Le déclin de la saga SHREK

Reservoir Vlog

L'univers de Shrek a su s'imposer comme un mastodonte du cinéma d'animation, en mettant sur le devant de la scène le studio d'animation Dreamworks. Mais le succès artistique de la saga est à géométrie variable et c'est ce que je tente de démontrer dans cette vidéo. Bon visionnage.  N'hésitez pas à vous abonner et à partager cette vidéo si elle vous a plu.  Vous pouvez également soutenir mon travail via les liens suivants :  La boutique : https://reservoir-shop.myspreadshop.fr/  Tipeee : https://fr.tipeee.com/reservoir-vlog  Et me suivre sur les réseaux sociaux :  Facebook : https://m.facebook.com/reservoirvlog   Twitter : https://twitter.com/reservoirvlog   Instagram : https://www.instagram.com/reservoirvlog/   Tik Tok : https://www.tiktok.com/@reservoirvlog  Musiques :  - nilly willy - Transient Ghostrifter - island dream - full good ol western - Lets Change The World Together  #Shrek #pussinboots #retrospective #Dreamworks

Transcript

00:00 *musique*

00:11 - Eh, Georges Clounez !

00:12 Oh !

00:13 On t'attend là, depuis deux heures là, pour le doublage de ton film.

00:17 *sonnerie*

00:18 Eh oui, alors...

00:19 *sonnerie*

00:20 C'est là-bas.

00:21 *musique*

00:26 Mais il est pas possible lui.

00:28 *rire*

00:29 En 25 ans d'existence, DreamWorks Animation nous a déjà offert des classiques du genre.

00:33 De magnifiques univers et d'incroyables personnages.

00:36 De superbes longs-métrages, mais aussi des trucs moins super.

00:39 La saga Shrek se positionne dans ces deux catégories.

00:42 Un univers qui voit le jour en 2001, mais qui était déjà dans les tuyaux depuis 10 ans,

00:46 car en 1991, un des co-fondateurs de DreamWorks, un certain Steven Spielberg,

00:50 rachète les droits d'un livre pour enfants qui s'intitule Shrek.

00:53 Le projet démarre officiellement en 1995,

00:56 après que Spielberg ait revendu les droits à DreamWorks Animation.

00:59 Chris Farley entame l'enregistrement pour la voix de Shrek,

01:01 mais décède peu avant d'avoir terminé tous les dialogues.

01:04 Il est remplacé par Mike Myers, qui sera entouré d'autres vedettes d'Hollywood,

01:08 en la présence d'Eddie Murphy et Cameron Diaz.

01:10 Le film est présenté pour la première fois à Cannes en 2001,

01:13 où il est en lice pour la Palme d'Or qu'il ne remportera pas,

01:16 mais il fera une forte impression et à sa sortie au cinéma dans la foulée,

01:19 il va mettre tout le monde d'accord.

01:21 *musique*

01:25 Vous le savez sans doute, mais Shrek se positionne comme une parodie de conte pour enfants.

01:29 Dès l'introduction, le ton est posé.

01:31 Shrek lit ses histoires de princesse aux toilettes en déchirant les pages pour en faire...

01:35 Bah, je vous laisse deviner.

01:36 On aperçoit ensuite un morceau de son quotidien,

01:38 et on se rend compte que c'est ce monstre dégoûtant qu'on va devoir apprendre à aimer.

01:41 Et ça va marcher, puisque le personnage va s'avérer être très attachant.

01:44 Le parti pris des comédiens au doublage va d'ailleurs beaucoup y jouer.

01:47 Si Mike Myers décide de l'affubler d'un accent écossais assez rustique,

01:51 Alan Shabba va quant à lui prendre le parti de le rendre gronchon, toujours un peu énervé,

01:55 sarcastique et dédaigneux.

01:57 Un bon franco-français, quoi.

01:58 "S'il est pas sage avec moi, il me faudra user de persuasion et de raison.

02:02 La persuasion d'un côté et la raison de l'autre.

02:05 *rire*

02:06 "And if he gives me any trouble, I've always got persuasion and reason.

02:11 Here's persuasion and here's reason.

02:15 *rire*

02:17 *soupir*

02:19 À la base, c'est Emmanuel Curtil, la version française de Jim Carrey et Mike Myers,

02:24 qui devait doubler Shrek, et qui d'ailleurs doublera l'ensemble du film.

02:27 Mais malgré tout, la production se rabattra au dernier moment sur Alan Shabba pour des questions promotionnelles.

02:32 Cependant, ça ne reste pas un mauvais choix pour autant.

02:34 Aujourd'hui, c'est difficile de dissocier le personnage de sa voix française,

02:37 et Shabba contribue à offrir à Shrek une certaine singularité,

02:40 de la sympathie, de l'empathie et beaucoup d'humour.

02:43 Les autres personnages ne sont pas en reste.

02:45 Lan est un sidekick efficace.

02:48 Non mais pas toi, l'autre !

02:50 Il contraste parfaitement avec Shrek, qui doit subir sa présence avant que bien sûr les deux ne deviennent amis.

02:56 Lord Farquad, ou plutôt Mark Zuckerberg au vu de son logo, est un antagoniste très drôle.

03:00 Il est l'opposé du prince charmant, ne possède aucun courage,

03:03 règne avec tyrannie et engage un ogre pour libérer la princesse à sa place.

03:07 Ce que Shrek fera en combattant le dragon pour libérer Fiona de la plus haute tour du château,

03:11 en la réveillant... à sa manière.

03:14 Et c'est là où est toute la force du film, il casse des codes instaurés par Disney à travers leurs nombreuses productions.

03:19 Shrek n'est pas le prince promis et accompagné de son noble destrier,

03:22 il n'est qu'un ogre accompagné d'un âne qui parle.

03:25 Il ne libère pas la princesse par amour, mais juste pour débarrasser son marée des nuisibles qui s'y sont installés.

03:31 Nuisibles qui sont, soit dit en passant, des personnages emblématiques de contes pour enfants revisités à la Source Dreamworks.

03:36 La maman ours qui finit en tapis,

03:38 Jepetto qui vend Pinocchio pour quelques pièces,

03:40 le loup et les trois petits cochons qui sont... copains comme cochon justement,

03:43 et j'en passe.

03:44 Shrek, le méchant ogre de tout bon conte de fées, est ici le héros.

03:47 Un héros repoussant que la princesse va finir par aimer malgré les apparences.

03:51 Car Fiona n'est pas non plus une princesse comme les autres.

03:53 Elle rote, elle chante mal, elle se bat comme Bruce Lee,

03:56 et la nuit tombée elle se transforme en ogresse.

03:58 Elle est tout l'inverse de ce que peut être une princesse Disney, sans défense, sans relief.

04:02 Bref, vous l'aurez compris, le film n'y va pas de main morte pour ce qui est de mettre des coups bien sentis à Disney.

04:07 Le château de Lord Farquaad par exemple,

04:09 Fief du Grand Méchant, qui est un parc Disney à peine déguisé.

04:12 Une référence qui n'échappera pas aux adultes car le film est également fait pour eux,

04:16 notamment à travers des blagues qu'ils vont comprendre aisément.

04:18 La parodie des Miss quand le miroir présente les princesses,

04:21 les références à la pop culture,

04:22 les blagues pour adultes,

04:24 "Alors c'est ça le château de Lord Farquaad."

04:27 "Il aurait pas comme quelque chose à compenser ton Lord."

04:30 "Rires"

04:31 D'ailleurs question, on est d'accord que là le gars, c'est Lebron James sur la princesse ?

04:36 "C'est déguulasse."

04:40 La scène de catch aussi, à savoir d'ailleurs que le physique de Shrek est inspiré du catcheur français Maurice Thillet,

04:45 et la bande son très pop qui vient habiller certains moments de légèreté,

04:48 contrairement à la composition originale qui elle est réservée aux scènes importantes.

04:52 Le thème épique quand Shrek sauve Fiona,

04:54 ou le thème principal remixé pour différentes occasions.

04:57 Un film qui parle aux plus petits comme aux plus grands,

04:59 notamment avec une magnifique morale de fin,

05:01 un beau message qui fait comprendre à toutes et à tous que la beauté physique n'est pas la clé du bonheur.

05:05 C'est tout ça qui fait du film un énorme succès en salles à l'époque,

05:08 et son animation, un peu vieillissante aujourd'hui certes,

05:11 est une petite révolution pour l'époque.

05:13 On n'avait pas vu ça depuis Toy Story.

05:15 Et c'est ce qui lui permettra de remporter le tout premier Oscar du meilleur film d'animation.

05:19 Et évidemment avec une telle popularité,

05:21 Shrek et ses amis se devaient de revenir sur le grand écran,

05:24 et ce, pour notre plus grand plaisir.

05:26 Dans ce second opus on retrouve nos deux tourtereaux qui viennent de se marier,

05:37 mais qui, à peine revenus de leur lune de miel,

05:39 vont devoir repartir vers le royaume de Forthor-Lointain

05:42 pour y recevoir la bénédiction du roi et de la reine,

05:44 donc les parents de Fiona.

05:46 Le problème étant que Shrek et Fiona, bah, sont des ogres.

05:48 Et tout ceci ne va pas forcément se passer comme prévu.

05:51 Clairement, ce second opus est encore plus réussi que le premier,

05:54 car il pousse son concept encore plus loin.

05:56 Prenez le royaume de Forthor-Lointain par exemple.

05:58 Sorte de Beverly Hills revisité,

06:00 où une référence pop à chaque image.

06:02 La richesse de ce lieu est un plaisir pour les spectateurs

06:04 qui vont pouvoir décortiquer chaque élément,

06:06 non sans un certain plaisir.

06:08 Les références à la pop culture sont aussi bien plus présentes.

06:10 De Spiderman, au Seigneur des Anneaux,

06:12 en passant par Alien,

06:14 et j'en passe bien sûr.

06:15 Elles ne viennent jamais entacher le récit,

06:17 et se positionnent seulement comme des easter eggs

06:19 plaisants à découvrir au milieu des dialogues hilarants,

06:21 et d'une histoire qui, comme le carrosse-oignon de Shrek et Fiona,

06:24 cache plusieurs couches.

06:26 Dans Shrek 2, c'est Hollywood et le monde du show business

06:28 qui en prend pour son grade.

06:30 L'aspect très superficiel du royaume de Forthor-Lointain,

06:32 où tout n'est que faux-semblant,

06:34 où une potion peut régler tous les problèmes,

06:36 du moins les masquer,

06:37 où les princesses se cachent dans leur château,

06:39 où dans chaque parcelle de rue on y aperçoit un magasin de mode

06:41 ou un restaurant,

06:42 où chaque événement est un prétexte pour dérouler le tapis rouge

06:44 et faire des soirées mondaines remplies de paparazzi.

06:46 Un monde où c'est l'aspect physique

06:48 qui prédomine sur tout le reste.

06:50 Ça, bien sûr, Shrek, Fiona et Lan en ont conscience.

06:52 Ils savent qu'ils n'entrent pas dans un certain carcan de beauté,

06:55 et voilà pourquoi ils se dirigent vers le royaume

06:57 avec très peu de conviction.

06:59 Fiona, depuis toute petite, est façonnée dans cette doctrine,

07:01 ne rêvant de n'être rien de plus que Madame Fiona Charmant.

07:04 Pareil pour Shrek,

07:05 qui s'amusera de sa réputation de monstre sanguinaire

07:07 alors qu'il n'est qu'un gars qui veut vivre sa vie peinard.

07:10 Les deux subiront leurs conditions,

07:12 la pression de ne pas être parfaite en tout point,

07:14 le sentiment d'être et de finir seul,

07:16 quoi qu'il fasse.

07:17 Et en sachant ça, forcément, leur relation coule de source.

07:20 Mais dans ce monde, ce sont toujours eux les méchants,

07:22 car ils sont physiquement disgracieux.

07:24 Et ça va être tout le propos du film,

07:26 jusque sa morale de fin.

07:27 Pour être heureux pour toujours,

07:28 faut-il entrer dans des cases

07:30 où c'est simplement qui l'on est.

07:31 La morale est toujours aussi fabuleuse,

07:33 tout autant que ces nouveaux personnages

07:35 qui viennent sublimer encore un peu plus cet univers.

07:37 Le Chapoté, chasseur de primes arrogant, agile et très mignon.

07:40 Le Prince Charmant, qui n'est qu'un fils à maman,

07:42 un peu ado sur les bords,

07:43 et carrément un but de sa personne.

07:45 Une écriture brillante et ultra drôle

07:47 qui vient casser le mythe du prince parfait.

07:49 Et la mère en question, l'antagoniste,

07:51 ma reine la bonne fée.

07:52 Sorte de piège à rêve qui promet le bonheur éternel,

07:54 mais passe en quelques conditions.

07:56 Un personnage qui vient sublimer cette idée de faux-semblant,

07:58 puisque derrière sa bienveillance et son côté maternel

08:01 se cache un plan bien huilé.

08:03 Ce sont tous ces personnages,

08:04 toutes ces péripéties,

08:05 les blagues de plus en plus drôles,

08:07 et le rythme ultra efficace du film

08:08 qui en font encore aujourd'hui un classique du genre.

08:11 Je veux dire, la parodie de Flix Story,

08:13 rien que ça c'est du caviar.

08:15 *bruits de combat*

08:17 "Mais c'est pas moi."

08:18 La bande-son aussi n'est pas en reste

08:20 et continue d'être en adéquation avec l'histoire racontée.

08:22 Elle est même parfois un élément narratif à part entière.

08:25 Prenons la séquence "Je veux un héros"

08:27 qui, voire du fait d'être une des séquences les plus galvanisantes

08:29 qui m'était donné de voir dans un film,

08:31 se positionne surtout comme une bombe à retardement

08:33 que Shrek doit désamorcer à tout prix.

08:35 Pendant que Maren la bonne fée célèbre son héros de fils

08:38 et l'aide à réaliser son sombre dessin,

08:40 le véritable héros de cette histoire, Shrek,

08:42 fait tout pour pénétrer dans l'enceinte du château

08:44 afin de reprendre sa place légitime

08:46 et sauver l'amour de sa femme.

08:48 C'est l'ogre qui sauve la princesse du prince charmant,

08:50 qui arrive à la dernière seconde pour la libérer.

08:52 C'est le héros de la chanson.

08:54 Et bordel, cette scène est trop cool !

08:57 Oui !

08:58 Le film va exploser tous les records

09:00 avec quasiment 1 milliard de dollars de recettes dans le monde.

09:02 Shrek est désormais sur toutes les lèvres,

09:04 il est un des pionniers d'Hollywood.

09:06 Et cette odeur de trilogie que l'on sent au loin

09:08 va bientôt se transformer en du concret.

09:10 Mais le plat va vite sentir le champignon pourri.

09:12 Je sais, c'est un peu nul comme comparaison

09:14 mais j'ai pas réussi à trouver mieux, voilà, bon bref.

09:16 Ah le poulet !

09:25 Dans Shrek le 3ème, le roi Arold se meurt.

09:27 Et il demande à Shrek, désormais adoubé

09:29 par le peuple de Forforlointin,

09:31 de prendre sa place sur le trône.

09:33 Mais Shrek ne se sent pas tellement prêt à assumer

09:35 cette responsabilité et décide d'entamer une nouvelle quête

09:37 où il va partir à la recherche de l'autre héritier du trône,

09:39 un certain Arthur.

09:41 Le problème c'est que pendant ce temps,

09:43 Charmant prépare sa vengeance et est bien décidé

09:45 à devenir le nouveau monarque de Forforlointin.

09:47 Et tout ceci, fort alléchant sur le papier,

09:49 s'avérera finalement être qu'une grosse déception.

09:51 Avec ce 3ème opus, le soufflet commence à retomber.

09:53 Et pour cause,

09:55 tout se répète, mais en moins bien.

09:57 Le film reprend les codes de son prédécesseur,

09:59 mais sans forcément les comprendre,

10:01 juste parce que ça a marché avant.

10:03 Et le fait qu'Android Adamson, le co-réalisateur des 2 premiers opus,

10:05 ne soit pas la barre de ce 3ème,

10:07 se fait cruellement ressentir.

10:09 Le film se repose sur ses lauriers sans parvenir à se réinventer.

10:11 Shrek va encore partir pour une quête,

10:13 on est toujours à Forforlointin,

10:15 l'antagoniste est toujours le même,

10:17 et les nouveaux personnages sont pour la plupart insipides au possible.

10:19 Arthur n'apporte rien,

10:21 il est un cad, et on ne s'attache absolument pas à lui.

10:23 Pour la première fois, le film n'est destiné qu'aux enfants.

10:25 Et ironie du sort,

10:27 Shrek devient le héros cliché que les 2 premiers films moquaient.

10:29 Cette histoire n'est pas intéressante,

10:31 et le film paraît long malgré ses 90 minutes.

10:33 Les héros sont grossièrement ralentis dans leur voyage,

10:35 pour étirer un récit visiblement peu inspiré.

10:37 Et c'est dommage,

10:39 parce qu'il y avait vraiment de quoi faire.

10:41 Le studio aurait pu prendre la légende arthurienne,

10:43 et la tordre comme il a su brillamment le faire,

10:45 avec Disney et Hollywood.

10:47 Mais ça ne sera pas le cas.

10:49 Si vous voulez chercher Arthur dans un campus

10:51 où il se fait bouli par Lancelot, pourquoi pas.

10:53 Mais c'est vachement mal écrit, et pas drôle.

10:55 En fait, ce Shrek est une parodie de son propre univers.

10:57 Il ne comprend pas ses propres codes,

10:59 ne serait-ce que la morale qui est beaucoup moins convaincante cette fois-ci.

11:01 Genre c'est, faut être gentil,

11:03 et pas un méchant.

11:05 On a vu mieux quand même.

11:07 Après je dis pas, il y a quelques moments vraiment sympas.

11:09 Genre le roi grenouille qui peine à mourir, moi ça me fait rire.

11:11 Et d'ailleurs, Dreamworks reprendra ce gag un an plus tard dans Kung Fu Panda.

11:13 Les funérailles avec Paul McCartney

11:15 qui joue en fond, c'était cool aussi.

11:17 Mais ça suffit pas pour sauver ce film

11:19 qui est pour moi le moins bon de la saga,

11:21 et qui avait pourtant tous les atouts pour réussir.

11:23 Les retours négatifs de la critique et du public

11:25 n'entachera pas le succès commercial du film.

11:27 Et Dreamworks, dans un dernier élan marketing

11:29 et pour sauver les meubles, fera revenir

11:31 Shrek pour un quatrième et

11:33 dernier opus en 2010.

11:35 *musique*

11:37 *musique*

11:39 *musique*

11:41 *musique*

11:43 Dès l'introduction de ce Shrek 4,

11:45 il était une fin, l'univers

11:47 semble avoir repris du poil de la bête.

11:49 Ou de l'ogre, devrais-je dire. Shrek vit dans son

11:51 marais entouré de sa belle famille.

11:53 Mais la routine familiale va peu à peu lui faire regretter

11:55 le bon vieux temps où il était un ogre solitaire.

11:57 Le découpage rythmé de cette introduction

11:59 vient nous faire ressentir toute la pression que subit

12:01 Shrek, qui n'a plus tellement de temps pour lui,

12:03 ce qui fausse son jugement, renforce

12:05 son égoïsme, et lui fait oublier l'essentiel.

12:07 En plus de ça, il doit se confronter à la

12:09 célébrité, puisque désormais tout le monde le connait

12:11 et l'adore, ce qui n'est pas très plaisant

12:13 pour lui, qui est de nature, et pour le

12:15 plaisir, un être repoussant. Il est

12:17 ce qui est devenu la saga Shrek, une chose

12:19 inoffensive, qui ne prend plus de risques,

12:21 et qui tourne en rond pour vivre des histoires

12:23 qui se ressemblent. La crise existentielle de Shrek

12:25 va le pousser à passer un pacte avec

12:27 Tracassin, une sorte de lutin qui

12:29 arnaque des gens avec des deals magiques, et qui veut

12:31 prendre le pouvoir à fort fort lointain.

12:33 Shrek signe donc un contrat avec lui pour revivre

12:35 une journée comme un ogre lambda, mais se retrouve

12:37 dans un univers parallèle où Tracassin a

12:39 pris le pouvoir, et où il ne lui reste que 24

12:41 heures à vivre, à moins de recevoir un

12:43 vrai baiser d'amour. L'histoire n'est pas des plus

12:45 recherchées, comme je vous l'ai dit, on ne prend pas

12:47 le moindre risque ici. Malgré tout, le film reste

12:49 plutôt correct, mais ça s'arrête là.

12:51 Aussi vite vu, aussi vite oublié.

12:53 Et c'est dommage, parce que ce film est encore

12:55 aujourd'hui la conclusion d'une saga ultra

12:57 populaire. On retiendra quand même que Fiona

12:59 a enfin le droit à un développement poussé.

13:01 Dans ce nouveau monde, elle mène une rébellion

13:03 et on peut enfin prendre conscience du traumatisme

13:05 qu'elle a vécu dans cette tour durant toutes

13:07 ces années. Personne n'est venu la sauver,

13:09 aucun prince charmant, elle s'est sauvée elle-même.

13:11 C'est sur ce point que le film est intéressant.

13:13 Les rôles s'inversent entre Fiona et Shrek.

13:15 Elle est ici une ogresse solitaire,

13:17 qui s'assume, qui ne croit pas aux contes de fées.

13:19 Alors que Shrek est celui des deux qui croit

13:21 encore en l'amour, qui est perdu, et qui

13:23 a besoin d'être sauvé avec un baiser.

13:25 Donc le film revisite cette histoire d'amour

13:27 d'une assez belle manière quand même. Les personnages

13:29 que l'on connaît sont toujours aussi attachants,

13:31 mais rien de nouveau à l'horizon à part peut-être

13:33 ce nouvel antagoniste, qui n'est pas pour me déplaire

13:35 après qu'ils aient ressorti du frigo

13:37 et qui est un peu charmant pour le troisième opus.

13:39 Mais soyez honnête, Tracassin n'est pas des plus réussis,

13:41 manque de profondeur, et se veut plutôt

13:43 chiant par moments. Quoi qu'il en soit, ça reste

13:45 mieux que Shrek le troisième. Même si cet opus

13:47 n'avait pas beaucoup d'intérêt, il permet

13:49 au moins à Shrek de partir sur une note

13:51 moins amère. Mais forcément, quand on a mis

13:53 la barre aussi haute, c'est difficile

13:55 de garder le niveau.

13:57 [Musique]

13:59 Cette saga aura marqué le plus grand nombre, et pour cause.

14:01 Elle aura rapporté en quatre films

14:03 plus de 3 milliards de dollars au box-office mondial.

14:05 Un tel succès engendrera des rejetons

14:07 comme pas mal de courts-métrages, une flopée de jeux vidéo,

14:09 du merchandising à plus savoir

14:11 qu'en faire, et même une comédie musicale

14:13 qui... Bordel mais...

14:15 Qu'est-ce que c'est que ce mangeur d'enfant ?

14:17 [Musique]

14:19 [Bruits de gorge]

14:21 [Bruits de gorge]

14:23 [Bruit de gorge]

14:25 Putain...

14:27 S'ensuivra également un spin-off en 2011

14:29 centré sur le chapoté. Un film assez

14:31 conventionnel mais pas désagréable, ainsi que

14:33 sa suite en 2022 qui, elle, en revanche

14:35 nous réconcilie enfin avec cet univers

14:37 grâce à une animation absolument magnifique,

14:39 des personnages incroyables,

14:41 et une mise en scène inventive qui justifie

14:43 une telle attente, puisque le film mettra

14:45 près de 10 ans à voir le jour, mais s'offrant

14:47 un bouche-à-oreille de dingue, ce qui lui permettra

14:49 de connaître un très beau succès en salle.

14:51 Un film que je vous invite vraiment à

14:53 découvrir, et qui donne bon espoir

14:55 si un jour Shrek devait revenir

14:57 sur grand écran.

14:59 [Musique]

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