter encore plus.
00:36:25 Mais il faut diviser par deux
00:36:27 notre contribution au budget européen.
00:36:28 Il faut compenser une baisse massive des charges sociales
00:36:31 pour gagner en compétitivité,
00:36:33 ce que la monnaie ne nous permet plus de faire.
00:36:36 À l'intérieur de l'euro, je crains que la désindustrialisation,
00:36:39 si on n'agit pas comme ça,
00:36:40 c'est une fatalité qu'on ne peut pas contrecarrer.
00:36:42 - Du coup, Karim Abrik, la réindustrialisation en France 2,
00:36:45 la France, on y croit ou pas aujourd'hui?
00:36:48 - En fait, Emmanuel Macron essaie de dire
00:36:50 que là, il va faire des choses.
00:36:51 Il est un peu dans son opération séduction.
00:36:53 Parce que quand on regarde le classement, par exemple,
00:36:55 Eurostat sur l'industrie comme telle,
00:36:58 sur la part d'emploi de l'industrie,
00:37:00 la France est vraiment dans le queue de peloton en Europe.
00:37:02 Donc oui, je comprends, il y a la question du marché commun,
00:37:05 mais la France pourrait quand même beaucoup faire davantage.
00:37:08 Alors, il y a vraiment des lacunes qui ont été, disons,
00:37:11 accumulées comme ça au fil des années.
00:37:13 Et donc, je crois que c'est ça les chiffres,
00:37:15 c'était 22e sur 27 pour la part de l'emploi industriel
00:37:18 dans l'emploi total.
00:37:20 Et aussi un problème sur la valeur ajoutée.
00:37:22 Alors, c'est un vrai problème.
00:37:24 Et il y a aussi tout le secteur de l'industrie.
00:37:26 On parle de l'industrie verte,
00:37:27 c'est un beau symbole marketing.
00:37:30 Mais il y a plusieurs pays qui sont...
00:37:31 Quand on nous parle et qu'on dit
00:37:33 on va faire des batteries ici,
00:37:34 on va faire des choses comme ça,
00:37:35 il y a d'autres pays qui ont déjà commencé,
00:37:37 qui sont déjà à l'avance là-dessus.
00:37:39 Donc moi, je m'inquièterais un peu sur ce marketing vert
00:37:41 et sur la réalité.
00:37:43 Donc ça, je pense que c'est assez inquiétant.
00:37:45 Et c'est de sortir de cette logique.
00:37:46 Je pense que pendant des décennies,
00:37:48 on a été un peu à plusieurs pays,
00:37:50 notamment en Europe, mais aussi en Amérique,
00:37:52 un peu enivrés par cette mondialisation.
00:37:56 On s'est réveillés, d'ailleurs,
00:37:57 notamment pendant la crise COVID.
00:37:59 Ça a été la gueule de bois pour plusieurs pays.
00:38:01 On s'est rendu compte à quel point
00:38:02 on était dépossédés de tellement de choses.
00:38:04 - C'est le bon nombre.
00:38:05 - Oui, c'est ça.
00:38:06 Et on a vraiment laissé aller des fleurons,
00:38:09 notamment dans plusieurs secteurs.
00:38:10 Alors oui, je pense que c'est le moment de se réveiller,
00:38:12 même si j'ai l'impression
00:38:13 qu'on tire quand même un petit peu de la patte.
00:38:15 - On va revenir sur ces interdictions
00:38:17 de manifestation en France demain.
00:38:19 Mais le mot de la fin sur ce sujet
00:38:21 de la réindustrialisation pour l'autre, Olivier.
00:38:23 - Je pense qu'il y a des causes européennes
00:38:25 dans nos désindustrialisations,
00:38:27 la monnaie forte par rapport à ce qui était notre industrie.
00:38:30 Mais il n'y a pas que ça,
00:38:31 parce que la chute de la part de l'industrie
00:38:34 dans notre richesse nationale a été plus rapide
00:38:38 en France que dans bien d'autres pays européens.
00:38:40 Donc, il y a des causes internes aussi.
00:38:42 Et donc, il y a une question de compétitivité
00:38:45 qu'on ne peut pas passer sous le boisseau
00:38:49 ou glisser sur le tapis.
00:38:51 Il y a une question d'innovation, de capacité à innover.
00:38:55 Et c'est là où nous avons peut-être été faibles
00:38:59 ces dernières décennies.
00:39:01 Et puis, il y a même un intérêt pour l'industrie.
00:39:03 C'est-à-dire qu'il y a eu vraiment,
00:39:04 vous parliez d'idéologie tout à l'heure,
00:39:05 l'idéologie de la société des services
00:39:08 qui pourrait se passer d'industrie,
00:39:10 l'industrie étant tout juste bonne pour la Chine
00:39:12 et pour les pays émergents, a été une erreur tragique.
00:39:16 - Oui, effectivement.
00:39:17 - Qui est spécifique à notre pays,
00:39:18 parce que par exemple, l'Allemagne,
00:39:19 alors c'est une autre structure,
00:39:20 on ne peut pas tout comparer.
00:39:22 Enfin, l'Allemagne a gardé une industrie.
00:39:25 Et donc, on a nos propres responsabilités dans cette affaire.
00:39:28 Il y a une part de responsabilité européenne,
00:39:30 mais il y a une part de responsabilité française.
00:39:32 - Et la Startup Nation qui a été aussi vantée
00:39:34 par Emmanuel Macron, on se souvient aussi en 2017.
00:39:37 - L'idée, c'était pourquoi fabriquer en France
00:39:39 qu'on peut fabriquer moins cher à l'étranger.
00:39:42 - Allez, on va avancer, mais si,
00:39:43 on va revenir sur la rencontre des syndicats de policiers à l'Élysée.
00:39:46 C'était ce matin.
00:39:47 Mais avant, votre réaction à cette information de l'après-midi.
00:39:51 Le préfet de police de Paris, Laurent Nunez,
00:39:53 a pris des arrêtés en présent 5 rassemblements d'organisations
00:39:57 classés à l'extrême droite.
00:39:58 Alors, ils sont prévus samedi et dimanche à Paris.
00:40:01 C'est Laurent Nunez qui suit les consignes
00:40:04 du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:40:06 Parmi les 5 rassemblements interdits,
00:40:08 figurent notamment un colloque et une manifestation
00:40:11 organisée par l'Action française.
00:40:14 L'Action française qui a réagi d'ailleurs
00:40:17 en fin d'après-midi.
00:40:18 On va le voir.
00:40:19 À peine plus d'une heure après la notification
00:40:21 d'interdiction de notre colloque, la préfecture a publié
00:40:23 un arrêté interdisant notre hommage national à Jeanne d'Arc.
00:40:26 Sans nous l'avoir notifié auparavant,
00:40:28 nous avons déjà déposé un référé liberté
00:40:31 pour maintenir notre cortège.
00:40:34 Donc réaction de l'Action française qui poursuit d'ailleurs.
00:40:39 Ce ne sont ni un Emmanuel Macron, ni un Gérald Darmanin
00:40:42 qui mettront fin à 100 ans d'hommage patriotique.
00:40:44 L'Action française a évidemment décidé de se pourvoir
00:40:46 devant le juge administratif, garant de nos libertés.
00:40:48 Pierre Gentillet, il y a de fortes chances
00:40:51 que l'Action française aie gain de cause demain selon vous ?
00:40:55 On va attendre la décision du tribunal administratif.
00:40:58 Mais effectivement, c'est vrai qu'en l'état de la jurisprudence,
00:41:01 je ne vois pas vraiment comment le juge administratif
00:41:04 pourrait ne pas censurer cet arrêté.
00:41:07 Je veux dire, attendez, réfléchissons-y un instant.
00:41:09 Déjà, je vais vous rappeler un peu les bases du droit.
00:41:11 Le principe en France, c'est qu'on a une liberté,
00:41:13 c'est la liberté de manifestation.
00:41:14 C'est une liberté qui est une liberté publique
00:41:16 qui a valeur constitutionnelle.
00:41:18 Et de se réunir.
00:41:20 Oui, et de se réunir.
00:41:21 Il y a une exception, parce qu'en plus,
00:41:23 il y a une autre question qui est qu'il y a aussi
00:41:25 une interdiction d'une conférence.
00:41:26 Mais ça, mon voisin...
00:41:27 C'est d'un colloque, on va y revenir.
00:41:29 C'est vrai que c'est ce qui interpelle également.
00:41:30 Mais je veux terminer sur ce point.
00:41:33 L'exception qui fait qu'on peut restreindre cette liberté,
00:41:36 il n'y en a qu'une.
00:41:37 D'ailleurs, elle est indiquée dans la Déclaration des droits
00:41:39 de l'homme et du citoyen à l'article 10.
00:41:42 C'est quand il y a un risque caractérisé
00:41:45 de trouble à l'ordre public.
00:41:48 Là, ce qu'essaye de faire le ministre Darmanin,
00:41:50 c'est de rajouter une condition.
00:41:52 Et cette condition, c'est une opinion politique.
00:41:56 Et concrètement, disons-le, cette opinion politique,
00:41:58 c'est l'extrême droite.
00:42:00 Et au cas particulier,
00:42:03 dans une circulaire qu'il a adressée au préfet,
00:42:07 le fait de faire un lien entre immigration et délinquance.
00:42:11 Etant entendu que lui-même, cet été,
00:42:14 c'est dans la circulaire, lui-même, repris par le parisien,
00:42:18 lui-même a fait cet été le lien entre immigration et délinquance
00:42:22 en publiant les chiffres de l'immigration.
00:42:24 Et rien qu'à Paris, la moitié des mises en cause
00:42:26 pour des délits sont des personnes de nationalité étrangère.
00:42:29 Donc, si vous voulez, à un moment, soit Gérald Darmanin se dissout,
00:42:32 soit il est cohérent avec lui-même.
00:42:36 Il y a un dernier point, et je vais terminer là-dessus.
00:42:38 C'est vraiment fini.
00:42:39 Il est indiqué aussi dans cette circulaire
00:42:41 que tout propos, ou plutôt tout slogan,
00:42:43 on pourrait interdire une manifestation
00:42:45 où il y aurait des propos ou des slogans
00:42:47 qui seraient contraires à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.
00:42:49 Je vais vous dire une chose.
00:42:51 Si ce truc la passe, c'est pas compliqué.
00:42:53 Demain, si le pouvoir politique change,
00:42:56 il pourra sans aucune difficulté interdire
00:42:59 toutes les manifestations anarchistes, communistes d'extrême gauche.
00:43:03 Etant entendu que dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
00:43:05 il y a indiqué que le droit de propriété,
00:43:07 l'article 17, est inviolable et sacré.
00:43:10 Je vais vous dire une chose.
00:43:11 Une bonne partie de la gauche remet en cause le droit de propriété.
00:43:13 Moi, je ne le conteste pas aujourd'hui.
00:43:14 Mais si demain, on en vient à dissoudre
00:43:16 des parties de droite ou des mouvements à droite,
00:43:19 il ne faudra pas pleurer.
00:43:21 Il ne faudra pas pleurer si un jour le pouvoir change,
00:43:24 qu'on se met, ou même aujourd'hui,
00:43:26 à dissoudre des mouvements d'extrême gauche,
00:43:28 voire même de gauche radicale.
00:43:30 Est-ce qu'on est bien sûr qu'on veut aller dans cet engrenage ?
00:43:33 Moi, je ne le suggère pas.
00:43:35 Karim Abrik, Phil Biers, vous l'avez parlé dans un instant,
00:43:37 mais avant, Jean-Messia, ce qui interpelle,
00:43:39 vous le soulignez tout à l'heure,
00:43:41 c'est qu'il y a un colloque,
00:43:42 organisé par l'Action française,
00:43:44 qui est privé.
00:43:45 Tout à fait.
00:43:46 Du coup, c'est ce qui interroge.
00:43:48 Pourquoi cette interdiction ?
00:43:49 Il est organisé dans un espace privé, déjà.
00:43:52 Donc, je ne vois pas au nom de quoi
00:43:54 la liberté de se réunir en France,
00:43:56 elle est constitutionnellement garantie.
00:43:58 Je parle sous le contrôle de Pierre Gentillet.
00:44:00 Donc, je ne vois pas au nom de quoi on l'interdit.
00:44:02 C'est quand même absolument hallucinant
00:44:05 que lorsque l'extrême-gauche
00:44:07 organisait des ateliers racisés,
00:44:10 non-genrés, interdits aux Blancs,
00:44:13 donc des ateliers racistes,
00:44:16 en en faisant la promotion sur les réseaux sociaux
00:44:18 et dans les universités,
00:44:20 à aucun moment, personne n'a osé les interdire.
00:44:24 Alors, pour quelque chose qui remet en cause
00:44:27 la cohésion nationale,
00:44:28 je ne sais pas ce qu'il leur faut.
00:44:29 On va peut-être revoir les images de cette...
00:44:31 C'est la première chose.
00:44:32 La deuxième chose, c'est le trouble à l'ordre public.
00:44:34 Sur cette base, il faudrait interdire
00:44:37 toutes les prochaines manifestations
00:44:39 contre la réforme des retraites,
00:44:40 puisqu'à chaque fois que ces manifestations ont lieu,
00:44:43 il y a 2 à 3 000 Black Blocs
00:44:46 qui viennent foutre le bordel,
00:44:47 qui viennent brûler des succursales de banques
00:44:50 et brûler même des policiers.
00:44:51 Pourquoi on ne les interdit pas ?
00:44:53 Quant à dire qu'il faut pas...
00:44:55 Il faut effectivement préserver...
00:44:57 Il ne faut pas que ce soit des opinions
00:44:58 qui menacent la cohésion nationale.
00:44:59 Attendez, qu'est-ce que c'est la cohésion nationale ?
00:45:01 Est-ce que la cohésion nationale,
00:45:03 c'est la cohésion politique ?
00:45:04 Parce que si c'est la cohésion politique,
00:45:06 on n'est plus en démocratie.
00:45:07 La définition de la démocratie,
00:45:09 c'est précisément qu'on n'est pas
00:45:11 dans une forme de cohésion,
00:45:12 puisqu'il y a des oppositions.
00:45:14 Donc, est-ce que l'opposition
00:45:15 est contraire à la cohésion nationale ?
00:45:16 Est-ce que toute forme d'opposition politique
00:45:18 est contraire à la cohésion nationale ?
00:45:20 Et dans ce cas-là, elle devrait être interdite ?
00:45:21 Ce que viennent faire les déclarations
00:45:23 de Gérald Darmanin,
00:45:24 les directives et les instructions,
00:45:25 les décisions qu'il vient de prendre,
00:45:27 s'inscrivent dans une dérive,
00:45:29 si jamais elles étaient confirmées par la justice,
00:45:31 s'inscrivent, je le dis avec gravité,
00:45:33 dans une dérive autoritaire
00:45:35 et liberticide
00:45:37 qui ne s'est jamais vue
00:45:39 sous une des républiques françaises
00:45:41 depuis plus de 150 ans.
00:45:43 On revient avec ces photos
00:45:44 à la jeunesse de cette décision,
00:45:46 Karim Mabryk, Philippe Guybert.
00:45:48 On voit ces images de ces hommes cagoulés
00:45:50 qui avaient effrayé et provoqué
00:45:52 beaucoup de réactions.
00:45:54 Elisabeth Borne, la Première ministre,
00:45:56 elle a été choquée.
00:45:57 Avant d'ajouter, c'est aussi notre démocratie
00:45:59 de garantir le droit à manifester
00:46:01 et il n'y avait pas de motif
00:46:02 pour interdire cette manifestation.
00:46:04 Même si, on le rappelle, ils étaient cagoulés
00:46:06 et cela, c'est effectivement condamnable.
00:46:08 Néanmoins, est-ce qu'on peut voir
00:46:10 une façon, ce soir, Karim Mabryk,
00:46:12 de restreindre une liberté fondamentale,
00:46:15 celle de manifester,
00:46:17 mais quelles que soient les idées,
00:46:18 au-delà des... voilà.
00:46:20 Karim Mabryk.
00:46:21 - Oui, bien, en fait, c'est la tangente
00:46:22 qu'on est en train de prendre.
00:46:23 Vous dites, est-ce qu'on veut ça ?
00:46:25 Non, ce n'est pas nécessairement qu'on veut ça,
00:46:27 mais on se dirige vers ça.
00:46:28 Et c'est vrai que le droit de manifester,
00:46:30 c'est un droit constitutionnel, c'est fondamental.
00:46:33 Et moi, c'est toujours la question des critères.
00:46:35 Quand Gérald Darmanin dit
00:46:37 "Je veux interdire toutes les manifestations
00:46:40 d'ultra-droite et d'extrême-droite",
00:46:42 à partir de quand il considère
00:46:44 que c'est de l'ultra-droite
00:46:45 ou de l'extrême-droite et tout ça,
00:46:47 et à partir de quand, justement,
00:46:48 donc c'est plutôt sur les critères.
00:46:50 Si on est sur une question, par exemple,
00:46:52 d'incitation à la haine,
00:46:54 si on voit quelque chose d'incitation à la haine,
00:46:56 bon, bien oui, s'il y a des menaces antisémites,
00:46:58 par exemple, ou des choses comme ça,
00:47:00 je pense que c'est condamnable,
00:47:01 et c'est condamnable par la loi.
00:47:03 Alors moi, je pense qu'il faut faire très attention,
00:47:05 parce que c'est vrai, la manifestation qu'on a vue
00:47:07 avec ces croix celtiques, c'était extrêmement choquant.
00:47:10 Est-ce qu'il y avait des tatouages de croix gamées ?
00:47:12 Il y a eu des débats là-dessus,
00:47:13 parce que ce sont, encore une fois, des symboles.
00:47:16 On parle vraiment de haine et d'incitation à la haine,
00:47:19 et il y a vraiment un problème avec ça,
00:47:21 je pense, légalement.
00:47:22 Mais je pense qu'on est en train de prendre une tangente.
00:47:24 Parce qu'on a été choqués,
00:47:25 eh bien, soudainement, on va décider d'interdire
00:47:28 beaucoup plus de choses,
00:47:29 et moi, je préfère des excès de liberté
00:47:31 que des excès, justement, de répression.
00:47:34 - Un sixième rassemblement de Gilets jaunes,
00:47:35 aussi également interdit par le préfet Philippe Guibert
00:47:38 ce week-end, est-ce que ça vous inquiète,
00:47:40 ces interdictions, où, au fond, vous les trouvez fondées,
00:47:43 quand on voit ces images, le week-end dernier,
00:47:45 qui avaient choqué ?
00:47:46 - On ne peut pas indexer sa volonté d'interdire
00:47:49 une manifestation, a fortiori un colloque,
00:47:51 sur l'antipathie qu'on peut avoir
00:47:53 pour les personnes qui manifestent.
00:47:55 Les principes sont faits pour être les principes,
00:47:57 et notamment les principes de liberté,
00:47:59 sont faits pour ne pas servir uniquement
00:48:02 les gens avec qui on est d'accord,
00:48:03 sinon, ça ne marche plus,
00:48:05 et on sort d'un cadre démocratique.
00:48:07 Et donc, je crains fortement,
00:48:09 malgré la forte antipathie que je peux avoir
00:48:11 pour ces mouvements,
00:48:12 que Gérald Damanin, à l'inverse de ce qu'avait décidé
00:48:16 dans un premier temps Laurent Numiès, préfet,
00:48:18 qui avait rappelé le droit, que vous avez rappelé,
00:48:20 à l'inverse de ce qu'a dit la première ministre,
00:48:22 qui avait rappelé aussi que la liberté de manifester
00:48:26 était garantie, a fortiori la liberté de réunion
00:48:29 pour le colloque était garantie constitutionnellement,
00:48:32 je crains que Gérald Damanin ait fait
00:48:34 de la très mauvaise communication politique,
00:48:36 où il joue avec les principes fondamentaux
00:48:39 de nos libertés publiques,
00:48:41 avec en plus un effet pervers,
00:48:43 qui peut être considérable.
00:48:44 C'est-à-dire que si demain, les tribunaux administratifs,
00:48:47 comme ce n'est quand même pas impossible,
00:48:49 finissent par donner raison à ces associations,
00:48:53 ce sera une victoire pour ces associations
00:48:56 et une défaite pour l'État.
00:48:58 Et donc je ne m'en réjouis pas,
00:49:00 mais lorsqu'on fait de la com politique à deux balles,
00:49:03 en jouant avec les principes comme l'a fait Damanin,
00:49:06 là, à mon avis, de façon tout à fait précipitée
00:49:11 et de façon tout à fait démagogique,
00:49:13 on risque de se voir infliger des défaites juridiques
00:49:16 et politiques dans les 48 ou 72 ans.
00:49:19 Gérald Damanin, Pierre Gentil et Jean Messiaen,
00:49:21 ensuite, finalement, qui répond à la pression subie
00:49:25 notamment d'une certaine gauche,
00:49:27 tout au long de la semaine.
00:49:28 Ah mais c'est clair que de toute façon,
00:49:30 ici, la manipulation, elle est politique.
00:49:32 Moi, je pense que Gérald Damanin, depuis le début...
00:49:34 C'est toute la classe politique, effectivement,
00:49:36 notamment la gauche, mais toute la classe politique.
00:49:39 Je le souhaite.
00:49:41 Je prends Gérald Damanin pour quelqu'un d'intelligent.
00:49:45 Donc, je pense que Gérald Damanin sait très bien
00:49:48 que cette arrêtée, comme la circulaire,
00:49:51 qu'il a fait passer au préfet,
00:49:53 manifestement excède ses prérogatives.
00:49:56 Pour autant, si demain, les tribunaux administratifs
00:50:02 venaient à considérer qu'on peut annuler
00:50:06 des manifestations, des réunions,
00:50:09 en réalité, sur un prétexte davantage politique que juridique,
00:50:12 pourquoi ? La gauche l'a dit.
00:50:14 Parce que ça choque.
00:50:16 Écoutez, moi, je vais vous dire une chose.
00:50:18 Moi, l'extrême-gauche me choque,
00:50:20 mais pas que l'extrême-gauche, c'est trop facile.
00:50:22 La gauche radicale me choque.
00:50:24 Peut-être que demain, on sera encore plus nombreux
00:50:26 à être choqués.
00:50:28 Et peut-être même qu'après-demain,
00:50:30 le jour où le pouvoir politique changera,
00:50:32 on se mettra sur le fondement d'une jurisprudence
00:50:34 que je ne souhaite pas,
00:50:36 qui demain arrivera, qui, imaginé par malheur,
00:50:38 confirmerait la position du préfet.
00:50:40 Eh bien, peut-être que sur cette position-là,
00:50:42 on se mettra à interdire des groupements
00:50:44 d'extrême-gauche et de gauche.
00:50:46 Donc j'aimerais bien être entendu sur ce point
00:50:48 par le plus grand nombre de personnes.
00:50:50 Si vous voulez jouer à ça, faites très attention.
00:50:52 Faites très attention, parce que la démocratie,
00:50:54 c'est un jeu dans lequel tout le monde se respecte
00:50:56 et tout le monde joue avec les mêmes règles.
00:50:58 Ce qui compte, c'est respecter les opinions
00:51:00 de chacun dans la limite de la loi.
00:51:02 Mais attention, la loi se base sur des critères objectifs.
00:51:04 Là, ici, on veut baser des interdictions
00:51:06 sur des critères subjectifs.
00:51:08 Sur ces critères subjectifs,
00:51:10 sur cette subjectivité,
00:51:12 demain, ça pourra aussi se retourner
00:51:14 contre la gauche radicale.
00:51:16 - Jean-Michel, Philippe Guibert.
00:51:18 - Moi, je n'ai pas non plus beaucoup de sympathie
00:51:20 pour un certain nombre de groupuscules
00:51:22 qui ont défilé dans Paris,
00:51:24 le visage masqué avec des drapeaux celtiques.
00:51:26 Le problème, si vous voulez,
00:51:28 c'est la question que je pose,
00:51:30 c'est combien de policiers ont-ils immolé
00:51:32 ou caillassé ou violenté ?
00:51:34 Aucun.
00:51:36 Quels sont les dégâts estimés
00:51:38 après cette manifestation ?
00:51:40 Je trouve quand même que le système
00:51:42 gaucho-progressiste que nous gouverne,
00:51:44 il est quand même beaucoup moins farouche
00:51:46 quand il s'agit de défilés
00:51:48 de black blocs qui ravagent tout
00:51:50 sur leur passage,
00:51:52 qui blessent ou tentent même
00:51:54 d'assassiner des dizaines de policiers.
00:51:56 Il est où, là ? Pourquoi on l'interdit pas ?
00:51:58 Et alors, je trouve que Gérald Darmanin,
00:52:00 c'est quand même un peu fort de café,
00:52:02 pour interdire des réunions
00:52:04 ou des conférences dites d'extrême droite.
00:52:06 Quand l'islam radical
00:52:08 organise des réunions
00:52:10 dans lesquelles sont invités
00:52:12 des prêcheurs dont
00:52:14 le côté sulfureux n'est plus à démontrer
00:52:16 et qui diffusent à l'intérieur
00:52:18 de ces colloques, et parfois en langue arabe,
00:52:20 mais ce n'est pas une excuse,
00:52:22 des messages de haine anti-républicains
00:52:24 contre les femmes, contre les homosexuels,
00:52:26 contre les hommes, mais c'est après !
00:52:28 Il n'y a eu des interdictions.
00:52:30 Attendez, il y a eu des interdictions.
00:52:32 Il y a eu des interdictions
00:52:34 parce qu'il y a eu des gens qui ont dénoncé cela.
00:52:36 Et d'ailleurs, je note que ni le colloque
00:52:38 de l'Action française,
00:52:40 ni les manifestations que vous voyez
00:52:42 ont tenu des propos anti-républicains
00:52:44 ou anti-français.
00:52:46 Donc excusez-moi, la cohésion nationale
00:52:48 est beaucoup plus menacée par des conférences islamistes
00:52:50 que par des conférences de l'Action française.
00:52:52 Désolé.
00:52:54 C'était pas ça le sujet, pardon.
00:52:56 J'essaye d'y revenir.
00:52:58 C'est pas la gauche qui a fait pression sur le gouvernement.
00:53:00 J'admire le gaucho-progressiste.
00:53:02 Oui, mais il y a eu des réactions.
00:53:04 Le fond du sujet.
00:53:06 Pourquoi Gérald Darmanin a pris cette décision ?
00:53:10 Tout simplement parce qu'il a pris aussi
00:53:12 une série d'interdictions de manifestations
00:53:14 où il s'agissait de simples casserolades.
00:53:16 Où il s'agissait, je me souviens en particulier,
00:53:18 d'une manifestation
00:53:20 qui avait été interdite le soir
00:53:22 près du Stade de France,
00:53:24 le soir de la finale de la Coupe de France.
00:53:26 Et donc,
00:53:28 qui s'était fait retoquer,
00:53:30 là aussi par la justice.
00:53:32 Et donc forcément, il a fait de la politique
00:53:34 parce que pour justifier d'avoir
00:53:36 interdit des manifestations,
00:53:38 évidemment, il essaie d'en interdire d'autres
00:53:40 pour montrer qu'il a une sorte d'équilibre.
00:53:42 Tout ça n'a pas de sens
00:53:44 parce qu'encore une fois, c'est avec les principes
00:53:46 fondamentaux de nos libertés publiques qu'il joue.
00:53:48 Donc la première erreur a été d'interdire les casserolades.
00:53:50 C'est ce que vous pouvez retenir ce soir
00:53:52 comme première leçon.
00:53:54 Oui, bien sûr.
00:53:56 Attendez, la casserolade, ce n'est pas un trouble
00:53:58 pour le public.
00:54:00 Les Black Blocs, c'est un...
00:54:02 Les Black Blocs, c'est une atteinte à l'ordre public.
00:54:04 Pas les casserolades.
00:54:06 Karim Abrik et Pierre Gentier,
00:54:08 on va trouver Mickaël Dos Santos qui nous attend
00:54:10 pour un point sur l'actualité, Karima.
00:54:12 - L'argument, c'était effectivement la sécurité
00:54:14 du chef de l'État, mais on s'entend que c'était
00:54:16 finalement, on veut casser l'humiliation
00:54:18 qu'on veut faire au président.
00:54:20 C'était des casseroles. Donc moi, je trouve
00:54:22 qu'il y avait quelque chose d'assez ubuesque
00:54:24 où on voit finalement des gens cogner ça, ça.
00:54:26 - Oui, justement, des poêles et des casseroles,
00:54:28 il y avait une absurdité. Ce qui me dérange
00:54:30 dans cette histoire, on l'a dit, donc cette manifestation,
00:54:32 je crois que c'est le GUD avec les...
00:54:34 - Oui, voilà, c'est ça.
00:54:36 - Et donc ces drapeaux celtiques et tout ça.
00:54:38 Moi, je pense que s'il y a eu, par exemple,
00:54:40 si on a franchi la loi,
00:54:42 et qu'il y a eu effectivement,
00:54:44 par exemple, une incitation à la haine,
00:54:46 bien qu'on condamne et qu'on s'attaque
00:54:48 justement à ces personnes qui ont franchi
00:54:50 et qui ont dépassé ce qui est permis
00:54:52 dans la loi.
00:54:54 - Bien oui, mais je veux dire, c'est ça le truc.
00:54:56 C'est que je trouve qu'après, les juristes,
00:54:58 les gens qui défendent le principe
00:55:00 de manifestation, de dire c'est un droit constitutionnel,
00:55:02 se retrouvent finalement, malgré eux,
00:55:04 à un peu défendre des groupuscules
00:55:06 qui finalement les dégoûtent
00:55:08 parce qu'ils défendent un principe.
00:55:10 Et je trouve que la situation de Gérald Darmanin
00:55:12 fait en sorte que toutes sortes de gens
00:55:14 se retrouvent à devoir les défendre indirectement.
00:55:16 Vous voyez ce que je veux dire?
00:55:18 Je trouve que c'est vraiment...
00:55:20 Il y a une absurdité dans cette situation.
00:55:22 Et en effet, à partir de quand,
00:55:24 je pense qu'il faut garder la question
00:55:26 des critères de l'égalité,
00:55:28 parce qu'ensuite, c'est quoi?
00:55:30 Il va y avoir des manifestations écologistes.
00:55:32 On va dire là aussi, il y a un trouble à l'ordre public.
00:55:34 - Ah non! - Non, non, mais c'est ça aussi.
00:55:36 - Oui, oui, tout à fait. Mais vous défendez la cause.
00:55:38 Si la cause est juste, toutes les...
00:55:40 - Il est 23 h. Pierre Gentillet, je vous donne la parole
00:55:42 pour conclure sur ce dossier dans un instant.
00:55:44 Mais Miquel Losantos est prêt pour nous donner
00:55:46 les dernières actualités. C'est à vous, Miquel.
00:55:48 (tambours)
00:55:50 - Emmanuel Macron annonce de bonnes nouvelles
00:55:52 pour la ville de Dunkerque.
00:55:54 Le président de la République a dévoilé
00:55:56 des investissements étrangers à hauteur
00:55:58 de 6,7 milliards d'euros pour un total
00:56:00 de 4 700 emplois.
00:56:02 Il a également appelé à une pause controversée
00:56:04 des nouvelles normes environnementales
00:56:06 de l'Union européenne. En parallèle,
00:56:08 quelques centaines d'opposants à la réforme des retraites
00:56:10 ont manifesté avec des casseroles en centre-ville.
00:56:12 Cinq rassemblements d'ultra-droite
00:56:14 interdit ce week-end à Paris.
00:56:16 La préfecture souhaite éviter des risques de trouble
00:56:18 à l'ordre public et des appels à la violence.
00:56:20 Laurent Nunez, préfet de police de Paris,
00:56:22 a suivi la consigne de Gérald Darmanin
00:56:24 après le défilé polémique
00:56:26 samedi dernier de 600 militants d'ultra-droite.
00:56:28 Et puis, l'inflation a atteint
00:56:30 5,9% sur un an en avril dernier.
00:56:32 C'est 0,2 points de plus
00:56:34 que le mois précédent.
00:56:36 Selon l'Insee, cette hausse est due
00:56:38 principalement à l'augmentation du coût de l'énergie.
00:56:40 Les prix de l'alimentation, eux,
00:56:42 ont connu une légère baisse.
00:56:44 - Merci, Miquel. Prochain point
00:56:46 sur l'actualité avec Miquel Losantos.
00:56:48 Ce sera à 23h30. Dans l'actualité du jour,
00:56:50 les syndicats de policiers reçus
00:56:52 à l'Elysée ce matin. On va en parler tout de suite.
00:56:54 Mais avant, pour conclure,
00:56:56 Pierre Gentil et Jean Messiaen, un dernier mot
00:56:58 sur cette interdiction de manifester
00:57:00 de groupes classés à l'extrême droite demain.
00:57:02 On s'interrogeait.
00:57:04 Est-ce que Gérald Darmanin, bien évidemment,
00:57:06 a cédé à la pression,
00:57:08 notamment de la gauche
00:57:10 et de plusieurs partis politiques,
00:57:12 ou ça va au-delà, selon vous ?
00:57:14 - Je pense qu'il a cédé à une pression médiatique,
00:57:18 et qui continue d'ailleurs aujourd'hui.
00:57:20 Ça fait des jours qu'on parle d'une manifestation
00:57:22 qui n'a réuni que quelques centaines de personnes.
00:57:24 Ça fait bientôt une semaine.
00:57:26 Il faudrait peut-être passer à autre chose.
00:57:28 Pardon, ça va faire une semaine demain.
00:57:30 Deuxièmement, je pense tout de même
00:57:32 que ça remonte à loin, cette histoire.
00:57:34 Ça date pas d'hier.
00:57:36 Le fait qu'on puisse vouloir interdire
00:57:38 aussi facilement une manifestation,
00:57:40 la liberté de réunion,
00:57:42 moi, je pense qu'en réalité,
00:57:44 cette dérive-là, elle a commencé
00:57:46 dans les années 2010.
00:57:48 On peut la remonter à la jurisprudence
00:57:50 dieudonnée en 2014,
00:57:52 quand le spectacle dieudonné avait été interdit,
00:57:54 ce qui était un revirement de la jurisprudence
00:57:56 absolument incroyable.
00:57:58 C'était un petit peu différent,
00:58:00 mais quand même, il y avait les germes
00:58:02 de quelque chose qui disait que l'État
00:58:04 voulait progressivement s'affranchir
00:58:06 d'un vieux consensus
00:58:08 qui avait été mûri par la jurisprudence,
00:58:10 qui avait été mûri de différents compromis
00:58:12 à travers l'histoire, à travers le temps.
00:58:14 Et on a vu, moi j'ai vu ces premières pulsions.
00:58:16 Alors, elles ont continué avec les Gilets jaunes,
00:58:18 notamment, et sous le Covid,
00:58:20 où vraiment l'État a dit "ça suffit".
00:58:22 L'État de droit, c'est une farce.
00:58:24 On sait très bien que c'est une farce,
00:58:26 moi je le sais aussi, mais cette fois-ci,
00:58:28 l'État a vraiment voulu donner un coup
00:58:30 d'accélérateur à l'occasion, effectivement,
00:58:32 de ces dernières manifestations,
00:58:34 mais ça ne date pas d'hier.
00:58:36 Les germes étaient déjà là.
00:58:38 - C'était l'État qui était accusé d'être révisionniste,
00:58:40 antisémite.
00:58:42 - Non, c'était la dignité humaine.
00:58:44 Il me semble, c'était la dignité humaine qui était avancée.
00:58:46 Ce n'était pas l'antisémitisme.
00:58:48 - En tout cas, je ne connais pas l'argumentaire juridique,
00:58:50 sur le plan politique,
00:58:52 c'était bien ça, le procès.
00:58:54 - Oui, mais moi, je parle du droit.
00:58:56 - Ça ne me paraissait pas tout à fait faux.
00:58:58 - Moi, je parle du droit.
00:59:00 À quel moment l'État décide de s'affranchir
00:59:02 aussi facilement de règles qu'il a posées
00:59:04 sur un consensus ?
00:59:06 - Je ne sais pas.
00:59:08 - Il y a eu un revirement de jurisprudence.
00:59:10 - On va avancer sur les informations.
00:59:12 - Il y a juste quelque chose d'assez fascinant,
00:59:14 je terminerai par là,
00:59:16 c'est que tout le système médiatico-politique français
00:59:18 est pris de convulsions apoplectiques
00:59:20 à la vue de quelques croix celtiques
00:59:22 qui défilent dans Paris.
00:59:24 Ça n'empêche pas la France d'envoyer
00:59:26 des centaines de millions d'armes en Ukraine,
00:59:28 où précisément, vous avez des milices
00:59:30 qui sont bien pires que celles-ci,
00:59:32 qui défilent avec des symboles nazis
00:59:34 gravés sur leur corps et sur leur emblème.
00:59:36 - C'est scandaleux encore.
00:59:38 - Non, non, c'est vrai.
00:59:40 - C'est vraiment scandaleux.
00:59:42 - Ecoutez Arnaud Karsfeld
00:59:44 et vous comprendrez la réalité de la chose.
00:59:46 - Mais je constate bien d'autres personnes qu'Arnaud Karsfeld.
00:59:48 - Oui, vous avez tort.
00:59:50 - Et c'est scandaleux de faire passer le régime ukrainien
00:59:52 pour un régime de néo-nazis.
00:59:54 - Je n'ai pas dit ça.
00:59:56 J'ai dit qu'il y a en Ukraine des milices
00:59:58 qui font l'apologie du 3e Reich,
01:00:00 il y a des milices antisémites,
01:00:02 qui font des photos avec des croix gammées,
01:00:04 tatouées sur leur corps.
01:00:06 - La milice nazi, on en parlait.
01:00:08 - Non, non, si.
01:00:10 Je n'ai pas dit que tout le régime ukrainien
01:00:12 était comme ça.
01:00:14 - C'est ce que vous avez dit.
01:00:16 - Non, pas du tout.
01:00:18 - On s'éloigne.
01:00:20 - Et ces milices-là reçoivent des armes françaises.
01:00:22 - On s'éloigne du débat.
01:00:24 - Vous êtes en train d'expliquer
01:00:26 qu'on est en train d'armer des milices nazis.
01:00:28 Non seulement c'est n'importe quoi,
01:00:30 mais en plus c'est parfaitement honteux.
01:00:32 - Non, ce n'est pas honteux, c'est vrai.
01:00:34 - On n'arme absolument pas la division
01:00:36 que tout le monde pointe,
01:00:38 qui est la seule division en Ukraine
01:00:40 dont le nom méchant.
01:00:42 - Elle reçoit des armes occidentales.
01:00:44 - Non, parce qu'elle n'a pas été intégrée
01:00:46 à l'armée ukrainienne.
01:00:48 - Ce n'est pas l'armée ukrainienne.
01:00:50 - On reçoit quand même des armes du régime ukrainien.
01:00:52 - Le régime ukrainien est un régime démocratique
01:00:54 qu'on a décidé d'aider parce qu'il est agressé
01:00:56 par un pays voisin.
01:00:58 - Donc de faire une comparaison
01:01:00 avec des milices nazis est honteux.
01:01:02 - Mais ce n'est pas des milices nazis.
01:01:04 - C'est pas le sujet, messieurs.
01:01:06 On va avancer.
01:01:08 Autre sujet de débat
01:01:10 qui cristallise beaucoup
01:01:12 les tensions, bien évidemment.
01:01:14 On y reviendra peut-être plus tard.
01:01:16 En tout cas, dans l'actualité,
01:01:18 les syndicats de policiers ont été reçus ce matin
01:01:20 à l'Elysée par le directeur du cabinet
01:01:22 du président de la République et son conseiller sécurité.
01:01:24 Des policiers qui réclament
01:01:26 le soutien du chef de l'État et son appui
01:01:28 notamment pour de nouvelles mesures anticasseurs.
01:01:30 Retour sur cette rencontre
01:01:32 avec Vincent Flandèche.
01:01:34 - Après une heure de réunion,
01:01:36 les représentants des syndicats de police
01:01:38 sortent confiants de l'Elysée.
01:01:40 Ils sont venus proposer des mesures
01:01:42 pour alimenter la future loi anticasseurs.
01:01:44 - Le point principal, c'est de faire comprendre
01:01:46 aux casseurs qu'il n'a plus le droit de venir
01:01:48 aux manifestations. Comment ? Tout simplement
01:01:50 en l'assignant en résidence, tout simplement
01:01:52 en le faisant pointer au commissariat 2, 3, 4, 5 fois
01:01:54 à la manifestation et surtout derrière
01:01:56 qu'il y a le cheminement judiciaire
01:01:58 nécessaire. C'est-à-dire que si toutefois
01:02:00 on le retrouve à la manifestation
01:02:02 et qu'il continue à casser, il doit être sanctionné
01:02:04 sévèrement. - Une réponse pénale
01:02:06 ferme et une justice
01:02:08 surveillée. - On a aussi demandé que les juges
01:02:10 expliquent
01:02:12 parfois la sanction
01:02:14 proposée. Il doit y avoir un devoir
01:02:16 d'explication, un devoir de rendre compte
01:02:18 comme fait le policier et le juge doit expliquer
01:02:20 pourquoi il ne sanctionne pas
01:02:22 fermement tel fait ou tel autre.
01:02:24 - Les représentants des syndicats de police ont
01:02:26 également demandé des peines planchées pour les casseurs
01:02:28 et la sanctuarisation de l'utilisation
01:02:30 des drones lors des manifestations.
01:02:32 - Alors concernant la loi anti-casseurs,
01:02:34 visiblement on se dirige vers cette option,
01:02:36 on va y revenir, on en a déjà beaucoup parlé
01:02:38 de cette loi anti-casseurs. Mais en tout cas
01:02:40 cette autre demande, on l'entendait concernant
01:02:42 les magistrats avec
01:02:44 cette volonté d'un devoir de rendre des
01:02:46 comptes pour les juges. C'est ce que demandent, Pierre Gentillet,
01:02:48 les syndicats de police. Est-ce que
01:02:50 vous y seriez favorable ?
01:02:52 Est-ce que c'est possible ? Puisque il me semble que
01:02:54 les juges, quand ils rendent une décision,
01:02:56 ils sont obligés de la justifier, déjà.
01:02:58 - Évidemment. Alors attention,
01:03:00 c'est-à-dire que... - Il est où le point de débat ?
01:03:02 - On doit toujours justifier en droit
01:03:04 une décision. Tous les magistrats
01:03:06 justifient leur décision. Ensuite, le
01:03:08 degré de justification des décisions
01:03:10 n'est pas le même.
01:03:12 Par exemple, c'est contesté sous une juridiction
01:03:14 et prenons le Conseil constitutionnel,
01:03:16 vous pouvez aller lire les décisions du Conseil constitutionnel,
01:03:18 elles sont relativement brèves et relativement
01:03:20 peu justifiées. Même si là,
01:03:22 c'est vraiment une juridiction à part.
01:03:24 Mais voilà, il y a des manières de justifier. Mais bien sûr que les magistrats
01:03:26 justifient. Ensuite, la question
01:03:28 de la responsabilité des magistrats,
01:03:30 vous savez, c'est un sujet
01:03:32 qui a été avancé par le
01:03:34 gouvernement Macron, par un ministre qui s'appelle
01:03:36 Éric Dupond-Moretti. Il y a renoncé.
01:03:38 D'accord ? Donc je ne vois pas pourquoi
01:03:40 est-ce qu'aujourd'hui, le gouvernement
01:03:42 remettrait sur la table
01:03:44 ce qu'il a renoncé de faire hier.
01:03:46 Ensuite, sur le fond, je pense que c'est une bonne chose.
01:03:48 Oui, je pense que c'est une bonne chose. Je pense
01:03:50 que les magistrats doivent pouvoir à un moment
01:03:52 rendre des comptes
01:03:54 quand ils ont fait des fautes et rendre des comptes, bien évidemment,
01:03:56 professionnellement, ça va de soi.
01:03:58 Même si, voilà,
01:04:00 encore une fois, il ne s'agit pas de juger
01:04:02 blanc ou noir, mais quand on a quelqu'un
01:04:04 qui 10, 12
01:04:06 fois a commis le même
01:04:08 délit et qui revient pour la
01:04:10 13e fois, normalement, on ne le condamne pas à des sursis,
01:04:12 vous voyez. C'est ce genre de choses qui comptent.
01:04:14 Ça peut être, moi je pense qu'effectivement
01:04:16 ça peut être une bonne manière
01:04:18 de remettre les magistrats
01:04:20 justement face à leurs responsabilités.
01:04:22 Les décisions, en France,
01:04:24 elles sont toujours rendues,
01:04:26 c'est en haut de chaque jugement, au nom
01:04:28 du peuple français. Parce que ce que ne comprennent
01:04:30 plus les syndicats de police, et ils le disaient très
01:04:32 concrètement, c'est lorsqu'un
01:04:34 délinquant mérite 5 ans de prison,
01:04:36 en tout cas quand le code pénal prévoit 5 ans de prison
01:04:38 par exemple, pour
01:04:40 un délit et que les
01:04:42 policiers se rendent compte que la 3e fois
01:04:44 il a 6 mois par exemple
01:04:46 avec sursis, Philippe Guibert,
01:04:48 il y a un sujet
01:04:50 à ce niveau-là, selon vous, il faudrait
01:04:52 que, comme les policiers le font d'ailleurs,
01:04:54 des juges rendent des comptes ou expliquent
01:04:56 en tout cas leurs décisions dans le détail, ça vous
01:04:58 semblerait une bonne évolution ?
01:05:00 Moi je pense qu'il faut
01:05:02 surtout changer la politique pénale
01:05:04 sur ce type de délit
01:05:06 qui peut parfois confiner
01:05:08 au crime.
01:05:10 Plus on réfléchit à ces
01:05:12 sujets-là, plus je trouve que la politique
01:05:14 des courtes peines et des courtes pernes
01:05:16 de prison ferme me
01:05:18 paraîtrait beaucoup plus efficace que
01:05:20 d'aller demander
01:05:22 au juge des comptes
01:05:24 sachant qu'évaluer
01:05:26 la faute d'un magistrat n'est
01:05:28 pas tout à fait évident parce que
01:05:30 il y a une individualisation des peines,
01:05:32 on n'a pas accès aux dossiers individuels,
01:05:34 mais ce que je comprends dans toutes ces
01:05:36 séquences où on a étudié un peu
01:05:38 les décisions prises par
01:05:40 les magistrats, c'est qu'on prend en compte
01:05:42 le travail,
01:05:44 est-ce que la personne
01:05:46 est intégrée professionnellement dans la société,
01:05:48 est-ce qu'il a une famille,
01:05:50 est-ce qu'il y a des antécédents,
01:05:52 et donc qu'on ajuste la peine et
01:05:54 l'exemplarité de la peine et son caractère
01:05:56 punitif et en même temps de protection
01:05:58 de la société à des critères
01:06:00 d'intégration sociale et puis disons-le
01:06:02 un peu, à des critères aussi
01:06:04 de surpopulation carcérale.
01:06:06 Donc je pense que ce n'est pas la bonne méthode
01:06:08 pour réprimer
01:06:10 des personnes qui, par exemple,
01:06:12 parce que l'objet de ce rendez-vous, c'était quand même
01:06:14 les agressions dont les policiers avaient été victimes
01:06:16 à l'occasion d'un certain nombre de manifestations
01:06:18 sansolides mais aussi d'autres,
01:06:20 notamment le 1er mai.
01:06:22 Et donc je pense qu'il faudrait prendre le problème
01:06:24 autrement, qui serait
01:06:26 d'appliquer une politique de courte perte
01:06:28 de prison ferme,
01:06:30 ça suppose sans doute
01:06:32 de construire des prisons,
01:06:34 là aussi, d'améliorer
01:06:36 les conditions de détention.
01:06:38 Donc ça suppose un changement de politique pénale.
01:06:40 Je ne suis pas sûr que d'aller chercher,
01:06:42 comme le font trop systématiquement
01:06:44 les syndicats de policiers,
01:06:46 systématiquement une responsabilité des juges,
01:06:48 me paraît toucher le fond du problème.
01:06:50 Et du coup, une loi anti-casseurs, Jean Messia,
01:06:52 par exemple, on en a beaucoup parlé,
01:06:54 vous y seriez favorable ?
01:06:56 C'est ce qui se dessine.
01:06:58 Oui, j'y suis favorable mais attendons de voir
01:07:00 la loi que va nous pondre le gouvernement
01:07:02 parce que si vous voulez, à chaque fois,
01:07:04 on fait de grosses annonces et puis quand on va voir ce qu'il y a derrière,
01:07:06 en fait,
01:07:08 la mesure qui est prise est totalement amoindrie
01:07:10 par rapport à ce qui est attendu.
01:07:12 Parce que là, ce sont des mesures très concrètes,
01:07:14 pointées au commissariat, une fois que le casseur est identifié
01:07:16 et assigné à résidence.
01:07:18 Le problème, c'est qu'aujourd'hui, si vous voulez, déjà,
01:07:20 le fait qu'Emmanuel Macron ne reçoive
01:07:22 pas lui-même les policiers
01:07:24 mais les fasse recevoir par un illustre inconnu,
01:07:26 c'est déjà très dédaigneux.
01:07:28 Ça, c'est la première chose.
01:07:30 Je vais vous couper parce qu'on va écouter Gaëlle Jams.
01:07:32 Oui, mais c'est d'autant plus.
01:07:34 Il a reçu McFly et Carlito.
01:07:36 Il peut pas recevoir des gens qui risquent leur vie au quotidien
01:07:38 pour protéger les Français, et d'ailleurs le protéger lui-même
01:07:40 par des illustres inconnus.
01:07:42 La secrétaire nationale Synergie Officier
01:07:44 a réagi sur notre antenne cet après-midi.
01:07:46 Je vous redonne la parole après
01:07:48 mais on va l'écouter, Gaëlle Jams.
01:07:50 C'est du mépris à l'État pur.
01:07:52 Si nous ne sommes pas reçus
01:07:54 par le président de la République
01:07:56 après ce qui se passe en ce moment en France
01:07:58 lors des manifestations,
01:08:00 nos collègues ne le comprendraient pas.
01:08:02 Ça, c'est une certitude.
01:08:04 Ce matin, je vais juste ajouter quelque chose.
01:08:06 Ce matin, justement, on a fait part à M. Straudat
01:08:08 de notre indignation sur le fait que le chef de l'État
01:08:10 ne se déplace même pas
01:08:12 à l'hôpital quand il y a un policier blessé,
01:08:14 gravement blessé, pour un simple coup de fil.
01:08:16 Si la question est "est-ce que vous avez eu des annonces
01:08:18 ce matin ?", non.
01:08:20 Est-ce que vous en sortez déçue ?
01:08:22 Oui.
01:08:24 Déçue.
01:08:26 Pas déçue de l'écoute,
01:08:28 mais déçue de ne pas avoir eu d'annonce
01:08:30 et de soutien plus que ça.
01:08:32 Alors déçue par un manque de soutien,
01:08:34 Jean-Malicia, et surtout l'absence du président
01:08:36 de la République
01:08:38 et la secrétaire nationale
01:08:40 de Synergie Officier
01:08:42 qui, effectivement, appuie sur le fait
01:08:44 qu'Emmanuel Macron n'appelle pas non plus,
01:08:46 n'a pas appelé les policiers blessés.
01:08:48 Ça vous choque aussi ?
01:08:50 Ça me choque d'autant plus que lorsqu'il s'agit
01:08:52 parfois de personnes qui sont
01:08:54 un peu appréhendées, de manière un peu musclée
01:08:56 par la police, Emmanuel Macron
01:08:58 a quand même tweeté
01:09:00 sur un certain Michel Zecler, rappelez-vous,
01:09:02 ce musicien qui avait été
01:09:04 molesté par les policiers
01:09:06 suite à une vidéo qui avait circulé sur les réseaux sociaux.
01:09:08 Il avait immédiatement tweeté pour
01:09:10 dire les images qui nous font honte
01:09:12 et il avait téléphoné. À aucun moment,
01:09:14 même lorsqu'un policier a été
01:09:16 immolé par le feu, Emmanuel Macron
01:09:18 n'a dit ni les images qui nous font honte.
01:09:20 Donc, si vous voulez, il y a deux poids, deux mesures
01:09:22 qui sont quand même assez révoltants. Aujourd'hui,
01:09:24 policiers et gendarmes, passez-moi l'expression,
01:09:26 s'en prennent plein la gueule.
01:09:28 Et je lisais un papier
01:09:30 de Valeurs Actuelles qui disait qu'en 2021
01:09:32 et 2022, c'est deux
01:09:34 années record du nombre de
01:09:36 démissions de policiers et de gendarmes
01:09:38 jamais vues depuis des décennies,
01:09:40 sinon depuis un siècle.
01:09:42 Donc, il y a quand même un problème.
01:09:44 Et ce problème-là, j'ai un ami, moi,
01:09:46 qui a 24 ans au service de l'État,
01:09:48 dont 14 passaient à la police.
01:09:50 C'est quelqu'un qui a fait le bataclan.
01:09:52 Donc, même les éléments
01:09:54 les plus motivés, ceux qui se sont
01:09:56 engagés dans la police et dans la gendarmerie
01:09:58 par vocation, parce qu'ils
01:10:00 croyaient dans ce métier, parce que
01:10:02 c'était une verticalité qu'ils avaient en eux,
01:10:04 même ceux-là sont découragés.
01:10:06 Je vous laisse imaginer le reste. Donc, quand Emmanuel Macron
01:10:08 ne prend pas en considération ce contexte
01:10:10 particulier où les forces
01:10:12 de l'ordre sont malmenées,
01:10:14 ne sont pas soutenues, ni par
01:10:16 leur hiérarchie administrative, ni par leur hiérarchie politique
01:10:18 et encore moins par les médias,
01:10:20 je suis désolé, il était du devoir
01:10:22 du chef de l'État, commissaire au sevoir
01:10:24 des stars du showbiz, des McFly
01:10:26 et Carlito, etc. C'était de son devoir
01:10:28 de les recevoir au moins pour
01:10:30 leur marquer son soutien. – Alors, Philippe Guillard,
01:10:32 vous dites que ce n'est pas ça le sujet. Pour quelle raison ?
01:10:34 – Non, mais c'est évident qu'Emmanuel Macron n'a pas
01:10:36 reçu personnellement les syndicats
01:10:38 de policiers, parce qu'il a passé 3-4 mois
01:10:40 à ne pas recevoir les syndicats tout court
01:10:42 pendant tout le mouvement des retraites.
01:10:44 Et donc, il est bien évident qu'il ne pouvait pas,
01:10:46 de son point de vue, moi je pense qu'il a tort
01:10:48 sur toute la ligne, c'est-à-dire qu'il aurait dû
01:10:50 recevoir les syndicats auparavant,
01:10:52 les syndicats de salariés.
01:10:54 Il n'a pas voulu
01:10:56 recevoir… – C'est le chef de l'État.
01:10:58 – Je peux terminer ? – Oui, je t'en prie, mais c'est le chef de l'État.
01:11:00 – Je peux terminer ? – Et les policiers sont des fonctionnaires de l'État.
01:11:02 – Philippe Guillbert, Philippe Guillbert,
01:11:04 Philippe Guillbert, allez-y. Donc,
01:11:06 il est évident que c'est pour des raisons
01:11:08 d'affichage qu'il n'a pas
01:11:10 reçu personnellement les syndicats de policiers,
01:11:12 dans la mesure où on aurait pu le reprocher
01:11:14 légitimement, de dire "vous recevez les syndicats
01:11:16 de policiers, d'accord, mais vous,
01:11:18 vous avez passé 3-4 mois à refuser de nous recevoir".
01:11:20 Donc je pense que c'est dans ce cadre-là
01:11:22 que
01:11:24 Emmanuel Macron…
01:11:26 Quand on commet une erreur au départ, on
01:11:28 en paye les conséquences et on commet des deuxièmes…
01:11:30 une deuxième erreur derrière.
01:11:32 Quand le président de la République
01:11:34 ne se considère pas
01:11:36 comme garant de la cohésion sociale
01:11:38 et donc, pendant un mouvement
01:11:40 social très important, ne reçoit
01:11:42 pas tous les syndicats de ce
01:11:44 pays qui ont fait un mouvement unitaire
01:11:46 et qui, jusqu'à une date,
01:11:48 très avancée, ont mené des manifestations
01:11:50 tout à fait dans la paix civile,
01:11:52 eh bien
01:11:54 forcément, après, on est coincé pour
01:11:56 envoyer
01:11:58 à des organisations des signes de reconnaissance
01:12:00 qu'on a refusés aux principales
01:12:02 associations
01:12:04 ou organisations de salariés.
01:12:06 Évidemment, c'est très compliqué.
01:12:08 Karim Abrik, effectivement, le chef de l'État
01:12:10 ne peut plus recevoir ses syndicats de police
01:12:12 aujourd'hui parce qu'il a refusé, en amont,
01:12:14 de recevoir les syndicats de travailleurs.
01:12:16 Il y a ça, mais aussi, je pense,
01:12:18 c'est un peu être en terrain miné
01:12:20 parce que, d'un côté, notamment
01:12:22 auprès d'une certaine gauche,
01:12:24 quand vous vous affichez avec des policiers,
01:12:26 vous faites votre choix. Vous êtes du côté
01:12:28 du système, vous n'êtes plus du côté des manifestants,
01:12:30 du peuple.
01:12:32 Et il y a ce discours, malheureusement,
01:12:34 qui s'infuse un petit peu partout
01:12:36 en ce moment, qui malmène les policiers,
01:12:38 qui les déshumanise.
01:12:40 Je pense que les policiers, en ce moment,
01:12:42 sont très déshumanisés. On ne voit plus
01:12:44 en eux des hommes, des femmes qui sont
01:12:46 au service des citoyens, de la protection
01:12:48 des citoyens, mais dans un certain discours,
01:12:50 notamment de gauche très radicale,
01:12:52 ça va être plutôt
01:12:54 des agents au service d'un système,
01:12:56 de l'État, dépuissants.
01:12:58 Ils n'ont pas d'image, ils n'ont pas...
01:13:00 Ils sont complètement déshumanisés.
01:13:02 Alors, je pense que c'est peut-être
01:13:04 une position de, entre guillemets,
01:13:06 de neutralité, mais je pense
01:13:08 qu'il y aurait eu quand même intérêt à montrer
01:13:10 un certain respect envers
01:13:12 les forces de l'ordre d'aujourd'hui, parce que leur image
01:13:14 est malmenée, parce qu'aujourd'hui, on se permet
01:13:16 de les attaquer,
01:13:18 de les transformer en torches humaines
01:13:20 dans des manifestations. Je pense que ça va
01:13:22 très loin, cette crise de l'autorité,
01:13:24 et notamment, particulièrement
01:13:26 envers la police et envers
01:13:28 ces discours de hackable,
01:13:30 tous les policiers, tous les salauds.
01:13:32 Donc, il y a ça aussi, et je pense
01:13:34 qu'on gagne un peu dans ce discours.
01:13:36 - On va avancer, Jean-Méssia.
01:13:38 On verra effectivement
01:13:40 ces mesures qui seront prises
01:13:42 d'ici un mois, en tout cas, c'est ce qui a été
01:13:44 annoncé, et on verra si
01:13:46 les syndicats de police ont été satisfaits
01:13:48 par cette rencontre
01:13:50 qui, effectivement, n'a rien donné.
01:13:52 Nous le disait tout à l'heure
01:13:54 la commissaire de police. Dans l'actualité,
01:13:56 également, ce chiffre, aujourd'hui,
01:13:58 plus 300 % d'entrées
01:14:00 irrégulières dans l'Union européenne par la
01:14:02 militaire à l'aise centrale, un chiffre
01:14:04 publié cet après-midi par l'agence Frontex,
01:14:06 l'agence européenne de garde-frontière
01:14:08 et de garde-côte. Alors,
01:14:10 un chiffre qui concerne les périodes entre janvier
01:14:12 et avril, en comparaison
01:14:14 à ceux de l'année dernière, à la même époque,
01:14:16 avec près de 42 200
01:14:18 entrées, c'est le niveau le plus élevé depuis que
01:14:20 Frontex a commencé à collecter
01:14:22 des données en 2009.
01:14:24 C'est ce que dit l'agence dans un communiqué.
01:14:26 Alors, sur le terrain, en tout cas,
01:14:28 eh bien, cela se constate
01:14:30 puisque des centaines de migrants attendent
01:14:32 à Vintimille, en ce moment même, à la porte de la France,
01:14:34 en espérant pouvoir franchir
01:14:36 la frontière. Beaucoup d'entre eux
01:14:38 qui désirent s'installer en France. Notre
01:14:40 journaliste Stéphanie Rouquier est allée
01:14:42 à la rencontre de ces exilés.
01:14:44 Écoutez ces témoignages.
01:14:46 À la gare
01:14:48 de Vintimille, à 8 km
01:14:50 de la frontière, tous les jours,
01:14:52 des dizaines d'étrangers en situation
01:14:54 irrégulière affluent pour monter
01:14:56 dans un train et rejoindre la France.
01:14:58 Aboubacar
01:15:00 vient de la Côte d'Ivoire. En moins
01:15:02 d'un mois, il a déjà tenté
01:15:04 de passer à cinq reprises,
01:15:06 mais à chaque fois, il a été intercepté
01:15:08 par des policiers et ramené en Italie.
01:15:10 Les policiers sont là. Trop de
01:15:12 contrôle. Souvent, c'est normal
01:15:14 que le contrôle est bon. C'est trop
01:15:16 fatigant. C'est pas trop facile.
01:15:18 La majorité des migrants, originaire
01:15:20 d'Afrique francophone,
01:15:22 partagent le même désir, vivre
01:15:24 en France. Iawara est
01:15:26 un Binéen. Il est arrivé à Vintimille
01:15:28 il y a deux jours.
01:15:30 Nous avons été colonisés par les Français.
01:15:32 Normalement, ils ont le droit et le devoir de nous accueillir.
01:15:34 Normalement, ils n'ont pas le droit de nous refouler.
01:15:36 Ça, c'est normal.
01:15:38 C'est clair. C'est très clair. - Et vous ressentez quoi
01:15:40 quand les policiers vous ramènent en Italie? - Ça me fait
01:15:42 très, très, très mal. Très mal.
01:15:44 Très mal, on a de dire. Très mal,
01:15:46 franchement. - C'est fatigant aussi. - Très fatigant.
01:15:48 Très fatigant. Regardez là où nous sommes, comme ça.
01:15:50 On n'a pas le droit où dormir.
01:15:52 En attendant leur prochaine tentative
01:15:54 par train ou en empruntant
01:15:56 des sentiers dangereux, ces exilés
01:15:58 vivent dans des campements de fortune,
01:16:00 sur la plage
01:16:02 ou le long du fleuve.
01:16:04 - Encore des témoignages
01:16:06 marquants, alors bien évidemment par
01:16:08 le quotidien que vivent ces personnes exilées,
01:16:10 mais aussi par cette phrase, Pierre Gentillet.
01:16:12 "La France nous a colonisés, elle n'a pas le
01:16:14 droit de nous refouler."
01:16:16 Elle révèle quoi,
01:16:18 selon vous, ce que vient de dire cette personne
01:16:20 dans ce reportage?
01:16:22 - Elle révèle un discours qu'on entend
01:16:24 beaucoup à l'extrême-gauche,
01:16:26 en tout cas qui est bien nourri par l'extrême-gauche,
01:16:28 je trouve, mais qui a en réalité
01:16:30 un discours de justification.
01:16:32 De justification de quoi ? Il dit ce qu'il dit.
01:16:34 "La France nous a colonisés."
01:16:36 Sous-entendu, nous pouvons
01:16:38 à notre tour
01:16:40 venir vous coloniser.
01:16:42 Ce discours-là, on l'a déjà entendu
01:16:44 d'autres fois, je me souviens, mais il faudrait le passer
01:16:46 dans les oreilles de la France insoumise
01:16:48 matin, midi et soir.
01:16:50 Moi, ce que je veux répondre à ce monsieur
01:16:52 et comme à tous les gens qui viennent avec des intentions
01:16:54 qui ne sont pas toujours des bonnes intentions,
01:16:56 il nous nous...
01:16:58 Il nous parle de colonisation. Je vais vous dire,
01:17:00 il ne nous coloniseront pas.
01:17:02 Il ne nous remplaceront pas.
01:17:04 Nous resterons comme nous sommes
01:17:06 et notre peuple se maintiendra
01:17:08 dans l'histoire. La vague migratoire,
01:17:10 nous la voyons. Nous savons très bien
01:17:12 ce qui est en train de se passer. Il y a des gens qui ferment les yeux.
01:17:14 Peut-être ici, comme sur ce plateau.
01:17:16 Il y a des gens qui ferment pour moi les yeux parce qu'ils
01:17:18 savent qu'aujourd'hui, ils savent qu'aujourd'hui
01:17:20 il y a une vague migratoire. Ils savent qu'aujourd'hui
01:17:22 le Nigeria fait plus d'enfants que l'Europe
01:17:24 réunie. Et excusez-nous,
01:17:26 il y a des gens qui veulent continuer à vivre
01:17:28 comme leurs ancêtres vivaient avant eux.
01:17:30 Et nous continuerons à vivre comme ça.
01:17:32 Moi, je continuerai à me battre autant
01:17:34 que je le pourrais. J'espère seulement qu'un jour,
01:17:36 tout le monde ouvrira les yeux.
01:17:38 Tout le monde doit ouvrir les yeux sur ce qui
01:17:40 se passe. Si nous continuons comme ça, nous
01:17:42 finirons noyés. En tout cas, vos propos,
01:17:44 Pierre Gentillet, font réagir
01:17:46 à Philippe Dibert ce soir. - Je pense que vous comprenez
01:17:48 rien à l'immigration.
01:17:50 Je pense qu'il y a des gens
01:17:52 qui risquent leur vie
01:17:54 à traverser la Méditerranée,
01:17:56 en l'occurrence, parce que dans les 300%
01:17:58 de Frontex
01:18:00 d'augmentation constatée, je pense que l'Italie
01:18:02 pèse lourd. L'Italie, c'est plus
01:18:04 de 300%. Elle, toute seule,
01:18:06 avec 42 000 personnes qui arrivent
01:18:08 en Italie depuis le début de l'année.
01:18:10 S'il y a des gens
01:18:12 qui sont prêts à risquer leur peau
01:18:14 pour traverser la Méditerranée,
01:18:16 c'est pas tellement pour nous coloniser.
01:18:18 - Vous avez entendu le discours ?
01:18:20 - Je termine mon propos.
01:18:22 C'est tout simplement parce qu'ils considèrent
01:18:24 qu'ils ne peuvent plus
01:18:26 vivre là où ils vivent.
01:18:28 Donc c'est vrai dans l'Afrique subsaharienne,
01:18:30 c'est vrai aujourd'hui
01:18:32 en Tunisie... - On va faire un bon test. - Je termine.
01:18:34 C'est vrai en Tunisie
01:18:36 aujourd'hui, qui est un des
01:18:38 pays du Maghreb, si ce n'est le pays du Maghreb
01:18:40 actuellement le plus en crise
01:18:42 économique, sociale et politique.
01:18:44 Et donc fondamentalement,
01:18:46 les migrations sont liées
01:18:48 au fait qu'il y a des gens
01:18:50 qui fuient des guerres civiles,
01:18:52 qui fuient de la misère,
01:18:54 qui fuient des situations
01:18:56 dans lesquelles ils estiment ne plus pouvoir vivre.
01:18:58 - Combien ? - Et qu'ils sont prêts...
01:19:00 - Combien ? - Et qu'ils sont prêts à mourir.
01:19:02 - Donnez-moi un chiffre. Jusqu'à quand ?
01:19:04 - Ils sont prêts à mourir. - Combien ?
01:19:06 - Jusqu'à combien ? - Je pense que vous ne comprenez
01:19:08 rien à la rémigration. - Non, vous ne répondez pas.
01:19:10 - Jusqu'à combien ? - Philippe Guibert,
01:19:12 vous terminez. - Non, mais...
01:19:14 - Vous ne comprenez rien à la migration.
01:19:16 - Parce que vous êtes dans un fantasme.
01:19:18 - Non, c'est pas un fantasme.
01:19:20 - C'est la réalité. - C'est un fantasme de
01:19:22 colonisation. - C'est eux qui en parlent.
01:19:24 - Vous plaisantez ? - Il faudrait terminer mon...
01:19:26 - Mais non, mais excusez-moi. Non, non, non.
01:19:28 - Philippe Guibert, vous avez parlé à... - C'est eux qui en parlent. - Vous m'avez
01:19:30 interrompu aussi, j'ai le droit de vous interrompre. Philippe, c'est un débat. - Philippe Guibert, allez-y,
01:19:32 vous terminez. - Donc, je pense que le moteur
01:19:34 fondamental de la migration, il est là. Et que c'est pas en ajoutant
01:19:38 des grands discours sur les plateaux de télé, ou même quand on est au pouvoir,
01:19:42 comme on le voit avec Mme Mélonie, qu'on arrive à stopper ça.
01:19:45 - Non, mais attendez. - Donc, il faudra qu'on le prenne
01:19:47 le problème autrement. C'est-à-dire qu'on soit capable un jour
01:19:51 d'aider à résoudre les problèmes sur place, si on ne veut pas que les gens migrent.
01:19:55 - Non, mais ça... - C'est aussi bête que ça. - Alors, ça, je suis d'accord avec le dernier bout de votre phrase,
01:20:00 ça c'est évident. Mais maintenant, si vous voulez, ce que je viens d'entendre de votre part
01:20:04 est une tirade qui fait de vous un avocat de l'Afrique, un avocat du Maghreb.
01:20:09 - En quoi je dis ça ? - Or, nous sommes en France. Parce que vous êtes en train d'expliquer
01:20:12 pourquoi des gens veulent... - Au contraire, je suis à la critique des autres.
01:20:15 - Vous voyez, vous m'interrompez aussi. - Oui, mais je suis à la critique.
01:20:18 - Moi, j'accepte. Mais vous, vous acceptez pas. Donc, c'est un débat.
01:20:21 - Vous me mettez en cause personnellement. - Non, je vous dis...
01:20:23 - Je vous réponds. - Non, je mets en cause... Pas personnellement,
01:20:25 je mets en cause votre discours. Vous êtes en train de vous faire l'avocat...
01:20:28 - J'ai arrêté cette tradition. - L'avocat de l'immigration, l'avocat de la...
01:20:31 Ce qui est votre droit, je ne le conteste pas. Mais malheureusement, pour vous,
01:20:35 nous sommes en France. Donc les Français attendent des gens comme nous
01:20:38 qui sont sur les médias, ou encore plus, qui sont au pouvoir,
01:20:41 ils attendent qu'on parle de leur intérêt à eux. Je ne conteste pas l'idée qu'il y a
01:20:47 de la pauvreté, qu'il y a de la misère. Probablement que si j'avais été
01:20:50 dans un pays moi-même, un pays d'Afrique, et que je vivais dans la misère,
01:20:54 j'aurais tenté de passer du côté riche du monde.
01:20:58 - De l'origine égyptienne. - Je suis d'origine égyptienne,
01:21:00 sauf que moi, monsieur, je ne fais pas partie d'une immigration
01:21:03 qui est un cheval, comme l'immigration actuelle...
01:21:05 - Vous avez quatre origines sociales, qui ne sont pas les mêmes...
01:21:07 - Qui est un cheval de trois. - Les personnes dont on parle.
01:21:09 - Moi, je suis issu d'une immigration, d'accord, qui considérait que venir
01:21:12 en France était une chance, à une époque où la France choisissait
01:21:15 précautionneusement son immigration. Je ne fais pas partie de l'immigration...
01:21:19 Laissez-moi finir. Je ne fais pas partie de l'immigration qui est venue
01:21:22 après, à partir des années 80, qui est une immigration cheval de trois,
01:21:28 une immigration revancharde, qui oeuvre pour maintenir
01:21:32 grande ouverte les frontières pour que les colons qui suivent
01:21:35 arrivent plus facilement. Je ne suis pas de cette immigration-là.
01:21:38 Donc, ce n'est pas parce que moi, je suis d'origine immigrée
01:21:40 que je dois participer à l'entreprise de détricotage et de destruction
01:21:45 de la France, entamée par le système que vous encouragez,
01:21:48 et système qui compte sur l'immigration massive pour compléter le travail.
01:21:51 Moi, je ne suis pas de cette immigration-là. Je suis d'une immigration
01:21:54 assimilée à la France, et en tant que telle, je défendrai la France,
01:21:57 et je fais mien le discours de Pierre Gentillet, bien que nous ne sommes pas
01:22:00 de la même... Ses ancêtres, à lui, sont gaulois, les miens sont pharaons.
01:22:04 Je ferai mien parfaitement son discours, parce que quand on a le droit
01:22:09 de venir d'ailleurs, mais il faut devenir d'ici, et pour devenir d'ici,
01:22:12 on ne devient pas d'ici en disant "vous êtes des salauds qui nous avez colonisés".
01:22:15 Alors, Philippe Guibert, vous pouvez répondre.
01:22:17 Je termine là-dessus. Vous êtes pour un vivre-ensemble.
01:22:19 Le vivre-ensemble que vous prenez, vous avez des gens comme ça,
01:22:22 vous obligez les Français à vivre avec des gens qui les détestent,
01:22:26 et lorsque les Français réagissent, vous les traitez de racistes.
01:22:29 C'est ça, votre système ?
01:22:30 La réponse de Philippe Guibert.
01:22:32 Je n'ai jamais traité personne de raciste, y compris sur ce plateau.
01:22:35 Ce n'est pas le sujet. Je ne suis pas avocat de l'Afrique,
01:22:38 je ne suis pas avocat de l'immigration. J'essaye simplement d'analyser des faits.
01:22:42 Et que je considère que quand il y a des gens qui risquent leur peau,
01:22:46 une bonne partie du petit pécule qu'ils ont pu accumuler pour quitter leur pays,
01:22:51 c'est qu'il y a des causes qui sont internes à ce pays.
01:22:54 On n'est pas obligé de les accueillir tous.
01:22:57 Je termine. Mais je n'ai pas dit ça.
01:22:59 Je dis simplement que vous ne pourrez pas empêcher que Mme Mélanie,
01:23:03 toute ferme qu'elle soit…
01:23:05 Mais ça fait six mois qu'elle est là, Philippe.
01:23:06 Pardon, je termine.
01:23:07 Ça fait six mois qu'elle est là.
01:23:08 Allez-y, terminez.
01:23:09 Vous ne trouvez pas la parole Jean-Michel ? Allez-y, Philippe Guibert.
01:23:12 Donc Mme Mélanie, toute ferme qu'elle soit,
01:23:16 voulant interdire ses côtes aux immigrés, a reçu 40 000 personnes.
01:23:19 Je ne lui en fais pas le procès.
01:23:21 Simplement, quand vous avez des situations dont on n'a pas le droit de mesurer
01:23:25 la gravité, qu'elles soient économiques ou qu'elles soient politiques,
01:23:30 dans un certain nombre de pays, en ce moment c'est la Tunisie,
01:23:32 mais ça pourrait être d'autres pays, on pourrait prendre d'autres exemples,
01:23:35 et bien le frein à l'immigration est extrêmement difficile.
01:23:37 Comment on fait ?
01:23:38 Alors, vous n'allez pas créer un mur au sein de la migration.
01:23:41 On va faire un point, on va faire un point.
01:23:43 Dans les pays d'Est, on fait comment ? En Hongrie, on fait comment ?
01:23:45 Mais là, Hongrie n'a pas la situation géographique de la France,
01:23:48 mais l'Italie ou de l'Espagne, en fait, c'est une comparaison qui n'a même rien de sens.
01:23:53 Mais c'est la Scandinavie, elle est envahie.
01:23:55 Alors, on va faire un point sur l'actualité. Il est 23h30, on va faire un point sur l'actualité.
01:23:59 Et puis on a un invité qui nous attend, puisqu'on va s'intéresser à ces arbitres de football amateurs
01:24:05 qui sont en grève ce week-end.
01:24:07 Mais avant, Miquel Dos Santos, c'est à vous, il est 23h30.
01:24:11 Les deux otages français libérés en Iran sont arrivés ce soir aux Bourgets à Paris, affaiblis et malades.
01:24:19 Benjamin Brière avait été arrêté en mai 2020 pour espionnage.
01:24:23 Bernard Félan pour atteinte à la sécurité nationale, deux ans et demi plus tard.
01:24:28 Les deux hommes avaient toujours clamé leur innocence en prison.
01:24:31 Un employé de fast-food tué à Villeurbanne, l'homme a été blessé par balle vers 3h du matin
01:24:36 lors du braquage d'un restaurant de la banlieue lyonnaise.
01:24:39 Il avait tenté de s'interposer au moment où le voleur essayait de quitter les lieux.
01:24:44 Et puis en Ligue 1, rien ne semble arrêter le Hercé-Lens, mené réduit à 10 dès la 19ème minute
01:24:51 après le pénalty de Balogoun et l'expulsion de Danso.
01:24:54 Les nordistes l'ont emporté de Buzin face à Reims.
01:24:57 Frankowski puis le capitaine Seco Fofana ont permis au sang et aur d'empocher la victoire.
01:25:03 À trois points du PSG, Lens, déjà européen et deuxième, peut toujours rêver du titre de Ligue 1.
01:25:11 Merci Michael Dos Santos pour ce point sur l'actualité.
01:25:14 Dans l'actualité également, plus de 300% d'entrées régulières dans l'Union européenne par la Méditerranée centrale.
01:25:19 On vient d'en débattre, un débat houleux mais nécessaire,
01:25:23 que vous pouvez revoir sur notre site internet www.cnews.fr en replay.
01:25:29 On va s'intéresser maintenant à ces arbitres de football amateurs en grève ce week-end.
01:25:34 Puisqu'après une recrudescence des violences physiques et verbales envers ces arbitres,
01:25:38 la commission des arbitres du district de Paris de football a décidé d'exercer son droit de retrait.
01:25:44 Les actes de violence parfois filmés semblent se multiplier.
01:25:48 Vous voyez les explications de Solène Boulan.
01:25:50 Et puis on retrouve notre invité juste après, le président de la commission des arbitres 75, Abdel Boudjedir.
01:25:57 Les terrains parisiens privaient d'hommes au sifflet ce week-end.
01:26:02 Depuis le mois de septembre, dix agressions physiques ont été recensées par la commission départementale de l'arbitrage.
01:26:08 Des cas régulièrement dénoncés auprès du district parisien chargé d'organiser les compétitions,
01:26:13 qui ne sont pas correctement traitées selon la commission.
01:26:16 J'alerte tous les lundis quand je reçois les rapports, les messages des arbitres inquiétants.
01:26:21 Je vais le voir, c'est pas la même version exacte.
01:26:25 Il me dit c'est pas la même version que j'ai eu par les clubs.
01:26:28 Donc on écoute plus les clubs que les arbitres qui sont sur le terrain.
01:26:31 Une décision partagée par certains arbitres, qui dénoncent des violences trop présentes dans le monde amateur.
01:26:36 Certains arbitres ont eu des violences physiques, par des crachats, des coups de poing, des coups de pied dans le dos.
01:26:48 Ça revient avec des jours aussi dits "été", donc 8, 10, 20 jours dits "été".
01:26:54 Le manque de visibilité fait que je pense que les protagonistes se permettent de manquer de respect.
01:27:01 Et ça, cela touche toutes les catégories.
01:27:04 De son côté, le district parisien estime que le manque d'arbitres pourrait venir perturber des matchs déjà sous haute tension,
01:27:10 compte tenu des enjeux de fin de saison.
01:27:12 L'instance a fait appel au district du Val d'Oise pour venir prêter main forte sur les terrains.
01:27:17 Et pour en parler, on l'entendait justement dans ce sujet, Abdel Boudjedir, président de la commission des arbitres 75.
01:27:24 Bonsoir, un grand merci d'être avec nous ce soir en direct sur CNews.
01:27:28 On le disait, ce week-end, grève des arbitres du district de Paris.
01:27:32 Pour commencer, c'est une première, en tout cas c'est très rare ?
01:27:36 Pour nous, c'est vraiment une première, puisqu'on a que 18 mois d'existence.
01:27:42 Mais devant l'hécatombe, on ne peut pas rester les bras croisés, c'est impossible.
01:27:49 Une hécatombe, vous nous dites, aujourd'hui un arbitre amateur sur certaines rencontres.
01:27:53 C'est quoi la réalité ? C'est qu'il arrive le samedi, le dimanche, la boule au ventre sur le terrain ?
01:28:00 Tout à fait, j'ai deux cas concrets.
01:28:03 J'ai un gamin, pour moi j'ai plus des gamins, de 30 ans, il s'est fait agresser à 3 mois et il n'en dépêche pas depuis.
01:28:10 Donc aucun appel de nos dirigeants.
01:28:13 C'est moi qui prends les nouvelles régulièrement, pour essayer de motiver.
01:28:17 Mais tout à l'heure, encore, il y avait vos confrères de France 5, je crois qu'ils sont passés au district.
01:28:23 Encore une fois, le président, il parle des clubs.
01:28:26 C'est-à-dire que vous, les arbitres, votre parole après une agression, par exemple, subie, n'est pas entendue.
01:28:34 On entend davantage les clubs, en tout cas l'autorité qui vous régule ?
01:28:41 Tout à fait, ça devient courant.
01:28:43 Quand il y a une agression, j'ai un jeune qui fait foot en sport étudiant d'arbitrage,
01:28:48 je m'en occupe trois fois la semaine, il fait des rapports, il me dit "il n'aurait pas dû nous dire où je suis".
01:28:54 Ça veut dire que régulièrement, les rapports des arbitres ne sont pas pris en compte.
01:28:59 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, un carton jaune, un carton rouge sur un terrain de foot amateur, ce n'est plus accepté ?
01:29:08 Il n'y a plus le respect de cette autorité, de votre corps d'arbitre ?
01:29:12 Si vous voulez, comme toute autorité, que ce soit nos collègues,
01:29:16 parce qu'on est quand même considérés comme un service public avec la loi d'amour,
01:29:20 que ce soit la police, toutes les forces de l'ordre, tout ce qui est tenu, ça dérange.
01:29:26 C'est-à-dire que là, c'est intéressant, on le rappelle, ce n'est qu'un jeu, le football.
01:29:33 Cette montée de la violence sur les terrains, finalement, pour vous, c'est un peu le reflet de notre société ?
01:29:42 Tout à fait, je suis désolé. Quand je joue au foot, je me rappelle, j'ai grandi à Alfortville,
01:29:49 on se chipotait après les matchs, il y avait des copains qui me menais dans le phare d'en face,
01:29:53 mais ça arrêtait là, c'était vraiment que des mots.
01:29:56 Maintenant, c'est les agressions en courant, c'est des menaces. On appelle même les arbitres chez eux.
01:30:01 Et pour leur dire quoi ? C'est toujours lié à la partie, lié à un carton, lié à un coup de sifflet qui a été mal pris ?
01:30:10 Oui, ils n'apprécient pas, ils arrêtent le match, ils l'insultent.
01:30:13 Moi, depuis deux jours, j'ai des menaces jusqu'à 3h du matin.
01:30:17 Philippe Guybert, qui est à mes côtés, vous écoute avec intérêt et souhaite vous poser une question.
01:30:23 Oui, bonjour monsieur. Comment vous expliquez cette montée de la violence dans le foot ?
01:30:29 Moi, j'ai pratiqué le foot quand j'avais 10-15 ans et je n'ai pas souvenir de choses comme ça, quand on jouait des matchs.
01:30:37 Moi, j'ai 65 ans, j'ai joué au foot toute ma vie, je suis arbitre depuis 40 ans, je ne touche plus au bois,
01:30:44 je n'ai jamais été agressé parce qu'ils me connaissent et ils choisissent leur cible.
01:30:53 Et pourquoi ?
01:30:54 Dès qu'ils perdent, c'est la faute à l'arbitre.
01:30:57 Et comment vous expliquez cette perte de sens du respect du jeu ? Parce que d'accepter la défaite, ça fait partie du jeu.
01:31:05 Je dirais que ça commence déjà aux dirigeants, aux éducateurs, qui soient disons éducateurs, alors que pour moi c'est de la raquine, au fil des cheveux de mes mots.
01:31:17 Je ne sais pas qui leur a donné leur diplôme. Quand vous voyez un éducateur, les parents aussi chez les jeunes, ça arrive très souvent.
01:31:24 J'ai vu un gamin dernièrement, ils ont insulté un arbitre qui a la race et qui a l'âge de leurs enfants. Je trouve ça inadmissible.
01:31:33 C'est-à-dire que le respect, la question du respect de l'arbitre, vous mettez en cause des éducateurs qui finalement ne font pas un travail de pédagogie, d'éducation suffisant selon vous ?
01:31:44 Tout à fait. Parce que les diplômes, maintenant, avant, quand j'ai fait mon premier état, parce que j'étais prof de karaté, il fallait passer par plusieurs étapes.
01:31:52 Maintenant, leur diplôme, on leur donne comme ça. C'est du petit pain. Cadeau. Prenez. Mais ce n'est pas possible.
01:31:57 Est-ce qu'il y a des équipes identifiées où les agressions sont fréquentes ? Ou alors c'est vraiment partout la même chose ?
01:32:07 Ça peut dégénérer à tout moment. Donc, surtout là, je veux dire, franchement, on a ciblé cette journée-là parce qu'il y a beaucoup d'enjeux.
01:32:17 Ça marque. On me reproche d'avoir choisi justement celle-là. C'est ce que je vous avais dit tout à l'heure.
01:32:22 Si vous prenez les trains pendant vos vacances et puis ils sont en grève, qu'est-ce qu'on fait ? On subit. Là, c'est pareil.
01:32:32 Et qu'est-ce qu'on vous répond au niveau du district, au niveau de la Ligue ? Est-ce que vous vous en faites écouter ?
01:32:41 Pardon, notre président de la Ligue a fait une interview encore sur France 5. Après, je suis passé d'après lui.
01:32:47 Il parle que de ces clubs, il ne cite jamais les arbitres. Parce que vous ne pouvez pas oublier que dans du coup, il y a les élections.
01:32:55 Donc, je vous laisse deviner pourquoi. C'est les clubs qui votent. Et je pense que si je vous disais encore la semaine dernière,
01:33:02 vous ne feriez pas de la politique si on ne donne pas nos arbitres.
01:33:05 Jean Messiaen souhaite également vous poser une question.
01:33:09 Oui, bonsoir M. Ebudjedir. Je vous écoutais avec beaucoup d'intérêt. Vous avez un peu raconté l'histoire et vous avez dit que par le passé,
01:33:20 on ne constatait pas cela. Vous avez grandi à une époque où le respect était enseigné, on respectait les aînés, on respectait l'autorité de manière générale.
01:33:32 J'ai une question juste à vous poser.
01:33:35 Pardon, je finis juste un truc. À l'époque, on avait la police de proximité. Ils nous connaissaient tous. On faisait une bêtise, on prenait un coup de pied, c'était fini.
01:33:44 Juste, en fait, quand vous parlez de votre expérience, des agressions que vous subissez ou dont vous avez eu vent, des agressions de collègues, etc.
01:33:55 Est-ce que vous pouvez nous dire, est-ce qu'il y a un profil particulier des agresseurs ? Comment ça se passe ? Qui sont les agresseurs finalement ?
01:34:07 À quoi ils ressemblent ? D'où ils viennent ? Pourquoi ils le font ? Est-ce qu'il y a un profil particulier d'agresseurs ou est-ce que c'est généralisé ?
01:34:15 Exemple, la dernière fois, le petit jeune arbitre à 30 ans qui s'est fait agresser sur un match de Porte d'Orléans, il donne un carton rouge, ça ne leur plaît pas.
01:34:27 Ils donnent un coup de poing et à l'extérieur, ils leur donnent un autre coup de poing. Ça part pour rien.
01:34:32 Qu'est-ce que vous attendez avant de vous libérer comme mesure concrète aujourd'hui pour tenter de commencer à contrer ce phénomène ?
01:34:43 Mesure concrète, il faut qu'ils prennent… Bon, je ne vais pas se grosser, je ne vais pas dire trop de mots, il y a du monde.
01:34:49 C'est que la condition de discipline soit intransigeante et qu'elle applique les…
01:34:55 Et même parce qu'il y a certains districts, je ne sais pas si vous avez reçu, la semaine dernière, il y a un arbitre, un joueur qui a pris 30 ans de suspension en Rédouard.
01:35:02 Et donc c'est ça que vous…
01:35:05 Nous, c'est un monde de bisounours. Dernièrement, deux collègues futsal ont été agressés par un joueur en civil qu'on a reconnu parce qu'il a toute la licence.
01:35:15 Il se permet de dire en discipline "j'aurais dû le frapper, dommage que je ne l'ai pas touché" et on lui colle 6 mois.
01:35:22 Mais je suis désolé, c'est gratuit, c'est rien du tout ça. Ce mec-là, il doit rester deux ans chez lui. Si vous voulez, on est contre.
01:35:30 Donc un appel à la fermeté ce soir et à des sanctions.
01:35:34 Respect, fermeté et que les commissions compétentes fassent leur travail, tout simplement.
01:35:38 Parce que moi, c'est moi qui reçois tous les arbitres, j'y suis tous les jours, je suis bénévole.
01:35:42 Ça me coûte de l'argent pour aller faire du travail bénévole, mais c'est comme ça. Je le fais parce que je le veux bien.
01:35:47 Et quand je vois tous les lundis les gamins arriver en pleurs dans mon bureau, je peux vous dire, ça secoue.
01:35:53 Merci beaucoup pour votre témoignage très intéressant, Abdelboud Jedir, président de la commission des arbitres 75.
01:35:59 De rien.
01:36:00 Merci à vous.
01:36:01 Je m'appartiens de la parole.
01:36:02 Merci d'avoir témoigné ce soir. Je rappelle Karim Abrig, les arbitres de football amateurs qui sont en grève.
01:36:08 Ça révèle quand même des problèmes sur les terrains de foot aujourd'hui.
01:36:13 En tout cas, un témoignage assez fort de cet éducateur, de cet arbitre qui demande aujourd'hui tout simplement plus de sanctions et qui connaît son domaine, on l'a entendu, et bénévole.
01:36:25 Exactement. Donc, bénévole, ça fait plus de 40 ans qu'il fait ça, constate ce manque de respect, cette violence en augmentation.
01:36:32 Il a même parlé de parents aussi qui peuvent faire des actes de violence. Donc, ça donne une idée vraiment de cet état en ce moment.
01:36:40 Moi, je pense que c'est vraiment tolérance zéro. Je suis désolée, mais il y a une action comme ça qui se passe.
01:36:45 Il y a un acte violent, c'est suspension, exclusion et peut-être même plus s'il y a vraiment des actes de violence qui sont graves.
01:36:52 Je pense que le message envoyé, on ne peut pas attendre, on ne peut pas tolérer ça.
01:36:56 Je veux dire, c'est la base, respect numéro un. Donc non, c'est tolérance zéro pour ces actes qui n'ont pas leur place et qui mettent vraiment en danger ces personnes-là qui font ça souvent de cœur, bénévolement.
01:37:08 Donc non, c'est absolument incroyable et on ne peut pas laisser aller les choses.
01:37:11 C'est vrai quand on regarde finalement tous les week-ends, quand on regarde en France, même la presse locale, on voit, Philippe Hibberd, ces agressions contre les arbitres.
01:37:19 Mais vous savez que c'est très important le sport comme formation pour les jeunes.
01:37:23 C'est vraiment une deuxième école, le sport, et c'est parfois une école d'apprentissage, de la discipline, du respect des autres, des règles des jeux qui est tout à fait essentielle.
01:37:34 Et si, comme le dit votre invité, il y a des éducateurs qui ne donnent plus ça aux gamins, mais qui leur enseignent même l'inverse, c'est une catastrophe.
01:37:45 C'est une vraie catastrophe. Et donc parce que le sport, et le foot en particulier, qui est le grand sport populaire, qui a intégré des générations d'immigrés,
01:37:54 le foot, toutes les stars du football français venaient de l'immigration.
01:37:59 Et donc c'est une machine à intégrer le football en particulier et le sport en général.
01:38:08 Et donc si les éducateurs ne jouent plus leur rôle et donc n'apprennent plus le respect des règles, alors c'est très embêtant.
01:38:16 Ce qui est dingue, ce qui est dingue, c'est qu'autrefois on disait que le foot, justement, c'était le sport permettait de décharger la violence et permettait, comme vous dites, d'intégrer, etc.
01:38:28 Il y avait effectivement une sorte d'échappatoire de la violence dans le sport. Mais aujourd'hui, malheureusement, le sport lui-même est victime de violences qui n'étaient pas le cas avant.
01:38:39 C'est-à-dire que quand on faisait jouer les jeunes au foot, ça permettait effectivement de décharger leurs pulsions violentes, etc.
01:38:45 Aujourd'hui, ça n'est plus suffisant. Le degré d'ensauvagement est tel que même le sport, même le football, qui, comme vous dites, était un cadre où on apprenait l'autorité,
01:38:55 où on apprenait à se contrôler, ça n'est plus le cas. La submersion migratoire est aussi passée par là et donne aujourd'hui un sport ensauvagé.
01:39:03 Il nous reste cinq minutes. Je voulais vous entendre sur cette baisse historique de la natalité en France.
01:39:08 Alors, le phénomène varie en fonction des territoires, mais la France compte 1 816 naissances par jour en moyenne pour le mois de mars 2023.
01:39:15 Et c'est le niveau le plus bas depuis 1994, hors confinement. Voyez les précisions tout de suite et votre réaction ensuite.
01:39:24 Du jamais vu depuis près de 30 ans en France, la natalité est au plus bas depuis 1994.
01:39:31 Selon le rapport de l'INSEE, le nombre de naissances a atteint son plus faible niveau en mars 2023, avec 1 816 nouveaux-nés en moyenne chaque jour.
01:39:41 En comparaison, c'est 7% de moins qu'en mars 2022, avant le début de la pandémie de Covid-19.
01:39:47 Une situation historique. En mars 2015, 2073 enfants avaient vu le jour.
01:39:53 Des naissances en moins qui s'expliquent par la diminution du nombre de femmes de 20 à 40 ans en âge de procréé.
01:40:00 Une baisse, surtout due au taux de fécondité qui a diminué pour s'établir à 1,8 enfants par femme l'an dernier, contre 1,84 en 2021.
01:40:10 Une natalité très faible qui est encore plus marquée en fonction de la région.
01:40:15 L'Occitanie enregistre la baisse la plus importante, avec 10,6% de naissances en moins entre mars 2020 et mars 2023.
01:40:24 L'île de France arrive à la deuxième position avec une baisse de 10,2%.
01:40:29 A La Réunion, uniquement, le taux de naissance a augmenté de 4,8% cette année par rapport à 2020.
01:40:36 La France restait toutefois le pays le plus fécond de l'Union Européenne devant la Roumanie en 2020.
01:40:43 - Carime Abrik, est-ce que vous y voyez un phénomène particulièrement inquiétant quand vous voyez ces chiffres?
01:40:49 Est-ce que vous voyez une politique de la natalité grande oubliée au fond de ces dernières années?
01:40:54 C'est vrai qu'on en parle de moins en moins dans les programmes.
01:40:57 - Oui, c'est ça. C'est multifactoriel aussi, la question des enfants, de la baisse de la natalité.
01:41:02 Donc, c'est quand même complexe. Il y a plusieurs enjeux.
01:41:05 Il y a des questions plus philosophiques, de choix de vie, de contexte anxiogène aussi.
01:41:10 Quand on est dans un contexte anxiogène économiquement, psychologiquement, je veux dire, dans la société en général,
01:41:17 les gens sont moins portés à faire des enfants. Sur la question de la politique familiale, oui, tout à fait.
01:41:21 Je pense que moi, ce qui me rend triste, c'est quand vous souhaitez avoir des enfants ou agrandir votre famille
01:41:27 et que vous décidez finalement que non.
01:41:29 - Ça devient très compliqué.
01:41:30 - Oui, c'est ça, parce que vous sentez que, par exemple, l'immobilier, c'est difficile.
01:41:35 Vous avez du mal à loger votre famille. Vous avez... les salaires n'ont pas augmenté.
01:41:39 Après ça, les allocations familiales, il y en a.
01:41:42 L'inflation, tout ça, ça met une pression sur les familles qui peuvent décider de réduire finalement le nombre d'enfants
01:41:48 ou tout simplement de ne pas en avoir.
01:41:49 Ensuite, quand je dis que c'est multifactoriel, il y a aussi l'aspect...
01:41:53 Je sais qu'il y a plusieurs jeunes dans la nouvelle génération qui disent
01:41:56 « Moi, je ne veux pas faire d'enfants parce que je suis éco-anxieux.
01:41:59 Je n'ai pas envie de faire des enfants pour des raisons écologiques. »
01:42:03 Ça existe aujourd'hui. C'est dans le discours.
01:42:05 Il y a la question de la fertilité aussi. De plus en plus, les femmes décident d'avoir des enfants plus tard.
01:42:11 Et une des raisons aussi de l'infertilité, ça vient aussi avec l'âge.
01:42:15 Donc, il y a cet aspect-là aussi dans un contexte de vie où la stabilité professionnelle,
01:42:20 la stabilité, disons, émotionnelle, ou quand vous êtes en couple ou quoi que ce soit,
01:42:25 des fois, ça vient plus tard. Donc, il y a beaucoup de facteurs.
01:42:27 Mais c'est vrai, il y a aussi l'aspect économique, l'aspect des politiques familiales,
01:42:31 si on veut encourager les gens à avoir des familles.
01:42:33 Très concrètement, on voit à Paris, là où la baisse de l'analytique est très forte aujourd'hui,
01:42:37 rien n'est fait pour les familles à Paris. Vous avez deux enfants, trois enfants, terminé, il faut partir.
01:42:41 Non, mais c'est-à-dire, si vous voulez, ce qui est scandaleux ces 20 dernières années,
01:42:46 c'est qu'on a tout fait pour démanteler la politique familiale.
01:42:51 Et donc là, nous avons le résultat de plusieurs années de saccage de la politique familiale,
01:42:56 qui a commencé d'ailleurs avec François Hollande, mais pas que,
01:42:59 qui a été accéléré par Emmanuel Macron sur le quotient familial,
01:43:03 sur l'universalité des allocations familiales, etc.
01:43:06 Tout ça a été battu en brèche, et donc nous avons le résultat.
01:43:10 Face à la réalité de cette dépression démographique que connaît la France,
01:43:14 il y a deux solutions.
01:43:16 Une solution de long terme, c'est-à-dire relancer une politique nataliste.
01:43:19 Alors, on ne verra pas les résultats l'année prochaine ou l'année d'après,
01:43:22 mais gouverner, c'est prévoir.
01:43:24 Donc, il faut mettre en place cette politique de natalité,
01:43:27 parce que la démographie est à la base de tout.
01:43:29 Parlerions-nous aujourd'hui d'une réforme des retraites,
01:43:32 si une politique volontariste sur le plan de natalité avait été conduite dans les années 90 ?
01:43:37 Non.
01:43:38 Et la deuxième solution que préconisent justement la gauche et les progressistes,
01:43:43 c'est de dire "on ne fait pas d'enfants",
01:43:45 parce que comme disait Karima, il y a aussi des considérations d'éco-anxiété, etc.
01:43:49 Mais ces considérations d'éco-anxiété, elles ne s'appliquent qu'à la natalité française.
01:43:53 Quand c'est la natalité étrangère, il n'y a pas d'éco-anxiété.
01:43:56 La deuxième solution, c'est de faire venir des immigrés
01:43:59 pour en quelque sorte remplacer les enfants que les Français n'ont pas eus.
01:44:02 Voilà les deux solutions.
01:44:04 Donc moi, je m'inscris évidemment davantage dans la première,
01:44:07 et je ne suis pas le seul, que dans la seconde.
01:44:09 Et Pierre Gentillet, ce sera le mot de la fin, il nous reste 30 secondes.
01:44:12 Non, mais très rapidement, parce que je pense que beaucoup a été dit par mon voisin,
01:44:15 mais moi, ce que je crains,
01:44:17 alors effectivement, tout ce que vous avez dit sur la politique familiale, j'y souscris,
01:44:20 mais effectivement, moi, ce que je crains, c'est que d'ailleurs, cette petite musique,
01:44:23 derrière, en fond, on finisse par nous dire,
01:44:26 "Vous voyez, c'est bien la preuve qu'il faut plus d'immigration."
01:44:29 Et c'est là où, en fait, on ne comprend rien à ce qu'est un peuple,
01:44:32 on ne comprend rien à ce que sont les cultures,
01:44:34 on ne comprend rien à ce qu'est le passé des gens qui viennent ici
01:44:37 et qui ne sont pas des monarques, comme ça, vous voyez, qui flottent dans l'air.
01:44:41 Non, non, non, ce n'est pas une obsession.
01:44:43 C'est l'obsession de nos gouvernants depuis 50 ans, en permanence,
01:44:48 de vouloir trouver la solution à travers l'immigration.
01:44:52 On arrive au terme de cette émission, Philippe Guibert.
01:44:54 Les questions d'économique, alors qu'en réalité, ça n'apporte que de la tension.
01:44:58 Carima Brick, un grand merci, Philippe Guibert,
01:45:00 on arrive malheureusement au terme de cette émission.
01:45:02 Je vais juste te dire, c'est un phénomène anthropologique majeur sur toute l'Europe
01:45:05 et que la France n'est pas le plus mal placée dans les pays.
01:45:08 Merci, en tout cas. Merci, Pierre Gentilet, merci, Jean Messiaen,
01:45:11 merci à tous les quatre d'avoir joué le débat.
01:45:13 C'était sportif ce soir, mais passionnant.
01:45:16 Un grand merci à tous les quatre.
01:45:17 L'actualité continue, bien évidemment, sur CNews.
01:45:20 Simon Guillin, l'édition de la nuit, c'est à minuit dans dix minutes.
01:45:23 Donc un grand merci à Louna Daoudi de m'avoir aidé à préparer cette émission.
01:45:28 Excellente nuit sur notre antenne. À très vite.
01:45:30 ♪ ♪ ♪

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