France 2 - 23 Février 1993 - Pubs, teasers, début "Bas Les Masques" (Mireille Dumas)

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France 2, 23/02/1993 :
- Coming-Next
- Publicités
- Bande annonce "Taratata"
- Spot promo "F.I.P."
- Bande annonce "Justice En France"
- Début "Bas Les Masques" (Mireille Dumas)

A noter :
- Pour Mardi Gras, "Bas Les Masques" se délocalise sous le chapiteau du Cirque de Paris et donne la parole à des enfants d'univers différents.

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Transcription
00:00 ♪ ♪ ♪
00:03 Tout de suite, "Balai Masque" avec Mireille Dumas.
00:05 ♪ ♪ ♪
00:10 ♪ ♪ ♪
00:15 - Brice Popori Potry.
00:17 Découvrez sa collection de céramiques désodorisantes
00:20 pour 30 jours de fraîcheur permanente.
00:23 Elles se rechargent et le parfum se diffuse à travers la partie poreuse.
00:28 Popori Potry, respirez ses brises.
00:31 (sifflement)
00:34 (brouhaha)
00:37 (sifflement)
00:39 (brouhaha)
00:43 ♪ Hollywood ♪
00:47 (chant)
00:52 ♪ C'est le chat, la pipe, le rhum et le chétum ♪
00:55 ♪ Chétum au mot très près ♪
00:58 ♪ Hollywood Chétum ♪
01:00 ♪ Hollywood Chétum ♪
01:02 ♪ ♪ ♪
01:08 ♪ ♪ ♪
01:13 ♪ ♪ ♪
01:18 - Alors, petit bandit?
01:20 - Aujourd'hui, Fédulogie existe aussi en pistolet.
01:25 (brouhaha)
01:27 - David, devant lui, David, devant lui!
01:29 (sifflement)
01:31 (cris)
01:32 ♪ I feel good ♪
01:34 ♪ ♪ ♪
01:36 ♪ I do what I want ♪
01:38 ♪ ♪ ♪
01:39 ♪ I feel good ♪
01:41 ♪ ♪ ♪
01:42 ♪ I do what I want ♪
01:44 - Citroën AX Alassa, vous n'imaginez pas tout ce qu'elle peut faire pour vous.
01:49 (cris)
01:51 - Citroën AX Alassa, tout équipe, 54 900 francs.
01:55 (sifflement)
01:57 (cris)
01:58 - Même quand le blanc est aussi sale que la couleur, pas besoin de de lessive.
02:03 ♪ ♪ ♪
02:04 J'ai le nouveau Supercroix Formule Bi Active.
02:06 Blanc, couleur, une seule lessive pour un blanc irréprochable et des couleurs lumineuses.
02:11 Faites confiance au nouveau Supercroix.
02:13 - Du blanc à la couleur, Supercroix. La propreté en toute confiance.
02:16 ♪ ♪ ♪
02:19 - Jamais la beauté n'a été aussi profonde.
02:22 ♪ ♪ ♪
02:24 Imedine.
02:26 - Toujours en alerte, CCP Service Plus de La Poste a été entraîné pour réveiller l'argent inactif de votre compte chèque.
02:34 Le faisant bondir vers sa réserve à 4,5 %.
02:37 Hop là, ici, il y en a assez. Hop! Direction son épargne à 8 %.
02:42 (applaudissements)
02:43 CCP Service Plus, à chaque occasion, il fait fructifier votre argent.
02:46 (applaudissements)
02:49 - Il y a des yeux.
02:51 Des yeux qui comptent, qui calculent, qui réfléchissent.
02:56 Alors ils vendent toujours les montures à prix très doux.
02:59 Il y a des yeux qui veulent être libres.
03:02 Il a inventé le contrat à l'antiliberté.
03:05 Il y a des yeux pressés.
03:07 Alors il fait les lunettes en une heure.
03:10 Il y a des yeux qui ont besoin de tendresse, de tension.
03:13 Alors il est l'érupticien.
03:15 Il y a des yeux. Alain, Inflelou et moi, ce n'est pas que pour l'argent.
03:20 - Je n'ai besoin de personne...
03:23 - Brigitte Bardot en chanson "L'événement vidéo".
03:25 - Je veux un plan...
03:28 - Bébé Superstar chante et nous en chante.
03:31 75 minutes de légendes, de rêves et d'images inédites.
03:35 Bébé en chanson, une cassette vidéo France 2 avec nostalgie en vente partout.
03:40 ...
03:46 - Courbes des consultations médicales, des hospitalisations,
03:51 courbes de la fréquence des arrêts de travail,
03:54 de la consommation de médicaments.
03:57 C'est en étudiant des courbes comme celle-ci que nous exerçons pour vous
04:00 notre compétence dans le domaine de l'assurance santé.
04:03 Parce que demain se décide aujourd'hui.
04:07 AGF, assurance santé.
04:10 ...
04:13 - Dis donc, t'es inspiré ou tu fais du zèle ?
04:17 Tu peux pas comprendre. Tu vas même plus déjeuner.
04:20 Tu peux pas comprendre.
04:23 - Vébol, de pilote, tant que vous ne l'aurez pas essayé,
04:26 vous ne pourrez pas comprendre.
04:29 - Ces grains de café sont bons, très bons,
04:33 mais pas assez bons pour Jacques Vabre.
04:37 Alors il faut recommencer,
04:41 refuser, exiger, affiner sa recherche
04:45 jusqu'à trouver le grain juste,
04:49 celui que seul Jacques Vabre sait choisir pour votre plus grand plaisir.
04:53 ...
04:56 Jacques Vabre, choisissez l'homme qui sait choisir le café.
05:00 ♪ ♪ ♪
05:03 Skyrock présente...
05:06 ♪ ♪ ♪
05:07 Rock Ballad.
05:09 ♪ ♪ ♪
05:12 Quand les plus grands du rock se montrent tendres.
05:15 ♪ ♪ ♪
05:17 Rock Ballad.
05:19 Toute l'énergie du rock et la douceur en plus.
05:23 - Mes cheveux, ils sont très, très délicats.
05:27 Comme certaines de mes plantes.
05:30 Et j'en prends le plus grand soin.
05:32 Alors j'ai choisi le shampoing ultra doux
05:34 des laboratoires Garnier au lait d'amande douce.
05:38 Ultra doux prend soin de mes cheveux
05:41 avec une infinie délicatesse.
05:44 L'extrême douceur pour mes cheveux, c'est essentiel.
05:48 Shampoing ultra doux au lait d'amande douce pour les cheveux délicats,
05:51 garantie par les laboratoires Garnier.
05:54 ♪ ♪ ♪
05:59 ♪ ♪ ♪
06:02 - Émotion, feeling, improvisation, tous les jeudis dans "Taratata".
06:07 Cette semaine, Nagui reçoit Jane Birkin, entourée de Laurent Volzy...
06:11 - Chanteuse préférée, je mettais Jane Birkin.
06:13 - ... et Nilda Fernandez.
06:15 ♪ ♪ ♪
06:20 - On t'aime!
06:21 ♪ Je t'aime, moi ♪
06:23 - ... avec Alain Chanfort, Alain Souchon, Art Mingo et Louis Chédid.
06:28 Chaque jeudi, "Taratata", le rendez-vous préféré des plus grands artistes.
06:33 "Taratata", Nagui reçoit Jane Birkin, jeudi à 22 h 20 sur France 2.
06:38 ♪ ♪ ♪
06:40 ♪ ♪ ♪
06:43 ♪ ♪ ♪
06:47 ♪ ♪ ♪
06:55 ♪ ♪ ♪
07:01 ♪ ♪ ♪
07:06 ♪ ♪ ♪
07:10 - Respirez, vous êtes sur FIB.
07:12 ♪ ♪ ♪
07:16 - La prison, un monde inconnu, un mot qui fait peur,
07:20 un univers secret avec ses codes et ses tabous.
07:23 Après "L'amour en France" et "Les enfants du juge Veyron",
07:26 Daniel Carlin et Tony Lenné sont passés, avec leur caméra, derrière les barreaux.
07:31 Dans les cellules, au prétoire et dans les quartiers disciplinaires,
07:35 les confessions des détenus et, pour la première fois,
07:38 la vérité sur la sexualité, la drogue, les balances.
07:42 "Justice en France", "Des hommes en prison",
07:44 un document exceptionnel, mercredi 22 h 25 sur France 2.
07:49 ♪ ♪ ♪
07:51 ♪ ♪ ♪
08:05 ♪ ♪ ♪
08:10 ♪ ♪ ♪
08:16 ♪ ♪ ♪
08:22 ♪ ♪ ♪
08:28 - Bonsoir. Merci de nous rejoindre sous ce merveilleux chapiteau
08:31 du Cirque de Paris à Nanterre.
08:33 C'est un balai masque un peu spécial, ce soir, puisque c'est mardi gras,
08:37 jour de carnaval, où les masques descendent dans la rue.
08:40 Nous allons le fêter à notre manière, en donnant la parole
08:43 à ceux que l'on n'entend pas assez, même à la télévision.
08:46 Nous allons écouter les enfants parler de leur vie,
08:49 de leurs rêves, de leurs peurs.
08:51 Que pensent-ils de notre monde d'adultes ?
08:54 Basile, le brillant élève du collège Stanislas,
08:57 Ellie, qui a grandi sous les bombes à Beyrouth et y a perdu sa mère,
09:01 Alison, dont les parents sont séparés et qui rêve du grand amour,
09:05 Steve, qui a vu un jour ses parents partir en prison.
09:08 Nous écouterons aussi Robert, qui fait la guerre à Belfast,
09:12 Flore, élue Miss France à 5 ans et demi,
09:15 et Corrie, qui ne veut pas que sa ville devienne une gigantesque décharge.
09:20 Mais tout de suite, notre premier invité, Alexis,
09:23 fils de clown et de trapéziste au Cirque de Paris
09:26 et acrobate clown lui-même.
09:28 (indicatif musical)
09:31 (indicatif musical)
09:34 (indicatif musical)
09:38 (indicatif musical)
09:42 (indicatif musical)
09:46 (indicatif musical)
09:50 (indicatif musical)
09:54 (indicatif musical)
09:58 (indicatif musical)
10:02 (indicatif musical)
10:05 (indicatif musical)
10:09 (indicatif musical)
10:13 (indicatif musical)
10:17 (indicatif musical)
10:21 (indicatif musical)
10:28 (applaudissements)
10:31 - Alexis, tu as 13 ans et demi, tu es en 5e,
10:37 et c'est toi que l'on vient de regarder faire ces magnifiques numéros.
10:42 - Oui. - Il y a longtemps que tu as commencé ?
10:45 - Euh... Oui, assez longtemps.
10:48 J'ai commencé à 5 ans au Cirque de Paris,
10:52 en faisant du vélo sur...
10:54 Ben, un tout petit vélo de 25 cm.
10:57 - Est-ce que c'est facile ou est-ce que tu t'entraînes souvent
11:00 et est-ce que c'est difficile ?
11:02 - Oui, d'un côté, c'est difficile parce que...
11:05 Quand on répète, c'est pas toujours rose ou bleu.
11:09 - Ça veut dire quoi ? Qu'est-ce qui se passe, par exemple ?
11:13 - Ben, euh... Par exemple, si on est un peu fléchis,
11:16 si on tombe, c'est de notre faute,
11:18 donc si on se fait mal, faut pas venir pleurer.
11:21 - Ah oui ! Donc tu dois t'endurcir, c'est ça que tu veux dire.
11:24 - Oui, je crois.
11:26 - Et tu as eu envie de t'arrêter à certains moments ?
11:29 - Ben... Oui, parce que ça faisait mal,
11:32 mais dans un autre sens, comme j'aimais le cirque,
11:35 ça me redonnait courage, donc je reprenais.
11:38 - Est-ce que tu as l'impression, toi, d'être un garçon,
11:42 comme tous les autres garçons,
11:44 ou tu as l'impression d'être différent ?
11:47 - Euh... Oui, je suis un peu différent des autres
11:50 parce que je mène en quelque sorte une double vie,
11:53 je mène un petit soir, après, répéter,
11:56 puis dans un autre sens, c'est...
11:59 C'est un jeu pour moi, mais pour les autres, c'est dur, très dur.
12:04 Quand je fais, par exemple, une équilibre,
12:07 les autres, ils arrivent pas, ils disent...
12:09 "Oh, waouh, comment tu le fais bien ?" et tout ça.
12:12 - Ah, tu veux dire que les autres enfants rêvent.
12:14 Tu les fais rêver, c'est ça ?
12:16 - Oui, ils rêvent de moi parce que je fais des numéros,
12:19 des équilibres, des acrobaties,
12:22 et en fait, eux, ils n'y arrivent pas parce qu'ils ne répètent pas.
12:26 Ils pensent qu'à s'amuser, leur devoir.
12:29 Ils s'imaginent que, en l'espace d'une heure, on sait le faire.
12:34 Mais c'est faux parce qu'il faut des mois et des mois
12:38 pour vraiment faire un bon numéro.
12:40 - Et toi, tu penses que tu as de la chance ou...
12:43 - Oui, oui, j'ai de la... Ça, c'est sûr, j'ai de la chance.
12:46 - Ça veut dire, est-ce que tu aimes la vie que tu mènes ?
12:49 - Oui, j'adore la vie, comme mon père, mon grand-père et mon arrière-grand-père.
12:54 - Vous étiez tous une famille de 6 ?
12:56 - Oui, moi, je suis la 7e génération.
12:58 - Waouh !
13:00 Effectivement, et tu veux faire quoi, toi, plus tard ?
13:03 - Bah, du cirque ou du dessin.
13:07 - Tu hésites ? - Oui, j'hésite.
13:10 - Pourquoi tu hésites ? Et qu'est-ce qui te fait hésiter ?
13:14 - Parce que j'aime beaucoup le dessin,
13:17 et puis le cirque aussi, j'aime bien,
13:20 mais le problème du cirque, c'est que de moins en moins de gens viennent au cirque.
13:26 Et c'est ça, le problème de maintenant.
13:29 - Oui, alors tu te dis que quand tu seras grand,
13:31 peut-être que tu ne pourras pas faire ce métier-là, c'est ça ?
13:34 - Voilà. - Et le dessin, tu l'as appris ?
13:37 - Oui, je l'ai appris en allant à l'école.
13:41 Puis comme à l'école, je comprenais rien,
13:44 ils me mettaient au fond de la classe et ils me faisaient faire un dessin.
13:47 - Ah bon ? - Oui.
13:49 - Mais quand tu dis "je comprenais rien", c'est parce que toi,
13:51 tu as dû changer d'école souvent, non ? - Oui.
13:54 - C'était quoi, ta vie avant ? Maintenant, tu es ici, hein ?
13:57 Tu habites ici, en terre, voilà, avec tes parents.
14:00 Mais avant, tu changeais, non, de ville en ville ?
14:03 - Oui, oui, presque tous les jours, je changeais.
14:06 - Et oui, alors tu pouvais pas suivre l'école ? - Voilà.
14:10 - Et où est-ce que tu habitais quand vous alliez comme ça, de ville en ville ?
14:15 - Dans des caravanes. - Dans des caravanes ?
14:18 - C'était un bon souvenir et difficile parce que des fois,
14:21 on avait pas le courant ou l'eau.
14:25 Et puis c'est dans le sauvage, l'hiver et tout ça.
14:30 - Ah, tu veux dire que vous aviez froid ? - Voilà.
14:33 Mais maintenant, on n'a plus ce problème parce qu'on est bien installés ici.
14:37 - Alors tu préfères rester au même endroit, toi ? - Voilà.
14:41 Je préférerais être sédentaire, mais il y a un problème,
14:45 c'est qu'au mois d'août, on va être virés par l'autoroute A14.
14:50 - Ah oui, qui doit passer ici. - Oui.
14:53 Et elle va nous prendre le terrain et là, on sait pas où aller.
14:57 - Et ça t'angoisse, ça ? - Bah oui, parce qu'en ce moment,
15:01 on veut aller. Là, on cherche, on cherche, mais...
15:04 Apparemment, on le trouve pas.
15:07 Puis il faut qu'au mois d'août, on parte.
15:11 D'ici là, on sait pas si on va trouver.
15:14 Puis je reviendrai comme avant.
15:17 Comment dire ?
15:19 Il y aura des choses que les autres apprendront, que moi, je ne saurai pas.
15:24 Je n'irai presque plus à l'école.
15:26 - Pourquoi ? Toi, tu aimerais aimer l'école ?
15:30 - Oui, mais comme je n'aime pas l'école,
15:34 je voudrais bien l'aimer, mais c'est trop dur pour moi.
15:38 - Moi, ce que j'aimerais savoir, c'est...
15:42 Tu as appris à lire et à écrire à quel âge ?
15:46 - À lire, j'ai appris à lire tout seul en regardant les bonnes dessinées.
15:50 - Tout seul ? - Oui.
15:52 - Ouais ? - Enfin, avant, quand j'étais en classe,
15:55 il y en a qui écrivaient des choses et je les mémorisais.
15:59 Puis dans les bonnes dessinées, c'était...
16:02 C'était... C'était remis...
16:06 Comment dire ?
16:08 Enfin...
16:10 C'est comme ça que j'ai appris à lire.
16:13 - Qu'est-ce que tu aimes, toi, dans cette vie du cirque ?
16:17 - Ben, la communication.
16:20 On se parle très bien.
16:22 C'est pas comme si on se faisait la guerre avec le voisin et tout ça.
16:28 - Il n'y a jamais de dispute ? - Non, presque jamais.
16:31 - Est-ce que les costumes, le maquillage, tout ça, ça te plaît ?
16:36 - Oui, surtout le maquillage, parce que je fais des dessins sur des visages.
16:41 - Ca te fait rêver, faire ça ? - Oui.
16:44 - C'est vrai ? - Oui.
16:46 En fait, on n'est plus dans la même peau quand on est maquillé,
16:50 quand on se voit plus celui qui était triste, avec des problèmes.
16:55 Quand on est gai, ça donne une autre apparence du visage.
16:59 C'est... On devient celui qui est maquillé.
17:03 - Tu deviens quelqu'un d'autre. - Voilà.
17:07 - Tu t'oublies complètement ?
17:09 - Voilà. Enfin, pas toutoutout, pas son nom, mais quelqu'un d'autre.
17:15 - Tu penses que les gens viennent pour tout oublier, et toi, à ce moment-là,
17:20 est-ce que tu oublies aussi tes problèmes ?
17:22 - Ben, quand je le fais, je le fais fièrement, je le fais parce que j'aime ça...
17:29 Comment... Comment dire ?
17:32 Enfin... Oui, je le fais pour oublier des choses,
17:39 mais des fois, il y a des choses qu'on peut pas oublier.
17:42 - Comme quoi, par exemple ?
17:44 - Ben... En fait, peut-être que je vais arrêter le cirque.
17:51 Parce que mon père est divorcé, et puis après, je ferai les marchés avec ma mère.
17:58 Mais moi, j'aime le cirque et je veux rester avec mon père.
18:01 On est très bien avec mon père, parce qu'on aime ça, on aime le cirque,
18:05 on veut pas rester sur les marchés, tout ça.
18:10 - Pour toi, le cirque, c'est plus ça ? - C'est... Oui.
18:14 C'est ma vie, c'est...
18:17 - Et toi, quand tu rêves comme ça, est-ce que tu aurais aimé vivre autrement, ailleurs ?
18:23 - Ben oui, des fois.
18:26 Des fois, ça me prend comme ça, comme tous les autres enfants qui rêvent.
18:31 - Et tu rêves à quoi, à ce moment-là ?
18:34 - Ben, d'avoir une maison, un peu... Enfin, un peu comme les autres.
18:40 Être un peu comme les autres, les autres enfants.
18:43 - À la télévision, tu regardes de quoi ?
18:45 - Ben, les films de science-fiction et les actualités.
18:48 - Qu'est-ce qui t'a choqué dans tout ce que tu as vu dernièrement ?
18:52 - Ben... La famine en Afrique...
18:56 Comment...
18:58 Un autre pays, je ne m'en rappelle plus.
19:01 Là où éclatent les bombes et tout ça.
19:04 Enfin, c'est vraiment la guerre.
19:07 - Il y a des enfants, tu as raison, des enfants qui sont dans la rue,
19:10 qui sont... Qui se droguent, qui sont dans une misère noire.
19:14 Et certains d'entre eux, livrés à eux-mêmes,
19:17 ont d'ailleurs trouvé leur propre solution.
19:20 Bogota, capitale mondiale de la violence.
19:28 Une ville immense où des milliers d'enfants vivent dans la rue, livrés à eux-mêmes.
19:33 Pour survivre, ils volent, ils tuent.
19:36 Pour rêver, ils se droguent à la colle.
19:39 On les appelle les déchets.
19:43 Cette vie de vagabond, Alex et John l'ont vécue jusqu'à l'âge de 8 ans.
19:48 - Tiens, viens voir ici.
20:11 Vous voyez, avant, je vivais comme eux.
20:14 Je siffais de la colle, je dormais dans la rue.
20:20 J'étais comme eux.
20:23 Mais maintenant que je travaille, je n'ai plus ces soucis-là.
20:30 - Il n'y a pas de raison de se préoccuper.
20:33 - Il n'y a pas de raison de se préoccuper.
20:55 - Je me souviens que, comme on ne voulait rien faire, parfois, les policiers nous attrapaient et nous frappaient.
21:01 Ils nous amenaient au poste, ils nous mettaient dans les toilettes et ils nous frappaient.
21:06 Des fois, ils nous gardaient jusqu'à 24 heures au commissariat, sans rien nous donner à manger.
21:13 Ils nous gardaient jusqu'au lendemain et ils nous tapaient, ils nous déshabillaient et mouillaient même nos vêtements.
21:24 Et puis un jour, il y a quelqu'un qui nous a dit qu'il existait un projet pour les enfants de la rue.
21:29 Moi, j'y suis allé, je m'y suis intéressé.
21:37 Ça m'a plu de savoir que des enfants comme moi, qui vivaient dans la rue, avaient pu surmonter leur misère et qu'ils travaillaient, qu'ils recevaient de l'argent.
21:50 Mais pas de l'argent mal gagné, de l'argent gagné avec un travail.
21:54 Ce projet est l'idée d'un éducateur de rue. Il y a quelques mois, il a obtenu des crédits de l'ONU et de la ville de Bogota pour lancer cette coopérative de jouets.
22:03 Grâce à lui, une quinzaine d'enfants des rues ont arrêté définitivement la drogue.
22:07 - Avant, beaucoup de gens ne m'adressaient même pas la parole.
22:15 Maintenant que j'ai du travail et que je m'en sors, on me respecte.
22:20 C'est ça la grande différence avec ma vie d'avant.
22:23 Ce qui a changé, c'est qu'aujourd'hui j'ai des devoirs, mais aussi des droits.
22:33 Comment appelle-t-on ça déjà ?
22:38 Ah oui, un salaire, la sécurité sociale, des primes, des vacances.
22:47 Ici, on reçoit un salaire minimum tous les mois.
22:50 John, Alex et leurs amis conçoivent eux-mêmes ces jouets éducatifs.
23:00 Ils ont aussi appris à gérer leur entreprise et à trouver des marchés, comme par exemple les nombreuses crèches associatives des banlieues pauvres de Bogota.
23:09 Alex et John sont convaincus que leurs jouets, moins chers que les jouets importés, peuvent contribuer à l'éducation de ces enfants défavorisés.
23:16 - Si ce projet marche, et j'espère que ça va marcher, ça permettra à beaucoup d'enfants de quitter la rue.
23:25 - Je suis très content de m'être rencontré avec ces enfants.
23:31 - Si ce projet marche, et j'espère que ça va marcher, ça permettra à beaucoup d'enfants de quitter la rue.
23:37 - Ce qu'il faudrait faire, il faudrait créer d'autres ateliers comme ça pour donner du travail aux enfants.
23:46 - Et bien sûr, il faut vendre nos produits.
23:49 Mais après huit mois de fonctionnement, le projet est menacé.
23:53 Les responsables de Bogota veulent couper les subventions.
23:56 D'après leurs calculs, la coopérative ne sera jamais rentable.
23:59 Si elle ferme, John, Alex et une quinzaine d'enfants retrouveront l'enfer de la rue.
24:04 rue.

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