• l’année dernière
Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h45, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.

Category

📺
TV
Transcription
00:00 *musique*
00:05 - Faut pas en abuser les antibiotiques.
00:07 Après tout, c'est nous qui les rendons, les bactéries, la résistante.
00:11 - Bien sûr.
00:11 - Parce qu'on s'en sert trop des antibiotiques.
00:13 Alors vous nous dites que l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé,
00:16 prévoit en 2050, c'est pas demain, que l'antibioresistance, ça s'appelle comme ça,
00:21 provoquerait autant le décès que le cancer.
00:24 Ça fait peur.
00:25 - Oui, si on ne peut plus vous soigner.
00:26 - Non mais avant d'expliquer pourquoi, un petit rappel sur les antibiotiques peut-être ?
00:29 - Oui.
00:30 Alors les antibiotiques, en fait, ce ne sont pas eux directement qui se sont mis en cause,
00:33 mais c'est exactement ce que vous disiez, c'est le mésusage, le mauvais usage des antibiotiques,
00:37 le trop d'antibiotiques.
00:39 Il ne faut pas oublier qu'ils ont sauvé des milliers de vies depuis qu'ils existent.
00:42 Avant, on mourait quand même d'un panarys, d'une infection dentaire, de n'importe quoi.
00:46 Ils ont permis quand même de sauver des millions de vies.
00:48 Mais les bactéries, vous savez que les antibiotiques, ils ne marchent que sur les bactéries.
00:53 Ils ne marchent pas sur autre chose, pas sur les champignons, pas sur les virus.
00:57 Et ces bactéries, justement, elles ont appris à se défendre.
01:01 Ce sont des êtres vivants, les bactéries, comme tout le monde.
01:03 Et c'est quoi notre force, nous, les êtres vivants ?
01:06 C'est de nous adapter.
01:07 Et quand on vous attaque, eh bien vous apprenez à résister.
01:10 Et c'est ce qu'ont fait les antibiotiques.
01:12 Au début, les premiers antibiotiques, c'était des pénicillines.
01:15 Après, ça ne marchait moins bien parce qu'on les a un peu trop utilisés.
01:17 On a trouvé d'autres familles.
01:18 Sauf que maintenant, on n'arrive plus à trouver d'autres familles.
01:21 - On a du mal à comprendre que des bactéries, ces petites choses ridiculement petites,
01:25 elles sont adaptées comme ça. - On a besoin de malins comme toi pour arriver à feinter.
01:28 - C'est très malin. C'est beaucoup plus malin, encore plus malin que les virus, les bactéries.
01:32 - Mais comment on sait qu'une infection, elle est virale ou bactérienne ?
01:35 - C'est un petit peu ça le problème.
01:37 Il y en a pour lesquels c'est assez simple.
01:39 Quand vous avez un herpès, vous savez que c'est viral.
01:41 Quand vous avez un rhume, on sait que c'est 200 virus différents.
01:44 Mais ce sont des virus.
01:45 Une grippe, on sait que c'est viral.
01:47 Vous voyez, il y a des choses où on le sait.
01:48 Après, tout ce qui est bactérien, pratiquement toutes les infections de la peau,
01:52 que ce soit un apétigo, un panarée ou n'importe quoi, généralement, c'est bactérien.
01:56 Une infection urinaire, généralement, c'est bactérien.
01:59 La maladie de Lyme, vous savez, avec la petite tique là, on sait que c'est une bactérie.
02:03 C'est bactérien.
02:04 Le tuberculose, on sait que c'est...
02:06 Il y a des choses où on le sait et on ne sait jamais.
02:08 Et voilà. Et l'angine, bon exemple, l'angine, ça peut être bactérien ou viral.
02:14 - Un bactéritum vide, un myoche, des vaccins.
02:15 - Maintenant, Caro, il existe.
02:17 Mais sous-utilisé, un test, il suffit avec un petit coton-tige, un petit écoubillon,
02:22 d'aller prélever le fond de la gorge, mettre ça dans un petit colorant
02:25 et on sait si c'est bactérien ou pas.
02:27 Mais malheureusement, alors que les pharmaciens l'ont aussi.
02:30 - Non mais c'est dommage, ça, ce que vous dites.
02:31 - Ben oui, c'est dommage. Je suis d'accord avec vous.
02:32 - Et tes résultats immédiats, tu...
02:34 - Tes résultats immédiats, en quelques secondes.
02:35 - Ah oui, donc en fait, tu vas même en consultation, tu peux partir avec...
02:37 - Et tu vas dire aux patients, non, non, non, pas d'antibiotiques, c'est viral.
02:40 Attention, il y a aussi une pression de la part des patients,
02:43 qui bien souvent disent, oh si, quand même, mettez-moi quand même un antibiotique,
02:48 alors qu'on sait que c'est viral.
02:49 - Non, mais il faut les comprendre, ça les rassure.
02:51 - Oui, oui.
02:52 - Ça les soigne, quand même.
02:53 - Oui, mais c'est...
02:54 - On sait que les antibiotiques, c'est pas automatique.
02:55 - C'est bien. Mais ce slogan est resté, alors que les nouveaux, ils sont pas...
02:58 - Il était bien, le slogan.
02:59 - Ah ben celui-là, on l'a tous en fait.
03:00 - Il était bien.
03:01 - Ça, c'est clair.
03:02 - Il était pas mal.
03:03 - Il était super.
03:04 - Il était pas mal.
03:05 - Est-ce que vous avez l'habitude de donner un antibiotique, par exemple,
03:08 dans une infection virale ?
03:09 Imaginons, vous cédez à votre patient, il arrête pas de vous demander,
03:12 bon, allez, prenez ça pendant cinq jours.
03:14 - Alors déjà, ça marchera pas.
03:16 - Bon, ça marchera pas.
03:17 - Ça marchera pas.
03:18 - Attention, ça commence par là, ça marche pas, c'est inefficace.
03:20 - Déjà, ça marche pas.
03:21 Ben oui, si c'est viral, ça marche pas,
03:22 parce que ça ne marche que sur les bactéries, les antibiotiques.
03:24 - D'accord.
03:25 - Donc déjà, ça marche pas.
03:26 Mais ensuite, il faut pas oublier que vous, William, vous aussi,
03:30 vous êtes plus bactérien qu'humain.
03:32 Il y a plus de bactéries en vous, mais des gentilles bactéries.
03:35 Vous êtes un tas de bactéries, William.
03:36 - Très sympa.
03:37 - Non, non, non, non.
03:40 - Mais si.
03:41 - Les bactéries, moi, là, adorables, adorables.
03:43 On passe des soirées, vous pouvez pas savoir, je vous régale.
03:46 - Il y en a partout, sur la peau.
03:48 Ce qu'on appelle le microbiote, vous savez ?
03:50 - Oui.
03:51 - Elles sont gentilles, elles sont là pour nous protéger.
03:52 Pourquoi vous n'êtes pas agressé par n'importe quoi ?
03:54 C'est parce qu'il y a des milliards de bactéries sur votre peau
03:56 qui vous protègent.
03:57 - Non, mais ce qui est formidable, c'est ça, c'est formidable.
04:00 - C'est génial.
04:01 - Parce qu'il y en a partout.
04:03 - Il y en a absolument partout.
04:04 Encore, on n'a pas tout mis.
04:05 Il y en a dans les poumons, il y en a dans l'estomac.
04:07 Dans l'estomac, un peu moins, c'est l'endroit où il y en a le moins
04:09 parce que c'est très acide et donc, paf, elles peuvent pas survivre.
04:12 Mais sinon, il y en a absolument partout.
04:15 Et donc, quand vous donnez quand même des bactéries contre un virus
04:19 pour finir de répondre à votre question,
04:21 ça va aussi abîmer les autres bactéries,
04:24 celles qui sont plutôt sympas.
04:26 Et donc, il y en a quelques-unes dedans qui ne sont pas très sympas
04:28 qui vont apprendre et qui vont se dire, hop, hop, hop,
04:30 quand tu auras de l'antibiotique, moi, je vais me transformer,
04:32 je vais mettre une membrane un peu plus épaisse qui va résister.
04:35 Il y a plusieurs façons, plusieurs stratagèmes.
04:37 Et les bactéries peuvent utiliser des stratagèmes pour devenir résistants.
04:41 - Toute petite question.
04:42 Non, non, pardon, vous pouvez remettre l'image précédente
04:44 parce que c'est bizarre quand on regarde ça.
04:46 - Elles ont plusieurs formes.
04:48 - Non, mais c'est au microscope.
04:50 Elles sont vraiment comme ça, les bactéries.
04:51 - Ah oui, on en a plein.
04:52 - Celle-ci, la palette est un peu violette, c'est joli comme tout.
04:54 - Oui, c'est rallissant.
04:56 - Ça ne me surprend pas, moi, de voir des trucs qui coraillent.
04:58 - Vous avez raison, c'est ravissant.
04:59 Il y en a qui ont des petits toiles, il y en a qui ont des petits flagelles.
05:02 Celle de l'estomac, par exemple, il y a une espèce de petit flagelle
05:06 derrière qui l'a fait avancer.
05:08 C'est assez impressionnant.
05:09 Il y en a des toutes rondes.
05:10 - Alors, on a parlé au début de l'antibioresistance.
05:14 Alors, qu'est-ce qu'on peut faire pour lutter contre ça ?
05:16 Parce que les bactéries deviennent plus costaudes.
05:18 - Exactement.
05:19 - Et comment on peut faire pour les rendre plus faibles
05:21 si je veux dire qu'on pue plus les...
05:23 - Alors, déjà, il faut en donner moins.
05:24 Parce que ce qu'on sait moins, c'est qu'il y en a aussi,
05:26 on en donne aux animaux dans l'élevage.
05:28 Et donc, quand on mange de la viande, on mange aussi des bactéries.
05:30 On ingère aussi des bactéries.
05:31 - Bien sûr.
05:32 - Donc, déjà, il faudrait diminuer ça.
05:33 Après, il faut prendre les traitements.
05:35 Par exemple, votre médecin, quand il vous donne
05:37 2 comprimés matin et soir d'antibiotiques
05:39 pour une infection bactérienne, il dit, voilà,
05:41 vous prenez 2 comprimés matin, 2 comprimés soir pendant 8 jours.
05:44 Souvent, il y en a qui se disent, oh, j'en prends qu'un.
05:47 Donc, déjà, c'est pas bon.
05:48 Après, il y en a qui se disent, oh, ça va mieux, j'ai plus du tout la gorge.
05:51 Tout va mieux et tout.
05:52 J'arrête.
05:53 Surtout pas.
05:54 Il ne faut surtout pas faire ça.
05:55 Parce qu'en fait, l'antibiotique, il a commencé à être efficace sur la bactérie.
05:58 Donc, les plus fragiles, il les a tout de suite désinguées.
06:00 Mais les autres qui restent, elles vont apprendre à devenir résistantes.
06:04 Et donc, on va avoir non seulement des bactéries qui restent,
06:07 mais en plus, donc vous allez faire une surinfection,
06:09 mais en plus, elles seront résistantes au traitement.
06:11 Et c'est ce que vous disiez.
06:12 Il y aura énormément de résistance.
06:14 On ne pourra plus soigner une maladie toute simple.
06:16 Et ça arrive déjà.
06:17 Et les chercheurs sont en train.
06:19 Ça, c'est chez les gens qui prennent plein d'antibiotiques
06:21 ou c'est chez tous les êtres humains ?
06:22 De plus en plus, on a des résistances à certains antibiotiques.
06:25 Un exemple.
06:26 Mais pourquoi moi, si je n'ai jamais pris d'antibiotiques,
06:28 pourquoi le jour où je vais le prendre en 2050, ce ne sera plus ?
06:31 Si tu n'en as jamais pris, il y a peu de raisons.
06:33 D'accord.
06:34 C'est pour ça que les gens qui reviennent beaucoup.
06:35 On prévoit quand même que dans les années 50,
06:37 il y aura beaucoup de personnes qui seront résistantes.
06:40 Un exemple pour terminer.
06:41 Une bactérie, Clostridium difficile.
06:43 Bref, enchantée.
06:44 Facile.
06:45 Enchantée.
06:47 Elle provoque des troubles terribles, des troubles intestinaux terribles
06:50 et elle résiste à tous les antibiotiques.
06:53 Au début, il fonctionnait.
06:54 Maintenant, il n'y a plus aucun antibiotique qui fonctionne.
06:57 Et vous savez ce qu'on fait maintenant ?
06:58 On fait des transplantations fécales.
07:00 C'est-à-dire qu'on enlève le microbiote de la personne malade
07:04 et on lui transplante un microbiote sain.
07:08 Et comme ça, on arrive à les soigner dans 90 % des cas.
07:11 Et il y a encore plein d'autres choses dont je vous parlerai un autre jour.
07:13 Mais oui.
07:14 Voilà.
07:15 J'ai mal à la torse, moi.
07:16 Moi, c'est mal là plutôt qu'au ventre, du coup.
07:20 Bon, on sauvera alors pour la suite.
07:22 - C'est une fache.
07:23 [Musique]

Recommandations