Retrouvez William Leymergie entouré d’experts, du lundi au vendredi en direct dès 12h30, pour une émission dédiée aux problématiques de notre quotidien.
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00:00Et on reste en sport avec notre invité. Il est nonuple champion du monde d'une discipline qui était encore peu connue jusqu'à il n'y a pas si longtemps, le BMX Freestyle.
00:07Et il publie figure du bitume aux éditions Flammarion. Bonjour Mathias Dandoye.
00:11Bonjour.
00:12Vous racontez dans votre livre notamment votre arrivée aux Etats-Unis à tout juste 18 ans.
00:18Ça a changé votre vie et votre approche de ce sport ? Ça a été déterminant ?
00:22Oui, bien sûr. Ça a été en fait un week-end déterminant pour moi parce que la première fois que je vais faire cette compétition aux Etats-Unis, c'est les résultats du bac le lundi d'après.
00:33Et donc la compétition est le samedi soir. Je gagne la compétition contre toute attente, contre le favori américain. C'était à la Nouvelle-Orléans.
00:42La Nouvelle-Orléans, c'est une ville de fêtes, donc on a vraiment bien fêté la victoire de la compétition.
00:48Je n'étais pas hyper frais dans l'avion le dimanche. Mon père me récupère à Charles de Gaulle le lundi matin.
00:54On va à la préfecture pour voir les résultats du bac. Et j'ai eu mon bac.
00:58Double victoire.
00:59Double victoire du coup. Et c'était le deal que j'avais avec mes parents.
01:02C'était si j'arrivais à avoir le bac, je pouvais un peu voler de mes propres ailes et donc déménager en colocation.
01:09Et après effectivement, déménager à San Diego, aux Etats-Unis, où j'ai pu m'entraîner dans des supers conditions.
01:14Au soleil, on avait des rampes dans le jardin, donc c'était sympa.
01:18Donc le deal, c'était tu as ton bac, tu peux faire le sport, faire la vie que tu veux, mener la vie que tu veux.
01:24Oui, en fait, ils voulaient que j'assure quand même un peu mes arrières, parce que même si mes parents sont super tolérants,
01:31ils étaient trop contents que je fasse du sport, autant de sport, il fallait quand même que j'ai mon bac au cas où ça ne marche pas.
01:36Parce qu'en 2007, le BMX était très peu développé. Il y avait très peu de gens qui vivaient de cette discipline.
01:44Donc pour des parents, ça fait flipper de se dire, mon fils, qu'est-ce qu'il va faire ? C'est compliqué.
01:50Et puis finalement, tout le monde a pris la bonne décision.
01:53Alors ce sport, vous le décrivez comme de la danse sur un vélo. C'est comme ça que vous le pratiquez ?
01:59Oui, c'est ça. Dans le BMX, il y a plusieurs disciplines. La mienne, c'est le flat.
02:03C'est de faire des figures sur un sol plat. Il n'y a pas besoin de rampes ou quoi que ce soit.
02:08C'est vraiment comme une chorégraphie sur un vélo. Il y a un facteur artistique qui est hyper important en compétition.
02:15Il faut inventer ses propres figures. L'originalité, c'est le critère le plus haut.
02:20Il y a vraiment une prise de tête journalière, presque artistique, où on se dit, il faut venir avec des nouvelles figures tout le temps.
02:28Et c'est pour ça que c'est hyper intéressant. Ce n'est pas qu'une performance physique, c'est aussi une performance artistique.
02:35C'est un mélange entre l'art et le sport.
02:36C'est vraiment à la frontière entre l'art et le sport.
02:38Et c'est super intéressant de voir que les meilleurs techniquement, s'ils ne sont pas bons dans l'originalité, ils ne gagnent pas la compétition.
02:46Il faut avoir les deux.
02:49Alors le BMX, évidemment, pour ceux qui n'avaient jamais entendu parler de ce sport, tout le monde maintenant connaît grâce à notre triple médaille olympique.
02:57C'était une image absolument extraordinaire de ces JO. Votre discipline, elle ne faisait pas partie des Jeux olympiques.
03:04Mais est-ce que ça aide quand même à populariser, à mettre la lumière sur le sport en général, sur le BMX en général ?
03:09Oui, carrément. C'était un des plus beaux moments des Jeux olympiques, je pense.
03:13Ces trois rappeurs français, la Marseillaise et puis Joris Dodé et Romain Maillot et Sylvain André, main dans la main.
03:22Et le premier qui se retourne pour être sûr que les deux autres sont derrière.
03:26Ça a mis un énorme coup de projecteur sur le BMX.
03:29Et on ne peut pas oublier Anthony Jean-Jean au BMX Park, sur des rampes qui a pris le bronze.
03:35Donc, énorme coup de projecteur sur nos disciplines.
03:39Moi, ma discipline, elle était en sport de démonstration.
03:41Vous avez participé aux JO quand même ?
03:43Oui, exactement, pour que ce soit intégré à Los Angeles en 2028.
03:47Mais clairement, on a vu l'effet JO, que ce soit au niveau des adhérents, juste à la rentrée des clubs de race.
03:54Je crois que c'est plus de 120%.
03:56C'est quelque chose de, je n'ai pas le chiffre exact, mais c'est quelque chose de paramineux.
04:01Et puis sur les réseaux sociaux, de plus en plus de gamins qui sont intéressés, de jeunes ou moins jeunes d'ailleurs.
04:07Et c'est trop chouette.
04:09Moi, j'avais toujours dit, il y avait plein de sceptiques quand le BMX est rentré aux JO,
04:12parce qu'on est une discipline qui vient un peu, qui est contre culture, qui est anticapitaliste, un peu punk à la base dans les années 70.
04:21Et tout le monde disait, ouais, là, on affilie au jeu, on perd un peu toute notre essence.
04:28Et en fait, je dis, non, mais regardez la visibilité qu'on va avoir.
04:31Et finalement, c'est génial parce qu'on a une visibilité extraordinaire.
04:34Il y a eu ce triplé en race et ça a été vraiment gagnant, gagnant.
04:38Le CIO y a gagné parce que le BMX est cool et ça fait des images extraordinaires.
04:43Et nous, on a gagné parce qu'on a plein de jeunes qui ont vu ça à la télé et qui s'y mettent.
04:48Et ça aide à mieux gagner sa vie, à avoir des sponsors, justement, à pouvoir vivre de son sport.
04:52Exactement, parce que le prix sur les compétitions, ce n'est pas assez pour vivre.
04:58Donc, il faut s'entourer de partenaires, de sponsors et ça passe par de la visibilité médiatique.
05:05Donc, les JO, c'est l'événement le plus diffusé à la télé au monde.
05:10On ne peut pas faire plus gros.
05:11Je crois que la cérémonie d'ouverture a réuni 2-3 milliards de personnes.
05:15Quelques milliards de personnes.
05:17Et donc, c'est vrai que c'est un sacré bonus pour nous tout ça.
05:23Et c'est hyper important parce que, comme je vous disais, en 2007, c'était dur de vivre de la discipline.
05:28Ça l'est un peu moins aujourd'hui, mais c'est toujours compliqué.
05:31Ce qui est génial, c'est qu'il y a les réseaux sociaux aujourd'hui.
05:35C'est ce que j'explique dans le livre.
05:36C'est qu'on peut créer presque sa propre chaîne, sa propre marque aujourd'hui en étant présent sur les réseaux sociaux.
05:42Et je file plein de petits conseils dans le livre comme ça pour les jeunes qui veulent devenir professionnels.
05:48Ne pas faire les mêmes erreurs que moi j'ai fait et qu'il y ait une nouvelle génération qui arrive en France.
05:55Et donc, en 2028, ce sera une discipline olympique à Los Angeles.
05:59Normalement, le BMX Plat sera à Los Angeles en 2028.
06:03Alors moi, je ne sais pas. Je ne sais pas ce que je ferai en 2028.
06:06C'est dur de se projeter sur un cycle de quatre ans comme ça.
06:09Je vais faire une petite pause l'année prochaine et voir ce que ça dit.
06:12En France, on a des super jeunes qui arrivent.
06:14On a Julien Barrand, Anatole Rahin en flat qui vont porter haut les couleurs de la France.
06:19Vous y serez peut-être aussi.
06:21Juste en quelques secondes, parce que malheureusement, on a terminé.
06:25Vous auriez pu faire d'autres sports. Vous auriez pu faire du foot.
06:27Notamment, vous le disiez, vous avez fait beaucoup de sports dans votre jeunesse.
06:29Est-ce que celui-là, il résume finalement un peu aussi votre philosophie de vie ?
06:33Ce sport-là que vous avez choisi à la fin ?
06:36Oui, bien sûr. Le BMX, c'est quelque chose de très communautaire dans le super sens du terme.
06:41Il y a des passations de pouvoir.
06:43Moi, c'est le mec dont j'étais hyper fan quand j'étais jeune, Alexandre Jumelin,
06:47qui m'a vraiment pris sous son aile et qui m'a fait voyager avec lui.
06:50Au même titre que là, maintenant, Julien et Anatole, c'est des petits jeunes que je fais voyager avec moi.
06:54Il y a vraiment un truc de partage, de passation.
06:58Oui, exactement. Et j'adore ça.
07:00Il n'y a pas peu de sports où il y a autant de proximité avec les pros.
07:05Et donc, pour rien au monde, je choisirais un autre sport.
07:07C'est le meilleur sport du monde de loin.
07:09Et tout le monde devrait essayer de faire du BMX.
07:11Et de plus en plus de monde s'y essaye.
07:13Merci beaucoup, Mathias Dandoy, figure du bitume.
07:16C'est publié chez Flammarion. Merci d'être venu nous parler du BMX.
07:19Et bravo pour tous vos succès.
07:21Rendez-vous en 2021 à Los Angeles.