L'acteur Guillaume Canet joue dans “Acide” de Just Philippot, au cinéma en septembre. Ce thriller environnemental est présenté à Cannes dimanche soir. L'histoire commence en pleine canicule, il n'a pas plu depuis semaines. Quand il commence à pleuvoir, la pluie s'avère acide et dévastatrice.
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00:00 "Acide", c'est le nouveau film du réalisateur Juste Philippot avec Guillaume Canet et Laetitia
00:05 Doche.
00:06 Le film sera présenté ce soir au Festival de Cannes en séance de minuit et il sera
00:10 en salle en France à partir du 20 septembre.
00:13 Bonjour Guillaume Canet.
00:14 - Bonjour.
00:15 - Comment appréhendez-vous ce premier regard du public ce soir à Cannes dans cette vitrine
00:22 mondiale du cinéma ?
00:23 - Ce n'est pas vraiment une appréhension, c'est plutôt une excitation, une impatience.
00:31 J'aime beaucoup le film, j'ai adoré tout le processus de fabrication de ce film, la
00:37 rencontre avec Juste qui est un vrai et grand cinéaste, dont j'avais adoré son premier
00:42 film "La nuée".
00:43 Et donc là, je suis plutôt excité à l'idée de présenter le film et notre travail, et
00:54 le travail de Juste, surtout au public.
00:57 C'est un bon moment.
01:00 - Est-ce que ça peut changer l'avenir d'un film que d'être présenté ainsi pour la
01:06 première fois devant le public de Cannes ?
01:07 - Oui, ça peut effectivement soit l'aider énormément à créer un bouche à oreille
01:18 et une envie, ça peut à la fois effectivement le desservir parfois.
01:24 Mais après, j'ai l'impression quand même que les films qui sont hors compétition courent
01:34 moins de risques souvent que certains films en compétition.
01:39 Mais en tout cas, après vous savez, à partir du moment où on fait des choses, on s'expose
01:48 à ce que ça plaise ou que ça plaise moins.
01:50 Et voilà, moi j'ai confiance en le film et au travail de Juste.
01:58 - Alors, j'ai été très surprise de découvrir, Guillaume Canet, que vous n'avez jamais été
02:04 au Festival de Cannes en compétition pour la Palme d'Or.
02:07 Comment est-ce que vous l'expliquez ? Après 30 ans de carrière et une cinquantaine de
02:11 films à votre actif, comment est-ce que vous le vivez ?
02:14 - Je ne sais pas trop comment l'expliquer, je ne sais pas quoi vous dire, je ne sais
02:20 pas, peut-être que je ne fais pas les bons films.
02:21 - Vous trouvez ça injuste ou pas ?
02:23 - Non, non, non, vous savez, j'ai la chance d'avoir une… J'ai beaucoup de chance dans
02:30 ma carrière et dans ma vie professionnelle.
02:32 J'ai des très grands metteurs en scène qui étaient tous des metteurs en scène capables
02:37 d'aller à Cannes, que ce soit Chirot, que ce soit Zdravski, que ce soit Schatzberg,
02:41 que ce soit Assayas, Téchiné.
02:44 Après c'est le calendrier aussi, vous savez, des fois vous faites des films qui ne sont
02:51 pas forcément dans le bon calendrier.
02:54 On se retrouve au Festival de Venise, ou on se retrouve dans d'autres festivals, ou
02:58 à Sundance.
02:59 Donc voilà, j'ai fait d'autres festivals, mais bon voilà, ça viendra peut-être un
03:06 jour, je ne sais pas.
03:07 Je n'ai pas fini ma carrière quand même, ça sent le sapin.
03:11 - On espère bien surtout pas.
03:12 Le film que vous venez présenter ce soir, hors compétition, s'intitule donc « Acide ».
03:17 C'est un film qui secoue, l'histoire commence, on est en pleine canicule.
03:21 Il n'a pas plu depuis des semaines et quand enfin il tombe quelques gouttes d'eau, on
03:26 comprend très vite qu'elles sont acides et qu'elles vont donc tout décaper, tout
03:30 anéantir et tout brûler.
03:32 C'est un film fantastique.
03:33 Il est très rare de vous voir jouer dans un film de genre.
03:37 Guillaume Canet, pourquoi cette fois-ci avoir été tenté ?
03:39 - Parce que j'ai toujours aimé en tant qu'acteur et en tant que réalisateur d'ailleurs,
03:46 aller dans des univers totalement différents et de passer d'un film à un autre parce
03:50 qu'en tant que spectateur, j'aime cette diversité.
03:54 Et donc là, c'est vrai qu'en l'occurrence, j'étais tellement, vraiment abasourdi,
04:02 impressionné par le travail de Juste dans son premier film qui était déjà un film
04:07 de genre, « La nuée », qui était vraiment impressionnant dans son rythme, sa manière
04:11 de la mise en scène.
04:12 On est happé et complètement pris par le récit.
04:16 Et là, j'avais très envie de travailler avec un metteur en scène comme lui.
04:20 Et je me suis vraiment éclaté à faire ce film parce que c'est un autre langage,
04:28 c'est une autre manière aussi de tourner.
04:29 Le propre de son film et la qualité de son film, c'est qu'il a réussi à faire un
04:33 film qui soit à la fois un film intime dans les émotions, dans les sentiments, parce
04:38 qu'il y a ce trio de cet homme avec son ex-femme et sa fille dans un moment où il ne devrait
04:44 pas se retrouver avec eux dans cette fuite.
04:48 Et en même temps, c'est un film intime, mais dans un film catastrophe d'action qui
04:54 pourrait avoir une connotation aussi plus populaire.
04:57 Et je trouvais qu'il y avait un combiné, en tout cas un mélange des deux genres formidable.
05:04 - Et vous jouez alors un homme très rugueux qui en veut à la terre entière, je crois
05:09 qu'on peut dire à peu près les choses comme ça.
05:11 Elle sert à quoi toute cette colère que vous avez dans ce film face au réchauffement
05:15 climatique ? Parce que c'est de cela dont il s'agit.
05:17 - Oui, peut-être aussi il y a une part de surprise, d'incompréhension, d'injustice,
05:28 de colère face à des éléments qu'il ne contrôle pas.
05:32 Déjà, on le voit, lui, travailler dans une usine où il est dans une situation d'ouvrier
05:40 qui dégénère, puisqu'il a ce rapport aux forces de l'ordre qui va le...
05:47 - Il est prêt à en tuer un, quoi ! - Oui, il a une grande colère en lui.
05:53 On comprend que c'est un moment de sa vie où il subit beaucoup d'incompréhension,
05:59 où il traverse beaucoup d'incompréhension et qu'il en vient à la violence, ce qui
06:06 fait qu'il se retrouve dans une situation plus que compliquée.
06:12 Et derrière, je pense que cette colère-là, elle montre aussi...
06:17 - L'impuissance qu'on a face aux éléments.
06:20 - L'impuissance, effectivement.
06:21 Ce qu'il faut savoir, c'est que ces pluies acides, c'est la pollution qui crée dans
06:28 l'air du soufre.
06:32 - Dioxyde de soufre.
06:33 - Du dioxyde de soufre, de l'acide nitrique, et qui fait que jusqu'à aujourd'hui, on a
06:40 des pluies acides qui dévastent des forêts, qui abîment des forêts.
06:43 On n'en vient pas à avoir l'extrême que l'on voit dans le film, mais ça pourrait
06:47 venir.
06:48 On sait que ça pourrait venir.
06:49 Beaucoup de scientifiques expliquent que la pollution augmentant chaque année, on pourrait
06:55 arriver à avoir des pluies acides comme ça.
06:57 - Donc c'est plus un film d'anticipation finalement qu'un film fantastique ?
07:01 - Oui, totalement.
07:02 Ah bah oui, oui, je le vois plus comme ça aussi, effectivement.
07:06 - Un mot sur cette violence, j'y reviens pour faire entendre ces revendications, on le voit
07:11 au début du film.
07:13 C'est d'actualité la violence face à la surdité d'une direction ou d'un pouvoir.
07:17 Est-ce que la violence est parfois légitime ?
07:19 - Non, je ne crois pas que la violence soit forcément légitime.
07:25 Après, on ne peut pas juger en fait.
07:27 Vous savez, il y a un personnage, face par exemple, par rapport à ce que vous racontiez,
07:35 il y a le boxeur du pont des Arts, je vous rappelais de cet homme qui avait boxé des
07:41 forces de l'ordre.
07:42 Et c'est vrai que juste, je m'avais parlé de cet homme quand il m'avait parlé du film
07:48 et de ce rapport, de cette position dans laquelle se retrouve Michel, le personnage que j'interprète,
07:55 et qui se retrouve dans une situation où il est tellement dans une colère immense
08:02 qu'il en vient à la violence.
08:04 Et il ne s'agit absolument pas de légitimiser ou de favoriser cette violence.
08:12 Il s'agit juste d'exprimer la situation dans laquelle un homme se retrouve à un moment
08:18 acculé, comme un animal qui tout d'un coup, acculé, dans la peur, dans la colère, se
08:24 met à mort.
08:25 - Acide ! - Voilà, moi je ne juge pas ça.
08:30 - Acide, donc le nouveau film du réalisateur Juss Philippot avec vous, Guillaume Canet,
08:34 sur les conséquences du changement climatique.
08:36 Il faut redire peut-être, Guillaume Canet, à quel point cette thématique environnementale,
08:40 elle vous tient à cœur, vous la déclinez pratiquement en ce moment à chacun de vos
08:45 films, mais beaucoup.
08:46 - Oui, c'est vrai que c'est un thème qui est très important quand on voit aujourd'hui
08:52 tous les phénomènes qui se passent dans le monde et les situations dans lesquelles
08:57 on se retrouve partout dans le monde, on voit bien qu'il y a quand même un gros problème
09:01 de dérèglement climatique et que ça ne fait qu'empirer.
09:05 - Et le cinéma c'est un bon levier pour alerter les consciences.
09:08 - Le cinéma a toujours été une manière, vous savez, il y a cette phrase que j'aime
09:14 beaucoup dire parce qu'elle est très très juste, la discussion entre Carl Gustav Jung
09:20 et Freud qui lui demande "que pensez-vous des artistes, des peintres, des musiciens ?"
09:25 et il lui dit "ces artistes, ces éboueurs de l'inconscient collectif, le dernier rempart
09:32 avant la guerre".
09:33 Et pour moi ça raconte tout ça, je pense que le cinéma, comme la peinture, comme la
09:38 musique, permet quelque part de faire passer des messages pour éviter le chaos et toucher
09:45 les consciences.
09:46 - Mais est-ce qu'il faut avoir un discours aussi trash ? Parce qu'il est très fort,
09:49 ce film est très marquant sur le réchauffement climatique pour faire passer, pour faire
09:54 réagir l'opinion publique.
09:55 Il faut aller aussi fort que ça aujourd'hui ou on peut dire les choses plus calmement ?
09:59 - Je pense qu'on peut les dire de manière plus calmement et puis on peut les dire aussi
10:03 de manière plus trash.
10:04 Vous savez, moi je pense qu'il y a des choses aujourd'hui aux infos qui sont bien plus trash
10:07 que ce film en fait.
10:08 - Comme quoi ?
10:09 - Comme plein plein de sujets qui psychologiquement des fois peuvent être assez trash et assez
10:14 déstabilisant et je pense que effectivement, après je ne sais pas si le film est vraiment
10:24 trash mais en tout cas, il bouscule, il remue et il fait prendre conscience de ce danger
10:31 en fait climatique.
10:32 Quand je vous dis les infos, il suffit de voir les images que l'on peut voir dans le
10:39 monde entier sur les inondations, sur des témoignages vraiment terrifiants des règlements
10:47 climatiques en fait.
10:48 - Guillaume Canet, vous vous présentez, c'est ce que j'ai lu, comme un activiste environnemental
10:53 et donc du coup...
10:54 - Ah bon ?
10:55 - Ah non alors c'est faux ? Parce que du coup, je vais vous demander, ça va jusqu'où un
10:58 activiste environnemental ?
11:00 - Non je ne sais pas du tout parce que je n'ai jamais employé cette phrase.
11:03 - Cette expression-là ?
11:04 - Non mais moi je suis un citoyen et je suis un citoyen du monde et j'ai cette conscience
11:09 en fait et c'est vrai que j'essaye comme je peux avec ma notoriété d'utiliser cette
11:17 notoriété à bon escient et en l'occurrence par exemple de continuer le combat que je
11:23 fais pour soutenir les agriculteurs, pour soutenir des associations comme Terre de Liens,
11:29 comme Solidarité Paysan, enfin voilà.
11:32 Et là dernièrement avec Jérémy Régnier qui a monté ce collectif qui s'appelle CUT
11:37 et qui vise à justement essayer d'insérer justement comme vous le disiez tout à l'heure
11:44 dans nos films, dans nos créations, des thèmes qui permettent d'éveiller les consciences.
11:50 - Le coproducteur aussi, Bonne Pioche, coproducteur de ce film "Acide", travaille dans une démarche
11:57 je lisais de production de films, production responsable.
12:01 Ça fonctionne comment une production responsable au cinéma, au quotidien d'ailleurs, lorsque
12:05 vous êtes sur le lieu de tournage ?
12:08 - Ça correspond à essayer de limiter et de diminuer drastiquement tout ce qui lie à
12:17 la pollution, c'est-à-dire que vous savez sur un tournage il y a des véhicules, il
12:21 y a des déplacements, donc on essaye déjà de faire que les gens ne se déplacent pas
12:26 en voiture tout seul, qu'on regroupe les gens dans les voitures, il n'y a pas de gobelet
12:34 en plastique toute la journée quand vous avez une équipe de 50-60 personnes, chacun
12:39 à sa gourde, chacun à son gobelet en fer.
12:44 - Ça reste rare des productions comme ça, éco-responsables ?
12:48 - Il y en a de plus en plus.
12:50 - Vous, vos films, vous les faites toujours dans ces conditions-là par exemple, quand
12:54 vous les produisez ?
12:55 - Oui, les deux derniers, depuis les deux derniers, donc ça remonte à maintenant 6-7
13:01 ans, depuis 6-7 ans, oui.
13:04 - Guillaume Canet, on l'a entendu, vous vous engagez dans des causes environnementales,
13:09 éco-responsables, pour la cause paysanne notamment, est-ce que vous avez envie d'aller plus loin
13:14 en allant défendre pourquoi pas une famille politique ou est-ce que vous estimez que la
13:18 politique ce n'est pas votre place ?
13:19 - Non, je n'ai jamais été très à l'aise avec l'idée de prendre parti de quelque
13:26 parti que ce soit, j'ai mon point de vue évidemment de citoyen, mais je pense que s'il y a des
13:35 isoloires quand on vote, c'est justement pour préserver le secret de chacun qui a le droit
13:44 de penser ce qu'il veut.
13:46 J'estime, et j'ai toujours été assez gêné en tant que spectateur de voir un artiste
13:53 prendre position sur un parti politique et d'être extrêmement engagé parce que j'ai
14:00 toujours eu du mal après à le voir dans ses rôles.
14:02 Je trouve qu'un acteur aussi doit garder une part de mystère, ce qui est de plus en
14:09 plus difficile aujourd'hui.
14:10 - Non mais là tout le monde te dit que vous votez écolo quand même, Guillaume Canet !
14:12 - Pas sûr !
14:13 - Ah oui, mais c'est sûr que j'ai une conscience environnementale qui fait qu'effectivement
14:20 je me rapproche, ça c'est sûr, vous avez compris que c'est mon penchant en tout cas,
14:25 mais après aller faire de la politique je pense que c'est un métier.
14:30 - Sur les prises de position des acteurs que vous évoquiez à l'instant, comment est-ce
14:33 que vous recevez le message d'Adèle Haenel qui dit "abandonnez le cinéma" en égratignant
14:37 d'ailleurs au passage le festival de Cannes qu'elle compare à un repère de chef violeur,
14:43 ça vous a gêné ça justement ?
14:44 - Moi vous savez, je pars du principe que les gens font ce qu'ils veulent en fait, et
14:49 si Adèle a envie de mener ce combat-là, je pense que c'est totalement son droit, comme
14:55 moi, elle va pas me reprocher d'aller essayer de mener un autre combat en fait, je pense
15:03 que chacun fait ce qu'il veut, moi j'ai pas à juger, je me suis jamais senti à l'aise
15:07 dans l'idée de juger les gens et de réagir sur...
15:11 Je pense que quand les gens font des choses c'est qu'ils ont une vraie raison de le faire,
15:15 ils sont dans un moment de leur vie où ils ont besoin de faire ça, et moi j'ai pas de
15:20 jugement à porter là-dessus franchement.
15:23 - Mais malgré tout, elle pose une question intéressante à Adèle Haenel parce qu'elle
15:26 se demande finalement, est-ce qu'il est devenu ou est-ce qu'il est en train de devenir trop
15:29 consensuel notre cinéma français, est-ce que ça c'est quelque chose que vous pensez
15:32 par exemple ou pas ?
15:33 - Je pense qu'on a la chance d'avoir un cinéma, c'est-à-dire qu'il y a quand même beaucoup
15:40 beaucoup de films, quand vous voyez il y a quand même beaucoup de films qui se font
15:43 par an, et je pense qu'à partir du moment où on trouve un défaut à quelque chose,
15:50 il faut y apporter sa pierre en fait.
15:52 Et moi, c'est ce que j'essaye de faire de mon côté, par les films que je fais, avec
15:57 les films différents que je peux faire.
15:59 - Il y a une tribune récemment publiée cette semaine dans Libération, signée par 500
16:08 cinéastes à peu près dans mon souvenir, qui dit "l'industrie du cinéma freine la
16:13 création artistique aujourd'hui".
16:15 Est-ce que vous vous sentez freiné ? Est-ce que vous racontez vraiment toujours tout ce
16:18 que vous avez envie de dire dans vos films ?
16:21 - Moi, j'ai jamais...
16:23 Alors franchement, je ne veux pas faire du tout mon naïf ou quoi que ce soit, mais je
16:27 n'ai jamais eu jusqu'à présent le sentiment qu'on me freinait dans ma création, alors
16:33 que peut-être que je n'ai pas été moi assez loin dans mes réflexions, ça c'est possible.
16:37 Et dans l'envie de revendiquer certaines choses, mais j'ai pas ce sentiment-là.
16:44 Moi, en tout cas, je n'ai pas vécu comme ça.
16:46 - Ce qui se passe en France en ce moment, les tensions sociales et institutionnelles,
16:51 la vie politique, vous vous présentez très souvent comme un citoyen qui surveille et
16:54 qui suit tout ce qui se passe.
16:56 Est-ce que ça doit transparaître plus peut-être à Cannes ? Et est-ce que ça vous fait réagir
17:01 ce qui se passe en ce moment en France ?
17:03 - Moi, je pense que ça ne doit pas forcément transparaître à Cannes.
17:06 Ce serait bizarre que ça ne transparaisse qu'à Cannes, il faudrait que ça transparaisse
17:10 partout de toute manière.
17:12 Le festival de Cannes est un festival de cinéma, et je pense que c'est un festival
17:18 dans lequel on parle de films, on parle de cinéastes, d'histoires qui nous font rêver.
17:28 Si ces histoires-là traitent de certains thèmes que l'on vit au jour le jour et dans notre
17:37 actualité, tant mieux.
17:38 Mais je pense que ça ne doit pas devenir non plus une fenêtre pour revendiquer forcément
17:45 des choses.
17:46 Ça peut l'être, mais en tout cas, pour moi, de mon impression, je n'ai pas l'impression
17:50 que ce soit la première chose à faire.
17:54 - Cannes, où vous allez présenter ce soir votre film "Acide" en séance de minuit.
18:01 On a le sentiment, Cannes revient, on a le sentiment d'un vent d'optimisme sur la croisette,
18:06 la reprise des entrées a redonné un peu le sourire à tout le monde ?
18:09 - Oui, j'ai l'impression que les gens sont heureux, en tout cas dans le métier du cinéma,
18:19 de voir que le public revient en salle.
18:22 C'est quelque chose de formidable, que les gens aient envie de plus en plus, et à nouveau,
18:28 de partager des films en salle avec du public.
18:32 Et c'est vrai qu'avec l'émergence des plateformes, ça peut être assez déstabilisant, et c'était
18:39 assez déstabilisant d'ailleurs, de voir que les salles ont été vides pendant très
18:44 longtemps et que là, il y a une envie des gens de retourner en salle.
18:51 - Vous êtes un homme heureux, Guillaume Canet, ça va ?
18:54 - Ah oui, je suis un homme heureux, bien sûr.
18:57 - Un homme heureux qui va défendre son film.
19:01 Et bonne montée des marches ce soir à Cannes, "Acide", ce nouveau film de Juste Philippot,
19:07 avec vous, Guillaume Canet, et avec Laetitia Doche, et aussi cette comédienne qui a 15
19:12 ans, redonnez-nous son nom.
19:13 - Patience Muchenbach, qui est extraordinaire, vous allez voir, c'est une vraie révélation.
19:19 - "Acide", en salle, en France, à partir du 20 septembre.
19:23 On va en reparler, on en reparlera évidemment sur France Inter.
19:25 Bonne montée des marches et bonne journée, Guillaume Canet.
19:28 - Merci infiniment.
19:29 - Bonne journée à vous.