L'interview en intégralité de Michel-Édouard Leclerc

  • l’année dernière
Michel-Édouard Leclerc était l'invité de BFMTV, alors que les géants français de l'agroalimentaire ont accepté de rouvrir de manière anticipée les négociations avec les distributeurs, dans le but de faire baisser le prix des produits en rayon, dans un contexte d'inflation toujours très élevée. Depuis plusieurs semaines, le gouvernement maintenait la pression sur les industriels, accusés de maintenir les prix au plus haut, malgré une baisse du coût des matières premières.

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Transcript
00:00 Avec nous en direct ce soir dans 22h Max, bonsoir Michel-Edouard Leclerc.
00:02 - Bonsoir, vous avez l'air chaud là.
00:04 - Merci d'être là.
00:04 Oui, ils sont bien effectivement, c'était pour eux.
00:06 Voilà, la pression est un peu montée.
00:08 - Ça s'est mis en jeu un petit peu avant que vous vous rouliez sur le grill.
00:10 - Juste avant que vous n'arriviez.
00:12 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:14 Vous, le président du comité stratégique des centres Edouard Leclerc,
00:17 et de très bonne humeur ce soir.
00:19 - Non, mais je suis comme vous, on a eu une journée assez tendue.
00:22 Il y a plein de choses qui passent et à un moment donné,
00:24 il faut faire sa méditation, son yoga.
00:26 Je sais que je vais retrouver Roselyne, Maxime.
00:30 Vous avez vos groupies au sein des collaborateurs du groupe Leclerc.
00:33 Je suis là pour vous et pour votre équipe.
00:36 - On les salue, merci.
00:37 - Non, mais il y a plein de gens qui sont sur les routes
00:39 en train de partir pour un long week-end un peu artificiel.
00:43 Mais comme j'étais à Paris,
00:45 puisque Bruno Le Maire nous donne du boulot,
00:47 j'ai fait la transition.
00:48 - Oui, c'est bien.
00:49 - Vous avez vu de la lumière et vous êtes entre eux, c'est sympa.
00:52 - Ça, c'est vraiment sympa.
00:53 Et je précise que pour ceux qui sont sur la route,
00:54 il y a BFM Radio qui existe aussi.
00:56 Et vous pouvez nous écouter.
00:57 - Vous faites de la publicité aussi.
00:58 - Aussi, attendez.
00:59 Je vous posais la question de l'humeur,
01:00 parce qu'on a beaucoup de choses à vous demander ce soir.
01:03 Notamment, évidemment, parce que les industriels ont enfin accepté
01:06 de renégocier avec la grande distribution.
01:08 Sous la pression du gouvernement, on va en parler.
01:09 C'est l'info de ce mercredi soir.
01:10 Vous allez nous dire ce qu'on peut espérer de ces nouvelles négociations.
01:13 On parlera aussi des marques préférées des Français tout à l'heure
01:16 avec Pauline Simonet.
01:17 Je me demandais si, comme vos confrères de Lidl, le système U,
01:20 vous aussi vous commencez à balancer, à balancer ceux,
01:23 les marques qui ont tendance à prendre des marges déraisonnables.
01:25 On parlera aussi de la pression que vous mettez de vos concurrents,
01:27 la baisse des prix qui a commencé chez vous, mais aussi ailleurs.
01:30 La concurrence est là.
01:31 Et regardez le QR code qui s'affiche sur votre écran.
01:33 Je sais que vous adorez ça.
01:34 Personnage populaire, Michel-Édouard Leclerc.
01:36 Donc, les téléspectateurs vont pouvoir vous poser des questions
01:38 directement, par écrit.
01:40 On scanne avec le téléphone portable
01:42 et ça envoie une question directement à Michel-Édouard Leclerc.
01:44 On les lira tout à l'heure, évidemment.
01:47 - Ils ont le temps de mettre le...
01:48 Tu vois, je t'aide là aussi.
01:50 Ils ont le temps de mettre le téléphone derrière le bar.
01:55 - Mais bien sûr, regardez, il est là.
01:57 On va le remettre de temps en temps, le QR code,
01:59 précisément pour qu'on puisse, comme là,
02:01 prendre le téléphone et hop, vous envoyer une question.
02:04 D'abord donc, ces renégociations.
02:06 Enfin, les plus grands industriels ont accepté de revenir autour de la table.
02:10 Qu'est-ce que ça change ce soir pour celles et ceux qui nous regardent ?
02:13 - Alors, ça ne dit pas un résultat, mais c'est plus que symbolique.
02:19 D'abord parce que c'est la première fois.
02:22 Je suis venu plusieurs fois sur ce plateau à BFM et chez vous, Maxime,
02:28 et c'est vrai qu'ils ne voulaient pas.
02:29 Il y avait plein d'argumentaires pour dire que...
02:33 En fait, ils justifiaient les hausses de l'année dernière.
02:35 L'Ukraine avait bon dos, tout le monde le sait, mais quand même.
02:38 Mais là, il n'y avait pas de volonté de faire bénéficier les consommateurs
02:42 du retournement des marchés des matières premières.
02:46 Je pense aussi que ce n'est pas qu'un problème industriel.
02:49 Il y avait aussi une sorte d'accord entre parlementaires,
02:55 entre plusieurs groupes d'ailleurs, et les industriels,
02:58 pour éviter d'avoir à aider trop l'industrie sur fonds publics,
03:02 de les laisser reconstituer leurs marges.
03:04 Et donc, il y avait un peu un jeu, pas hypocrite,
03:08 mais un jeu de dupe dans la dénonciation de l'inflation.
03:10 Et en tout cas, je me trouvais, ainsi que mes collègues de la distribution,
03:13 un petit peu seul à dire, les industriels, vous n'êtes pas transparents
03:19 et vous pouvez remettre un peu aussi en clair...
03:23 – Donc c'est votre pression, la pression médiatique,
03:25 la pression du gouvernement qui amène aujourd'hui les industriels à dire
03:28 "ben oui, on est obligés de venir".
03:29 – Au sein du gouvernement, ce n'était pas unanime.
03:32 Le groupe parlementaire présidentiel, et peut-être le président,
03:38 n'était pas... Je suis venu débattre ici de la loi Descrosailles,
03:42 qui a limité les promotions en 2024 sur l'Ajax et les couches,
03:48 en prétextant d'une extension d'une loi qui était faite pour les agriculteurs.
03:53 Tout ça était quand même assez déconnant.
03:55 Elle est toujours là, la loi.
03:57 Et là, en fait, il faut reconnaître que c'est Bruno Le Maire et Olivia Grégoire,
04:02 qui un peu en partition solo, ont réussi à convaincre Elisabeth Borne,
04:06 qui est d'ailleurs allée visiter un système U,
04:08 pour dire qu'elle s'intéressait à ce sujet.
04:14 Et puis le président, depuis deux jours, qui a quand même interpellé les industriels.
04:18 – Ce ne sont pas des renégociations inconditionnelles.
04:20 – Non, on va effectivement détailler tout ça.
04:23 – Avant même... – On va détailler tout ça, évidemment.
04:24 – La loi n'est pas changée.
04:25 On est dans une loi très coercitive, très contraignante.
04:29 Il ne faut pas attendre de ces renégociations.
04:35 Il ne faut pas attendre des miracles.
04:36 – Mais attendez, pas de miracle, d'accord, mais quelle baisse on peut espérer ?
04:38 – Non, non, non, attendez, va falloir aller chercher.
04:43 Parce que la loi française n'est pas changée avec cette annonce.
04:47 La loi française dit qu'on ne négocie qu'une fois par an,
04:51 avec des dates bien précises.
04:53 Ne me demandez pas pourquoi je trouve que c'est une stupidité.
04:55 D'ailleurs Dominique Schollscharl a dit aussi chez Apolline de Malherbe,
04:59 c'est un truc qu'on nous impose, on est les seuls en Europe,
05:03 alors qu'Aldi, Lidl sont des chaînes européennes en France.
05:08 On nous impose une loi nationale qui n'a pas trop de sens du point de vue du marché.
05:14 – Elle avait quand même bien, ils sont quand même complètement débiles, peut-être.
05:18 La question se pose parfois.
05:23 Il y avait bien quand même un intérêt à cette loi,
05:25 essayer de nous faire un argumentaire un peu plus balancé.
05:28 – De protéger notamment ceux qui produisent, les producteurs.
05:32 – Le fait que la loi s'applique toute l'année ou s'applique de décembre à mars,
05:37 c'est un choix de l'administration, parce que, je peux vous le dire,
05:41 historiquement, c'est l'administration qui a imposé ça,
05:44 parce que ça facilitait les contrôles,
05:45 ça homogénéisait les contrats et les pratiques.
05:47 – C'est donc purement technocratique, ça n'apporte davantage à personne.
05:50 – Et c'est français.
05:52 – Par contre sur l'inflation, on en a reparlé plusieurs fois,
05:55 on a vu que la plupart des pays européens ont le même problème que nous,
05:58 et même encore plus important, si on doit citer des pays…
06:01 Cette loi n'existe nulle part ailleurs, mais l'inflation elle existe partout.
06:05 – En Allemagne, en Belgique, elle est mondiale, et sans cette loi,
06:08 vous pouvez critiquer cette loi, mais le lien avec l'inflation,
06:11 j'ai toujours du mal à le comprendre directement.
06:13 – Les cadres juridiques sont importants,
06:16 parce qu'en Pologne, il y a des centres Leclerc,
06:19 au Portugal il y a des centres Leclerc,
06:21 Carrefour est peut-être le numéro 1 en Espagne,
06:24 nous n'avons pas ces lois-là, donc dès que les marchés se retournent,
06:27 on peut aller discuter avec les industriels et appliquer des baisses,
06:30 rediscuter des baisses.
06:31 – Oui mais l'inflation, elle est là partout en Europe.
06:33 – Non, non, elle n'est pas la même partout.
06:35 – Elle est même encore plus forte dans certains pays.
06:37 – Non, non, elle était plus forte dans les autres pays,
06:41 parce que la France avait, avec le bouclier énergétique,
06:45 diminué notre indice, vous voyez, mais en fait,
06:49 nous qui sommes présents dans différents pays de la communauté européenne,
06:51 nous voyons bien aujourd'hui que le système de négociation
06:55 et de répercussion des baisses aux consommateurs est inerte.
06:58 Les consommateurs le voient bien, Bruno Le Maire c'est ce qu'il dit,
07:00 Bruno Le Maire ne dit pas autre chose,
07:02 il dit que quand le marché des céréales descend de 30 ou 40%,
07:08 il n'y a pas d'automaticité de la baisse,
07:11 alors qu'il y a répercussion de la hausse.
07:12 – Donc il faudrait abroger cette loi, typiquement,
07:14 pour permettre aux consommateurs de pouvoir bénéficier de ces retours,
07:18 mais bon, il fallait voir aussi qu'on était dans un contexte,
07:20 au moment de sa promulgation, qui était très loin de l'inflation,
07:24 on était très loin d'imaginer ce qui allait se passer,
07:26 donc l'idée de protéger les agriculteurs,
07:28 enfin les producteurs n'étaient quand même pas foutraques.
07:31 – Alors la loi à laquelle on référence, elle date de Nicolas Sarkozy,
07:35 c'est la loi LME, ça s'appelle,
07:38 et en fait c'est une loi qui était faite pour des temps de déflation,
07:43 donc quand je… – Quand les prix baissent.
07:46 – Sur cette loi, c'est juste pour dire,
07:48 il ne faut pas avoir peur de changer les lois,
07:50 il n'y a pas une bible, les temps changent, on change la loi,
07:54 ou alors on met des lois plus flexibles, moins encadrantes.
07:57 Alors maintenant, pour revenir au sujet, Bruno Le Maire a obtenu,
08:01 et Olivia Grégoire, il faut aussi citer les femmes…
08:04 – Ministre du Commerce.
08:05 – Ministre du Commerce, ont obtenu du gouvernement
08:13 l'aval d'exiger des industriels de venir à la table de négociation,
08:17 donc c'est quand même un retournement politique.
08:21 – Il y a eu un retard à l'allumage de la part du gouvernement,
08:24 c'est ce que vous nous dites, et enfin tout le monde est aligné.
08:26 – Il y a une question concrète qui arrive déjà,
08:28 Michel est dans le clair, on a déjà beaucoup de questions,
08:30 parce que le fameux QR code tourne depuis quelques heures.
08:32 – D'accord, un négo, ça ne dit pas le résultat d'un négo.
08:34 – Attendez, justement, on va rentrer dans le concret,
08:36 question de Guillaume, regardez, très terre à terre,
08:38 quelle catégorie d'aliments va être concernée par la baisse des prix ?
08:41 – Je ne sais pas, je ne peux pas vous dire ce que je vais aller chercher,
08:44 je vais aller…
08:46 – Il n'y a pas des conditions qui ont été mises ?
08:47 – Si, on va y venir, ne vous inquiétez pas, on va y venir.
08:50 – Non mais je te grillerai, je te grillerai.
08:52 – Vous êtes en train de me griller mon interview,
08:54 on te demande ça depuis tout à l'heure, bien sûr qu'on va y venir.
08:56 – Non, parce que là c'est les produits, c'est donc la question.
08:57 – On va y venir, Michel est dans le clair.
08:59 – D'abord, à ce temps-là, il faut être rationnel, mais il faut être audible.
09:05 Moi j'ai déjà du mal à articuler, vous voyez.
09:07 Alors, première chose, il y a des critères objectifs
09:13 qui font qu'on est en droit d'aller chercher des baisses.
09:16 D'abord, il y a des marchés de matières premières
09:18 qui font que ça a coûté moins cher à produire.
09:21 Donc les biscuits par exemple, aujourd'hui,
09:24 il y a des céréales, il y a du papier, il y a du transport.
09:29 Et donc voilà, trois secteurs qui ont baissé, on va aller chercher des baisses.
09:34 Les produits qui étaient à l'importation et qui venaient dans des containers,
09:38 les containers sont passés en six mois,
09:41 de 15 000 euros le container à 2 000 euros le container.
09:45 Donc on est en droit d'aller chercher des baisses de prix.
09:49 J'insiste, on va aller les chercher.
09:52 Bruno Le Maire dit...
09:53 - On ne va pas vous les offrir.
09:54 - Non mais ils ne vont pas nous les filer.
09:56 Et d'ailleurs, là aussi, je tiens un discours qui appuie la négociation.
10:02 J'ai une posture de négociation.
10:05 Je ne suis pas économiste, je ne viens pas faire l'analyse,
10:07 je suis en train d'aller chercher,
10:09 et depuis que je parle de cette dénonciation de l'inflation et des comportements,
10:12 évidemment, moi, dans Leclerc, j'ai 19 millions de clients
10:16 qui ont été tapés de 17 % d'inflation.
10:20 J'ai à cœur, parce que c'est chez nous, ce n'est pas chez les industriels,
10:23 les industriels ne se payent pas des pages de journaux pour dire
10:26 "j'ai demandé à Leclerc de répercuter mes hausses".
10:28 Non, les consommateurs croient que c'est nous.
10:30 Donc nous voulons aller chercher des baisses.
10:33 Et en fait, on est en mode combat comme Teddy Reiner.
10:38 Je vois Roselyne qui s'éveille au mot de Teddy Reiner.
10:42 Et c'est évident qu'on ne va pas mettre 28 secondes pour avoir la 11e médaille,
10:46 mais on va y aller quand même le plus rapidement possible.
10:49 Teddy Reiner, effectivement, il est face à vous ce soir.
10:51 Regardez, cette renégociation, elle va concerner les 75 plus grandes marques en France.
10:57 On les a, on a la liste.
10:59 Là, vous avez le top 10 en haut.
11:00 Il y a quand même Nestlé, Coca-Cola, L'Oréal, etc.
11:03 En face de vous, il y a du costaud.
11:05 Ça concerne grosso modo 80 % du marché des produits de marque.
11:09 Pourquoi d'ailleurs est-ce qu'on n'en est qu'à 80 % ?
11:11 Pourquoi est-ce que tout le monde ne dit pas oui ?
11:13 Pourquoi est-ce que tout le monde n'est pas obligé de dire oui ?
11:15 On vient renégocier.
11:16 Je pense que tout le monde a fait pratique.
11:18 On a pris Bruno Le Maire à chercher deux grandes fédérations industrielles
11:23 et a pris leur accord.
11:24 Faut aussi ne pas trop phosphorer.
11:26 Lui aussi, il est en mode soit préélection, soit remaniement, soit...
11:31 - Il faut être efficace. - Oui, il essaie d'être efficace.
11:35 Il faut pouvoir communiquer.
11:37 Aussi, oui, ça fait partie de son job aussi.
11:39 Puis il défend la dette française aussi.
11:41 Il y a son investissement personnel sur son image,
11:44 mais il y a aussi l'intérêt du pays de ne pas sortir un taux d'inflation trop grand.
11:48 Ça se mélange tout ça.
11:50 Et donc aujourd'hui, on va aller négocier avec...
11:53 - Vous avez 75 Teddy Rainer face à vous.
11:55 - Non, non, c'est nous Teddy Rainer.
11:56 - Non, c'est nous Teddy Rainer.
11:57 - Non, je veux gagner.
11:59 Et avec l'âge, il faudra faire vite.
12:03 Non, ça vous dit d'abord que le marché de l'industrie est très concentré.
12:07 Parce qu'on a tendance à dire tout le temps, il n'y a que 4, 5 centrales d'achat.
12:11 Mais en fait, là, vous voyez bien, quand c'est Coca et Pepsi,
12:15 c'est deux sur un marché qui font 80% du marché des colas ou quelque chose comme ça.
12:20 Sur la lessive, c'est Procter & Unilever.
12:22 Donc déjà, vous voyez que dans le rapport de force,
12:25 le distributeur a eu besoin du gouvernement.
12:28 Donc on va aller les chercher, ces baisses, sur les marchés des céréales,
12:33 les biscuiteries, tout ça.
12:34 On ne va pas toucher, j'insiste,
12:37 on ne va pas toucher au marché du lait parce que c'est très fragile.
12:40 - On va pas toucher, parce que les gens se plaignent beaucoup
12:43 de l'augmentation du prix de la viande.
12:44 La viande est restée dans beaucoup de foyers, en particulier de foyers modestes,
12:48 un élément de nourriture extrêmement important,
12:51 même si sur le plan diététique, on peut se poser un certain nombre de questions.
12:55 Et là, vous ne toucherez pas à ça.
12:57 - Non, nous avons promis de ne pas toucher au monde agricole.
13:00 Pour des raisons politiques, c'est clair,
13:03 mais aussi pour des raisons sociales et aussi pour des raisons de fourniture.
13:07 - Pour des raisons politiques, qu'est-ce que vous voulez dire exactement ?
13:09 - Eh bien, parce que l'agriculture a vécu pendant 10 ans en pleine déflation.
13:15 Et même si la situation de revenu est très inégale
13:18 entre un agriculteur de labos et un petit producteur de lait,
13:22 en fait, il faut des messages clairs dans la société.
13:25 Si on ne veut pas de violence, si on veut aussi que tout le monde se retrouve
13:29 dans un projet anti-inflation, parce qu'il faut fédérer les entreprises là-dessus,
13:33 je pense qu'il faut dire ses priorités.
13:34 Et au fond, nous, les grands groupes de distribution,
13:38 cotés en bourse ou coopératifs,
13:41 on va focaliser notre combativité, notre attention sur les grandes marques internationales,
13:47 parce qu'au fond, on veut être au diapason de ce qui se fait en Europe.
13:50 Et je trouve que ça a une logique.
13:52 - Alors, sauf que dans le contrat, il y a des astérisques, encore une fois.
13:56 Donc, ça concerne les 75 marques qu'on vient de voir.
13:59 Et puis, il y a d'autres choses.
14:01 Ça ne concerne pas tous les produits non plus.
14:03 Il y a des conditions.
14:04 Seuls seront concernés les produits dont le prix a augmenté de plus de 10%
14:06 depuis le 1er mars et dont une des matières premières a augmenté de plus de 20%.
14:11 Ça en fait beaucoup, des produits ?
14:13 - Théoriquement, ça restreint beaucoup le champ.
14:16 Mais ce qui est important...
14:17 - Non, mais c'est quand même un vapocraqueur, ce truc.
14:20 Autre formule de l'usine à gaz, là.
14:22 - Et si c'est moi qui vous le disais, et non pas vous,
14:24 vous diriez que c'est la querelle industrie-commerce.
14:27 Vous vous en apercevez, c'est bien.
14:29 C'est mieux que ce soit moi qui le dise.
14:31 Mais évidemment, ce qui est important, ce n'est pas ça.
14:34 C'est qu'à partir du moment où Bruno Le Maire et Olivia Grégoire ont obtenu
14:39 qu'on en parle...
14:39 Moi, j'aurais voulu un cadre juridique.
14:41 On aurait voulu un cadre juridique sécurisé pour entamer ces négociations.
14:44 On n'a pas le temps.
14:45 Ils ne veulent pas y aller.
14:46 Politiquement, c'est compliqué.
14:47 OK.
14:48 Donc, on utilise de toute façon cette mesure, cette initiative.
14:54 Et on va aller chercher toutes les demandes de prix bas nécessaires.
14:58 - Pour quels produits sont concernés ?
15:00 Parce que c'est ça qui intéresse le français aussi.
15:02 Entre plus de...
15:02 C'est quels produits, du coup ?
15:04 - Ce sont tous les...
15:04 - Les pâtes, le...
15:05 - Tout ce qui a augmenté beaucoup, les pâtes.
15:08 Alors, le sucre, en ce moment, le marché flambe quand même.
15:10 - Ça n'a pas encore diminué, le sucre.
15:12 - L'huile, parce que là, il y a des histoires de conteneurs, peut-être, aussi.
15:16 - Alors là, on nous a joué une partition sur l'Ukraine qui était quand même...
15:20 C'était gonflé, quoi.
15:21 Donc, c'est sûr qu'on va aller chercher des baisses de prix sur les...
15:24 - Et à quelle échéance ?
15:25 À quelle échéance on peut espérer ?
15:26 - Alors, ce qu'on va arriver à négocier d'ici juin,
15:31 ce qui n'est pas beaucoup de temps, il faut vous en convenir,
15:34 c'est des hommes, c'est des femmes...
15:35 - Vous nous aviez déjà promis une baisse pour le mois de juin.
15:38 - Attendez, attendez.
15:39 - Vous en négociez d'ici juin, et donc, quand est-ce qu'on aura les effets de vos négociations ?
15:43 - Vous nous faites toujours tourner de la même façon,
15:45 et on revient au mois de juin.
15:47 - Vous n'avez pas écouté les émissions intermédiaires.
15:51 - Non, en fait, là, actuellement, les prix augmentent
15:55 suite à l'application des accords de mars.
15:58 Donc, je peux vous dire que si l'inflation est à 17 aujourd'hui,
16:01 dans notre enseigne, on a choisi de les répercuter beaucoup moins rapidement.
16:05 On prend sur nos marges, on doit être à 14, 15.
16:08 Mais il y aura un pic d'inflation.
16:10 À un moment donné, vous n'allez pas avoir de ventes à pertes.
16:11 Donc, de toute façon, on répercute les hausses obligatoires.
16:14 Ça va arriver fin juin, juillet.
16:17 Après, il va y avoir une petite stagnation.
16:19 Tout le monde n'est pas au même prix dans la distribution.
16:21 Il y a un écart de prix entre Leclerc et Casino, qui est de 30%.
16:25 Donc, je ne lui fais pas la peau, mais je ne règle pas mes comptes derrière le comptoir.
16:29 Mais c'est quand même une réalité.
16:30 Tout le monde n'est pas au même prix.
16:31 Monoprix n'est pas au prix de System U.
16:32 - Et je précise que le chiffre de 30% ne vous contient pas de votre chapeau.
16:36 - Non, il est publié.
16:37 - Voilà, ce n'est pas vous qui le calculez.
16:40 Il est calculé par un institut notamment.
16:42 - Que vous avez reçu et tout ça.
16:44 Donc, je n'oserais pas le dire si...
16:46 - C'est donc certainement.
16:47 Et donc, ça veut dire que le pic d'inflation va être...
16:52 Ses répercussions vont être pendant l'été, jusqu'à l'été.
16:55 Et après, ça va descendre.
16:57 Ce qui va descendre, ce n'est pas tous les prix, c'est le taux d'inflation.
17:01 Le taux d'inflation calculé en rythme annuel va se recaler et on va repasser.
17:06 Je pense qu'à la fin de l'année, on sera moitié moins qu'aujourd'hui.
17:09 - De toute façon, on ne les gommera pas, les hausses qu'on a.
17:12 - Ce qui a été pris ne sera jamais rendu.
17:13 C'est comme l'État quand il prend l'impôt.
17:15 De toute façon, c'est un impôt.
17:16 - Mais justement, là-dessus, vous dites "ce qui a été pris ne sera jamais rendu".
17:21 Clairement, si on doit baisser les prix, si vous devez négocier sur les prix,
17:26 est-ce que ça veut dire que vous allez demander à ceux avec qui vous allez devoir négocier
17:33 des factures, des éléments probants et que vous allez rogner et faire vraiment quelque chose
17:40 qui va permettre à vous, à moi, aux téléspectateurs et téléspectatrices qui nous regardent
17:44 de se dire "ok, allez, en septembre, on sait qu'on a encore trois mois à tirer,
17:48 mais en septembre, les pâtes, on peut espérer, moins X, les œufs, moins je ne sais pas combien".
17:54 - Alors, c'est pour ça que ça peut vous paraître absconce que j'ai commencé par dire sur la loi française,
18:00 mais dans cette négociation, on peut aller espérer des rabais, des promos, des déductions, des ristournes.
18:08 - Mais pas de baisse de prix.
18:09 - Mais la loi dit que le tarif négocié en mars est applicable pendant une année.
18:16 - Donc ce qui va se jouer, c'est des promos.
18:17 - Donc il va y avoir plus de promos, il va y avoir plus de rabais, bon, c'est toujours ça de prix.
18:25 Cette négo, il ne faut pas lui donner une ampleur, un impact considérable, de toute façon...
18:31 - On ne va pas revenir au récepteur.
18:33 - Vous n'auriez pas dû venir, Monsieur Leclerc a décevé.
18:36 - Moi je pensais, il arrive, il va nous dire "ça y est, c'est bon".
18:39 - Ce n'est pas Zorro.
18:40 - C'est ça, c'est ça.
18:42 - Je me rappelle ce que disait Monsieur Devers hier sur ce plateau, il disait "on aura un septembre vert".
18:46 Il dit "les prix baissent" et contrairement à ce que vous dites, il dit par exemple la baguette,
18:50 si je me rappelle bien, il a donné cet exemple de la baguette dans les sens...
18:52 - Chez vous.
18:53 - Chez vous, chez Leclerc, qui a retombé à 28 centimes, c'est-à-dire...
18:56 - Dans un Leclerc, il l'avait vu dans un Leclerc, vraiment, la 29, un Leclerc le donnait déjà 28.
19:00 Elle est retombée à 28, donc il faut y croire, les prix peuvent baisser et on aura un septembre vert.
19:06 Il a dit qu'il prenait, c'était une prédiction, c'était un pari.
19:09 - Je vous jure, tout ce qu'on pourra faire baisser, on les baissera.
19:12 On est déjà les moins chers.
19:13 Olivier Devers, tous les sites de drive comparés nous donnent vraiment les moins chers.
19:18 Sur les carburants, les mauvaises polémiques, on est vraiment les moins chers.
19:21 - Vous êtes les moins chers aussi.
19:22 - Oui, et donc l'idée pour moi...
19:24 - C'est sourcé, je vérifie à chaque fois que ce critique...
19:26 - Merci Maxime. L'idée pour nous, c'est pas de faire des rabais si on ne nous donne que des rabais,
19:32 mais l'idée c'est d'être le moins cher.
19:34 Donc vous voyez bien que ces histoires de panier, toutes ces polémiques sur...
19:38 Moi, je pense que la vraie mesure de l'inflation, c'est ce que payent les gens au final, en pied de tickets de caisse.
19:43 - Attendez, j'ai besoin d'une précision avant d'avoir une autre question de téléspectateurs.
19:47 Si je comprends bien, il y a ces renégociations qui sont annoncées,
19:51 donc vous allez attirer à vous les industriels, ils vont se retrouver dans vos bureaux,
19:55 et après vous allez leur dire "les conditions que vous avez mises,
19:59 en réalité on va s'asseoir dessus, on ne va pas s'intéresser à ça,
20:03 moi je veux négocier sur tel produit, tel produit, tel produit,
20:05 même s'il ne rentre pas dans les conditions que vous avez mises".
20:07 - C'est une négo, ce n'est pas rationnel une négo,
20:11 on y va plus puissant même que ce qu'on va obtenir, c'est normal.
20:16 Ce n'est pas un poker, mais c'est...
20:19 Si vous êtes dans la rationalité, l'industriel trouvera toujours
20:24 des arguments pour ne pas vous donner, donc il faut créer ce rapport de force.
20:28 On va dire à Intel que s'il ne baisse pas ses prix,
20:31 on va multiplier les promos sur nos marques de distributeurs,
20:35 et on le mettra moins en rayon, c'est la règle du jeu.
20:38 Ça vous paraît être Dallas, mais finalement c'est BFM, LCI et France Info,
20:42 allez c'est pareil.
20:44 La concurrence, là c'est dramatisé, c'est théâtralisé,
20:49 mais si vous regardez ça sous un plan sportif,
20:53 ça peut se faire aussi de manière non polémique,
20:56 et plus au bénéfice des consommateurs.
21:00 - Les intérêts sont peut-être aussi intérêts à venir à Sénégal,
21:02 ils y viennent peut-être, vous allez nous le dire,
21:03 parce qu'en termes de volume, ils ont perdu aussi des clients.
21:06 C'est-à-dire que pour eux, il y a un moment où ce n'est plus forcément un atout
21:10 d'être aussi cher et de vous obliger à vendre aussi cher, ils perdent des clients.
21:13 - Alors moi je croyais ça, et je pensais que l'effet de perte de volume,
21:18 comme le disait Olivier Dauvert,
21:19 allait être plus efficace auprès des industriels.
21:22 Mais ceux qui dirigent l'industrie ne sont pas que des industriels,
21:27 ce sont aussi des financiers,
21:29 ce sont aussi des gens qui surveillent le cours de bourse.
21:32 Et en fait, dans les 75 entreprises qui sont là,
21:35 il y a des managers qui sont des industriels, qui aiment le produit, etc.
21:39 Mais vous avez aussi des managers qui répondent à des actionnaires
21:43 qui trouvent que c'est pas mal l'inflation.
21:47 Ça gonfle artificiellement le chiffre d'affaires,
21:49 ça permet à tout le monde de dire qu'on est en progression,
21:52 et donc ça fait aussi, même si ça fait pas illusion sur le long terme,
21:55 sur le court terme, pour soutenir le cours, c'est bien l'inflation,
21:59 c'est pas mal l'inflation.
22:00 Même peut-être pour l'État, la hausse du prix du carburant,
22:04 la hausse du 17% sur l'alimentaire, ça fait aussi des hausses de TBA.
22:07 - C'est les taxes impuissantes.
22:08 - Alors, si je dis ça, c'est pour dire que nous on raisonne un peu,
22:16 vous raisonnez rationnellement, moi je raisonne en négociant aussi,
22:19 j'assume ça, mais dans la réalité en face de nous,
22:22 quand on dit les grands industriels, c'est aussi des grands actionnaires
22:27 qui sont pas pressés de baisser les prix.
22:32 - Je veux bien entendre qu'effectivement, en face de vous,
22:35 vous avez des gens qui sont dans les coups...
22:36 - Je sens que vous allez faire votre méchante là.
22:38 - Oui, évidemment, vous n'êtes pas en tant que distributeurs,
22:43 vous n'êtes pas non plus des petits agneaux qui seraient à la défense
22:47 de la veuve, de l'orphelin et du consommateur,
22:49 vous avez vous aussi des actionnaires, vous rendez aussi des comptes,
22:52 bon, on n'est pas dans un monde aussi binaire et manichéen
22:55 qui voudrait que vous vous protégiez et qu'en face forcément...
22:59 - C'est pour ça que je vous disais que le monde n'est pas binaire
23:02 et que même dans l'industrie, il y a des gens qui ont des entreprises familiales
23:05 et pour qui un coup est un coup, alors qu'il y a aussi des actionnaires
23:09 qui considèrent que la hausse de prix, finalement, c'est pas grave
23:12 si on perd du volume, si on maintient le cours.
23:14 C'est juste ça que je voulais dire.
23:16 - C'est plus intéressant de faire des bénéfices sur la marge
23:19 que sur le volume en termes financiers.
23:22 - Pas dans la durée, mais dans le moment, ça peut être important.
23:26 S'il y a des fonds à lever, c'est important que le cours de bourse soit...
23:28 Alors c'est vrai pour la distribution aussi, je suis d'accord.
23:30 Après, vous avez reçu tout à l'heure, j'ai eu le temps de le voir
23:33 avant d'arriver sur le plateau, vous avez reçu Jacques Cressel
23:36 qui est le patron d'une fédération très importante de distributeurs
23:41 et qui rappelait que même si on mettait toutes les marges de la distribution
23:45 en deduction de l'inflation, c'est 2% en moins.
23:48 Alors que si on met les marges des 75 qui sont là, c'est des 15 et des 20%.
23:52 - On en parlera dans un instant de ces marges.
23:54 Juste une chose, il y a un bouteillage au niveau des questions,
23:56 on est déjà à 500 questions de téléspectateurs ce soir.
23:58 Je vous jure que c'est vrai, on va me donner le chiffre.
24:00 Question d'Aurélien ce soir, avant d'entendre Pauline,
24:03 et il y a un lien avec ce que va raconter Pauline.
24:04 Jusqu'à présent, la grande distribution dominait les négociations annuelles,
24:07 aujourd'hui, on a l'impression que la grande distribution
24:09 subit ces négociations.
24:11 - Oui, parce qu'en période de déflation,
24:13 c'est celui qui tient le débouché qui fait plus la loi,
24:17 et c'est pour ça que de Nicolas Sarkozy à Emmanuel Macron,
24:21 on a parlé de rééquilibrage, ils ont parlé de rééquilibrage,
24:25 mais en période d'inflation, aujourd'hui,
24:29 c'est dur pour nous d'aller dire à Coca-Cola,
24:32 je vais me priver de toi, ou à Mars, je vais me priver de toi.
24:36 Et donc, parce que même le consommateur, il est ambivalent là-dessus.
24:39 Si c'est trop cher, il va crier,
24:41 mais s'il n'y a pas le produit, il va crier aussi.
24:43 Et donc, c'est compliqué, je pense que tous les téléspectateurs
24:47 se reconnaissent dans ça,
24:48 et donc, il faut arriver quand même à trouver un accord avec l'industriel.
24:52 On n'est pas là, moi, je ne suis pas un anti-industriel,
24:54 d'ailleurs, vous voyez par exemple Intermarché,
24:56 pour ne pas parler que de Leclerc,
24:58 c'est un des plus gros employeurs de l'industrie agroalimentaire,
25:01 de la pêche en France, et pourtant, il est distributeur.
25:04 Donc, c'est important de ne pas nous laisser nous opposer,
25:08 et à un moment donné, le politique, il a tardé à nous fédérer
25:11 sur la lutte anti-inflation.
25:13 En fait, il y a eu un retard à l'allumage dans la lutte anti-inflation.
25:15 Tout le monde demandait de l'argent à l'État pour faire un chèque alimentaire,
25:18 sur fonds publics, ça ne mangeait pas de pain au niveau des entreprises.
25:21 Mais enfin, maintenant, il est temps que la concurrence revienne.
25:25 - J'ai une question croquette.
25:27 - Croquette ? Vous allez voir.
25:28 Regardez, téléspectateurs, avec le QR code,
25:31 vous scannez avec votre téléphone portable.
25:32 Regardez cette question qui va s'afficher,
25:36 je l'espère, elle arrive, la voici.
25:38 Le prix de l'énergie a beaucoup baissé,
25:41 et c'est le premier poste du prix des croquettes pour chiens et chats.
25:44 Il y a une suite dans la question ou pas ?
25:46 - Ben, bon...
25:47 - Quand va-t-on voir le prix de ces croquettes baisser dans la grande surface ?
25:50 - Ça, c'est vrai, c'est très proche.
25:51 - C'est très cher, je suis d'accord.
25:54 Et d'ailleurs, eux-mêmes le disent,
25:55 c'est des produits à haute valeur ajoutée,
25:57 puisqu'à partir de viandes, qui ne sont pas non plus les races à viande,
26:03 ils arrivent à faire des produits qui valorisent la matière première,
26:07 enfin, qui spéculent...
26:09 - Avec beaucoup de céréales.
26:10 - Qui coûtent un bras.
26:11 - Qui coûtent un bras.
26:12 - Qui coûtent un bras et avec beaucoup de céréales.
26:13 - Et avec une part d'affection qui fait qu'on veut donner à son chat ou à son chien...
26:17 - Donc là, ils s'en mettent beaucoup dans les poches, c'est ça que vous voulez dire ?
26:20 - Ouais, ouais, c'est le producteur, je crois, c'est 20 milliards.
26:22 - Producteur.
26:23 - Ouais, 20 milliards de profit.
26:25 Après, ils sont deux à...
26:26 Je ne sais plus si c'est producteur ou...
26:28 Ils sont deux à faire le marché du pet food, comme on dit,
26:33 et donc oui, c'est vrai, ça fait partie des catégories de produits,
26:36 il faut aller chercher des baisses.
26:37 - Vous allez chercher quelque chose.
26:38 On va voir dans un instant qu'un certain nombre de vos concurrents
26:40 ont commencé à balancer dans des grands groupes industriels
26:43 et un certain nombre de marques, ils seraient trop gourmands,
26:46 mais juste avant Pauline Simonnet, les marques préférées des Français,
26:50 elles résistent très bien face à l'inflation.
26:53 - Oui, effectivement, parce qu'on en parlait, vous en parliez également,
26:55 du fait que beaucoup de consommateurs vont se détourner de certaines marques nationales
26:58 vers des marques de distributeurs, mais en fait, les blockbusters,
27:01 les stars des supermarchés, elles, elles se portent très bien
27:04 depuis le début de l'inflation.
27:06 On va regarder les tout derniers chiffres de l'Institut Nielsen,
27:08 qui regarde justement l'évolution des marques vraiment préférées des Français.
27:12 Donc c'est les très gros.
27:13 Et regardez, la marque, l'une des marques qui profite le plus,
27:16 Crystalline.
27:16 On ne parle pas seulement en chiffre d'affaires, en volume,
27:20 en unités vendues en avril sur un an, plus 29,3% sur la bouteille d'eau Crystalline,
27:27 qui devient le top numéro un, le premier,
27:30 devant Ricard, l'emblématique Ricard.
27:32 - Il faut lui mettre du plastique de l'eau.
27:33 - Il faut les deux.
27:35 - Il faut des rations.
27:37 - Il y en a qui boivent le Ricard sec.
27:39 - C'est pas moi qui me coupe.
27:40 - Non, pas du tout.
27:41 Mais il faut l'important.
27:42 On parle de Ricard, c'est important.
27:44 Mais Ricard qui se porte tout de même très, très bien, plus 8,4%,
27:47 alors que globalement, pour les alcools et spiritueux,
27:49 on est en très en baisse en termes de volume.
27:51 - Est-ce que c'est parce que c'est un des moins chauds ?
27:52 - Et puis on va regarder Coca-Cola.
27:53 Regardez, Coca-Cola, plus 31% pour les six canettes de Coca.
27:59 Tout ça, malgré l'inflation, on achète encore plus de Coca-Cola que l'an dernier.
28:03 Et puis, hors liquide, on va regarder les différents produits.
28:06 Les ventes de Nutella, Pablo Pilovidien n'est pas là aujourd'hui, il adore le Nutella.
28:10 Mais regardez, les ventes de Nela ont explosé, plus 28% en volume pour le pot d'un kilo.
28:16 On s'est concentré du pot de 825 grammes sur le pot de 1 kilo.
28:19 Plus, vous vous rendez compte, plus 28,3%.
28:22 Malgré l'inflation...
28:23 - C'est légal de distribuer des pots d'un kilo de Nutella ?
28:26 - Oui, oui.
28:27 - On va acheter encore plus de Nutella qu'avant l'inflation.
28:29 - Mais qui fait les tours, ce Maxime ?
28:30 - Quand t'as trois gosses, on voit un jour, ils te flinguent le pot de Nutella.
28:31 - Si vous regardez sa ligne, il ne range pas de Nutella.
28:33 - C'est ça !
28:34 - Merci Michel-Édouard Leclerc.
28:35 - Bonne idée.
28:36 - Pardon.
28:37 - Donc, parler du Nutella, plus près de 30%.
28:39 Et ça, malgré l'inflation.
28:41 Le camembert président, pour parler d'autres types de produits, plus 10,2%.
28:45 - Voilà où Macron augmente ses taux.
28:47 - Et puis, il y a un autre produit qui se porte très bien en France, la bûche de chèvre soignant, plus 4%.
28:54 Ça a augmenté également.
28:55 Donc, on voit que ces produits-là, ces produits stars, ils ne connaissent pas du tout la crise, pas d'inflation.
29:00 Au contraire, ils ont fait encore plus de profit en chiffre d'affaires et en volume.
29:03 Comment est-ce que vous pouvez négocier face à ces grandes marques, à ces stars de supermarché ?
29:06 - C'est compliqué.
29:07 Je vais vous répondre, mais juste, je voyais la baseline, je ne sais plus comment vous l'appelez, en bas.
29:12 C'est intéressant, parce que je me fais reprendre quelques fois sur Twitter et quelques fois avec des grosses polémiques,
29:18 comme la semaine dernière, suite à une émission ici.
29:21 Vous voyez, quand on met "Leclerc, des promos, pas de baisse des prix", ce n'est pas ce que je demande.
29:25 En fait, cette phrase, si on la met hors contexte, on a l'impression que je demande des promos plutôt que des baisses des prix.
29:29 - Oui, vous dites que c'est ce qui va se passer.
29:31 - Je dis que c'est ce qui va se passer.
29:32 Le problème des Twitters ou des baselines, c'est que c'est hors contexte.
29:35 Et donc, j'insiste là-dessus, parce que je me suis ramassé une avoinée des syndicats agricoles,
29:40 quand j'ai dit qu'on allait faire jouer la concurrence européenne.
29:43 On parlait des multinationales et pourtant, j'avais pris beaucoup de précautions pour dire qu'on ne toucherait pas au secteur agricole.
29:49 Je fais juste cette remarque.
29:50 - Bienvenue au club !
29:51 - Oui, en tout cas, je l'ai dit.
29:54 - Oui, vous l'avez dit, effectivement.
29:55 - Et alors, dans les chiffres qu'on voit là, dans l'analyse, il faut aussi se contextualiser.
30:03 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, avec l'accroissement du télétravail, l'après-Covid, où on reconstitue les stocks de Ricard.
30:10 - Et de Coca-Cola.
30:13 - Non, mais ce que je veux dire, c'est qu'on est dans l'installation d'un chez-soi, y compris pour travailler,
30:20 qui fait que le snacking, alors que tout le monde disait "je veux manger mieux" et tout,
30:25 le snacking donne l'impression de reprendre plus de place.
30:28 En réalité, je pense que c'est une séquence assez court-termiste.
30:34 Je pense que la ligne de fond, c'est que les Français veulent quand même manger mieux,
30:38 aimeraient trouver du bio moins cher, mais ils cherchent du bio,
30:41 aimeraient trouver de la bonne viande un peu moins chère, mais de la bonne viande.
30:45 Les fondamentaux des états généraux de l'alimentation restent, enfin, c'est vraiment dans la demande sociale.
30:52 Les jeunes foyers ne bourrent pas leurs enfants de sucreries, etc.
30:57 Par contre, le fait d'un nouveau mode de vie, l'envie aussi de s'éclater après le Covid,
31:04 crée des petits plaisirs.
31:07 Et les petits plaisirs pas chers, même s'ils augmentent, ça reste des petits plaisirs pas chers.
31:11 Le fait qu'on reste en France en tourisme, qu'on va en Mobilhome plutôt qu'on parte chez Fram ou qu'on y est à l'étranger,
31:19 ça crée cette... c'est une explication en tout cas.
31:22 - Mais c'est surtout pour dire que ces marques préférées des Français, on a l'impression que quel que soit le prix,
31:27 vous aurez du mal à négocier quoi que ce soit.
31:29 - Oui, on aura du mal, mais c'est bien que ce soit vous qui le dites parce que ça...
31:33 - Il faut balancer Michel Biraud, regardez.
31:35 - Regardez.
31:36 - Non mais, vos amis de chez Lidl, de chez System U, regardez, Michel Biraud du côté de Lidl, il explique, il donne des marques,
31:41 carte noire, lu, refuse de renégocier et résiste à la renégociation.
31:46 Dominique Schellcher, le patron de System U, a déréférencé des produits du groupe Pepsi.
31:51 Pepsi, Ice Tea, les Chips Soleil, etc.
31:54 Ils sont arrivés en réclamant 20% de hausse, lui a dit non, c'est non, si vous continuez, on vous retire des rayons.
32:00 Ils ont dit chiche et Dominique Schellcher a dit ok, on y va, il y a 80% des produits qui ont été sortis des rayons.
32:05 - Non, pas 80%.
32:06 - 80% de ces marques-là, de ces marques-là, de ces références-là ont été sortis des rayons.
32:11 C'est le chiffre que donne Dominique Schellcher.
32:13 - C'est peut-être pour ça que nous on progresse plus qu'eux, mais non...
32:16 - Est-ce que ça, le fameux "name and shame" de dire vous, vous faites mal votre boulot,
32:21 donc je vous balance, vous refusez de négocier, donc je vous balance dans la presse, dans les médias, etc.
32:25 Est-ce que ça, dans votre rapport de force, c'est un bon élément ?
32:28 - Je l'ai fait, je l'ai fait, y compris chez vous, vous ne vous en rappelez plus.
32:32 - Si, on rappelle, vous essayez d'avoir de nouvelles marques ce soir.
32:34 - Mais en fait, ça ne fait pas baisser les prix.
32:36 En fait, je me sens un engagement, une responsabilité de faire baisser les prix.
32:41 Je vois bien que le politique se récupère un peu et met en scène cette baisse de prix qu'on va aller chercher.
32:48 C'est de bonne guerre, c'est bien pour Bruno Le Maire et tout ça,
32:52 mais dans la réalité, "name and shame", ça ne fait pas baisser les prix.
32:57 Surtout qu'on représente très peu du chiffre d'affaires.
33:00 Leclerc et même ses partenaires européens, on est alliés à l'achat,
33:05 on représente 4 ou 5 % du chiffre d'affaires mondial de Nestlé.
33:08 Donc, le prix des conteneurs, je représente 0.
33:12 Leclerc, premier distributeur français, on représente 0,4-0,5 % du chiffre d'affaires de CGM.
33:19 - Vous n'aviez pas essayé d'ailleurs de vous passer de Coca-Cola à une époque ?
33:24 - Ça a fini à l'arbitrage chez le médiateur.
33:28 Et en fait, ça finit par des compromis.
33:31 Donc, je ne sais pas si on ne se dépense pas beaucoup.
33:33 Je ne dis pas ça, je trouve ça bien finalement que Michel Biro de Lidl ou System U
33:39 vienne le faire à ma place parce qu'au fond, c'est ce que je faisais avant aussi.
33:44 - Vous avez les mêmes problèmes avec les mêmes marques ?
33:46 - Je ne sais pas dans le cas présent. Je ne suis plus dans l'exécutif en temps réel.
33:51 Et je peux vous dire tous les prix de carburant en France.
33:54 Avant de venir à l'émission, j'ai regardé mes fiches.
33:57 Mais non, dans la réalité, ce qui est important, c'est d'obtenir quelque chose
34:02 pour le pouvoir d'achat de nos 19 millions de clients.
34:05 Et puis, je pense aussi qu'il y a quelque chose de malsain à rester sur le "name and shame"
34:13 qu'on négocie pendant... C'est notre métier, mais il faut s'apprécier dans la vie.
34:18 Moi, je ne suis pas anti-industriel. Je ne suis pas là pour péter l'image.
34:23 - Et alors, est-ce qu'il faudrait que le gouvernement taxe les super profits de ces industriels ?
34:30 - À gauche comme à droite, c'est un leitmotiv. On n'a même pas eu de commission d'enquête.
34:34 Tout le monde avait dit qu'il ferait.
34:36 - C'est les profiteurs de la crise.
34:38 - D'abord, ils ont dit que j'étais un agité du bocal, qu'il n'y avait pas lieu de faire une commission d'enquête.
34:43 Vous vous rappelez de ça ? Tout le monde a dit qu'il allait faire une commission d'enquête.
34:46 Au final, personne n'en a fait. Tout le monde s'est réfugié.
34:49 Je dis tout le monde, tous les partis se sont réfugiés dans la dénonciation des super profits.
34:54 Ils n'ont rien fait non plus de particulier.
34:56 L'Aristotle de Total, on n'en a pas eu le droit cette année.
34:59 Et puis, les revendeurs de Total n'en ont pas eu le droit non plus.
35:02 Ça n'émeut pas grand monde au gouvernement.
35:04 La discrimination, la distorsion de concurrence, ça n'émeut plus beaucoup.
35:08 Vous n'entendez pas trop l'autorité de la concurrence.
35:11 Et vous avez même peut-être appris que depuis longtemps, on n'avait plus de directeur de la concurrence et des prix,
35:17 qu'on vient d'en avoir une, une femme.
35:20 Donc, c'est pour vous dire que name and shame.
35:24 Puis moi, je crois que ceux qui manient ça, ça se retourne contre eux.
35:26 Et surtout, les politiques ne devraient pas manier ça.
35:29 On a d'autres questions. Le compteur tourne.
35:32 Question de téléspectateurs arrivés par le QR code avec votre téléphone portable.
35:36 Il est fier de son QR code.
35:38 Oui, évidemment. Et ça envoie une question directement à Michel-Edouard Leclerc.
35:41 Question de... Alors attention, ça arrive.
35:44 Marie-Noël, il y a une question pour vous. Pensez-vous faire baisser prochainement,
35:47 et de manière significative, les dosettes de café et les fruits et légumes ?
35:50 Il y a peut-être deux questions là-dedans.
35:52 Oui. Alors, les fruits et légumes, je pense qu'avec ce qui se passe dans la moitié sud de la France et en Espagne,
35:59 je pense que... Alors, je pourrais ne pas évoquer l'Espagne en disant "je privilégie la France" et tout ça.
36:05 La réalité, c'est que le marché est européen.
36:08 Et je pense qu'il ne faut pas attendre des baisses.
36:10 Non seulement il ne faut pas attendre des baisses, mais je pense que les fruits et légumes resteront chers.
36:13 Cet été, ce sera cher.
36:15 Maintenant, c'est cher. D'accord.
36:17 J'ai envie... Alors, j'insiste pour la base ligne.
36:20 J'ai envie que ça baisse, mais je pense que ça ne baissera pas.
36:23 Et les dosettes de café ?
36:25 Et pour les dosettes de café, oui, on va aller chercher des baisses.
36:27 Vous allez chercher des baisses ?
36:28 Oui, parce qu'il y a une baisse du marché de l'alu.
36:31 Et puis, le marché du café a été très spéculatif.
36:34 Je ne sais pas si vous avez reçu plusieurs fois, Chalmin, le spécialiste des matières premières.
36:40 50% des intervenants sur ce marché des matières premières, ce sont des financiers.
36:45 Ce ne sont pas des utilisateurs de café.
36:47 Ce sont des gens qui placent leur argent.
36:49 Et donc là, maintenant, il faut aller les taper.
36:52 Mais surtout, on a vu, comme sur d'autres marques, sur le café,
36:55 les plus grandes marques vont augmenter, profiter de l'inflation, beaucoup plus que d'autres marques.
37:00 C'est ça aussi qui est dénoncé par les consommateurs.
37:02 Oui. Alors là, vous voyez, d'abord, le café n'est pas produit en France.
37:06 Et il n'est pas produit en Ukraine non plus.
37:08 Alors tous ces gens pour être incroyables...
37:11 Vous m'avez expliqué que les Asiatiques s'étaient mis, les Chinois,
37:13 et que le marché asiatique s'était considérablement développé,
37:15 et que c'était des marchés qui, tout d'un coup, s'étaient mis à consommer massivement du café,
37:19 et que donc, il y avait des tensions sur les approvisionnements et sur les cours du café.
37:22 Et quelques fois, sur les appros, parce que le marché chinois et le marché indien,
37:27 ça fait quoi, 3 milliards d'habitants à la louche, comme ça.
37:32 Ce sont des marchés qui deviennent, les professionnels diraient, matures,
37:37 avec des jeunes foyers qui gagnent plus d'argent que leurs parents,
37:41 qui, aujourd'hui, ont envie de consommer comme nous, ici, en Occident.
37:47 Et donc, ils tirent, ils veulent ces grandes marques.
37:50 Alors, les plus riches déjà faisaient vivre nos marques de luxe.
37:54 Les gros vendeurs de Bernard Arnault ou de Pinault, c'est l'Asie.
38:00 Et maintenant, toutes ces classes moyennes, comme on les appelle,
38:04 qui émergent sur ces continents, et ils veulent avoir les dosettes.
38:09 Et donc, ça tire sur le marché du café, quand bien même ils ne buvaient pas du café.
38:15 - Et à cause des Chinois, les dosettes de café ne vont pas baisser non plus.
38:19 - Ce n'est pas un résumé, ça. C'est lapidaire, ça.
38:22 - Mais je pense que j'ai l'esprit de synthèse.
38:25 C'est exactement ce que vous venez de nous dire péniblement pendant plusieurs minutes.
38:29 Moi, je vous l'ai résumé en 5 secondes.
38:32 De toute façon, ce n'est plus l'heure de boire du café.
38:35 - Effectivement. Deux questions, rien à voir.
38:38 Regardez, qu'à ceux qui nous arrêtent les téléspectateurs.
38:41 La première, c'est annette. La viande est devenue trop chère avec deux enfants.
38:44 On n'ange plus que des œufs. Ça, vous le voyez ?
38:48 Vous le sentez, vous-même, dans les vêtements ?
38:50 - Je ne veux pas insister parce que ça finit par aussi faire du tort
38:54 à toute cette génération d'éleveurs qui a investi sur de la viande de qualité, etc.
38:57 Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, l'image de la viande, du prix de la viande,
39:02 plus aussi un certain dénigrement de l'achat de viande,
39:07 de la consommation de viande, pèse terriblement sur la viande.
39:11 Les éleveurs ont fait des gros efforts pour aller vers de la belle race à viande,
39:14 de la limousine, du charolais, etc.
39:17 Et aujourd'hui, en plus en France, on consomme les avant, on consomme par les arrières,
39:22 et tout ça, c'est compliqué.
39:24 Là, la viande est devenue très chère pour les consommateurs,
39:28 et comme elle ne se vend pas, c'est douloureux pour les agriculteurs aussi.
39:32 Je pense que le marché de la viande va régresser chaque année.
39:35 - De toute façon, on est encore un des pays qui mangeons le plus de viande,
39:39 mais comparé à beaucoup de pays européens, par exemple en Grande-Bretagne,
39:44 la consommation de viande est très très importante.
39:46 - Mais ça veut dire, Michel-Léonard Leclerc, que c'est impossible,
39:48 par rapport à ce que dit Roselyne, c'est impossible pour vous, patron de Leclerc,
39:52 ce serait bien qu'on mange moins de viande ?
39:54 - Moi, je n'ai pas envie de dire ça, parce que je ne veux pas être le censeur des consommateurs,
40:01 pas plus de mes clients que des consommateurs en général.
40:03 Je n'ai pas envie qu'on me dise que si je mange ça, je vais payer des taxes,
40:07 je n'ai pas envie de l'écologie punitive, je n'ai pas envie...
40:10 Non, je pense que c'est à chacun d'écouter.
40:13 C'est à l'éducation nationale aussi de faire des efforts pour la nutrition.
40:19 C'est au parlementaire aussi de normer les publicités, mais c'est aux consommateurs...
40:27 - Mais ce n'est pas à vous d'avoir ce discours-là ?
40:29 - Non, et ce n'est pas parce que je suis marchand, c'est simplement que moi-même,
40:32 je n'ai pas envie d'entendre, non, si je ne vends pas de la viande,
40:35 je vendrais du poisson ou des légumes.
40:36 - Mais en tout cas, on dirait que pour la société de consommation, de grande consommation,
40:38 on comprend bien que ce n'est pas votre intérêt, ce n'est pas votre business.
40:41 Votre business, c'est consommer le plus possible et le plus largement possible.
40:45 - Mon père a créé les centres Leclerc au lendemain de la guerre...
40:49 - Vous allez nous parler de votre enfance dans la petite industrie cosmétique.
40:52 - Non, mais c'est pour vous expliquer...
40:53 - C'est une balise...
40:54 - Oui, mais vous...
40:55 - Vous avez développé un business qui est considérable...
40:56 - Mais ça n'a jamais été le même business.
40:58 C'est ça que je veux vous dire, c'est que vu d'aujourd'hui, tout ça pour vous,
41:01 les jeunos, là, vous avez l'impression que ça a toujours été comme ça.
41:04 Mais non, on s'est toujours adaptés.
41:06 On s'est toujours adaptés.
41:07 Quand mes parents ont créé les centres Leclerc, c'est le marché noir, c'est l'après-guerre.
41:11 Donc, ce qui compte, c'est l'accessibilité.
41:13 C'est ce qui va permettre à l'industrie de se standardiser, d'aller sur le marché de masse.
41:18 Et le plan Marshall finance l'industrie, mais le commerce, c'était des marchés très spéculatifs,
41:24 avec des marchés de gros, etc.
41:26 Donc, mes parents, la première offre des centres Leclerc, c'est juste des produits basiques.
41:31 C'est comme en Allemagne, les Hardiskunter.
41:33 Lidl, vous le voyez comme une entreprise internationale,
41:36 mais c'est aussi une famille qui a créé Lidl.
41:38 Lidl Schwarz, c'est une famille qui avait des camions et qui faisait le tour des villages.
41:43 Et donc, vous voyez, ils se sont adaptés.
41:46 Ils ont appris le supermarché.
41:47 Et aujourd'hui, nous, la sobriété, ça va.
41:51 On saura faire avec.
41:52 J'insiste là-dessus.
41:54 Moi, personnellement, et les centres Leclerc, nous optons pour l'économie décarbonée.
42:01 Nous allons faire une offre qui va s'adapter à ces nouvelles demandes sociales.
42:07 Et on ne va pas faire du greenwashing.
42:09 On ne va pas faire du marketing comme ça pour faire joli.
42:13 Non, on est convaincu qu'il faut changer le mode de consommation.
42:17 Et donc, on sera performant sur ce mode de consommation.
42:20 Ça veut dire quoi concrètement ?
42:21 Proposer une offre différente, ça veut dire quoi concrètement ?
42:23 Ça veut dire que, par exemple, aujourd'hui, on fait 12 % de notre chiffre d'affaires en carburant.
42:27 Ça veut dire que demain, on s'apprête à transformer nos stations-services.
42:32 On va les supprimer et aller sur d'autres services.
42:36 Il y en a d'autres qui vendaient des voitures.
42:38 Aujourd'hui, on loue des voitures.
42:39 On loue des voitures à l'heure ou à la journée.
42:41 Ce n'est pas dans la politique de faire toutes les normes, comme vous le disiez.
42:43 Non, je n'ai pas dit ça.
42:44 Non, mais vous dites que c'est aux politiques d'avoir la responsabilité des normes.
42:47 C'est aux politiques justement de faire un certain nombre de normes.
42:49 En réalité, vous êtes obligé de tenir compte aussi de cette évolution.
42:50 Roselyne, Roselyne, Roselyne, là-dessus.
42:51 C'est aux politiques de faire un certain nombre de normes, parce qu'on est dans un pays de solidarité.
42:56 On est dans un pays où les dépenses de santé, la prise en charge solidaire,
43:00 est la plus importante des pays développés.
43:03 Donc, on a développé ce système.
43:04 C'est le rôle aussi de la puissance publique de mener des opérations de normes, d'interdictions,
43:12 de taxation qui sont destinées à avoir une bonne alimentation saine.
43:17 Parce qu'il y a quelque chose.
43:18 C'est un marqueur social, l'alimentation.
43:21 Et finalement, l'obésité, par exemple, c'est un marqueur social extrêmement important.
43:28 Et on porte en quelque sorte l'alimentation comme presque une stigmatisation d'une déficience,
43:39 je cherche le mot, mais d'une condition modeste, d'une condition sociale en difficulté.
43:44 Donc, heureusement que la puissance publique, elle fixe des normes.
43:48 C'est ce que j'ai dit.
43:49 Il y a l'éducation, il y a les normes et il y a aussi l'adaptation des offres.
43:54 Je vous dis ça, ça renvoie au passé, mais parce que ce qui a été fait, tout le monde a oublié.
43:58 Personne ne va en page 3 de Google, tout le monde, y compris vos cellules économiques, ABFM,
44:04 personne ne va chercher trop loin.
44:06 Mais par exemple, pour montrer que nous sommes capables de changer,
44:09 il y a 20 ans, j'ai demandé au Centre Leclerc de prendre la décision
44:13 de ne plus vendre d'armes de chasse ni même de cartouches.
44:16 Ça vous paraît aujourd'hui normal, mais à l'époque, on avait dans le sud-ouest un très gros marché.
44:20 On l'a fait à cause des problèmes d'obésité.
44:25 On a arrêté tout le marketing qui ciblait les enfants.
44:28 Aujourd'hui, il n'y a plus les fraises d'Agada, Haribo, les bonbons, etc.
44:33 Ils sont présentés dans les rayons comme des produits adultes.
44:36 Ils ne sont plus présentés d'une manière à attiser l'envie des enfants très préconisateur.
44:43 La distribution peut critiquer, mais elle peut être responsable et elle peut être moteur.
44:49 Elle a envie d'être moteur d'une économie décarboniste.
44:53 Ça amène la question qui vient, la question d'un téléspectateur.
44:56 Je n'ai plus le nom, mais vous allez voir, ça va vous plaire, Michel-Édouard Leclerc.
44:59 Je n'ai plus le prénom. C'est Michel, justement, qui nous envoie cette question par le QR code.
45:02 Regardez. "Avec votre très grand talent de communicant, pourquoi ne pas faire de la politique
45:06 pour, par exemple, dénouer certaines situations ?"
45:09 C'est un exemple qui vous veut du mal.
45:11 Croyez-en, vous, Zineb Bachelot.
45:13 Écoutez, ça m'a toujours tenté.
45:16 Ah ! Leclerc en président.
45:19 Président, c'est tout de suite... Il n'y a pas beaucoup de place, Roselyne.
45:24 Je dirais que j'ai compris qu'il ne fallait surtout pas s'interdire de le faire,
45:31 puisque c'est le fait que la question reste ouverte quand on vous écoute aussi.
45:37 En tout cas, au gouvernement ou ailleurs, ils écoutent plus la popularité.
45:42 Moi, ça m'a toujours épaté.
45:44 Quand un jeune directeur de cabinet me fait recevoir par un nouveau ministre,
45:48 il n'écrit pas "Michel-Édouard Leclerc dirige une super coopérative
45:54 avec 19 millions de clients, 140 000 salariés".
45:57 Non, il a plus d'audience que le président sur LinkedIn.
46:01 C'est notre société qui est comme ça.
46:05 Donc, oui, j'ai envie de participer au débat politique.
46:09 - Vous le faites ? - Je le fais.
46:12 Après, est-ce que je serais plus efficace si j'étais député LR ou Renaissance
46:17 ou quelque part dans l'arc de la société ?
46:20 - Est-ce qu'on vous a sollicité ? Est-ce que vous avez déjà eu des sollicitations
46:23 pour votre ministre ? - Toute ma vie.
46:25 - Qui vous a sollicité ? - Tous les cinq ans.
46:29 Roselyne peut-être s'en souvient.
46:31 - Vous nous avez proposé un peu de féminisme. - Coulisses, Roselyne.
46:35 - Avec qui ? Jacques Chirac ? - Tous.
46:38 Oui, mon père avait été sollicité.
46:41 - La première sollicitation, oui, ça a dû être Chirac.
46:45 - Ah non, oui, c'était la bande à Raffarin, c'était aussi Pierre Bérégovoy.
46:52 Je m'entendais très bien avec lui. J'ai regardé des soirées entières comme celle-ci.
46:56 J'ai regardé les matchs de foot. J'aimais pas le foot.
46:58 À la télé, je regardais les matchs de foot chez lui.
47:00 Non, mais il y a eu plusieurs personnalités politiques qui m'ont demandé.
47:03 - Il a écrit Emmanuel Macron ? - Non, il ne m'a pas demandé.
47:06 Non, mais je pense que je l'intéresse plus comme ce que je fais aujourd'hui
47:11 que d'aller faire de la politique.
47:13 - Mais vous, qu'est-ce que vous intéresseriez comme élection ?
47:18 Vous disiez, pas la présidentielle, mais qu'est-ce qui pourrait vous intéresser ?
47:21 - D'élu ? - Je suis très indépendant.
47:24 Par nature, en tant que breton, j'arriverais pas à rentrer dans l'architecture d'un parti politique,
47:31 les obligations d'un parti politique.
47:33 Et aussi, je trouve que c'est plus intéressant d'être sur le terrain,
47:38 on dit dans mon métier d'être sur le carrelage,
47:41 de dire ce vers quoi on tend, mais de le faire.
47:44 Moi, je suis un homme plus dans l'action.
47:46 - Finalement, vous avez potentiellement plus de pouvoir là où vous êtes,
47:49 en étant ce soir avec nous pendant une heure, qu'en étant simple député, non ?
47:53 - Je sais pas si j'ai plus de pouvoir,
47:57 mais en tout cas, à écouter le public dans les magasins, les clients, etc.,
48:03 c'est vrai que je suis... mais ça me responsabilise aussi.
48:07 Oui, je me sens... mais vraiment, c'est pas parce que je suis commerçant.
48:13 Toute ma vie, de toute façon, on dira que je suis un commerçant et un communicant.
48:16 - Alors, vous avez de la honte d'être commerçant ?
48:18 - Non, mais ce que je veux dire, c'est que derrière, on oublie qu'on a mené,
48:22 on a créé des espaces culturels, Roselyne, pour développer le livre,
48:28 tout ça, on a créé des parapharmacies.
48:30 Si j'étais passé par la loi, on n'aurait jamais créé une parapharmacie.
48:34 La culture...
48:36 - Il faut envoyer la base live. La politique peut toujours tenter le père.
48:39 À mon avis, ça, ça va être repris. À mon avis, ça va faire un petit buzz.
48:42 - Et alors, vous avez combien d'années pour investir là ?
48:45 - Je sais rien, moi ! C'est à vous d'avoir votre calendrier !
48:48 - Mais du coup, là, vous dénonciez par exemple la loi Egalim, etc.,
48:51 en tant que député, là, vous pouvez faire des lois.
48:53 - Ah non, non, non, non, j'ai compris ça.
48:55 C'est un député, même avec un peu de bas-goût, un peu d'enthousiasme,
49:00 c'est très compliqué pour un député de faire quelque chose.
49:03 Ouais. Non, non, c'est très dur. C'est très dur.
49:06 C'est pour ça que je tape pas, je critique beaucoup certaines lois,
49:11 les manières dont elles sont faites, mais je suis pas anti-parlementaire,
49:14 je veux pas nourrir ce qu'on appelle le populisme,
49:17 parce que je me rends compte que d'être politique,
49:20 aujourd'hui, c'est pas une sine cur, quoi, c'est compliqué.
49:25 Au moins, si j'échoue dans un truc, il y a une histoire,
49:29 il y a une histoire pour moi.
49:31 Ça dure pas que 4 ans, ça dure pas que 6 ans.
49:34 Les Leclerc, on va bientôt fêter peut-être les 70 ans des centres Leclerc.
49:39 - Qu'est-ce que vous prévoyez pour les 70 ans ?
49:41 - Euh... - Grosse histoire !
49:43 - Moins 70 % pour tout le monde pendant une journée.
49:45 - Ne me rappelez pas mon âge.
49:47 - Il y a une question, encore ?
49:49 - Il y a encore pas mal de questions, mais Nora me souffle, effectivement.
49:52 Une question qui est très politique, aussi,
49:55 parce que vous êtes confronté aussi à ce sujet-là.
49:57 Il y a cette étude qui est sortie aujourd'hui,
50:00 qui raconte que 16 % des Français ne mangent pas à leur faim.
50:05 16 % des Français ne mangent pas leur faim.
50:07 Quand on est à votre place, qu'est-ce qu'on peut faire contre ça ?
50:09 - Alors, d'abord, il y a beaucoup de gens qui touchent un revenu, un RSA, etc.,
50:14 qu'ils divisent souvent par deux ou par trois.
50:16 Et donc, notre priorité, c'est de développer quand même des gammes.
50:20 On les avait un peu oubliées.
50:22 On a développé des gammes dites "premier accès", des gammes "premier prix".
50:26 On travaille sur des offres spécifiques.
50:30 Par exemple, tout le monde a parlé du préservatif pendant le Sida.
50:35 On a été, Leclerc, un des premiers à faire des préservatifs.
50:39 C'était avant d'un franc.
50:41 - Un franc, oui.
50:42 - Ils étaient fabriqués en Chine.
50:44 Mais par exemple, aujourd'hui, il y a des kits menstruels, il y a des kits d'hygiène.
50:49 C'est compliqué, ça coûte très cher.
50:50 Les couches, vous avez vu le prix des couches ?
50:52 C'est énorme, quoi.
50:54 Donc, à notre marque Eco+ on travaille ça.
50:57 Alors, chez mes collègues, je ne veux pas tirer à moi,
50:59 chez mes collègues, c'est aussi un souci.
51:01 Mais c'est vrai que je me sens particulièrement interpellé.
51:05 Et d'ailleurs, nous sommes les premiers contributeurs des banques alimentaires.
51:09 En tout cas, si ce n'est pas nous, Leclerc est Carrefour.
51:13 Il y a une fondation Carrefour aussi qui le fait.
51:15 Et donc, on est très impliqués auprès des associations.
51:19 Je pense que Leclerc, Intermarché, Système U,
51:21 de par notre répartition sur le territoire,
51:23 on doit être les premiers contributeurs des associations.
51:26 - Qui disent avoir aussi beaucoup perdu depuis la possibilité de vendre.
51:31 Vous savez, les dates de consommation assez courtes.
51:34 Auparavant, ça allait aux banques alimentaires.
51:37 Avec aujourd'hui, cette augmentation du recours,
51:41 notamment chez les plus jeunes, chez les personnes âgées.
51:44 Ça aussi, c'est un enjeu.
51:47 - Alors, d'abord, il y avait un enjeu sanitaire.
51:49 Moi, je pense qu'avant l'idée de donner,
51:51 il faut d'abord gérer le stock avec des dates.
51:56 Moi, j'aime bien les gens qui disent il y a du gaspillage, etc.
51:59 Mais avant, il y avait plus de listeria, il y avait plus de H1N1, etc.
52:06 Moi, quand j'achète quelque chose, je regarde les dates.
52:10 Et si on me propose une promo parce que c'est proche de la date,
52:13 je prends si je vais le consommer tout de suite.
52:15 Je pense que les consommateurs font ça aujourd'hui.
52:17 Après, c'est mieux quand même.
52:19 Autrefois, on les jetait.
52:21 Après, on les a donnés aux banques alimentaires.
52:23 Je pense que c'est mieux si on n'arrive pas à la date de péremption.
52:27 Alors, c'est vrai que les associations, ça leur manque, ces dons.
52:32 Et donc, il faut les aider.
52:33 Après, il y a aussi un autre système qui a touché Emmaüs.
52:38 C'est le fait que maintenant, l'occasion se revend.
52:40 Il sort ce revend sur Internet. Je ne sais plus le nom du site.
52:44 Vinted et tout ça.
52:46 Et donc, nous aussi, on vend de la seconde main en textile.
52:50 On vend de la seconde main…
52:51 Ça, c'est nouveau.
52:52 Oui.
52:53 Qu'on puisse trouver dans les centres Leclerc de la seconde main.
52:56 Mais ça participe.
52:57 Vous voyez, c'est des produits qui auraient peut-être fini chez Emmaüs.
53:00 Mais qui aujourd'hui ont une deuxième vie, peut-être une troisième vie.
53:04 Ça se contredit.
53:07 Ça fait partie de la transformation de l'époque.
53:10 Oui.
53:11 Je pense que c'est quand même bien qu'on attaque l'obsolescence trop rapide des produits.
53:16 Je voulais vous parler des coquillettes jambon.
53:18 Je ne sais pas si vous avez vu ça.
53:19 C'est toujours Olivier Dauvert, spécialiste de la grande distribution,
53:22 qui a fait le test des coquillettes jambon.
53:23 Et qui a trouvé que chez Leclerc et au champ,
53:25 les baisses de prix avaient déjà commencé sur des tout petits prix.
53:27 Quand on prenait un plat aussi simple que coquillettes,
53:30 c'est-à-dire des pâtes, un peu de beurre, du jambon et du fromage râpé,
53:33 vous êtes à moins 4% depuis le début de l'année.
53:36 C'était juste pour dire que les baisses ont commencé chez vous et ailleurs.
53:39 Parce qu'il y a des baisses aussi chez Leclerc.
53:41 Je peux vous dire qu'on a travaillé par exemple sur une publicité,
53:44 sur la manière de la réaliser.
53:46 Je peux vous dire qu'avec un euro, on peut faire des repas chez nous.
53:51 Est-ce qu'on peut manger pour un euro ? Dites-nous.
53:54 Je ne sais pas si on va la sortir la pub ou pas.
53:57 J'ai assisté à des réunions internes où justement,
54:01 je me rends compte que tout le monde parle de la hausse des prix, du coca, etc.
54:05 Mais il y a quand même dans un hypermarché,
54:08 aujourd'hui, beaucoup de produits et pas que des produits transformés,
54:12 qu'on peut se faire des repas à un euro.
54:15 Je vous rappelle que le président de la République l'avait demandé,
54:17 Emmanuel Macron l'avait demandé au CRUS, au restaurant universitaire.
54:21 Oui, mais ça n'avait pas été validé sur le long terme.
54:24 Non, mais c'est quand même une pédagogie à faire
54:27 que d'expliquer quand même aux consommateurs, aux étudiants, etc.,
54:30 qu'ils peuvent trouver ça.
54:32 Je me fais engueuler parce qu'on ne prend pas assez de questions de téléspectateurs.
54:35 Quasiment 700.
54:36 Qu'est-ce qui vous engueule ? C'est Fogiel là-haut ?
54:38 Non, pas du tout. C'est dans mon oreillette.
54:40 C'est ma chef d'édition Fred que j'embrasse et qui m'engueule dans l'oreillette
54:42 parce qu'on ne prend pas assez de questions.
54:43 Non, c'est la rédaction chef aussi qui m'engueule.
54:44 Regardez, question.
54:45 Bonsoir.
54:46 Pourquoi vous ne débattez jamais avec d'autres dirigeants de la grande distribution
54:48 sur un plateau de télé ?
54:50 Ça serait très intéressant dit Aurélie.
54:52 Alors, je peux vous dire qu'on débat sur le terrain d'abord tous les jours.
54:54 On se tire des bourres, mais vous ne pouvez pas imaginer.
54:56 Et en même temps, vous voyez, on se respecte pour ne pas dire
55:00 qu'on s'aime beaucoup.
55:02 Moi, aujourd'hui, à la comparaison, je pense qu'on a mis la pâtée
55:08 à certains de mes collègues.
55:10 Ça, c'est votre manière de leur déclarer votre amour.
55:13 Non, mais même Thierry Cotillard l'a dit.
55:17 Donc, du coup, c'est un challenge.
55:19 Ils reviennent et je trouve que cette compétition, finalement,
55:22 elle est saine, c'est-à-dire qu'elle touche les entreprises.
55:25 Et les hommes et les femmes ne s'y perdent pas.
55:30 Par exemple, il y a eu des entreprises comme Lidl qui fonctionnent bien.
55:34 Michel Birault, c'est quelqu'un que je respecte beaucoup.
55:37 Thierry Cotillard, je peux aller au cinéma avec lui.
55:41 On est deux Bretons.
55:43 - On mange, Marion ?
55:45 - Qu'est-ce que vous avez dit ?
55:47 - C'est une blague sur Cotillard.
55:49 Autre question, regardez.
55:51 Question très importante en cette veille de week-end prolongée.
55:54 Question de Anne.
55:56 Qu'est-ce qui vous empêche d'acheter de l'essence à l'étranger
55:59 si vous considérez que les prix des pétroliers en France sont trop élevés ?
56:02 - Tout notre essence est achetée à l'étranger.
56:04 Là, on n'en produit pas en France.
56:06 Après, je nuance.
56:08 On achète aux raffineries françaises qui ont acheté à l'étranger.
56:12 C'est important d'ailleurs à dire,
56:14 parce que souvent dans les médias, on dit
56:16 "le prix du pétrole brut descend, pourquoi l'essence ne descend pas ?"
56:20 Parce que ce n'est pas corrélé.
56:22 Contrairement à ce qui est dit, il n'y a pas d'automaticité.
56:25 Parce que d'une tonne de pétrole brut,
56:27 vous pouvez faire des carburants ou des kérosènes,
56:30 des trucs très légers, mais à ce moment-là, il ne vous reste plus que du fioul lourd.
56:33 Donc, à un moment donné, si on a fait trop de produits légers,
56:37 il n'y a plus assez de fioul.
56:39 Et si on a fait trop de fioul, il n'y a plus assez d'essence.
56:41 Et malgré l'essence flambe, et malgré la baisse du cours,
56:45 l'essence est plus chère.
56:47 - Je pense qu'on n'a rien compris, mais c'est pas grave.
56:50 - Si, si, c'est lié à la transformation.
56:52 - Ah, très bien, merci.
56:54 - J'ai compris.
56:55 - Autre question, téléspectateurs.
56:57 Evan, regardez cette question.
56:59 "Avez-vous fait une erreur de communication en disant
57:01 que vous étiez prêts à acheter vos produits hors de France ?"
57:03 - Je n'ai jamais dit ça.
57:05 - Vous avez encore la baseline, comme vous le disiez.
57:07 - Oui, parce qu'on était ici sur un plateau, à côté,
57:10 et on parlait des grands fournisseurs multinationaux,
57:14 et je disais que ce serait quand même un comble
57:16 qu'à cause de la loi française, je puisse,
57:18 dans un centre Leclerc en Pologne, acheter moins cher
57:20 qu'en France et ne pas pouvoir appliquer cette baisse en France.
57:22 Mais on parlait de Mars, de Nile Vert et de Procter.
57:25 Et donc, je n'ai pas dit qu'on allait les acheter.
57:27 Je disais que cette loi...
57:29 Je profitais de ces écarts de prix, parce qu'après tout,
57:31 l'Europe, elle est...
57:32 - Mais est-ce que vous voudriez les acheter ailleurs ?
57:34 - J'ai beau être français, j'ai beau être breton,
57:36 je veux être français.
57:37 Et donc, je ne comprends pas pourquoi on me fait le...
57:42 Pourquoi on veut permettre aux multinationales
57:45 de pratiquer des prix plus élevés en France.
57:47 Qu'on veuille protéger le petit agriculteur...
57:50 Pardon, je ne veux pas faire non plus...
57:52 Je ne veux pas être condescendant.
57:54 Qu'on veuille protéger certaines productions nationales.
57:56 Ça se comprend.
57:58 Mais quand même, pourquoi la loi profite aux 75 grandes entreprises
58:04 dont on parle ?
58:05 Enfin, franchement, on peut faire plus fin, quoi.
58:07 On peut faire plus fin.
58:09 Et autant, je suis très content d'acheter le premier débouché
58:12 de pâté Hénaf, parce que c'est breton,
58:15 parce que c'est près de chez moi.
58:17 Mais je ne vois pas pourquoi on m'oblige à vendre plus cher du coca.
58:24 Même le jus d'orange, on n'en produit pas tant que ça en France.
58:27 Le Joker, etc.
58:29 C'est incroyable.
58:31 On est au bout.
58:33 700 questions, Michel-Édard Leclerc.
58:35 On va vous les envoyer pour une réponse cette nuit.
58:39 Vous avez un week-end tranquille ?
58:41 Je n'ai pas de week-end.
58:43 Bruno Le Maire nous a mis une pulsion, une impression.
58:47 Non, non, mais il faut préparer.
58:49 C'est le week-end à Pouledrozic.
58:51 On est au bout.
58:52 Merci Michel-Édard Leclerc d'avoir été notre invité.
58:54 Ce soir, dans 22h max,

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