France 2, 15/03/1994 :
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- Début "Bas Les Masques" (Mireille Dumas)
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TVTranscription
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00:04 Tout de suite, "Balai Masque", présenté par Mireille Dumas.
00:07 Marin pêcheur, le coeur à marée basse.
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00:18 À Pâques, on peut remplacer un oeuf par un autre.
00:21 Mais... si vous voulez que le déjeuner de Pâques soit merveilleux,
00:26 somptueux, délicieux, rien ne remplace le foie gras.
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00:34 ♪ ♪ ♪
00:35 Il y a un nouveau Hollywood Light sans sucre.
00:38 Son goût dure longtemps.
00:40 Longtemps.
00:42 ♪ Depuis très longtemps ♪
00:45 Un nouveau Hollywood Light sans sucre, au goût qui dure...
00:47 ♪ Qui dure longtemps ♪
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00:51 Nouveau Hollywood Light sans sucre, un goût qui dure des siècles.
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00:58 ♪ Quand l'heure du repas est encore loin ♪
01:01 ♪ ♪ ♪
01:03 ♪ Twix, deux doigts, coupe-fin ♪
01:06 ♪ Quand l'estomac barre avec les mains ♪
01:09 ♪ Twix, deux doigts, coupe-fin ♪
01:11 ♪ Quand les petites recrient quelque chose ♪
01:14 ♪ Twix, deux doigts de bonne chose ♪
01:17 ♪ Biscuit caramel et chocolat ♪
01:20 ♪ Twix, c'est enfin la fin des petites femmes ♪
01:23 ♪ Twix, deux doigts, coupe-fin ♪
01:25 ♪ ♪ ♪
01:26 Quand un cadre travaille, il dispose de tous les moyens modernes pour gagner du temps.
01:30 Aujourd'hui, quand il pense emploi, c'est pareil.
01:33 Il consulte 3617 Cadres Emploi.
01:36 Ses offres d'emploi détaillées,
01:38 ses nombreux services
01:40 et la Candidatec.
01:42 3617 Cadres Emploi.
01:44 On cherche plus vite, on trouve plus vite.
01:47 - Pourquoi le chocolat Milka est si tendre?
01:50 Il suffit de regarder nos vaches, elles sont toute l'année en cure à la montagne.
01:53 - Au bout!
01:54 - Dès le son du lit, exercice physique.
01:56 Puis rapide déjeuner sous la surveillance d'un nutritionniste.
02:00 L'après-midi, cure thermale.
02:02 Et avant le retour à l'hôtel, lèche-vitrine au village.
02:06 Et pour finir, une bonne séance de massage.
02:09 Ah! Avec tout ça, pas étonnant que Milka au lait des Alpes soit si tendre.
02:13 Et comme on dit chez Milka,
02:15 à bon lait, bon chocolat.
02:19 - À quoi sert une crème de soin si elle est mal assimilée par votre peau?
02:22 - J'ai découvert l'efficacité unique d'un soin parfaitement assimilé par ma peau.
02:26 Synergie Essentiel Jour, le nouveau soin complet de jour des laboratoires garnis.
02:30 - Ces liposomes végétaux se diffusent naturellement dans votre peau
02:34 et sont parfaitement assimilés.
02:36 - Mieux hydraté, mieux nourri, mieux protégé.
02:39 Avec Synergie, ma peau est éclatante de beauté.
02:42 - Synergie Essentiel Jour aux liposomes végétaux pour la jeunesse du visage.
02:46 Garanti par les laboratoires garnis.
02:49 ♪ Un petit restau de tous heureux ♪
02:53 ♪ La belle saison des cornichons ♪
02:56 ♪ Et le bridou, et le bridou ♪
02:59 ♪ Et le bridou, qu'est-ce que c'est beau ♪
03:02 - Le bridou à blanc saucisson par son nom.
03:05 - Le poisson frais pêché, c'est un peu de la force vive et de la richesse de la mer
03:12 que chaque nuit, pendant que vous dormez, nos pêcheurs prennent dans leur filet.
03:16 Barres, sol, langoustines, dorades, lieux jaunes, merlans,
03:23 autant de goûts subtils et d'énergie intactes qui, quoi qu'il arrive,
03:26 seront dès demain matin chez vous, pour vous.
03:29 Notre poisson frais, le meilleur de la mer.
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03:40 (applaudissements)
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04:06 - En créant de la solidarité entre les hommes,
04:09 l'assurance fait progresser la société.
04:12 L'assurance, c'est depuis 175 ans,
04:15 le métier des hommes et des femmes des AGF.
04:18 Parce que demain se décide aujourd'hui.
04:23 AGF, avec vous.
04:26 - Les cheveux blancs, je vous avoue que c'est un charme dont je me passe.
04:34 Pour couvrir en douceur mes cheveux blancs, je viens enfin de trouver ce que j'attendais.
04:38 Dédicace de L'Oréal.
04:40 C'est simple, c'est tout prêt. Sans oxydant ni ammoniac.
04:43 Dédicace, c'est très doux et s'estompe après cinq ou six shampoings.
04:46 Avec Dédicace, je retrouve ma couleur naturelle en beauté.
04:50 - Vous attendez quelqu'un, mademoiselle?
04:52 - Oui, toi.
04:54 - Dédicace de L'Oréal pour couvrir en douceur les cheveux blancs.
04:58 - L'Alfa Romeo que je pilote sur les circuits est une Alfa 155.
05:04 Pour la route, je suis choisi une Alfa Romeo.
05:08 L'Alfa 155 V6.
05:10 Je suis un faible pour les belles voitures et les performances.
05:14 De la 1,7 litres, 7 chevaux, au turbo diesel, il y a le choix entre sept Alfa 155.
05:20 Cette personnalité pour un plaisir de conduire signé Alfa Romeo.
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05:39 - Boxe en direct d'Antibes.
05:41 Demi-finale européenne des Supermoyens.
05:44 Deux champions français sur le chemin de la reconquête.
05:46 Fred Selyé, le styliste, face à Rocky Galvano.
05:49 Et Nicoleta, le guerrier des ringues, face à Morgane.
05:51 Deux matchs événements commentés par Pierre Fulat et Francis Maroto.
05:54 Demi-finale européenne des Supermoyens.
05:57 En direct jeudi à 22h25 sur France 2, le plus grand terrain de sport.
06:02 - Sur les 55 milliards de francs attendus l'an prochain,
06:05 18 serviront à la réduction du déficit budgétaire,
06:08 22 financeront des mesures exceptionnelles pour l'emploi
06:11 et 5 milliards sont destinés aux dotations en capital des entreprises publiques.
06:15 - Le journal des 8h, un réveil au rythme de l'actualité.
06:18 - France Inter ? Écoutez, ça n'a rien à voir.
06:22 ♪ ♪ ♪
06:26 - La 25e heure, c'est une heure pour raconter des histoires.
06:30 Un espace de liberté et de création.
06:32 Fictions, documentaires, films d'animation ou créations vidéo.
06:36 La 25e heure continue d'arpenter les chemins de traverse de l'audiovisuel.
06:40 Samedi, la 25e heure fête sa centième.
06:43 - La prostitution me fait penser à une addiction.
06:46 - A cette occasion, nous vous proposons le journal d'Evelyn Low.
06:49 Un film qui décrit le voyage douloureux d'une jeune romancière
06:52 plongée dans le monde de la drogue et de la prostitution.
06:55 La 25e heure, la centième, proposée par Jacques Perrin.
06:59 Samedi à 18h35 sur France 2.
07:02 - L'émission de "Balai Masque" que vous allez voir ce soir
07:05 a été enregistrée il y a trois semaines.
07:08 Nous aimerions la dédier aux deux marins-pêcheurs bretons
07:11 qui ont trouvé la mort dans la nuit de samedi à dimanche
07:14 dans un naufrage à bord du chalutier Germaline.
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07:47 ♪ ♪ ♪
07:53 Bonsoir, "Balai Masque" a quitté les studios,
07:56 mis cap à l'ouest, pour se rendre aujourd'hui au Guilvinec.
07:59 C'est dans ce petit port breton tout près de Quimper
08:02 qu'est née il y a quelques semaines la grande grève des pêcheurs.
08:05 Nous nous retrouvons ici ce soir au Café Les Brisans
08:08 avec des femmes de marins qui ont accepté exceptionnellement
08:12 de se réunir ici dans un bar pour l'émission.
08:15 Pendant tous ces événements, les équipes de "Balai Masque"
08:18 n'ont pas quitté les marins du Guilvinec et leur famille.
08:21 Ensemble, nous avons essayé de comprendre les causes profondes
08:24 de cette révolte et de ce désespoir.
08:26 Comment vit-on la passion de la mer,
08:28 cette mer qui vous apporte bonheur et liberté,
08:30 mais qui peut aussi vous prendre mari et enfant ?
08:33 Et que ressent-on lorsque cette mer, à la fois aimée et haïe,
08:36 ne vous permet plus de survivre ?
08:38 C'est avec Christine, grande figure de la grève
08:41 et présidente du Comité des femmes,
08:43 que nous avons commencé ce matin ce voyage au Guilvinec.
08:46 Alors là, Christine, on est au port du Guilvinec.
08:59 Oui. Il y a quelques semaines,
09:01 ils étaient pratiquement tous à terre.
09:03 On a fait grève pendant trois semaines.
09:05 On a demandé des revendications pour la pêche,
09:08 pour aider la pêche.
09:10 Et on n'a pratiquement rien eu de tout ce qu'on demandait.
09:13 Donc là, les gars sont repartis en mer depuis quelques semaines,
09:16 mais à contre-cœur, au fin de compte,
09:18 parce qu'on sait très bien que dans 15 jours, 3 semaines,
09:21 on sera encore arrivés au même niveau.
09:23 Et là, vous étiez tous alliés, hommes et femmes, ensemble ?
09:26 Oui, parce que, disons que les femmes défendent autant que les hommes
09:29 pour la pêche.
09:30 Les gens sont vraiment unis dans cette crise-là.
09:39 - Claudine. - Bonjour.
09:41 - Bonjour, madame. - Bonjour, mesdames.
09:43 Alors, qui tient le bar ?
09:46 C'est moi qui tiens le bar depuis 87.
09:49 J'ai pris la succession de ma mère.
09:51 Et avant ça, c'était les tantes.
09:56 Et avant, c'était la grand-mère, la arrière-grand-mère.
09:59 C'est carrément une dynastie.
10:00 Donc, c'est toujours la même famille.
10:02 Vous avez toujours été tenue par des femmes ?
10:04 Oui.
10:06 Et les hommes ont toujours été en mer ?
10:09 Tout le temps, oui.
10:10 - C'est une tradition. - Oui.
10:12 Et vous avez, vous, participé à la manifestation de Rennes ?
10:15 Oui, je suis partie le matin, à 5h du matin,
10:20 puis j'ai fait toute la journée à Rennes aussi.
10:22 Et donc, le bar était fermé tout l'après-midi
10:25 pour être solidaires des marins,
10:27 parce qu'on a toujours travaillé avec cette clientèle.
10:30 Alors, Christine, on se souvient du moment fort
10:32 de la grève des marins-pêcheurs,
10:34 de la grande manifestation qui a eu lieu à Rennes
10:36 le jour de la visite du Premier ministre,
10:38 Edouard Balladur.
10:40 Donc, vous, vous étiez à cette manifestation
10:42 avec tous vos amis du Guilvinec,
10:45 une équipe de balai-masques vous a suivies.
10:48 On regarde ensemble.
10:50 Vendredi 4 février, 6h du matin.
10:53 Tous les habitants du Guilvinec partent manifester à Rennes,
10:56 à 300 km de là.
10:58 Ils veulent rencontrer le Premier ministre.
11:00 Christine, femme de marin,
11:02 a décidé de se battre une nouvelle fois.
11:04 J'espère qu'aujourd'hui, on va accepter ce qu'on demande
11:06 pour qu'on puisse vivre décemment.
11:08 Depuis un an, malgré quelques mesures gouvernementales,
11:24 la situation des pêcheurs s'est profondément dégradée
11:27 et de nombreuses familles n'ont plus de quoi vivre.
11:31 Devant cette situation catastrophique,
11:34 les marins ont laissé leur bateau hacké depuis plusieurs jours.
11:37 Ils sont des centaines à se retrouver à la gare de Quimper,
11:41 direction Rennes, pour aller crier leur désespoir.
11:44 Jeanne-Marie, 42 ans, mère de famille,
11:52 responsable du secours catholique du Guilvinec
11:54 et elle aussi du voyage.
11:56 Je suis femme de marmite,
11:59 et je me retrouve en fait dans la même galère que les autres.
12:02 Avec des problèmes, on a des prêts,
12:06 on a des enfants en études.
12:08 Certaines familles n'ont plus rien pour vivre.
12:10 Elles vivent d'allocations familiales,
12:12 d'aides, de colis alimentaires,
12:15 de choses comme ça.
12:17 Ça veut dire qu'il y a des familles de marins
12:19 qui n'ont carrément plus de quoi manger.
12:21 Il y a des écoles qui ont donné des petits déjeuners
12:23 parce qu'on s'était rendu compte qu'il y avait des enfants
12:25 qui tombaient dans les pommes parce qu'ils n'avaient rien dans le ventre.
12:28 J'ai eu le cas aussi de plusieurs mamans
12:30 qui étaient enceintes,
12:32 prêts à coucher,
12:34 et qui n'avaient absolument rien pour leur bébé.
12:36 Que ça soit lit, layette,
12:38 biberon,
12:40 il n'y avait absolument rien.
12:42 Donc on a fait le nécessaire.
12:44 On les a adressés en sortant de la maternité
12:46 après au PMI pour avoir
12:48 des échantillons de lait gratuits
12:50 parce qu'il n'y avait absolument rien.
12:52 Beaucoup ne connaissent pas le planning familial.
12:55 Elles n'ont plus de mutuelle,
12:57 donc elles ne vont pas voir le médecin.
12:59 Donc ça veut dire pas de pilule.
13:01 Elles se retrouvent dans des situations
13:03 vraiment bien souvent, et non plus que leur fierté.
13:06 On a fait pour le guêle, mais apparemment...
13:18 - Les bonhommes n'étaient pas là ? - Si, les garçons sont là.
13:21 - Ils sont là, les garçons ? - Oui.
13:23 - Ils sont là, les garçons ? - Oui.
13:25 4 000 marins convergent vers l'hôtel de ville.
13:31 Mais très vite, l'amertume et la colère poussent à la violence.
13:34 Les affrontements feront une soixantaine de blessés.
13:38 - T'es un fou !
13:40 - Jeanne-Marie, quand vous voyez tout ça,
13:56 quand vous voyez ces manifestations, ces violences,
13:58 vous pensez que c'est vraiment la place des femmes d'être ici ?
14:01 - Certainement.
14:03 Il faut qu'on défende nos hommes.
14:05 Parce que si nos hommes ne vont pas en mer,
14:07 nous, on peut crever.
14:09 On mourra tous.
14:11 - On défendra mes hommes jusqu'à la fin, mais ils l'auront, la guerre !
14:14 - Il est 16h. Après plusieurs heures de discussion,
14:19 les représentants des marins-pêcheurs
14:21 annoncent les premières mesures prises par le gouvernement.
14:24 Pour ceux du Guilvinec, comme pour presque tous les manifestants de Rennes,
14:28 c'est insuffisant.
14:30 - Si la CE n'est pas capable de le faire,
14:33 ce sera des mesures...
14:35 - Ils ont condamné la pêche française.
14:37 C'est terminé. Ils ne veulent pas le dire,
14:39 mais c'est ce qu'ils sont en train de faire.
14:41 Tout a été... C'est bradé.
14:43 On a bradé l'agriculture, et à la pêche,
14:45 on a fait exactement la même chose.
14:47 Il n'y a aucun qui veut l'admettre devant tout le monde
14:49 que la pêche est bradée. C'est tout.
14:51 Il faudra bien se mettre à l'évidence
14:53 qu'il y a des entreprises qui coûtent très cher.
14:55 Et je ne sais pas qui c'est qui va payer tout ça.
14:57 Parce que ce ne sont pas les marins. Certainement pas.
14:59 Donc il n'y aura pas 50 solutions.
15:01 Bateau, maison, et comme ça, ils ne prendront rien du tout.
15:03 Ils n'auront rien et nous, on n'aura rien.
15:05 Simple.
15:07 (acclamations)
15:09 - C'est violent, ce que vous dites?
15:11 - Ben, c'est violent, oui, peut-être,
15:13 mais quand on arrive au bout du rouleau,
15:15 on est bien obligés de dire vraiment ce qu'on pense,
15:17 parce qu'il n'y a pas d'autre issue pour nous.
15:19 C'est ça ou rien, quoi.
15:21 - Alors, pour vous présenter, Christine,
15:23 vous, vous êtes femme de patron pêcheur.
15:25 - Oui.
15:27 - Donc vous avez un bateau.
15:29 - Oui.
15:31 - Ça veut dire qu'un bateau vous appartient.
15:33 Vous avez 32 ans, vous êtes mère de famille,
15:35 trois enfants.
15:37 - Oui.
15:39 - Et donc, vous avez le sentiment que rien n'a bougé,
15:41 rien n'a changé?
15:43 - Non, rien du tout.
15:45 On nous avait promis beaucoup de choses,
15:47 bon, les réaménagements de prêts, des aides et tout ça,
15:49 et tout, au fin de compte, ce peu qu'on nous avait donné
15:51 ne sert pratiquement à rien.
15:53 - Vous vivez environ avec combien par mois, vous?
15:55 - Au fin de compte, nous, on fait avec
15:57 ce que... les allocations familiales, quoi.
15:59 On mange avec ça.
16:01 Parce que ce que j'ai, comme paye autrement,
16:03 sert pour payer mes prêts, prêts maison,
16:05 et puis les charges qu'on a.
16:07 - Vous, vous vous occupez aussi
16:09 du Comité des femmes.
16:11 - Oui, c'est ça, oui.
16:13 - Qu'est-ce qui est discuté en premier
16:15 au Comité des femmes?
16:17 - Au fin de compte, les premières réunions
16:19 qu'on a eues, faites, c'était pour faire
16:21 sur le social.
16:23 C'était pour aider les gens dans les démarches
16:25 qu'ils avaient à faire.
16:27 Donc au niveau, justement, des banques,
16:29 des mutuelles, des assurances.
16:31 - Progressivement, vous vous êtes transformés?
16:33 - Oui, et puis, voilà, c'est ça,
16:35 parce qu'au fin de compte, les problèmes
16:37 se sont aggravés.
16:39 Bon, on a eu fait aussi des réunions sur l'endettement
16:41 vu que les familles touchaient moins le salaire.
16:43 Et puis après, on s'est lancé,
16:45 au fin de compte, dans les manifestations
16:47 pour défendre la paix, je crois.
16:49 - Et vous, vous vous êtes découvert
16:51 une âme de leader, de combattante, Christine?
16:53 - Ben oui, parce que moi, au fin de compte,
16:55 ça me plaît, parce que j'aime pas
16:57 rester à la maison, apparemment.
16:59 J'aime pas tellement filmer d'âge non plus.
17:01 Et puis j'aime ça, au fin de compte.
17:03 J'aime me renseigner, à droite, à gauche.
17:05 J'aime savoir quels sont nos droits
17:07 qu'il faut aller voir.
17:09 Et puis bon, c'est ça, quoi.
17:11 J'aime me battre, quoi, pour tout, au fin de compte.
17:13 - Vous étiez destinée, entre guillemets,
17:15 à épouser un marin. C'était une envie
17:17 que vous aviez ou pas?
17:19 - Non, pas du tout. Moi, j'avais toujours dit
17:21 que je ne serais jamais mariée avec un marin,
17:23 parce que j'aime pas ce métier, là.
17:25 - C'est vrai? - Oui, non, j'aime pas du tout.
17:27 Parce que, bon, c'est vrai qu'avant,
17:29 il y avait quand même beaucoup de bateaux,
17:31 quand il y avait du gros mauvais temps,
17:33 qui étaient perdus. Et puis bon, quand on entend ça,
17:35 et souvent, c'était des familles entières
17:37 qui étaient sur ces bateaux-là,
17:39 bon, ben, ça fait peur, quoi. Alors moi,
17:41 je m'étais toujours dit, non, non, non,
17:43 je me marierais pas avec un marin.
17:45 Et malheureusement, je me suis mariée
17:47 avec un marin. - Ça va pas lui faire plaisir?
17:49 - Non, non, non, non. J'avais un ami qui travaillait,
17:51 mais je savais pas qu'il était marin.
17:53 - Et quand vous l'avez su, vous avez eu envie
17:55 de rompre au Banos? - Non, pas du tout, non.
17:57 Non, non, mais bon, ça faisait un peu drôle,
17:59 parce que ma mère, comme elle me le dit,
18:01 elle me dit toujours, oui, tu avais dit
18:03 que tu serais pas mariée avec un marin.
18:05 Et puis au fin de compte, c'est ce que j'ai fait, quoi.
18:07 Alors on disait comme ça. Ce que je trouvais le pire,
18:09 au fin de compte, c'est quand on s'est mariées,
18:11 bon, on était partis en voyage de Nosse.
18:13 On devait partir pour 8 jours. Et puis donc, bon,
18:15 on était arrivés qu'à Quimper. On était arrivés
18:17 qu'à Quimper et il était déjà, oh là là,
18:19 je sais pas si je pourrais partir sur la mer,
18:21 mon bateau, ça lui manquait déjà.
18:23 On avait même pas fait 30 km. Alors là,
18:25 je me suis dit, bon, ça va pas, hein.
18:27 C'est sur la mer ou le bateau, mais tu descends
18:29 tout de suite ou alors tu restes et puis tu te taies.
18:31 - Oui.