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Informations Artistiques et Révélations Métaphysiques sur fond de Physique Cantique.
Transcription
00:00 Best Actor, moi je veux voir les affiches de Bernard Pinet.
00:13 On va attaquer tout de suite, cher Bernard, avec toi.
00:15 Best Actor sur ton roto.
00:17 Roma, prise main indépendante film, Vegas.
00:20 Voilà, on voit la...
00:21 Qu'est-ce que ça fait, cher Bernard ? Donc on va faire un flashback avec Pétanque et
00:26 Sentiments.
00:27 Et puis la pièce de Pierre Mondy, mise en scène, le dîner de cons, avec nos amis Jacques
00:34 Villeret, Michel Roux.
00:35 On va voir, regarde, le dîner de cons, regardez !
00:36 Et de Jacques Weber aussi.
00:37 Écrit par Jacques Weber.
00:38 De Francis Weber.
00:39 Francis Weber.
00:40 J'aurais bien aimé justement, pendant qu'on voit cette affiche, on voit le dîner de cons,
00:47 on va voir Pétanque et Sentiments, que tu nous fasses un gros plan sur Bernard Pinet,
00:52 puisque son ton...
00:53 Et c'est génial.
00:54 Bernard, Best Actor, que des récompenses là depuis un an.
01:00 Deux ans.
01:01 Deux ans de récompenses.
01:03 On se fait un petit flashback alors sur le dîner de cons.
01:07 Quelles émotions, intensité d'être au théâtre dans le dîner de cons.
01:12 Parle-nous, tu interprétais quel rôle ?
01:14 Je faisais Lucien Cheval, qui a été créé par Patrick Hernandez au Théâtre des variétés,
01:21 qui appartenait à M.
01:22 Belmondo à l'époque.
01:23 Claude Brossard jouait le rôle de Michel Roux.
01:26 Il a tourné des parties avec Jacques Villerey qui a tout fait, Michel Roux.
01:30 Et moi qui ai repris le rôle de Hernandez.
01:33 J'étais entre une formule 1, qui était Jacques Villerey, qui jouait à 350 à l'heure,
01:41 qui se passait comme ça avec ses sylphes, qui était exceptionnelle.
01:45 Et puis une bêntée, qui était Michel Roux, qui était toujours à l'anglaise, au quart
01:51 de poil, dont deux prototypes mis face à face, côte à côte, qui m'ont permis de
01:59 beaucoup apprendre et de beaucoup m'amuser grâce à eux.
02:01 Une anecdote, justement, le film a été créé un an ou deux après ?
02:07 La tournée a duré trois ans avec Atelier Théâtre Actuel.
02:10 Après, il y a eu une tournée des Zénith avec Veema Backline qu'on a faite.
02:13 Pour nous, c'était pour des acteurs joués dans les Zénith où il y a 4, 5 000 personnes,
02:19 c'était bourré.
02:20 On passait entre Johnny Hallyday et Starmania.
02:22 Johnny restait trois soirs, Starmania deux soirs, nous on faisait cinq soirs.
02:26 C'était bourré, bourré, bourré.
02:28 C'est quelque chose d'exceptionnel qu'on a vécu.
02:30 Et au début, avant qu'on arrive sur scène, on se dit 3 000, 4 000 personnes, ça énerve.
02:37 Ça provoque une érection verbale.
02:39 Symboliquement parlant.
02:40 Tu vois, ça fait réagir.
02:41 On a quelques jours de la Saint-Valentin en plus, Bernard, tu fais fort.
02:47 Logique.
02:48 La déclaration n'était pas innocente.
02:50 Et donc, on est très énervés.
02:52 Et puis avec Jacques, on venait toujours l'après-midi, regarder les lumières.
02:55 Puis on s'aperçoit qu'on va être tout petit sur scène.
02:57 Il y a un carré de moquettes comme ça, des micros.
02:59 Et puis ça démarre.
03:00 Le premier spectateur est à 30 mètres parce qu'il y a les fosses pour les pop stars.
03:04 Il y a des chiens, des garmes du corps et tout.
03:06 Des écrans pour les pop stars qu'on n'avait pas.
03:09 Donc, on a vibré très fort les deux, trois premiers soirs.
03:12 Et puis après, on était bien content.
03:13 C'était bourré, c'était très bien, etc.
03:16 Mais on n'avait pas l'acte d'amour qu'on a dans un théâtre à l'italienne.
03:22 Quand vous avez 500, 600, même 800 personnes, ils sont là.
03:25 Et on les sent vibrer.
03:27 Ils nous sentent.
03:28 Ils peuvent nous palper visuellement, verbalement.
03:31 On n'avait pas tout ça.
03:33 Mais ça reste malgré tout des souvenirs exceptionnels.
03:36 Alors justement, après cette tournée, comment on peut, quand tu as eu des scénarios après,
03:42 passer à autre chose ? Parce que c'est de la rhétorique.
03:44 Du Jacques Weber, comme l'évoquait Emmerich et Patrick.
03:47 Francis Weber.
03:48 Il est très susceptible.
03:49 Il est très talentueux, très sympa, mais très susceptible.
03:55 Donc, je me permets de te le revoir.
03:56 Et la adaptation au cinéma a eu un gros succès avec Thierry Lhermitte.
03:59 C'est un carton de l'année en 1999.
04:03 Et Lucien Cheval, le rôle que tu endosses, lui, c'est pro-LOM.
04:10 Qui est cocu par sa femme.
04:13 Oui, oui.
04:14 Le patinage artistique.
04:15 C'est Daniel Prévost qui a joué ce rôle à l'écran.
04:17 Il était superbe.
04:18 Il a eu des Césars largement mérités.
04:20 Et Pierre Mondy m'avait dit, tu verras, c'est entre guillemets parmi les plus gros
04:25 rires de la pièce.
04:26 C'est-à-dire que quand Lucien Cheval apprend qu'il est cocu, il est en train de faire son
04:30 numéro de maquette.
04:31 Et d'un coup, il réalise au téléphone qu'il s'arrête.
04:34 Il y a eu une lame de fond de rire qui partait du fond de la salle.
04:38 Que ce soit des plus grands théâtres d'Europe qu'on a fait et des énigmes.
04:42 C'est des sensations exceptionnelles pour un acteur.
04:45 Merci Francis Weber.
04:46 Merci Pierre Mondy.
04:47 Merci Videré.
04:48 Merci Michel Roux pour ces trois années de bonheur.
04:53 Alors, tu ne passes pas tout de suite à péter en quai Sentiment ou juste après, à péter
04:57 en quai Sentiment sur scène, après le dîner de cons ? Comment tu fais pour accepter des
05:02 scénaristes juste après le dîner de cons ?
05:04 C'est très, très dur.
05:05 Après avoir joué ça dans les Énigmes, entre autres, et avoir eu accès à quelques
05:13 rôles intéressants, importants et avoir fait un certain nombre de films où ça s'enchaînait
05:17 gentiment, j'étais en droit d'espérer.
05:19 Je n'ai jamais fait ce métier pour être riche et célèbre.
05:22 Quand j'étais petit, on me disait qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Je
05:24 me disais que je veux être heureux.
05:25 J'étais heureux dans ce contexte.
05:28 C'est vrai qu'au départ, tu te prédestines à être avocat.
05:30 Et tu as découvert que c'était un métier de riche.
05:34 Non, c'est-à-dire que…
05:36 Communiste !
05:37 Je m'explique, c'est tout ça.
05:39 Je veux bien voir justement, parce qu'il y a les pièces et les films Sherer One.
05:44 On va voir aussi après.
05:45 C'est-à-dire que les avocats, c'est des bons comédiens aussi.
05:47 Bien sûr.
05:48 C'est bon aujourd'hui.
05:49 Politiciens, avocats, ils sont très forts là-dessus.
05:53 Qu'est-ce que tu choisis comme pièce après le dîner de cons ?
05:56 Je ne choisis rien.
05:57 Il ne met rien du tout.
05:58 Il y a le dîner de cons.
06:02 J'espérais donc récolter des rôles divers et variés tout aussi intéressants au théâtre,
06:08 au cinéma et à la télé.
06:09 Et rien.
06:10 Des choses tout à fait respectables, mais pitounettes à côté de ce que j'avais vécu
06:15 pendant 20 ans.
06:16 Oui, parce qu'il y a TF1, il y a les séries des années 2000 où tu joues justement avec
06:22 Pierre Mondy.
06:23 J'en ai vu pas mal.
06:24 Les Cordiers Jugéfriques.
06:25 C'est avant.
06:26 J'ai fait les Cordiers et initié un film qui s'appelle Carodas où j'avais le rôle
06:31 principal avec Pierre Mondy.
06:32 C'est comme ça qu'on est devenus très potes, que j'avais initié.
06:35 J'avais fait le synopsis, je l'avais monté avec Albert Mathieu de Canal+, etc.
06:38 On devient copains.
06:39 On ne se voit plus pendant deux ans.
06:41 Il m'appelle un matin en juillet.
06:44 Il me dit est-ce que tu es libre en janvier l'année prochaine ?
06:45 C'est vrai.
06:46 Il m'explique ce qui se passe.
06:49 Le dîner de cons va partir en tournée.
06:52 Hernández ne fait pas la tournée.
06:54 Le rôle est libre.
06:55 J'ai dit oui, mais je n'ai pas vu la pièce.
06:57 Il me dit tu as deux places qui t'attendent ce soir.
06:59 J'y vais avec ma femme.
07:01 Évidemment, la pièce est magnifique.
07:03 Le rôle est superbe.
07:04 J'appelle Pierre le lendemain.
07:05 Je dis OK, c'est bon.
07:06 Une semaine après, je signais le contrat avec Atelier Tête actuelle.
07:11 Et ça s'est enchaîné pendant trois ans.
07:13 C'est Bernard au milieu des terres.
07:15 Là, c'est les derniers films ces dernières années.
07:17 Au milieu des terres, les deux dernières années.
07:19 Ah oui, Apocalypse Républicaine, c'est toi qui l'as monté là.
07:22 Et tu as une grande nouvelle, une exclusivité pour nous aujourd'hui.
07:25 Juste une passerelle pour en arriver là.
07:27 Après l'inné de cons, je n'ai plus de propositions intéressantes.
07:31 Ce qui n'est pas logique, paradoxalement.
07:34 Et puis, à la fin des années 90, je pense qu'on l'a tous vécu.
07:37 Ils sont devenus deux mots terribles.
07:39 Il fallait être "bankable".
07:40 Il fallait être "people".
07:42 Et des copains avec qui j'avais fait des films avant,
07:45 qui m'avaient dit un très joli rôle pour toi.
07:46 Et puis le finissement, ils m'ont dit non, ce ne sera pas toi.
07:48 Pourquoi ?
07:49 Parce que tu n'es pas "bankable".
07:50 Et puis je vous passe les détails.
07:53 On a vécu les mêmes expériences.
07:55 Donc si on ne veut pas se suicider,
07:59 si on ne veut pas retourner d'où je viens, dans le sud,
08:02 appeler deux ou trois vieux copains qui leur disent
08:05 "Vous n'avez pas une boîte de nuit en gérance ou un bar machin ?
08:07 Tous les soirs, on aura de l'oseille,
08:09 on s'achète une Merco, la ferme, les chevaux, les chiens, et puis basta.
08:12 C'est une autre vie.
08:13 Ou on entre dans la résistance.
08:16 On fait ce métier.
08:17 Ma mère était des Cévennes, par pailloux.
08:19 Un petit anecdote sur ta maman, on pourra rebondir là-dessus.
08:22 RMC, tu es passé par la case radio,
08:26 tu as été assistant sur RTL.
08:28 Et ta mère t'a fait un petit micmac.
08:32 Vas-y, raconte.
08:34 Je passe par la case radio,
08:36 parce qu'il y a une projection du Cigalon que j'avais fait
08:38 avec Galabru et Andréa Ferréol.
08:40 Le patron de RTL, c'est Raymond Castan.
08:42 Il m'avait repéré, il était copain avec Fernandelle.
08:45 Il m'a dit "T'es bien, peut-être que c'est un problème, tu m'appelles ?
08:47 On a tous des problèmes, cr*nner !
08:49 Je l'appelle, M. Castan, il dit "Je ne suis pas producteur,
08:53 mais si tu veux, je peux te trouver un boulot à RTL."
08:55 Je deviens assistant d'antenne le matin, le week-end,
08:57 pour rester libre la semaine.
08:59 Et là, ma mère me dit, qui est dans le Sud,
09:02 et RMC à l'époque, c'est pire que TF1.
09:05 Les mecs, ils sont très forts.
09:08 Elle me dit "Il y a un concours RMC,
09:11 je t'ai inscrit au concours RMC pour être animateur."
09:13 "Pour être animateur, je suis monté à Paris."
09:15 "Oui, mais bon, au cas où ils te répondent,
09:18 et merci maman,
09:21 promets-moi de faire le compte."
09:25 Je dis "Oui maman, je te promets."
09:27 Sans imaginer un seul instant qu'ils allaient me répondre.
09:30 Je reçois une lettre, je vais passer sur plusieurs mois,
09:34 trois éditions, dans la station à côté des Champs-Elysées.
09:37 A chaque fois, je suis pris, et je reçois une lettre
09:39 où je suis invité à l'hôtel de Paris, à Monaco.
09:42 J'étais aussi moche, avec des Bentleys, des Mercedes, des Ferrari.
09:46 Ça c'était les chiottes, sur face.
09:49 Tout par RMC.
09:51 Il y a un monsieur qui s'appelle Albert Mathieu,
09:53 qui est devenu un des trois fondateurs de Canal+.
09:55 Qui me prend la bonne.
09:57 Et comme j'arrive en retard,
09:59 parce que je tournais les films de Philippe Clerc,
10:01 je suis dernier des lauréats du concours,
10:04 toutes les grandes zones sont prises.
10:07 Il y avait Patrick Roy, Pauline Sulac.
10:10 Il me dit "on te met sur l'ambulation de fréquence, la FM".
10:16 Je me retrouve au grenier Boulevard Princesse Charlotte, à Monaco.
10:19 C'était propre, mais avec un organisateur qui était très bien.
10:24 A annoncer des annoncés des disques.
10:26 A l'époque, j'ai fait de la radio,
10:28 c'était pour être comme Gérard Klein,
10:30 pour que le verbe pète le feu.
10:33 Et très vite, au bout de trois jours, j'avais une truc...
10:36 - Tu disais ce qu'on appelle le "pouce disque".
10:38 - Oui, le pouce disque à Monaco.
10:40 Il faut se calmer.
10:41 Je descends voir Albert Mathieu,
10:43 je dis "je ne vais pas tenir, parce que c'est sympa, merci".
10:46 Il me dit "attends, on te veut".
10:48 On était en octobre, et la nouvelle grille était en septembre prochain.
10:51 Je dis "non, Albert, je ne peux pas".
10:53 Et là, il s'est passé un truc rare,
10:55 comme on en a tous dans le métier.
10:57 Il me dit, il y avait plein de petites cassettes.
10:59 Il me dit "on en reçoit 20 par jour,
11:01 tout le monde veut rentrer à RMC,
11:03 on te prend, on te dit machin, tu veux te casser, t'es fou,
11:06 tu as un problème".
11:08 Je lui dis "oui, non, non".
11:10 Il me dit "écoute, alors, à une condition".
11:13 "Ça dépend".
11:15 Je lui dis "écoute, à partir de maintenant,
11:17 on se tutoie, on est potes, et tu viens bouffer à la maison ce soir".
11:20 Ce qui a été le cas, et on ne s'est plus jamais quittés.
11:22 Et grâce à lui, j'ai fait une dizaine de films
11:24 quand il est arrivé à Canal+.
11:28 À la demande de Rousselet, etc.
11:31 Je remercie aussi Albert Mathieu,
11:33 c'est aussi grâce à lui que je suis là aujourd'hui.
11:35 - Bernard, toi qui as tourné
11:37 beaucoup de films dernièrement sur la mer,
11:39 au milieu des terres,
11:41 tout ce qui grouille,
11:43 on le voit multi récompensé au milieu des terres,
11:45 tout ce qui grouille sous la mer,
11:48 je voudrais voir l'affiche aussi,
11:50 tu vas nous parler de tes films
11:52 "Tout ce qui grouille sur la mer",
11:54 très écolo, justement,
11:56 il fallait définir l'essence de "Tout ce qui grouille sous la mer",
11:58 on évoquait un monde,
12:00 comme on le disait hier soir,
12:02 qui souffre dans un réel rationnel.
12:04 On va voir "Sandier" aussi, cher Bernard,
12:06 parle-nous de tes films,
12:08 et justement de tous ces tournages.
12:10 "Sandier", c'est sur le marchand de sable,
12:12 avec que des récompenses
12:14 sur ses films, cher Bernard.
12:16 Et puis,
12:18 "Apocalypse républicaine",
12:20 qu'on va revoir aussi.
12:22 - "Sandier", ça veut dire quoi ?
12:24 - "Sandier", ça veut dire quoi ?
12:26 - "Sandier", ça veut dire quoi ?
12:28 - C'est le nom d'un personnage mythique,
12:30 j'ai posé la question au réalisateur,
12:32 et je lui ai dit,
12:34 stupidement,
12:36 peut-être que quelque chose
12:38 qui fasse penser au marchand de sable,
12:40 parce que l'idée est magnifique,
12:42 le film est magnifique, le scénario est superbe,
12:44 non, non, c'est "Sandier".
12:46 Il y a un mystère dans sa vie que je respecte,
12:48 je ne suis pas arrivé à le faire parler,
12:50 mais bon, c'est son droit.
12:52 - Alors ce qui...
12:54 - Mais ça a du sens, c'est certain.
12:56 - Ce qui t'a motivé dans "Sandier",
12:58 puisque l'histoire, c'est un sandier à vélo,
13:00 on va lui voler son vélo,
13:02 il traverse la ville avec un sac à dos
13:04 rempli de sable pour endormir les enfants,
13:06 toi tu joues un rôle à contre-emploi.
13:08 - Oui, je fais le
13:10 contre-maître d'une usine qui est extrêmement
13:12 désagréable, extrêmement violent, agressif,
13:14 et qui, comment dire,
13:16 cadre les marchands de sable,
13:18 parce qu'il n'est pas tout seul, ils partent tous les soirs,
13:20 et il y a des enfants qui disparaissent chaque nuit,
13:22 enfin bon, il y a tout un
13:24 compte, en quelque sorte. - C'est beau,
13:26 très beau. - Qui est très beau,
13:28 et c'est
13:30 trois films pour lesquels j'ai eu
13:32 quatre récompenses inattendues, vraiment...
13:34 - Best actor,
13:36 best film, celui-ci, "Sandier",
13:38 best actor, t'es encore sûr.
13:40 - Et en plus, à Las Vegas,
13:42 à Toronto, je ne suis jamais allé,
13:44 donc on ne peut pas dire que je suis un peu distor...
13:46 - Ah, alors c'est...
13:48 - Je ne connais personne là-bas, à Rome,
13:50 je suis allé, mais je ne connais personne.
13:52 - Alors tu t'es déplacé pour assister à certains prix,
13:54 Las Vegas, tu n'étais pas déplacé pour...
13:56 - Non, non, non, j'ai...
13:58 - Est-ce que c'est frustrant de savoir
14:00 que tu as le prix du best, on va le revoir,
14:02 la chère Erwan, best actor Las Vegas,
14:04 tu as le prix du meilleur acteur à Las Vegas,
14:06 celui-là, c'était pour quel film
14:08 le best actor à Las Vegas ?
14:10 - Non, non, c'est pour "Au milieu des terres",
14:12 le film sur les migrants, sur...
14:14 - Alors on va en parler aussi,
14:16 est-ce que c'est frustrant de savoir
14:18 qu'on a reçu des prix et qu'on n'était pas sur place
14:20 justement pour assister ou...
14:22 - Non, non, non, ils peuvent m'en donner tant qu'ils veulent,
14:24 je m'en fous.
14:26 J'en connais, dont moi, qui suis allé parfois
14:28 dans certains festivals quand je suis jeune,
14:30 à Cannes, je m'en fous,
14:32 ils me donnent des prix, moi je...
14:34 Enfin, je m'en fous, je veux dire...
14:36 - Las Vegas, c'est quand même mythique
14:38 de recevoir un prix, c'est prestigieux
14:40 et émotionnellement,
14:42 qu'est-ce que ça t'a fait, ça t'a touché ?
14:44 - Ça donne soif, ça s'arrose,
14:46 en famille, avec les amis,
14:48 bon, après...
14:50 Alors, ces films,
14:52 c'est des jeunes...
14:54 - Alors, on va revenir, oui, parce que là,
14:56 au milieu des terres, comme tu dis,
14:58 c'est l'histoire, t'es un plaisancier
15:00 qui navigue
15:02 à bord de son voilier,
15:04 et tu sauves un migrant, voilà, au milieu des terres,
15:06 là, donc...
15:08 Et il se passe des choses, dès lors,
15:10 d'étrangers événements sur Vienne,
15:12 dans ce film.
15:14 - Oui, effectivement, il y a un monsieur
15:16 qui est là, qui est dans l'eau, c'était un migrant,
15:18 il le sort de l'eau, et puis le personnage
15:20 disparaît du bateau,
15:22 revient, enfin bon,
15:24 un climat étrange qui s'installe,
15:26 et pour faire court, à un moment,
15:28 le personnage, donc le propriétaire
15:30 du bateau, a une crise cardiaque,
15:32 il meurt, et le migrant... Enfin, je vous l'ai fait courte,
15:34 mais on s'aperçoit que le migrant
15:36 était mort aussi, c'est...
15:38 - Ah non ! - C'est un film symbolique, qui signifie...
15:40 - C'est un film des migrants, enfin...
15:42 - Tout est bien, qui signifie... - Je dis pas ça pour les migrants, hein !
15:44 - Bien sûr, attention !
15:46 - C'est un film intéressant, parce que tu parlais
15:48 de sens universel, ça montre que
15:50 on a beau avoir un très beau voilier,
15:52 moi j'adore la voile, j'ai pas de très beau voilier,
15:54 mais en mer, il y a quelque chose de magique
15:56 qui se passe entre... Bon, bref, on a beau avoir
15:58 un très beau voilier, on a beau être très riche, on a beau...
16:00 Et on a beau être
16:02 migrants, qui arrivons
16:04 d'Afrique, au final, il n'y a pas
16:06 de survivants. Donc je veux dire,
16:08 symboliquement, je trouve intéressant
16:10 que ces deux êtres se retrouvent dans leur
16:12 dernier parcours de vie,
16:14 ça ouvre des portes sur un
16:16 invisible auquel je crois, au-delà de toute religion.
16:18 - Mais, oui,
16:22 pour le cinéma, parce que vous avez une
16:24 superbe carrière, c'est vraiment incroyable,
16:26 - Carrière, et... - Très belle carrière.
16:28 - Au théâtre, c'est des pages
16:30 et des pages... - Je m'excuse.
16:32 - À travers... - Jamais !
16:34 - À travers
16:36 toute votre longue carrière,
16:38 au début, votre carrière n'a pas été facile,
16:40 vous veniez de province, et vous êtes arrivé
16:42 à Paris, et que ça a été un combat,
16:44 on va dire, pour trouver des petits boulots, pour essayer
16:46 de survivre, et tout
16:48 ça vous a servi plus tard pour tout
16:50 l'obtention de vos rôles,
16:52 et de vous battre
16:54 sur chaque rôle, je pense.
16:56 - Tout artiste
16:58 a une expérience de vie,
17:00 qui est ce qu'elle est, mais
17:02 on doit s'en nourrir, c'est ce qu'a expliqué
17:04 notre ami tout à l'heure, c'est une
17:06 nourriture pour l'esprit,
17:08 pour l'âme, pour le cœur, qu'on doit effectivement
17:10 injecter et transmettre dans les personnages
17:12 qu'on crée.
17:14 On est gonflé d'ailleurs, l'église apostolique
17:16 catholique-romaine nous a excommuniés,
17:18 elle est toujours en toile de fond,
17:20 parce qu'on ose donner la vie au verbe,
17:22 mais pourtant, si on a lu
17:24 l'Apocalypse de Jean de Patmos, l'alchimiste,
17:26 au commencement était le verbe, et le verbe était
17:28 parmi eux, etc. Donc il y a quelque chose
17:30 de cocasse à observer, mais qu'a aussi
17:32 du sens, restons optimistes.
17:34 - J'aime bien cette...
17:36 c'est l'image que t'as choisie
17:38 dernièrement pour ton Facebook.
17:40 - Oui, oui, oui,
17:42 c'est fait dans le cadre de...
17:44 peut-être par
17:46 Wojtek Konarski, que tu connais,
17:48 un photographe attitré des lauriers de l'audiovisuel,
17:50 entre autres, qui a fait
17:52 les premières pages de Cosmopolitan, tout ça,
17:54 qui est un photographe de très
17:56 grand talent. - Très grand. - Donc parmi
17:58 un certain nombre de photos,
18:00 oui, j'ai choisi celle-ci. - Elle est belle,
18:02 la photo. - T'as du goût.
18:04 - Marie, je sais pas. - Très belle image.
18:06 - Récompense à Cannes,
18:08 c'était pour quel film,
18:10 au milieu des terres, ou tout ce qui grouille,
18:12 la récompense au festival de Cannes ?
18:14 J'ai vu que tu as... - Le Cannes,
18:16 c'est "Sandier".
18:18 - C'est "Sandier", encore. Alors,
18:20 comme on le disait hier soir, c'est compliqué
18:22 quand on fait aussi des courts-métrages
18:24 que les jeunes réalisateurs,
18:26 ou trouver une production pour avoir les budgets. Comment
18:28 on peut changer les choses en France, aujourd'hui,
18:30 à ton avis ?
18:32 - Alors, en introduction,
18:34 dans ma réponse à cette question, il y a deux phrases qui sont
18:36 très importantes pour moi. Il y a le hasard,
18:38 parce que ces jeunes réalisateurs, ils me sont tombés dessus
18:40 dans mes spectacles.
18:42 - Il y avait une femme, quand même,
18:44 qui était tombée dessus parce que l'une, je vois, c'était...
18:46 - Une femme qui a du goût, aussi.
18:48 Et du talent.
18:50 Et donc, après "L'Innée de con", donc, il se passe
18:52 ce que je vous ai expliqué. - Oui, on a peut-être
18:54 "Tanquer sentiment", aussi. - Et là, il y a une... Moi, je m'intéresse
18:56 beaucoup à l'alchimie. Donc je suis passé des zénithes
18:58 au "Caveau de la Bolée", qui est un tout petit
19:00 cabaret, où j'ai fait mon premier seul
19:02 en scène. Et puis, ça s'est enchaîné,
19:04 c'est mon deuxième, là, qui arrive.
19:06 Et puis, à un moment,
19:08 comme je n'étais pas "bankable", pas "people",
19:10 je ne vais pas vous raconter les détails, mais j'avais fait des castings,
19:12 des machins, et tout ça. Et on me dit "c'est toi".
19:14 Et puis, 15 jours après, "ben non, c'est pas toi, pourquoi, c'est qui ?"
19:16 Et la personne qui a eu le rôle,
19:18 il n'a pas fait le casting, il sort,
19:20 je ne sais pas d'où, et t'es venu pour lui, et on ne le voit plus
19:22 - C'est frustrant. - À un moment,
19:24 j'ai dit "c'est bon, pour plus longtemps, on me dira
19:26 "t'es pas bankable, t'es pas people".
19:28 Je lui ai écrit
19:30 mes spectacles, et puis je suis
19:32 parti, heureux.
19:34 Je remercie tous ceux qui ne m'ont pas
19:36 casté, parce que je n'aurais pas fait ces 9
19:38 spectacles, je n'aurais pas écrit ce que j'ai écrit,
19:40 je n'aurais pas pris le grand bonheur
19:42 d'offrir mon verbe, d'injecter mon verbe
19:44 à un public que j'ai croisé partout. 8 festivals
19:46 d'Avignon, 2 mois Molière,
19:48 - C'est beau, hein ? Bravo, bravo !
19:50 - Oui, Théâtre d'Avignon, on va en parler, Festival d'Avignon,
19:52 Pétanque et Sentiments,
19:54 et puis t'avais une exclue
19:56 pour nous aujourd'hui, pour Apocalypse
19:58 Républicaine, pour mon maître.
20:00 - Alors, Apocalypse,
20:02 oui, Apocalypse Républicaine, donc c'est
20:04 mon nouveau spectacle, moi je fais
20:06 des seuls en scène, mais qui sont
20:08 tous des comédies,
20:10 en 3 actes, avec des 3 unités de temps,
20:12 de lieu, d'histoire,
20:14 c'est mon côté classique, tu sais de quoi je parle.
20:16 Alors je suis seul en scène,
20:18 internellement, mais les autres personnages
20:20 existent, ça pourrait
20:22 paraître prétentieux, vous pouvez penser "il fume de la bonne",
20:24 sauf que, il y a
20:26 de nombreux articles de presse qui attestent
20:28 de ce que je viens de dire sur tous les spectacles précédents.
20:30 Donc je ne fais que vous transmettre
20:32 des informations. La charge pour vous
20:34 d'en faire bon usage.
20:36 - Ils suivent, hein, t'as vu ? Ils sont sages.
20:38 Patrick, Aymeric,
20:40 - Et donc,
20:42 cet Apocalypse, alors avec le titre
20:44 que porte ce spectacle,
20:46 vous pourrez imaginer que c'est un spectacle
20:48 qui tire à boulet rouge sur les uns,
20:50 les unes, les autres, c'est un spectacle politique.
20:52 - Non, c'est une comédie existentielle.
20:54 - Oui, philosophique,
20:56 humaniste, qui a pour objectif
20:58 de mettre le doigt
21:00 où ça fait triste, et pour preuve,
21:02 j'ai entamé des séries
21:04 de lecture en Avignon, et puis,
21:06 on m'a proposé de passer au salon des premiers ministres,
21:08 ce qui est assez cocasse quand tu
21:10 portes Apocalypse de Wilken. - Yes, yes !
21:12 - C'était pas une blague, c'était vrai. Je l'ai fait une fois en
21:14 Rouen, on m'a dit "c'est plein, bourré", on m'a dit
21:16 "tu le refais en janvier", et là,
21:18 le mystère continue, je crois au mystère,
21:20 on m'a proposé par hasard
21:22 de jouer l'Apocalypse républicaine
21:24 dans la République libre de Montmartre.
21:26 J'ai dîné hier soir
21:28 entre présidents de la République libre de Montmartre,
21:30 ça va se passer dans une salle à la
21:32 Boîte-Franquette. Avignon,
21:34 ça va se faire aussi grâce
21:36 à Dominique Téziot,
21:38 la boss du quartier Luna, donc
21:40 le hasard qui est la mécanique la plus précise
21:42 du monde. Dixie, Jean Cocteau,
21:44 qui n'était pas le premier profane venu,
21:46 joue un rôle important dans notre métier,
21:48 me semble-t-il. Et puis il y en a une autre...
21:50 - Alors donne-nous envie, parce qu'Apocalypse
21:52 républicaine, c'est un psy,
21:54 d'accord, qui au fil de cette consultation
21:56 en fait, va faire... - Cette consultation,
21:58 le chiffre n'est pas innocent,
22:00 comprennent qui pourra, il s'appelle
22:02 Jean Maboule, c'est un clin d'œil,
22:04 et ce psy en marge de
22:06 Lacan, Freud,
22:08 et Jung,
22:10 qui pour moi est, comment dire...
22:12 - Bien sûr, un des
22:14 maîtres par excellence.
22:16 - Il a fouillé dans la psychénalogie et l'alchimie,
22:18 il a écrit un livre où il explique
22:20 tous les liens avec le... Bon, etc.
22:22 Bref, ce psy
22:24 exerce dans un village mystérieux
22:26 qui pourrait faire écho pour ceux qui ont
22:28 entendu parler à Rennes-le-Château,
22:30 où il y a des phénomènes
22:32 cosmothéliuriques, et il y a sept passions qui viennent.
22:34 Et parmi ces sept passions,
22:36 il y a un capitaine de gendarmerie,
22:38 il y a un maire,
22:40 il y a une
22:42 péripathéticienne,
22:44 il y a un député,
22:46 et il y a un
22:48 professeur d'histoire à Sciences Po,
22:50 et un
22:52 commissaire de police. Donc,
22:54 ce casting de sept personnages
22:56 permet de survoler
22:58 à 360 degrés toutes les problématiques
23:00 sociétales auxquelles nous sommes
23:02 confrontés, et...
23:04 permet de
23:06 s'exprimer, en tout cas, comme tout le monde.
23:08 Qu'on soit à gauche, à droite, etc.
23:10 Après deux guerres mondiales,
23:12 après Hiroshima, Nagasaki, et plein d'autres choses,
23:14 c'est quand même tristounet de voir
23:16 le XXe siècle
23:18 qui est tel qu'il se présente,
23:20 tel qu'on nous l'impose tous les jours.
23:22 C'est un spectacle optimiste.
23:24 D'ailleurs, je cite une phrase
23:26 que... - Trois actes, hein,
23:28 qui exposent une vision transversale du siècle,
23:30 comme tu disais, et trois actes
23:32 pour arriver à
23:34 un bouquet final surprenant
23:36 ou affligeant de
23:38 la société et du monde.
23:40 Le fait d'être artiste,
23:42 tu restes quand même un rêveur,
23:44 et t'es plein d'optimistes. - On est tous artistes,
23:46 même si on n'a pas eu la chance d'en faire son métier. - Mais tu restes positif.
23:48 - Donc,
23:50 j'ose croire que tout le monde
23:52 a un cœur, a une âme.
23:54 Je crois
23:56 en quelque chose d'universel.
23:58 Je crois en quelque chose d'invisible,
24:00 qui nous entoure, et même
24:02 les choses qui peuvent...
24:04 qui nous rendent très tristes,
24:06 en quelque part, me semble-t-il,
24:08 du sens. Alors, c'est un peu violent,
24:10 ce que je viens de dire, mais
24:12 il y a un livre qui s'appelle
24:14 "Civilisation engloutie", de Bram Hancock,
24:16 qui fait la preuve,
24:18 scientifiquement, historiquement, archéologiquement,
24:20 que les 600 mythes répertoriés
24:22 de l'humanité ont tous existé,
24:24 et que Babylone, l'Égypte,
24:26 c'était avant-hier, mais que
24:28 depuis 600 000 ans, il y a eu
24:30 des moult civilisations, il a retrouvé...
24:32 il y a les films, il les a fait
24:34 étudier par des physiciens quantiques,
24:36 enfin bon, tout est clairement expliqué.
24:38 Juste pour dire, enfin, j'ose croire que j'exprime
24:40 ce qu'on ressent tous,
24:42 et en tout cas, ce livre est intéressant
24:44 parce que, scientifiquement, il fait la preuve
24:46 qu'il y a eu déjà des civilisations très avancées,
24:48 50 mètres sous l'eau en Arctique et en Antarctique
24:50 qui trouvent des blocs qui sont 50 fois plus gros
24:52 que les pyramides, les plus gros des pyramides, etc.
24:54 Donc je trouve ça complètement rassurant.
24:58 J'ai 3 minutes encore pour finir ?
25:00 Oui, je t'en prie, on écoutera...
25:02 Au XXème siècle, la physique quantique
25:04 et la mécanique quantique ont donné crédit
25:06 à ce qu'on appelle la table d'émeraudes
25:08 qui a été écrite par Hermès,
25:10 trismégiste, il y a 3-4 000 ans
25:12 et qui dit "le 1 est dans le tout,
25:14 le tout est dans le 1,
25:16 ce qui est en haut est comme ce qui est en bas,
25:18 et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut."
25:20 Là on pouvait dire "putain, c'est pire, il fait ménabonne, hein, mais..."
25:22 Mais Aristote, Platon,
25:24 Socrate en ont parlé, tout cela,
25:26 Einstein avec la théorie du tout
25:28 a fait la preuve que tout ce qui nous constitue
25:30 là, dehors, tout ce qu'il y a sur Terre
25:32 a le même atome subatomique,
25:34 la même référence de base qui nous constitue.
25:36 Le tout est dans le 1,
25:38 le 1 est dans le tout. On a ramené de la pierre de lune,
25:40 on a ramené de la poussière de Mars,
25:42 on n'a pas été sur Mars, mais bon.
25:44 C'est passé au CERN, au Centre d'études
25:46 de recherche nucléaire de Genève,
25:48 dont parle Dan Brown, qui ne raconte pas que des bêtises,
25:50 et on a trouvé le même
25:52 atome subatomique que tout ce qui nous constitue.
25:54 Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas,
25:56 et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut,
25:58 je vous laisse réfléchir là-dessus.
26:00 Le monde est mis sans dessus dessous.
26:02 Et si vous lisez,
26:04 entre autres, des livres de Ketzing sur
26:06 le langage des oiseaux, qui est la langue des alchimistes,
26:08 il explique que tout cela est prévu,
26:10 Orwell en a parlé,
26:12 Huxley en a parlé. Après,
26:14 je suis ouvert à toute proposition. La preuve,
26:16 quand ces jeunes sont venus me voir
26:18 au théâtre, et qu'ils m'ont
26:20 proposé les films avec
26:22 lesquels j'ai eu ces récompenses, je leur ai dit
26:24 "Envoyez-moi le scénario", et ils me disent "Mais on n'a pas de sous".
26:26 Je leur ai dit "On ne parle pas d'argent, on parle de faire un joli film".
26:28 Donc la suite, vous la connaissez,
26:30 les scénarios étaient bien,
26:32 ils étaient propres, et on a fait un joli
26:34 travail tous ensemble. Donc,
26:36 je me répète, mais je crois au hasard, qu'elle est la mécanique la plus précise
26:38 du monde. Venant d'où je viens,
26:40 vous trouverez ça facilement
26:42 sur Google, à aucun
26:44 moment, j'aurais osé rêver que j'allais faire ce métier.
26:46 J'aurais aimé être avocat
26:48 effectivement, mais
26:50 quand, après la troisième,
26:52 j'ai pas été longtemps à l'école, moi,
26:54 ça se voit pas, je sais, mais...
26:56 Il faut se faire les crômes un peu de temps en temps,
26:58 sinon je veux dire...
27:00 Donc, quand je rentre chez moi, et en disant
27:02 au conseil d'orientation, j'ai dit que
27:04 j'aimerais être avocat, parce que
27:06 j'étais par hasard premier en récitation.
27:08 C'est le seul endroit dans ma vie où j'étais premier.
27:10 Instinctivement, j'ai mis le verbe,
27:12 bon, puis chez moi, dans le midi, ils avaient la gueule ouverte
27:14 comme ça, donc j'avais des
27:16 facilités à faire péter mon clairon.
27:18 J'avais grandi dans une ambiance sonore
27:20 au-delà de la moyenne,
27:22 et donc, je dis ça à maman,
27:24 elle me dit "bah ouais mon petit, mais tu sais,
27:26 c'est un métier de riche,
27:28 on habite la flague, la fac..." - C'est comme quand tu dis
27:30 le ski est un sport de riche, des trucs comme ça,
27:32 c'est un peu... - Ouais, mais quand t'es nain,
27:34 que t'as 13 ans ou 14 ans,
27:36 que la fac est à 80 bornes, que
27:38 chez toi, personne n'a jamais eu le bac,
27:40 c'est parce que c'est le baccalauréat, la faculté,
27:42 machin, que t'es fils unique,
27:44 mais que t'es pas riche, donc t'as pas le droit aux bourses,
27:46 etc, etc...
27:48 - Ca se comprend. - Donc tu dis dans ta tête
27:50 "de toute façon je ferai tout pour pas être
27:52 comme mes parents qui étaient formidables,
27:54 qui m'ont donné tout ce qu'ils pouvaient dans un cours
27:56 dans des conditions très modèles, donc je vais essayer
27:58 de faire autre chose", mais t'as compris
28:00 qu'il y a des barrières qui te sont mises que tu peux pas sauter
28:02 forcément. Ce qui est une erreur, la preuve.
28:04 - Mais oui, comment ça se fait
28:06 que c'est étrange et bizarre la façon
28:08 de procéder ? - Non, ça se pratique en France,
28:10 il y a beaucoup d'agents, mais il y a quelques
28:12 agences qui sortent du lot,
28:14 qui d'ailleurs représentent les artistes
28:16 qui sont... Stars, je déteste ce mot,
28:18 pour moi les stars sont là-haut,
28:20 qui sont célèbres... - J'ai jamais aimé ce mot,
28:22 parce que finalement, un jour j'ai dit à un type
28:24 "Mais les stars, je suis pas... Enfin stars,
28:26 c'est les étoiles qui brillent dans le ciel, pas les humains".
28:28 - Oser qualifier un être humain de cela,
28:30 c'est totalement ridicule me semble le type, je l'assume.
28:32 Tant pis. Mais
28:34 cela étant dit, il y a des agents en France qui font
28:36 très bien leur boulot, mais
28:38 moi demain un agent me prend et me dit
28:40 "je vais te proposer de tourner
28:42 avec des radiateurs, avec lesquels j'ai envie de tourner,
28:44 je te prends 10%" et il peut même prendre 20%,
28:46 je m'en bats les couettes. Je veux dire,
28:48 je suis ouvert à ton proposition, tout seul en aérien
28:50 en ce bas monde. Donc ça existe en France,
28:52 après, la chance, il y a le talent,
28:54 il y a le travail, et puis il y a un pourcentage
28:56 que moi j'évalue à 30%,
28:58 35%, des trucs qui te tombent
29:00 comme ces récompenses.
29:02 Je veux dire, j'ai rien demandé, ils sont venus me chercher dans des théâtres...
29:04 - Ah c'est beau, hein ? Attends, je veux qu'on les revoie,
29:06 les récompenses et les affiches, chère Erwann,
29:08 au milieu des terres,
29:10 tous ceux qui grouillent sous la mer,
29:12 sandiers,
29:14 que de beaux films,
29:16 très beaux films avec des sens, alors justement,
29:18 écologie, on n'a pas assez parlé d'écologie,
29:20 parce que tous ceux qui grouillent sous la mer,
29:22 raconte-nous, puisque là, sur un
29:24 plaisancier, sur
29:26 le film et la migration,
29:28 mais tous ceux qui grouillent sous la mer,
29:30 quel est le pitch du
29:32 scénario ? - C'est encore un film étrange,
29:34 c'est un...
29:36 un...
29:38 un jeune homme et une jeune fille qui se retrouvent,
29:40 on comprend qu'il y a eu une histoire d'inceste
29:42 en toile de fond, le père, qui est
29:44 un monstre, encore un contre-emploi,
29:46 je suis une biche, moi, dans la vie !
29:48 Mais c'est très rigolo d'avoir des contre-emplois !
29:50 Et la preuve ? Ça rapporte !
29:52 Donc,
29:54 en fait, il est un monstre,
29:56 il fait cuire
29:58 des anguilles, et puis à un moment,
30:00 on comprend que les anguilles, il fait cuire, en fait, c'est sa fille,
30:02 son fils, c'est difficile à
30:04 concrétiser, là, comme ça, en quelques mots,
30:06 devant un micro,
30:08 il faut le voir, mais c'est encore un film étrange.
30:10 - Hum.
30:12 - Au risque de choquer,
30:14 j'ai subjectivement, à mon petit niveau, constaté
30:16 que les rôles,
30:18 les rôles de méchant, les rôles de...
30:20 bon, eh ben, sont payants.
30:22 Le silence des agneaux face
30:24 à cet acteur magnifique américain qui était
30:26 méconnu jusqu'à ce que...
30:28 Bon, dans la mesure où ça...
30:30 - Et ça devait pas être lui, au départ !
30:32 - Ah oui, le hasard, toujours, qui est très mystérieux.
30:34 - Mais c'est plus acquis...
30:36 - Donc, dans la mesure où ça reste de la fiction,
30:38 où il n'y a pas de passage à l'acte,
30:40 et qu'on propose de jouer
30:42 Londres avec Isabelle Adjani,
30:44 Catherine Donneuf,
30:46 - Oui !
30:48 - Donc, j'ai également tourné avec Jerry Lewis
30:50 dans un film de Philippe Clerc, qui s'appelait
30:52 "Par où t'es rentré, je t'ai pas vu sortir",
30:54 que les américains n'ont pas acheté,
30:56 mais je fais un clin d'œil
30:58 à Philippe, avec qui j'ai fait plusieurs films,
31:00 qui n'a pas été reconnu, apprécié,
31:02 ça a juste valeur.
31:04 - Il est réformé, il y a le film "Les réformés"...
31:06 - "Les réformés" se porte bien, où on a pété l'audimat,
31:08 avec, entre autres, Hervé Palluze,
31:10 Richard Anconina, où on a fait des millions d'entrées à l'époque,
31:12 oui, bien sûr, "Les flics étranges vus d'ailleurs",
31:14 enfin bon, bref.
31:16 Et oui, Jerry Lewis a été
31:18 très chouette,
31:20 et en partant,
31:22 je me souviens, il m'a dit "Ca a été une promotion
31:24 pour moi de tourner avec toi".
31:26 - Ah, c'est bon !
31:28 - Par rapport à Philippe Clerc,
31:30 tu disais que sa carrière...
31:32 Parle-nous de la carrière de Philippe Clerc, ce réalisateur ?
31:34 - Il était acteur et réalisateur,
31:36 il a...
31:38 aussi, il a fait un beau parcours, puisqu'il a fait
31:40 beaucoup de films à succès, mais disons que,
31:42 me semble-t-il,
31:44 il aurait pu jouer d'autres rôles,
31:46 il était, comment dire, pas forcément bien
31:48 considéré par le métier, si je dis une bêtise,
31:50 tu me le dis. - Non, non.
31:52 - Et il en a souffert, d'ailleurs, beaucoup,
31:54 beaucoup, beaucoup, beaucoup, donc,
31:56 voilà, mais bon, il a malgré tout
31:58 eu la chance de faire des succès, de faire des millions
32:00 d'entrées, de faire des films, ce qui n'est
32:02 pas le cas de beaucoup d'artistes,
32:04 femmes et hommes, qui ont du talent aussi,
32:06 qui n'ont pas pu s'exprimer comme ils le méritaient,
32:08 comme ils le souhaitaient, j'ai dit.
32:10 - Bernard,
32:12 enfin récompensé, tu le mérites.
32:14 Nous, on a fait une première soirée au Sénat, dîner à ta table,
32:16 et en fait, avec
32:18 Sylvia et compagnie, tous nos amis,
32:20 on avait déjà passé des
32:22 super moments, mais là que tu sois...
32:24 - Vous avez du goût. - Oui, je sais.
32:26 Là, tu disais déjà,
32:28 il y a 5 ou 6 ans, on est
32:30 à la table des meilleurs, quand même,
32:32 des artistes, des meilleurs. - Sans
32:34 vanter, et le futur l'a confirmé. - Tu vois,
32:36 apocalypse républicaine, qu'on aille tous
32:38 te voir, donc à Montmartre, là,
32:40 et tu seras de nouveau au Festival d'Avignon ?
32:42 - Oui, au quartier Luna,
32:44 que tout le monde connaît en Avignon,
32:46 et puis à Paris, probablement en septembre,
32:48 mais il y a un certain nombre d'électeurs qui se mettent
32:50 en place, c'est...
32:52 sur Bernard Pini Youtube, c'est annoncé,
32:54 tout ça, et il y a mon téléphone derrière,
32:56 n'hésitez pas à m'appeler, et puis,
32:58 afin de rassurer tout le monde,
33:00 je précise, mais vous le savez déjà... - Tu n'as rien à voir avec
33:02 un Bernard Pini qui est en politique ?
33:04 - Ah non, non, rien à voir du tout, rien à voir
33:06 du tout, du tout, du tout, et
33:08 apocalypse
33:10 veut dire révélation, donc c'est pas...
33:12 - Eh oui ! - Hum, hum, hum...
33:14 - N'ayez pas peur ! - Et cette émission a été
33:16 une vraie révélation.
33:18 (Générique)

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