Mercredi 17 mai 2023, SMART MORNING SOUMIER reçoit Stéphan Français (Président, Thomson Computing)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Salut à tous, c'est Bismarte et on va alors continuer à raconter une aventure que je raconte
00:11 depuis une bonne… Depuis combien de temps je raconte cette aventure Stéphane ? 10 ans ?
00:14 Ça fait 10 ans pile.
00:15 Ça fait 10 ans pile ?
00:16 10 ans pile là.
00:17 10 ans pile que Stéphane Français vient me voir alors d'abord sur BFM Business, maintenant
00:21 sur Bismarte.
00:22 Il apporte toujours un ordinateur avec lui, toujours.
00:24 Un produit.
00:25 C'est toujours le meilleur, c'est toujours le plus fin, c'est toujours absolument génial,
00:29 c'est toujours… C'est un pari qui est en train de… Enfin qui est en train.
00:33 Donc tu as repris une marque.
00:35 Refaisons un peu le truc.
00:36 Tu as repris une marque historique ?
00:37 J'ai repris une marque historique parce que mon père l'avait travaillée pendant 30 ans,
00:40 travaillait chez Thomson.
00:42 Donc j'étais particulièrement attaché.
00:44 J'étais aussi un ancien de l'informatique, ancien directeur achat de surcouffes.
00:48 J'ai relancé une marque en France et en Europe, Thomson.
00:51 Et c'est un succès parce qu'après 10 ans, on est maintenant présent dans le monde entier.
00:54 Tu es parti sur un modèle super agile.
00:56 C'est plus qu'agile, j'avais 30 000 euros de capital.
00:59 Non, mais moi ce qui m'intéressait beaucoup, c'est que tu disais, je suis au contact des toutes dernières innovations.
01:05 Vas-y, raconte-moi un petit peu le modèle.
01:07 Le concept, c'est le time to market.
01:09 Donc c'est en fait concevoir des gammes produits avec la technologie la plus avancée, la proposer.
01:15 Et comme il y a des forecasts en informatique, avoir le temps en fait après les commandes fermes,
01:20 avec mes amis banquiers, de financer ça et de livrer en 3 mois, 4 mois, la dernière innovation.
01:26 Contrairement à mes concurrents qui ont eu des plans marketing très développés sur 5-6 ans
01:31 et qui sont donc obligés de rester avec leur technologie pendant 5-6 ans.
01:35 C'est ça, ils peuvent mettre plusieurs années à intégrer une nouvelle technologie,
01:39 même si tout le monde sait que c'est la meilleure et qu'elle fait des vrais gains de productivité.
01:43 Ils l'ont même avant moi.
01:44 Par exemple, nous on a les Wi-Fi 6, les PCI Wi-Fi 6, ils ne les ont pas.
01:48 Voilà, donc c'est un exemple. Tout le monde a un Wi-Fi 5, nous on a un Wi-Fi 6.
01:51 On est sûr que c'est mieux le Wi-Fi 6 ?
01:53 Ah bah oui, c'est plus rapide.
01:54 C'est rien moi, je te demande.
01:56 Le Wi-Fi 5 était mieux que le Wi-Fi 4, sinon il n'aurait pas sorti.
02:00 Eh non mais, des fois...
02:02 Le marketing fait les choses.
02:04 Exactement, exactement. Des fois on nous fait prendre des vessies pour des lanternes quand même.
02:09 Écoutez, moi je ne suis pas dans l'anatomie mais je suis dans l'informatique.
02:13 Développement commercial ensuite, comment est-ce que tu réussis ?
02:15 Donc, on peut avoir une idée. Allez, on va dire, le marché de l'informatique, de toute façon en ce moment, il est absolument insaisissable.
02:21 Mais tu es installé sur plusieurs dizaines de millions d'euros de chiffre d'affaires.
02:24 Oui, on est installé.
02:25 Ceux-là, ils sont sécurisés.
02:26 Nous, cette année, on espère pouvoir franchir ce Fabcap, ce plafond de verre des 100 millions de chiffre d'affaires.
02:33 Alors qu'on les fasse en euros ou en dollars, on préférait les faire en euros en ce moment.
02:37 Mais c'est un peu l'objectif. Pourquoi ?
02:39 Parce qu'on a réussi à s'étendre sur l'Afrique avec une ligne de production qui va avoir le jour dans quelques mois,
02:46 afin de pouvoir, évidemment, commercialiser plus rapidement avec les pays africains,
02:51 souvent 30% de moins sur les taxes quand on produit en Afrique.
02:55 Une ligne de production en Inde, et là on a un schéma exponentiel incroyable,
02:59 parce que l'Inde a des problèmes politiques avec la Chine,
03:02 et donc est en train de fermer ses frontières en marché public aux Chinois.
03:06 Et nous, la société française Thomson, ça les intéresse beaucoup.
03:10 On a des technologies, on a le meilleur rapport qui a été pris, on est très rapides.
03:14 On a monté une société qui s'appelle Metavisio India.
03:19 Donc Thomson Computing est en Inde maintenant, et a d'ailleurs depuis trois semaines sa première commande indienne.
03:25 Et puis il y a les États-Unis.
03:26 Attends, reviens sur cette histoire, ça me passionne ça.
03:29 Au départ, c'est comme ça que tu avais vendu un petit peu l'histoire aussi,
03:33 c'est-à-dire en plus tu as le nom qui va bien, Stéphane Français, je vais faire français, etc.
03:37 Bon, en fait tu ne faisais pas français, mais ce n'est pas le problème, ce n'est pas grave, vive les vendeurs.
03:41 N'empêche que tu allais les chercher en Chine, tes composants comme tout le monde.
03:45 Donc là, les Indiens, ils le savent quand même que tes composants viennent de Chine.
03:48 Alors, il faut savoir quand même que même s'il y a beaucoup de fournisseurs en Chine,
03:51 on a une chaîne de production en France maintenant, en face du siège français.
03:55 Une chaîne de production, c'est une chaîne d'assemblage.
03:57 J'entends, tout à fait, mais les Chinois aussi assemblent.
04:00 C'est peu qu'ils fabriquent les technologies.
04:02 Par exemple, l'Intel, on est d'accord, c'est bien américain.
04:05 La R&D, elle est américaine, tout est développé en fait aux Etats-Unis.
04:08 La mémoire, par exemple, elle est japonaise, tout le monde le sait.
04:11 Les disques durs, il y en a des Taïwanais.
04:13 Les écrans ?
04:14 Les écrans, oui, ça c'est chinois.
04:16 Tout à fait, la plasturgie, ça peut être fait un peu n'importe quoi.
04:19 Mais ils n'ont plus que ça en fait, ils n'ont plus que les écrans finalement.
04:22 Les écrans, la batterie, voilà, ils ont quand même quelques domaines de prédilection.
04:26 Mais ils ne possèdent pas souvent la technologie.
04:28 Ce sont des centres d'assemblage parce que la main-d'œuvre est très qualifiée et peu chère.
04:33 Mais très honnêtement, l'Inde aujourd'hui propose des ouvriers beaucoup plus qualifiés et moins chers.
04:38 Et également, en fait, vous avez même, je ne sais pas, je pourrais dire en Europe,
04:43 vous avez tous les pays de l'Est qui sont bien moins chers que les Chinois.
04:46 Et donc, pour en revenir à l'Inde, ton idée, c'est que tu vas prendre la place aujourd'hui de grosses marques chinoises ?
04:52 Je ne sais pas si on peut dire que Lenovo est une grosse marque.
04:55 Oui, Lenovo est une grosse marque.
04:56 Oui, vraiment, c'est aujourd'hui, ils sont numéro un mondial.
04:58 On est en train de prendre la possibilité, Lenovo était numéro un en Inde.
05:03 Et sur les appels d'offres publiques, on va essayer de prendre une grosse part à Lenovo
05:07 puisqu'ils n'ont plus le droit de postuler sur les marchés publics.
05:10 Oui, mais disons, c'est plus 100 millions de chiffres d'affaires, là, c'est 2 milliards, 3, 4, 5.
05:14 Déjà, si je peux atteindre 100 millions cette année, je vais me porter très bien.
05:17 Je pense que la valeur du cours va être forcément améliorée.
05:22 Et c'est vrai qu'on a de très, très belles perspectives parce qu'en étant français,
05:26 on a quand même ce patrimoine historique très rare, aucun conflit avec l'Inde.
05:31 Et moi, j'ai été reçu vraiment en grand patron, je dois le dire.
05:35 Humblement, on est quand même une société moyenne.
05:37 Et quand ils sont venus à Paris, le hasard a fait 15 jours après les avoir vus en Inde,
05:43 dans l'Utah-Pradesh exactement, on a été reçus aussi à Paris parce qu'ils étaient reçus en délégation.
05:50 Et ils sont très, très positifs sur Thomson.
05:53 Ah non, ça m'intéresse énormément, ce positionnement géostratégique finalement dont tu bénéficies
05:58 et dont bénéficie la France, peut-être d'autres pays en Europe.
06:02 Je trouve ça super intéressant.
06:04 Alors, attends, parce qu'il faut quand même qu'on parle de celui qui a été très tôt l'un des investisseurs de Thomson
06:09 et qui a fait beaucoup aussi quand même pour la relance de la marque, c'est le judoka Teddy Riner.
06:13 Tout à fait.
06:14 Est-ce que tu l'emmènes en Inde pour voir les gars ?
06:18 Non, que pour les recouvrements Teddy, donc pour l'instant, je n'ai pas de problème de recouvrement.
06:22 Non, non, non.
06:24 Il est forcément occupé par les Jeux Olympiques quand il les prépare.
06:27 Ensuite, derrière, à un moment donné, avec plaisir, d'abord, je m'entends particulièrement bien avec lui,
06:32 c'est quelqu'un qui est très attachant et qui a toujours été là et qui a toujours fait les émissions avec moi.
06:39 Quand j'en avais besoin.
06:40 Et puis il est très convaincant, de toute façon, il n'a pas de mal à être convaincant,
06:43 mais il est très convaincant sur l'idée que, est-ce qu'il l'est encore ?
06:47 Mais qu'en tout cas, à l'époque, quand on avait discuté ensemble,
06:49 il était associé au design et à la réflexion sur les produits.
06:52 Oui, il est aujourd'hui plutôt associé à l'image d'une société française qui a envie de prendre une position mondiale,
06:58 qui est la seule société européenne aujourd'hui à rivaliser avec les Américains et les Taïwanais chinois.
07:05 On peut dire chinois-taïwanais, parce que là, il se passe des choses.
07:10 Et effectivement, en fait, nous, on est porteurs du drapeau français.
07:13 On voudrait que tous les Français n'aient que du Thompson.
07:16 Personnellement, je ne comprends pas qu'il y ait d'autres marques qui soient achetées en France,
07:20 mais ça peut changer tout ça.
07:22 Honnêtement, on a le meilleur rapport qui a été pris aujourd'hui,
07:24 parce que humblement, on n'a pas besoin d'être 40 000 comme HP dans le monde
07:29 pour faire notre chiffre d'affaires et être rentable.
07:32 Et tu as besoin de faire du marketing aussi quand même, où la marque garde cette puissance ?
07:38 La marque, elle est incroyable.
07:39 Elle est encore aujourd'hui incroyable ?
07:41 Vous savez, on va en Inde et on se rend compte que Thompson est très connu.
07:44 Parce que la fin de Thompson, c'est quoi ? C'est 1990 ?
07:47 En informatique, c'est 1990.
07:48 En télé, ça n'a jamais arrêté.
07:50 Dans plein de domaines, l'électronique grand public, ça n'a jamais arrêté.
07:53 Mais jupé, là, Thompson, ça vaut un franc, c'est 1990.
07:55 Exactement, c'était en 90.
07:57 Et alors, il y a des branches qui ont été à ce moment-là sciées, mais pas toutes.
08:02 On retrouve par exemple le Thompson Armement, c'est dans Thalès.
08:06 Donc Thalès est loin d'être fini.
08:08 Et puis il y a aussi Technicolor qui se retrouve en bourse sur le compartiment C.
08:12 Compliqué.
08:13 C'est la partie du 440.
08:14 Oui, c'est compliqué Technicolor.
08:15 C'est très très compliqué.
08:16 Exactement.
08:17 Ils vivent sur les brevets.
08:18 Eux, pour le coup, ils vivent un peu sur le passé de la marque, en grande partie quand même, sur les brevets.
08:23 Alors que toi, tu as développé vraiment des trucs propres.
08:26 Ton positionnement, ta force, ça reste le prix quand même ?
08:31 Ma force, c'est d'avoir des charges de structure très maîtrisées,
08:34 de ne pas trop dépenser dans le marketing qui ne rapporte rien, on va dire.
08:38 C'est de faire ça avec mes clients, d'avoir la fidélité de mes clients.
08:41 Un des clients d'ailleurs que j'avais ouvert grâce à ton émission, c'était Flak.
08:46 Qui aujourd'hui va nous relancer des commandes parce qu'ils sont persuadés du positionnement prix
08:51 qu'on a choisi d'avoir cette année.
08:54 Une gamme de produits aussi beaucoup plus large qu'avant.
08:56 Puisqu'on a des produits jusqu'à des gamers qui vont jusqu'à 2500 euros.
09:01 Mais l'objectif, évidemment, c'est de prendre cet entrée, entrée, entrée plus par quête,
09:06 d'être le leader à moins de 500 euros.
09:08 Et ça, on a réussi à le faire.
09:09 Et on peut le développer dans le monde entier.
09:10 Et c'est vrai qu'il y avait ce sujet de défiance des grands distributeurs.
09:15 Et là, pour le coup, c'est un cercle vertueux que tu enclenches.
09:20 Nous, on a 10 ans.
09:21 Voilà, 10 ans, 100 millions d'euros de chiffre d'affaires.
09:23 OK, allez mec, c'est bon, on peut livrer la FNAC.
09:25 Exactement.
09:26 Et c'est ce qui se passe cette année.
09:28 Boulanger aussi, c'est la première année où on va tous les avoir.
09:30 Vraiment.
09:31 Et je tiens à féliciter Boulanger pour son dernier choix.
09:34 Et les prochaines commandes qui vont nous passer.
09:37 Parce que pour la première fois, on peut dire qu'en France, on a tout le monde.
09:40 Et globalement, on a un benchmark produit incroyable avec des différences de prix
09:45 entre 20-30 euros sur des qualités produits au même niveau.
09:48 On a repatrié notre service à pré-vente qui était en Espagne moins cher avec Ingram Service.
09:54 Maintenant, c'est du local Thomson dans le 77 à Ponto Combo.
09:58 On répare toute l'Europe en moins de 5 jours.
10:02 C'est incroyable, on est la seule marque à pouvoir le faire.
10:04 Et évidemment, je remercie des enseignes comme Leclerc, ou des enseignes comme System U,
10:10 ou des enseignes comme Carrefour Alimentaire qui ont d'abord cru.
10:13 Et puis après, des boîtes comme Electro-Dépôt qui ont fait un tournée exceptionnelle.
10:17 Parce que tu as beaucoup joué là-dessus, et puis là on le voit.
10:19 C'est hyper sympathique.
10:21 Et ça, c'est quelque chose qu'on oublie parfois dans le business.
10:24 C'est-à-dire qu'il y a sans doute un petit côté d'affect.
10:27 C'est grand patron, la marque Thomson, on essaye de donner un coup de main.
10:31 Même si je m'en suis rendu compte grâce à toi.
10:32 C'est vrai parce que le grand patron au sommet dit "il me faut du Thomson dans les magasins"
10:36 que derrière, les acheteurs vont répercuter le truc.
10:38 C'est compliqué que ça.
10:39 Je vais me permettre quand même.
10:41 La fois où on était passé sur ton émission, on a été référencé, on ne l'avait jamais été à La Flac.
10:46 Et quand il est parti, Monsieur Bourbard, on s'est fait sortir juste derrière.
10:51 Donc bon, là on revient parce qu'on a une gamme de produits incroyables avec La Flac.
10:55 Oui, mais tu as gagné Carrefour à ce moment-là, non ?
10:57 Non, mais non, je l'avais déjà.
10:58 Ah, tu l'avais déjà, bon d'accord.
11:00 Les alimentaires sont plus faciles d'accès évidemment pour nous.
11:03 Aujourd'hui, on a tout le monde.
11:05 On va faire un Radzia cette année, je l'annonce.
11:08 Et évidemment sur le marché français, je ne comprends pas qu'il reste encore quelques Français sans PC Thomson.
11:16 Encore un mot sur la crise des composants.
11:18 C'est-à-dire, on a vu notamment pour l'automobile, c'était quand même les gros qui étaient servis d'abord.
11:23 Comment est-ce que tu as fait pour la rentrée ?
11:25 Alors tu es très, très tranquille avec cette histoire-là.
11:27 C'est simple, l'histoire, effectivement en 2020, on faisait 47 millions d'euros de chiffre d'affaires.
11:34 En 2019, on faisait 40 millions, donc moins.
11:39 On a beaucoup vendu au deuxième semestre, il y a eu une demande colossale et on a été très, très bien servi.
11:44 Pourquoi ? Parce que quand vous passez des commandes et qu'il manque 40 000 processeurs, c'est quand même plus facile que 2 millions.
11:52 Et donc nous, on a doublé en deux ans nos livraisons.
11:56 En fait, avec 2021, on a fait plus de 250 000 PC vendus à la grande distribution alors qu'on était à 120 000 avant.
12:05 Donc, on n'a eu aucune pénurie de composants.
12:08 Et je dirais que moi, je suis un spécialiste de la Chine, j'avais fait mon doctorat sur la Chine.
12:13 Et je dirais que je sais très bien que l'approvisionnement de composants,
12:16 elle peut se faire à Pékin, elle peut se faire à Shenzhen, elle peut se faire à Shenzhou.
12:20 Elle a été la seule société française à ouvrir cette zone agricole qu'on appelle maintenant le petit Shenzhen.
12:25 Et forcément, on a été très bien alimenté de par le réseau.
12:29 Gardez un coup d'avance partout, tout le temps, gardez un coup d'avance.
12:32 Voilà, c'est une partie d'échec constante.
12:34 Stéphane Français, donc, qui était avec nous, Thompson.
12:37 Et puis donc, bon, ben voilà, acheter du Thompson, finalement, c'est le seul message.
12:42 Sinon, ayez des remords.
12:44 Excellent. Merci Stéphane. À bientôt.
12:48 [musique]
12:50 (sonnerie)
12:51 Bismarck.