SMART TECH - L'interview : Julie-Sarah Marguet (Chainote)

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Lundi 15 mai 2023, SMART TECH reçoit Julie-Sarah Marguet (Cofondatrice et CEO, Chainote)

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Transcript
00:00 *Musique*
00:06 Le grand débat aujourd'hui dans Smartech tournera autour de cette taxe sur le streaming musical,
00:12 le retour j'allais dire de la taxe sur le streaming pour financer la filière musicale et en particulier le Conseil National de la Musique.
00:20 On va en parler avec Bruno Bouteleu, le directeur général de l'ADAMI. Bonjour Bruno.
00:24 Bonjour.
00:25 Et Rémi Bouton, responsable stratégiste chez WISEband. Bonjour également.
00:28 Bonjour.
00:30 Bienvenue à tous les deux en plateau. Avant d'attaquer notre sujet de débat, je propose qu'on écoute et qu'on rejoigne à distance
00:36 Julie Sarah Marguet qui est cofondatrice et patronne de Chen Note. Bonjour à vous.
00:43 Votre solution, donc, elle va nous aider à priori à résoudre nos litiges beaucoup plus facilement puisque vous proposez une solution
00:50 qui permet de réaliser des constats sur Internet, c'est-à-dire en fait de capturer des preuves numériques, ça peut être sur des pages web,
00:58 ça peut être sur des vidéos, sur les réseaux sociaux. En quoi est-ce différent de ce que je réalise moi-même toute seule comme une grande,
01:05 comme j'ai besoin de produire une preuve, c'est-à-dire de réaliser une capture d'écran, télécharger une vidéo.
01:10 Qu'est-ce qu'apporte votre technologie de spécifique, Julie Sarah ?
01:14 Bonjour. Alors, la technologie de Chen Note est très spécifique puisque c'est le seul logiciel à permettre de faire des captures normées,
01:24 opposables en justice. Alors, à la fois des captures de pages web, mais aussi de parcours utilisateurs et ces parcours utilisateurs
01:33 peuvent comprendre le visionnage de vidéos et de sons durant ce parcours utilisateur.
01:39 Donnez-nous un exemple de l'utilisation de la technologie. Dans quel cas est-ce pertinent ?
01:47 Alors, vous voulez constater un direct par exemple ou un live Facebook, vous pouvez à travers un navigateur de constatation,
01:56 vous loguer sur votre Facebook et visionner une vidéo tout en écoutant le son et toute votre session de constatation sera enregistrée
02:05 et ce, de manière infalsifiable, puisque l'on prend une empreinte de la vidéo de votre session de constatation ainsi que des captures écran
02:13 que vous aurez fait grâce au bouton prévu à cet effet durant votre session de constatation.
02:18 Donc, vous captez l'image, les contenus textes, le son, ça fonctionne avec tout type de contenu numérique ? Je pense par exemple au podcast.
02:27 Oui, ça fonctionne avec tout type de contenu numérique puisque nous avons développé un navigateur de constatation sur lequel vous accédez
02:36 quand vous êtes sur la plateforme Chainote. Et ce navigateur de constatation, à chaque fois qu'il est lancé, nous procédons aux prérequis
02:44 de la norme Z67147, AFNOR, qui détermine les prérequis nécessaires à l'auxibilité d'un constat Internet en justice.
02:53 Donc, c'est les prérequis techniques qui garantissent l'infalsifiabilité du constat.
02:58 Et technologiquement, comment est-ce que vous garantissez justement que la preuve est infalsifiable ?
03:03 Eh bien, il y a à la fois ces prérequis techniques qui montrent qu'il n'y a pas d'altération faite au constat de façon soit humaine ou soit numérique
03:14 et nous prenons l'empreinte des fichiers qui sont extraits de ce constat, donc que ce soit la vidéo qui comprend du son de la session de constatation
03:23 et à la fois les captures, nous en prenons aussi des empreintes qui sont intégrées à l'intérieur du constat que vous recevez à la fin.
03:30 Vous recevez la vidéo de votre session de constatation avec le son éventuellement si vous avez visionné du son, ainsi que les captures au sein d'un PDF imprimable
03:37 et des annexes auditables.
03:39 Ce processus que vous dites des prérequis techniques, moi j'aimerais bien essayer de comprendre quand même comment ça fonctionne.
03:47 Parce qu'à la fin, je me retrouve avec un PDF, un PDF, tout le monde peut trafiquer un PDF.
03:52 Donc, comment est-ce que vous garantissez que du début du constat jusqu'à la fin de la fourniture de la preuve, il n'y a pas eu d'intervention ?
04:00 Dans le PDF, qui est finalement une vision assez jolie de ce que l'on peut ressortir de façon auditable, informatiquement, juridiquement,
04:11 vous avez l'ensemble des prérequis techniques, que ce soit l'effacement des caches, des cookies, de tout virus, de toute interception.
04:19 Vous avez les logs réseau, il y a tout le détail des logs réseau pour voir qu'il n'y a pas eu d'altération du constat pendant la session de constatation.
04:27 Et à la fin, vous avez tout ça dans un joli PDF qui soit joliment visionnable, mais vous avez aussi toutes les annexes à côté informatiques
04:37 qui prouvent qu'il n'y a pas eu d'altération lors du constat.
04:40 Donc, le PDF, c'est finalement la forme jolie de certaines annexes auditables que l'on fournit avec tout l'ensemble du constat.
04:49 D'accord, vous n'avez pas prononcé le mot blockchain encore, pourtant dans votre nom d'entreprise, Chainnote, on pourrait penser que vous utilisez la blockchain.
04:59 Je me trompe ?
05:00 Vous ne me trompez pas exactement, on utilise la technologie blockchain qui justement nous sert à horodater les éléments.
05:08 Donc, on a un double horodatage, à la fois un horodatage EIDAS, qui est une réglementation européenne sur le horodatage des preuves,
05:15 et un horodatage blockchain, enfin un double horodatage pour nous assurer un maximum de la fiabilité de notre constat.
05:22 Alors, dans les utilisations que vous présentez en exemple, vous parlez typiquement des faits de concurrence déloyale, de comportement illicite,
05:33 conformité ou non au règlement sur la protection des données personnelles.
05:37 Vous évoquez aussi le droit à la propriété intellectuelle.
05:40 On a en plateau des représentants de la filière musicale et des auteurs, des artistes qui ont besoin de fournir des preuves aussi d'authenticité des œuvres,
05:49 de vérifier si ces œuvres n'ont pas été falsifiées. Est-ce que ça fait partie de vos clients potentiels ?
05:55 Oui, exactement. Chainnote peut servir à tous ces usages.
06:00 Quand on parle de concurrence déloyale, c'est la copie de sites internet, le parasitisme, ou des éléments de concurrence déloyale avec des offres concurrentes
06:09 qui peuvent être déloyales, des offres promotionnelles par exemple, qui peuvent être constatées grâce à notre solution.
06:15 On a aussi la possibilité de constater du contenu sur les réseaux sociaux ou sur d'autres types de plateformes.
06:22 Donc là, c'est avant tout souvent des comportements illicites dont nos clients font face, du dénigrement, de la diffamation ou des vidéos avec des comportements illicites et dangereux.
06:33 Et puis, il y a toute la partie propriété intellectuelle puisqu'on a aussi des artistes qui font appel à nous pour prouver l'usage de leurs œuvres de façon frauduleuse,
06:43 c'est-à-dire qui souvent n'ont pas fait l'objet de ventes de licences d'utilisation.
06:47 Comment fonctionne la DAMI sur ce sujet de la protection des œuvres ? Vous avez recours à des outils spécifiques ?
06:54 Oui, nous avons recours à des outils spécifiques, notamment pour identifier la diffusion des œuvres musicales ou audiovisuelles.
07:02 En matière de musique notamment, aujourd'hui, il faut que nous luttions contre les fake streams.
07:08 Il faut lutter aussi contre un autre phénomène dont on parle assez peu.
07:12 C'est tous ces sites, toutes ces applications qui diffusent de la musique et qui ont la bonne idée d'accélérer légèrement le rythme de la musique,
07:22 ce qui fait que les logiciels, les applications de reconnaissance des titres que nous avons à notre disposition ne les identifient plus.
07:31 Et par voie de conséquence, ça échappe à la chaîne des droits.
07:35 Donc moi, je suis très intéressé par ce que cette société que vous nous présentez aujourd'hui pourrait nous proposer.
07:41 C'est des constats en direct.
07:43 Oui, absolument. Et c'est un enjeu permanent, outre les enjeux aussi autour de l'intelligence artificielle qui commence à questionner aussi énormément,
07:52 la question de la propriété intellectuelle. Il y a des sujets aujourd'hui sur lesquels il faut qu'on travaille d'urgence.
07:58 C'est notre quotidien de toute façon de lutter contre toutes ces tentatives de contournement qui existent depuis que le droit d'auteur existe.
08:06 Alors après, il ne faut pas qu'il y ait de barrières techniques à l'entrée si les artistes doivent s'emparer de ce type d'outils.
08:12 Julie, Sarah, c'est simple à utiliser ?
08:15 Oui, c'est tout à fait simple à utiliser. Alors on peut soit utiliser la plateforme Chainote de façon manuelle et procéder soi-même à son constat,
08:22 soit aussi la grande innovation que l'on a mise en place, c'est le fait de pouvoir automatiser de la constatation sur des milliers de sites Internet.
08:30 Notre premier proof of concept, on va dire, on l'a fait nous-mêmes avec une autre plateforme que l'on a conçue,
08:36 justement pour les auteurs dans le domaine de l'image qui s'appelle Pictia,
08:40 puisque l'on repère les utilisations frauduleuses des images sur Internet et on procède à de la constatation automatisée,
08:47 énormée sur des milliers de sites Internet de l'usage de ces images.
08:51 Une des difficultés finalement, notamment dans votre domaine, c'est les preuves qui disparaissent très vite.
08:58 C'est-à-dire qu'il y a une diffusion, un stream qui a lieu à un moment, un instant T, et puis après plus rien.
09:05 Chez nous on vérifie en amont, parce que nous on distribue beaucoup des artistes, des titres, donc on écoute tout.
09:10 Quand il y a énormément de titres, on écoute une sélection, un certain nombre.
09:14 Si ça semble douteux, on ne distribue pas, sinon on distribue et parfois on peut se tromper.
09:20 Une fois que c'est diffusé sur Spotify ou Amazon, un producteur, un éditeur, un artiste nous dit qu'il y a un problème de droit,
09:28 auquel cas on bloque le titre, on discute, on voit.
09:32 Si l'artiste original avait raison, on supprime le titre.
09:35 Si l'artiste original avait tort, on laisse le titre.
09:38 Donc vous avez besoin aussi de ce type d'outil pour des constats ?
09:42 Non, parce que nous on est en amont de la diffusion.
09:48 Un titre à nous ne peut pas être diffusé s'il n'est pas passé d'abord par nous.
09:53 Donc cet outil précisément, on n'en a pas besoin.
09:56 Sur la conformité peut-être de l'usage ?
10:00 Oui.
10:01 Donc vous dites que là vous avez réalisé un concept, vous l'avez mis à l'épreuve votre technologie.
10:10 Le lancement commercial a eu lieu assez récemment.
10:14 Aujourd'hui, quels sont vos premiers clients ?
10:18 Nos premiers clients de la technologie Chainote sont les auteurs d'images avec Pictia
10:26 et le fait de pouvoir constater des milliers de résultats de surveillance d'images de façon automatisée.
10:32 Et puis de Chainote, directement la plateforme, c'est avant tout des avocats dans des spécialités justement de concurrence,
10:40 de propriété intellectuelle et d'affaires principalement.
10:43 Et les directions juridiques, puisque nous avons une première direction juridique qui nous a fait confiance depuis un peu plus d'un an,
10:50 puisque la technologie était à l'épreuve avec eux.
10:53 C'est la direction juridique du groupe Orange qui utilise de façon très régulière la solution de Chainote au sein de leurs équipes.
11:01 En plus c'est un vrai partenaire Orange parce que je sais que vous serez chez eux, sur leur stand à Vivatech à Paris en juin.
11:07 Merci beaucoup Julie Sarah Marguet, vous êtes la cofondatrice, je le rappelle, et la présidente de Chainote.
11:13 C'est l'heure de notre talk, on va parler là aussi des artistes, mais non pas de la protection de leurs œuvres,
11:17 mais du financement de la filière à travers, oui ou non, une taxe.

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