Augustin Trapenard a rencontré Leonardo DiCaprio et Lily Gladstone
La justice pour les peuples autochtones persécutés, ce qu'il y a de spécial à jouer dans un film de Martin Scorsese… Augustin Trapenard a rencontré Lily Gladstone et Leonardo DiCaprio, à l'affiche de Killers of the Flower Moon, présenté en avant-première au Festival de Cannes. #Cannes2023
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00:00 C'est la question.
00:02 Quand on est allé à Oklahoma, on a réalisé que ces familles sont toujours affectées par cette tragédie.
00:14 Leurs terres, leurs ancêtres perdus.
00:19 C'était une tragédie américaine qui devait être racontée.
00:25 Est-ce que vous pensez que vous pouvez amener la justice avec un film ?
00:29 C'est une question difficile.
00:31 Évidemment, il faut faire lumière à ces questions.
00:35 Je pense qu'il faut faire beaucoup de reconnaissance à Oklahoma pour amener la lumière à cette histoire.
00:42 Et nous devons enseigner à chaque génération ces histoires.
00:45 Et ces histoires doivent être racontées et ne devraient pas être censurées.
00:49 C'est surprenant que, au jour et à l'heure, après ce que nous avons vécu dans notre pays
00:54 pendant ces dernières années, nous censurions toujours cette vérité.
00:59 Le film raconte la destinée et la tragédie de l'Osage Nation à Oklahoma.
01:03 Lily, vous êtes de famille américaine.
01:05 Pour être clair, comment sont-ils représentés sur scène, la plupart du temps ?
01:12 Pas comme ça.
01:14 Marty nous a mis dans l'ère de cinéma avant que ce soit trop tard, dans un sens très essentiel.
01:22 Pas dans un sens périphérique, pas dans un sens vilain, pas dans les manières que nous attendions de voir.
01:29 Dans un sens qui dénonce les tropes et qui humanise dans un sens que je n'ai pas vu.
01:34 C'est comme si l'audience était autorisée à s'aimer de Molly.
01:37 Je n'ai pas vu ça avant.
01:40 Alors, cette évasion de la position personnelle et politique, que signifie-t-elle pour vous ?
01:45 C'était une reconnaissance de tout ce que la communauté a vécu.
01:49 Je ne sais pas si Marty l'a dit, mais Marty l'a dit et j'ai vu d'autres le dire.
01:55 Molly étant la conscience du film, les gens cherchent ça.
02:01 Dès que Lily est arrivée, elle est devenue Molly.
02:05 Elle écoutait ces histoires et c'est pour ça que les gens répondent à sa performance.
02:12 C'était presque un enjeu spirituel pour elle.
02:17 Elle a pris ces histoires et est devenue cette personne.
02:21 Elle est le cœur et la soul de ce film.
02:24 Lily, c'est la première fois que vous vous trouvez dans un film de Scorsese.
02:28 Sixième fois pour vous, Leonardo.
02:30 Qu'est-ce qui est si spécial dans son art de réaliser des acteurs ?
02:33 Marty est spécial.
02:35 Il comprend le cinéma tellement profondément parce qu'il regarde les choses.
02:41 Et il comprend la humanité tellement profondément parce qu'il passe du temps avec les gens.
02:46 Vous avez parlé d'une réunion familiale avec Robert De Niro.
02:50 Que pensez-vous de ça, Leonardo ?
02:52 Une réunion familiale ?
02:54 En un sens, c'est comme une famille cinématique.
02:58 Je l'ai dit plus tôt, mais ça fait 30 ans que je suis dans ce film.
03:05 Mr. De Niro a dit quelque chose à Marty.
03:09 J'ai eu la chance de faire quelques films avec lui.
03:14 Et 30 ans plus tard, de pouvoir être sur scène avec eux,
03:17 en collaborant et en regardant leur relation et leur collaboration tellement uniques.
03:24 C'est fascinant de les voir.
03:28 Ils n'utilisent pas les mots.
03:30 Ce sont des gestes, un savoir profond de leur approche de la vérité.
03:36 C'est juste un bruit.
03:38 Je me base sur ce que j'ai vu de De Niro à 15 ans.
03:46 Il conduit son propre travail professionnel et son engagement à sa création.
03:53 Ils sont tous des influences incroyables sur moi.
03:57 La dernière question.
03:58 Quelle est la phrase la plus iconique qu'ils t'ont dit ?
04:01 Je ne me souviens pas de la phrase,
04:04 mais je me souviens des moments où nous avons regardé l'un l'autre.
04:08 Un certain écrivain, un producteur, un chef de studio nous a dit
04:11 "Vous ne pouvez absolument pas faire ça dans la histoire.
04:13 "Cela va détruire la trajectoire de la narrative.
04:16 "Ceci est une ligne difficile."
04:18 Et Marty a dit "Au diable, nous le faisons de toute façon.
04:23 "Nous allons y aller."
04:25 Et c'est ce qui le rend lui.
04:27 C'est lui.
04:28 *Bruit de tonnerre*
04:30 [SILENCE]