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L'invité de 8h15

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00:00 Notre invité ce 15 mai avec vous Nicolas Crozel, c'est une figure de la vie politique locale,
00:04 aujourd'hui retiré des affaires mais toujours fin observateur.
00:07 C'est Yves Météraud, l'ancien maire de La Baule.
00:09 Merci d'être en direct avec nous dans ce studio Yves Météraud.
00:12 Je montre tout de suite à la caméra votre livre "Les tribulations d'un maire de France, de La Baule au monde".
00:18 C'est aux éditions L'Arme attend.
00:21 Et avant d'en parler, un mot de l'actualité qui s'impose à nous finalement.
00:25 Vous qui avez longtemps été maire, 25 ans, et qui avez aussi présidé l'association des maires du département de l'Or Atlantique.
00:32 Ce qui arrive à Yannick Moraise à Saint-Brévin, qu'est-ce que ça vous inspire ?
00:37 Il démissionne, il n'en peut plus, il va même peut-être déménager.
00:40 C'est absolument intolérable et puis à mon sens, je découvre une autre facette aussi
00:48 de la mentalité des habitants d'une région à l'égard des élus.
00:55 Le maire jusqu'ici était l'élu préféré des Français.
00:59 Et malheureusement, la grogne, la contestation redescend maintenant au niveau des maires.
01:06 Jusqu'à cet échelon-là.
01:08 Quand vous présidiez l'association des maires, est-ce que vous ressentiez ce...
01:11 ou est-ce que vos collègues évoquaient avec vous ce sentiment d'abandon ?
01:15 Parce qu'au-delà de l'agression dont a été victime Yannick Moraise, du harcèlement,
01:19 il dit aussi qu'il l'a appelé à l'aide et qu'on ne l'a pas entendu.
01:23 Oui, parce que les maires ont une protection fonctionnelle, simplement.
01:28 Ça demande l'accord du conseil municipal.
01:30 Mais au-delà même de la question du garde du corps, je dirais juste,
01:33 aidez-nous à faire avancer les projets, aidez-nous à les expliquer.
01:37 Dans l'association des maires, il y a deux sortes de maires.
01:39 Il y a les maires des grandes villes qui ne viennent pratiquement jamais à l'association
01:42 parce qu'ils ont leur structure, ils n'en ont pas besoin vraiment.
01:47 Et puis il y a les maires des villes moyennes et des petites communes,
01:51 et c'est surtout pour eux que nous travaillons, à l'époque.
01:54 Et jamais je n'avais entendu, notamment en Loire-Atlantique,
01:58 où le climat est quand même plutôt apaisé de ce point de vue-là,
02:02 je n'avais jamais entendu un tel déchaînement à l'encontre d'un élu local
02:10 qui, dans le fond, a été élu légitimement, à une majorité.
02:15 - Et qui porte en plus un projet, là, qui vient de l'État, qui n'est pas le sien, mais qui peut bien l'appliquer.
02:23 - C'est vrai que l'État aurait peut-être dû agir plutôt pour le soutenir, pour l'aider,
02:28 et pour montrer également, parce que ça s'est produit dans d'autres circonstances,
02:32 notamment dans le Morbihan,
02:34 l'État, quelquefois, laisse un peu tomber les élus locaux, quand ça ne lui paraît pas absolument déterminant.
02:40 - Alors, venons-en à votre livre, "Les tribulations d'un maire de France, de la Bôle au monde",
02:44 un livre qui retrace votre parcours politique, mais aussi qui raconte votre vie, votre attachement à la Bôle,
02:50 ville que vous avez dirigée pendant 25 ans, mais vous êtes arrivé, vous aviez 4 ans.
02:55 Qu'est-ce qui vous a donné envie d'écrire, 3 ans après la fin de votre vie publique ?
03:01 - J'ai rencontré, en mai 68, c'était une circonstance, j'ai rencontré Olivier Guichard,
03:08 qui était donc le maire de la Bôle, et puis je suis rentré dans son équipe municipale en 77,
03:14 et quand il est parti, bien, légitimement, je pensais que je pouvais me représenter en 95,
03:22 et j'ai été élu, et réélu à chaque fois au premier tour pendant les 25 ans qui ont suivi.
03:29 Et c'était un véritable plaisir pour moi, parce que la Bôle m'a beaucoup apporté dans ma jeunesse,
03:35 dans ma vie professionnelle, cette région, je l'aime beaucoup.
03:38 - Pourquoi vous avez voulu le raconter ?
03:40 - Eh bien, parce qu'on arrive à un âge où on a envie d'évoquer un petit peu ses souvenirs,
03:48 et puis je pense avoir eu une vie un petit peu originale.
03:52 - Ah oui, parce que vous avez travaillé dans le privé aussi pendant longtemps.
03:55 - Oui, j'ai pas suivi une carrière politique, j'ai voulu aller dans le privé pour réussir par moi-même,
04:03 et c'est ce qui ressort, je pense, un peu de mon livre,
04:05 et l'expérience que l'on a dans le privé l'a amené également dans la gestion publique,
04:11 dans le management, dans l'investissement, dans tout ce qui me permettait d'embellir la ville que j'aimais,
04:18 et c'est cette expérience du privé que je voulais traduire également.
04:21 - C'est ça que vous racontez aussi dans le livre.
04:23 Vous évoquiez Olivier Guichard, quand vous vous êtes présenté la première fois à la mairie,
04:27 vous n'aviez pas son soutien, pourtant vous êtes de la même famille politique,
04:30 et 25 ans après, c'est pas le maire actuel, pourtant de la même famille politique,
04:34 Franck Louvrier, que vous avez soutenu.
04:36 Dans les deux cas, la transition n'est pas forcément simple finalement.
04:39 - Oui, mais alors bon, c'est un peu prétentieux de dire que comme Malraux, j'aime bien les hommes,
04:43 mais j'aime pas forcément les partis auxquels ils appartiennent,
04:46 ou en tout cas, je ne partage pas forcément toutes les options du parti auxquels ils appartiennent,
04:52 et Olivier Guichard, je n'étais pas rentré au RPR,
04:57 et je ne suis pas un suiveur dans un parti, j'ai mes idées,
05:04 mais j'essaye de garder leur originalité.
05:08 - Juste là, pour conclure, parce qu'on a plus le temps,
05:10 mais avec Franck Louvrier, vous avez quelques mots un peu...
05:13 on sent un petit peu d'amertume, vous êtes réconcilié depuis, ou ça va ?
05:16 - Oui, ça va mieux, et puis en tout cas...
05:19 - Vous trouvez que c'est un bon maire à la bole ?
05:21 - Maintenant, il se débrouille pas si mal, et puis il a du travail,
05:25 il a du pain sur la planche pour l'avenir.
05:27 - Merci beaucoup Yves Météraud, les tribulations d'un maire de France, de la bole au monde,
05:31 je le remontre à la caméra, c'est aux éditions L'Armatant,
05:33 je crois que les bouloirs ne vous ont pas oublié, puisqu'il y avait un peu de monde
05:35 qui est venu quand même à la dédicace samedi de votre livre,
05:38 il y en aura certainement d'autres.
05:39 Merci d'être venu jusqu'à notre studio, nous parler de tout ça, bonne journée à vous.

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