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L’ancien footballeur, Bruno Rodriguez, revient sur l’amputation de sa jambe : «Le fait de faire des infiltrations en permanence, c’est dangereux».

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Transcription
00:00 Tout d'abord, je voudrais remercier le club, la direction,
00:03 parce que j'en fais quelque chose qui m'a aidé psychologiquement.
00:08 Mon soutenu depuis le début, je tiens à le préciser.
00:11 Ensuite, comment j'ai vécu ça ?
00:14 J'ai eu beaucoup d'appréhension de refouler cette pelouse.
00:19 Je ne savais pas comment j'allais réagir.
00:21 Et puis, finalement, j'ai eu du stress,
00:26 mais il y avait ma famille avec moi, il y avait ma femme,
00:29 ma fille, malheureusement, il n'y avait pas mon fils.
00:32 Il y avait mon gendre, donc j'étais heureux.
00:35 Finalement, ça m'a libéré d'un poids encore que j'avais sur le cœur.
00:39 Vous avez été amputé il y a 17 mois ?
00:43 17 mois, oui, exactement.
00:46 De la jambe droite ?
00:47 Le 7 mars, oui. Pourquoi ?
00:49 Pourquoi ? Manque d'informations,
00:53 beaucoup d'infiltrations.
00:58 Donc, ces infiltrations m'ont été faites pour que je puisse jouer,
01:04 parce que je demandais à jouer en tant que compétiteur.
01:08 Un sportif de haut niveau a toujours envie de jouer,
01:11 n'a pas envie de perdre sa place.
01:14 Donc, on est dans l'obligation
01:17 de ressentir cette adrénaline en permanence.
01:22 Et vous êtes blessé et vous jouez sous infiltration.
01:26 Il y a un footballeur argentin également à qui il est arrivé la même chose.
01:29 Batiste Souta, oui.
01:31 Batiste Souta, c'est la période des années 90, 2000, où effectivement,
01:35 alors l'infiltration, c'est combien d'infiltrations ?
01:38 En général, on a l'habitude de dire qu'il faut faire...
01:44 C'est ce qui se disait entre deux et trois infiltrations, c'était le maximum.
01:49 Moi, j'en ai fait une dizaine, une quinzaine dans toute ma carrière.
01:55 Mais le fait de faire une infiltration ponctuelle,
01:59 c'est pas gênant.
02:01 Mais le fait de le faire en permanence pour pouvoir jouer,
02:06 c'est là où c'est dangereux.
02:08 Vous l'avez fait avant chaque match ?
02:10 Pas chaque match, mais quand j'avais des matchs importants,
02:13 je voulais pas les manquer.
02:15 Mais si...
02:16 Ça, évidemment, d'ailleurs, c'est pas du dopage, je précise pour les gens.
02:19 La pire pression de quoi ?
02:20 Expliquez peut-être ce qu'est.
02:22 Des anti-inflammatoires.
02:23 C'est de la cortisone, donc la cortisone, c'est censé...
02:27 - Des anti-inflammatoires.
02:28 Voilà, mais à forte dose et à répétition.
02:33 Ça agresse le cartilage, donc ça agresse tout.
02:37 Et donc, moi, ce que je regrette là-dedans, c'est que
02:41 on ne m'est pas informé des dégâts que ça aurait pu causer,
02:44 parce que bien évidemment, on fait pas du sport,
02:47 de sa passion, de son métier,
02:50 pour arriver à 40 ans, à 35 ans.
02:53 Moi, forcément, c'est le cas extrême, bien entendu.
02:58 Je suis amputé, mais ce que je voudrais maintenant,
03:02 ce que je souhaiterais, c'est justement
03:04 pouvoir, comme donne la permission, l'autorisation,
03:08 que les instances du football, du sport en général,
03:13 prennent mon exemple et puis qu'on puisse parler des dégâts
03:19 que le sport en général et les infiltrations.
03:21 - Et aucun médecin dans tous les clubs dans lesquels vous êtes passé
03:26 vous a mis en garde contre la répétition des infiltrations à la cortisone ?
03:31 Aucun ?
03:31 - Sinon, si bien entendu, si on m'avait dit attention,
03:35 il y a un risque d'amputation ou de faire un mauvais vieux,
03:41 parce que malheureusement, et vous en connaissez beaucoup,
03:44 des mauvais vieux dans le sport...
03:46 - Oui, c'est ça.
03:47 - C'est ça.
03:48 [Musique]
03:50 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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