En ce mois des visibilités, l'artiste réunionnaise Louïz, a accepté de nous parler de transidentité.
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00:00 Je me suis dit, "Écoute Louise, là il faut..." Enfin Giovanni à l'époque,
00:02 parce que mon prénom masculin, c'était Giovanni.
00:04 Je me suis dit, "Là, il faut que tu rentres dans le moule
00:06 et que tu essaies d'être ce qu'on attend de toi,
00:08 parce que sinon, tu vas en prendre plein la figure."
00:10 Et donc, pendant quelques années, j'ai essayé.
00:13 Ça n'a jamais été très probant.
00:14 C'est vraiment sur le tard, je crois qu'à l'âge de 24 ans,
00:34 que j'ai mis vraiment le mot transidentité sur mon mal-être.
00:37 Mais je n'ai pas tout de suite fait ma transition.
00:41 Pourquoi ? Parce que c'est vrai que quand j'avais 24 ans,
00:44 on n'en parlait pas beaucoup encore de transidentité,
00:48 comme on peut en parler aujourd'hui.
00:50 Moi, à La Réunion, je n'avais pas du tout de rôle modèle.
00:52 Donc j'ai mis 10 ans avant de décider de faire ma transition
00:59 hormonale, médicale et voilà.
01:01 Je pense que ce qui est surtout très important aujourd'hui,
01:05 c'est de comprendre que les chirurgies,
01:08 quelles qu'elles soient, que ce soit de la poitrine,
01:10 que ce soit de la réassignation génitale ou quoi,
01:13 ce n'est pas en fait ce qui va mettre fin à une transition.
01:17 Pour moi, ce qui met fin à une transition, c'est ça.
01:20 Alors moi, en tant que femme, aujourd'hui,
01:22 l'image que j'ai de Louise, c'est d'une femme bien dans ses baskets.
01:26 Malheureusement, mon papa est parti en 2014.
01:30 Je n'ai malheureusement pas eu la chance de lui montrer
01:33 la femme que je suis aujourd'hui.
01:35 Mais c'est aussi pour ça que j'ai choisi ce nom, Louise.
01:39 En vérité, Louise, c'est mon nom de famille.
01:41 C'était une façon aussi de lui montrer que finalement,
01:44 son nom, il pouvait perdurer d'une autre façon.
01:46 Ce que je trouve intéressant en fait, dans le parcours de Louise,
01:48 en tant que Miss Trans France,
01:50 ce n'est pas un rôle qu'elle joue.
01:52 Ce n'est pas une mission.
01:54 On ne lui a pas dit "écoute, maintenant, tu vas défendre cette cause".
01:57 Elle m'a dit "c'est elle en fait".
01:59 C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a encore une espèce d'amalgame
02:03 fait entre la transidentité, l'identité de genre en fait,
02:07 et l'orientation sexuelle.
02:08 L'orientation sexuelle, c'est qui on va aimer en fait dans la vie.
02:12 Est-ce qu'on aime les hommes ? Est-ce qu'on aime les femmes ?
02:13 Est-ce qu'on aime les deux ?
02:14 Et l'identité de genre, c'est son identité profonde.
02:18 Comment on se ressent à l'intérieur ?
02:22 Comment on a envie d'être perçu à l'extérieur et dans la société ?
02:25 Par exemple, moi, dans mon cheminement à moi,
02:27 c'est vrai que j'ai toujours aimé les hommes.
02:31 Donc du coup, avant ma transition, j'avais des relations dites homosexuelles.
02:34 Et donc je suis aujourd'hui dans des relations dites hétérosexuelles
02:39 avec des hommes hétérosexuels.
02:41 Et ça, beaucoup de gens ne le comprennent pas toujours,
02:44 si bien que justement les hommes qui peuvent relationner avec moi
02:48 vont souvent se prendre une espèce d'étiquette en mode
02:52 "ouais mais alors du coup, t'es pas complètement hétéro"
02:57 alors que pas du tout en fait.
02:58 Je veux dire, l'image que je donne aujourd'hui de moi au quotidien,
03:01 dans la vie, c'est l'image d'une femme.
03:03 Au sujet des hommes d'ailleurs qui vivent une relation peut-être
03:06 avec une femme trans ou qui aimeraient en vivre une
03:09 et qui n'assument peut-être pas ou ne s'affichent pas en tout cas,
03:12 ne se montrent pas avec cette femme par peur du candidaton, du jugement, etc.
03:18 Je les invite fortement à assumer leur choix.
03:21 En tant qu'artiste, j'essaye de véhiculer un énorme message d'acceptation de soi,
03:27 de tolérance, de respect envers non pas les différences,
03:30 mais les singularités de chacun et de chacune.
03:34 Au vu des messages que je reçois, j'ai vraiment l'impression que ça fonctionne.
03:38 Ce projet musical que j'ai, qui s'appelle "De l'évolution à la révolution",
03:42 a inspiré le film qui porte du coup le même nom,
03:45 qui est en ligne en ce moment depuis peu sur MyKanal.
03:47 Ce film, c'est la première création réunionnaise à rentrer dans le corner "ello",
03:52 qui est le corner LGBTQIA+ de Canal+ au niveau national.
03:58 Donc on est très très fiers.
04:01 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
04:05 "De l'évolution à la révolution"
04:08 "Relecture des sous-titres faits par la communauté d'Amara.org"
04:11 "Relecture des sous-titres faits par la communauté d'Amara.org"
04:14 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org