CANAL PLUS_I TELE Extraits de LA MATINALE de Bruce Toussaint du 04_11_2004

  • l’année dernière
Transcript
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00:04 -Suite de "La Matinale" avec Xavier Demoulin.
00:07 Salut, Xavier. -Comment ça va ?
00:09 -Très bien. -Bon anniversaire.
00:11 Qu'avons-nous fait de nos 20 ans ?
00:13 -Il est en forme. On va parler des 20 ans de canal.
00:16 On va accueillir tout de suite Philippe Gildas.
00:19 -Bonjour, Philippe. Bienvenue sur le plateau de "La Matinale".
00:23 -Il n'était pas ses 20 ans, Philippe.
00:26 -C'est vrai. -Oui.
00:28 -Il n'était pas là en novembre 1984.
00:31 -Non. J'étais producteur.
00:34 Le 1er producteur de canal.
00:37 -D'une émission sur le canal. "Le Top 50".
00:40 -Avec Marc Toesca.
00:42 -Vous avez inventé le Top 50.
00:44 -C'est moi qui le produisais à l'époque.
00:47 -J'imagine que cet anniversaire, cette date, vous intéresse.
00:52 -Je trouve désagréable que Bush pollue à ce point
00:56 l'anniversaire de Canal+.
00:59 -Oublions ça. Il y a plein d'événements.
01:02 Canal+ fête ses 20 ans dignement.
01:05 -Dignement. Vous l'avez dit tout à l'heure.
01:08 Un grand concert enregistré le 14 octobre dernier.
01:12 Diffusé ce soir à 21h.
01:15 "Concert des stars".
01:18 Les stars, ce sont les présentateurs du concert.
01:22 Antoine Decaune et Daphné Roulier.
01:25 Daphné Amoy, notre maman nationale, a fait son zénith.
01:29 -Elle fait une tournée ?
01:31 -Je ne sais pas.
01:33 Si vous téléphonez, elle enchaînera sur une tournée triomphale.
01:37 Daphné, maman et Antoine présenteront ce concert.
01:41 -Ils ne chantent pas.
01:43 -Ils font le lien entre l'abonné et les artistes.
01:48 -Ils ne chantent pas, mais nous aussi.
01:51 -Vous avez chanté en chorale.
01:54 -Si vous n'avez pas vu, regardez attentivement.
01:58 -Qui chante ?
02:00 -Dans le désordre, Mickey 3D, Vanessa Paradis,
02:04 Jen Birkin, Henri Salvador, Placebo, Cure...
02:08 Et plein d'autres.
02:10 Des duos se sont formés pour l'occasion.
02:13 Des duos d'un soir, des duos chocs,
02:16 des duos très beaux.
02:18 Cure et Placebo, extrait.
02:21 -If only tonight we could sleep
02:25 In a bed made of flowers
02:29 -If only tonight we could slide
02:37 Into deep black water
02:41 And breathe
02:46 And dream
02:50 -Et Robert Smith et Cure chantent ensemble.
02:57 -C'était un très beau concert.
03:00 Il fallait le faire.
03:02 C'est enregistré comme une émission.
03:05 Mais comme il y avait sans arrêt succession
03:08 sur un plateau unique de ces groupes,
03:11 il fallait mettre en place tout le matos.
03:14 -Il n'y a pas que de la musique.
03:17 -Ce soir reviendra aussi sur les plus grands moments
03:21 de Canal+, l'occasion de revoir des moments clés
03:25 avec des magnétos et aussi de découvrir
03:28 des belles surprises comme le retour
03:31 pour l'anniversaire de Canal+ de M. Benoit Poulvorde
03:35 à créer pour l'occasion un sketch sur mesure,
03:38 sa façon de souffler les 20 bougies magnétos.
03:41 Aujourd'hui, la célèbre chaîne cryptée
03:44 faite avec la discrétion qui lui est coutumière,
03:47 c'est 20 printemps. Mais où cela s'arrêtera-t-il?
03:50 -Ah!
03:52 À la cuisine, Nicolas! Voilà où ça va s'arrêter.
03:55 Parce que ce qui s'est passé, c'est qu'avec le temps,
03:58 ils étaient devenus trop gros.
04:01 Ah oui, ça n'était plus Canal+,
04:04 c'était Canal sur plus pondérale.
04:07 La mauvaise graisse s'était installée,
04:10 et la bouffissure nous guettait tous.
04:13 Un régime sévère s'imposait.
04:16 En ce moment, je prépare une petite entrée.
04:19 C'est une recette de mon ami André Gide.
04:22 Les vraies saveurs dans France.
04:25 Retrouvez le goût de notre terroir.
04:28 Ce sont des tartines de pis.
04:31 Une pour chacun.
04:34 Ah oui, évidemment, c'est une façon de parler.
04:37 -C'est pas de tartines.
04:40 -Ce sont plutôt des gros tos.
04:43 Des gros quignons de pain qui supportent une marinade.
04:46 -Une tartine de pis pour tout le monde.
04:49 Bon appétit. -Merci.
04:52 -C'est fait maison.
04:55 Nous, on a Philippe sur le plateau ce matin.
04:58 J'ai retrouvé Jérôme Bonaldi
05:01 avec sa barbe de vieux capitaine.
05:04 Il se souvient qu'il y a 20 ans,
05:07 C'est Canal+ qui a inventé la télé du matin.
05:10 Comme vous, Bruce, à l'époque,
05:13 Jérôme Bonaldi mettait son réveil à l'aube.
05:16 -Le slogan de Canal, le lancement,
05:19 C'était "Canal+, c'est le jour et la nuit".
05:22 Ca voulait dire que ça n'avait rien à voir avec les autres télévisions.
05:25 Ca voulait dire aussi qu'on a oublié, ça fait 20 ans,
05:28 qu'à l'époque, la télé commençait vers 10h
05:31 et qu'elle s'arrêtait à 12h avec Daniel Gilbert.
05:34 Ca s'arrêtait un peu après minuit.
05:37 Là, le jour et la nuit, ça veut dire qu'on commençait la télé du matin.
05:40 Concept dingue qui datait des années 50-60 aux Etats-Unis
05:43 mais qui était totalement inconnu en France.
05:46 Je vous rappelle qu'il n'y avait que 3 chaînes.
05:49 On était la 4e chaîne de télévision. Il n'y avait rien le matin.
05:52 Et après minuit, à 2h du matin, encore moins.
05:55 Donc, Canal+ le jour et la nuit, ça voulait aussi dire
05:58 que la télé ne pouvait pas être la 4e chaîne de télévision.
06:01 Et ça, c'était assez révolutionnaire.
06:04 - Merci. Salut Jérôme. - Révolutionnaire.
06:07 - Il a tout à fait raison. On ne se rend même pas compte.
06:10 A l'époque, il faut dire qu'on ne se rendait même pas compte
06:13 de la nouveauté d'une chaîne payante.
06:16 Tout le monde croyait que c'était une chaîne pour riches puisqu'il fallait la payer.
06:19 - Et personne n'y croyait. - Et personne n'y croyait à cause de ça.
06:22 - Et 20 ans après, on est là.
06:25 [Musique]
06:28 [Musique]
06:31 [Musique]
06:34 - Bonjour ou rebonjour, bienvenue. C'est la matinale de Canal+ et Elite Télé.
06:37 On est ensemble jusqu'à 8h30. Infos, météo, revues de presse, bons plans
06:40 et anniversaire 20 ans de Canal avec notre invité Philippe Gildas.
06:43 Rebonjour Philippe. - Rebonjour.
06:46 - Je disais, vous n'étiez pas là en 84 pour le lancement.
06:49 Vous êtes arrivé un an plus tard, quelques mois plus tard.
06:52 - En août 85 pour l'ouverture de la deuxième saison.
06:55 - Mais c'est parce qu'on ne vous l'avait pas proposé ou parce que vous n'aviez pas voulu y aller ?
06:58 - Pas du tout, j'étais le patron d'Europe 1 à l'époque. - D'accord.
07:01 - Donc c'était difficile d'être quand même patron des programmes.
07:04 Je faisais même le journal de 8h en face de celui que vous avez montré là.
07:07 Et d'autre part,
07:10 c'était quand même une chaîne qui débutait.
07:13 Donc elle avait été en réalité préparée en amont.
07:16 Il fallait vraiment y consacrer beaucoup de temps.
07:19 - On va en parler longuement. On va revoir des belles images,
07:22 des belles archives. Il y aura également dans cette prochaine demi-heure
07:25 Marie Collemans qui nous rejoindra vers 8h15.
07:28 Elle a trouvé dans la presse des histoires qui vont vous intéresser,
07:31 parce qu'il est question de l'anniversaire de Canal, bien sûr.
07:34 Et puis Alessandra Subless sera avec nous à 8h20 pour ses bons plans.
07:37 Aujourd'hui, l'Expo Pharaon à l'Institut du Monde Arabe.
07:40 Bonne journée, bon anniversaire
07:43 à ceux qui étaient là le 4 novembre 84, parce qu'il y en avait quand même quelques-uns.
07:46 Pas nombreux, mais il y avait quand même quelques dizaines de milliers d'abonnés
07:49 qui étaient là. Merci d'être avec nous.
07:52 Philippe, vous avez tout fait à Canal, mais pas la météo. - Si.
07:55 A chaque fois que quelqu'un avait oublié de venir,
07:58 je faisais la météo en direct. Mais j'adore ça, j'ai appris ça sur mon bateau.
08:01 - C'était une délicate. - Non, je connais très bien.
08:04 - Mais dans le Périn, c'était un vrai concept la météo. C'était soit de la déconne,
08:07 soit des invités qui venaient pour faire un clin d'œil.
08:10 Il y avait un vrai truc.
08:13 Le piège de "Nulle part ailleurs", c'est que ça s'appelait "Nulle part ailleurs".
08:16 Donc, en principe, on ne faisait pas ce qui se faisait ailleurs.
08:19 Donc la météo se faisait partout.
08:22 Et c'est comme ça que la météo est devenue ce nouveau concept.
08:25 Il fallait faire différent. C'était joli la météo.
08:28 - C'est vrai. - Et c'est toujours très joli.
08:31 - Philippe, vous connaissez le questionnaire de la matinale ?
08:34 - Non. Est-ce que vous savez quel est le saint qui parlait aux lions
08:37 comme ça et qui les calmait ? - Non.
08:40 C'est dans l'histoire des saints chrétiens.
08:43 - Saint Daniel. - Daniel en taïwanais.
08:46 - Le questionnaire de la matinale n'a rien de religieux.
08:49 Bien au contraire, ce sont des questions très bêtes sur ce que vous faites le matin.
08:52 - Thé ou café, Philippe, le matin ? - Je me lève surtout d'abord.
08:55 - Oui, ça c'est vrai. - Thé, thé. Qu'est-ce que je dis ?
08:58 Je suis dyslexique. - Ça se trouve.
09:01 - Le matin, je suis dyslexique. Non, non, café. - Tartine ou croissant ?
09:04 - Tartine. - Le matin, plutôt en clair ou en crypté ?
09:07 - En radio. Excusez-moi.
09:10 On ne se refait pas, 20 ans d'Europe.
09:13 - L'ambiance chez vous le matin, c'est plutôt la grande famille ou le grand journal ?
09:16 - Non, c'est solo pour écouter l'info,
09:19 péniblement. - Libé ou le Figaro ?
09:22 - Le Figaro, à cause des pages médias.
09:25 - Rêve ou cauchemar la nuit ? - Non, non, rêve, oui.
09:28 - Lièvre ou tortue ?
09:31 - Je pense tortue, quand même.
09:34 - Qu'est-ce qui vous met, Philippe, de très bonne humeur et de très mauvaise humeur,
09:37 quand vous vous levez ? - C'est une question que je me suis jamais posée.
09:40 C'est votre question qui me met de mauvaise humeur.
09:43 - Dommage, c'est dommage. Ça partait bien. - Je le disais tout à l'heure,
09:46 vous êtes arrivé en 85, à l'été 85,
09:49 sur Canal, c'est Pierre Lescure qui vous a fait venir,
09:52 avec une idée très précise, qui était en fait
09:55 la future marque de fabrique de nulle part ailleurs, c'était l'infotainment.
09:58 Il vous a demandé de venir pour faire quelque chose de très particulier,
10:01 qui n'existait pas vraiment à l'époque, d'ailleurs. - Non, ça n'existait pas,
10:04 mais on n'appelait pas ça comme ça, nous. En réalité, on venait de la radio,
10:07 et 20 ans plus tôt, à la radio, on avait déjà rêvé, surtout Lescure,
10:10 d'ailleurs, de faire de la télévision. On ne pensait pas qu'un jour, il aurait sa chaîne,
10:13 Lescure, et qu'il lancerait directement des programmes. Et l'idée était de faire
10:16 effectivement un talk d'information, où tout serait information.
10:19 La suite, vous la connaissez, on a travaillé ensemble assez longtemps,
10:22 et je n'ai jamais abandonné cette idée-là. - On va voir quelques images,
10:25 d'ailleurs, l'émission s'appelait "Direct", à l'époque, le midi.
10:28 On va voir quelques images. On n'a pas la toute première, Philippe,
10:31 parce que les bandes n'existent plus. Et ça, c'est le 23 octobre, ça.
10:34 Tiens, 85. - Oui, on a dû commencer fin août.
10:37 - Voilà Serge Lama, qui était votre invité ce jour-là.
10:40 - Lui n'a pas changé de coiffure. Vous, oui.
10:43 - Moi, je n'ai jamais été vraiment coiffé.
10:46 - Ça, ça a duré un an. - Direct, 2 ans.
10:49 - 2 ans. - 2 ans, oui. - Et après, c'est devenu
10:52 nulle part un peu. - C'est dommage que vous n'ayez pas la première,
10:55 elle était tout à fait symbolique. Il y avait 2 parrains.
10:58 C'était Coluche et Sardou. - Ah oui ?
11:01 - Oui. Et il faut se souvenir que Coluche appelait quand même
11:04 Sardou le chanteur masqué. Et je les avais réunis tous les 2.
11:07 - Après, c'est la naissance de "Nulle part ailleurs",
11:10 sous l'influence d'Alain Degrève, bien sûr.
11:13 - L'idée... Non, je revendique, alors Alain ne dira pas le contraire,
11:16 je revendique la copaternité de "Nulle part ailleurs".
11:19 C'est la chose la plus évidente qui soit quand on y repense,
11:22 puisque quand l'escuré Degrève ont demandé de passer direct au soir,
11:27 j'ai dit "c'est pas possible", un talk show à cette heure-là,
11:30 c'est suicidaire. L'invité change tous les jours,
11:33 donc on va pas venir pour l'inviter. Et à moins d'avoir une prétention folle,
11:37 on va pas attirer du monde uniquement en disant
11:40 "il y a Gildas qui vous attend à cette heure-là".
11:43 Et donc j'ai demandé qu'on y intègre les gens qui faisaient
11:46 "Objectif Nul" et qui ne s'appelaient pas encore les Nuls.
11:51 - C'est vous qui les avez appelés les Nuls ?
11:54 - C'est moi qui les ai appelés les Nuls.
11:56 - Et ils ne s'appelaient pas d'ailleurs ?
11:58 - Non, je les ai appelés les Nuls parce qu'ils n'avaient pas de nom,
12:01 ce groupe, ils n'avaient pas de nom, alors ils étaient connus
12:04 à cause d'Objectif Nul. Et donc je les ai appelés les Nuls
12:07 parce qu'ils n'avaient pas d'autre nom, et Chabat est allé se plaindre
12:10 auprès de l'escuré en disant "il est pas très gentil quand même,
12:13 Gildas ça se passe bien, mais il est pas gentil, il nous appelle les Nuls".
12:16 Et l'escuré lui a dit "t'es sûr que ça soit si mauvais ? Réfléchis un peu".
12:19 Et il a gardé.
12:21 - Ça a mis du temps à marcher lui par ailleurs ?
12:23 - Ça a mis... Il faut rendre grâce à Michel Drucker.
12:26 Un jour Michel Drucker les a invités, c'était en décembre,
12:29 parce qu'il entendait dire que ça devenait déjà culte.
12:33 Et c'est vrai que c'était original le mélange des deux.
12:37 C'était les Nuls en fait qui étaient totalement d'originaux.
12:41 Et donc Drucker les a invités sur France 2,
12:44 et ça a réussi à déclencher une polémique dans Télé 7 jours.
12:49 Et du coup Télé 7 jours c'est quelques millions d'exemplaires, et ça a été gagné.
12:53 - Alors il y a eu des moments cultes par dizaines ou par centaines.
12:58 Je crois qu'on revoit une image, c'était les 10 ans de Canal, en 94 donc.
13:02 Et là ce jour-là vous aviez fait un petit cadeau à votre amie Antoine de Cône,
13:05 c'était Fernand L'Embrouille, regardez.
13:08 - Salut, bonjour !
13:10 - Salut, bonjour !
13:12 - Asseyez-vous monsieur, asseyez-vous.
13:14 - Asseyez-vous s'il vous plaît.
13:16 - Moi c'est L'Embrouille !
13:18 - Hé ! Fernand L'Embrouille !
13:20 - Oh Fernand !
13:21 - Le Père Adidier !
13:22 - Comme ça c'est votre anniversaire ?
13:24 - Oui. Le 10ème Fernand.
13:26 - Ah bah laissez-moi m'occuper du dessert hein !
13:29 Tarte dans la gueule ! A volonté !
13:32 Hé pipi, si vous aimez les bougies,
13:35 ah bah je vais vous les offrir moi vos chandelles !
13:37 Par jeu de 36 !
13:39 Un coup de latte dans la gueule !
13:41 - Dans la gueule de con !
13:43 - C'était facile à faire, il suffisait d'imiter la voix de De Cône.
13:51 - Pas si facile que ça.
13:53 - C'était écrit par Chalumeau quand même.
13:55 - C'est quoi le secret d'un bon duo de télé ?
13:57 Quelques recettes s'il vous plaît Philippe.
13:59 - C'est la durée. C'est la durée.
14:02 C'est un peu comme dans les vieux couples.
14:05 - Faut qu'à la base ça prenne non j'imagine ?
14:07 - Ah pas du tout, je pense qu'il faut avoir des fonctions très différentes.
14:10 Il faut donc arriver à démontrer qu'on est totalement complémentaires.
14:14 Et puis ensuite il faut avoir le plaisir de travailler ensemble.
14:16 Vous avez raison, la complicité vient du fait d'abord qu'on est heureux de travailler ensemble.
14:21 - La naissance du duo mythique avec De Cône, comment ça s'est passé ?
14:24 Au début, les premiers...
14:26 - Ça a été extrêmement lent, c'est ce que je n'arrête pas de dire à ceux qui nous ont succédé
14:29 et qui se plaignent toujours, qui vivent trop dans la nostalgie.
14:33 Il y a eu des moments extrêmement difficiles à nulle part.
14:36 Il y a eu des années entières pénibles.
14:39 La deuxième année quand les nuls sont partis, ils ont fait un an et puis ils sont partis.
14:42 Ils sont revenus la troisième année mais entre temps on a eu P, A, K, G.
14:46 Pierre, Antoine, Carl et Gilles.
14:48 Antoine et Carl, c'est A et K.
14:51 Et ensuite on les a séparés et Antoine a commencé à devenir co-animateur,
14:57 à trouver sa place dans l'émission et Carl est devenu le perturbateur attitré.
15:01 Et il faut du temps quoi, il n'y a pas de mystère.
15:04 Et donc peu à peu Antoine a pris sa place et il est devenu un réel co-animateur à un moment.
15:09 Les guignols ont été très méchants avec lui d'ailleurs,
15:11 le traitant de Petit Scarabée qui voulait absolument me piquer ma place
15:13 alors qu'en réalité on avait besoin d'être deux.
15:15 Et s'il avait fallu que je remplace Antoine dans ce numéro, j'aurais été très embêté.
15:19 - Antoine qui vous avait rendu hommage, d'ailleurs on va revoir quelques images,
15:22 le jour de votre départ d'NPA, non pas de la chaîne, mais de votre dernier "Nulle part ailleurs".
15:26 Il était revenu faire une dernière fois Didier Lambroux, ça c'était en juin 97.
15:31 Je vous ai entendu dire ou lire que vous avez dit à l'époque
15:35 il suffisait de pisser contre un mur pour qu'on crie au génie.
15:38 C'était ça l'âge d'or de Canal ?
15:39 - C'est pas seulement dans "Nulle part ailleurs".
15:42 L'âge d'or de Canal ou la réussite indu de Canal, c'était ça effectivement.
15:48 À un moment il était de bon ton, et pas seulement chez les guignols, d'insulter quasiment TF1.
15:54 Alors que c'est vrai, l'escur et de Grefg n'arrêtaient pas de répéter
15:58 que les plus inventifs en matière de programme à l'époque étaient au moins autant TF1 que Canal.
16:04 Or c'est vrai que nous, la moindre bricole devenait culte.
16:09 - C'est ce que dit Michel Genizo dans "Le Parisien" aujourd'hui.
16:12 - C'est vrai qu'un jour j'ai dit qu'il suffisait d'aller pisser contre un mur pour qu'on dise aussi d'autre
16:17 "Putain quel talent !"
16:19 Et puis quand ensuite on vous...
16:21 Alors il faut dire que dans le même temps quand même "Nulle part ailleurs" était...
16:24 J'ai été moi insulté pendant toute la durée de "Nulle part ailleurs"
16:29 parce que trop consensuel, parce que trop gentil, parce que promotionnel, parce que n'importe quoi.
16:33 Alors qu'on sait bien que pour recevoir les gens il faut en général qu'il y ait une actualité.
16:36 Sinon comment insérer quelqu'un dans l'actualité si lui-même n'a pas d'actualité ?
16:40 C'est une question que je pose depuis longtemps et j'ai pas la réponse.
16:43 - Philippe, je vous présente Marie Coleman qui nous rejoint pour une revue de presse un peu particulière aujourd'hui
16:48 consacrée aux 20 ans de Canal.
16:50 On en parle beaucoup dans la presse.
16:51 Canal a toujours fait beaucoup de presse, il y a toujours eu beaucoup de papier.
16:54 Quand ça allait bien, quand ça allait moins bien.
16:56 Et puis maintenant, quand on a cet anniversaire.
16:58 - Et bien maintenant c'est plutôt mitigé.
17:01 Par exemple dans "François" il y a une série de photos un peu cruelles avec "avant/après".
17:08 Bon ça c'est pas très sympa parce que pour dire "le temps a passé" ça ne les rajeunit pas.
17:12 C'est pas d'un goût exquis.
17:14 - Surtout qu'on s'est lâchés de "François".
17:16 - Oui voilà.
17:17 - Et pour qui le temps a passé il les a bonnés aussi.
17:20 - Voilà Michel Deniso et Philippe Dana, les seuls qui sont encore à l'antenne aujourd'hui
17:25 apprendront avec délice dans "François" qu'ils sont des dinosaures.
17:28 Voilà ça c'est dans "François".
17:30 Dans "Le Parisien" vous en parliez tout à l'heure, il y a une phrase que j'aime bien qui dit
17:35 "à l'époque tout était plus léger".
17:38 Et j'aimerais bien voir la réaction de Philippe Gilles d'Ainson.
17:41 - Ça m'étonne toujours ça.
17:43 Ils disent ça aujourd'hui.
17:45 Je dis pas que "Le Parisien" nous ait attaqué à l'époque.
17:47 Mais qu'est-ce qu'on a pu nous traiter de gros lourdeaux.
17:49 Qu'est-ce qu'on a pu dire comme...
17:51 Je vais vous raconter une anecdote, ça vaut mieux que tous les commentaires.
17:54 Le jour où il y a eu "Objectif Nul", c'est-à-dire avant "Nul Par Ailleurs", avant "Direct"
17:58 c'était au printemps 87.
18:02 L'escurée de greffe sont allés présenter à toute la presse les 40 épisodes de "Objectif Nul"
18:08 qui était une parodie superbe avec Caret, Chabat, Lobby etc.
18:12 Et il n'y a pas eu un rire.
18:15 Sauf deux imbéciles qui riaient comme des crétins et qui étaient l'escurée de greffe.
18:21 Il n'y a pas eu un papier.
18:23 Puis petit à petit la rumeur a couru à partir des cours de récréation
18:26 qu'il y avait un truc génial sur Canal qui s'appelait "Objectif Nul".
18:29 Je ne sais même pas si c'était en clair.
18:31 - C'était genre à 8h05 déjà, non ?
18:33 - Je ne sais même plus, sincèrement je ne sais pas.
18:36 Et le résultat c'est que les papiers sont sortis à ce moment-là pour dire
18:40 "Regardez, ça faisait un mois et demi que le dernier épisode avait été diffusé."
18:44 Vous voyez que la presse aime bien taper, quelquefois elle se gourd quand même.
18:50 - Marie ?
18:51 - D'ailleurs ce dernier point c'était dans l'IBR, c'était ce que expliquait très bien Patrick Meney
18:56 qui s'occupe du zapping.
18:57 Il disait "Les gens ont adoré Canal de manière un peu excessive"
19:01 parce que quelquefois il y avait des choses pas terribles au début, il y avait la Maxi-Z.
19:04 - Tout le temps il y avait des trucs pas terribles.
19:06 - Bon, c'est vrai qu'il y avait des trucs pas terribles.
19:07 Et qu'après il y a eu comme une espèce de dépit amoureux de la part des abonnés,
19:11 des gens qui aimaient Canal.
19:12 Et il dit "Aujourd'hui, les 20 ans c'est l'année zéro."
19:15 - Oui, c'est tout à fait injuste en plus. C'est vrai.
19:19 - C'est tout pour la revue de presse Canal ?
19:22 - Non parce que je voudrais vous raconter l'histoire de Millen Farmer.
19:24 - Ah oui alors ça, on a une petite parenthèse dans cet anniversaire.
19:27 - Je veux vous raconter l'histoire de Millen Farmer, c'est quand même trop beau.
19:29 - Il se passe des choses importantes, Philippe, je ne vous laisserai pas repartir d'ici
19:31 sans que vous ayez entendu la vérité sur Millen Farmer.
19:34 - Voilà, parce qu'il y a une biographie importante qui sort de Bernard Viollet.
19:37 Donc on attendait avec impatience une biographie de Millen Farmer.
19:40 Moi je me posais des tas de questions et donc pourquoi était-elle comme ça obsédée par la mort ?
19:44 Quelle est la blessure secrète qu'il y a à l'intérieur de Millen Farmer ?
19:47 Grâce à voici, on le sait aujourd'hui.
19:49 Quand elle était une tout petite fille dans la forêt québécoise, elle a rencontré un putois.
19:54 - Et là c'est le choc.
19:56 - Et là c'est le choc. Cet animal la traumatise à fond, donc elle pue.
20:01 Alors elle rentre à la maison, mais pas dans le car parce que tout le monde lui dit "Excuse-moi mais tu vois, tu renaudes un peu,
20:06 donc si tu peux descendre du car, merci." Et donc elle rentre à pied dans la forêt et elle se perd.
20:11 C'est atroce. Elle rentre à la maison, sa mère lui dit "Mais c'est quoi cette puanteuse ? C'est monstrueux !
20:16 Mais tu es monstrueuse ma fille !" Et là elle la jette dans un bain de sauce tomate.
20:22 - De sauce tomate. - De sauce tomate. J'ai pas compris pourquoi.
20:24 Il paraît que la sauce tomate c'est royal pour lutter contre la puanteuse.
20:27 Et donc la tête mélène est complètement traumatisée. C'est pour ça qu'elle nous a fait "Je suis une catin" tout ça.
20:32 Il paraît que c'est la blessure secrète. C'est donc la rencontre avec Joe le putois qui l'a vraiment fait mourir.
20:39 - Je croyais que c'était... - Ça tient un peu de choses quand même.
20:41 - Je croyais que c'était Kéry qui avait épousé la sauce tomate.
20:44 - Ah mais ça oui, mais elle a... Est-ce que vous savez, Philippe Gildas, que Teresa Hines, elle a un jet aux couleurs...
20:51 - De la tomate ? - Oui !
20:53 - Du ketchup ! - Oui !
20:55 - Ça c'est beau ça. - C'est la classe quand même, non ?
20:57 - Non mais Paris, dans Direct, une des premières qu'on ait reçues à Direct, c'était "La fille de l'infirmière", à savoir Mylène Farmer.
21:07 Et à l'époque, elle racontait encore qu'elle venait du Canada.
21:10 - La vilaine fermière, c'était elle.
21:12 - Non, "La fille de l'infirmière", pardon, c'est moi qui articule mal.
21:15 - Bien.
21:17 - Merci !
21:19 - On va peut-être s'arrêter parce qu'on va dire...
21:21 - Oui, c'est bon, voilà.
21:23 - Vous êtes depuis deux semaines, je crois, sur Paris 1re, dans une nouvelle émission, ça s'appelle "Vous prendrez bien un coup de recul".
21:28 - Oui, ils ont réussi à me faire faire enfin une émission politique.
21:31 - Alors racontez-nous un petit peu, l'idée, c'est justement de prendre du recul, comme son nom l'indique ?
21:35 - L'idée, c'est de revenir à quelques fondamentaux, c'est-à-dire...
21:40 D'abord, sur Paris 1re, on a la chance de ne pas avoir de rédaction.
21:44 Donc un présumé animateur comme moi, qui a été un peu journaliste quand même avant, a tout d'un coup le droit de parler politique sans être poursuivi par la vindicte locale et corporate.
21:55 Et la deuxième chose, c'est d'en faire un débat d'idées, puisqu'on n'a pas d'image, pour être clair.
22:00 Et troisièmement, c'est de prendre du recul, d'où le titre, c'est-à-dire à la fin de chaque semaine, le dimanche, de regarder ce qui s'est passé dans la semaine, comme le faisait déjà dit 7/7.
22:08 Et donc, ce qui fait un récapitulatif avec explication de texte, cas échéants, et surtout, jugement des sages présents dans le débat, qui disent "oui, ça méritait cette importance, non, c'était un peu exagéré, en revanche, on a oublié telle chose".
22:24 Et puis dans la deuxième partie, il y a un vrai grand débat sur un des thèmes d'actualité, toujours avec du décalage par rapport à l'actu immédiate.
22:35 C'est-à-dire, c'est vraiment avec du recul, prendre son temps. Et sur un autre ton, qui est un ton très canal, ça ne vous étonnera pas.
22:41 - Ça ne m'étonne pas du tout. - C'est pour ça que vous êtes sur Paris 1re, non ? Un peu aussi ?
22:44 - C'est pour ça ? Bah, c'est parce que d'abord, c'est Paris 1re... - Non, mais vous avez cette liberté, là-bas, sur cette...
22:48 - Exactement. Et puis c'est Paris 1re qui me l'a demandé, donc... Et en plus, c'est vrai qu'il n'avait pas ce type d'émission, mais c'est vrai que la liberté sur le câble, que ce soit à E-télé ou à Voyage ou à Paris 1re...
22:58 - Oui, il y a Voyage aussi, bien sûr. - C'est quand même un vrai grand plaisir de retravailler avec des principes très agréables.
23:05 C'est-à-dire notamment la consensualité. C'est quand même aussi un débat où on demande aux gens d'être polis, où on n'agresse pas l'invité politique.
23:11 - Alors, on va vous demander encore deux choses avant de terminer. Philippe, la toute première, c'est votre meilleur souvenir de Canal ou d'autres... Je sais pas, qu'est-ce que vous retenez le plus ?
23:20 - Quand on fait une quotidienne, vous en savez quelque chose. Un jour chasse l'autre. Donc... Et heureusement qu'on est heureux à peu près tous les jours.
23:27 Donc on oublie très vite les mauvais matins ou les mauvais nulle part ailleurs. Et on les oublie d'autant plus facilement que le lendemain est généralement meilleur que la veille, si la veille a été mauvaise.
23:37 Donc je suis incapable de vous dire... Je pense que... J'avais été très élu quand même par la dernière en 97. J'avais décidé de partir depuis longtemps.
23:45 Et je pensais pas que ça serait la fête à ce point et que ça toucherait autant d'abonnés de Canal.
23:52 - Philippe, donc Canal a 20 ans aujourd'hui. Petit regard face caméra. Qu'est-ce que vous lui souhaitez ?
23:57 - 20 ans encore ! 20 ans encore. Et surtout, je leur souhaite d'arrêter de regarder derrière eux en disant « C'était mieux avant ». Non, c'était pas mieux avant.
24:07 Ça, c'est la nostalgie. La nostalgie, ça peut vous teuer. - C'est jamais bon. - Jamais bon, non.
24:11 - Quelle parole sage pour terminer. - Leçon du jour. - Leçon du jour, c'est Louis Vega, « Choice ». C'est une compil' de remix absolument géniaux.
24:19 Et là, ce qu'on va écouter, c'est Munich Machine, « Get on the Funk Train ». - Oh yeah ! - Oh yeah !
24:24 - Merci beaucoup, Philippe. On était ravis de vous accueillir. - Joyeux anniversaire. - C'était très sympa de venir nous voir. - Ah, ce soir !
24:29 - Ce soir, sur Canal, le concert vaut vraiment la peine. - Bien sûr. C'est un 21. - Un deuxième chorale que vous ne verrez jamais plus.
24:34 Et il y aura aussi « Nous ne sommes pas des ans ». Tout à l'heure, Maïté Nadier ramène un peu spécial Canal. Et ce soir, le grand journal de Canal+.
24:41 Avec Michel Deniso, c'est à 18h50. Grande journée. Bon anniversaire. Merci. A demain ? Il est demain ? - Oui. - C'est en mois de… Bonne journée. Merci.
24:50 [Musique]
25:01 [Musique]
25:14 - 20 ans. - Putain, 20 ans, Canal ! - Bon anniversaire à tous. - Je souhaite un excellent anniversaire à cette chaîne qui est passée par de multiples étapes, comme tout le monde.
25:26 - Je souhaite à Canal+, le meilleur pour les 20 prochaines années. - Channel, voyez. Canal et Channel, voyez. Je suis complètement déformé.
25:37 - Canal+ a gagné en sérieux. Eh bien, bon anniversaire, même si j'aime pas les anniversaires. - Bon anniversaire, Canal+.
25:44 [Rires]
25:47 - Ça fait plaisir de se dire que 20 ans après, ils sont toujours là. Donc bon anniversaire à tous les collaborateurs et à tous les téléspectateurs de Canal.
25:57 - Alors, bon anniversaire. 20 ans, c'est jeune. Il faut le rester.
26:04 [Musique]

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