SMART @WORK - Emission du samedi 20 mai

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Samedi 20 mai 2023, SMART @WORK reçoit Antoine Compin (Directeur Général, Manutan France) , Christine Durroux (Vice Présidente, Entreprise et Progrès) et Luc Wise (Fondateur, The Good Company)

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Transcription
00:00 Smart at Work vous est présenté en partenariat avec Manutan.
00:04 Bonjour à tous, bienvenue dans Smart at Work, votre entreprise mensuelle autour du concept du bien travailler.
00:20 Alors ce mois-ci, je vous propose de nous intéresser de plus près à ce concept d'entreprise responsable.
00:26 Comment engage-t-on une entreprise sur le chemin de la responsabilité ?
00:30 Qu'est-ce que ça veut dire d'abord concrètement ?
00:32 Est-ce que les fameux critères ESG sont l'alpha et l'oméga de ce chemin ?
00:37 Comment concrètement les appliquer, les mesurer ?
00:40 Quels impacts ont-ils également sur la performance de l'entreprise ?
00:43 Est-ce qu'enfin ces politiques sont réservées aux grands groupes ?
00:46 Ou est-ce que finalement les ETI, les PME peuvent-elles aussi avoir les moyens d'appliquer ces critères ?
00:52 Autant de questions sur lesquelles on va se pencher tout de suite avec les invités de Smart at Work.
00:58 Et pour poser le cadre de ce débat, j'accueille Christine Duru. Bonjour.
01:08 Bonjour.
01:09 Vous êtes vice-présidente du Think Tank Entreprises et Progrès.
01:12 Vous êtes également senior partner au sein du cabinet Ziarcan.
01:15 D'abord Christine, est-ce qu'on peut peut-être définir ce que c'est qu'une entreprise responsable ?
01:19 Parce que finalement on peut mettre beaucoup de choses derrière ce mot.
01:22 Alors absolument. Je pense qu'il y a à peu près autant de définitions que de personnes.
01:25 Là je vais dire la définition qu'on utilise au sein de l'Entreprise et Progrès.
01:30 Alors première chose, c'est pas nouveau.
01:32 L'Entreprise et Progrès ça a été créé il y a 50 ans.
01:35 C'était les gens qui...
01:36 Antoine Riboud.
01:37 Antoine Riboud qui contestait l'ex-CNPF en se disant "une entreprise elle doit être sociale".
01:41 D'accord.
01:42 Donc ça, ça a été des années 70.
01:44 Aujourd'hui on a grosso modo, on définit comme une entreprise qui va essayer de minimiser ses externalités négatives.
01:55 Donc concrètement pollution, dégâts sociaux, dégâts sur tout.
02:02 En fait prise en compte de l'ensemble des parties prenantes des écosystèmes d'une part.
02:07 Et encore mieux, qui va essayer de maximiser son impact positif.
02:12 Ça peut être de la création d'emplois, voire du bien à l'environnement, etc.
02:17 Donc c'est à la fois minimisation d'externalité positive, négative, pardon, maximisation de l'impact positif.
02:24 Quand on parle d'entreprise responsable, tout de suite on pense à ces fameux critères ESG
02:27 qui sont censés en tout cas être des outils qui nous permettent, ou qui permettent en tout cas aux entreprises
02:32 de justement atteindre les objectifs dont vous nous avez parlé.
02:36 Est-ce que ces critères ESG, vous pouvez nous en dire un peu plus ?
02:39 Absolument.
02:40 Alors d'abord, première chose, souvent on se mélange un peu entre ce que c'est que la RSE, les critères ESG, etc.
02:47 Premièrement, RSE ou CSR, Corporate Social Responsibility en anglais.
02:52 Et en fait en français c'est amusant, je raconte ça pour ça, il y a deux traductions.
02:57 Et certains vous disent en disant non c'est pas ça c'est une autre.
03:00 C'est soit responsabilité sociétale d'entreprise, ce qui est en fait quelque part la traduction directe,
03:05 soit responsabilité sociale et environnementale.
03:09 Donc déjà c'est très amusant, parce qu'on voit bien comment on a commencé à engler plus ou moins
03:15 cette question de la responsabilité sociétale ou environnementale.
03:17 A l'intérieur de la RSE ou le CSR, qui est une politique, on a l'ESG, qui en fait, qui est dont le sigle c'est
03:26 environnement, social ou sociétal, en fait en anglais c'est social, donc en français on le traduit comme on veut,
03:32 et gouvernance.
03:33 Donc les critères ESG, il y a aujourd'hui une bataille d'énormes.
03:36 Ça fait longtemps en particulier qu'au niveau européen, au français, on y travaille, pas seulement.
03:41 Ce sont l'ensemble, c'est comment on mesure.
03:43 Comment on mesure la question de l'environnement, avec les fameux trois scopes,
03:48 la pollution directe, indirecte, tous les gens avec qui on travaille.
03:51 Vraiment je fais l'hyper-vulgarisation, le social, en quoi, comment est-ce qu'on peut mesurer le bien-être dans l'entreprise,
03:58 l'impact sur les fournisseurs, etc.
04:00 Et puis la gouvernance, alors là, moi mon expérience, en plus en tant que personne qui travaille beaucoup sur le troisième,
04:06 c'est que l'environnement aujourd'hui commence à être bien mesuré, il y a des normes,
04:10 il y a la CACD qui a été votée en Europe en juillet 2022,
04:14 demain chez Entreprises et Progrès on reçoit Emmanuel Faber qui travaille à l'ISSB sur les critères internationaux.
04:21 Environnement ça avance bien, social ça commence à pas mal avancer, alors gouvernance, voilà.
04:27 Donc ces critères-là, ESG, ce sont des critères, ce sont des normes, ça permet de mesurer,
04:32 c'est franchement un secteur en pleine ébullition.
04:35 Et dans quelle mesure est-ce qu'ils peuvent être pris en compte dans la performance de l'entreprise ?
04:39 Il y a tout un débat aujourd'hui autour de ça, est-ce qu'ils pénalisent la performance de l'entreprise,
04:44 est-ce qu'au contraire ils la tirent vers le haut, comment est-ce qu'on les prend en compte ?
04:47 Ça fait beaucoup de questions en fait.
04:49 Alors je pense qu'une erreur totale, et ce qui a été fait pendant longtemps,
04:52 ce serait de dire "vous savez quoi, vous allez être responsable,
04:55 et donc vous allez voir, ça va augmenter votre performance".
04:58 Ça, c'est dommage. Il ne faut pas partir là-dessus, on peut toujours démontrer que non.
05:02 En fait, il y a deux choses à prendre en compte dans la question de performance.
05:04 Un, la fameuse performance extra-financière.
05:08 Donc de toute façon, au niveau européen en particulier, à partir de là maintenant,
05:13 il va falloir prendre en compte la performance extra-financière.
05:17 Donc la norme va s'imposer, il y a 50 000 entreprises qui vont devoir être mesurées
05:21 en termes de performance extra-financière.
05:23 Donc déjà le mot "performance", financière, extra-financière.
05:27 La deuxième chose pour moi en termes de performance, c'est qu'on va avoir une question...
05:32 En fait, à quoi ça sert d'être responsable en vrai ?
05:35 Bah un, on va quand même minimiser les risques.
05:37 Aujourd'hui, on a un changement de la société, on a un changement de la finance.
05:42 Les gens vont moins vous prêter si vous êtes moins responsable.
05:45 En termes purement financiers, vous allez risquer d'être attaqué sur votre réputation, etc.
05:51 Donc on a une prévention des risques.
05:53 Et une deuxième, c'est évidemment les opportunités.
05:55 Il y a de l'innovation, il y a des nouveaux marchés.
05:57 Donc au-delà du côté "il faut être bon sur la performance extra-financière",
06:02 il y a aussi simplement avoir une vision de prospectif stratégique.
06:06 C'est souvent difficile quand il y a des coûts durs et qu'on doit réduire les coûts.
06:10 Mais si on garde en tête le long terme, oui, c'est de la performance long terme.
06:14 Merci beaucoup Christine Durou. Vous restez avec nous.
06:16 On va poursuivre cette discussion avec deux chefs d'entreprise dans un instant.
06:21 [Musique]
06:27 On poursuit cette discussion toujours en compagnie de Christine Durou,
06:30 vice-présidente du Think Tank Entreprises & Progrès.
06:33 A ses côtés, Luc Weiss, bonjour.
06:35 Bonjour.
06:36 Vous êtes fondateur de The Good Company, une agence de communication responsable.
06:40 Et puis Antoine Campin, bonjour.
06:41 Bonjour.
06:42 Vous êtes directeur général de Manut en France.
06:45 Antoine, je vais commencer par vous.
06:47 Vous venez de parler avec Christine Longmont de ces fameux critères ESG.
06:50 Comment est-ce que vous, vous les intégrez dans votre stratégie d'entreprise ?
06:53 Manut En, nous sommes un distributeur de matériel aux entreprises, aux collectivités, aux artisans.
06:59 Les critères ESG vont matérialiser la stratégie RSE de notre entreprise.
07:03 Manut En a décrit sa mission comme étant entreprendre pour un monde meilleur.
07:07 On va s'appuyer sur trois piliers, des piliers environnementaux,
07:11 des piliers sociaux, des piliers de business aussi.
07:14 Donc on va caractériser ça par des actions qui vont faire que nous allons avoir un impact sur l'environnement.
07:21 Donc nous allons travailler sur des produits éco-responsables.
07:24 Nous allons travailler sur, alors de manière plus personnelle, sur équiper de LED et relamper nos entrepôts.
07:31 Travailler sur des panneaux solaires partout dans les filiales en Europe.
07:34 On va avoir des actions très concrètes sur notre environnement.
07:38 Des actions très concrètes aussi sur la société.
07:40 On va s'adosser à des associations comme Sport dans la Ville, Mouv'J et Mouv'Ismanutan qui vont promouvoir des jeux d'entrepreneurs.
07:50 Donc il y a des actions sur la société et puis business parce qu'on est convaincu que c'est bien la symétrie des attentions
07:56 qui va faire que nous allons aider, collaborer à ce que l'ensemble de notre écosystème, Christine en parlait,
08:02 va s'épanouir et va performer aussi économiquement parlant.
08:07 Luc, vous quand vous avez fondé The Good Company, vous avez décidé que l'entreprise serait responsable de A à Z.
08:13 Est-ce que c'est plus simple d'intégrer tous ces enjeux-là quand on part from scratch ou,
08:18 parce que je sais que vous accompagnez aussi des entreprises, ou d'engager des transformations ?
08:22 Je ne sais pas si c'est de A à Z. Je pense qu'au début on était peut-être de A à F et après de F à Z on apprend en marchant.
08:28 Je pense que ça c'est hyper important. C'est vrai que personne n'est pas refait.
08:31 C'est l'apprentissage. On apprend des choses en marchant.
08:34 Une des raisons pour laquelle on a créé The Good Company c'est aussi pour apprendre.
08:37 On était des communicants qui s'intéressaient au monde autour de nous, l'environnement, la société.
08:42 On a envie de mieux faire. Du coup on s'est mis en marche.
08:46 Est-ce que c'est plus facile ou plus difficile ?
08:48 Au début je me disais que c'était plus difficile pour nous parce que je me disais, contrairement à des grandes entreprises,
08:52 je n'ai pas une équipe RSE qui a fait ça à longueur de journée.
08:56 Donc je vais forcément prendre du retard par rapport à mes concurrents, par rapport à d'autres,
09:00 parce que je n'ai pas le temps nécessaire, le temps personnel nécessaire pour faire ça.
09:05 Et en fait on se rend compte que quand même quand on fait ça à la base,
09:10 même si on n'a jamais eu de Paul RSE, puisque tout le monde est RSE, on va plus vite quand même.
09:15 Parce que toute l'entreprise est engagée dans cette démarche.
09:18 On s'appelle The Good Company donc si les gens viennent chez nous, ce n'est pas complètement un hasard.
09:22 Ils ont déjà une appétence pour ça. Et je me rends compte que oui c'est plus facile.
09:27 Au début je me faisais un peu des complexes en me disant, je suis quand même face à des grandes entreprises
09:33 qui ont des dizaines, voire des centaines de personnes qui ne s'occupent que des sujets RSE.
09:38 Et puis je me suis rendu compte que oui, des grandes entreprises ont des départements RSE,
09:42 mais souvent ils sont peu à la marge. C'est en train de changer, mais c'est quelque chose en plus.
09:46 Alors que si on met le RSE au cœur, c'est vrai que tout le monde est embarqué
09:49 et toutes les décisions de l'entreprise sont basées là-dedans.
09:52 Donc au tout début c'était dur et je me suis dit, franchement non,
09:56 mais avec le temps je me dis que oui c'est plus facile de partir d'une feuille blanche ou verte ou peu importe d'ailleurs.
10:01 Christine, vous observez une différence entre les grandes entreprises et les ETI, PME ?
10:06 Est-ce qu'il y en a pour qui c'est plus simple que d'autres ?
10:09 Alors plusieurs choses. Alors oui il y a des différences.
10:11 Déjà c'est vrai que quand on démarre avec l'Impact ou le CSR au cœur, c'est effectivement plus facile
10:20 parce qu'on n'a pas de transformation à faire. Quand on a un héritage, moi je fais tout le temps,
10:24 à une époque on parlait beaucoup des digitales natifs. Aujourd'hui on est Impact Native ou pas.
10:28 Pour les Impact Native c'est juste plus facile de venir à Impact Driven.
10:32 Pour les autres, typiquement c'est difficile pour les ETI, surtout les PME,
10:38 parce que c'est vrai qu'elles sont très lean, elles n'ont pas d'équipe.
10:41 Il y a d'ailleurs plein d'initiatives qui les aident aujourd'hui. La BPI fait plein d'initiatives, etc.
10:46 Pour les grosses, c'est très variable selon, je vais dire deux choses, leur secteur d'activité.
10:51 Il y en a pour qui naturellement aller vers l'Impact ou le CSR, ça va être immédiatement un facteur de performance ou développement.
11:00 Celle pour qui c'est plus marginal, c'est un peu compliqué, ça va être un peu une question de gouvernance.
11:05 C'est-à-dire qu'est-ce qu'il y a à la tête des gens qui sont convaincus qu'il faut aller vers là ou pas.
11:09 Je pense que c'est peut-être pour elles que c'est le plus compliqué.
11:12 J'ai une ETI à ma gauche, alors je me tourne vers vous Antoine.
11:16 Par quoi est-ce qu'on attaque un chantier comme celui-là ?
11:20 Parce qu'effectivement, quand on n'est pas CSR natif, pour reprendre les termes de Christine,
11:25 il faut bien engager le chantier, mais par quoi on commence ?
11:28 Effectivement, Manutan est une ETI, 2200 personnes partout en Europe.
11:33 Je pense que déjà, ça doit être porté, et c'est le cas chez Manutan, au plus haut niveau de l'entreprise,
11:39 comme étant vraiment la mission que l'entreprise se donne.
11:42 Elle s'équipe aussi de ressources, et notamment d'une directrice de l'ARSE
11:48 directement rattachée au patron de l'entreprise, donc c'est un marqueur.
11:52 Et après, j'ai envie de dire, ce qu'on regarde, c'est comment est-ce qu'on peut contribuer à notre écosystème.
11:58 On regarde rapidement nos clients, nos fournisseurs et nos collaborateurs, et c'est par là qu'on démarre.
12:04 Quand les clients eux-mêmes, qui sont de toute typologie d'entreprise,
12:08 nous sollicitent et ont des niveaux d'exigence sur ces sujets-là qui sont de plus en plus élevés,
12:13 on les accompagne, et ça nous oblige, par exemple,
12:16 nos très grandes entreprises travaillent généralement par des appels d'offres,
12:20 et choisissent leurs fournisseurs par des appels d'offres,
12:23 doivent s'assurer du respect des chartes éthiques, être rassurés sur la gestion de leurs risques,
12:28 et donc dans ces appels d'offres, on constate de plus en plus que les critères en lien avec l'ARSE
12:33 et la stratégie de chacun des fournisseurs qui vont répondre à ces appels d'offres,
12:38 ces critères-là sont de plus en plus importants dans la note finale.
12:42 Preuve en est que nos clients attendent de plus en plus que leurs partenaires inscrivent dans leur stratégie
12:48 quelque chose qui correspond à leurs obligations.
12:50 Il y a une réglementation qui flèche quand même beaucoup une belle trajectoire d'impact sur l'environnement,
12:56 ça se traduit par des appels d'offres.
12:58 Donc ça signifie que si vous voulez avoir le droit de citer, et on l'espère,
13:02 et on se bat pour remporter ces appels d'offres, il faut que vous soyez en mesure d'accompagner ces exigences.
13:07 Je pense que c'est par là qu'on peut commencer, on le fait aussi en accompagnant nos fournisseurs,
13:11 parce que c'est sur l'ensemble de l'écosystème, on partage avec eux les exigences de nos clients,
13:15 donc on les aide aussi, on les accompagne et on se challenge mutuellement,
13:18 et puis il y a évidemment un impact sur nos collaborateurs, vous le disiez tout à l'heure Christine,
13:22 qui participent aussi à la vie de l'entreprise, qui ont besoin de se sentir impliqués,
13:26 d'avoir leurs propres impacts, nos collaborateurs sont aussi des impacts négatifs,
13:31 donc c'est sur ces trois items-là, je pense, par lesquels on doit démarrer,
13:35 et puis en accompagnant notre marché, je pense que c'est le plus important.
13:38 Sur le choix des fournisseurs Luc, c'est quelque chose que vous regardez,
13:41 par exemple aujourd'hui, comment est-ce que vous faites un choix ?
13:44 Il y a certains secteurs que vous les éliminez d'office,
13:47 ou des gens avec qui vous n'allez pas travailler parce qu'ils ne sont pas CSR compatibles ?
13:50 Alors il y a les clients et puis il y a les fournisseurs, il y a les deux.
13:52 Alors nous on a une liste d'exclusion de ces secteurs.
13:54 Pour les clients ?
13:55 Oui, pour les clients, parce que quand on s'appelle The Good Company,
13:58 il me semble important de "walk the talk".
14:00 Donc il y a six secteurs pour lesquels on s'est engagé dès notre démarrage
14:06 de ne pas travailler avec des annonceurs issus de ces secteurs-là.
14:09 Donc c'est les énergies fossiles, c'est la pornographie,
14:12 c'est tout ce qui produit phytosanitaire.
14:15 Donc voilà, ça c'est une liste d'exclusion.
14:17 Alors après chacun fait comme il veut, mais nous notre positionnement est celui-là.
14:20 Et après en réalité, il y a quelques acteurs "for good",
14:25 on va dire qu'ils sont assez évidemment "for good".
14:27 Et encore que parfois quand on gratte un peu, on se rend compte que les choses sont peut-être
14:31 un peu moins belles et parfaites qu'elles peuvent avoir l'air dans les relations de presse.
14:35 C'est l'image qu'on se donne, la vitrine.
14:37 Et puis je pense que les marques et les entreprises, c'est comme les personnes.
14:39 Et d'ailleurs les entreprises sont constituées de personnes
14:42 et souvent il y a beaucoup de nuances.
14:44 Les personnes, c'est parfait, il y a un peu de tout.
14:46 Et là, en fonction du brief qui nous est présenté,
14:49 s'il nous semble sincère, s'il s'inscrit dans une trajectoire de mieux,
14:54 de progression, même si tout n'est pas parfait.
14:56 Si on sent qu'il y a une envie de l'annonceur, du client,
15:00 de faire un petit bout de chemin avec nous dans la bonne direction,
15:03 on va plutôt accepter de travailler avec ce client-là.
15:07 Et puis parfois on n'est pas d'accord entre nous, si ça arrive,
15:10 parce qu'aujourd'hui on est une trentaine,
15:12 donc j'essaie aussi de faire rentrer la démocratie dans l'entreprise.
15:15 On est une coopérative, donc tout le monde est actionnaire de Good Company.
15:19 Et donc parfois il se pose des questions, on a des clients du secteur,
15:23 par exemple des mobilités, l'automobile, la grande distribution,
15:27 où ce n'est pas noir ou blanc, parce que les gens ont besoin de la grande distribution.
15:30 Aujourd'hui ils ont besoin des voitures, ils ont besoin d'une solution de mobilité.
15:34 Donc c'est facile de jeter l'anathème sur ces gens-là,
15:36 mais en même temps, en général, on les utilise.
15:38 Donc on est parfois un peu schizophrène.
15:41 Et donc parfois on a des débats et parfois on les met au vote,
15:44 si on a envie de travailler avec ce client ou pas.
15:47 En revanche, je ne divulgue jamais le nom d'un client,
15:51 parce que je trouve que ce n'est pas élégant, et puis chacun fait ce qu'il souhaite.
15:54 Mais en revanche, oui, on dit non pas mal à des annonceurs qui nous sollicitent.
15:59 – Je me posais la question de la mesure, Christine.
16:02 J'ai lisé, il y a beaucoup de chiffres,
16:04 sur notamment la mesure de l'impact carbone ou de l'empreinte carbone.
16:08 Il y a 72% des dirigeants qui affirment avoir réduit leurs émissions,
16:13 mais en même temps, il n'y en a que 35% qui ont évalué leur empreinte carbone.
16:19 Alors à un moment, il faut bien qu'on s'appuie sur de la data quand même.
16:22 Cette data, aujourd'hui, elle doit être au service des objectifs RSE ?
16:26 – Oui, pour le coup, il va y avoir là, aujourd'hui, c'est vraiment en train d'être mis en place.
16:29 Il y a une question de… il y a les fameux trois scopes,
16:32 il y a ce que je mentionnais justement, que ce soit l'ISSB.
16:37 Aujourd'hui, les financiers commencent à prendre ça, commencent à mesurer.
16:40 C'est en cours, il y a un décalage.
16:43 Moi, je suis quelqu'un de fondamentalement optimiste, on est encore en chemin.
16:48 Donc je pense que les activités… là, c'est vraiment… on est très vite à soupçonner.
16:53 En fait, pour moi, le soupçon sur l'intention est un problème.
16:56 Je pense que, fondamentalement, les entreprises ne sont pas, ou plus, vraiment cyniques.
17:01 Les cyniques, aujourd'hui, sont montrés du doigt.
17:03 Quand vous regardez… je crois qu'il y a deux semaines,
17:06 un économiste qui est quand même… disait même, aujourd'hui, en fait,
17:10 s'il voulait être non-CSR-friendly en termes de fonds, y compris aux États-Unis,
17:15 mais vous vous mettez… en fait, vous allez être plombé, parce que la société va dans ce sens-là.
17:19 Donc je pense, aujourd'hui, par rapport à ça, il y a de la mesure, c'est encore en chemin,
17:23 il y a des décalages entre les déclarations et l'action,
17:27 mais on est sur un bon chemin, parce que, de toute façon, la société va là-dessus,
17:31 en tout cas dans les sociétés occidentales.
17:34 – En tout cas. – Oui.
17:35 – Antoine, vous mesurez vos émissions carbone ?
17:37 – Alors, j'en rejoins complètement, Christine, la mesure va arriver, va se standardiser,
17:42 et j'ai envie de dire, c'est presque… sans avoir la mesure,
17:45 c'est pas pour ça qu'on ne peut pas agir.
17:47 Donc, il y a des actions qui sont déjà menées, et puis, au fur et à mesure,
17:51 on voit, notamment, dans les trois scopes d'émissions d'empreintes carbone,
17:55 dont parlait Christine, il y a ce fameux scope 3,
17:58 qui représente quand même 80% de l'ensemble, donc ce n'est pas anodin,
18:01 et qui correspond aux émissions indirectes.
18:03 Et il se trouve que Manu Tan, en tant que distributeur de matériel aux entreprises,
18:07 nous rentrons typiquement dans les 80% d'émissions de carbone de nos clients entreprises.
18:13 Donc, il y a tout intérêt à améliorer sa copie,
18:16 si on veut, effectivement, pouvoir présenter une déclaration extra-financière,
18:19 qui va s'améliorer, puisque l'idée n'est pas tant d'avoir la mesure,
18:22 c'est une première étape, mais surtout d'aller l'améliorer par des actions.
18:26 Donc, ce que l'on propose aujourd'hui à nos clients,
18:28 c'est notamment au travers de deux choses dont je vais parler aujourd'hui,
18:32 c'est la première des produits éco-responsables.
18:35 Ce que nous souhaitons, c'est proposer à nos clients des produits
18:38 dont ils vont savoir qu'ils ont un impact positif sur leur empreinte carbone
18:42 et leur environnement, ce sont les produits qu'ils vont acheter.
18:45 Donc, c'est traduit par un petit logo que vous avez sur le site,
18:48 avec une main verte et une petite feuille,
18:50 et ces produits-là sont soit des produits qui sont éco-labilisés,
18:53 soit des produits qui comportent au moins 25% de matières recyclées,
18:56 soit des produits de seconde main.
18:58 Donc, au travers de ces produits-là, en choisissant ces produits-là,
19:01 vous savez que vous contribuez positivement à votre empreinte environnementale.
19:07 - Ce qu'on appelle les achats responsables.
19:09 - Ça fait partie d'achats responsables, quand on se dirige vers des achats
19:12 qui vont favoriser l'environnement.
19:15 Et puis, la deuxième chose dont j'ai envie de vous parler,
19:17 c'est l'économie circulaire, qui est un petit peu en contraction
19:21 avec l'économie linéaire que tout le monde connaissait.
19:24 Je fais une extraction de matières premières, j'industrialise un produit,
19:27 je le transporte et je l'utilise, et puis une fois qu'il est utilisé,
19:30 je le jette, au mieux je le recycle.
19:32 L'économie circulaire va chercher d'abord à rendre des produits éco-conçus.
19:36 Éco-conçus pourquoi ? Parce qu'ils vont pouvoir être mieux gérés
19:39 dans leur seconde vie et vont pouvoir être réutilisés, recyclés, revendus.
19:44 Donc, ce que l'on propose à nos clients aujourd'hui,
19:46 puisque nous l'avons appliqué à nous-mêmes, c'est de collecter du matériel,
19:49 notamment du matériel informatique.
19:51 C'est un service que l'on propose à nos clients.
19:53 130 tonnes de matériel informatique collectées par Manuton en 2022 l'année dernière,
19:57 c'est colossal, et 11 000 tonnes de CO2 sauvées par cette collecte.
20:02 Et ces produits collectés sont, encore une fois, soit réutilisés, revendus,
20:06 soit recyclés, soit donnés potentiellement.
20:09 Donc, il y a encore une fois un cercle très vertueux qui compte,
20:12 parce qu'à la fin on vous remet une certification sur la tonne de CO2
20:17 que vous aurez sauvée.
20:18 Ça compte pour les entreprises, ça compte pour l'écosystème.
20:21 Je pense que c'est extrêmement vertueux d'aller sur ce type de produit-là.
20:25 C'est effectivement ce qu'on appelle les achats responsables.
20:27 Sur les achats responsables, vous estimez que c'est un levier aujourd'hui, Luc ?
20:31 Complètement, je pense que tout est un levier, et tout doit être un levier.
20:35 Aujourd'hui, on achète de manière responsable tout ce qui est papeterie, par exemple.
20:39 On conçoit de manière responsable aussi.
20:41 Il y a quelque chose que nous aussi, dans le métier qui est la communication,
20:45 c'est le scope 3 qui pose question.
20:47 D'ailleurs, nous on fait notre bilan carbone tous les ans.
20:51 99% c'est le scope 3.
20:53 C'est surtout les productions,
20:55 notamment les productions audiovisuelles qu'on fait pour nos clients.
20:57 Ce sont les grandes productions audiovisuelles.
20:59 Un de nos engagements en termes d'achat,
21:01 c'est d'acheter de la production qu'en Europe et qu'accessible par train.
21:05 Donc, historiquement, l'industrie publicitaire délocalisait les tournages en Afrique du Sud,
21:11 en Argentine, en Australie, parce qu'il y avait beaucoup de soleil déjà.
21:16 On est garanti d'avoir du soleil, contrairement à la pluie qu'il y a aujourd'hui.
21:19 J'ai vu le parapluie d'Antoine.
21:21 Le soleil, mais aussi pour avoir une main d'oeuvre pas chère.
21:24 Nous, on s'est engagé à faire des choses vraiment dans les pays limitrophes de la France.
21:29 J'apprends.
21:31 La première grande production qu'on a faite, c'était pour CNP Assurance.
21:34 Au début, la boîte de production souhaitait le faire en Estonie,
21:38 parce qu'il avait le réflexe de proposer le meilleur rapport qualité-prix,
21:41 et rapport aussi prix-travail.
21:44 C'est-à-dire que les gens en Estonie peuvent travailler des journées plus longues qu'en France ou en Belgique, par exemple.
21:48 Je me suis battu pour que le producteur, qui nous a suivi,
21:52 fasse ce film publicitaire pour CNP Assurance au même prix qu'en Belgique.
21:57 On a réduit par 4 le bilan carbone.
22:00 Plutôt qu'un tournage à 24 tonnes, c'est un tournage à 6 tonnes.
22:04 Ça m'a permis de me rendre un peu néophyte.
22:08 Je pense que dans ce métier, il faut avoir beaucoup d'humilité.
22:11 On apprend en marchant.
22:13 J'ai compris que 24 tonnes, c'est un tournage en Estonie.
22:16 Mais si je fais en Belgique ou en France, c'est 6 tonnes, donc c'est 4 fois moins.
22:20 Donc déjà, j'ai diminué mon impact par 4.
22:22 Si je fais ça systématiquement, ça peut avoir un impact.
22:25 C'est mon colibri à moi.
22:27 Mais c'est important.
22:29 Je trouve qu'il y a un truc hyper important, et vous le disiez les uns les autres,
22:33 c'est que là, par exemple, je baigne un peu dedans depuis quelques années maintenant,
22:37 je suis président de Good Company,
22:39 mais quand on m'invite, c'est très gentiment, à ESG,
22:42 je me dis qu'un des problèmes qu'on a tous, c'est aussi de sortir,
22:46 vous posiez la question tout à l'heure Aurélie, de comment commencer.
22:49 Je pense qu'un des trucs, c'est de sortir un peu de la novlangue,
22:52 aussi de la RSE, de l'ESG, de l'ISR.
22:55 En plus, ISR, ISF, il n'y a quand pas.
22:57 RSE, RSA, il n'y a quand pas.
22:59 Tout ça, ce n'est pas des vocabulaires qui donnent très envie.
23:02 Je pense qu'il faut aussi dire aux entreprises, aux entrepreneurs,
23:05 que c'est simple, que finalement, mesurer sa performance extra-financière,
23:09 oui, on peut le faire à l'Emmanuel Faber, CAC 40,
23:12 mais aussi, on peut le faire à son modeste niveau.
23:15 On peut se dire que, pour moi, l'entreprise responsable,
23:18 c'est une entreprise qui se pose la question de c'est quoi la réussite.
23:21 Et si la réussite, ce n'est qu'une réussite financière,
23:24 vous n'êtes pas une entreprise responsable.
23:26 Si vous dites, la réussite d'une entreprise, c'est bien sûr l'argent, l'économique,
23:31 mais aussi, c'est les gens avec qui je travaille,
23:33 en interne, mes prestataires, mes clients,
23:35 et c'est aussi l'environnement, mon environnement de travail,
23:37 mon environnement plus large, alors vous êtes une entreprise responsable.
23:40 Et finalement, les mesures ESG, c'est juste des critères pour mesurer,
23:46 finalement, une performance qui n'est pas une performance purement économique.
23:49 Donc, ça peut être des choses très simples.
23:51 Aujourd'hui, un bilan carbone, on en parlait, ça coûte quelques milliers d'euros.
23:55 Il y a des prestataires très reconnus qui ont pignon sur rue.
23:58 Nous, ça nous coûte 2000 euros par an pour mesurer notre bilan carbone.
24:02 C'est un exemple écologique, un exemple social.
24:05 Comme j'ai une entreprise qui marche plutôt bien,
24:07 on me demande, la première question qu'on me pose toujours, c'est,
24:09 ah, ça marche bien, vous êtes combien ?
24:11 C'est gentil qu'on me pose cette question, vous êtes combien ?
24:13 Mais c'est quantitatif, j'aimerais bien qu'on me pose la question,
24:15 est-ce que les gens sont heureux chez toi ?
24:17 Est-ce qu'ils trouvent du sens dans leur travail ?
24:19 Est-ce qu'ils sont bien rémunérés ?
24:20 Et pour ça, c'est assez facile à mesurer aussi,
24:22 sans faire des choses très compliquées.
24:24 On peut faire un sondage, on peut faire un sondage Best Place to Work
24:26 pour comprendre si les gens sont heureux dans leur travail.
24:28 Ça, c'est un critère extra-financier, c'est notre mesure.
24:31 Si je sais que 98% de mes équipes sont heureux au travail,
24:35 c'est une mesure extra-financière qui est très simple
24:38 et que tous les PME, tous les banques de ces pays, peuvent mettre en place.
24:42 Et donc, je pense qu'il faut qu'on arrive aussi à vulgariser tout ça
24:45 pour que les salariés, les entrepreneurs, les chefs d'entreprise,
24:49 les patrons, les patrons, se disent, ah, bah oui, c'est pas si compliqué que ça,
24:52 c'est pas qu'un débat d'initié.
24:54 Et on met beaucoup d'acronymes, c'est très compliqué,
24:56 mais en réalité, une fois que vous avez compris que oui,
24:59 en plus d'avoir la performance du PNL, il peut y avoir une performance
25:02 qui est, je mesure mon bilan carbone et j'essaye de le réduire,
25:05 et ça me coûte 2000 euros par an.
25:07 C'est pas la fin du monde.
25:09 - C'est pas si compliqué que ça, Antoine ?
25:10 - Oui, c'est pas si compliqué.
25:11 - En tout cas, ce qui n'est pas compliqué,
25:13 c'est de porter le sujet et d'en avoir les intentions.
25:16 Ça, c'est une première chose.
25:17 Quand Manutan dit, objectif 2050 net zéro,
25:20 quand on dit, on s'engage en signant proactivement,
25:24 FRED21 pour réduire de 7% l'empreinte carbone liée à ces transports,
25:28 encore une fois, en tant que distributeur,
25:30 on utilise aussi beaucoup de supply chain,
25:32 ça, ce sont des intentions.
25:34 Ce qui est très important, c'est que vos intentions,
25:36 et en toute transparence, soient suivies d'action,
25:38 sinon, écoutez, vous faites beaucoup de déclarations,
25:41 mais qui ne sont pas suivies par des faits.
25:42 Donc, bien évidemment, on doit mettre l'ensemble de la société,
25:45 notre société et nos collaborateurs,
25:47 à disposition de ces critères-là, qui nous semblent être importants
25:51 parce qu'on les porte et parce que ce sont les convictions
25:53 de l'entreprise.
25:54 Et ce qui est important aussi, et ce n'est pas compliqué,
25:57 à partir du moment où on a vraiment la volonté,
25:59 on doit s'enturer des bons partenaires.
26:01 Nous expliquons à nos fournisseurs, là où nous allons,
26:03 nos intentions, nos objectifs,
26:05 nous expliquons à nos clients ce que nous faisons
26:07 et nous faisons en sorte que ce triptyque,
26:09 collaborateur de l'entreprise Manutan,
26:11 à qui on propose une enquête Great Place to Work
26:14 tous les ans pour s'assurer de leur épanouissement,
26:16 nos fournisseurs que l'on interroge régulièrement
26:18 pour savoir s'ils, eux, également, sont satisfaits
26:20 de la relation que nous avons avec eux,
26:22 et nos clients pour savoir si la qualité de la prestation
26:25 que l'on délivre correspond à leurs attentes.
26:27 On fait en sorte de rassembler ces trois piliers d'acteurs
26:31 pour faire en sorte que nos objectifs et nos intentions
26:34 soient atteintes.
26:35 Donc non, ce n'est pas compliqué.
26:37 À partir du moment où c'est porté, à partir du moment
26:39 où il y a un engagement, on sait que nous devons
26:41 tous aller dans cette direction.
26:43 - La difficulté, je pense, est plus dans la volonté
26:46 que dans la technicité.
26:48 "Where there's a will, there's a way."
26:50 Et je pense qu'un truc qu'on doit faire tous,
26:52 c'est de vulgariser un peu ça pour que tous les patrons
26:55 et les patrons d'entreprises...
26:57 Moi, il y a un truc qui m'a frappé,
26:59 et j'étais très déprimé quand j'ai lu ça.
27:01 Il y avait une étude, je crois, qui est faite
27:03 par l'Observatoire des entreprises à mission,
27:05 l'année dernière, qui montrait que la mine...
27:07 Enfin, une très petite partie des entrepreneurs
27:09 et entrepreneurs en France comprenaient...
27:11 savaient ce que c'était le mot RSE.
27:13 Encore moins la loi PACTE.
27:15 20%, 10%, enfin...
27:17 Et sur le coup, ça m'a déprimé.
27:19 Et après, je me suis dit, non, en fait,
27:21 c'est pas grave, c'est pas important
27:23 qu'ils connaissent la loi PACTE
27:25 ou qu'ils savent ce que veut dire RSE techniquement.
27:27 Ce qui est important, c'est qu'ils se disent
27:29 humainement, mon entreprise, elle sert à autre chose
27:31 qu'à juste faire de l'argent.
27:33 Oui, je veux faire de l'argent,
27:35 mais je veux aussi mesurer et faire en sorte
27:37 que les gens avec qui je travaille,
27:39 mes collaborateurs, mes partenaires, mes clients,
27:41 et aussi l'environnement soient bien traités aussi,
27:43 et que je conjugue ces deux formes de performance-là.
27:45 Et ça, je pense que ça peut parler à tout le monde.
27:47 Je pense que la plupart des entrepreneurs en France,
27:49 quand ils se réveillent le matin, ou les salariés,
27:51 ne se disent pas, je vais aller au boulot
27:53 juste pour faire du pognon.
27:55 Ils se disent, je vais faire du pognon,
27:57 mais je veux aussi trouver un sens,
27:59 être bien avec les gens avec qui je bosse,
28:01 faire un peu gaffe à mes déchets, et voilà.
28:03 Et c'est ça qu'il faut qu'on arrive, je pense, à faire.
28:05 - Je crois que ça s'inscrit complètement
28:07 dans la recherche de sens aussi,
28:09 qui aujourd'hui touche l'ensemble des collaborateurs, Christine.
28:11 - Oui, absolument. Moi, j'écoutais Luc
28:13 parler de la question de la réussite
28:15 et Antoine parler de ce qu'il fait chez Manutan.
28:17 J'étais en train de penser,
28:19 quand une fois, entreprise et progrès,
28:21 il y a la question du progrès.
28:23 Le progrès, c'est quoi ?
28:25 Le progrès, c'est pas toujours produire plus,
28:27 gagner plus, la question c'est, une entreprise,
28:29 c'est un objet social, ce sont des gens qui se mettent ensemble
28:31 pour faire progresser l'humanité.
28:33 Donc, en fait, il faut peut-être revenir à ça, tout simplement.
28:35 Et donc, ce qu'on veut faire, par toutes ces normes,
28:37 qui, je suis d'accord, il faudrait simplifier un petit peu,
28:39 c'est juste que l'entreprise,
28:41 les gens qui se mettent ensemble pour entreprendre,
28:43 ils s'inscrivent dans une démarche de progrès,
28:45 qui est évidemment en construction.
28:47 Merci beaucoup à tous les trois pour vos éclairages.
28:49 Christine Durou, vice-présidente du Think Tank Entreprises & Progrès
28:51 et senior partner au sein du cabinet Ziarcan.
28:53 Luc Weiss, fondateur de The Good Company
28:55 et Antoine Compin, directeur général de Manutan France.
28:57 On se retrouve bien sûr le mois prochain
28:59 pour un nouveau numéro de Smart at Work.
29:01 Smart at Work vous a été présenté en partenariat avec Manutan.
29:03 Smart at Work vous a été présenté en partenariat avec Manutan.
29:05 Smart at Work vous a été présenté en partenariat avec Manutan.
29:07 a été présenté en partenariat avec Manutan.
29:09 Bismarck.

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