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Samedi 20 mai 2023, SMART TALKS reçoit LAURE MAHÉ (DIRECTRICE GÉNÉRALE, MARS FOOD FRANCE)

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00:00 Smarttalks vous est présenté par Circle, powered by Square.
00:03 Ravi de vous retrouver dans Smarttalks, l'émission qui vous fait découvrir les stratégies des grandes entreprises en partenariat avec Circle, avec Gus,
00:21 inséparable Gus dans cette émission. Ravi de vous retrouver Gus.
00:24 Ravi aussi Arnaud.
00:26 On accueille aujourd'hui la directrice générale de Mars Food, elle est notre invitée.
00:31 Smarttalks et on accueille aujourd'hui Laure Mahé. Bonjour Laure. Bonjour. Ravi de vous accueillir, vous êtes la directrice générale de Mars Food France.
00:43 On va parler évidemment alimentation, alimentation humaine.
00:47 Ça fait presque un peu plus d'un an maintenant que vous pilotez Mars Food France.
00:52 D'abord un petit mot parce que c'est pas simple l'actualité aujourd'hui pour les grandes marques de l'alimentaire.
00:58 On voit le gouvernement et Bruno Le Maire qui dit "attendez, s'il n'y a pas d'effort de fait sur les prix,
01:03 nous on citera les marques, on les pointera du doigt et même on les obligera à venir au ministère pour faire un effort".
01:09 Ça vous choque cette méthode là du ministre qui a décidé de mettre un coup de poing sur la table ?
01:18 Je pense qu'on peut dire c'est qu'il y a une vraie sensibilité du ministre au pouvoir d'achat de nos consommateurs.
01:24 Et ça c'est une réalité et je pense qu'on vit dans un monde aujourd'hui où effectivement le pouvoir d'achat est sous pression dans un contexte d'inflation.
01:32 Après moi si je le regarde d'un point de vue industriel, ce que j'ai face à moi c'est la réalité des coûts de matières premières qui ont largement augmenté
01:40 et qui pour une grande partie d'entre eux continuent d'ailleurs à augmenter.
01:44 Et donc nous notre travail aujourd'hui c'est de trouver la bonne conversation avec nos distributeurs
01:49 et de bien répartir la création de valeur tout le long de la chaîne.
01:52 Et effectivement il y a cette répartition de valeur qui doit être faite entre nous, le distributeur et le consommateur final.
01:59 Donc c'est une réflexion quotidienne qui doit alimenter les bonnes conversations.
02:02 Juste un petit truc avant de commencer une conversation pour que tout le monde comprenne bien.
02:07 Donc Mars a trois grosses BU, on a tout ce qui est chocolat avec le M&M, ce qu'on connaît bien,
02:13 tout ce qui est pet food et toi c'est la food pure.
02:16 Les grosses marques qu'il y a dans ton portefeuille ?
02:18 Alors effectivement nous on est l'alimentation humaine, l'épicerie et donc aujourd'hui vous allez avoir le riz, les féculents
02:24 avec la marque Benz original qui existe en France depuis presque 50 ans,
02:28 le traiteur asiatique avec la marque Suzy One et Ebly qui est cette marque avec laquelle on a grandi de blé cuisiné.
02:38 Donc voilà comme ça on est bien clair donc on parle de ça aujourd'hui.
02:41 Une première question que je voulais adresser avec toi c'est, on a parlé de l'inflation,
02:47 il y a un gros sujet sous-jacent c'est la notion de souveraineté et la notion de souveraineté alimentaire.
02:53 Quelle est aujourd'hui la stratégie pour Mars en termes de localisation de production ?
03:01 Qu'en est-il là maintenant et est-ce qu'il y a des envies de continuer à utiliser la France
03:07 comme un endroit où on va s'implanter de plus en plus pour produire ?
03:11 Alors la France est très importante pour Mars en général et pour Mars Food en particulier.
03:16 C'est traditionnellement un pays pour Mars extrêmement important, on a 8 usines, on a 4000 associés,
03:22 c'est comme ça qu'on appelle nos collaborateurs chez Mars parce qu'ils sont vraiment associés à l'avenir de l'entreprise.
03:28 Typiquement sur Mars Food on a plus des deux tiers de notre production qui se fait en France,
03:33 ça va être soit avec notre blé Ebly qui est produit dans notre usine de Châteaudun,
03:37 c'est un partenariat avec 1000 agriculteurs de la Bosse, le blé est produit sur la base...
03:43 Il est là, il embosse le blé.
03:45 50 km de l'usine garantie, vraiment de la ferme à l'assiette immédiatement,
03:50 mais c'est aussi le cas et c'est moins intuitif de nos pochons de riz.
03:54 Donc on a ces fameux sachets micro-ondables, 2 minutes au micro-onde,
03:57 ils sont aussi produits dans notre usine de Châteaudun sur la base de riz européen.
04:02 Et ça je sais que c'est pas toujours intuitif, on pense souvent au riz asiatique et exotique,
04:07 mais en l'occurrence notre riz vient essentiellement de la région du Guadalquivir,
04:12 donc en Andalousie, à une exception près qui est un peu typique, c'est celle du riz basmati.
04:16 En fait le basmati c'est une appellation d'origine contrôlée, c'est comme le champagne,
04:21 je ne peux pas faire autrement que de le ramener du pain jab.
04:23 C'est ça, et du coup cette relation avec les agriculteurs,
04:26 parce que du coup on sait à quel point l'agriculture a de grosses complications là maintenant,
04:32 avec les changements climatiques, mais avec tout le reste,
04:34 parce que l'inflation ils la prennent plein floué aussi,
04:37 ça consiste en quoi un partenariat avec eux ?
04:40 Parce qu'il y a un moment où il faut s'assurer qu'eux vivent bien
04:42 pour que tu puisses continuer à travailler avec eux.
04:44 Qu'est-ce qui se met concrètement en place ?
04:47 Alors c'est hyper vrai, et c'est vrai qu'aujourd'hui où on voit les cours décoller,
04:52 on se pose moins la question du revenu minimal de l'agriculteur, etc, de ses ressources,
04:57 mais c'est un point très important.
04:58 Nous chez Marsfood c'est quelque chose qu'on a eu à cœur très tôt,
05:01 puisque bien avant cette phase-là, on a lancé un programme qui s'appelle "Cultivob",
05:04 qui travaille avec les agriculteurs de la Bosse,
05:06 qui assure un revenu garanti dès qu'on relève les cours sur une partie de leur revenu.
05:11 Même quand les cours descendent ?
05:12 Exactement.
05:13 Là les cours sont hauts, il faut quand même dire que les cours sont bien.
05:16 Les cours sont hauts, c'est une réalité,
05:18 mais on sait aussi que c'est un marché globalisé,
05:20 et que ce qui peut faire un effet de bord dans un sens peut le faire dans l'autre le lendemain.
05:24 Nous on a une approche beaucoup plus durable,
05:26 je dirais même générationnelle sur le développement de notre agriculture.
05:29 L'autre chose que ça permet c'est à la fois garantir la rémunération,
05:34 mais faire évoluer les pratiques.
05:35 C'est-à-dire qu'aujourd'hui on veut des pratiques agricoles plus durables,
05:38 c'est le cas sur le blé comme sur le riz d'ailleurs,
05:40 et ça, ça nécessite un investissement qu'on fait aussi via ce programme.
05:43 Exactement, parce qu'on parlait justement de cette notion du bio,
05:46 pour lequel vous êtes un peu en train de sortir là maintenant.
05:50 Parce que ça, ça a été des gros investissements pour certains agriculteurs,
05:55 qui se sont dit "le bio, il faut y aller, tout le monde veut du bio,
05:58 j'investis pour faire du bio",
06:00 et puis soudainement "le bio coûte trop cher, plus personne n'en veut",
06:02 et ils se retrouvent toujours un peu à la dernière roue du chariot là-dessus.
06:06 Comment est-ce que vous les accompagnez sur ces sujets ?
06:09 Pas spécialement le bio, mais d'autres sujets de transformation.
06:13 Je pense que ce qui est derrière ça, c'est la démarche de durabilité au sens large.
06:19 C'est effectivement la problématique du bio,
06:22 mais il y a aussi comment on fait des démarches plus durables,
06:25 comme je vous l'évoquais au niveau de la veause,
06:27 ou aussi qu'est-ce qui va impacter notre planète.
06:29 Aujourd'hui, ce qui va impacter notre planète, c'est l'empreinte carbone,
06:32 les gaz à effet de serre.
06:34 En l'occurrence, le premier végétal à produire des gaz à effet de serre,
06:37 c'est une fierté, mais c'est une réalité, c'est le riz.
06:40 Donc on pourrait se dire "on fait plus de riz",
06:42 et en même temps, le riz aujourd'hui, il nourrit la moitié de la planète.
06:46 Si vous réfléchissez, je ne sais pas, à votre avis,
06:49 combien de gens à l'échelle mondiale
06:52 vivent de près ou de loin de l'économie du riz aujourd'hui, en pourcentage ?
06:55 C'est colossal, 7% ?
06:56 C'est 20%.
06:57 - 20% ? - 1, 4, 5, 5.
06:59 Par rapport à quoi ?
07:00 Aujourd'hui, qui vit de l'économie du riz.
07:02 On pourrait se dire "ok, ça consomme une énorme quantité d'eau d'irrigation
07:07 et ça génère des gaz à effet de serre, débarrassons-nous en nous",
07:10 mais il y a aussi une réalité économique,
07:12 et que ça nourrit et ça alimente la planète.
07:14 Donc la question, c'est comment on fait de manière plus durable.
07:16 Je vous donne un exemple.
07:17 Je vous disais, mon riz, déjà, il est aujourd'hui produit en Andalousie,
07:20 donc on a une démarche...
07:22 - Locale ? - Locale.
07:24 Ou aussi locale que possible.
07:26 - En tout cas européenne. - L'empreinte carbone.
07:28 Et puis ensuite, il y a comment aujourd'hui on réduit la consommation d'eau.
07:32 Donc on travaille main dans la main avec nos agriculteurs du Gouadalquivir,
07:36 via un programme qui s'appelle "Horizonté",
07:37 pour justement développer des démarches de réduction de la consommation d'eau
07:41 et protéger ce fameux delta.
07:43 Aujourd'hui, on a 400 hectares,
07:45 et ça va se développer d'année en année.
07:47 C'est un programme qu'on mène main dans la main avec la politique d'agricole commune.
07:51 Juste, excuse-moi d'avoir l'impression
07:54 que j'ai une sorte d'obsession sur la question du prix,
07:56 mais la question, elle est sur la table.
07:58 J'ai entendu Michel-Edouard Leclerc qui a dit
08:00 "les prix ne reviendront jamais comme ils étaient avant".
08:03 Cette question, elle vous impacte ?
08:05 Est-ce que vous dites "nous, on est capables, encore,
08:07 parce que l'inflation va baisser, de réduire nos prix" ?
08:09 Ou vous dites "parce qu'il y avait des marges qui avaient été perdues par le monde agricole,
08:13 on le sait, ils avaient de grosses difficultés",
08:15 est-ce que vous dites "on est obligés de maintenir ce niveau de prix-là
08:18 parce qu'il faut aussi rémunérer à la bonne hauteur notre monde agricole" ?
08:22 Juste une petite... Je suis d'accord avec toi,
08:24 mais c'est parfois des messages de com'
08:26 parce qu'on ne reviendra pas, mais en effet,
08:28 on ne revient jamais sur des prix.
08:30 Les prix qu'on connaissait il y a 40 ans, on y reviendra.
08:32 Non, non, je précise ma question.
08:34 Je parle des prix d'il y a un an et demi.
08:36 On a pris 40% sur certains produits.
08:38 Est-ce que vous dites "nous, effectivement,
08:40 il faut qu'on rééquilibre,
08:42 qu'on arrive à trouver le juste milieu entre les consommateurs
08:44 et la pression que j'ai
08:46 du monde agricole ?" Parce qu'elle est là, la pression.
08:48 Alors, je pense qu'il y a plusieurs choses
08:50 dans ce que vous décrivez. D'abord, il y a un élément
08:52 structurel de l'inflation historique...
08:54 Sur 40 ans, d'accord. Oui, mais même,
08:56 mes salaires ont évolué aussi. Oui, bien sûr.
08:58 Après, il y a une double réalité.
09:00 Un, la réalité des cours.
09:02 On est sur des cours globalisés pour un certain
09:04 nombre d'entre eux, que ce soit le blé ou le riz.
09:06 Et sur ça, je n'ai pas une boule de cristal
09:08 et je ne peux pas exactement vous dire.
09:10 Ce que je peux vous dire, c'est que les réalités climatiques,
09:12 comme la sécheresse qu'on vit
09:14 en Espagne... En Andalousie.
09:16 Elles réduisent l'offre et en conséquence,
09:18 elles ont un impact,
09:20 par une logique naturelle d'offre et de la demande,
09:22 sur le prix. La deuxième chose
09:24 que je peux vous dire, c'est qu'on a envie, en tant que
09:26 producteur responsable, de faire de plus en plus
09:28 de l'alimentation de qualité,
09:30 avec des produits qui sont
09:32 bons, qui sont sains, qui sont mieux contrôlés
09:34 et des produits qui sont plus respectueux.
09:36 En général, ça coûte aussi plus cher.
09:38 Ce qu'on voit aussi, c'est que les
09:40 nouvelles générations de consommateurs,
09:42 elles sont prêtes à payer ce prix-là, pour justement
09:44 avoir une démarche plus régionale. De qualité.
09:46 Moi, naturellement, ce que je vois, c'est...
09:48 A priori, vu les efforts qu'on met
09:50 dans la durabilité qui coûte plus cher et dans la qualité
09:52 de nos produits, il y a une réalité
09:54 de tendance
09:56 à la hausse. Après, il y a aussi
09:58 une réalité que les consommateurs de demain sont
10:00 prêts à payer plus, quitte à ce que ça représente plus
10:02 dans leur budget moyen,
10:04 pour avoir une responsabilité à l'égard
10:06 de l'alimentation qu'ils font pour aujourd'hui et pour demain.
10:08 Tout à un prix.
10:10 En parlant justement de ces matières
10:12 premières, il y a la
10:14 base, mais il y a tout le reste.
10:16 Huile, sucre, sel.
10:18 Quelle est la responsabilité que vous avez pour
10:20 essayer d'amener une alimentation plus saine
10:22 avec les mêmes...
10:24 La même base,
10:26 parce que vous avez surtout des plats préparés, etc.
10:28 Est-ce qu'il y a des vrais
10:30 programmes pour essayer d'adresser le sujet ?
10:32 Alors, il y a plein de programmes.
10:34 La première chose que je peux vous dire, Gus,
10:36 c'est que ce n'est pas parce qu'on fait des produits
10:38 préparés qu'ils ne sont pas bons pour la santé.
10:40 Non, mais traditionnellement,
10:42 ça n'empêche que c'est
10:44 un endroit dans l'alimentation où il y a
10:46 eu le plus de produits cachés.
10:48 Il y a eu de la pression sur ces produits.
10:50 Le sucre et le sel planqués,
10:52 où on se dit "ça a l'air d'être bon",
10:54 et en plus, quand on regarde,
10:56 on boit une bouteille de Coca à chaque fois qu'on prend une bouchée.
10:58 C'était quand même une réalité.
11:00 L'industrie a beaucoup bougé,
11:02 mais ce sont des sujets
11:04 que vous regardez de près.
11:06 C'est des sujets qu'on regarde énormément parce que,
11:08 quand on est un acteur majeur de l'alimentation humaine
11:10 et qu'on veut l'être sur les prochaines générations,
11:12 on a devoir le faire
11:14 de manière équilibrée.
11:16 Dans ce cadre-là,
11:18 on a déjà des efforts qu'on a faits.
11:20 Je vous donne un exemple. On a réduit de 20%
11:22 notre
11:24 contribution en sel
11:26 dans la totalité de notre portefeuille sur les 5
11:28 dernières années, parce qu'évidemment, manger
11:30 trop salé, ça peut avoir un impact
11:32 sur l'alimentation. L'autre élément,
11:34 c'est faire un effort majeur
11:36 pour avoir des recettes
11:38 équilibrées, même si on peut se permettre
11:40 un petit plaisir de temps en temps. Sur
11:42 Mars Food, qui est vraiment sur l'alimentation
11:44 du repas, du déjeuner, on est sur
11:46 95% de nos produits qui sont sur un Nutri-Score
11:48 A ou B, c'est-à-dire de consommation
11:50 quotidienne. - C'est ça. Et est-ce que
11:52 du coup, vous avez un aspect
11:54 de R&D dans les recettes ? Parce qu'il y a
11:56 aujourd'hui des sels qui salent
11:58 beaucoup plus, mais qui n'ont pas les mêmes
12:00 problématiques sur la santé, même chose
12:02 sur le sucre. Est-ce qu'il y a un vrai sujet
12:04 de R&D chez Mars ? Ou bien c'est des sujets
12:06 qui sont plutôt externalisés et qu'on prend
12:08 ce qu'il y a sur le marché ? - Non, la réflexion de nos recettes,
12:10 elle est au cœur de nos préoccupations.
12:12 Effectivement, nos recettes
12:14 vont de plus en plus
12:16 vers de l'innovation de repas équilibrés.
12:18 Là, par exemple, on travaille sur
12:20 du 100% végétal, parce que
12:22 justement, on sait que ça a... Déjà, naturellement,
12:24 on a un profil
12:26 nutritionnel plus équilibré.
12:28 Et puis, ça répond aussi à l'attente de nos
12:30 consommateurs, qui justement, que ça soit pour
12:32 leur santé ou par des préoccupations
12:34 environnementales, ont envie de déployer une alimentation
12:36 végétalisée. - Et ces aspects de R&D,
12:38 juste un dernier petit point là-dessus, ils sont
12:40 en France, ils sont en Europe, ils sont plutôt aux Etats-Unis.
12:42 En étant une boîte américaine,
12:44 on suppose qu'ils sont plutôt là-bas. Comment est-ce que ça
12:46 se passe ? - On travaille à tous les niveaux.
12:48 Mars Food a un ancrage très européen.
12:50 Notre siège global
12:52 est en Europe, et donc ça, c'est aussi important.
12:54 Et puis, ça dépend aussi de ce qu'on travaille.
12:56 Ebly, c'est profondément français.
12:58 C'est vraiment la marque de notre acteur.
13:00 - Une marque trimoniale. - Et toute la réflexion
13:02 se fait en France. - C'est ça.
13:04 - Juste un mot sur les... Là, l'émission
13:06 Smarttalk, c'est la stratégie. C'est vrai qu'il y a
13:08 l'idée de penser demain.
13:10 Le bio,
13:12 c'est derrière vous. Vous dites
13:14 que ça a été
13:16 une source de développement pour de
13:18 grandes marques qui ont créé de la valeur grâce au bio.
13:20 Est-ce que vous dites, nous, on n'y croit plus ?
13:22 Ou temporairement, on l'abandonne
13:24 pour repartir sur ce bio ?
13:26 Comment vous vous situez ? Parce que le bio, malgré tout, c'est quand même
13:28 des produits sans pesticides,
13:30 sans produits chimiques. C'est un produit
13:32 qui a attiré les consommateurs. Ça marche moins
13:34 bien aujourd'hui, c'est vrai, mais est-ce que vous avez
13:36 une réflexion sur ce sujet ? - Déjà,
13:38 loin de moi, l'idée d'abandonner
13:40 une part entière
13:42 de l'alimentation parce que
13:44 je pense qu'on n'est jamais à l'avarie
13:46 de savoir ce qui va se passer demain, en particulier
13:48 quand il s'agit d'une alimentation
13:50 responsable. Là, il se trouve qu'à
13:52 court terme, on a un focus
13:54 qui se fait plus sur
13:56 une capacité de nos produits
13:58 à être à la fois accessibles
14:00 en prix et puis
14:02 à alimenter l'alimentation
14:04 du quotidien, justement.
14:06 On voit ce boom des fécudants. - On y revient.
14:08 - Ou récemment,
14:10 les gens mangent plus de riz. On voit aussi
14:12 le boom de l'asiatique. Pourquoi ?
14:14 Parce qu'en fait, on va moins au restaurant dans cette période-là,
14:16 mais on a envie de se faire un petit plaisir.
14:18 - Comme au restaurant. - Exactement.
14:20 Et puis c'est sympa de faire notre petite soirée
14:22 curry ou notre soirée ramen à la maison.
14:24 C'est complètement possible.
14:26 Donc je pense qu'il faut s'adapter tout en gardant
14:28 un regard curieux, prudent
14:30 et responsable sur
14:32 tout ce qui peut contribuer à l'alimentation
14:34 du futur, responsable et pérenne.
14:36 - Oui, parce que ce qui est intéressant avec le bio,
14:38 c'est qu'on a eu un gros focus sur le sujet, mais
14:40 le bio, c'est pas le...
14:42 Il n'y a pas que ça.
14:44 Vous parliez justement du respect
14:46 de la planète, etc. Il y a sans doute
14:48 d'autres manières d'adresser le sujet que
14:50 juste le bio, où on a vu
14:52 certaines limites dans le bio aussi.
14:54 Alors peut-être pas vous concernant,
14:56 mais surtout sur les fruits,
14:58 où on te vend du bio, et en fait,
15:00 il est fait de l'autre côté de la planète. Il y a un bilan qui est catastrophique.
15:02 - Oui, c'est vrai.
15:04 - En fait, la vertu qu'a apporté le bio
15:06 très tôt, parce que c'est quand même une filière
15:08 qui s'est développée très tôt, c'est d'assurer
15:10 un label qui assurait la confiance.
15:12 Aujourd'hui, ce qu'on observe, c'est que les
15:14 consommateurs sont de plus en plus éduqués.
15:16 Donc ils vont faire la différence entre
15:18 qu'est-ce qui est de l'impact via les pesticides,
15:20 qu'est-ce qui assure une
15:22 agriculture régénératrice, durable,
15:24 le développement des terres, qu'est-ce qui est local,
15:26 qu'est-ce qui vient de loin avec
15:28 son empreinte carbone, qu'est-ce qui consomme
15:30 de l'eau, qu'est-ce qui génère des gaz
15:32 à effet de serre, et en fait, c'est la combinaison de tout ça
15:34 qui va permettre un
15:36 jugement plus responsable, et nous,
15:38 on joue avec cette palette de critères en se disant
15:40 qu'est-ce qui va être le plus pertinent en ce moment.
15:42 - Avant d'oublier de vous poser la question, excusez-moi d'y revenir encore,
15:44 mais il est quand même question encore une fois
15:46 de vous faire renégocier. Vous êtes prêts à renégocier
15:48 vos prix, là ? Parce qu'il y a quand même l'idée que le gouvernement
15:50 va faire revenir tous les grands industriels autour de la table
15:52 pour en redenouvoir négocier.
15:54 Parce que vous faites partie de ces grands acteurs,
15:56 est-ce que vous dites "nous, on a fixé les prix
15:58 dans les randes de négociation qui sont aux alentours
16:00 de février, on n'y retouche pas". Est-ce que
16:02 vous dites "nous, on est prêts à rediscuter
16:04 des prix", parce que la question de l'inflation et du pouvoir
16:06 d'achat, c'est les sujets qui sont sur la table.
16:08 - Alors, nous, à l'heure actuelle,
16:10 ce qu'on fait, c'est qu'on entretient des conversations
16:12 saines avec nos distributeurs
16:14 sur la base de la réalité des faits, qui sont
16:16 les cours... - Mais ils l'entendent.
16:18 - Et ça, c'est des conversations qu'on est prêts
16:20 à avoir. Je pense qu'on a autour de la table
16:22 des gens intelligents qui ont pour
16:24 vocation d'avoir la bonne
16:26 répartition de la valeur, et c'est ces conversations-là
16:28 qu'on doit entretenir. - C'est ça. Donc vous discutez
16:30 de gré à gré avec les distributeurs.
16:32 - Sur la base de la réalité des coûts
16:34 qui sont les chiens. - J'entends votre réponse.
16:36 Donc vous n'irez pas autour de la table à Bercy.
16:38 - Alors, aujourd'hui,
16:40 en l'occurrence, c'est pas à Bercy qu'on est sollicité,
16:42 c'est dans les conversations. Après,
16:44 est-ce qu'aujourd'hui, je parle avec mes distributeurs de manière
16:46 quotidienne ? Oui. - Bon, voilà.
16:48 C'est une réponse qui est claire.
16:50 - En termes de production, parce qu'on a parlé
16:52 pas mal des matières premières, mais au niveau
16:54 de la prod, aujourd'hui,
16:56 il y a des usines en France.
16:58 Quand on regarde
17:00 la stratégie de Mars en termes
17:02 de groupe, c'est quand même
17:04 une vraie
17:06 philosophie de portefeuille de marques.
17:08 Je détiens des marques qui sont très fortes,
17:10 et quand tu regardes, même, Marfood,
17:12 c'est des vraies marques installées qui sont là.
17:14 En termes de prod,
17:16 est-ce qu'on n'est plus sur du co-manufacturing ?
17:18 Je précise, c'est-à-dire
17:20 qu'en fait, on sous-traite
17:22 la production et
17:24 on détient la marque, ou bien il y a encore
17:26 une vraie volonté d'investir dans la production
17:28 et de
17:30 continuer à industrialiser
17:32 les pays où on vend
17:34 nos produits. - Alors, aujourd'hui,
17:36 au sein de Mars, en général,
17:38 et Marfood en particulier, on a une approche
17:40 industrielle assez forte.
17:42 Si vous regardez la France,
17:44 c'est 8 sites industriels. Je vous parlais
17:46 de notre usine de Châteaudun pour le riz
17:48 et le blé, mais on a des usines de fast-food,
17:50 on a des usines de confiserie
17:52 qui sont extrêmement présentes.
17:54 Donc, il y a une démarche vraiment industrielle,
17:56 parce que, justement, on évolue dans un écosystème
17:58 et qu'on n'a pas seulement un impact via des marques
18:00 aussi iconiques soient-elles, mais
18:02 vraiment, c'est l'idée d'être un acteur de l'industrie qui est vraiment
18:04 notre raison d'être. - On en parle
18:06 beaucoup, ces derniers temps, de l'industrie.
18:08 - Exactement. On était
18:10 à Chouffe-France, on a annoncé des investissements
18:12 supplémentaires, en l'occurrence, pour Mars,
18:14 à l'échelle française, c'était 130 millions d'euros.
18:16 C'est très conséquent pour un groupe
18:18 comme le nôtre.
18:20 Mais c'est vraiment la raison d'être.
18:22 Finalement, le monde de demain,
18:24 chez Mars, il dépend de la manière dont on va faire
18:26 le business aujourd'hui, et cette
18:28 manière, ce n'est pas seulement vendre des marques, c'est avoir
18:30 un impact de bout en bout avec
18:32 l'agroalimentaire, comme on en a parlé,
18:34 nos agriculteurs et, évidemment, l'industrie.
18:36 - Juste un mot, Laure, parce que ça fait un an et deux mois
18:38 que vous dirigez Mars Food
18:40 France. Le recrutement,
18:42 les salariés, parce que vous parlez de l'usine de
18:44 Châteaudun, on parle de la paix de food
18:46 qui n'est pas votre secteur, qui se trouve dans le Loiret.
18:48 C'est compliqué de recruter aujourd'hui
18:50 et de mobiliser des
18:52 collaborateurs à entrer
18:54 dans un groupe aussi prestigieux
18:56 que le groupe Mars ?
18:58 - Je pense que Mars a sa
19:00 proposition de valeur et sa marque employer qui
19:02 génèrent aujourd'hui encore une attractivité.
19:04 La première chose, c'est qu'on est une entreprise
19:06 familiale. On est un très gros groupe.
19:08 On peut l'évoquer aujourd'hui, puisque
19:10 c'est plus de 45 milliards de dollars
19:12 de chiffre d'affaires. Donc, c'est
19:14 une société plus grande que Coca-Cola.
19:16 Coca, c'est une marque, on en imagine plus,
19:18 mais effectivement, il y a ce gros
19:20 groupe-là et, en même temps,
19:22 ce groupe familial qui nous permet de penser,
19:24 non pas en trimestre, mais en génération.
19:26 Et ça, c'est très important, en particulier
19:28 dans les démarches de développement durable, où on peut
19:30 investir sur le long terme
19:34 et qui convainc les talents. Et puis, il y a
19:36 une expérience de l'associé
19:38 qui est propre à Mars.
19:40 On l'évoquait, il y a ce côté
19:42 familial et bienveillant qui est très présent.
19:44 La flexibilité du travail est aussi importante.
19:46 On a très tôt, bien avant le Covid,
19:48 mis en place des approches
19:50 de télétravail. Il y a des propositions de
19:52 valeur et de mobilité qui sont extrêmement
19:54 importantes. Et puis, de manière plus anecdotique,
19:56 mais je peux vous assurer que ça joue sur le bien-être de nos associés,
19:58 les gens viennent au bureau avec leur animal
20:00 de compagnie. - Ça, c'est intéressant.
20:02 - Voilà. On a beaucoup
20:04 de chiens qui ont leur badge Mars.
20:06 Et ça, je peux vous dire que, à la fois...
20:08 - Donc, ils passent au portique. - Ils passent au portique.
20:10 - C'est génial. - Évidemment, on veut vérifier qu'ils ont les bonnes
20:12 vaccinations, etc. - Évidemment.
20:14 - Pour respecter un environnement
20:16 de sécurité
20:18 pour chacun de nos associés. Mais,
20:20 effectivement, on a tous les jours
20:22 des chiens qui sont avec nous. Et ça crée
20:24 un environnement plutôt sympa. - Pas mal, pas mal.
20:26 Pour revenir sur la prod,
20:28 dans des périodes comme celle-ci,
20:30 en production,
20:32 il y a deux grosses tendances. Il y a le
20:34 scale, où on fait le même type
20:36 de
20:38 produits à la chaîne.
20:40 Et puis, il y a le flex, où on essaie
20:42 de mettre toutes sortes de choses un peu différentes.
20:44 Est-ce qu'aujourd'hui,
20:46 vous allez continuer à investir,
20:48 à mettre de la diversification dans le produit ?
20:50 Ou bien, on se dit "Ah, c'est la cata,
20:52 on va essayer de resserrer le nombre de SKUs
20:54 et en faire un minimum." C'est quoi
20:56 la philosophie aujourd'hui ? - C'est un doigt arbitraire.
20:58 Je pense que c'est une question philosophique sur laquelle
21:00 on pourrait passer des heures, parce qu'il y a
21:02 des opinions de tous les côtés.
21:04 L'alimentation, c'est quelque
21:06 chose de très culturel.
21:08 Moi, j'aime souvent dire que c'est un peu le tissu de l'humanité,
21:10 parce que dans chaque pays,
21:12 déjà, on se retrouve autour d'un repas,
21:14 et puis, on a chacun ses préférences.
21:16 Donc, on peut aussi les opposer.
21:18 Ça génère de la complexité des préférences différentes.
21:20 Aujourd'hui, on a plutôt une tendance justement à aller
21:22 répondre aux besoins de chacun. L'alimentation
21:24 est de plus en plus personnalisée.
21:26 Donc, ça, c'est un paramètre
21:28 avec lequel on joue. Après, on a évidemment des enjeux
21:30 d'échelle et d'efficacité qu'il faut faire
21:32 rentrer dans l'équation. Mais ma priorité,
21:34 c'est avant tout de répondre aux besoins de mes consommateurs.
21:36 - C'est ça. OK, d'accord.
21:38 C'est quelque chose que vous gardez.
21:40 - Encore une fois, j'y reviens.
21:42 Vos salariés, vous nous dites, "Les chiens
21:44 viennent, c'est une bonne ambiance, on est dans le télétravail."
21:46 Mais j'évoquais la question du recrutement.
21:48 Est-ce qu'aujourd'hui, comme beaucoup d'autres
21:50 entreprises, et pour certaines de très
21:52 belles marques aussi, vous dites, "On a
21:54 du mal aujourd'hui à mettre
21:56 des salariés derrière une chaîne de production,
21:58 on a du mal à les engager."
22:00 Comment ça se passe ? - Ce que j'observe
22:02 aujourd'hui, et on peut le parler aussi
22:04 bien dans le côté marché que dans le côté
22:06 usine. Moi, j'étais à Châteaudun
22:08 il y a encore quelques semaines pour parler avec les...
22:10 - Il y a de l'industrie et des bureaux. - C'est qu'il y a une proposition
22:12 de valeur. Et quand on reste
22:14 attaché à, à la fois
22:16 une marque, mais une proposition
22:18 de valeur d'entreprise.
22:20 Quelque chose qui nous marque vraiment chez Mars,
22:22 par exemple, c'est les 5 principes.
22:24 Aujourd'hui, depuis des dizaines
22:26 d'années, tous les associés
22:28 de Mars fonctionnent selon 5 principes
22:30 qui sont la qualité, la responsabilité,
22:32 la mutualité, l'efficacité et la liberté.
22:34 Et tout le monde sonne le même...
22:36 - On porte les mêmes valeurs.
22:38 - On porte les mêmes valeurs. Et donc, en fait,
22:40 une telle résilience
22:42 d'une proposition de valeur sur 110 ans,
22:44 ça fait la différence. Et moi, je
22:46 trouve aujourd'hui que nos associés, ils répondent
22:48 à ça. Ça reste pas simple, il y a une guerre
22:50 des talents qui est
22:52 une réalité, mais cette touche
22:54 familiale, cette touche de valeur,
22:56 de projection sur le long terme,
22:58 elle fait la différence dans les conversations qu'on a
23:00 avec nos talents aujourd'hui. - Et associés, ils ont
23:02 une possibilité de...
23:04 Ils reçoivent de l'équité... - Au sens propre du mot.
23:06 - Ou bien... Ou pas spécialement. Parce que ça se fait
23:08 de plus en plus aujourd'hui, mais... Est-ce que c'est le cas
23:10 chez Mars ? - Alors, la réalité, c'est qu'on est une entreprise
23:12 familiale qui est détenue par la famille. Après,
23:14 on a plein de moyens de rémunérer nos
23:16 associés de manière compétitive.
23:18 - Mais c'est pas le mot "associés" au sens juridique du terme.
23:20 - C'est le mot "associés", ils sont associés au projet.
23:22 - Au projet et aux valeurs. - Et c'est ça qui est assez beau.
23:24 - Juste un truc
23:26 pour revenir un peu sur cette notion
23:28 des soutiens que vous avez
23:30 eus sur les agriculteurs.
23:32 T'es une ex-Danone.
23:34 Danone a aussi un très
23:36 gros rôle sur le soutien de l'agriculture.
23:38 C'est multinationale. En fait,
23:40 l'agriculture est soutenue par eux.
23:42 Et si le jour où elle lâche un peu
23:44 la bride, ça va commencer à être compliqué.
23:46 Est-ce que vous vous asseyez parfois
23:48 ensemble autour d'une table, en disant "OK, comment est-ce qu'on fait
23:50 pour s'assurer que ce tissu
23:52 qui est notre business de demain
23:54 - parce que s'il n'y a plus d'agriculteurs, ça va être compliqué -
23:56 comment est-ce qu'on fait ensemble pour que
23:58 ça fonctionne ? Est-ce qu'il y a des
24:00 colloques d'une manière ou d'une autre ?
24:02 - Des synergies. - On essaie de mettre
24:04 les grands groupes ensemble ou pas spécialement ?
24:06 - Alors, il y a des réflexions complètes sur le sujet.
24:08 Je vous parlais tout à l'heure du projet "Horizonté"
24:10 - En Andalousie.
24:12 - En Andalousie, il est fait main dans la main
24:14 avec Danone, c'est un bon exemple.
24:16 Et d'une manière générale,
24:18 dans le monde agroalimentaire
24:20 et en particulier en France, où
24:22 le développement de l'agriculture
24:24 est si important,
24:26 on a la responsabilité
24:28 de se parler, de manière formelle ou informelle.
24:30 Il y a des associations professionnelles
24:32 qui font ça très bien, mais effectivement c'est au coeur
24:34 des préoccupations. - Le dialogue est là.
24:36 Par rapport à la distribution,
24:38 avant de parler du "Dit-to-see"
24:40 qui est un peu plus classique,
24:42 le "Be-to-be" c'est un des sujets
24:44 sur lequel vous êtes.
24:46 Je vois que vous avez plus ou moins 10%
24:48 de votre sujet d'affaires qui est fait en "Be-to-be".
24:50 - C'est à peu près ça, c'est un peu moins de 10%
24:52 qui aujourd'hui fait de la restauration.
24:54 On peut avoir de la restauration collective, je pense que personne n'est entrangé
24:56 à avoir mangé sa petite assiette d'éblis
24:58 à la cantine ou à le faire toujours avec
25:00 beaucoup de plaisir. Aujourd'hui,
25:02 on a aussi de la restauration qui se développe
25:04 dans plein de réseaux différents.
25:06 C'est aussi une vitrine, parce que
25:08 finalement, quand on regarde par exemple l'Asiatique,
25:10 on a un circuit d'adoption.
25:12 En général, l'Asiatique, la première chose qu'on va faire, c'est qu'on va le découvrir
25:14 au restaurant. Après, on va peut-être le commander
25:16 à la maison. Ensuite, on va se dire
25:18 "Tiens, je vais commencer à le cuisiner
25:20 en faisant une petite curie, une recette simple
25:22 et puis au final, je vais quand même faire des recettes
25:24 complètement hybrides et créatives
25:26 où je vais mettre
25:28 de la sauce soja à la place de ma vinaigrette, que sais-je".
25:30 Mais en tout cas, il y a vraiment un circuit d'adoption qui est très fort
25:32 et nous, on a besoin
25:34 d'être en amont de la chaîne pour justement
25:36 faire cet effort de vitrine et de conversion.
25:38 - Et donc, le B2B, aujourd'hui,
25:40 il est plus vu comme un
25:42 vecteur de conversion
25:44 qu'un vecteur de business
25:46 avec de la croissance ?
25:48 Est-ce que vous pouvez se dire "Le 10%, il peut
25:50 devenir 15-20" ? Ou bien, c'est-à-dire
25:52 avec 10, on convertit suffisamment et on est bien là ?
25:54 - Non, B2B, c'est un business en croissance.
25:56 C'est un business en croissance supérieur
25:58 à celle qu'on peut voir dans le reste
26:00 de notre activité, justement parce
26:02 qu'on va aller chercher de nouvelles occasions.
26:04 On en parlait aussi.
26:06 On a aujourd'hui besoin de solutions
26:08 de plus en plus pratiques.
26:10 Qu'est-ce qu'il y a de plus pratique que
26:12 de faire une pause déjeuner en mettant un
26:14 sachet au micro-onde pendant 2 minutes
26:16 qui est équilibré ?
26:18 - Marque blanche, Lormae, vous avez de la marque blanche ?
26:20 - Non, on produit 100% sur notre marque.
26:22 - C'est important de l'entendre. C'est 100% sur votre marque.
26:24 Juste, il nous reste 1 minute 45, on va
26:26 se la partager avec Gus. Je sais qu'il a une question
26:28 évidemment cachée dans sa poche
26:30 mais qu'est-ce que vous avez apporté depuis un an
26:32 et deux mois ? Qu'est-ce que vous avez apporté
26:34 au groupe Mars
26:36 et notamment dans votre secteur de la food ?
26:38 - Alors, relativement à mon individualité,
26:40 je pense que j'ai apporté
26:42 beaucoup de passion et d'énergie parce que c'est ce qui
26:44 me caractérise et toujours
26:46 une vision d'aller plus loin
26:48 et de regarder justement la prochaine
26:50 génération plutôt que la prochaine année.
26:52 Effectivement, on a une dimension
26:54 de mener un business.
26:56 Je suis une capitaine de compte de résultats
26:58 comme tout DG.
27:00 Mais vraiment,
27:02 j'ai une responsabilité d'aller construire l'alimentation
27:04 de demain avec ma passion pour le végétal,
27:06 pour l'impact
27:08 environnemental qui est extrêmement important
27:10 pour construire l'alimentation qui sera
27:12 celle de mes enfants. - Une ultime question, il nous reste
27:14 une minute. - Oui, le DITOUCY,
27:16 est-ce que c'est quelque chose sur lequel vous avez vraiment réussi
27:18 à accrocher
27:20 les wagons et prendre le train
27:22 ou bien c'est un truc qui est encore un peu flottant
27:24 et qu'on n'est pas encore vraiment sûr
27:26 de où est-ce que ça va nous amener des marques
27:28 comme les vôtres ? - Aujourd'hui, notre portefeuille de marques
27:30 est trop restreint pour avoir une approche
27:32 DITOUCY directe. Par contre, ce qu'on va regarder,
27:34 c'est l'approche multi-channel,
27:36 que ce soit avec le e-commerce
27:38 ou justement en générant
27:40 de l'occasion. Nous, on travaille beaucoup les recettes,
27:42 on a des produits qui sont fondamentalement des ingrédients,
27:44 des produits de cuisine. On va plutôt travailler
27:46 par exemple avec un Joe ou un
27:48 marmiton pour aller générer des recettes
27:50 qui vont ensuite être achetées en magasin.
27:52 - Et ça, on voit vraiment les résultats ?
27:54 Tu vois les résultats ? - Oui, on voit
27:56 complètement les résultats de... On s'approprie la recette
27:58 et ensuite, on crée
28:00 une routine avec des ingrédients qui appartiennent
28:02 à notre placard. - Et les cours de cuisine,
28:04 j'ai vu dans des établissements scolaires, j'ai vu... C'est important
28:06 de le dire. - Au service de notre raison d'être
28:08 parce qu'on veut toujours générer de l'inclusivité
28:10 et pour ça, il faut mettre les gens autour de la table
28:12 et qu'ils sachent faire 400 collégiens
28:14 qui travaillent avec nous, avec la table des déchesses.
28:16 - Voilà, et on apprend à faire la cuisine au collège.
28:18 - Quelle belle conclusion. - C'est pas mal quand même.
28:20 - C'est magnifique. - Merci, Gus. Merci,
28:22 LORMAÏ, d'avoir passé du temps avec nous
28:24 dans SmartTalks, c'est un vrai plaisir. J'avais envie de la faire
28:26 un mars et ça repart, puisque c'est finalement
28:28 ce qu'on garde, nous, gamins, en tête, ici, en France.
28:30 Toi qui es belge, me semble-t-il,
28:32 je sais pas si vous aviez cette publicité,
28:34 mais elle a marqué tous nos esprits. Merci,
28:36 LORMAÏ, c'est un vrai plaisir. Merci, c'est la fin
28:38 de SmartTalks. Merci à vous, Gus
28:40 et à toi, d'ailleurs, je t'ai tutoyé.
28:42 Et on se retrouve évidemment pour un prochain numéro
28:44 de SmartTalks. Merci pour votre fidélité.
28:46 A bientôt.
28:48 SmartTalks vous a été présenté par
28:50 Circle, powered by Square.
28:52 Bismarck.

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