• l’année dernière
Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, dans une décision confirmée en appel, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes. Une première pour un ancien président de la République. Son avocate, Jacqueline Laffont a annoncé que l’ancien chef de l’État allait se pourvoir en cassation.

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Transcription
00:00 Nicolas Sarkozy est donc le premier ancien président condamné à de la prison ferme.
00:04 Quelle est votre réaction, vous qui avez été son conseiller spécial à l'Elysée ?
00:08 À la fois de la tristesse parce qu'il y a des vies en jeu, soit la sienne, celle de son avocat, celle de M. Aziber,
00:22 et puis une inquiétude très grande pour l'avenir de notre démocratie.
00:28 Pourquoi ?
00:28 Parce que vous pensez qu'une condamnation de ce genre, justifiée ou pas, ne met pas en cause l'autorité, les institutions,
00:40 que dans une société où la crise de l'autorité prend des proportions invraisemblables, une condamnation de ce genre ne vient pas ajouter encore à la crise ?
00:52 Vous dites "condamnation justifiée ou pas" ? Si elle est justifiée, on ne conteste pas une condamnation de la justice.
00:56 Ça veut dire que la démocratie fonctionne ?
00:58 Non, ça n'empêche pas d'être inquiet pour la démocratie, qu'elle soit justifiée ou pas.
01:04 Que vous soyez grand, puissant ou représistif, ce n'est pas...
01:08 Vous n'avez pas l'impression que maintenant on a renversé les choses ?
01:10 C'est-à-dire qu'avant, c'était les puissants avec lesquels on était indulgent, et que maintenant, quand on est puissant, on a droit à un traitement bien pire que quand on n'est pas puissant ?
01:19 Oui, mais justement, le tribunal dit que c'est parce que Nicolas Sarkozy avait un statut d'ancien président qu'il a porté lourdement atteinte à l'état de droit.
01:31 C'est justement parce qu'il était président qu'il est condamné.
01:34 Dans le code pénal, il est écrit quelque part que quand on est ancien président, on doit être plus lourdement condamné.
01:39 Quand on est un élu, on doit être plus lourdement condamné.
01:42 C'est écrit quelque part.
01:43 C'est une nouvelle façon de rendre la justice depuis des années.
01:47 La justice veut faire un exemple ?
01:49 Écoutez, c'est ce qui a l'air d'être dit, mais la justice ne fait pas d'exemple.
01:54 La justice, elle dit le droit. C'est tout.
01:57 Oui.
01:58 C'est tout.
01:59 Il y a les motivations du jugement derrière, et c'est comme ça que le jugement a été motivé.
02:02 Oui, mais c'est ça que je trouve particulièrement discutable, mais ce n'est pas la première fois.
02:06 C'est-à-dire que maintenant, à partir du moment où vous êtes un élu, vous avez droit à des peines beaucoup plus lourdes que si vous ne l'étiez pas.
02:14 Ça n'est pas écrit dans le Code pénal.
02:16 Quand on veut que la justice soit exemplaire, le législateur durcit les peines.
02:21 Il précise davantage les délits et donne des condamnations.
02:28 Mais la Cour d'appel dénonce le practique de corruption.
02:30 Oui, mais ça aussi.
02:32 Le problème, c'est que les mots...
02:34 C'est-à-dire entre Nicolas Sarkozy, son avocat, et M. Azibar.
02:36 Et la corruption, elle est où ?
02:38 Non, mais le mot.
02:40 On peut dire que j'ai entendu tout à l'heure qu'il n'aurait pas dû prendre un téléphone anonyme.
02:48 Sous un faux nom.
02:50 Oui, mais ça veut dire qu'il avait quelque chose à cacher.
02:56 Donc, il est condamné parce qu'il a pris un téléphone sous un faux nom.
02:58 Ça veut dire qu'il pensait qu'il pourrait être sur écoute.
03:00 Et ça, ça justifie...
03:02 C'était le cas, d'ailleurs. Il avait raison.
03:04 Ça justifie...
03:06 Je ne dis pas, mais j'explique pourquoi il avait pris un faux nom.
03:08 C'est dans le code pénal, ça ?
03:10 Non.
03:12 Vous dites en fait que...
03:14 La justice veut se payer Nicolas Sarkozy ?
03:16 Non, non, non, mais moi, je ne dis pas...
03:18 Ce débat ne m'intéresse pas.
03:20 Ce qui m'intéresse dans ce débat, c'est la manière dont on qualifie les faits,
03:26 les peines qu'on alourdit quand il s'agit d'élus dans le politique, de droite ou de gauche.
03:34 Les conséquences de tout cela.
03:36 La justice, ça se rend aussi avec discernement.
03:38 Le juge, il est indépendant.
03:40 Mais la contrepartie de cette indépendance qui fait qu'il n'est...
03:44 En fait, il est...
03:46 Sauf à commettre un crime ou un délit majeur,
03:48 il n'a de comptes à rendre à personne
03:50 et il n'est pas responsable de ses décisions.
03:52 Et quand il se trompe, quand il fait une erreur,
03:54 c'est l'État qui est responsable, pas le juge.
03:56 Donc, la contrepartie de ça,
03:58 c'est que le juge agit avec discernement,
04:00 avec mesure,
04:02 mesure en se fixant des limites lui-même à son propre pouvoir.

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