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Les Vraies Voix Citoyennes avec Yovann Pigenet, co fondateur de L’équipage solidaire
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Transcription
00:00 Cette aventure a commencé en 2014.
00:02 Je passais mon diplôme d'architecte d'intérieur
00:06 et j'ai eu envie de travailler sur la création d'un lieu
00:09 qui permettrait à des personnes comme mon frère Cédric,
00:12 qui a une trisomie 21, de travailler comme tout le monde
00:15 et puis surtout à toute la société de pouvoir rencontrer ces personnes
00:19 extraordinaires.
00:20 Et née l'idée du Reflet, un restaurant
00:23 dont la majorité des collaborateurs seraient des personnes porteuses d'une trisomie 21.
00:28 Le projet a un peu dépassé le stade de diplôme
00:30 puisqu'on a ouvert notre premier resto à Nantes en 2016,
00:33 donc porté par l'Association des Extraordinaires.
00:36 Et on a ouvert un second établissement à Paris,
00:38 qui s'appelle également le Reflet, en 2019.
00:40 Et on s'est dit qu'on n'allait pas s'arrêter là,
00:42 parce que très rapidement, en fait, on s'est rendu compte
00:44 qu'il y avait une vraie demande de la part des porteurs de projets
00:47 d'être accompagnés et puis tout simplement de pouvoir partager
00:51 ces expériences avec ceux qui l'avaient déjà fait.
00:53 Donc très vite, on a eu pour mission d'accompagner et de conseiller
00:58 les porteurs de projets, sachant qu'on n'a pas du tout une recette magique.
01:00 On ne prétend pas.
01:02 Voilà. Mais en tout cas, pouvoir partager notre expérience
01:04 pour faire gagner du temps à d'autres
01:06 et qu'il y ait un essai-mâche naturel de ces établissements inclusifs
01:09 partout en France, ça, c'était la mission de l'association.
01:12 Ça, c'est important.
01:13 Et est-ce que ça a changé le regard aujourd'hui ?
01:16 Évidemment, on le voit.
01:19 Moi, si il y avait un doute que je n'avais pas, c'était là-dessus.
01:22 C'était que la rencontre, elle la laisse faire,
01:25 parce que nos serveurs et nos cuisiniers, ils ont un sens du contact
01:29 qui est juste génial et que quand on pousse les portes d'un resto
01:33 comme Le Reflet, même si on a peut-être une appréhension,
01:37 parce que mes connaissances, tout simplement,
01:39 en fait, elles s'envolent à partir du moment où on est accueilli
01:43 par un bonjour, un grand sourire.
01:45 On est mis à l'aise tout de suite.
01:47 Et en fait, voilà, tout ça, ça s'envole, les barrières tombent
01:51 et puis la rencontre se fait.
01:52 Et Flore Le Lièvre, ça fait des petits,
01:54 puisqu'il y a, si on a bien compris votre site,
01:56 17 restaurants en France, 13 en projet et même un,
02:01 alors là, Le Lièvre, ça rêve d'aller y faire une émission à Buenos Aires.
02:04 Oui, tout à fait.
02:07 En fait, très vite, on nous a demandé
02:09 si on voulait dupliquer, franchiser.
02:11 Ce n'était pas dans nos projets.
02:13 En revanche, comme je le disais,
02:14 pouvoir partager notre expérience pour que ça serve à d'autres, évidemment.
02:17 Et donc aujourd'hui, ces 17 restaurants, ils ne s'appellent pas Le Reflet.
02:21 Ils ont chacun leur nom, leur propre identité, leur propre fonctionnement,
02:24 tout type de handicap à représenter.
02:26 Mais ce qui nous rassemble tous, c'est la gastronomie
02:29 et l'envie de créer la rencontre.
02:30 Et il y en a effectivement aux quatre coins de la France.
02:32 Et il y a des projets un peu partout en France et à l'étranger,
02:35 puisqu'on a aussi des porteurs de projets qui sont au Maroc, au Liban.
02:38 Il y a la Réunion.
02:40 Donc ça, c'est sain.
02:42 Et l'impact, forcément, sur ces personnes en situation de handicap
02:46 et l'impact aussi positif sur les familles, parce que c'est vrai que les aidants
02:50 et aussi tout ça, tout ce bonheur, en fait, irrigue un petit peu la famille en entier.
02:56 Tout à fait. C'est donner l'opportunité à des personnes
03:00 qui sont hyper éloignées de l'emploi de montrer de quoi elles sont capables,
03:04 d'avoir une raison de se lever tous les matins, parce qu'en plus,
03:07 ce n'est pas un simple job.
03:09 Travailler dans un milieu ordinaire ou ailleurs, travailler tout court,
03:13 ça nous permet aussi une intégration sociale.
03:16 On a vu nos collaborateurs depuis sept ans grandir,
03:19 gagner en autonomie, en confiance en eux.
03:21 C'est juste génial.
03:22 Et évidemment, ça se ressent chez les proches, les parents, les frères,
03:25 les sœurs qui sont rassurés de voir que, oui, il y a un champ des possibles.
03:31 Et alors, quel est le regard des clients aujourd'hui que vous rencontrez
03:36 ou du moins que ces restaurateurs rencontrent ?
03:38 Je veux dire, il y a un impact positif aussi sur la société civile,
03:41 parce que je crois qu'aujourd'hui, sur la question du handicap,
03:43 il faut aller beaucoup plus loin.
03:45 C'est à dire qu'il faut changer le regard,
03:46 puisque aujourd'hui, la question du handicap, apparemment, n'est pas une priorité en France.
03:50 Je rappelle 12 millions d'handicaps visibles et invisibles en France.
03:54 12 millions.
03:55 Sur 68 millions d'habitants.
03:56 Sur 68 millions d'habitants.
03:57 Mais après, ça devient forcément normal, en fait.
04:02 Ce qui ne semblait pas l'être avant.
04:04 Flore, aujourd'hui, ça devient...
04:05 C'est à dire qu'on va dans ce type de restaurant et puis, peu importe,
04:09 voilà, on n'est plus considéré comme des personnes mises sur le bas-côté.
04:15 Complètement. Et c'était l'objectif aussi de créer la rencontre là où on ne l'attend pas.
04:18 Autant au début, quand on a ouvert nos restos,
04:20 il y a eu une couverture médiatique qui met en avant le projet social.
04:25 Donc, les premiers clients peuvent venir parce qu'ils ont entendu parler
04:28 du caractère social du projet.
04:30 Mais le positionnement, en tout cas, là, sur les reflets en centre-ville,
04:35 ça permet, en fait, de créer la rencontre et d'avoir des clients
04:39 qui viennent au restaurant parce qu'ils passent devant et que ça a l'air sympa
04:42 ou tout simplement parce qu'ils voient qu'on est bien noté sur Google,
04:45 qu'on a des bons avis au niveau climaire.
04:47 Et voilà, ils viennent parce qu'on y mange bien.
04:49 Et c'était ça le vrai challenge.
04:51 - Et vous êtes soutenu par les pouvoirs publics et les collectivités locales
04:55 en général pour ces restaurants ?
04:57 - Alors, on a des soutiens.
05:01 En fait, on est une entreprise, donc on n'a pas de subvention publique.
05:05 C'est des entreprises ordinaires avec l'agrément ESUS.
05:08 - Mais par contre, on peut aider une mairie avec un bail amphithéautique, etc.
05:13 par exemple.
05:13 - Bien sûr.
05:14 - Alors, ce n'est pas le cas sur Nantes ou sur Paris.
05:17 Sur Nantes, on est dans le centre-ville, on a la chance d'être propriétaire des murs,
05:21 mais on n'a pas eu de baux amphithéautiques ou autres.
05:26 - Comment ça fonctionne, la création d'une équipe comme ça avec des personnes
05:30 en situation de handicap, Flore-le-Lièvre ?
05:32 - Alors, au niveau du recrutement, on n'est pas sur un recrutement standard.
05:38 On ne fait pas passer des entretiens ordinaires.
05:39 Donc, ça va être une rencontre autour d'un café
05:42 pour tout simplement apprendre à se connaître,
05:44 connaître le parcours de la personne, l'envie,
05:46 parce que l'idée, c'est vraiment que ce soit une envie du candidat
05:50 et pas forcément de son entourage, en tout cas pas que.
05:53 Une envie de travailler dans la restauration et en milieu ordinaire.
05:57 Et puis après, c'est l'immersion.
05:59 Donc, on va commencer par...
06:00 Généralement, il y a une période de stage
06:02 et puis ensuite, on fait signer un CDD de quelques mois
06:05 et puis ça dégauche sur un CDI.
06:06 - On peut vous envoyer des CV ou pas ?
06:09 Il y a une manière de vous envoyer quand même des CV ?
06:12 - Oui, absolument.
06:14 Alors, ce qu'on propose de faire,
06:16 c'est de l'envoyer à l'association des Extraordinaires.
06:19 De cette manière, il n'y a pas que les reflets,
06:21 mais il y a tous les restaurants de notre collectif
06:22 qui comptent pas mal de départements.
06:25 Et on peut du coup, on peut renvoyer en fonction du département.
06:29 - Ça, c'est génial.
06:31 En tout cas, vous pouvez donc voter, bien entendu,
06:34 sur sudradio.fr comme les autres associations
06:38 et on pourra vous découvrir, je l'espère,
06:40 pour ceux qui viendront à Marseille les 8, 9 et 10 juin.
06:44 Alors, je ne sais pas si c'est vous qui allez remporter,
06:46 mais en tout cas, peu importe, ils seront tous gagnants, Aurélie Gros.
06:49 - Tout à fait, ils seront tous gagnants
06:50 parce que toutes ces associations s'investissent
06:53 pour le quotidien des Français et des Françaises.
06:55 Et je crois qu'aujourd'hui, le but, en tout cas de Sud Radio,
06:59 dans cette proposition de trophée,
07:01 c'est aussi de mettre en lumière, d'en parler
07:04 et de ne cesser d'en parler et de peut-être créer d'autres vocations,
07:08 d'inviter des jeunes à s'investir dans le bénévolat,
07:11 rompre les peurs qu'il peut avoir,
07:15 notamment sur la question du handicap.
07:17 On sait qu'il y a des jeunes qui pensent,
07:19 ou des parents de jeunes en situation de handicap
07:22 qui pensent qu'ils ne peuvent pas travailler.
07:24 - Et bien si.
07:24 - D'en demander ça, et bien si, on peut y aller.
07:26 On est tous citoyens français.
07:29 Donc voilà, on veut montrer tout ça.
07:31 Donc merci à Sud Radio.
07:32 - Oui, merci beaucoup.
07:33 - Je ne me remercie pas moi-même.
07:35 - Ne prenez pas Cécile de Ménibus pour des jeunes ou d'idées.
07:37 Elle prend toujours du rap, ce n'est pas possible.
07:39 Alors qu'il y en a d'autres qui sont sveltes,
07:41 qui travaillent avec elle.
07:42 - Alors, c'est ça vous.
07:44 - Non, je...
07:45 - Merci beaucoup, Flore Leliev d'avoir été avec nous.
07:48 Ça s'appelle les Brigades Extraordinaires.
07:52 Vous pouvez aller sur notre site Sud Radio.
07:54 Ça s'appelle les Trophées Sud Radio de l'initiative citoyenne.
07:57 C'est avec le G500.
07:59 Et vous pouvez bien entendu voter pour jusqu'au 7 juin.
08:04 - 7, 8.
08:05 - On y va, on vote, on vote, on vote !

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