Dans son édito du 19/05/2023, Élodie Huchard revient sur les affaires judiciaires touchant des membres du parti LFI.
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00:00 La politique, la politique avec vous Élodie Huchard.
00:02 Ça risque de tanguer la semaine prochaine du côté de la France Insoumise.
00:06 En cause, l'organisation interne du parti, de quoi est-il question ?
00:10 Alors en fait en décembre, il y a une nouvelle organisation du parti
00:13 qui a été mise en place où Manuel Bompard est devenu le coordinateur du mouvement.
00:17 Déjà à l'époque, ça faisait grincer des dents
00:19 parce que certains avaient peur d'être écartés,
00:21 mais on les rassurait à l'époque.
00:23 On a tout le temps de mettre tout le monde dans l'organigramme, rassurez-vous.
00:25 Entre-temps, il y a eu la réforme des retraites qui a un peu apaisé tout ça
00:28 parce que finalement, on a mis l'organisation sous le tapis.
00:31 Mais semaine prochaine, le nouvel organigramme va être présenté.
00:34 Et les craintes se confirment.
00:35 Un certain nombre de cadres importants du parti sont totalement écartés de la direction.
00:40 On peut citer par exemple Alexis Corbière, Raquel Garrido, François Ruffin
00:43 ou encore Clémentine Autain.
00:45 Soit ils perdent les postes qu'ils avaient, soit ils ne font tout simplement pas partie de la liste.
00:49 Alors il y a des explications différentes.
00:50 Du côté par exemple de Clémentine Autain, on sait qu'elle a très souvent...
00:54 qu'elle s'est très souvent plainte du manque de transparence.
00:57 Forcément, ça se paye.
00:59 Du côté de François Ruffin, on explique qu'il n'est pas assez intégré.
01:02 Du côté d'Alexis Corbière, on nous dit que finalement,
01:04 il est bon de mettre des visages un petit peu nouveaux.
01:06 Et puis dans le même temps, il y a aussi 300 cadres et militants qui lancent un appel,
01:10 une sorte de pétition entre guillemets.
01:12 Ils dénoncent deux choses, l'absence totale de démocratie entre les décideurs et les militants
01:16 et surtout des décisions qui sont totalement opaques parce que c'est bien ça le problème.
01:20 Personne n'arrive à comprendre qui décide et comment.
01:23 Alors plus largement, c'est l'ombre de Jean-Luc Mélenchon qui plane sur ces divisions.
01:29 Au début, clairement oui, parce qu'on savait comment marchait la France insoumise.
01:32 Si vous étiez dans le cercle des proches de Jean-Luc Mélenchon, vous étiez servi en poste.
01:35 Si vous étiez plus loin, en général, vous étiez laissé un petit peu de côté.
01:38 Mais quand même, on voit que Jean-Luc Mélenchon est de plus en plus isolé.
01:41 Il veut exister médiatiquement, mais il n'a plus de mandat.
01:44 Il n'est plus lui-même le président du mouvement, le coordinateur du mouvement.
01:48 Et on voit qu'il est isolé, notamment cette semaine,
01:50 quand il a condamné avec beaucoup d'ambiguïté l'agression du petit-neveu de Brigitte Macron.
01:54 C'était le seul à être aussi ambigu.
01:56 Mais aujourd'hui, les choses changent un peu parce que je vous parlais, par exemple,
01:59 de Raquel Garrido, d'Alexis Corbière.
02:00 Ce sont des très proches de Jean-Luc Mélenchon et pourtant, ça ne les empêche pas d'être écartés.
02:05 Alors, une division qui est aussi valable pour la NUPES dans son ensemble.
02:10 Là, on ne parlait que de LFI, mais ces divisions, elles sont valables également
02:13 pour l'ensemble des parties et l'ensemble des parties qui composent la NUPES.
02:18 Oui, parce qu'on le rappelle, c'était avant tout une alliance électorale
02:21 pour avoir le maximum de sièges aux élections législatives.
02:25 Un an après, ce qu'il faut constater, c'est que certes, ça a fonctionné,
02:27 leur intergroupe est puissant, mais en revanche, sur le programme commun,
02:31 sur les questions de laïcité d'Europe, même sur leur comportement,
02:34 tout simplement à l'Assemblée nationale,
02:35 on voit bien qu'il n'y a pas eu une seule ligne au sein de l'intergroupe.
02:39 Et puis, on voit, par exemple, lors des partiels dans La Riège,
02:42 la candidate officielle de la NUPES a été battue par une candidate dissidente socialiste.
02:46 C'est signe que les militants ont aussi envie de reprendre un petit peu le pouvoir.
02:49 Et puis, la grande question qui agite en ce moment l'intergroupe,
02:52 c'est celle des européennes.
02:54 Du côté de la France insoumise, on veut à tout prix une liste commune,
02:57 parce que selon les sondages, une liste commune permettrait d'être
02:59 premier ex aequo avec le Rassemblement national.
03:02 Pas question, répond-on, chez Europe Écologie Les Verts.
03:04 On accuse même LFI d'être, je cite, "des forceurs" avec cette liste commune.
03:09 On voit bien donc que la NUPES, certes, c'était un accord électoral,
03:11 mais on voit aussi la limite sur le temps long
03:13 qu'une alliance juste pour des postes devienne une vraie alliance
03:16 à long terme et surtout de programme commun.
03:18 Élodie Huchard, merci Elodie.
03:20 [Musique]
03:23 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]