Du lundi au vendredi, dans Demain au travail, un responsable d'entreprise raconte au micro d'Europe 1 une innovation mise en place au sein de son entreprise pour le bien-être de ses salariés.
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00:00 Aujourd'hui, on en parle avec le fondateur d'une très belle association qui fait du bien à nos jeunes, on en parle avec vous,
00:05 Philippe Audoux, vous êtes le co-fondateur de SPORTS dans la ville.
00:09 Cette association existe depuis 25 ans.
00:11 Vous construisez des terrains de sport, de basket, de foot, mais aussi maintenant de danse, de boxe, au pied des immeubles.
00:18 - Exactement. - Comment vous choisissez l'endroit ?
00:20 - Généralement, on rencontre un maire, c'est toujours un maire qui... - Qui vient vous voir ?
00:25 - Alors, nous qui allons le voir, mais en tout cas qui manifestent un intérêt pour créer un centre avec SPORTS dans la ville.
00:31 Et généralement, on essaie avec la mairie de se réapproprier un espace public qui pose problème.
00:38 - Ça veut dire quoi qui pose problème ? - C'est un espace sur lequel parfois il y a des trafics, parfois l'espace est mal utilisé,
00:45 et on va essayer de recréer un espace de vie qui soit apaisant pour le quartier,
00:50 et qui permette surtout à des jeunes en grand nombre de pouvoir bénéficier et profiter d'un bel espace de sport, animé, encadré, avec une ouverture vers l'emploi.
00:59 - L'éducation vers le sport, l'emploi à travers le sport, mais aussi à travers le cinéma avec vous Nabil Zerfa, directeur de l'école Court-Tragemay,
01:07 cette école qui existe depuis 2018.
01:10 Qu'en dites-vous aux jeunes, donc c'est des jeunes qui viennent des quartiers parfois défavorisés,
01:16 que dites-vous quand ils viennent d'une cité et qu'ils vous disent "non mais moi c'est impossible de réussir,
01:20 donc c'est pour ça que j'ai décroché scolairement, c'est pour ça que j'ai un peu traficoté de la drogue" ?
01:27 On entend ce discours-là, que leur répondez-vous, vous Nabil Zerfa ?
01:31 - L'idée de l'école, j'aime bien dire que l'on s'inscrit dans le champ de l'éducation populaire, c'est-à-dire la démocratisation des savoirs.
01:44 C'est un mouvement qui existe depuis quand même de nombreuses années, on a tendance un petit peu à l'oublier,
01:51 et la culture est un champ particulier, donc on s'inscrit vraiment dans le champ des possibles, c'est pour leur dire que c'est possible.
01:58 Effectivement, nous quand on était petits à l'école, on nous parlait de quoi ?
02:01 Effectivement, si vous êtes dans des structures ou dans un environnement où c'est monoclaste,
02:06 donc ça veut dire qu'il n'y a pas une mixité sociale, l'instituteur quand il va inviter les parents à parler de leur métier,
02:14 il y a un seul métier, c'est le bâtiment, la cuisine, c'est tout, ça s'arrête là.
02:17 Et donc du coup, si on ne leur donne pas une appétence, le goût en disant qu'ils peuvent faire autre chose,
02:22 et surtout se le permettre, des fois ce n'est même pas une question de niveau, des fois c'est oser.
02:28 - S'autoriser à y penser.
02:29 - C'est ça.
02:30 Et donc du coup, le fait qu'un l'agili a peut-être ouvert la première porte,
02:35 nous ce qu'on dit souvent à nos élèves qui fréquentent,
02:38 on vous ouvre la porte du sas, le hall d'entrée, maintenant c'est à vous de déambuler.
02:46 - Qu'est-ce que ça change quand on entreprend, quand on est entrepreneur, de venir d'une cité ?
02:54 - Après, vous savez, les cités c'est aussi un lieu où se cumulent les inégalités.
03:01 Ça veut dire qu'il y a l'environnement, souvent ce sont des endroits qui sont dégradés,
03:05 notamment si on parle du cliché sous-bois Montfermeil,
03:07 qui est quand même une des plus grandes réunions urbaines de France,
03:09 mais on est dans ce qu'on appelle les "co-pro dégradés",
03:12 donc ça veut dire que vous êtes dans un environnement très dégradé.
03:14 Donc ça veut dire que pour évoluer dans ce milieu-là, ça veut dire que l'estime de soi,
03:18 ça peut induire un mécanisme de...
03:24 - De mauvaise estime de soi ?
03:27 - Non, déjà l'estime de soi, mais ça veut dire que c'est la porte ouverte à toutes les déviances ensuite,
03:31 à la délinquance, à toutes choses qu'on peut imaginer.
03:35 Déjà pour celui qui sort souvent dans les territoires,
03:38 on a des élèves qui sortent en fin de troisième de l'école,
03:42 donc du coup ils n'ont pas de diplôme.
03:44 Entre ceux qui ont aussi des diplômes, qui ont du mal aussi à s'insérer,
03:47 parce que l'adresse, le CV, le nom, etc.
03:50 Donc du coup, si on cumule toutes ces inégalités,
03:53 Dubé souvent il parle des inégalités multipliées,
03:56 c'est pas forcément évident, mais ceci étant,
03:59 il y a quand même une énergie, il y a quand même beaucoup de...
04:02 On voit beaucoup aussi de réussite, ce qui est incroyable,
04:04 ça veut dire que nous on est issus de...
04:06 Nous nos parents ne savaient ni lire ni écrire,
04:08 dans l'espace d'une génération, leurs enfants ont fait des études supérieures.
04:12 Mais l'idée c'est de remettre un petit peu d'égalité sociale
04:17 dans des milieux qui n'en ont pas forcément.
04:19 - Qui n'en ont pas eu forcément au début.
04:21 On va poursuivre avec Davidson Allé,
04:23 vous êtes le fondateur de la Mélodie Descartes.