Ce documentaire explore les liens entre la sexualité et le pouvoir tyrannique chez plusieurs dictateurs du 20e siècle, notamment Adolf Hitler, Joseph Staline, Benito Mussolini et Mao Zedong.
Thèse centrale
Le film avance l'idée que ces tyrans ont tous souffert de névroses liées à leur sexualité, qui ont influencé leur exercice du pouvoir et leur personnalité.
Aspects abordés
Les échecs sentimentaux d'Adolf Hitler
Le "donjuanisme effréné" de Benito Mussolini
Le "sentimentalisme morbide" de Joseph Staline
Les "mille vierges" de Mao Zedong
Approche
Le documentaire adopte une approche psycho-historique, cherchant à mieux comprendre ces personnalités complexes à travers le prisme de leur sexualité et de leurs relations intimes.
Réalisation
Le film a été réalisé par José Bourgarel et Nicola Cuvelier.
Objectif
L'objectif semble être d'offrir un éclairage nouveau sur ces figures historiques en explorant un aspect souvent négligé de leur vie privée, et de montrer comment cela a pu influencer leur comportement en tant que dirigeants autoritaires. Ce documentaire s'inscrit dans une tendance à explorer les aspects psychologiques et intimes des grands personnages historiques pour mieux comprendre leurs actions publiques.
Thèse centrale
Le film avance l'idée que ces tyrans ont tous souffert de névroses liées à leur sexualité, qui ont influencé leur exercice du pouvoir et leur personnalité.
Aspects abordés
Les échecs sentimentaux d'Adolf Hitler
Le "donjuanisme effréné" de Benito Mussolini
Le "sentimentalisme morbide" de Joseph Staline
Les "mille vierges" de Mao Zedong
Approche
Le documentaire adopte une approche psycho-historique, cherchant à mieux comprendre ces personnalités complexes à travers le prisme de leur sexualité et de leurs relations intimes.
Réalisation
Le film a été réalisé par José Bourgarel et Nicola Cuvelier.
Objectif
L'objectif semble être d'offrir un éclairage nouveau sur ces figures historiques en explorant un aspect souvent négligé de leur vie privée, et de montrer comment cela a pu influencer leur comportement en tant que dirigeants autoritaires. Ce documentaire s'inscrit dans une tendance à explorer les aspects psychologiques et intimes des grands personnages historiques pour mieux comprendre leurs actions publiques.
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ÉducationTranscription
00:00Le 24 juin 2013, le président du conseil italien Silvio Berlusconi était condamné en
00:28première instance par le tribunal de Milan à 7 ans de prison pour prostitution de mineurs.
00:34On savait que le cavalieré était amateur de jeunes filles, mais là, il avait dépassé
00:39les bornes en conviant à ses soirées Bunga Bunga le nom qu'il donnait à ses parties
00:43fines de « jeune fille mineure ». Tout président du conseil qu'il fut, les anticorps de la
00:50démocratie italienne mirent un coup d'arrêt aux agissements de Silvio Berlusconi et à
00:54sa carrière politique. Celui qui l'initia aux soirées Bunga Bunga, c'est son vieil
01:01ami le colonel Kadhafi. Le dictateur libyen, lui, n'avait rien à craindre de la loi.
01:07Il se servit de ses célèbres gardes du corps féminine comme esclaves sexuels pendant des
01:12décennies sans jamais être inquiété. Sûr, comme tous les tyrans, de sa toute-puissance
01:18et de son impunité. Tyrannie et sexualité, deux univers qui ne donnent jamais rien de
01:24bon quand ils se rencontrent.
01:54Quelle relation existe-t-il entre dictature et sexualité ? La sexualité des tyrans conditionne-t-elle
02:15leur pratique du pouvoir ? Et d'abord, existe-t-il une sexualité type des dictateurs ? Pour
02:22répondre à ces questions, nous allons vous raconter la vie privée des quatre plus grands
02:26dictateurs du XXe siècle. Benito Mussolini, Adolf Hitler, Joseph Stalin et Mao Tse-tung.
02:34Benito Mussolini, chef de l'Italie fasciste de 1922 à 1945. 23 ans de dictature durant
02:51lesquels il combattra aux côtés de l'Allemagne nazie. Responsable de la mort ou de la déportation
02:58de millions de personnes, il conservera pourtant un ascendant sur les foules jamais démenties
03:04et un rapport aux femmes bien particulier. Alors son rapport aux femmes est commandé
03:10par un cynisme total. Didier Musée de Lac, professeur en histoire contemporaine, auteur
03:17du livre Mussolini. Il a surconsommé. Il a consommé à la fois des comtesses, j'utilise
03:24le terme de consommer, à des seins. Il a consommé des comtesses, il a consommé des
03:30serveuses. Il ne s'arrêtait pas sur la beauté physique. Par conséquent, il a un rapport
03:35qui est un rapport, comme il le dit, qui est un rapport instinctif, primitif aux femmes.
03:41Il a besoin d'épancher sa sexualité débordante. Et quand il ne peut pas le faire, il est malheureux
03:48profondément. Donc il y a cette dimension qui est une dimension fondamentale de son
03:54être, je dirais. Et puis il y a la façon dont il procède sur le plan de cette sexualité.
04:00On ne peut pas dire que ce soit quelqu'un de tendre, d'un grand amoureux. C'est
04:07plutôt quelqu'un qui expédie ses conquêtes. Alors ça, il l'a toujours fait. Ça se
04:12passe très très vite. Parfois en dix minutes. Au maximum en une demi-heure. Et en fait,
04:20tous les lieux, à partir du moment où il se retrouve au pouvoir, sont agencés pour
04:26qu'il y ait une sorte de balai continu qui lui assure la venue de la jante féminine
04:34dans les meilleurs délais et au moment où il l'a choisie. Et donc il a consommé, surconsommé,
04:42à un point qu'on ignore aujourd'hui le nombre de ses conquêtes.
04:47Le nombre de maîtresses se compte-t-il chez Mussolini en centaines ou en milliers ?
04:51Peu importe en fait. C'est le mode de fonctionnement du dictateur qui est important.
04:56Chez les dictateurs, tout est un petit peu excessif, tout est en excès. S'ils font
05:00des carrières extraordinaires, c'est parce qu'ils ont des talents extraordinaires. Il
05:03ne faut pas l'oublier. Ce sont des gens souvent supérieurement intelligents. Ce sont des
05:07gens qui ont une énergie surprenante.
05:09Pascal de Sutter, docteur en psychologie politique, auteur du livre « C'est fou qui nous gouverne ».
05:15Donc, ils vivent les choses toujours d'une manière un peu exponentielle par rapport
05:19au commun des mortels. Donc, tout va être dans l'excès, y compris la consommation
05:22sexuelle va être aussi dans l'excès pour certains d'entre eux. Benito Mussolini,
05:26c'était quelqu'un qui avait cette espèce d'énergie virile qui était aussi une énergie
05:30sexuelle dans son cas. Et que vraiment, les deux allaient en parallèle. C'est-à-dire
05:35plus il faisait l'amour, plus il avait des conquêtes, plus il se sentait rassuré dans
05:39sa virilité, plus il se sentait fort, plus il se sentait puissant et plus il pouvait
05:44aller à l'assaut du pouvoir et faire ses conquêtes et avoir même un moment de délire
05:48de grandeur, vouloir reconstituer l'Empire romain.
05:56Sur le plan sexuel, c'était la même chose. Avec une grande consommation de femmes, en
06:26se prenant aussi peut-être pour un surhomme qui peut honorer l'état de femme, mais en
06:29n'allant pas jusqu'au bout non plus. Et on pourrait même faire un parallèle entre
06:32les conquêtes féminines et les conquêtes militaires de l'Italie, qui étaient dans
06:35les deux cas d'être très gourmand, mais pas être tellement gourmet, pas savoir vraiment
06:40aller en profondeur dans les choses.
06:41Mussolini a parfois même négligé les affaires de l'Etat pour passer du temps avec ses maîtresses.
06:48Et plusieurs de ses femmes ont joué un rôle central dans la construction de la personnalité
06:53du dictateur italien.
06:54Je dirais qu'il y a plusieurs femmes qui ont joué un rôle décisif dans son itinéraire.
07:04Certainement pas sa femme officielle, Rachelle Guidi. Rachelle Guidi est une femme qui va
07:11être la mère de ses enfants, la mamma dans la tradition italienne. Et en fait, elle ne
07:17jouera aucun rôle direct dans la gestion de ses affaires politiques, ni même dans
07:24sa conception du monde. C'est une Romagnole, elle vient de son village, près d'Apio.
07:28Je dirais là-dessus, c'est tout à fait clair.
07:30Certaines de ses maîtresses, en revanche, auront un rôle très important au cours de
07:36la vie de Mussolini, et plus particulièrement trois d'entre elles. Angelika Balabanov d'abord.
07:42Femme politique d'origine russe, elle lui inculque les bases de la pensée politique
07:46et le transforme en homme du monde entre 1902 et 1914. Puis Margarita Sarfati, issue
07:52de la haute bourgeoisie milanaise, elle finance son ascension politique, le fait connaître
07:57dans le monde entier et complète sa formation intellectuelle entre 1914 et 1932. Clara Petacci
08:04enfin, issue de la haute bourgeoisie romaine, elle va l'accompagner et grandement l'influencer
08:09dans sa conduite des affaires de l'État à partir de 1932, au point qu'on se met
08:14à murmurer dans les allées du pouvoir.
08:15Qui gouverne à ce moment-là l'Italie, Mussolini ou Petacci ?
08:19C'est le problème. On a dit au fond que c'était Petacci qui dirigeait. Je crois
08:24que non, on ne peut pas aller jusque-là. Il le dit d'ailleurs, la Petacci, mais les
08:30femmes n'ont jamais joué un rôle important dans ma vie, surtout pas sur le plan politique.
08:37Elles sont toujours restées à un certain niveau qui était le leur, précise-t-il,
08:45mais elles jouent un rôle où, et c'est intéressant le Diario, le journal de la Petacci,
08:53parce qu'on voit en fait qu'il y a un échange sur les grands dossiers, sur Hitler,
08:59sur la question des Français, sur le racisme, sur toutes sortes de choses. Et donc, il y
09:05a bien un échange incontestable. On n'est pas simplement dans un rapport où le dictateur
09:12vient honorer sa maîtresse et repart. Non, non, là, il y a effectivement une liaison
09:18au sens fort du terme.
09:19Et le Duce ne se contente pas de définir sa politique en compagnie de sa principale maîtresse,
09:26il s'affiche aussi ouvertement avec les autres.
09:29Donc un personnage, vous voyez, qui est là-dessus, on peut le définir comme un prédateur,
09:36mais un prédateur qui fait savoir, et ça c'est intéressant, qui fait savoir ses conquêtes.
09:42Alors il faut imaginer aussi que Mussolini, ça on a du mal à comprendre ça aujourd'hui,
09:49on n'imagine pas un chef d'État se promener avec sa voiture de sport en Alfa-Romeo,
09:57qui va régulièrement à la mer, et on peut dire qu'il se drague. Il se drague, il se
10:03montre effectivement au pilotage de cette voiture, qu'il fait du bruit, etc., où il
10:12fait tout pour être remarqué, au point qu'évidemment les gens se disent, ah mais sans doute c'est
10:17bien Mussolini, c'est le Duce qui est là en personne. Et donc, il attire les foules
10:22et puis il fait son choix. C'est comme ça qu'il fait la rencontre de la Petacea.
10:27Donc c'est un personnage qui aime se montrer, il aime se montrer aussi à cheval, il aime se
10:31montrer faire du ski, et il aime apparaître comme un athlète politique. Et je crois que c'est très
10:39important, ça nous renvoie précisément à cette question du corps pour les fascistes,
10:44qui est une question essentielle. Le corps de Mussolini est toujours magnifié. Il faut
10:55toujours montrer que Mussolini incarne une jeunesse, des ressources, une énergie qui
11:04se confondent d'une certaine façon avec le corps politique de l'Italie. Il y a là quelque chose
11:11de fondamental, car toute la construction mussolinienne repose sur cette idée que le
11:16corps politique, son corps physique, est source d'énergie pour l'Italie, et qu'à partir de là,
11:24l'Italie doit puiser dans son énergie. Mussolini sert de modèle, en fait, pour créer le fameux
11:32homme nouveau qui est à la base, au fond, de ce régime fasciste, qui est un régime totalitaire.
11:53Effectivement, il y a un rapport à la virilité qui est important pour un dictateur. Un dictateur
12:22ne peut devenir un dictateur, ne peut diriger un pays, que s'il montre au peuple un comportement
12:28extrêmement viril, presque caricatural. C'est typique chez Mussolini. Chez Mussolini, c'est
12:32flagrant. Chez les autres, peut-être un peu moins, mais chez Mussolini, c'est flagrant.
12:34Donc, ça peut rejoindre également un côté un peu sexuel. Cet homme qui dégage des hormones
12:40sexuelles malpuissantes, la testostérone, qui s'affirme chez le mâle, chez la plupart des
12:45espèces, par de l'agressivité. Le mâle gorille le plus costaud, qui tape le plus fort, qui détruit
12:50le plus les gros bambous, il va être celui qui va attirer les femelles. Donc, en général,
12:54le dictateur charme les femmes. Dans ce sens-là, on peut dire qu'il y a une sexualité. Ce sont
12:58des grands charmeurs de foule. Ils charment les hommes. Mussolini, par exemple, est un peu l'homme
13:03que l'homme italien aurait voulu être. Alors, on a aussi une fascination pour un homme qui représente
13:10un peu ce qu'on aimerait être. Et on vit à travers lui. C'est-à-dire qu'on se dit, ah, quand même,
13:15si moi, j'étais cet homme de pouvoir, si moi, j'avais ce bel uniforme et si moi, j'avais succès
13:19auprès des femmes, ce serait quand même extraordinaire. On a envie d'être comme lui.
13:21Donc, on a envie de s'en rapprocher, de se faire membre du parti fasciste, de porter une chemise
13:27noire, de vraiment vouloir ressembler à notre homme idéalisé, à ce leader charismatique.
13:33Mais ce rapport avec les Italiens, construit autour du corps de Mussolini, va finalement
13:40se retourner contre lui, au fur et à mesure de ses défaites dans la guerre aux côtés de l'Allemagne.
13:45Il finira fusillé, lynché et pendu en place publique avec sa maîtresse Clara Petacci,
13:51dans une sorte de catharsis collectif.
13:57Lorsqu'on a fait l'autopsie de l'Armin, on s'est aperçu que la tête de Mussolini était en bouillie.
14:03On avait tellement frappé, on avait donné des coups de pied, on avait cherché vraiment à détruire
14:11tout parcel, tout élément de ce corps.
14:15En somme, on cherche à avélir ces corps.
14:19Pourquoi on cherche à les avélir ?
14:21Précisément parce qu'on a tant aimé Mussolini, on l'a tant adoré,
14:29qu'il faut absolument détruire ces corps.
14:33Détruire toute la magie qu'avait recédé ce corps pendant plus de 20 ans.
14:40Et qui désormais était un corps qui devait disparaître définitivement.
14:52Le corps du dictateur comme incarnation de sa politique,
14:54un autre tyran va aussi mettre cela en pratique, mais différemment.
14:58C'est Adolf Hitler.
15:00Adolf Hitler, le pire des dictateurs du XXème siècle.
15:12Responsable de la mort de 50 millions de personnes pendant la Deuxième Guerre mondiale,
15:16dont 6 millions de juifs exterminés dans les camps.
15:19Au pouvoir pendant 12 ans, le plus grand criminel de l'histoire eut sa première amourette à 36 ans
15:27seulement avec sa petite nièce, âgée de 17 ans, Geli Raubal.
15:32Elle ne s'en remettra jamais et se suicidera en 1931.
15:36Pourtant, leur relation ne fut que platonique.
15:40Dans le cas de Hitler, la sexualité est une sexualité quasiment inexistante.
15:47On lui connaît en fait deux aventures entre guillemets, à savoir Geli Raubal, sa nièce.
15:56Avec Geli Raubal, ils font des petites promenades l'après-midi, même pas le soir.
16:00C'est vraiment, nous sommes dans la bombe.
16:03Bon, tout à fait particulier.
16:06Et évidemment, ensuite, celle qui va marquer son empreinte à cet égard,
16:14en devenant la compagne de Hitler, c'est Eva Braun.
16:20Eva Braun fut la deuxième et dernière compagne d'Hitler.
16:23Elle aussi avait 17 ans quand il la rencontra.
16:26Et elle aussi se suicidera avec Hitler quand la guerre sera perdue.
16:30Mais les Allemands n'en surent jamais rien et sa présence fut seulement tolérée par le dictateur.
16:35Si on regarde un petit peu son parcours dans la durée avec Adolf Hitler,
16:40on s'aperçoit qu'elle a eu beaucoup de mal, beaucoup de mal à s'installer à côté de Hitler.
16:46Pendant très longtemps, Hitler l'écarte systématiquement.
16:54Tout ce qui est politique lui est interdit.
16:58Elle est considérée comme une sorte de petit oiseau par l'ensemble des nazis qui assistent à ses rencontres.
17:07Elle n'a aucun rôle, elle n'a aucune possibilité de s'exprimer.
17:15Et sur le plan des activités qu'on pourrait attribuer à une sorte d'avancée en matière sexuelle,
17:24il n'y a pas grand-chose, très très peu de choses.
17:27Ils se promènent, des fois ils se tiennent par la main.
17:30Je pense que c'est un infirme sur ce plan-là, un firme affectif.
17:37Et sur le plan sexuel, il n'y a pas d'identité.
17:43Dès sa tendre enfance, on peut dire qu'il n'est pas porté sur les choses sexuelles, sur les affaires du sexe.
17:50Ça, c'est indéniable.
17:52Dimitri Casali, professeur d'histoire, auteur du livre « Sexe et pouvoir ».
17:57Tout jeune, il n'était pas attiré par les femmes.
18:00Il a fait plutôt une espèce de crainte, moi je pense, qui vient de sa méconnaissance des femmes.
18:08Étant dans un milieu d'hommes, étant engagé très jeune dans l'armée allemande, etc.,
18:17c'était un homme qui fréquentait uniquement les hommes, les soldats.
18:21C'est un militaire, il était extrêmement courageux, décoré plusieurs fois, avec la croix de fer, etc.
18:27Mais il avait cette méconnaissance des femmes qui l'ont toujours un peu effrayé, avec une certaine timidité aussi.
18:34Le plus grand dictateur du XXe siècle était donc pratiquement asexué.
18:38À tel point que de nombreuses rumeurs, comme son homosexualité,
18:42ont beaucoup circulé dans les chancelleries pendant toutes ces années au pouvoir.
18:45Il faut savoir qu'il y a aussi eu toutes sortes d'opérations d'intoxication menées par l'OSS,
18:50qui était l'ancêtre de la Syrie aux États-Unis,
18:52pour faire croire, par exemple, qu'il aimait bien se faire uriner dessus,
18:55des choses assez dégueulasses pour le dévaloriser, qui n'étaient pas fondées.
18:58On a beaucoup parlé de la sexualité d'Adolf Hitler.
19:01Ce qu'on semble savoir aujourd'hui, c'est que c'était quelqu'un qui, finalement,
19:06n'était pas un homosexuel refoulé, contrairement à ce qu'on a dit.
19:09Il aimait beaucoup les femmes. Il s'entourait de très jolies femmes.
19:11Il aimait beaucoup charmer les femmes.
19:13Il aimait valoriser la femme allemande dans des tenues un petit peu sexy.
19:18Il aimait beaucoup la présence féminine. Il aimait que les femmes le complimentent.
19:22Il aimait charmer. Donc, c'était vraiment quelqu'un qui, clairement, aimait les femmes.
19:26Mais, par contre, visiblement, avait certains complexes, certaines difficultés à passer à l'acte.
19:31Donc, là, typiquement, on a un dictateur avec un profil psychopathique,
19:35mais qui ne défoule pas son énergie dans la sexualité.
19:40Adolf Hitler va pourtant réussir à retourner les choses à son avantage
19:44et à se servir de son infirmité sur le plan politique.
19:48Il devait absolument taire cette information confidentielle
19:52parce qu'un dirigeant politique qui fait preuve de peu de virilité,
19:59qui est d'impuissance, est incapable de gouverner son peuple.
20:03Ça, c'est une tradition monarchique et impériale qui remonte aux empereurs romains, déjà.
20:09Puisque l'empereur ou le chef d'État se doit d'être puissant sexuellement
20:15pour montrer qu'il est capable de gouverner son peuple.
20:23C'est vraiment le maître de la propagande, Hitler.
20:27Et tout est réfléchi et pensé.
20:30Effectivement, restant aussi dans un amour platonique,
20:34il présente aux Allemandes, au peuple allemand,
20:38cette volonté de rester, justement, le fureur qui est au-dessus des femmes,
20:47qui est toujours libre, qui n'est pas marié,
20:50puisqu'il recevait, je vous le rappelle, des milliers de lettres d'admiratrices chaque jour.
20:55C'est absolument hallucinant, le pouvoir de ces dictateurs auprès de l'agente féminine.
21:00Il y a, de sa part, une séduction qui est parfaitement assumée,
21:07mais qui n'est pas une séduction sexuée.
21:13Le Hitler sexué n'existe pas.
21:19C'est une non-personne.
21:21C'est quelqu'un qui est parvenu à érotiser l'Allemagne.
21:26Et là, il avait un certain talent, incontestable.
21:29L'érotisation, ça passait par sa personne,
21:32ça passait aussi par l'esthétique du politique qui relayait sa personne,
21:38ça passait par l'Enerie Feinstal.
21:41Il faut penser au congrès de Nuremberg de 1934.
21:49Dans le cadre du nazisme, nous avons un corps de Hitler
21:55qui n'existe pas en tant que tel,
21:58qui est simplement le fureur, le guide absolu,
22:03et qui incarne, qui est le porte-parole de la communauté.
22:10Hitler dira à cet égard que, à un moment donné, il dit,
22:15si mes souvenirs sont bons, dans un de ses discours, il dit
22:18« Qui suis-je, moi, Adolf Hitler ? »
22:20« Je ne suis rien, je ne suis que la bouche de l'Allemagne. »
22:25Nous pouvons heureusement dire que l'Allemagne n'existe pas.
22:30Elle n'existe pas.
22:32Elle n'existe pas.
22:35C'est donc avant tout par le verbe qu'Hitler conquit les foules,
22:39et par la même le pouvoir.
22:42Pourtant, le régime nazi glorifiait le corps.
22:45C'était même l'un des fondements de sa politique,
22:47avec la volonté de créer une nouvelle race,
22:49la race allemande,
22:51la race nazie,
22:53la race allemande,
22:55la race allemande,
22:57la race allemande,
22:59la race allemande,
23:01la race allemande,
23:03la race aryenne.
23:05Mais Hitler lui-même était en milieu
23:07de cette représentation de l'aryen idéal.
23:09Il jouait sur un autre registre.
23:11Tous les gens qui l'ont approché ont dit qu'il dégageait
23:13un magnétisme extraordinaire.
23:15Cela n'a pas grand-chose à voir avec l'apparence physique.
23:17Ce magnétisme, ce charisme,
23:19et encore aujourd'hui, certains personnalités politiques
23:21qui crèvent l'écran,
23:23certains animateurs de télévision qui ont un succès comme ça répété,
23:26ce n'est pas suffisamment des gens qui ont une physique extraordinaire,
23:28mais ce sont des gens qui dégagent
23:30une forme de charisme, une étincelle.
23:32Et c'est très difficile à nous, occidentaux, de comprendre ça chez Adolf Hitler,
23:36parce que les extraits qu'on voit, qu'on nous présente,
23:39c'est toujours dans cette espèce de phase où il commence à crier,
23:41il a l'air complètement fou, exalté,
23:43parce que c'est ce qui avait été retenu par la propagande américaine et européenne
23:47pour justement dire, voilà, c'est un fou.
23:49Si on prend le temps, c'est un peu fatiguant,
23:52mais prendre un discours d'Adolf Hitler au complet,
23:54il parle très longtemps, parfois pendant deux heures,
23:56eh bien, pendant toute une partie du discours, il est très calme.
23:58Il parle les choses posément, il dit, voilà,
24:00l'Allemagne a subi de nombreuses humiliations,
24:03c'est une situation qui n'est pas tolérable,
24:06nous avons été assez patients avec nos ennemis,
24:08eh bien, maintenant, nous n'allons pas nous laisser faire,
24:10et il montait lui-même, il se boostait lui-même,
24:12il s'excitait lui-même, pour à la fin, effectivement,
24:14crier et hurler.
24:30...
24:42...
24:51...
25:06Il va mettre en place, non pas un échange classique,
25:10mais une médiation qui repose sur l'idée
25:14que la communauté va être régie par l'émotion,
25:18par un rapport à l'émotion.
25:20On abandonne le terrain de la raison.
25:23Donc, il est évident que vous avez une sexualité
25:26qui passe par ces canaux du charisme,
25:31qui accompagne le charisme.
25:33Et quand on interroge, cette fois-ci,
25:38la question de l'érotisme et de la sexualité,
25:41ce n'est pas une sexualité assumée par Hitler,
25:45ni du côté des hommes, d'ailleurs,
25:47ni du côté des femmes,
25:49c'est une sexualité qui s'adresse
25:53à l'ensemble du peuple allemand.
25:56Sa volonté de séduire, qu'indéniable,
25:58le plus grand séducteur, le plus grand comédien,
26:01c'est Hitler.
26:02On le voit, la manière dont il répétait ses discours
26:06et dont il enflammait des foules absolument hallucinantes.
26:09Mais tous les témoignages sont là pour dire
26:11que c'est peut-être l'homme politique le plus charismatique
26:14qui ait jamais existé.
26:15Il ne faut pas avoir peur de dire les choses telles qu'elles sont.
26:18Hitler se concentra donc sur ses talents d'orateur et de séducteur,
26:22mais mit aussi sa sexualité, même inexistante,
26:25au service de son pouvoir.
26:32Ce ne fut en revanche pas le cas de son meilleur ennemi,
26:35un autre des grands dictateurs du XXe siècle,
26:38Joseph Stalin.
26:40Joseph Stalin, au pouvoir en URSS de 1929 à 1953.
26:45Un pouvoir absolu pendant 24 ans,
26:48à la fin desquels il finit par contrôler la moitié de l'Europe
26:51et des millions de morts à son actif,
26:54entre des purges à répétition pour éliminer ses adversaires intérieurs
26:58et des famines dramatiques conséquences de ses choix politiques.
27:03La vie sexuelle, la vie privée,
27:05et la vie politique,
27:07chez Stalin, j'ai découvert,
27:09je vais utiliser un terme qui est clinique,
27:11il était complètement schizophrène,
27:13d'une marienne un peu inconsciente,
27:17et avec le temps, consciente.
27:19Lili Marcou, historienne ayant grandi en Roumanie,
27:22auteure du livre «Stalin, vie privée».
27:25Il a eu des épouses,
27:27il a eu une maîtresse, peut-être encore deux, trois,
27:30mais ce n'était pas un coureur de cheveux.
27:32Il n'était pas obsédé par ça.
27:34Ce type ne vivait que dans la politique.
27:36Si de temps en temps, il y avait une maîtresse,
27:39ou une épouse qu'on aimait,
27:41ou un enfant qu'on adorait,
27:43oui, il avait aussi, comme je dis, une vie normale,
27:46mais comme il n'est pas comme nous,
27:49il est un géant de l'histoire,
27:51positif et négatif, selon les interprétations,
27:54mais c'est un personnage hors du commun,
27:56évidemment, alors tout est politique.
27:58Il n'était pas un homme qui,
28:00la chose, comme on dit, comptait beaucoup.
28:03Parce que le pouvoir,
28:05si on considère le libido freudien,
28:07il l'a mis, son libido, il l'a mis dans le pouvoir.
28:10Comme certains écrivains
28:12qui ne touchent plus depuis belles heurettes,
28:14ils mettent dans leurs livres.
28:18Pour lui, ce qui comptait beaucoup,
28:20dans le choix des épouses
28:22et de la maîtresse,
28:24c'était la politique.
28:26Pour les épouses et de la maîtresse,
28:28il devait avoir confiance,
28:30il sentait le besoin,
28:32lui qui était un méfiant,
28:34méfiait même des membres du bureau politique.
28:36Une femme avec laquelle il était dans le lit,
28:38il lui faisait confiance.
28:40Et ça comptait énormément,
28:42de pouvoir avoir confiance dans cette femme.
28:45Paranoïaque toujours sur le qui-vive,
28:47ayant sans cesse besoin de se rassurer,
28:49Staline eut donc seulement deux femmes,
28:51avec lesquelles il eut trois enfants
28:53et deux maîtresses connues.
28:56Sur sa vie sexuelle,
28:58au plan strictement génital, on ne sait rien.
29:00On ne sait pas s'il avait des habitudes,
29:02des goûts particuliers, inhabituels,
29:04ça on ne sait pas.
29:06Paul Fuchs, psychanalyste, auteur du livre
29:08« Staline, pervers narcissique ».
29:10On peut imaginer qu'il était plutôt
29:12du genre
29:14macho géorgien,
29:16précoce,
29:18si vous voyez ce que je veux dire.
29:20Donc Staline a eu peu de relations,
29:22alors qu'il aurait pu en avoir beaucoup plus.
29:24De se taper des tas de femmes,
29:26ça ne lui donnait pas
29:28la possibilité de dominer le pays
29:30et de dominer le continent.
29:34Et lui, ce qui le faisait bander,
29:36c'était dominer.
29:40D'une manière ou d'une autre.
29:42Et si possible, à grande échelle.
29:44D'accord, mais on est bien dans une notion
29:46de jouissance quand même.
29:48Sa jouissance, c'était de dominer.
29:50Il quittait ses femmes,
29:52il s'absentait,
29:54sans jamais prévenir évidemment.
29:56Il revenait quand ça l'arrangeait.
29:58Mais pourquoi s'absentait-il ?
30:00Pas pour aller au bistrot avec les copains,
30:02pour aller faire ses mauvais coups
30:04de dictateur au politburo.
30:06C'est ça qui était
30:08sa motivation principale,
30:10sa jouissance.
30:12C'est ça qui lui procurait du plaisir.
30:14Staline délaissa tellement ses femmes
30:16que la deuxième et la principale,
30:18Nadejda Alléluyeva,
30:20épousée en 1919,
30:22se suicida en 1932.
30:24Cela fut caché au peuple.
30:26On parla d'appendicite.
30:28Et Staline ne comprit jamais l'acte de sa femme.
30:30Les deux femmes de Staline,
30:32la première meurt de maladie,
30:34la deuxième se suicide,
30:36et visiblement...
30:38Donc il est veuve de foi.
30:40Il est veuve de foi et il en est très affecté,
30:42d'après ce qu'on sait.
30:44Très affecté.
30:46C'était une femme très compétente
30:48qui a travaillé pour Lénine,
30:50a travaillé pour lui.
30:52Elle s'est inscrite à la fac.
30:54Elle travaillait en même temps.
30:56Elle écrivait dans des revues.
30:58Il a énormément aimé cette femme.
31:00Jusqu'à la fin de ses jours,
31:02sa photo était dans sa chambre.
31:04Et il n'a jamais compris
31:06pourquoi.
31:08Et comme c'était
31:10avec l'âge, vers la fin,
31:12parano, il a toujours pensé
31:14à un complot.
31:16Il n'y a pas eu de complot.
31:18Elle s'est suicidée, c'est tout.
31:22Najewda se rebellait.
31:24Elle croyait
31:26à cette histoire de communisme,
31:28à l'idéal bolchevique.
31:30Ce n'était pas des vingt mots pour elle.
31:32Donc elle ne pouvait qu'être bouleversée
31:34parce qu'elle avait appris
31:36au sujet de la famine
31:38en Ukraine.
31:40Elle était bouleversée de voir
31:42tous les compagnons de Lénine
31:44se battre les uns après les autres.
31:46On sait qu'elle est allée assister
31:48au funérail
31:50d'un trotskiste
31:52notoire qui s'était suicidé.
31:54On a trouvé chez elle
31:56après sa mort
31:58un texte de la plateforme
32:00qui était un opposant
32:02à Staline.
32:04Donc ça ne pouvait
32:06que la plonger
32:08dans la détresse
32:10d'assister
32:12à cette horreur
32:14qui se déployait devant elle
32:16alors que tout le monde
32:18était soit dans l'adulation
32:20soit dans la terreur.
32:24Quand Nadia est morte,
32:26quand Nadia s'est suicidée,
32:28Staline a dit aussi
32:30« Maintenant je ne crois plus en l'humanité »
32:32ou quelque chose comme ça.
32:34J'ai perdu toute l'humanité.
32:36Il a été anéanti.
32:38Ça a été pour lui l'horreur.
32:40Je ne sais pas si c'est ça qui a aidé.
32:42Parce que je vous dis,
32:44ça fait partie de sa vie privée.
32:46Lui, cruel, c'était que
32:48lorsqu'il s'agissait de sa politique.
32:50Ça, c'est pas politique.
32:52Ce qui est intéressant,
32:54c'est que la plupart des psychopathes
32:56sont extrêmement durs avec les autres
32:58et extrêmement sensibles pour eux-mêmes.
33:00Je ne sais plus quel auteur disait
33:02« Tuer n'apprend pas à mourir ».
33:04On n'imagine pas
33:06que les psychopathes
33:08sont dénués de sentiments.
33:10C'est inexact.
33:12Les psychopathes sont dénués d'empathie.
33:14Ce n'est pas la même chose.
33:16La souffrance des autres ne les touche pas.
33:18La souffrance que sa femme a pu vivre
33:20parce qu'elle s'est suicidée,
33:22c'est peut-être parce qu'elle avait des comportements
33:24qui n'étaient pas tout à fait appropriés.
33:26La souffrance de l'autre ne les touche pas.
33:28Par contre, quand eux souffrent,
33:30c'est la souffrance la plus terrible.
33:32Tout le monde devrait les plaindre.
33:34Tout le monde devrait pleurer avec eux.
33:36C'est une souffrance profonde
33:38de ce qu'ils vivent à ce moment-là.
33:40D'ailleurs, il a dit « Comment as-tu pu me faire ça ? »
33:42A moi.
33:44Il ne s'est pas posé la question
33:46« Pourquoi s'est-il suicidé ? Est-ce qu'elle était malheureuse ?
33:48Est-ce que je lui ai fait quelque chose
33:50qui aurait pu l'amener à ce comportement ? »
33:52Il ne s'est posé aucune question
33:54parce que ce que lui fait subir aux autres
33:56n'a aucune importance.
33:58Mais comment est-ce qu'on peut me faire ça à moi ?
34:00Comment est-ce qu'on peut me faire souffrir ?
34:02Comment est-ce qu'on peut me mettre
34:04à souffrir ?
34:06Il est un exemple presque clinique
34:08du psychopathe absolu.
34:10Et en bon psychopathe,
34:12Staline va aussi utiliser la sexualité
34:14à d'autres fins.
34:16Tout dictateur absolu
34:18est amené à utiliser le sexe
34:20comme instrument politique.
34:22Il arrivait à séduire
34:24les femmes de ses ministres,
34:26de ses généraux, des cadres du parti
34:28pour mieux ensuite
34:30les manipuler.
34:32Il tirait certaines informations
34:34qu'il détournait.
34:36Souvent, ce n'était pas si grave que ça.
34:38Mais ça suffisait à les faire soit arrêter,
34:40les faire envoyer en Sibérie
34:42ou alors il les faisait exécuter.
34:44C'est le sexe comme arme politique.
34:46C'est-à-dire qu'il s'en sert pour manipuler,
34:48pour contrôler.
34:50C'est une arme de contrôle
34:52de ses proches, de la nomenclatura,
34:54des cadres du parti.
34:56Et il le fait avec tous les personnages importants.
35:02Sans la propagande du régime,
35:04la sexualité était-elle présente ?
35:06Je ne crois pas parce que
35:08l'égalité des sexes était prônée,
35:10l'émancipation de la femme
35:12était valorisée,
35:14même si elle ne l'était pas dans
35:16les faits réels. Mais au niveau du discours,
35:18ça se disait.
35:22Et non, ce n'était pas
35:24une sorte de Mussolini.
35:26La propagande autour de la personne
35:28de Staline se plaçait en effet sur un autre
35:30niveau, celui du petit-père
35:32des peuples, un papa rassurant
35:34pour chaque citoyen russe.
35:36Il y avait une croyance
35:38qui s'est répandue
35:40dans une large partie
35:42du peuple, dans la bonté de
35:44Staline. Et puis, regardez-le,
35:46son visage, son visage
35:48bonhomme, ses expressions
35:50paisibles,
35:52Staline prenant
35:54une petite fille dans ses bras, recevant
35:56des fleurs de la part d'enfants venus
35:58en délégation. Mais comment
36:00un homme pareil peut-il être mauvais ?
36:02Il ne peut être que bon.
36:04Mais finalement, il acquit presque une image de Dieu vivant ?
36:06Mais pas presque, tout à fait.
36:08Il suffit de voir
36:10le film fait dans les années 50,
36:12La prise de Berlin, où on voit Staline
36:14en bel uniforme blanc,
36:16qui descend d'un avion, d'un bel avion blanc
36:18et on dirait le Dieu
36:20qui descend d'un nuage
36:22pour aller vers son peuple.
36:24Il a été déifié, absolument.
36:28Aujourd'hui,
36:30nous célébrons
36:32une grande victoire
36:34contre le fascisme allemand.
36:48Quand on voit Staline descendre,
36:50moi je me souviens, j'étais dans la salle,
36:52je pleurais comme il m'allait.
36:54C'était tellement émouvant, tellement fort.
36:56Mais Staline,
36:58d'abord, c'est ça, il se met en scène.
37:00Parce qu'il a toujours pensé,
37:02comme Lénine, que le cinéma
37:04c'est le meilleur moyen de la propagande.
37:08Vous, petite fille,
37:10vous étiez amoureuse de Staline ?
37:12Oui.
37:14Oui. Je regrette
37:16beaucoup que je n'ai pas ce texte.
37:18Je payerais cher.
37:20J'avais 16 ans quand j'écris une lettre à Staline.
37:22C'était après la chute de Berlin.
37:24Une longue lettre.
37:26Quand mon père l'a trouvée,
37:28il a eu le choc de sa vie.
37:32C'était une lettre d'amour.
37:34Mais j'avais 16 ans.
37:36Il était plus mon père.
37:38C'était mon père.
37:40Quand il est mort, mon père,
37:42après, j'ai senti
37:44exactement la même douleur
37:46que lorsque Staline est mort.
37:48Encore maintenant.
37:50C'était une douleur insupportable.
37:52La même.
37:54La même douleur
37:56quand votre vrai père est mort
37:58et quand Staline est mort.
38:00Vous mettez ça sur le même niveau.
38:02Peut-être plus pour Staline.
38:06Comme Lily Markou,
38:08des dizaines de millions de soviétiques
38:10se sentiront réellement orphelins
38:12à la mort de Staline.
38:14Et des dizaines de milliers d'entre eux
38:16se rendront aux grandioses funérailles
38:18du dictateur.
38:22Le Chinois Mao Zedong
38:24régna plus d'un quart de siècle
38:26sur un quart de l'humanité.
38:28Il fut responsable de la mort
38:30de dizaines de millions de personnes
38:32entre famine et déportation
38:34d'opposants politiques.
38:36Mao fut un grand amateur de femmes.
38:38Il eut quatre épouses,
38:40plusieurs concubines
38:42qui l'accompagnèrent de nombreuses années,
38:44des centaines de maîtresses passagères.
38:46Et il ne les traita pas mieux
38:48que les femmes.
38:50En général, Mao traitait les femmes
38:52comme des objets,
38:54comme il traitait toutes les autres
38:56personnes dans sa vie.
38:58Andrew Nathan, professeur de science politique,
39:00préfacier du livre
39:02La vie privée du président Mao.
39:04Pour lui, la fin justifiait les moyens
39:06et il ne respectait pas
39:08la subjectivité des gens,
39:10l'indépendance des gens.
39:12Il profitait juste des gens
39:14quand il pouvait le faire.
39:16Il ne respectait pas
39:18la subjectivité des gens.
39:20Il profitait juste des gens
39:22quand il pouvait le faire,
39:24par ambition politique
39:26ou, dans le cas de la sexualité,
39:28quand il pouvait le faire,
39:30simplement par appétit sexuel.
39:32Il a donc utilisé les femmes
39:34et ceci est le centre
39:36de sa sexualité.
39:38Ça veut dire qu'il commençait
39:40à s'intéresser à une femme,
39:42qu'ensuite il s'en servait
39:44et puis il s'en débarrassait.
39:46Il était continuellement intéressé
39:48par la même femme
39:50et parfois il s'en servait
39:52juste pour une courte période.
39:54Parfois, il se servait des femmes
39:56à des fins politiques,
39:58comme il fit à un moment
40:00de sa vie avec Jiang Qin,
40:02sa femme.
40:04Je dirais donc que le mot-clé
40:06de sa vie sexuelle
40:08était « se servir des gens ».
40:10Cela vaut en premier lieu
40:12pour les épouses de Mao,
40:14la première épouse
40:16d'un de ses enfants.
40:18La première, il la délaissa.
40:20La deuxième également.
40:22Elle fut capturée
40:24pendant la Longue Marche
40:26et exécutée par ses ennemis
40:28du Comintern.
40:30Il répudia la troisième
40:32qui finit à l'hôpital psychiatrique
40:34et la quatrième, Yang Qing,
40:36eut un rôle bien particulier
40:38à ses côtés pendant 38 ans.
40:40Jiang Qin a eu beaucoup de pouvoir.
40:42C'était la culture.
40:44Et Jiang Qin était en situation
40:46d'autorité dans le domaine
40:48de la culture.
40:50Son pouvoir, et le pouvoir
40:52des gens qui lui étaient liés,
40:54s'est développé et est devenu
40:56beaucoup plus que culturel.
40:58Il est devenu de plus en plus politique.
41:00Ils étaient en mesure de désigner
41:02des personnes comme suspectes,
41:04comme des ennemis, et de persécuter
41:06beaucoup de gens.
41:08Ils ont notamment fait cela
41:10avec la littérature et d'autres secteurs
41:12de la culture.
41:14Elle avait le pouvoir de faire tout cela,
41:16même si elle n'avait plus vraiment
41:18de relations personnelles avec Mao.
41:20Mao la voyait vraiment rarement,
41:22mais elle autorisait
41:24Jiang Qin à agir ainsi
41:26car elle lui était utile.
41:28C'est pour ça que
41:30ce n'était pas la peine
41:32pour lui de divorcer.
41:34Il n'en avait pas besoin
41:36et elle a exécuté
41:38les besoins dont il ne voulait
41:40pas assumer la responsabilité lui-même.
41:42Elle a fait beaucoup
41:44de mauvaises choses.
41:46Ça, il n'y a pas de doute.
41:48Mais comme elle l'a dit à son procès,
41:50j'étais le chien de Mao
41:52et si Mao me disait de mordre,
41:54je mordais.
41:56Et il y a beaucoup de bonnes raisons
41:58à cette explication parce que Mao
42:00se servait d'elle, comme de tout le monde.
42:02Elle l'utilisait pour attaquer ses ennemis,
42:04créer des perturbations
42:06et ainsi garder une atmosphère
42:08qui était propice pour conserver son pouvoir.
42:12Notez que parfois,
42:14les femmes de dictateurs psychopathes
42:16sont un peu psychopathes.
42:18Elles ne se ressemblent pas.
42:20Elles ne vont pas empêcher les massacres
42:22mais les pousser ou les favoriser.
42:24C'était le cas de Jiang Qin.
42:26Sa femme, même s'il ne couchait plus avec elle.
42:28C'était une femme dragon
42:30qui avait un énorme pouvoir
42:32et qui va influencer
42:34son mari
42:36dans un sens plutôt négatif
42:38et pas dans un sens d'apaisement.
42:40Il y a eu quelques cas dans l'histoire
42:42où la femme a réussi à apaiser son partenaire
42:44mais il y a eu des cas où c'était l'inverse,
42:46où elle le pousse au crime,
42:48elle le pousse à aller davantage plus loin encore
42:50dans les massacres, dans les exécutions.
42:56Pendant que Jiang Qin s'occupait
42:58des purges dans le parti,
43:00Mao, lui, multipliait les concubines.
43:02Et on a parlé
43:04de milliers de femmes dans son harem.
43:06C'est vrai ?
43:08Je ne pense pas que des milliers
43:10de filles dans un harem
43:12soient une bonne manière de voir les choses.
43:14Il avait des filles
43:16en série plutôt,
43:18pas un groupe de mille filles
43:20dans lequel il piocherait
43:22comme dans des harems classiques.
43:28Les chefs participaient par exemple
43:30à des soirées dansantes.
43:32Et l'armée de libération populaire
43:34avait des troupes de divertissement
43:36comme d'autres armées
43:38ont des troupes musicales
43:40ou des troupes d'amusement.
43:42Ils avaient des troupes de jeunes filles artistes
43:44qui étaient musiciennes
43:46qui pouvaient chanter et danser.
43:48Et ils invitaient ces comédiennes
43:50de l'armée de libération populaire
43:52à venir danser aux fêtes
43:54avec les hauts dirigeants.
43:56Mao dansait
43:58les jeunes filles
44:00et s'il se sentait attiré par l'une d'elles,
44:02il disait à son garde-corps personnel
44:04Wang Dongqing
44:06celle-ci est vraiment attirante.
44:08Et Wang Dongqing faisait ce qu'il fallait
44:10pour que cette personne
44:12lui soit présentée
44:14des fois deux en même temps.
44:18Mais ce n'était pas vraiment
44:20un harem, c'était plutôt
44:22un vaste va-et-vient.
44:24Un autre endroit
44:26où il pouvait choisir des filles
44:28de la même manière,
44:30c'était dans son train privé.
44:32Son train privé avait des hôtesses
44:34comme nous avons des hôtesses
44:36sur les compagnies aériennes.
44:38Et s'il était attiré par quelqu'un,
44:40il indiquait qu'il était intéressé
44:42par telle fille
44:44et cette fille lui était présentée.
44:46En général pour un court moment
44:48mais parfois ça pouvait aussi
44:50durer plus longtemps.
44:52Plus Mao vieillissait
44:55Pour Mao, c'était vraiment
44:57cette volonté de se régénérer
44:59à travers la chair fraîche
45:01de ses jeunes concubines
45:03qu'il prenait de plus en plus jeune
45:05puisqu'à la fin de sa vie
45:07on parle de jeunes vierges
45:09de 15 ans, c'est-à-dire
45:11de très très très jeunes filles.
45:13Et il y a cette volonté
45:15certaine.
45:17Il faut dire aussi
45:19que dans la tradition chinoise
45:21faire l'amour le plus longtemps possible
45:23avec une jeune fille
45:25puisée dans l'énergie de sa féminité
45:27dans sa lubrification
45:29c'est quelque chose qui permet
45:31à un homme de vivre très vieux.
45:33On pensait même qu'un homme
45:35qui parvenait à ne pas éjaculer
45:37et faire l'amour régulièrement
45:39avec des jeunes femmes
45:41qui pourraient donner
45:43beaucoup de leur essence féminine
45:45ferait qu'un homme
45:47pourrait rester immortel.
45:49Donc vu que c'était
45:52Il mourut à 83 ans
45:54et plus son pouvoir fut installé
45:56plus le recrutement de ses concubines
45:58devint sophistiqué.
46:00C'est la tradition du Jinécé impérial
46:02qui remonte jusqu'à
46:042000 ans avant Jésus-Christ.
46:06Il y avait cette espèce de harem chinois
46:08où
46:10d'organisations administratives
46:12très bien hiérarchisées
46:14où des fonctionnaires
46:16parcouraient l'empire entier
46:18pour trouver des concubines
46:20pour l'empereur justement.
46:22Les plus jolies femmes
46:24devaient appartenir au Jinécé impérial.
46:26Et c'est intéressant
46:28pour le dirigeant communiste
46:30qui était Mao,
46:32il n'a pas du tout réformé ses traditions
46:34il s'est au contraire
46:36inscrit dans cette lignée
46:38où il était
46:40particulièrement à l'aise
46:42puisqu'on l'a surnommé l'empereur
46:44aux 3000 vierges on l'a surnommé.
46:46Voilà Mao Tse Tung
46:48aux 3000 vierges.
46:50De toute façon,
46:52personne en Chine n'était au courant des frasques de Mao
46:54sauf les dirigeants du premier cercle
46:56qui n'y voyaient pas problème.
46:58La plupart des hauts dirigeants
47:00avaient une vie sexuelle
47:02très libre.
47:04Ils se mariaient,
47:06divorçaient, se remariaient,
47:08redivorçaient,
47:10ils avaient des maîtresses
47:12et au niveau des hauts dirigeants
47:14c'était vu comme moderne, comme socialiste
47:16parce que, souvenez-vous, par exemple,
47:18Engels, dans son livre
47:20L'origine de la famille,
47:22de la propriété privée et de l'état
47:24Engels a écrit que
47:26le socialisme devait se débarrasser
47:28de cette institution bourgeoise
47:30qu'est le mariage monogame
47:32qu'il y ait une femme et un homme
47:34au nom de la propriété
47:36et que les gens devaient tomber amoureux
47:38parce qu'ils étaient amoureux, c'est tout.
47:40Il appelait cet amour
47:42l'amour sexuel
47:44le vrai amour libre
47:46et les socialistes ont
47:48interprété cette idée en Europe,
47:50en Russie, en Chine
47:52comme l'idée que cet amour libre
47:54était moderne
47:56et anti-bourgeois
47:58donc les dirigeants ont pensé
48:00que c'était correct de faire cela
48:02que c'était révolutionnaire
48:04mais ils n'ont pas répondu
48:06ces idées dans la population
48:08parce que la population avait un esprit
48:10très traditionnel
48:12et ne pensait pas de cette manière
48:14et puis les dirigeants
48:16voulaient que la population
48:18ait une vie puritaine
48:20ne pas porter de vêtements sexy
48:22tout le monde portait les mêmes vêtements
48:24hommes et femmes
48:26des coupes de cheveux asexuées
48:28pas de maquillage
48:30toutes ces choses qualifiées de bourgeois
48:32donc l'idéologie sexuelle
48:34du parti communiste chinois
48:36était accartelée
48:38entre ces deux idées contradictoires
48:40il y avait le langage
48:42il y avait ce qu'il appliquait pour lui
48:44qui était vraiment très libertin
48:46et ce qu'il imposait à son peuple
48:48qui était vraiment très puritain
48:50alors que la Chine n'a pas toujours été
48:52une société puritaine
48:54la Chine avait tout un art de l'amour
48:56très sophistiqué
48:58et sous Mao au contraire
49:00c'était le puritanisme absolu
49:02vraiment les rapports sexuels
49:04très réglementés
49:06dans un cadre très précis
49:08et avec la marche forcée
49:10les choses se reservèrent encore un peu plus
49:12en matière sexuelle
49:14dans le petit livre rouge
49:16il est écrit qu'il vaut mieux
49:18tuer un moustique que faire l'amour
49:20c'est une illustration de cela ?
49:22c'est une illustration
49:24de ce qui s'est passé en particulier
49:26pendant la période du
49:28grand bond en avant
49:30Mao avait cette politique
49:32qu'on peut appeler une politique productiviste
49:34les gens devaient mettre
49:36toute leur énergie dans les tâches
49:38de production
49:40et il ne voulait pas que les gens
49:42aient une vie privée
49:44il ne voulait pas non plus que les gens
49:46aient une communication privée
49:48qu'ils parlent à quelqu'un d'autre
49:50de quoi que ce soit
49:52il ne voulait pas qu'ils aient
49:54de relations privées
49:56même une relation entre un mari et une femme
49:58même une relation entre
50:00parents et enfants devait être
50:02transparente
50:04être transparente pour le régime
50:06les dictatures veulent toujours
50:08pénétrer la sphère
50:10privée, pénétrer
50:12les familles et s'assurer que rien
50:14de secret ne s'y passe
50:16et ceci n'est pas bon
50:18pour la vie sexuelle qui doit être
50:20privée
50:22cette citation de
50:24tuer les moustiques est donc une
50:26illustration de l'idée que les gens
50:28devaient passer leur temps à augmenter
50:30les rendements et que la sexualité
50:32était une perte de temps
50:38il faut dire que la Chine
50:40contrairement aux dictatures italiennes, allemandes ou russes
50:42n'avait pas besoin d'encourager la natalité
50:44elle était déjà
50:46et de loin le plus grand pays du monde
50:48selon Mao
50:50et contrairement à lui
50:52le peuple pouvait donc se passer de sexualité
50:58de Staline à Mao
51:00de Mussolini à Hitler
51:02la sexualité des plus grands dictateurs du XXe siècle
51:04ne fut donc pas uniforme
51:06mais toujours empreinte d'abus et de perversions
51:10une pratique dictatoriale du pouvoir
51:12ne semble donc pas créer une sexualité débridée
51:14mais elle renforce indéniablement
51:16les travers et en repousse les limites
51:20consommation
51:22exploitation, manipulation
51:24intimidation, détournement de mineurs
51:26incitation au suicide
51:28les dictateurs se comportent avec leurs femmes
51:30exactement comme avec leur peuple
51:32en tirant impitoyable
51:58l'indépendance
52:00l'indépendance
52:02l'indépendance
52:04l'indépendance
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