Lundi 15 juillet 2024, SMART TECH reçoit Margarita Zlatkova (Head of Data & Programmatic EMEA, Weborama) , Julien Pillot (Consultant, Enseignant-chercheur en économie, Inseec - Groupe Omnes Education) et Gérard Haas (avocat et Coprésident de l'association "Les Jurisnautes")
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour à tous, c'est le jour du grand débrief de l'actu dans Smartech aujourd'hui, et pour cela, j'ai convié trois imminentes personnes, un avocat, Maître As, bonjour, une experte en pub digital, Margarita Zlatkova, je vais essayer de bien le dire au moins une fois dans la journée, et l'économiste Julien Pillaud.
00:28Bonjour à tout le monde, aujourd'hui on va parler de Moshi, ce modèle de langage audio assez spectaculaire sorti des laboratoires de Q-tie, open source, on va voir tout ce que ça engage, tout ce que ça change, et comment ça positionne la France, l'Europe sur ce marché des IA génératives.
00:45On va aussi s'intéresser aux nouveautés du côté de Samsung, et puis avec une grève en tâche de fond, et puis ces règlements européens qui commencent à s'appliquer dans le domaine du numérique, ça nous intéresse évidemment, et enfin ce qui a changé dans la pub digitale, parce qu'évidemment on a une experte, on en profite, on a plein de questions à vous poser.
01:02Allez, c'est parti pour le débrief.
01:04Mes débatteurs aujourd'hui dans le débrief s'appellent Margarita Zlakova, bonjour, vous êtes une experte en publicité en ligne responsable data chez Weborama, bienvenue dans ce débrief de Smartex, c'est votre premier, et nous c'est notre dernier de cette saison.
01:26Avec nous également l'économiste Julien Pillot, consultant enseignant-chercheur à l'INSEC, Julien bienvenue à nouveau, et l'avocat Maître As, Gérard As, qui est également co-président de l'association Les Jurysnotes, qu'on salue en même temps.
01:41Alors on va commencer avec cette actualité dans le domaine de l'intelligence artificielle, les IA génératives, tout le monde y va de ces démonstrations, OpenAI a montré quelque chose d'assez spectaculaire, mais enfin on n'a pas bien vu exactement ce qui était réaliste, ce qui relevait de la pure démonstration, en revanche quelque chose de très concret a été dévoilé à Paris, c'était il n'y a pas très longtemps, c'est une IA générative dans le domaine de l'audio, elle s'appelle Moshi, on était sur place et on vous propose de regarder une démo justement.
02:11Comment ça va Capitaine ?
02:13C'est juste un autre jour de C-Mate, on est en route pour notre nouvelle trésorerie.
02:17Je vous demande de la physique de la quantité, êtes-vous au courant de ça ?
02:20Oui, la physique de la quantité est l'étude des particules les plus fondamentales et des forces qui forment l'univers.
02:27Et comment c'est réel pour un pirate ?
02:29C'est très réel, la physique de la quantité nous aide à comprendre les mystères du microcosme, ce qui peut mener à de nouvelles inventions et découvertes.
02:37Alors même en tant que pirate vous êtes intéressé en science ?
02:39Oui, je suis. Il y a tellement de choses que nous ne connaissons pas encore sur l'univers. J'ai hâte d'en découvrir plus.
02:46C'est incroyable, merci beaucoup Moshi et bonne aventure sur votre bateau.
02:53Au revoir.
03:10En revanche, ce qui est tout à fait spectaculaire, c'est cette capacité qu'a cette IA générative audio de réfléchir.
03:19En tout cas, d'analyser ce qu'on lui dit en même temps qu'elle commence à préparer sa réponse.
03:24C'est-à-dire qu'il n'y a pas du tout de temps d'arrêt. On l'a même trouvé d'ailleurs un peu rapide à chaque fois dans ses manières de réagir.
03:30En tout cas, elle n'attend pas d'avoir vérifié si on a bien tout demandé, si notre requête est tout à fait complète.
03:36Elle est hyper réactive. Donc, il y a un traitement qui se fait en simultané. C'est la plus rapide aujourd'hui sur le marché de ce qu'on sait.
03:43Et puis, c'est français. Le code va être ouvert, mis à disposition de tous. Donc, c'est open source.
03:49C'est un autre modèle d'IA générative qui arrive comme ça par la voie d'un laboratoire français,
03:55par la voie peut-être d'une promesse de gagner des parts de marché en Europe sur ce marché qui semble aujourd'hui très porteur.
04:05Quel est votre regard là-dessus, Maître Hache ?
04:09Oui. D'abord, c'est très intéressant. C'est une société française qui fait un développement, qui le fait en six mois.
04:17Et ce qui est véritablement intéressant, c'est qu'elle a changé les règles de codage puisqu'on n'est pas dans du speech, du texte au speech.
04:23On est dans du flux, de l'audio flux. Et ce qui est vraiment intéressant, c'est que l'application…
04:28Elle ne passe pas par le texte. Exactement. Ça, c'est important. C'est vraiment une traite de l'audio.
04:32Donc là, il y a une véritable innovation. Et ensuite, ce qui est intéressant, même si elle parle beaucoup,
04:38c'est qu'elle écoute, elle parle et elle peut donc penser parce qu'elle va très vite. Et donc là, il y a quelque chose qui est assez remarquable.
04:47Je ne sais pas si on peut dire penser. En tout cas…
04:50Penser en logique probabilistique. Voilà.
04:53Et surtout, elle analyse le contexte. Ça, c'est très intéressant parce qu'en fait, elle ne se contente pas de répondre à une requête.
04:59Elle va analyser tout le contexte, c'est-à-dire les intonations, les hésitations, les accents.
05:04Tout ça, elle se l'approprie et même l'humeur parce qu'on ne peut lui demander d'avoir de l'humour.
05:09Elle a toujours très enjoué d'ailleurs. Et je pense que ça a intéressé l'avocat.
05:13Ils ont été aussi très prudents puisqu'ils ont pris la voix d'une actrice pour ne pas risquer justement…
05:20D'avoir Alice, la voix d'une… Et surtout, ils ont travaillé sur des…
05:23De faire comme Oppenheimer qui avait piqué la voix quand même…
05:25Enfin, qui ressemblait à Scarlett Johansson.
05:27Mais ce qui est intéressant également, c'est le phénomène qu'ils ont…
05:3170%, je crois, est réalisé à partir de données synthétiques.
05:35Et ça, c'est l'avenir de l'IA en fait.
05:37C'est-à-dire que pour éviter tous les problèmes de propriété intellectuelle, il faudra travailler sur des données synthétiques.
05:42Exactement.
05:43Et donc là, il y a quelque chose d'intéressant. Voilà.
05:46C'est vraiment un autre modèle.
05:48Sur place était présent évidemment aussi Xavier Niel qui fait partie des importants financeurs de ce projet.
05:54On lui a posé quelques questions.
05:56Alors Xavier, est-ce que vous avez déjà joué avec Moshi ?
05:58Oui, j'ai joué avec Moshi avec des versions antérieures il y a plusieurs semaines.
06:01Alors c'était… Elle me reprochait mon mauvais anglais.
06:04Elle avait plein de reproches à me faire.
06:06Elle se foutait de moi parce que Moshi…
06:08Elle fait preuve de beaucoup d'humour.
06:09Donc parfois, quand ça l'emmerde ou…
06:11Elle part toute seule dans sa vie.
06:13Et voilà. Donc elle s'est beaucoup moquée de moi.
06:15Je pense qu'ils l'ont calmée.
06:16Elle est plus respectueuse de ça.
06:18Je disais mais tu habites où ?
06:20Elle me disait Paris.
06:21Je dis mais…
06:22Elle s'amuse entre Paris et Seattle.
06:24Donc elle me posait la question si elle est à Paris ou à Seattle.
06:26Donc elle s'est beaucoup moquée de moi.
06:27Voilà, on a joué.
06:28Et c'est assez sympa.
06:29Est-ce qu'en interne, ça va être intéressant chez Free, chez Liad ?
06:33Est-ce que ce type d'agent conversationnel pourrait arriver chez vous en outil ?
06:36Non, nous on fait beaucoup d'humains.
06:37Donc non, on n'a pas un grand intérêt.
06:38Mais l'idée c'est vraiment de créer des algorithmes basés avec nos spécificités.
06:43De les réaliser.
06:44Que ça devienne les algorithmes de base.
06:47Plutôt que de reposer sur des algorithmes de base anglo-saxons.
06:50On souhaite avoir des algorithmes de base qui soient des bases françaises.
06:53C'était l'idée qu'on a eue avec Rodolphe Saadet et Eric Schmidt.
06:55De créer ça ici.
06:57Avec une idée de tout ouvrir.
06:59De tout rendre disponible.
07:00Il y avait des questions dans la salle.
07:01C'était assez marrant parce qu'il y a des gens qui se disaient
07:02« Mais alors c'est quoi votre modèle économique ? »
07:03Ben il n'y en a pas.
07:04C'est la carte bancaire d'Eric et Rodolphe et un peu de la mienne.
07:07Voilà, donc c'est ça notre modèle.
07:09C'est ça notre modèle.
07:10Bon, et tous les Freeno doivent avoir envie aussi de jouer avec.
07:12Ça va arriver pour les utilisateurs de Free ?
07:14Ben c'est open source.
07:16On peut s'amuser en ligne.
07:17Le lien doit être disponible maintenant.
07:18Donc on va pouvoir l'utiliser en ligne.
07:20Le voir dans le cloud.
07:22Donc d'être capable de l'utiliser.
07:24Ça c'est le premier élément.
07:25Et puis sinon on peut le télécharger, le mettre sur son ordinateur
07:26et jouer tout seul.
07:27Parce qu'on a créé volontairement quelque chose de très léger
07:29qui est capable de fonctionner sur un ordinateur
07:31et très vite sur un portable.
07:33Et même sur un smartphone.
07:34Et donc vous êtes très fiers de l'équipe ?
07:39Je ne sais pas si je suis fier.
07:41Moi je suis content qu'ils arrivent à délivrer.
07:42Parce qu'on est quand même un peu plus de 6 mois après l'annonce
07:45et qu'il y a déjà un produit qui sort.
07:47C'est une chose incroyablement importante pour nous
07:50qu'il y a un vrai produit utilisable global
07:53et qui permette de mettre encore une fois la France et l'Europe au centre du jeu.
07:58Là où aujourd'hui on a quelques sociétés incroyables dans l'IA.
08:02On peut les citer ou pas.
08:04Mais on a 5, 6 sociétés incroyables.
08:06Mais là c'est comment on est capable d'être au top 1 mondial.
08:10C'est-à-dire d'être devant la course avec des choses qui soient ouvertes
08:13et encore une fois qui font le fondement ou la base de modèles existants à l'IA.
08:17Merci Xavier.
08:18Merci Delphine.
08:20Et donc Xavier Niel qui citait à ses côtés parmi les financeurs
08:23Rodolphe Saadet je précise et Eric Schmidt.
08:26Un ancien patron de Google.
08:28Alors il dit il n'y a pas de modèle économique.
08:30D'accord.
08:31Mais se pose quand même la question des ressources matérielles,
08:35du financement justement pour faire tourner
08:37toutes ces données, tous ces modèles.
08:40Et donc j'ai posé cette question à une personne qui a pu nous éclairer un peu.
08:44Damien Lucas de Scaleway.
08:47Ça coûte tous ces GPU, ces 1000 H100 qui tournent pour Qtie ?
08:51Evidemment c'est un certain prix.
08:53Mais pour Qtie c'est un peu spécifique.
08:55Puisque Qtie c'est une organisation non-profit dans laquelle Iliad a investi.
08:59Donc en l'occurrence chez Scaleway on leur fournit ad-cost.
09:04Ça nous permet d'avoir un effet de volume.
09:08Ça nous permet quelque part de pouvoir augmenter nos achats chez Nvidia.
09:11Aujourd'hui chez Scaleway on a plusieurs milliers de H100.
09:15Et on continue à étendre cette capacité pour pouvoir fournir tous nos clients.
09:19Ceux dont on a parlé récemment, par exemple H,
09:23ceux dont on parle moins et tous les autres.
09:26Voilà donc ça c'est intéressant parce qu'effectivement ce lien qu'il y a,
09:30cette filiation qu'il y a entre Qtie et Scaleway
09:33permet aux labos de recherche d'avoir accès aux ressources à prix coûtant.
09:38C'est ça que nous dit Damien Lucas.
09:40Et donc on voit se décider un début de business model.
09:42Quoi qu'en dise Xavier Niel dans l'interview précédente.
09:45Puisqu'il y a évidemment des questions de facturation croisées.
09:48Et puis évidemment les conditions à la fois techniques et tarifaires d'aujourd'hui
09:53ne sont pas figées dans le marbre.
09:54Elles évolueront aussi au fur et à mesure du déploiement.
09:57Et on espère un déploiement couronné de succès.
09:59Pour les services de Qtie.
10:01Là où c'est vraiment extrêmement intéressant, c'est le côté open science.
10:05Le côté dédié à la recherche.
10:10Un outil aussi pour les chercheurs et pas uniquement un outil business.
10:13Ça je trouve que c'est extrêmement intéressant.
10:15La question de l'entraînement sur des données synthétiques
10:17qui va résoudre des problèmes qui se posent aujourd'hui
10:20de façon extrêmement forte pour les intelligences officielles de première génération
10:24en matière de droit d'auteur.
10:26Ce qui veut dire que chez Qtie on s'est aussi inspiré de ce qui s'est passé
10:31et ce qui ne s'est pas très bien passé pour pouvoir rectifier le tir de façon native.
10:35Et c'est plutôt intéressant.
10:36Et puis effectivement la question, là je prends ma casquette d'économiste,
10:39la question de la facture de tout ça.
10:42On est sur une course à l'échalote depuis maintenant un peu plus de deux ans
10:48en matière d'intelligence artificielle et notamment d'intelligence artificielle générative.
10:51Je vais y arriver.
10:52Où tout se règle à coût de milliards voire de dizaines de milliards.
10:55Là on a une démonstrateur technologique qui est extrêmement bluffant
11:00et qui fonctionne pour l'instant à ma connaissance avec un budget de 300 millions d'euros
11:03qui n'a même pas été consommé en intégralité.
11:06Ce qui peut être un espèce d'élément qui nous laisse à penser
11:12que des modèles frugaux sont non seulement possibles
11:16mais en plus de ça il n'est pas interdit de penser qu'ils puissent être compétitifs aussi demain.
11:19Et ça c'est extrêmement intéressant.
11:21Et autre élément aussi pour aller dans ce sens, Julien,
11:24c'est que ce modèle est compact.
11:27Il est capable aujourd'hui de tourner sur un Macbook Pro.
11:30Ça a été fait en démonstration devant nous.
11:33Et très rapidement il l'envisage aussi sur des smartphones.
11:36Avant de vous faire réagir, Margarita, je voulais qu'on écoute aussi un autre chercheur en IA.
11:42C'est l'un des papas de Siri qui était présent à cette démonstration.
11:46Lui il était en tant que spectateur comme nous.
11:48Luc Julia était à notre micro.
11:50Luc Julia, vous avez assisté à la présentation et vous avez même posé une question.
11:53Qu'est-ce que vous en avez pensé alors de cette démo ?
11:56C'est impressionnant, c'est assez sûr.
11:59C'est très impressionnant, surtout quand on voit la rapidité de la réaction, la réactivité du modèle.
12:05Donc ça c'est bien.
12:06Des fois d'ailleurs ça a l'air un peu trop réactif.
12:08C'est-à-dire qu'il y a l'impression qu'elle répond avant même qu'on ait fini la question.
12:13C'est un peu perturbant.
12:15Elle coupe la parole cette IA.
12:17Mais c'est impressionnant.
12:19Il faut avoir à l'usage.
12:21Il faut avoir ce qui est scripté, ce qui n'est pas scripté.
12:23Il faut avoir un peu tout ça.
12:24Il faut voir comment on peut la commander tranquillement.
12:26Comment on peut utiliser ce qu'on appelle les API pour pouvoir la programmer.
12:30Mais la présentation est impressionnante.
12:33Les gens qui travaillent dessus, l'équipe qui travaille dessus est impressionnante aussi.
12:37C'est des gens connus, c'est des gens qui travaillent depuis longtemps sur ces sujets-là.
12:40Donc globalement je pense que c'est encore une raison d'être fier d'avoir quelque chose comme ça en France.
12:48Et voilà.
12:49Quand même, c'est la preuve qu'il est vraiment en train de se passer quelque chose.
12:53Marguerita ?
12:54Pour moi, il y a plusieurs choses qui sont en train de se passer.
12:56Je pense plutôt à l'application métier.
12:58La première chose que je trouve passionnante, c'est ce décryptage des émotions.
13:03Je viens de la publicité.
13:07Je vois aussi un impact d'un point de vue publicitaire.
13:10Aujourd'hui, on commence à avoir déjà des bannières conversationnelles qui parlent avec les internautes,
13:15qui leur donnent des conseils, qui essayent de sortir du schéma standard où je te propose une bannière.
13:20Si tu veux, tu la lis, mais moi je considère que tu l'as vue, etc.
13:23Et là, pour le coup, on rentre dans un modèle où la publicité peut devenir aussi,
13:27en plus d'être une source de revenus pour l'open web et d'être très importante,
13:30elle peut devenir aussi une source plutôt intéressante pour les internautes et beaucoup plus adaptée à leurs usages.
13:36Il y a d'autres usages qui sortent de la publicité, qui sont aussi dans le domaine de la santé,
13:40notamment en compagnie des personnes âgées qui sont seules à la maison,
13:42identifiées par leur voix le fait qu'ils sont en souffrance, le fait qu'ils ont des problèmes,
13:47ou ne serait-ce que juste accompagner des personnes seules qui ont besoin de compagnie.
13:53On verra quels sont les usages.
13:55Et puis aussi parmi les précautions qui sont prises, on ne l'a pas évoqué, mais vous voulez sans doute en parler, Maître West,
14:00mais il y a aussi le watermarking qui est prévu d'entrée de jeu.
14:04Et d'ailleurs, ils n'ont pas voulu tout de suite mettre tout en code ouvert,
14:07justement pour d'abord s'assurer que toutes les sécurités étaient bien prises.
14:11Oui, et puis il y a quand même une grande tendance aujourd'hui qui demande,
14:16c'est la notion de redevabilité que l'on est en train de voir autour de l'intelligence artificielle générative.
14:22Et il y a une question que les philosophes, les sociologues, les juristes,
14:26aujourd'hui demandent à tous ceux qui mettent en avant,
14:29tous ceux qui sont des fournisseurs d'intelligence artificielle, c'est de dire quel est l'objectif ?
14:33Quelle est votre finalité ?
14:34Pour ne pas se faire avoir comme on s'est fait avoir dans notre temps avec les réseaux sociaux.
14:39Donc en fait, dès le départ, vous avez posé la question d'Helfine,
14:43c'est vrai qu'il dit pour l'instant on est en bêta test,
14:47mais il faudrait voir un peu ça va servir à quoi et pourquoi.
14:50Alors vous avez dit peut-être les smartphones, peut-être Siri, un remplacement, etc.
14:54On voit très bien qu'il y a une bagarre.
14:56Mais là, il y a une véritable question, un véritable enjeu.
14:59Et cette notion de redevabilité, d'explication est quelque chose de vraiment important.
15:05Et aujourd'hui, tous les acteurs demandent de donner des perspectives
15:10par rapport à une solution qui est mise sur le marché.
15:12Justement, ça me fait une bonne transition parce que parmi les usages nouveaux de l'IA,
15:17il y a tous ceux qui arrivent sur les smartphones.
15:19Et donc, on a assisté il y a très peu de temps à des démonstrations du côté de Samsung
15:25qui a tenu sa grande conférence à Paris, puisqu'ils sont partenaires des Jeux Olympiques.
15:29Du coup, Paris était à l'honneur aussi lors de cet événement.
15:32Alors, ils ont dévoilé des nouveaux produits avec une montre…
15:35Une montre, pardon.
15:36Une bague.
15:37Le doigt.
15:38C'est une bague.
15:39Une bague connectée.
15:41Mais il y a eu surtout, moi, ce qui m'intéressait, c'était les Galaxy Z Fold 6 et Z Flip 6.
15:47Donc, c'est quand même la sixième itération de…
15:50Alors, ça, ce sont les montres et les bagues.
15:52Mais voilà.
15:53Donc, les Fold et les Flip sont là en image.
15:56C'est la sixième itération d'appareils pliants chez Samsung.
16:01Moi, j'ai eu une très mauvaise expérience.
16:03Ce n'était pas un Samsung avec un pliant.
16:05Donc, j'aurais posé plein de questions sur la robustesse.
16:07Bon, ils sont en train de m'assurer que là, ils ont davantage de couches qui permettent
16:11aux écrans d'être hyper résistants.
16:13Les technologies des charnières aussi ont énormément progressé.
16:17Mais on va arriver au sujet de l'IA.
16:19Parce que c'était quand même ça, le sujet.
16:21Donc, ils ont trouvé tout un terme marketing, Marguerita, autour de l'IA.
16:25Ça s'appelle Galaxy AI et avec plein de fonctionnalités.
16:28Alors, ça part un peu dans tous les sens, je dois dire.
16:31Des fonctionnalités qu'on trouve depuis le clavier.
16:33Des fonctionnalités qu'on retrouve sur les messageries.
16:35Des fonctionnalités qu'on trouve sur n'importe quelle page web.
16:39Bon, on se dit finalement, on peut tout imaginer.
16:42Mais quels vont être véritablement les vrais cas d'usage ?
16:45Comment les utilisateurs vont s'en emparer ?
16:48Je voulais vous faire réagir.
16:50Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de suivre cette conférence.
16:52Mais ils ont un peu fait comme chez Apple.
16:55En fait, ils ont bien précisé qu'il y avait des fonctionnalités d'intelligence artificielle
16:58qui seraient en local, qu'on pourrait donc utiliser offline, déconnecté.
17:02Avec aucune donnée qui remonte sur le réseau.
17:05Et puis, une autre partie qui nécessite d'aller interroger cloud
17:08et qui sera là en partenariat avec Google.
17:10Là où Apple a choisi plutôt d'aller travailler avec Microsoft.
17:14On commence à voir les alliances.
17:16Oui, Julien, peut-être sur ces alliances économiques ?
17:20Avant les alliances, parlons déjà peut-être un petit peu des IA
17:24qui ont été intégrées un petit peu à tout et n'importe quoi.
17:26Et à toutes les sauces, surtout.
17:27Donc, il y a des IA qui sont extrêmement basiques.
17:30Il s'agit juste de pouvoir avoir des fronts d'écran personnalisés en fonction de la météo.
17:33Ce genre de choses.
17:34Des trucs qui existent depuis très longtemps et dont on se pose la question de savoir si ça a une réelle valeur.
17:38En tout cas, si le client est prêt à payer pour ce genre de choses.
17:40Après, il y a des choses un peu plus intrusives.
17:42Tu parlais de la bague tout à l'heure, Delphine.
17:44La bague, c'est des données de santé qui vont transiter à partir de celle-ci.
17:48Déjà avec les montres.
17:49Déjà avec les montres.
17:50Le truc, c'est qu'ils nous disent qu'on pourra vraiment la porter tout le temps en même temps.
17:54C'est génial.
17:55C'est génial.
17:56Encore plus d'intrusions.
17:57C'est fantastique.
17:58Vos données ont de la valeur.
18:01Et évidemment, ça intéresse tout un tas d'acteurs.
18:04Évidemment, de la technologie, mais aussi de l'écosystème autour.
18:08Et notamment de l'écosystème de santé ou des publicitaires aussi.
18:12Margarita opine du chef.
18:14Sur la partie des alliances, c'est assez intéressant.
18:17Ce n'est pas forcément une alliance.
18:19Il faut se marier.
18:20Évidemment.
18:21Surtout quand on parle de bague.
18:25Blague à part.
18:26Effectivement, il y a ces questions d'intrusions qui peuvent se poser.
18:30Samsung se veut extrêmement rassurant.
18:32Il n'en demeure pas moins que dès lors qu'il passe une alliance avec Google
18:36pour pouvoir éventuellement utiliser soit des puissances de calcul de Google
18:40ou des logiciels de Google,
18:41c'est les conditions contractuelles de Google qui s'imposent au-dessus de celles de Samsung.
18:46Je parle sous le contrôle du juriste.
18:49Et donc effectivement, à ce moment-là,
18:51Samsung ne peut plus attester du fait que les données n'arriveront pas
18:56sur des serveurs sur lesquels vous n'avez pas imaginé les partager au départ.
19:00Et puis effectivement, derrière, il y a des alliances qui se jouent au niveau industriel
19:05entre des très très gros intérêts.
19:08Et ça augure de belles batailles de standards dans les prochaines années.
19:11Absolument.
19:14La messe n'est pas dite encore dans ce domaine.
19:16C'est quand même intéressant.
19:17Il y a des places à prendre.
19:18J'ai regardé dans les fonctionnalités qui me semblaient intéressantes
19:22et j'ai cherché s'il y avait des choses publicitaires.
19:25Pas du tout pour l'instant.
19:26Non, pas du tout.
19:27Je pense que tout le monde avance très prudemment sur ce sujet.
19:29Moi, j'ai bien aimé quand même l'app Interprète, par exemple,
19:32quand on est en face à face.
19:34Je ne sais pas ce que vous en avez pensé.
19:35Tout à fait.
19:36Je suis assez d'accord.
19:37C'est assez bluffant.
19:38Et je trouve ça très intéressant, effectivement.
19:40En fait, juste pour décrire, on prend par exemple son smartphone Flip
19:44et puis on dit, moi, je suis allergique aux cacahuètes.
19:48Et là, s'affiche sur l'écran la phrase qu'on a prononcée,
19:52mais dans la langue du restaurateur qui va pouvoir prendre en compte notre allergie, par exemple.
19:57Ce qui est très intéressant, notamment dans les voyages à l'étranger,
20:01quand on se retrouve dans un taxi avec un chauffeur de taxi qui ne parle pas l'anglais
20:05ou le français ou une langue qu'on connaisse.
20:07Donc, effectivement, c'est très intéressant.
20:09Il n'y a pas d'application réellement publicitaire ou marketing en soi.
20:12C'est plus des applications utilisateurs, mais qui peuvent aussi amener plus tard vers ce type,
20:17notamment le fait d'avoir cette transcription en d'autres langues sur toutes les formes,
20:23notamment avec ces écouteurs.
20:25J'ai l'IA qui transcrit pendant que je parle à la personne.
20:27Il y a plus des applications, effectivement, et personnelles, mais aussi professionnelles.
20:31Et puis, il y a de l'IA génératif qui est capable de me rédiger des SMS aussi.
20:34Exactement.
20:35Alors, en fonction de...
20:36Voilà.
20:37Là, je m'adresse plutôt à un collègue.
20:38Là, non, c'est plutôt un copain.
20:40Les emails professionnels.
20:41Voilà.
20:42On voit arriver vraiment ces petits IA génératifs qui tournent en local sur nos smartphones.
20:47Oui.
20:48Je voudrais dire qu'on a parlé d'alliance, mais...
20:50Vous parliez, désolé.
20:51On a parlé d'alliance, mais peut-être qu'il faudrait aussi parler de bataille.
20:55Parce que ce qui est en train de se jouer, c'est une autre bataille.
20:57C'est la bataille qui sait qui va être le support pour l'IA.
21:00Et donc, longtemps, on a présenté les ordinateurs.
21:03Et là, maintenant, les smartphones nous disent non, non, ça doit passer par nous.
21:06Et inévitablement par nous.
21:08Donc, ça, c'est déjà le premier point.
21:10Et donc, il y a vraiment une bagarre qui est en train de monter.
21:13Et Samsung dit, moi, je suis capable de relever le défi.
21:17Et ça veut dire que pour les autres qui vont maintenant rentrer aussi dans cette bataille,
21:21celle qui va se révéler, c'est celle de l'intégration.
21:25C'est-à-dire comment on va pouvoir intégrer toutes ces intelligences artificielles dans les smartphones
21:30pour pouvoir être le vrai, super productif, le vrai assistant personnel.
21:36Et donc, la bataille de l'expert dans la poche a commencé.
21:39On n'entend plus parler des petits pins.
21:41Moi, j'avais bien aimé l'idée qu'on avait vue.
21:43Oui, après, tous les gadgets sont possibles.
21:45Les lunettes aussi. On va forcément voir réapparaître les lunettes.
21:49Les lunettes du côté de Meta.
21:50Absolument, parce que tout dans l'immersive va être important.
21:53Et ce qui est surtout important, c'est que derrière ça, il y a un autre enjeu.
21:57C'est celui de la tokenisation de l'économie qui va pouvoir se faire grâce à toutes ces applications.
22:02Donc, il y a à suivre.
22:04Mais pour tout ça, il faut de l'électronique.
22:06Samsung Electronics est en grève illimitée.
22:09Alors, Julien, comment on va faire ?
22:11Parce qu'on a un niveau de dépendance même assez important.
22:14Si je le savais.
22:16Comment on va sortir d'Expetra ?
22:18Non, mais c'est assez intéressant parce qu'on parle de la Corée du Sud,
22:21qui n'est pas vraiment un pays qui est réputé pour sa culture des contestations sociales et de la lutte sociale.
22:27On parle d'une entreprise qui n'est pas n'importe quelle entreprise.
22:30Samsung, c'est l'un des plus gros contributeurs au PIB, évidemment, de la Corée du Sud.
22:34Mais aujourd'hui, on est extrêmement dépendants, c'est le terme que tu as employé Delphine à juste titre,
22:38de ce que Samsung peut produire, notamment en matière de semi-conducteurs, de microprocesseurs, ce genre de choses.
22:43Parce qu'en fait, c'est l'ensemble des acteurs technologiques de la planète qui se fournissent en partie chez Samsung.
22:49Donc, ce qui se passe chez Samsung, un rhume chez Samsung, ça peut vraiment se propager à l'échelle de la planète
22:55si ce rhume n'est pas traité dans les plus brèves délais.
22:58Donc, il y a un rapport de force vraiment qui vient d'être engagé par le syndicat.
23:03Il n'y en a qu'un seul chez Samsung, mais c'est un gros syndicat qui compte à peu près 30 000 salariés
23:08sur les 125 000 qui sont aujourd'hui salariés chez Samsung en Corée du Sud.
23:14Donc, c'est vraiment un très gros syndicat.
23:16Et ils ont pris conscience de ce rapport de force qu'ils avaient vis-à-vis de Samsung
23:21et vis-à-vis, en fait, partruchement sur l'ensemble des clients de Samsung
23:25qui aujourd'hui ont besoin d'être rassurés sur la capacité de Samsung pour pouvoir les livrer.
23:28Donc, ça va être extrêmement touchy.
23:31Et c'est là où on voit notre niveau de dépendance et qu'on voit qu'avant de réagir, ça va prendre un petit peu de temps.
23:36Alors, je voulais qu'on garde du temps justement pour parler de deux autres sujets.
23:40Donc, il va falloir vraiment aller au plus vite.
23:42Les règlements européens, ça y est, commencent à s'appliquer, Maître Haas ?
23:46Oui, ils s'appliquent.
23:47On voit les sanctions qui tombent.
23:49Il y a des sanctions ou des enquêtes qui ont été mises en place.
23:51Et on voit qu'il y a quand même un rôle.
23:53Et la première des choses, Delphine, qu'il faudrait quand même annoncer, c'est qu'on ne peut pas faire confiance aux plateformes.
23:59Parce qu'on se rend compte, on ne peut pas leur faire confiance.
24:01Non, non, non, mais c'est le premier point.
24:03Puisqu'en fait, ils ont des sanctions et ils n'apprennent pas.
24:06Et plus on va, plus elles montent.
24:09Et donc, ça, c'est quand même assez intéressant.
24:11Ces sanctions, elles sont importantes puisque Apple a refusé de lancer des applications qu'il a lancées aux Etats-Unis
24:18parce qu'il a peur de sanctions.
24:20Est-ce que du coup, ce n'est pas l'Europe qui est sanctionnée ?
24:22Non, parce que ce qui est important, c'est d'avoir de bons usages et un usage digne de confiance.
24:28Ce qui est important pour qu'il y ait un vrai développement et qu'on puisse y aller les yeux fermés,
24:32c'est qu'en fait, on puisse savoir que ce qui se passe est quelque chose de sain.
24:37Et donc ça, c'est quand même un point important et c'est ce que demande l'Europe.
24:40Donc là, on a un point important et tous les pays européens sont d'accord là-dessus.
24:43Et quand ce n'est pas les autorités de régulation françaises, c'est la Commission européenne ou d'autres pays.
24:48Alors ça, c'est vraiment intéressant.
24:49Le RGPD, tout d'abord, on voit que finalement, et on retrouve toujours les mêmes points,
24:54article 5, article 12, c'est-à-dire tout ce qui est relatif au consentement ou à la protection des mineurs.
24:59Et là, on voit qu'il y a quand même une pléthore de sanctions
25:02et ça concerne aussi bien les grandes plateformes américaines que les plateformes européennes, que les plateformes chinoises.
25:08Donc d'entrée de jeu, on peut voir qu'il y a des sanctions, oui, et elles sont de plus en plus élevées.
25:12Au niveau du DMA maintenant, le Digital Market Act,
25:15là, on se rend compte qu'il y a plein de demandes d'informations avec des instructions qui sont mises en place
25:21et on se rend compte que finalement, la transparence, il y a vraiment des véritables hésitations.
25:27C'est compliqué pour les plateformes de répondre à ça et elles reculent.
25:31Enfin, elles font des allers-retours.
25:32Il n'y a pas encore eu de sanctions, mais on s'en rapproche.
25:36Et enfin, dans le DSA, pour terminer là-dessus, là aussi, il y a des enquêtes qui ont été mises en place
25:41et ça concerne toujours les mineurs, ça concerne aussi les consentements et les publicités.
25:47Voilà un peu ce qu'on peut dire sur cette problématique.
25:49Un mot sur l'action antitrust contre Apple ?
25:53Ce n'est pas une action antitrust, c'est plutôt une enquête qui est ouverte en titre de violation potentielle du DMA
25:59pour que la Commission européenne ouvre ce titre.
26:02Le DMA, c'est sur la concurrence, on est d'accord.
26:03C'est sur la concurrence, mais c'est sur de la régulation ex-santé,
26:07à ne pas confondre avec des actions contentieuses, qui demandent d'autres types d'enquêtes et d'autres temporalités juridiques.
26:14Mais ce qui concerne Apple est assez intéressant, parce que ça pourrait être la première application vraiment massive du DMA.
26:23Ça pourrait donner lieu à des sanctions qui sont assez importantes.
26:26Mais surtout, ce qui est assez intéressant, c'est comme tu le soulignais, c'est vraiment le côté usual suspects.
26:35Ça fait plusieurs fois quand même qu'on allume des feux, et en gros, vous nous donnez des fins de non recevoir.
26:42À un moment donné, il va peut-être falloir activer certaines dispositions juridiques de façon assez sévère,
26:48de façon non seulement à réaffirmer une certaine forme d'autorité, mais aussi discipliner par extension l'ensemble des acteurs du marché.
26:55Parce que tant que vous n'avez pas fait montre de sévérité, en vérité, une sanction reste hypothétique,
27:00et surtout clairement indolore eu égard au méga profit que ces plateformes sont capables de faire au niveau mondial.
27:08Et puis on voit, il continue à être les maîtres du jeu. Une minute pour nous parler de la privacy sandbox de Google.
27:15Tout à fait, qui a été décalée à moult reprises, et qui, on ne sait pas si elle ne risque pas d'être décalée encore en début d'année.
27:22On a vu des dernières réactions du coup de la CMA, de l'autorité britannique de la concurrence,
27:27qui justement a en l'occurrence très à cœur de s'assurer que Google ne fait pas de self-preferencing,
27:32et n'est pas dans la favorisation de ses propres produits.
27:35Et ce qu'on a vu dans les derniers tests, c'est qu'on a quand même une part de ça,
27:39notamment Criteo et Index Exchange qui ont publié quelques chiffres dans lesquels les produits de Google passent d'une présence de 23% à 83%,
27:49notamment Google Ad Manager qui est le principal ad serveur des éditeurs en France,
27:54et qui effectivement change un peu la donne, mais également aussi d'un point de vue perte de temps de réponse,
27:59donc perte de revenus pour les éditeurs, une obligation aussi de rester dans un écosystème Google où la réponse est beaucoup plus rapide.
28:06Donc il y a beaucoup beaucoup de sujets qui se posent sur l'écosystème et sur le futur.
28:11Donc on n'en a pas fini avec cette privacy.
28:13Avec un potentiel démantèlement à la clé en plus.
28:15Oui et puis chaque fois que c'est payé, on peut les condamner.
28:17Alors que c'est gratuit, c'est difficile.
28:18Merci beaucoup pour la condamnation.
28:20On viendra vous voir mettre as.
28:22Julien Pillot, économiste, merci encore d'avoir été avec nous tout au long de cette saison,
28:27et Margarita Zlatkova pour votre premier débrief avec nous.
28:31A très bientôt dans Smartech.