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Interview cinéma d'une émission produite par CANAL+ autour du 76e Festival de Cannes 2023
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Transcription
00:00 J'étais très stressée de montrer un film qui parle à la fois de quelque chose de très intime,
00:05 c'est mon rapport à la Corse.
00:06 J'étais aussi très inquiète parce que j'ai un casting de, j'allais dire, de nouveaux visages,
00:13 donc pas avec des stars, pas avec des gens connus et de savoir si la salle allait se remplir,
00:19 si les gens avaient la curiosité de venir voir le film.
00:22 Et la réception du film a été tellement chaleureuse, tellement émouvante, tellement forte que ça m'a rassurée.
00:29 Ça parle d'un combat de femmes, ça parle de l'identité,
00:32 ça parle des relations intrafamiliales pas toujours simples.
00:36 C'est la découverte de la sexualité, de la sensualité de trois femmes noires.
00:41 Comme on dit, chaque famille a un petit peu son lot de secrets ou son fardeau à apporter.
00:45 Ce qu'on voit aussi assez bien, c'est qu'à chaque fois, on revient l'une vers l'autre
00:50 et je crois que c'est vachement ça, la famille aussi,
00:51 je pense que c'est le seul endroit où on peut se déchirer aussi fort que s'aimer.
00:55 Et je pense qu'on le voit très bien dans le film.
00:57 La Corse, c'est un territoire qui est extrêmement contrasté.
01:01 C'est-à-dire qu'on connaît la Corse des plages, la Corse idyllique,
01:06 mais la Corse l'hiver, la Corse des montagnes, la Corse des familles, la Corse des traditions,
01:13 c'est une Corse beaucoup plus secrète, beaucoup plus mystérieuse.
01:16 Et pour moi, c'était important de montrer ces contrastes de la Corse
01:19 et de montrer tous ces aspects, c'est-à-dire l'idée qu'on a aussi des Corses, qu'on s'en fait.
01:23 Plus on creuse, plus on se rend compte que les lois de l'hospitalité, de l'amitié sont très fortes en Corse.
01:29 J'étais vraiment très contente de ce rôle magnifique de composition qu'elle m'a offert.
01:34 J'ai beaucoup intériorisé, j'ai plutôt travaillé aussi le non-verbal,
01:38 étant donné que mon personnage ne parle pas beaucoup.
01:41 J'avais envie de la déplacer, de l'amener vraiment vers qu'est-ce que c'est qu'être acteur,
01:45 et là vraiment de jouer autre chose qu'elle-même.
01:47 Le milieu du cinéma l'a honoré d'un César,
01:50 mais je sais que le milieu du cinéma peut très bien l'oublier très vite,
01:53 d'ailleurs elle a eu très peu de propositions depuis la fracture.
01:57 C'est quelqu'un pour qui j'ai une profonde admiration,
02:00 c'était aussi une chance de se retrouver, de continuer à se connaître.
02:03 Pour ce deuxième film avec Catherine, il y a toujours une place à l'improvisation.
02:07 Elle aime bien qu'on fasse des répétitions, qu'on commence sur le texte,
02:11 et après très vite on se déplace et on fait un petit peu des propositions.
02:15 On travaille avec des coachs et avec Catherine justement
02:17 pour créer ce lien de parenté et cette complicité en amont
02:20 et pas avoir à la déceler ou à la trouver sur le plateau.
02:23 Et ça c'est une énorme richesse parce qu'en fait on arrivait sur le plateau
02:26 et on avait déjà des réflexes.
02:27 Je me rappelle quand elle est arrivée,
02:29 on a fait une improvisation où tu découvrais que tu allais à Sciences Po.
02:34 Et c'est pendant cette impro en vrai qu'on a vu que la complicité était tout de suite là.
02:39 J'ai la chance de faire partie de ces cinéastes qui durent
02:42 et qui ont déjà fait un certain nombre de films,
02:45 mais je le sais, je l'ai constaté, je l'ai vu par rapport à plein de mes amis,
02:49 plein de femmes qui ont commencé avec moi à faire des films,
02:52 que le combat a été mais dix fois plus dur pour elles
02:55 et que beaucoup finalement se sont arrêtées, ont stoppé, n'ont pas eu les financements,
02:59 alors que certains hommes en ont profité,
03:01 alors qu'ils n'avaient pas forcément plus de talent qu'elles.
03:03 Et je sais que combien ce métier a été injuste.
03:07 On a un travail de défrichage à faire, de déconstruction,
03:10 mais aussi sur les femmes elles-mêmes qui ont été finalement,
03:12 qui ont eu une formation souvent et un respect pour aussi beaucoup de figures masculines.
03:19 [SILENCE]

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