Le Meilleur de l'info (Émission du 24/05/2023)

  • l’année dernière
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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00:00 - Bonsoir, bonsoir à tous. Merci d'être avec nous pour le Meilleur de l'Info. Ce soir, on a deux commentateurs pour
00:04 étudier, regarder et surtout commenter l'actualité du jour, Gabriel Cluzel et
00:10 Alexandre de Vieux-Cliot qui vont me rejoindre dans un instant. Ce soir, on va donc beaucoup parler des drames de la route,
00:15 que provoquent le cannabis et l'alcool.
00:17 On va d'ailleurs commencer par l'alcool. Vous connaissez tous Julien Courbet, animateur de télé, de radio. Julien Courbet a été,
00:27 le père de Julien Courbet a été écrasé par un chauffard qui avait bu. Chauffard qui a pris la fuite,
00:33 qui a menti à la police et qui au final a eu de la prison avec sursis. Il a pourtant tué un homme.
00:39 Le témoignage de Julien Courbet, c'était ce matin
00:43 rediffusé chez Jean-Marc Morandini et c'est le premier sujet du Meilleur de l'Info.
00:51 Témoignage très fort de Julien Courbet. Son père est mort il y a quelques mois parce qu'il a été renversé par un chauffard. Écoutez,
00:57 Julien Courbet qui raconte tout d'abord le drame.
01:00 Ce soir-là, il marche sur le trottoir tranquillement et arrive une voiture avec un conducteur
01:05 qui a bu beaucoup. Je crois qu'il avait bu une dizaine ou quinzaine de bières,
01:10 qui loupe le virage. Donc dans ces cas-là, pour ne pas partir sur la voie en face, qu'est-ce qu'il fait ? Il donne un grand coup de
01:16 volant, mon père est en train de marcher et il le foche. Donc on suppose que mon père a volé sur le capot, que la tête a
01:22 été tapée le pare-brise et compagnie. Mais là où l'histoire devient terrible et l'alcool joue, je suppose, un rôle également,
01:28 c'est que le conducteur se sauve. Donc le laisse là.
01:31 Dans quel état ?
01:33 Est-ce qu'on aurait pu le sauver ou pas ? Moi je dois vivre avec ça. Est-ce que s'il avait appelé tout de suite, est-ce qu'on
01:37 aurait pu le sauver ? Il se sauve.
01:39 Et comme il sait qu'il a bu, il va cacher la voiture. Il la gare quelque part et il va au commissariat.
01:46 Dire "on m'a piqué ma voiture" en se disant "je vais m'en sortir comme ça". Les policiers le trouvent très nerveux.
01:53 Prennent sa disposition.
01:55 Mais ils attendent l'heure de perquisition et à 6 heures du matin, ils vont en sonner chez lui.
01:59 Il fouille, il trouve les clés de la voiture sous le matelas et il avoue.
02:03 Alors pour la petite histoire, il a pris trois mois exorcié. Il n'a pas fait une seule journée en prison.
02:08 Voilà, ça c'est assez terrible.
02:11 L'histoire déjà est terrible mais à la fin, qu'il ne fasse pas une journée en prison, il prend trois mois avec sursis pour avoir
02:16 conduit en état d'ivresse, pour avoir tué le père.
02:19 Alors c'est le père de Julien Courbet mais ça peut être le père de n'importe qui.
02:22 Voilà, enfin c'est pas le problème. Juste trois mois avec sursis.
02:26 Trois mois avec sursis, c'est-à-dire que la personne, ce criminel, ne va pas en prison.
02:30 C'est un permis de récidiver pour lui et surtout c'est un permis d'irresponsabilité ou un appel à l'irresponsabilité pour tous les autres.
02:38 Je pense qu'à un moment donné, dans notre société, il faut qu'il y ait des exemples.
02:41 Quand on enfreint la loi, quand on tue
02:44 quelqu'un, quand on est une menace pour la société, il faut que la sanction tombe et que la sanction soit
02:51 dissuasive, qu'elle soit implacable. Alors oui, j'entends toujours l'idée
02:55 la prison est criminogène, etc. On ressort plus en durcie, etc. Mais la prison, avant tout, c'est un instrument pour protéger la société.
03:03 En prison, qu'est-ce qu'il aurait fait de plus ? Il serait peut-être devenu dealer ou pire encore. Mais il peut pas y avoir rien non plus.
03:09 Moi, vous voyez, j'ai beau être un afro-laxiste de gauche, je trouve qu'on est beaucoup trop clément avec ce genre de
03:15 personnages et justement la prison, effectivement, doit servir à mettre hors circuit des gens qui sont dangereux
03:22 premièrement et qui risquent d'être récidivistes. Or, ces gens-là sont dangereux et risquent d'être récidivistes.
03:28 Je salue Gabriel Cluzel et Alexandre Devecchio, vous avez entendu ce témoignage. Il m'a glacé tout à l'heure parce que
03:35 la prison avec sursis, l'auteur qui a pris la fuite, qui a caché les clés chez lui,
03:40 qui a menti à la police,
03:43 qu'a tué, finalement ? Est-ce qu'il faut requalifier les faits ?
03:46 Est-ce que dans un cas de délit routier, comme celui-là, où on parlera d'autres délits, est-ce qu'il faut requalifier les faits ?
03:53 Je pense en effet qu'il faut que ce genre de cas serve de leçon pour l'avenir, au-delà du fait que,
03:59 et ça a été dit dans votre petit passage, la prison est là pour
04:04 mettre, pas seulement pour punir, mais aussi pour mettre à l'écart
04:08 le criminel, puisqu'en l'occurrence, il a tué,
04:12 on est obligé de le dire, elle a aussi une vertu pour prévenir la suite et ne pas relativiser.
04:18 C'est extrêmement important. Mais tuer dans un accident de voiture, c'est un homicide involontaire.
04:23 Oui, mais je crois qu'on se focalise beaucoup sur la sémantique.
04:26 Alors je comprends que les familles des victimes soient choquées par cette sémantique-là, mais si vous voulez, si vous le requalifiez en homicide routier
04:33 et que les peines ne sont pas plus lourdes, ça ne changera rien. Et ensuite, il faut surtout
04:37 appliquer les peines, parce qu'en réalité, elles peuvent quand même être sévères. Je crois que ça va jusqu'à sept ans de prison,
04:42 et s'il y a des circonstances aggravantes, comme la consommation de stupéfiants, ça peut aller jusqu'à dix ans de prison.
04:48 Jamais ça n'est prononcé. Et là, on est dans le cas de trois mois avec sursis. Donc il y a un problème aussi de justice.
04:53 Alors peut-être faut-il inventer des peines planchers pour obliger les juges à prononcer des peines
04:58 plus lourdes et construire aussi des places de prison, parce que tant qu'il n'y aura pas de place de prison, les juges auront des scrupules à
05:04 prononcer des peines moins.
05:05 Alcool et cannabis, évidemment. La question des stupéfiants est au cœur de l'actualité. Il y a eu un terrible drame,
05:11 celui de cette fillette, six ans, écrasée sur un parking par une conductrice qui avait consommé du cannabis.
05:17 Ça s'est passé à Trappes, sur l'antenne de CNews. On a entendu aujourd'hui le témoignage déchirant du père de la petite fille.
05:23 "Je rentre du taf, je vois ma fille allongée par terre et elle sent qu'il coule au niveau de sa bouche, les oreilles et tout ça.
05:31 Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ? Et je vous raconte pas, enfin, les émotions, enfin, le choc."
05:36 "Qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui ?" "De la haine, parce que c'est
05:40 impensable que je dois renverser une gamine là-bas et je la tue. C'est impensable, c'est impensable.
05:46 Je sais même pas qui a donné le permis à cette demoiselle, que la justice soit faite.
05:50 Qu'elle paye le prix cher, parce qu'elle m'a pris une part de moi. J'arrive pas à ma fille, je l'ai accompagnée juste hier à l'école.
05:57 Elle était bien, elle était toute belle. Je rentre le soir de taf, ma fille elle est plus là. J'arrive pas, j'arrive pas.
06:03 Même dans mon crâne, j'arrive pas à accepter l'aider."
06:06 Ce père de famille, ce père de quatre enfants était totalement sous choc, qu'il ne réalisait pas vraiment. Alors pour être tout à fait
06:13 précise, après les derniers éléments de l'enquête qui sont en notre possession, eh bien la jeune
06:18 conductrice n'a pas tenté de fuir. Elle a rapidement été interpellée ici par les enquêteurs. C'est ici que ce drame
06:24 s'est noué, juste à ce carrefour. "C'est tous les jours qu'on entend ça. C'est des accidents à la cocaïne.
06:30 Voilà, bon, je trouve ça déplorable." "C'est la jeunesse d'aujourd'hui.
06:35 C'est stupéfiant." "Chaque jour on découvre
06:38 des faits divers,
06:41 des accidents de voiture et les gens sont contrôlés et ils sont sous cocaïne ou sous
06:46 sous cannabis." "C'est de plus en plus jeune et de plus en plus de mélange. Donc
06:51 peut-être qu'on transgressait nous à 12 ans ou à 14 ans en fumant une cigarette, maintenant la transgression c'est de mélanger de la cocaïne,
06:57 éventuellement d'autres drogues et de l'alcool." "Ce que l'on constate, c'est à la fois l'échec total de la politique
07:04 d'interdiction de prohibition des drogues et l'échec total de la répression."
07:10 Avant qu'on en parle quand même, j'aimerais qu'on écoute Gérald Darmanin parce qu'il a été interpellé aujourd'hui au Sénat.
07:15 Il y a eu aussi ces trois policiers qui sont morts après avoir été percutés par un chauffard qui avait de l'alcool et de la drogue
07:23 dans le sang.
07:26 Doit-on décider d'un homicide routier ? C'est la question qui a été posée à Gérald Darmanin.
07:30 On va écouter la réponse du ministre de l'Intérieur, donc c'était tout à l'heure au Sénat, et puis quelques commentaires.
07:39 "Cet assassin,
07:41 celui qui était dans la voiture
07:43 averse, parce qu'il faut utiliser les mots qui comptent, a tué non seulement trois destins, mais a baissé l'intégralité de la police nationale."
07:51 Alors après l'hommage, il y a évidemment à réfléchir, Madame la Sénatrice, et avec d'autres faits divers, parce que ce n'est pas le seul.
07:59 Trop de chauffards, trop d'assassins tués sur les routes sous l'emprise de stupéfiants et d'alcool. Nous travaillons avec le garde des Sceaux
08:05 pour
08:07 évidemment pouvoir réussir à limiter ces drames.
08:11 Nous avons proposé le retrait des douze points pour ceux qui consomment sous stupéfiants, c'est une mesure réglementaire.
08:16 Le garde des Sceaux a proposé de renommer
08:18 cet homicide comme un homicide routier, c'est attendu.
08:22 Gérald Darmanin veut transformer ce
08:25 homicide involontaire en homicide routier, de ce que j'ai bien compris. Mais concrètement, qu'est-ce que ça va changer dans les peines ?
08:31 C'est ça la question. Moi, si c'est une question morale,
08:35 et j'y suis même opposé, je vais vous dire pourquoi, de passer d'homicide involontaire à homicide routier pour
08:41 essayer de faire comprendre qu'il y a quand même une intention,
08:43 moi, je pense que c'est une mauvaise idée, parce que là on est en train de dénaturer le droit.
08:48 Mais expliquez-moi, quand vous consommez de telles substances,
08:51 vous devez savoir qu'il y a la possibilité de tuer quelqu'un, qui est beaucoup plus importante que si vous ne l'avez pas consommé.
08:57 Il y a un élément capital en droit pénal, c'est l'élément intentionnel.
09:00 Et avoir conscience d'un risque,
09:03 ce n'est pas avoir l'intention de tuer.
09:06 Non mais vous êtes cramponné sur le code.
09:08 Et sur l'évolution de la société avec une banalisation de la prise de stupéfiants.
09:12 Comment on y répond alors dans ce cas-là, judiciairement ?
09:14 Je pense par de la prévention, peut-être par des sanctions plus importantes.
09:17 Judiciairement, par les peines.
09:19 Par des peines, et des peines qui sont appliquées. Alors on va regarder le tableau, ce sont les chiffres que vous donniez tout à l'heure.
09:25 Jusqu'à 7 ans d'emprisonnement et 100 000 euros d'amende en cas d'accident mortel,
09:31 lorsqu'on a pris de la drogue. Et jusqu'à 10 ans d'emprisonnement et 150 000 euros d'amende
09:35 quand le conducteur commet une circonstance aggravante supplémentaire, stupéfiant,
09:39 plus alcool ou stupéfiant, et conduit sans permis.
09:42 C'est ce que je rappelais tout à l'heure, or ce n'est jamais appliqué, moi je suis assez d'accord.
09:47 C'est comme de vouloir supprimer le moral de la Constitution, ça n'a pas supprimé le racisme.
09:52 Ce n'est pas parce qu'on change les mots qu'on va changer les réalités.
09:55 Donc il sera plus utile d'aller au fond des choses.
09:58 Aujourd'hui, les peines ne sont pas assez sévères, pas assez appliquées dans ce pays pour tout un tas de raisons.
10:04 Ensuite, je pense qu'on devrait commencer par faire beaucoup plus de contrôles concernant la drogue.
10:10 Parce qu'en réalité, on a fait des progrès avec l'alcool, il y a beaucoup de contrôles sur la drogue.
10:14 Non seulement il n'y avait pas de contrôles, mais jusqu'ici vous aviez 400 euros d'amende, c'était bien trop peu.
10:18 Donc si vous voulez dissuader les gens de consommer, s'ils savent qu'il y a une probabilité
10:23 qu'on leur confixe leur permis et leur voiture s'ils consomment de la drogue,
10:26 peut-être qu'ils hésiteront plus.
10:28 Ça me paraît plus efficace que de jouer sur les mots pour faire de la communication.
10:32 Il y a une ambiguïté sur la recherche des traces de drogue, parce qu'on ne sait pas si ça a été pris immédiatement.
10:37 Peu importe.
10:38 La question du permis aussi, qui a été évoquée par Gérald Darmanin, on enlève tous les points.
10:42 Ça va faire quelque chose ça, 12 points d'un coup ?
10:44 Normalement c'est dissuasif.
10:46 Je trouve que c'est intéressant la remarque de Maître Gentillet,
10:49 parce qu'il faut faire attention sous le coup de l'émotion,
10:51 de ne pas mettre le doigt dans quelque chose qui ferait risque prudence.
10:55 Et qui peut déboucher sur un peu du grand n'importe quoi.
10:59 Parce qu'effectivement, ce n'est pas la même chose, même en état d'ivresse,
11:02 de tuer quelqu'un avec sa voiture, que de prendre un revolver et d'aller tuer sa belle-mère intentionnellement.
11:08 C'est évidemment des choses tout à fait différentes, des faits tout à fait différents.
11:12 Donc les qualifier de la même façon, ce serait une erreur.
11:14 Il y a l'idée de la prise de conscience.
11:16 En fait l'idée c'est la prise de conscience.
11:18 Vous prenez de la drogue, vous prenez de l'alcool, vous pouvez tuer.
11:22 Mais évidemment, et je crois qu'il faut le rappeler,
11:25 le mot du reste "homicide" est suffisamment fort.
11:28 Mais néanmoins, il est important de ne pas tout mélanger,
11:31 de ne pas avoir d'armes que les mots, les peines prévues.
11:34 Si elles étaient appliquées, ce serait plus efficace.
11:37 Le problème c'est l'application.
11:39 Et c'est ce que disait également Benoît Barret, conseiller spécial pour le syndicat Alliance.
11:42 Nous avons choisi dans notre pays d'interdire le cannabis.
11:50 Que ça nous plaise ou non, que ça soit interdit,
11:52 on voit quelle est la spirale négative à laquelle on aboutit au bout de 40 ans de cette stratégie.
11:58 On sait qu'il y a pour un usager occasionnel
12:03 des conséquences négatives sur la conduite pendant 9 heures par rapport à la dernière prise.
12:09 9 heures ?
12:10 9 heures.
12:11 Pour un usager plus fréquent, bien sûr.
12:15 C'est énorme. Vous pouvez fumer le soir et le lendemain matin, vous êtes quand même très connade.
12:18 Pardon, parce que c'est la réalité qui dit "j'ai fumé il y a 4 heures, 5 heures, c'est fini".
12:23 Ce n'est pas vrai.
12:24 Le fond du sujet c'est l'usage banalisé de stupéfiants.
12:28 Est-ce que vous voyez des campagnes institutionnelles de prévention ces dernières années ?
12:32 Je ne crois pas qu'elles auraient beaucoup d'effets.
12:34 Je ne suis pas d'accord avec vous.
12:35 Commençons quand même.
12:36 C'est bizarre qu'il y en ait autant sur l'alcool et rien sur la drogue.
12:39 Est-ce qu'on ne veut pas dire la réalité, c'est-à-dire que c'est banalisé,
12:42 c'est tous les âges, tous les milieux sociaux, et que c'est à l'école ?
12:45 Bien sûr. Il y a une part d'idéologie.
12:47 Quand vous essayez de faire intervenir des policiers sur la consommation du cannabis,
12:52 vous avez une partie des enseignants qui racontent "mais il faut arrêter, ce n'est que du cannabis,
12:57 c'est une drogue douce".
12:59 Moi je n'en peux plus de cette hiérarchie entre les drogues douces,
13:02 enfin les drogues dites douces, et les drogues dites dures.
13:05 Une drogue est une drogue.
13:06 La consommation du cannabis a des conséquences désastreuses sur les adolescents,
13:12 altère le comportement et ça produit en effet des accidents de la route.
13:16 Donc à un moment donné, il faut qu'on lutte contre toutes les drogues
13:19 et cette hiérarchie est irresponsable.
13:22 Bon, on n'a pas entendu Benoît Barré, ce n'est pas grave,
13:24 mais en tout cas on a entendu un débat intéressant sur la banalisation du cannabis
13:28 et même l'absence de volonté de faire des campagnes.
13:32 Parce que c'est simple, c'est interdit.
13:34 Puisque c'est interdit, ça n'existe pas.
13:36 Et si ça n'existe pas, on n'en parle pas.
13:38 Oui, alors il faudrait faire attention, parce que j'ai l'impression que certains vont dire ensuite
13:40 "Ah ben c'est pour ça qu'il faudrait l'autoriser, parce que comme ça on pourrait faire des campagnes et dire que c'est mal".
13:44 Non mais informer, juste informer.
13:47 Du sophisme.
13:48 En fait ça existe, il y a plus d'un million de consommateurs, ça existe.
13:51 Mais pourquoi il y a une forme de complaisance ?
13:54 Parce que ça a été, même si ça s'est beaucoup démocratisé, comme la cocaïne d'ailleurs,
13:59 le cannabis a été la drogue des élites, très créative, on a même dit que c'était curatif finalement,
14:04 et on a complètement oublié de raconter aux adolescents que pour certains,
14:07 même prendre une fois du cannabis, pour d'autres ce n'est pas le cas,
14:10 mais pour certains, une fois peut rendre schizophrène.
14:12 Et on parle beaucoup de psychiatrie aujourd'hui, il faut savoir que les hôpitaux sont aussi embolisés
14:17 par ces adolescents-là, et c'est vrai que ça leur ferait peut-être peur.
14:20 Je vous donne la parole dans un instant, j'aimerais qu'on écoute le docteur Ludovic Thoreau,
14:25 chez Jean-Marc Morandini, qui disait "Au fond c'est peut-être l'échec d'un état d'esprit post-68a".
14:35 - Je vous rappelle que le début du cannabis ça se fait au collège et au lycée,
14:37 avec 1 sur 3 au collège et 1 sur 2, et parmi cette table, il y en a déjà 1 sur 2
14:41 qui théoriquement a fumé une fois du cannabis, c'est 50% de la population française.
14:45 Je ne vous demanderai pas lequel de ces noms-ci, mais forcément.
14:48 Aujourd'hui il y a un million... - Je peux le demander.
14:50 - Bah t'as déjà fumé du cannabis ? - Oui, j'ai jamais fumé, oui.
14:53 - Voilà, donc tu as participé... - Ça m'a rendu malade alors.
14:55 - Oui mais peut-être, mais là on a un exemple flagrant, excusez-moi.
14:57 Vous venez d'un côté, mais t'as fumé toi, t'as consommé, t'as participé à ça, même avec un seul.
15:03 - Mais j'ai vu des gens qui se dégradaient parce qu'ils fumaient plusièrement, on leur dit que c'était trop bien.
15:07 - Laisse-moi finir, je peux finir. Non, regardez-moi, s'il vous plaît.
15:08 Ce que disait le psychologue Jean-Marc qui a raison, qui dit que c'est certaines personnes qui fument, c'est faux.
15:12 Le joint du soir, c'est le whisky du soir. Ils ont un joint pour se calmer, parce que ça calme comme on l'a dit, donc ils se tipent un joint.
15:17 Après la problématique que je vois dans mon cabinet, c'est ceux qui sont 15 ou 16 pétards plus lourds.
15:21 À 40 ans, ils ne savent même pas reconnaître leur père. C'est clair, puisque ça a juste son cerveau, on le sait.
15:25 - Mais ça n'avait aucune influence sur la santé mentale et intellectuelle.
15:28 - C'est ce qu'on disait à l'époque. - C'est ce qu'on disait à l'époque.
15:31 - À l'époque, on se disait que ça n'avait aucune influence.
15:32 - C'était la suite au truc, liberté, patati patata, fumons, on se tente.
15:36 Aujourd'hui, c'est clair, c'est une addiction et il y a des gens qui n'arrivent pas à s'en sortir.
15:40 - C'est une addiction, il y a des gens qui n'arrivent pas à s'en sortir, mais en fait, on a des contre-exemples.
15:44 - On a des contre-exemples à l'étranger. Regarde à Californie, c'est autorisé, c'est médical.
15:49 On regarde à Amsterdam, c'est récréatif, c'est autorisé. En Espagne, c'est toléré.
15:54 Au Portugal, c'est toléré. Pourquoi en France, on ne tolère pas ?
15:56 Ce n'est pas grave que ça. C'est ça, ce qu'on dit.
15:59 - Il y a une forme de tolérance en France. On ne met plus en prison pour ça,
16:05 mais je pense qu'il devrait y avoir une répression plus forte, notamment quand on prend la voiture avec.
16:10 Ça aura un effet dissuasif. - Mais comment ça veut dire comment ?
16:14 En fait, c'est comme empêcher les gens de conduire avec ce stupéfiant.
16:19 - Vous empêchez bien les gens de conduire avec de l'alcool, je crois.
16:24 - Mais vous les avez prévenus, vous avez fait des campagnes.
16:26 - Oui, faisons-le. Il y a ce que disait tout à l'heure. C'était vrai, je pense qu'il y a eu une forme de complaisance.
16:36 Les produits étaient différents, pour répondre à l'extrait qu'on a vu.
16:40 Ils ont tendance à toujours se durcir. C'est pour ça aussi, quand on dit il va falloir légaliser,
16:45 on va trouver une drogue plus dure, moins bien coupée ailleurs.
16:50 Donc, je ne suis pas sûr que ça permettra d'avoir une société moins droguée.
16:55 D'ailleurs, on le voit à Amsterdam, mais quand vous vous baladez à Amsterdam,
16:59 on vous propose toutes sortes de drogues partout dans la rue.
17:01 Par ailleurs, c'est le plus grand port d'acheminement de la drogue.
17:04 Donc, ça n'a pas été une politique super efficace non plus.
17:07 - Il y a des drogues plus dures. On va continuer d'ailleurs à parler de stupéfiants avec leurs côtés les plus sombres.
17:12 Et là, on a une histoire qui nous a tous fait bondir, des droguiers qui se piquent face à une école.
17:16 Évidemment, on les a entraînés des seringues par terre.
17:19 Ça se passe dans le 18e arrondissement de Paris. Et l'école se trouve à une dizaine de minutes d'une salle de shoot.
17:27 - Ça y est, là, nous sommes devant une crèche. Rue Richaume à Paris. Et la toxicomanie.
17:37 Voilà, de plus en plus de toxicos. Là, il y a un monsieur.
17:41 Et voyez, juste en face de la crèche, la seringue par terre avec du sang.
17:47 - François Diot, qu'est-ce que cette scène vous inspire ?
17:50 - En fait, la réalité, c'est qu'il y a une politique qui a été mise en place.
17:53 Il y a des amis pour prévenir les conséquences de l'usage de drogue
17:58 et éviter que les toxicomanes se contaminent par le sida et les hépatites.
18:03 C'est pour ça qu'on distribue des seringues, pour éviter ces contaminations.
18:07 Et c'est une politique qui est efficace à ce niveau-là.
18:09 En revanche, ce qui est dramatique, en fait, c'est de voir que les gens continuent à consommer dans la rue.
18:17 À force de vouloir imposer une cohabitation, une proximité entre des riverains et des salles de shoot,
18:24 on en arrive à cette réalité, c'est-à-dire qu'on jette des seringues comme des mégots de cigarette.
18:28 - On vient d'en trouver une autre, avec le monsieur. On va le mettre à l'intérieur de la canette, là.
18:33 - Voilà. - Devant l'école, encore.
18:37 - Ça veut dire qu'aujourd'hui, on a une salle qui attire les drogués. On est d'accord ?
18:41 Les gens vont dans cette salle. - Il y a 800 personnes nassées.
18:44 - On leur donne des seringues, on leur donne du matériel. Et ensuite, ils ressortent.
18:49 En fait, vous avez créé un pôle d'attraction. - Mais il est le pôle à Paris !
18:52 - Vous avez créé dans ce quartier un pôle d'attraction où les gens, quand ils ressortent, ils sont drogués,
18:56 ils sont allongés devant cette crèche qu'on voit. - Mais les alcooliques, on en fait quoi, les alcooliques ?
19:01 - Supprimer la salle de shoot ne changera rien, sinon dans cette rue... - Mais vous les attirez !
19:05 - Le problème, c'est pas la salle de shoot, c'est croire que la salle de shoot, ça résout le problème.
19:11 - Mais on nous l'a présenté comme ça, je suis désolé. - Mais ça sert à quoi, la salle de shoot ?
19:15 - À fixer la consommation, c'est ce que dit la solution. - Mais ça ne fixe rien du tout !
19:19 - La salle de shoot, les médecins disent, effectivement, ce qu'on a entendu, l'argument qu'on a entendu,
19:23 c'est que ça doit fixer à un endroit les drogués. Ce qui ne se passe pas. En fait, ils ressortent avec leur marquerie.
19:29 - Mais évidemment, mais d'ailleurs, du reste, il n'y a pas un consensus médical là-dessus.
19:32 Il y a des médecins qui sont fortement opposés aux salles de shoot.
19:35 On peut, fort de toutes ces expériences, peut-être conclure que c'est l'exemple type de la fausse bonne idée.
19:41 C'est un peu comme si on mettait des alcooliques dans une pièce en leur disant "on va vous donner un verre propre,
19:45 ça va vous éviter de boire à la bouteille, mais est-ce que ça résout le problème ? Non !
19:48 Et vous parlez de crèche, ce qui est encore pire, c'est les écoles.
19:50 Parce que je dirais que quand on va chercher son enfant à la crèche, il est dans une poussette,
19:53 ou encore quand il est petit, pour les plus petits, les écoles, c'est encore plus grave.
19:56 Parce que là, les enfants marchent, sont un peu autonomes, et il n'y a plus les parents pour les protéger.
20:00 Il y a l'histoire de la gestion, qui gère ces salles de shoot, la responsabilité de la mairie de Paris ou de la mairie de Laronne.
20:06 On est retourné d'ailleurs ce matin dans la rue, les équipes de CNews avaient prévenu qu'elles venaient faire un reportage,
20:13 donc tout avait été nettoyé quand même, bien sûr.
20:15 Oui, c'est souvent des lieux où il y a du deal, en plus.
20:19 Je ne suis pas du tout sûr que ça fonctionne médicalement.
20:24 Moi, je préférerais qu'il y ait davantage de centres de désintoxication fermés, gratuits.
20:29 Mais fermer ce type de salles, je ne suis pas sûr que médicalement ce soit aussi efficace qu'on veut bien le dire.
20:36 Je ne sais pas, on ne dit pas que c'est médicalement efficace ?
20:39 On dit que ça fixe la consommation, ça évite qu'ils shoot avec des...
20:43 Mais ils shoot quand même, on ne leur donne pas des...
20:46 C'est pour ça que je dis que ce raisonnement me paraît spécieux, si vous voulez.
20:51 Après, il y a un problème, je ne suis pas dans la morale, mais il y a quand même un problème éthique là-dedans.
20:56 C'est-à-dire que l'État distribue des seringues pour se droguer et en même temps interdit la drogue.
21:02 Donc, il y a une incohérence qui paraît folle.
21:05 Il y a même un signal pour toute la société qui est finalement, il y a certaines lois qui...
21:09 L'État interdit la consommation du cannabis, mais l'État ne condamne pas la consommation du cannabis.
21:16 Là, on ne parle plus de cannabis.
21:20 Une minute de silence, on va changer de sujet, mais vous le savez, une minute de silence a été respectée aujourd'hui dans tous les hôpitaux de France.
21:26 Après l'assassinat d'une infirmière, s'appelait Karine Mézinaud.
21:30 Vous allez voir les images.
21:32 À Paris, Elisabeth Bond était aux côtés des soignants et du personnel de l'hôpital Georges Pompidou.
21:35 Karine Mézinaud exerçait au CHU de Reims, elle avait 38 ans.
21:39 Elle était mère de deux enfants de 8 et 11 ans.
21:42 Elle a été poignardée à de multiples reprises par un déséquilibré, armée d'un long couteau de cuisine,
21:47 qui s'était introduit dans le vestiaire des soignants.
21:50 L'une de ses collègues, grievement blessée, s'en est sortie.
21:53 Ce sont les agents de sécurité du CHU qui l'ont maîtrisée, a précisé le procureur de Reims, qui a fait le point.
21:58 Et vous l'avez suivi en direct sur CNews.
22:00 Et on vous résume les moments les plus importants et les plus forts.
22:03 Un individu appréhendé, rémois de 59 ans, célibataire, sans activité professionnelle, avait agi seul,
22:12 à l'aide d'un couteau de type couteau de cuisine, disposant d'une lame de 15 à 20 cm.
22:16 Dès son interpellation, il avait déclaré à plusieurs reprises aux fonctionnaires de police
22:21 en vouloir au milieu hospitalier, indiquant avoir été maltraité depuis plusieurs années par le milieu psychiatrique.
22:27 L'agresseur souffre donc de schizophrénie et de paranoïa depuis des années, depuis 1985.
22:35 Il en voulait, en tout cas récemment, aux blouses blanches.
22:38 Beaucoup d'informations, dont une essentielle, et ça va être peut-être l'un des éléments essentiels de cette terrible affaire,
22:45 la mère avait donné l'alerte et le psychiatre ne s'attendait pas à un tel passage à l'acte.
22:51 Donc là, il y a une distorsion énorme.
22:53 La mandataire a fait état de plusieurs crises verbales depuis l'été 2022
22:58 et a précisé s'en être ouverte à plusieurs reprises aux psychiatres depuis deux ans,
23:03 faisant des signalements non suivis des faits selon elle,
23:06 précisant que la mère de l'intéressé, qui n'a pu être entendue, avait les mêmes craintes d'un nouveau passage à l'acte.
23:12 C'est glaçant Noémie.
23:13 Mais c'est vrai que ça interroge, parce que certaines personnes se sont inquiétées et ont perçu un changement dans son comportement.
23:21 Souffrant de schizophrénie et de paranoïa, il faisait l'objet de soins psychiatriques depuis 1985, avec de nombreux séjours hospitaliers.
23:30 On imagine que quand il ressortait, c'est que les médecins estimaient que son état était stabilisé.
23:35 Encore une fois, c'est important parce qu'on comprend mieux, on pouvait se demander, mais tiens, pourquoi il était dehors ?
23:39 Eh bien, parce que des médecins avaient estimé qu'il était à ce moment-là capable.
23:42 En perquisition à son domicile, nous avons pu appréhender un sachet de médicaments. Ce sachet n'était ni ouvert ni entamé.
23:50 Ce qu'indique le procureur, c'est que les infirmiers donnent le traitement, mais ne vérifient pas qu'il l'a ingéré.
23:55 Ce qui peut laisser penser effectivement que depuis quelque temps, il avait cessé de prendre ce traitement.
23:59 Quand on est passé à l'acte de cette manière, qu'on a poignardé des gens, comment se fait-il ?
24:04 Apparemment, c'est ce que vous avez dit, que le psychiatre ou que quelqu'un ne vérifie pas que cette personne qui est passée à l'acte,
24:09 et qui est schizophrène et paranoïaque, ne prenne pas son traitement.
24:12 Est-ce que c'est l'échec de la psychiatrie ? Je vous pose la question dans un instant.
24:16 Mais je voulais qu'on écoute d'abord l'avocat Olivier Prado, qui a témoigné dans Punchline.
24:19 Il dit, lui, c'est l'échec de la justice.
24:22 C'est l'échec redoutable de l'institution judiciaire.
24:28 Enfin, cet homme avait, il y a cinq ans, donné des coups de couteau à quatre personnes.
24:36 Et on était encore au stade de l'instruction, sans aucune mesure de sûreté.
24:41 Et le juge d'instruction avait saisi la chambre de l'instruction pour savoir, si oui ou non,
24:47 il était dans une irresponsabilité pénale.
24:50 Mais entre-temps, rien, aucune mesure de sûreté.
24:54 Il a été à l'hôpital deux ans.
24:56 Et après, qu'est-ce qui se passe ?
24:59 À un moment donné, la justice a un mal fou à juger tous ceux qui ont des pathologies psychiatriques.
25:07 Moi, j'ai été juge avant d'être avocat, et j'ai été à la prison de Châteautierry.
25:10 La prison de Châteautierry, c'est une prison qui s'occupe de ce qu'on appelle les psychopathes, disons les fous.
25:16 Et je me suis rendu compte, à cet instant-là, combien la justice était incapable de traiter de ces questions-là.
25:25 Pourquoi elle est incapable ?
25:26 Parce qu'il y a un vieux principe qui date, qui dit "on ne juge pas les fous".
25:31 Très bien, on ne juge pas les fous.
25:33 C'est un grand principe, puisqu'ils ont une abolition de leur discernement au moment des faits.
25:39 Mais quoi des victimes ?
25:41 La grande question, c'est les victimes, c'est vrai.
25:43 Mais s'il y a un échec de la justice, comme ça a été dit,
25:47 c'est parce que peut-être la justice n'est pas bien informée suffisamment,
25:50 ou alors que les expertises psychiatriques peuvent donner question.
25:56 C'est un principe romain, il a raison de le rappeler.
25:58 On ne juge pas les fous, mais ce n'est pas parce qu'on considère qu'il n'y a pas de responsabilité pénale,
26:02 qu'il n'y a pas une dangerosité.
26:03 On peut juger de la dangerosité de l'individu, et c'est en ça qu'on dit qu'il y a un échec de la justice.
26:08 Vous parlez de la psychiatrie, c'est vrai aussi.
26:10 Mais sur quoi se basent les juges ?
26:14 Si la psychiatrie n'est pas une science exacte, et qu'in fine c'est le juge qui décide,
26:18 il ne peut pas écouter le psychiatre comme c'était l'oracle de Delphes ou la parole d'Évangile
26:23 et décider que son diagnostic suffit à faire sortir ces individus.
26:28 Je m'étonne qu'on mette des principes de précaution partout dans ce pays pour des choses les plus dérisoires,
26:32 mais en revanche pour ces individus-là, il n'y en a pas.
26:34 Mais dans cette affaire, sa mère avait dit "attention",
26:37 la personne qui s'occupait de la curatelle a dit "attention", la mandataire a dit "attention",
26:41 et là on ne les a pas écoutés.
26:42 On n'a écouté que le psy qui a dit "non mais tout va bien, il suit son traitement".
26:45 Oui, plusieurs échecs en série, je dirais.
26:48 Le premier c'est effectivement quand même celui de la justice.
26:51 Moi j'ai toujours été opposé au fait qu'il n'y ait pas de procès, je vais vous dire,
26:56 qu'il n'y ait pas de condamnation à la prison.
26:58 Donc il faut juger les faux.
26:59 Je pense qu'il faudrait juger parce qu'une affaire c'est aussi un contexte,
27:02 ça permet aux familles de victimes de savoir ce qui s'est passé exactement,
27:08 et ça permet aussi de faire évoluer la société.
27:10 Donc le procès est toujours utile, même si on décide que la personne n'est pas responsable à la fin.
27:16 D'abord le procès est utile, et ensuite le fait que la personne n'est pas responsable
27:19 ne veut pas dire qu'elle n'est pas dangereuse,
27:21 et là on devrait s'arranger à faire en sorte qu'elle ne sorte plus de l'asile psychiatrique
27:27 tant qu'elle est dangereuse.
27:29 Alors là vient la deuxième défaillance des psychiatres, peut-être, même sans doute.
27:37 Est-ce que c'est une défaillance individuelle d'un psychiatre ?
27:39 Est-ce qu'il y a aussi, moi j'entends que la psychiatrie est le parent pauvre aujourd'hui de la médecine,
27:44 est-ce qu'il n'y a pas de place dans les hôpitaux, etc.
27:46 Donc là il y a une défaillance générale de l'État en réalité.
27:49 21h32, le rappel est étonné, un tout petit peu en retard.
27:53 Adrien Spiteri.
27:54 Un homme tué par balle aujourd'hui à Paris.
27:59 Une fusillade a éclaté près de la station de métro Courcel.
28:03 Selon une source policière, il pourrait s'agir d'un règlement de compte.
28:06 La victime est un agent immobilier d'une trentaine d'années.
28:10 Plusieurs auteurs auraient appris la fuite sur des deux roues.
28:13 Et puis une légende du rock nous a quitté aujourd'hui.
28:16 Tina Turner est décédée à l'âge de 83 ans.
28:19 L'annonce a été faite par l'un de ses représentants dans un communiqué.
28:23 Véritable légende de la musique, elle a bercé toute une génération.
28:27 Elle aura remporté 8 Grammys au cours de sa carrière.
28:31 Écoutez un extrait de l'un de ses clips les plus mythiques.
28:34 (Musique)
28:38 (Musique)
28:41 (Musique)
28:48 (Musique)
28:54 (Musique)
29:05 (Musique)
29:08 Ce look, cette allure, ce style.
29:11 Vous avez dansé, vous avez emballé je pense Alexandre de Conceval.
29:14 Je ne pose pas la question à Gabriel.
29:17 (Rires)
29:19 J'aime beaucoup Tina Turner.
29:21 La reine, la queen du rock'n'roll.
29:24 Je ne sais pas si on en a eu 8 ou 12 des Grammy Awards.
29:27 Elle a même marqué le cinéma, Mad Max.
29:30 Elle a été formidable.
29:33 Elle a eu un bio-pic sur elle qui était très intéressant.
29:36 Elle a une vie difficile.
29:38 Pas tue pour son premier mari qui devait être son manager.
29:41 Ike Turner mais qui l'a découvert aussi.
29:44 Je veux qu'on revienne au chapitre de la violence au quotidien.
29:47 La violence contre les maires.
29:49 Celui de Saint-Brévin, vous le savez, a démissionné après avoir vu sa maison et ses voitures brûlées.
29:53 Dans cette affaire, on accuse des groupuscules d'extrême droite.
29:56 Il y a eu une enquête.
29:58 La NUPES a organisé une marche aujourd'hui à Saint-Brévin.
30:01 Il s'est fait récuperer qu'au rassemblement final en dénonçant les tentatives de récupération de la gauche.
30:06 Il s'en est expliqué.
30:08 Ce qui n'a pas empêché les troupes de la NUPES, unies, non Olivier Faure, de venir à Saint-Brévin.
30:12 Je n'ai pas souhaité participer à la marche dans le sens où je souhaitais qu'il n'y ait aucune participation politique.
30:22 Comme ça a été repris par certains partis politiques,
30:29 j'ai souhaité rester tout à fait neutre.
30:32 Yannick Moresse se dissocie complètement de votre action au point qu'il a décidé de ne pas venir.
30:38 Il vous snobe un peu en lui d'aller se dire à ses administrés.
30:42 Il parle de politisation, il va même plus loin, il parle de récupération politique.
30:45 Je vous rassure, tout le monde n'en prend pas son grade.
30:47 Il s'en prend aussi aux élus de droite qui ne veulent pas jouer le jeu.
30:50 Qu'est-ce que vous lui répondez ?
30:52 Il n'y a aucune volonté de récupération.
30:54 On est venu avec des dérapeaux du PS, de la France Insoumise, des écologistes ou du Parti Communiste.
30:59 On est venu avec nos échappes tricolores,
31:02 simplement pour dire qu'ici nous défendons des idées, des valeurs qui sont celles de tous les républicains.
31:08 Monsieur Faure, la NUPES, le Parti Socialiste, ils devraient quand même se poser quelques questions.
31:11 Ils vont faire une marche pour soutenir un maire qui a été agressé
31:16 et qui aujourd'hui refuse de faire la marche avec eux.
31:19 Quand ils dénoncent la récupération politique, et notamment par l'extrême gauche, vous répondez quoi ?
31:22 Je ne crois pas sincèrement qu'il y ait de récupération de qui que ce soit.
31:26 Bah si madame, il y a récupération et même le maire de Saint-Brévin ne veut pas.
31:30 Parce que la NUPES allait s'en servir pour se ressouder.
31:33 La NUPES allait se servir de ce qui s'est passé d'horrible à Saint-Brévin
31:37 pour tenter de se ressouder et pour incarner le barrage à l'extrême droite.
31:41 Ce n'est pas le soutien, c'est juste une opération politicienne de gens
31:45 qui sont les principaux promoteurs de la violence.
31:47 Tartufferie à nouveau.
31:49 Tartufferie ou opérations de com ?
31:52 Les deux, ça n'empêche pas.
31:54 Souvent les opérations de com sont des tartufferies.
31:57 Est-ce que l'opération de réunification de la NUPES a fonctionné ?
31:59 Ça n'a pas fonctionné.
32:01 Le but c'était de viser l'extrême droite.
32:04 Il est possible que ce soit une agression d'extrême droite,
32:07 mais je crois qu'on n'a toujours pas retrouvé les coupables.
32:09 Ce sera intéressant de savoir.
32:11 Par ailleurs, il y a des élus agressés tous les jours, pas spécialement par l'extrême droite.
32:15 On n'entend pas la NUPES.
32:17 La NUPES a contribué par son discours à saper toute forme d'autorité.
32:22 Quand ils parlent de policiers violents, de policiers qui tuent,
32:26 quand eux-mêmes incitent parfois la violence contre les élus,
32:30 moi je ne suis pas du tout macroniste,
32:32 mais les Macron décapités etc.
32:35 La NUPES l'a encouragée.
32:38 Donc oui, il y a une forme de tartufferie.
32:40 Et de fait, il y a 1800 procédures judiciaires
32:46 en 2022 pour des agressions de mères.
32:50 Pourquoi défendre celui-ci ?
32:52 Il y a eu des agressions graves.
32:54 Il y en a qui ont failli être écrasées sur des parkings,
32:57 qui ont été frappées, qui ont failli laisser leur vie.
32:59 Alors là, ce n'est pas rien de voir sa maison brûler.
33:01 Mais pourquoi celui-ci ?
33:02 Parce qu'évidemment, c'est l'occasion de taper à bon compte sur les opposants
33:06 à ce centre de migrants et à se refaire la cerise sur ces dollars.
33:11 Et ça a marché ou pas aujourd'hui ?
33:13 Je n'ai pas l'impression que ça a fonctionné.
33:15 Il va falloir beaucoup quand même pour que la NUPES,
33:17 qui a beaucoup abîmé son image,
33:19 et qui est finalement désunie sur beaucoup de points, se réunisse.
33:23 À suivre, dans un instant on parlera d'Edwi Plenel,
33:25 créateur de Mediapart, qui souhaite la disparition de CNews.
33:28 D'habitude, on ne le fait pas, mais on réécoutera l'intégralité
33:31 de l'excellente éditoriale de Pascal Praud.
33:33 Drôle, incisif.
33:34 Et puis, quelques commentaires sur Edwi Plenel.
33:36 Tim Jens, je le répète, c'est quand il dit
33:39 que CNews est une chaîne de guerre civile.
33:41 Écoutez, il demande l'interdiction de CNews, en fait.
33:44 Il demande que vous soyez au chômage, en fait.
33:47 Le Meilleur de l'Info avec Gabriel Cluzel et Alexandre Devecchio.
33:53 Vous avez souhaité un bon anniversaire à Mediapart ?
33:56 C'est les 15 ans de Mediapart.
33:58 On ne remercie pas Edwi Plenel, son créateur,
34:01 qui demande la disparition de CNews,
34:02 parce que nous sommes une chaîne de fachos, selon M. Plenel.
34:05 Ce qui ne nous empêche pas de souhaiter un bon anniversaire.
34:08 Surtout Pascal Praud, qui est très fort pour un discours d'anniversaire.
34:11 Le site Mediapart a célébré hier ses 15 ans d'existence.
34:18 Edwi Plenel, son créateur, pratique un journalisme militant
34:21 qui prend racine dans l'ultra-gauche, dont il est l'un des porte-parole.
34:26 M. Plenel, c'est l'idéologue qui, en 1972,
34:30 écrivait qu'aucun révolutionnaire ne pouvait se désolidariser de cet ombre noir.
34:35 Cette attaque de terroristes palestiniens qui avaient endeuillé
34:38 les Jeux Olympiques de Munich et tué 11 membres de la délégation israélienne.
34:43 M. Plenel prend ses informations chez certains magistrats
34:46 qui partagent avec lui ses rêves de grand soir.
34:49 S'il n'écrit pas des listes, comme le révolutionnaire Marat
34:52 qui envoyait ses ennemis à la guillotine,
34:54 M. Plenel mène des campagnes de presse odieuses,
34:57 campagnes exclusivement à charge, qui demandent des tribunaux populaires
35:01 et réclament des têtes.
35:02 Dominique Baudis fut ainsi traînée dans la boue,
35:05 dans le journal Le Monde que M. Plenel dirigeait jadis.
35:09 Dominique Baudis, faussement accusée de participer à des orgies
35:13 avec le tueur en série Patrice Allègre.
35:15 Aujourd'hui, M. Plenel explique que CNews est un média de guerre civile,
35:19 que nous sommes une chaîne de haine, exénophobe.
35:22 M. Plenel est reçu en majesté par la plupart de mes confrères,
35:26 par conviction ou par crainte, par intérêt ou par solidarité.
35:31 Il est à mes yeux l'incarnation de Tartuffe, faux dévot,
35:34 qui avance drapé dans le manteau de la morale
35:37 pour mieux cacher son âme sombre et ses passions tristes.
35:41 Ce qui me gêne, je le répète, c'est quand il dit
35:43 CNews est une chaîne de guerre civile.
35:44 - Bah écoutez, il demande l'interdiction de CNews en fait.
35:47 - Il demande que vous soyez au chômage en fait.
35:50 - Oui.
35:51 - Ça peut juste vous faire un peu réagir,
35:54 plutôt que de dire "Oh, il a peut-être peur".
35:57 - Non mais ça c'est, le problème c'est la mollesse d'une certaine gauche
36:00 par rapport à l'extrême gauche.
36:01 - Non pas du tout.
36:02 - C'est un gros problème.
36:03 - On n'a pas besoin de hurler pour qu'on dit les choses.
36:06 - C'est pas hurler, je vous parle de fermeté.
36:08 - Non, oui.
36:09 - C'est clairement de votre interdiction.
36:10 - Fermement, je suis contre l'interdiction.
36:11 - Ah bon, vous êtes gentil.
36:13 Bon, voilà, d'abord on souhaite un bon anniversaire à Mediapart,
36:16 15 ans, et effectivement c'est utile.
36:19 - C'est comme on est tous aux flingues.
36:22 - Vous lisez Mediapart ? Il y a des enquêtes quand même.
36:26 - Qui ne lit pas Mediapart ?
36:28 Parce que Mediapart c'est devenu le magistère par excellence moral.
36:33 Donc c'est eux qui disent le bien et le mal.
36:36 - Nous on est dans le camp du mal.
36:38 - Et vous voyez avec quelle nuance, des fachos,
36:41 c'est vraiment une analyse fine.
36:43 Mais en fait, je crois que Mediapart est vraiment le même,
36:46 si on peut le reconnaître, des enquêtes évidemment poussées,
36:49 mais c'est le naufrage du journalisme d'extrême gauche
36:53 et qui ne s'en cache pas.
36:54 Il faut quand même rappeler, parce que c'est peu dit,
36:56 qu'une controverse forte, une forte polémique
36:59 les a emportés à Charlie Hebdo en 2017,
37:02 donc après les attentats.
37:03 Et Charlie Hebdo avait accusé Edwin Plenel
37:05 de les condamner à mort, la rédaction, une deuxième fois.
37:07 Il avait dit que, vous savez, "Sane News" est traité de facho,
37:12 mais Charlie Hebdo était accusé de faire la chasse aux musulmans.
37:15 Vous imaginez cette légèreté d'accusation dans le contexte ?
37:18 - Oui, tout à fait.
37:20 Ce qui est amusant, c'est que Edwin Plenel
37:23 avait plutôt un discours anti-curé, anti-catholique,
37:27 mais il aurait été très bien du temps de l'Inquisition.
37:30 On le voit très bien dans le rôle.
37:33 Il est anti-flic, mais il est à la fois commissaire et procureur.
37:37 Donc je ne lui souhaite pas un joyeux anniversaire,
37:40 très franchement, à Mediapart.
37:41 Et j'avoue, je sais que ce n'est pas bien,
37:43 mais je me retiens d'applaudir Maïwenn.
37:47 - Vous n'irez pas travailler chez Mediapart, si vous n'avez pas compris.
37:50 - Il a initié un concept,
37:52 c'est Franz-Olivier Gisbert qui l'avait appelé ainsi.
37:54 C'est le magistraliste, amichement, entre le journaliste et le magistrat.
37:57 Plutôt le magistrat,
37:58 et contrairement au syndicat de la magistrature,
38:00 pour ses ennemis, il est sans pitié.
38:02 - Je ne l'ai pas dit, mais Emmanuel Macron
38:05 présidera demain la cérémonie hommage aux trois jeunes policiers
38:08 tués sur la route.
38:09 Comme nous, le président est affolé par cette suite de violences
38:13 qu'on vient de décrire tout à l'heure,
38:14 des faits divers qui s'enchaînent.
38:16 Le président Macron ne parle pas d'ensauvagement de la société,
38:18 mais de décivilisation.
38:20 Ce propos rapporté du Conseil des ministres qui s'est tenu ce matin,
38:23 sur lequel j'aimerais vous entendre après la séquence.
38:26 - Décivilisation, c'est extrêmement fort.
38:31 C'est un mot, encore une fois, qui est lourd de sens.
38:34 C'est un mot qui dit une société où la barbarie progresse.
38:37 A l'époque, c'était employé dans les années 30,
38:41 avant l'avènement du régime nazi.
38:43 - Il y a quelques années, Gérald Darmanin avait fait polémique.
38:45 Il avait été beaucoup attaqué pour avoir utilisé le mot d'ensauvagement.
38:47 En fait, c'est un synonyme.
38:49 C'est exactement la même chose.
38:50 Peut-être que c'est un peu euphémisé, le mot est un peu moins choquant,
38:53 mais ça veut dire exactement la même chose.
38:54 C'est-à-dire que maintenant, plus personne ne pourra dire,
38:56 si vous voulez, que ceux qui manient ce concept flirtent avec les peurs, etc.
39:01 En fait, c'est un constat qui est partagé au plus haut sommet de l'État.
39:03 - Je ne tremble pas quand je le dis.
39:05 La décivilisation est collée aussi à la déresponsabilisation
39:08 et qui rend des gens incivils, plus des citoyens,
39:12 et où, dans une espèce d'inconscience collective,
39:17 plus personne n'est responsable de ses actes.
39:20 - Le constat, c'est bien beau, le diagnostic, c'est bien beau,
39:22 mais lorsqu'on est aux responsabilités, il faut agir.
39:25 Il y a trois remparts lorsqu'on est un chef d'État à actionner avec nos services publics.
39:29 Le rempart de l'autorité restaurée à l'école,
39:32 parce que c'est là aussi où tout se fait.
39:34 Le respect de l'autorité de la police, des forces de l'ordre,
39:37 et le respect de l'autorité judiciaire,
39:39 qui doit agir et réprimer lorsque cela est nécessaire.
39:43 Ces droits, ces trois grands remparts, face à la décivilisation,
39:46 sont en situation, je dirais, presque de rupture.
39:49 - Décivilisation, donc.
39:51 Pas long sur le voyage, mais décivilisation, c'est un pas de plus.
39:54 C'est plus fort ?
39:55 - C'est plus fort et c'est plus pertinent, de fait,
39:57 parce qu'il y a un phénomène de déclassement, de déclassement moral.
40:01 Nous nous étions civilisés, nous nous décivilisons.
40:04 C'est Norbert Elias, le sociologue allemand, qui avait développé ce concept.
40:08 Mais le problème, c'est qu'on a envie de dire à Emmanuel Macron,
40:11 qui a construit ou déconstruit notre civilisation ?
40:16 Mais il y a largement participé, pardon.
40:18 Il n'est pas tout seul.
40:20 - Il n'est pas l'auteur des violences,
40:22 il n'est pas l'auteur de la consommation de stupéfiants, d'alcool, etc.
40:25 - Il n'est pas l'auteur, mais il y a quand même tout un contexte de délisement
40:27 sur tous les plans morals, de l'autorité, de l'éducation.
40:31 Vous trouvez qu'il fait quelque chose, vous, pour l'éducation nationale ?
40:33 Vous trouvez qu'on est dans un processus de recivilisation ?
40:36 Moi, je ne crois pas.
40:38 - Je partage tout ce qu'a dit Gabriel.
40:41 Je pense que oui, pour une fois, le constat est juste d'Emmanuel Macron.
40:46 Est-ce que lui, il y a participé ?
40:48 En tout cas, il n'a pas participé au redressement de la France.
40:50 Et sans doute, il a participé au brouillage des repères.
40:54 McFly et Carlito à l'Élysée, je ne suis pas sûr que c'est la marque
40:58 de la civilisation très raffinée.
41:00 - On a fait, je pense, le tour de l'actualité.
41:03 Je voulais juste terminer par un échange un peu plus léger, peut-être,
41:06 qui était assez amusant, même si au départ, c'était un sujet sérieux.
41:09 La consommation d'alcool, les Français ?
41:11 - La France était un pays qui était peuplé d'alcooliques.
41:16 C'est un pays qui est peuplé de...
41:18 - Mais c'est vrai.
41:19 - Mais je vous parlais il y a 100 ans, il y a 50 ans.
41:21 - Il y en a un pour qui.
41:22 - Il y a 100 ans, la France...
41:23 - Bien sûr, le rôle du pinard dans les deux guerres
41:26 était un rôle primordial.
41:27 - Oui.
41:28 - Bah oui.
41:29 La Bretagne, excusez-moi, à l'exception de la Loire Atlantique.
41:31 - Non, s'il vous plaît.
41:32 - Sauf la Loire Atlantique.
41:33 - S'il vous plaît.
41:34 - Ça veut pas dire que les Bretons sont des alcooliques...
41:36 - Dans les côtes du Nord et le Finistère, si, quelquefois.
41:39 Tu peux.
41:40 Enfin, bref.
41:41 La France passait à tort pour un pays où on buvait beaucoup.
41:44 Et la France, à l'heure actuelle, passe à tort
41:46 pour un pays où on se drogue un petit peu.
41:48 Ça va ?
41:49 - Non, mais c'est la drogue, en fait.
41:51 C'est un phénomène particulier.
41:53 - Les accidents à la coquille.
41:55 - C'est les hommes qui sont revenus de la guerre de 1914,
41:57 qui étaient devenus alcooliques parce qu'ils buvaient dans les tranchées
42:00 et on leur donnait beaucoup de vin.
42:02 C'est après 1918.
42:04 - Non, non, non, ce n'est pas vrai.
42:06 - C'est quand ils sont revenus de la guerre.
42:08 - Il y a eu des gens qui buvaient des livres.
42:10 - Longtemps après la guerre de 1914,
42:12 les statistiques, tout le monde le savait,
42:14 la France était un des pays qui consommait le plus d'alcool.
42:16 Il ne faut pas raconter d'histoire.
42:18 - Restons sur...
42:19 - Ce que je vois de celui-là, ça s'est amélioré
42:21 parce qu'on a considérablement...
42:23 - Le slogan à la mode en 1939, "Père nofice, père nofice".
42:27 - Merci, Pâche.
42:28 - Père nofice, père nofice, j'ai compris.
42:30 - Moi, je souscris à tout ce qui est...
42:32 - On en est au slogan de 1939.
42:34 Si on avance dans l'émission, si on est au goût du jour...
42:37 - C'est un petit sourire, mais c'est vrai qu'on boit moins en France.
42:42 - Je ne laisserai pas dire ça.
42:44 (Rires)
42:46 - Pour une nation d'alcooliques, pardon,
42:49 je trouve qu'on a construit de très belles choses.
42:52 Par ailleurs, je fais la différence entre un petit verre de vin quotidien
42:55 qui était l'eau de nos grands-parents, de fait,
42:57 et le vin est un vin bien conçus.
42:59 - Et puis moi, non, mais j'aime bien un petit verre de vin de temps en temps.
43:04 - Que dit la jeunesse, mais en une seconde.
43:06 - Mais ce n'est pas la même chose que boire une bouteille de vodka cuissée.
43:09 - Oui, non, mais...
43:10 - Je ne dirais pas qu'on détériore notre vin...
43:12 - Non, mais au produit du vin, on doit défendre aussi.
43:14 - ... après avoir sécrité une chaise-selle de vins.
43:16 - Peut-être que c'était un pays de terroir
43:18 et qu'effectivement, un bon repas accompagné d'un bon verre de vin,
43:21 ça a aussi une dimension culturelle.
43:23 Ce n'est pas effectivement la même chose que l'habitude d'alcool fort.
43:26 - Mais moins boire, c'est...
43:28 - Il vaut mieux boire un petit verre de vin de temps en temps.
43:30 - On civilise, ce n'est pas la décivilisation, c'est le contraire.
43:32 - On n'est pas pour la prohibition non plus.
43:34 - Je vous remercie en tout cas.
43:35 - L'équilibre dans toute chose.
43:36 - L'équilibre, je pense que c'était équilibré ce soir.
43:38 Merci Gabriel, merci Alexandre Devecchio.
43:40 Dans un instant, vous avez rendez-vous avec Julien Pasquet.
43:42 C'est Soir Info, merci à Valérie Acnan et Maureen Vidal
43:45 qui m'ont aidé à préparer cette émission, ainsi que Christophe Garnier.
43:47 Bye bye, à demain.
43:49 (Générique)
43:51 Tout de suite, Soir Info avec Julien Pasquet.
43:55 [Musique]

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