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Dans son édito du 16/05/2023, Élodie Huchard revient sur l'année d'Élisabeth Borne en tant que Première ministre.

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00:00 La politique avec vous Élodie Huchard.
00:02 Aujourd'hui, ça fait un an qu'Elisabeth Borne est Première ministre.
00:05 Sa nomination avait surpris tout le monde.
00:08 Quel bilan peut-on faire déjà ?
00:10 Eh bien, on peut parler de ces 11 49 3, de la majorité relative,
00:14 de sa campagne à elle, qui a été aussi plus compliquée.
00:17 Alors évidemment, elle n'est pas responsable de tout.
00:20 Elle fait avec l'Assemblée qu'on lui a donnée.
00:22 Il y a un an, on a adressé un certain nombre de critiques à Elisabeth Borne,
00:25 notamment qu'elle était trop techno et pas assez politique.
00:28 Finalement, un an après, on peut faire les mêmes reproches.
00:31 La Première ministre connaît très très bien ses dossiers.
00:33 Elle est très technique.
00:34 En revanche, elle a parfois du mal à faire passer les messages.
00:37 Certains la trouvent trop rigide parce qu'elle est relativement pudique.
00:41 Elle ne cède pas forcément aux commentaires inutiles.
00:42 On a pris l'habitude de voir des hommes politiques,
00:45 notamment les Premiers ministres, qui se mettent en scène,
00:46 dans les journaux, dans les hebdomadaires.
00:48 Eh bien, la Première ministre, elle ne veut pas ça.
00:50 Elle s'en tient à son travail et elle l'a dit.
00:52 Elle ne parlera pas d'elle, elle ne parlera pas de sa vie privée.
00:54 Finalement, on a l'impression que les Français n'arrivent pas à connaître
00:57 leur Première ministre du point de vue plus politique.
00:59 Elle est chef de la majorité.
01:00 Elle les a un peu déçus avec le 49-3.
01:02 On a senti que ça tanguait un peu.
01:04 Et puis, surtout, elle n'a pas réussi à tisser d'alliance.
01:07 D'un côté, elle n'est pas assez politique.
01:08 De l'autre, évidemment, les Républicains ne lui ont pas franchement facilité la tâche.
01:12 Et puis, c'est aussi une Première ministre qui, parfois,
01:14 s'efface derrière des membres de son gouvernement,
01:16 beaucoup plus populaires et surtout beaucoup plus médiatiques,
01:19 comme c'est le cas, par exemple, pour Gérald Darmanin.
01:21 Bon, on dit que Matignon, c'est très très dur.
01:23 Est-ce qu'elle a envie de continuer ?
01:24 Oui, en tout cas, en apparence. Elle dit qu'elle est au travail.
01:27 Le président lui renouvelle sa confiance assez régulièrement.
01:30 Mais quand même, elle a pris des coups, on l'a vu, très affaiblis, très émus.
01:33 Pour le coup, quand elle avait dégainé le 49-3 devant sa majorité,
01:36 elle avait les larmes aux yeux.
01:37 Elle disait qu'elle allait en tirer les conséquences personnelles.
01:40 Et pourtant, elle incarne cette feuille de route des 100 jours.
01:42 C'est elle-même qui l'a présenté, un cadre de la majorité.
01:45 Elle me disait la semaine dernière, ça peut être une très bonne séquence
01:47 pour Elisabeth Borne, un moyen de redorer son blason.
01:49 Alors, c'est assez logique qu'elle soit maintenue à Matignon
01:51 parce que le Premier ministre ou la Première ministre, on le sait, c'est infusible.
01:54 Et donc, pour Emmanuel Macron, autant griller "Elisabeth Borne" jusqu'au bout
01:58 plutôt que de changer maintenant de Premier ministre
02:00 et finalement d'affaiblir déjà celui ou celle qui va la remplacer.
02:03 Elle disait à nos confrères du Parisien hier, il y a des gens qui disent,
02:06 "Elle s'accroche". Je ne m'accroche pas à mon sujet, ce n'est pas de durée.
02:09 Je ne suis pas là pour battre, je ne sais quel record.
02:11 C'est simplement que je pense avoir l'expérience, les qualités
02:13 qui peuvent être utiles pour mon pays.
02:15 Est-ce qu'elle peut continuer ?
02:17 Alors là, c'est plus compliqué.
02:19 Comme cadeau d'anniversaire, finalement,
02:21 hier, Emmanuel Macron lui adresse un beau compliment.
02:23 Il dit, "Je suis très fier d'avoir nommé Elisabeth Borne il y a un an.
02:26 Elle agit avec force, détermination et courage.
02:29 Mais il y a parfois des silences ou des non-réponses
02:31 qui en disent plus que ce genre de commentaires
02:33 quand on lui demande si sa Première ministre sera toujours là dans un an."
02:36 Eh bien, il refuse de répondre.
02:38 Il y a peu de doute sur le fait qu'elle ne va pas rester.
02:40 C'est compliqué pour elle parce qu'elle avance.
02:42 Alors que dans le même temps, tout le monde fait des paris sur son ou sa remplaçante.
02:45 Il y a clairement deux camps aujourd'hui dans la majorité et le gouvernement.
02:48 Ceux qui se disent, "Elisabeth Borne, elle est en place,
02:50 elle a la confiance du président, on doit la suivre, on est loyaux jusqu'au bout."
02:53 Ceux qui se disent, "De toute façon, dans quelques semaines,
02:55 elle n'est plus là." Et qui déjà font sans son autorité.
02:58 La seule question, c'est qui pour la remplacer ?
03:00 On se retrouve, comme c'était le cas il y a un an,
03:02 de préférence, il faudrait une femme qui soit capable d'élargir la majorité.
03:05 Et ce qu'on nous dit aussi dans la majorité,
03:08 c'est que finalement, oui, c'est bien de faire partir Borne,
03:10 mais pour la remplacer par qui ?
03:12 Qui peut nous récupérer 35 LR ?
03:14 Donc finalement, un an après, les mêmes questions se posent
03:16 sur l'avenir de cette Première ministre.
03:18 Gabriel Attal sera l'invité de Laurence Ferrari.
03:20 Il est cité pour Matignon, Gabriel Attal, ou pas ?
03:22 Il ne fait pas partie des plus cités, non.
03:24 D'accord. Bon, Gabriel Attal.
03:26 Et pourquoi parfois, on a des surprises ?
03:28 ♪ ♪ ♪
03:30 [SILENCE]

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