• l’année dernière
Nicolas Sarkozy a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme à purger sous bracelet électronique, dans une décision confirmée en appel, pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire des écoutes. Une première pour un ancien président de la République. Son avocate, Jacqueline Laffont a annoncé que l’ancien chef de l’État allait se pourvoir en cassation.

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Transcription
00:00 Je pense qu'il y a dans ce dossier une problématique qui n'est pas spécifique à cette affaire,
00:06 une problématique qui est celle selon laquelle la justice n'aime pas se déjuger.
00:10 La justice peut se tromper.
00:12 Elle a du mal à reconnaître ses erreurs.
00:13 Elle a toujours du mal à reconnaître ses erreurs.
00:16 On voit par exemple le taux d'affaires qui peuvent faire l'objet de révision,
00:20 c'est absolument ridicule et infime.
00:23 Eh bien la justice n'aime pas s'être trompée.
00:26 Elle aime encore moins dans un dossier qui est à ce point médiatisé,
00:29 dans un dossier qui concerne un homme politique que tout le monde connaît,
00:32 puisqu'il s'agit d'un ancien président de la République,
00:34 dans un dossier que je considère comme hors normes,
00:37 mais dans lequel des moyens hors normes ont été engagés.
00:40 Franchement, on a une instruction de neuf années,
00:43 on a une enquête préliminaire de six ans,
00:45 on a zéro preuve,
00:46 on a des bouts de conversation téléphonique entre un avocat et son client,
00:51 des conversations tronquées qui ont été collées
00:55 et qui, à notre avis, contreviennent à des principes fondamentaux
00:59 que sont notamment la protection du secret.
01:01 - Mais ça, ça a été validé, pardon, les écoutes téléphoniques,
01:04 elles ont été validées par la justice ?
01:05 - Alors, vous savez, elles ont été validées,
01:08 et pour répondre finalement à la question que vous me posiez tout à l'heure,
01:11 on est dans un dossier où franchement,
01:13 on a un peu eu le sentiment d'avoir eu un petit arrêt sur mesure.
01:16 Je ne suis pas la seule à l'avoir dit.
01:18 On a un arrêt, pardonnez-moi de vous dire, qui est un arrêt Sarkozy.
01:21 On a des commentateurs qui l'ont dit, et pas des moindres,
01:23 des professeurs de droit, pas des militants politiques
01:27 ni des partisans de Nicolas Sarkozy.
01:29 On a un arrêt sur mesure, il est tellement sur mesure cet arrêt
01:32 que trois mois plus tard, il y a deux décisions capitales qui ont été rendues,
01:36 l'une par la Chambre criminelle de la Cour de cassation en juin 2016,
01:39 alors que notre arrêt, nous, était de mars 2016,
01:41 qui venait finalement désavouer cette première décision,
01:44 et l'une par la Cour européenne des droits de l'homme,
01:46 dans un arrêt versinique en Bain-le-Caie,
01:48 qui vient dire qu'il est absolument impossible
01:51 de pouvoir condamner un client sur le fondement de conversation
01:55 écoutée avec son avocat.
01:56 Donc, effectivement, on a été désavoués, vous avez raison de le dire,
02:00 mais franchement, dans une juridiction...
02:01 - Mais pourquoi tout ça est balayé ?
02:02 Est-ce que, finalement, la justice veut se payer Nicolas Sarkozy ?
02:06 - Écoutez, je pense que ce qui est encore plus dangereux que cela,
02:09 c'est que la justice est probablement sincère,
02:13 finie par être sincère, finie par se convaincre qu'elle a en face d'elle
02:17 le pire des individus capables de tous les maux.
02:20 C'est ça qui est extrêmement dangereux et finit par être aveuglé.
02:23 D'ailleurs, je l'ai plaidé, ça a été la conclusion de ma plaidoirie.
02:26 Je suis demandée à la Cour de se méfier des vents contraires intérieurs,
02:31 qui peuvent peut-être parfois vous amener à avoir des décisions
02:34 qui ne sont pas tout à fait conformes aux droits,
02:36 dans lesquelles il y a un peu d'animosité.

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