Violences Sexistes et Sexuelles - SE RÉPARER

  • l’année dernière
Nous sommes heureuses de vous présenter la série de vidéos réalisées en collaboration avec @elviredcharles qui abordent le sujet de la guérison.

Les témoignant.e.s nous racontent comment iels se sont réparé.e.s. Certain.e.s ont découvert des groupes de paroles, des groupes et comptes Instagram féministes qui ont pu leur apporter des réponses, une meilleure compréhension de ce que sont les VSS et une écoute bienveillante sur ce qu’iels avaient vécu.es.

Journaliste @elviredcharles
Vidéaste @directedbyloumuller / @v_oriane_v / @faneva_rabetsi
Monteuse @alejandra_zuniga_d
Motion designer @agence_unoeilsurtout
Étalonneuse @lucieternisien.dop

Merci à @Reebokeurope pour leur soutien à l’année et sur ce contenu. Merci à la team d’@Hek0.tv et @milarosaria pour leur accompagnement sur ce projet.
Transcript
00:00 jamais une situation qui est floue. Il n'y a qu'une personne qui agresse une autre et c'est tout.
00:02 C'est ça qui est difficile je pense quand on est victime de trauma, de violence sexuelle
00:13 notamment, c'est que on cherche de l'aide et ça peut arriver qu'on nous en donne mais elle n'est
00:19 pas toujours bonne par rapport à ce qu'on veut. Quelque chose qui est bien pour moi à recevoir,
00:22 c'est peut-être très mauvais pour une autre personne. Par la suite je me suis un peu lancée,
00:27 j'ai voulu essayer aussi le groupe de parole. C'est vrai que c'est vachement isolant tout ça et on
00:35 est un peu seule. Je m'en rends compte même de parler des choses, d'avoir ce genre de discussion
00:40 féministe. Juste on est là, on est plein de meufs et même rien que là tu vois et on me dit "regarde
00:45 moi j'ai ça" et "ouais moi aussi en fait" et c'est juste ça. On est toutes ensemble et tous ensemble
00:50 et en train de se montrer nos plaies et dire "regarde j'ai archi mal, moi aussi j'ai archi mal"
00:53 et juste on se tient la main et déjà c'est tout tu vois, c'est déjà beaucoup. D'être face avec
00:59 des femmes qui ont vécu des choses similaires, ça touche pas à la blessure, ça crée autre chose à
01:05 côté d'extrêmement jouissif, qui donne de l'espoir, qui donne une force inouïe et tout ça. Et en fait
01:14 il a fallu, et c'est un peu malheureux, mais il a fallu un petit peu les violences pour ensuite
01:19 apprendre vraiment sur les violences, à travers l'apprentissage des violences pour découvrir le
01:23 féminisme et par là pour me reconstruire et ça a été tout un petit chemin. Le seul truc que je
01:31 dirais c'est de ne pas se mûrer dans le silence. Parler, parler, parler, faire, s'écouter le plus
01:36 possible et faire ce que son corps lui dit de faire, son coeur lui dit de faire. Je pense que
01:41 c'est super important dans le process de résilience de se rendre compte qu'on n'est pas responsable de
01:45 ce qui nous arrive, on est juste victime de ce qui nous arrive. On est victime de personnes qui sont
01:50 juste malsaines et perverses et c'est pas normal. On m'a pas dit "les adultes de ton entourage,
01:56 ils n'ont pas le droit de te toucher, les adultes de l'école, ils n'ont pas le droit de te toucher".
02:00 Pour moi ce qui a marché beaucoup c'était de me rendre compte d'apprendre en fait. Plus j'apprenais
02:07 sur les violences, plus ça me libérait. Parce que du coup après ma première agression, j'en
02:15 ai parlé à une personne qui m'a dit "mais en fait tu sais que ça c'est une agression sexuelle" et
02:18 du coup j'ai commencé à taper sur internet. Et c'était en 2017, du coup c'était moment #MeToo,
02:22 et juste après il y a eu toute la vague d'informations par rapport à tout ça. Et du
02:26 coup j'ai commencé à beaucoup m'intéresser aux questions féministes. Et c'est ça qui a fait que
02:29 je me suis sentie beaucoup plus légitime à me dire "j'ai besoin du confort et du réconfort de
02:37 personne pour me dire "c'est pas ta faute" parce que je le sais pertinemment, je le sais, c'est pas
02:41 normal, ça sera jamais normal et j'accepterai jamais qu'on me dise que c'est normal pour une
02:46 personne ou pour une autre, ou qu'il y ait une situation qui était un peu floue. Il n'y a jamais
02:49 une situation qui est floue. Il n'y a qu'une personne qui agresse une autre et c'est tout.
02:52 Et je vois dans les vestiaires maintenant que c'est écrit "il y a des campagnes avec des
02:55 dessins et c'est trop bien, c'est super important". Il faut aussi éduquer les garçons, évidemment,
03:00 genre c'est ça le point de départ. Mais entre temps il y a des filles et des femmes qui sont
03:04 victimes et des personnes non-binaires et tout qui sont victimes et qui ont aussi besoin d'être
03:08 accompagnées et d'être aidées. En apprenant un peu plus avec les réseaux sociaux, sur Instagram,
03:13 a commencé à suivre certains comptes. Donc ça a été "Clique Révolution", ça a été beaucoup de
03:20 choses comme ça. Au début c'était plus par rapport à la sexualité et puis au fur et à mesure,
03:24 du coup, a rentré un peu dans le féminisme et à travers le féminisme en fait qui parle également
03:30 beaucoup, qui combat également beaucoup les violences sexistes et sexuelles. Et donc ils ne
03:35 sont pas que à travers les femmes, parce qu'il y a aussi avec les enfants du coup, parce que ça
03:38 commence vraiment à l'enfance, ça commence par l'éducation déjà à l'école, c'est tout un truc.
03:42 Et aussi grâce à plein de mouvements de campagne féministe etc qui nous ont appris ce qu'on nous
03:47 a jamais appris en fait, ni à l'école ni à la maison. Et effectivement cette fameuse légende
03:53 urbaine du viol qui est dans une rue, la fameuse quoi, qui empêche du coup de savoir quand on a
04:00 vraiment été violé et de savoir ce qui est grave, ce qui n'est pas grave et pourquoi on souffre et
04:04 d'apprendre à se comprendre et ce qui est quand même genre la base du bien-être. C'est Socrate
04:11 qui disait "Connais-toi toi-même" donc on n'est pas en train d'essayer de révolutionner le bien-être
04:15 ou l'être humain, on essaie juste d'apprendre à se comprendre et se connaître et il y a tout le
04:22 temps des obstacles tu vois.
04:23 !

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