Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Category
📺
TVTranscription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Décivilisation.
00:00:05 Emmanuel Macron a repris hier ce néologisme pour décrire la France de 2023.
00:00:09 Décivilisation, ce n'est pas nouveau.
00:00:11 C'est un processus qui a commencé il y a de nombreuses années.
00:00:14 C'est aussi un mot de Renaud Camus, écrivain classé à droite.
00:00:18 Un concept qu'il développa dans un ouvrage en 2011.
00:00:21 Et comme toujours, quand une analyse du réel ne convient pas à la bien-pensance,
00:00:25 elle est qualifiée d'idée d'extrême droite.
00:00:28 La décivilisation n'est ni de droite ni de gauche.
00:00:31 C'est un constat et chacun le vérifie chaque jour à l'hôpital ou dans un train,
00:00:35 à l'école ou dans la rue.
00:00:37 La décivilisation est en marche.
00:00:39 40 ans d'autorité bafouée.
00:00:41 40 ans d'école sacrifiée.
00:00:44 40 ans de petits hommes gris.
00:00:46 40 ans de hiérarchie oubliée.
00:00:48 40 ans de valeur-travail déprécié.
00:00:51 40 ans de christianisme effacé.
00:00:53 40 ans d'immigration incontrôlée.
00:00:56 40 ans de déni orchestré.
00:00:58 40 ans de laissé-aller, de lâcheté, de compromission.
00:01:01 40 ans qui ont déclassé la France.
00:01:04 Emmanuel Macron s'est réveillé hier, mieux vaut tard que jamais,
00:01:08 mais convenons qu'il était temps.
00:01:09 Il est 9h02, Audrey Bertheau.
00:01:11 - A Reims, l'homme suspecté d'avoir mortellement agressé au couteau.
00:01:17 Cette infirmière, en début de semaine, a été mise en examen et écrouée
00:01:21 pour assassinat et tentative d'assassinat.
00:01:23 Le mis en cause est atteint de schizophrénie et de paranoïa.
00:01:26 Il a été placé en détention provisoire.
00:01:28 Le suspect a reconnu ses actes en ajoutant qu'il voulait se venger.
00:01:32 Emmanuel Macron est attendu à Roubaix à partir de midi.
00:01:35 Il doit rendre hommage aux trois policiers tués dimanche dans une collision.
00:01:39 Le chef de l'État doit rencontrer les familles et les collègues
00:01:42 de ces trois jeunes policiers et puis prendre la parole.
00:01:44 Ce sera vers midi et demi.
00:01:46 Les trois policiers, Paul, Steven et Manon,
00:01:48 recevront la Légion d'honneur à titre posthume.
00:01:51 Et puis en ce moment, on parle de la Ligue A et de la victoire du Real Madrid
00:01:53 contre le Rayo à Vallecano hier.
00:01:55 Le Real s'est imposé 2-1.
00:01:56 Karim Benzema a inscrit son 18e but de la saison.
00:02:00 Et la rencontre a bien sûr été marquée par le soutien affiché à Vinicius,
00:02:03 l'attaquant brésilien victime d'un suite raciste.
00:02:05 C'était à Valence dimanche dernier.
00:02:07 Eugénie Bastier, Brigitte Millot, Olivier Dardigolle, Gérard Querrerou,
00:02:10 Philippe Guibert, Gautier Lebret.
00:02:13 Je vous remercie d'être avec nous.
00:02:14 On va parler évidemment de la décivilisation.
00:02:19 Mais avant ça, essayons d'être positifs
00:02:23 avec cette nouvelle absolument extraordinaire.
00:02:25 - Sauf qu'après votre éditor, c'est vrai que...
00:02:28 On va faire de notre mieux.
00:02:31 - Mais essayons d'être positifs.
00:02:33 Et l'info que j'ai trouvée absolument extraordinaire,
00:02:36 mais comme tout à chacun, Henri Lorac est avec nous.
00:02:38 Et Henri Lorac, je le remercie grandement.
00:02:40 Il est chef de projet Interface Cerveau-Moi-Lépinière.
00:02:43 Et c'est vous qui avez créé quelque chose.
00:02:46 C'est l'homme qui valait 3 milliards de notre enfance.
00:02:48 C'est l'homme bionique.
00:02:49 En fait, on va peut-être pouvoir tout réparer un jour.
00:02:51 Tout réparer, réparer les vivants.
00:02:53 Puisque vous avez réussi avec un processus
00:02:57 que vous allez nous expliquer,
00:02:59 à donner la possibilité à un paraplégique de remarcher.
00:03:04 Donc je voudrais d'abord qu'on voit les images.
00:03:06 Je vous salue, je vous remercie.
00:03:07 Vous êtes en direct de Lausanne.
00:03:09 Et puis après, vous allez nous dire aussi avec Brigitte,
00:03:12 comment ça marche,
00:03:14 pour reprendre l'expression de Michel Dechevalet.
00:03:16 Mais voyons le sujet d'abord.
00:03:18 Ce n'était pas arrivé depuis 12 ans.
00:03:22 Gerdjan, néerlandais et paraplégique depuis une chute à vélo,
00:03:25 a retrouvé l'usage de ses membres par la pensée,
00:03:28 équipés d'un déambulateur, d'un ordinateur portable
00:03:30 et d'un casque connecté.
00:03:32 Une première mondiale, fruit d'un couplage de deux technologies.
00:03:35 Des électrodes implantées dans la région du cerveau
00:03:37 qui ordonnent les mouvements.
00:03:39 Et un neurostimulateur positionné près de la moelle épinière
00:03:42 qui les réalise.
00:03:43 L'intention et le geste sont alors coordonnés
00:03:46 grâce à des algorithmes basés sur l'intelligence artificielle.
00:03:49 Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité,
00:03:51 on a réussi à reconnecter deux régions du système nerveux central
00:03:54 qui sont séparées du fait d'une lésion de la moelle épinière.
00:03:57 Et grâce à cette reconnexion,
00:03:59 personne ne peut tenir debout et remarcher pour la première fois.
00:04:02 Le quadragénaire a dû s'entraîner à de nombreuses reprises
00:04:05 pour apprivoiser le système.
00:04:06 Rares sont les fois où il utilise plus de 30 minutes,
00:04:09 mais Gerdjan n'a jamais rien lâché.
00:04:11 Je n'ai jamais cru que je ne pourrais plus jamais marcher.
00:04:15 À ce moment-là, je ne me basais sur rien,
00:04:20 mais j'ai gardé espoir.
00:04:21 Même s'il faut encore de nombreuses années de recherche
00:04:25 avant de généraliser la méthode,
00:04:27 les chercheurs rencontrent déjà de nouveaux patients.
00:04:30 Merci M. Lorac d'être avec nous.
00:04:33 Vous êtes avec une équipe de chercheurs
00:04:36 qui ont créé un pont digital entre le cerveau et le corps
00:04:38 pour faire remarcher ce paraplégique.
00:04:41 Vous êtes responsable du programme Brain-Computer-Interface.
00:04:44 Si j'ai bien compris, il y a deux implants,
00:04:48 un dans le cerveau, un dans la moelle épinière,
00:04:51 et il y a un ordinateur.
00:04:53 C'est ça, tout à fait.
00:04:55 Cette technologie repose sur le fait qu'on puisse lire
00:04:59 les intentions du patient à partir d'enregistrements de son cerveau
00:05:03 et stimuler sa moelle épinière sous une lésion,
00:05:06 ce qui peut lui redonner le contrôle volontaire de ses muscles.
00:05:09 Et comme vous l'avez dit, ça repose sur un propre programme informatique,
00:05:13 un ordinateur qui va venir décoder ses intentions
00:05:17 et les transformer en stimulation électrique.
00:05:20 C'est ça que j'ai du mal à comprendre,
00:05:21 comment l'intention du patient est décodée ?
00:05:27 À chaque fois que vous faites un mouvement,
00:05:30 dès que vous faites un mouvement volontaire,
00:05:31 les cellules de votre cerveau émettent des impulsions électriques
00:05:35 qui sont transmises au travers de la moelle épinière vers vos muscles.
00:05:39 Et c'est cette activité électrique qu'on arrive à enregistrer.
00:05:43 Et donc on va demander au patient de penser à faire le mouvement
00:05:47 sur quelques répétitions
00:05:49 et on va réussir à identifier dans le signal électrique
00:05:52 ce qui est corrélé avec cette intention de mouvement.
00:05:54 Donc on lit dans les pensées,
00:05:57 dans le sens où on va lire l'intention motrice du participant.
00:06:01 Mais ça c'est sidérant, mais entre le moment où je pense
00:06:03 et le moment où ça… il y a peut-être un décalage quand même ?
00:06:06 Il y aura un décalage.
00:06:07 Voilà, donc dans le corps humain, naturellement, il y a déjà un décalage.
00:06:12 Il y a une vitesse de transmission, c'est quelques dizaines de millisecondes
00:06:15 entre le moment où vous pensez et le moment où le muscle va s'activer.
00:06:18 Nous, dans notre cas, c'est un peu plus long,
00:06:20 c'est quelques centaines de millisecondes.
00:06:22 Mais pour avoir une marche fonctionnelle, disons,
00:06:25 pour un paraplégique qui n'a pas marché depuis dix ans,
00:06:28 les performances sont radicalement incroyables.
00:06:32 Alors on peut voir, pendant que vous parlez d'ailleurs, des images de cet homme,
00:06:35 mais cet homme, il peut monter des escaliers par exemple ?
00:06:39 Voilà, donc le système lui permet d'adapter le contrôle de ses pas,
00:06:43 il peut monter des escaliers, il peut monter des rampes
00:06:46 et adapter sa marche à différents environnements.
00:06:49 Il arrive à discuter pendant qu'il marche, à effectuer d'autres tâches
00:06:55 qui ne sont pas spécifiques aux jambes.
00:06:57 Mais il peut marcher longtemps ?
00:07:00 Il va marcher de 30 minutes à une heure.
00:07:04 La durée d'utilisation est limitée par la batterie du système,
00:07:09 mais il n'y a pas de limite autre que sa condition physique.
00:07:12 Et puis il y a un aspect psychologique qui est très fort,
00:07:14 c'est de se tenir debout, j'imagine, pour un paraplégique, pour un tétraplégique.
00:07:18 D'ailleurs, là il est paraplégique,
00:07:21 mais est-ce que tétraplégique, ça peut également être efficace
00:07:24 ces prochaines années ou ces prochains mois ?
00:07:28 Oui, donc tout à fait, ça c'est une première étape.
00:07:30 On s'intéresse à l'activation des jambes,
00:07:32 mais on peut appliquer le même procédé pour restaurer les mouvements du bras
00:07:35 et de la main chez quelqu'un qui va être tétraplégique.
00:07:38 Brigitte, qui a fait sa chronique ce matin,
00:07:41 alors moi, vous savez, dans le flot d'informations qu'on reçoit chaque jour,
00:07:44 je trouve que celle-là est extraordinaire.
00:07:46 Réparer, réparer.
00:07:48 Réparer, redonner de l'espoir
00:07:50 et puis surtout, peut-être continuer à investir dans la recherche en France.
00:07:54 Ce serait quand même une bonne chose.
00:07:56 Non, mais ce qui est formidable, c'est d'arriver à détecter,
00:07:59 à convertir la pensée grâce à l'intelligence artificielle.
00:08:03 Donc ils arrivent à convertir notre pensée et après,
00:08:06 il y a deux implants qui sont là et en plus,
00:08:09 ils ne sont même pas implantés dans le cerveau.
00:08:11 C'est à la superficie, à la surface du cortex cérébral moteur de chaque côté.
00:08:15 Ça passe donc dans cette espèce de traducteur de nos pensées
00:08:19 qui après donne des impulsions à la moelle.
00:08:23 Il y a d'autres implants qui sont au niveau de la moelle.
00:08:25 Donc c'est absolument formidable.
00:08:26 Et comme vous le disiez, de voir ce jeune homme debout de 40 ans.
00:08:30 Et ce qui est important aussi, il l'a dit, il avait envie.
00:08:33 Il n'a jamais lâché.
00:08:34 Il s'est toujours battu.
00:08:35 Il s'est toujours dit je remarcherai.
00:08:37 Donc c'est important de toujours garder l'espoir.
00:08:39 Et comme vous le disiez, peut-être bientôt pour les tétraplégiques aussi.
00:08:43 C'est un peu plus compliqué pour les bras.
00:08:45 Monsieur Lorac, qui est donc avec nous et je rappelle que vous êtes le chef de projet.
00:08:49 Vous êtes d'ailleurs, vous êtes suisse, monsieur Lorac?
00:08:53 Non, je suis français.
00:08:54 Mais alors pourquoi vous travaillez en Suisse?
00:08:57 C'est un programme suisse parce que ça m'interpelle également.
00:09:01 Alors, en fait, ce programme,
00:09:02 c'est vraiment une belle collaboration entre l'institution française Clinatec,
00:09:07 qui dépend du CEA, qui est à Grenoble, et le PFL et l'université de Lausanne en Suisse.
00:09:13 Donc ça reste dans la région lémanique, mais c'est une belle, belle collaboration.
00:09:16 Projet de départ.
00:09:17 Qui nous a permis de faire ça.
00:09:18 Et voilà, qui a pris quatre ou cinq ans à se monter,
00:09:23 à faciliter ses collaborations et à arriver à ses résultats.
00:09:27 Deux, trois petites choses pour terminer.
00:09:28 Est-ce que cet homme pourra se mouvoir comme avant ou est-ce qu'on pourra se mouvoir comme avant?
00:09:31 Parce que là, on est évidemment sans doute au début de l'expérience.
00:09:35 Mais par exemple, est-ce que dans dix ans, on peut imaginer que...
00:09:38 Parce que j'imagine les gens qui sont en train de nous écouter,
00:09:40 les paraplégiques qui sont en train de nous écouter ou les tétraplégiques,
00:09:43 ils se disent deux choses.
00:09:44 Est-ce que c'est généralisable pour tout le monde?
00:09:48 Et est-ce que, effectivement, il pourra se mouvoir comme avant?
00:09:53 Oui, c'est très important.
00:09:54 Donc, c'est généralisable dans le sens où le cerveau de ces patients est encore intact.
00:10:00 Donc, ils sont capables de générer ses intentions motrices.
00:10:03 La moelle épinière sous la lésion est encore fonctionnelle.
00:10:06 Les muscles sont encore fonctionnels.
00:10:07 Donc, on peut appliquer cette thérapie.
00:10:10 Après, pour l'instant, on n'est pas à rendre un mouvement qui est complètement naturel
00:10:16 et qui va être comme avant.
00:10:18 Mais petit à petit, on va rajouter de la finesse dans la stimulation,
00:10:22 accéder à de plus en plus de muscles, de plus en plus de fonctions.
00:10:25 Et peut-être d'ici 10-15 ans, arriver à une fonction qui est quasi normale.
00:10:31 Dernière chose, Mélanie.
00:10:31 Là, c'est la route qui est barrée entre le cerveau et la moelle.
00:10:35 Mais est-ce qu'on pourrait imaginer, suite à un accident vasculaire cérébral,
00:10:39 avoir une amélioration?
00:10:42 Donc, pour l'application aux AVC, c'est également possible.
00:10:47 Donc, il faut que la partie du cerveau, du cortex,
00:10:50 qui génère ses intentions, soit encore intacte.
00:10:52 La moelle épinière est intacte.
00:10:53 Donc, ça pourrait être aussi applicable aux AVC.
00:10:57 Et si on se projette, alors nous, ça ne nous concernera pas, bien sûr,
00:11:00 mais si on se projette, par exemple, en 2073, c'est toujours difficile,
00:11:04 mais c'est dans 50 ans, c'est toujours très difficile de se projeter.
00:11:06 Mais est-ce que vous pensez qu'on pourra tout réparer?
00:11:09 Réparer, c'est-à-dire que l'aveugle pourra voir, le sourd pourra entendre.
00:11:13 Tout ce qui aura été cassé pourra être réparé.
00:11:18 Ça fait des dizaines d'années que des équipes du monde entier travaillent sur ces problèmes
00:11:23 et on progresse, on progresse lentement, mais sûrement.
00:11:26 Donc, d'ici 50 ans, je ne serais pas surpris qu'on arrive à des fonctions quasi normales.
00:11:32 Non, mais c'est passionnant, franchement.
00:11:34 Et vraiment, merci beaucoup, M. Lorag.
00:11:36 Merci d'abord, parce qu'on comprend tout lorsque vous exprimez
00:11:40 et vous êtes un très grand scientifique,
00:11:42 mais vous savez trouver les mots simples pour que le profane puisse comprendre.
00:11:47 Et puis, c'est vrai que dans cette actualité souvent lourde et anxiogène,
00:11:51 vous nous avez fait rêver et peut-être fait rêver aussi certains qui sont devant leur poste,
00:11:56 notamment sur l'AVC et la question de Brigitte.
00:11:59 Combien d'AVC en France chaque année?
00:12:01 Je ne sais pas, je crois qu'il y en a un.
00:12:03 Je ne sais pas, je ne peux pas...
00:12:04 C'est un chiffre extrêmement important, bien évidemment.
00:12:07 Donc, merci beaucoup, M. Lorag et vraiment bonne journée à vous.
00:12:12 Donc, voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet.
00:12:15 Je ne sais pas si ça vous fait réagir ou pas, Gérard Carreyrou.
00:12:18 C'est vraiment là, à travers cette première séquence de l'émission,
00:12:23 on a l'admirable et l'horrible.
00:12:26 On a le contraste entre une science,
00:12:30 science qui progresse à travers des hommes,
00:12:33 des équipes de chercheurs un peu partout comme ce monsieur que nous venons d'entendre.
00:12:37 Ça, c'est le côté extrêmement positif.
00:12:40 Et dans le même temps, on a ce mot que vous avez mis sur la table puisque le président...
00:12:45 Ce n'est pas moi, c'est le président.
00:12:46 Oui, je sais bien, mais on a ce mot.
00:12:48 D'ailleurs, il est formidable pour le choix des mots.
00:12:50 Il est probablement plus fort pour le choix des mots que pour la réalisation des choses.
00:12:55 Parce que ce qu'il dit à travers le mot de décivilisation,
00:12:59 il eût pu l'exprimer de manière plus simple en disant c'est le recul,
00:13:04 le retour en arrière de la civilisation.
00:13:07 C'est la barbarie.
00:13:07 C'est ce que je veux dire.
00:13:09 Ça s'appelle le retour à l'état sauvage ou à la barbarie.
00:13:13 Et tout est contenu dans le mot que le ministre de la Police de l'Intérieur,
00:13:19 monsieur Darmanin, avait utilisé il y a déjà un an, qui était l'ensauvagement.
00:13:24 L'ensauvagement de notre société.
00:13:26 Ce n'est pas la peine d'aller rechercher la décivilisation.
00:13:29 L'ensauvagement décrit peut-être mieux encore l'ensemble des problèmes
00:13:34 et des phénomènes que nous avons vécus ces derniers jours.
00:13:37 J'aurais bien aimé savoir si ce type de programme et ce scientifique
00:13:41 peut déployer ses recherches avec les financements nécessaires
00:13:46 ou si la bataille des financements pour ce type de laboratoire et de projet,
00:13:51 on aurait dû lui demander.
00:13:52 Écoutez, j'avais envie de rêver, donc je ne vais pas poser cette question.
00:13:55 Mais Gérard, on y fait la transition sur décivilisation.
00:13:58 Pourquoi je trouve que c'est intéressant ?
00:13:59 Parce que, et il y a un tweet d'Edouid Pleynel d'ailleurs.
00:14:03 Je ne vais pas en parler tous les jours d'Edouid Pleynel.
00:14:04 Il y a 15 ans.
00:14:05 Je l'ai parlé hier.
00:14:06 Ce n'est pas tous les jours.
00:14:07 15 ans.
00:14:07 D'ailleurs, on l'a invité.
00:14:09 S'il veut venir sur le plateau, on l'a invité.
00:14:10 On va voir s'il aura le courage.
00:14:12 Est-ce qu'on peut le voir d'ailleurs ce tweet Marine ?
00:14:14 Pourquoi ?
00:14:15 Parce que, pourquoi c'est intéressant ?
00:14:17 Parce que décivilisation, c'est une réalité.
00:14:19 Chacun le constate.
00:14:22 Et qu'est-ce qu'il dit ?
00:14:22 Au Conseil des ministres, Macron parle de décivilisation pour évoquer les violences.
00:14:26 C'est un concept fumeux inventé par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus,
00:14:30 déjà inventeur de l'idéo raciste du grand remplacement.
00:14:33 En fait, le réel...
00:14:34 Vous savez que Renaud Camus a écrit un journal qui s'appelle son journal
00:14:37 et Laurent Geoffroy a fondé un journal qui s'appelle Le Journal.
00:14:39 Est-ce que Laurent Geoffroy a emprunté cette idée à Renaud Camus ?
00:14:42 Renaud Camus n'est pas le premier.
00:14:43 Non mais c'est sûr.
00:14:44 Décivilisation, c'est un concept de Norbert Elias,
00:14:47 qui est un grand sociologue allemand,
00:14:49 et qui parlait justement de l'Allemagne des années 30
00:14:50 et du phénomène de déformalisation des rapports sociaux,
00:14:54 le fait qu'effectivement, une montée de la violence,
00:14:56 notamment consécutive à la Première Guerre mondiale,
00:14:58 qui avait conduit d'ailleurs à l'avènement du nazisme.
00:15:01 Donc c'est un concept qui est sociologique,
00:15:03 qui n'est pas du tout inventé par Renaud Camus.
00:15:05 Et c'est insupportable, cette gauche qui essaie de criminaliser
00:15:08 les concepts parce qu'un tel, un tel les a employés.
00:15:12 Ça devient vraiment ridicule.
00:15:14 Et NNN, ça fait une spécialité de ça.
00:15:16 Et c'est tout faire pour ne pas répondre au fond du sujet,
00:15:20 au fond du constat que pose Emmanuel Macron.
00:15:23 Alors on peut dire qu'on n'est pas d'accord avec ce constat,
00:15:25 mais criminaliser l'usage des mots, c'est absolument ridicule.
00:15:27 Non mais c'est très intéressant.
00:15:29 Ce que je voulais dire surtout, c'est que dès que quelque chose
00:15:33 saute aux yeux du réel et que ça ne va pas dans le sens
00:15:38 de la bien-pensance, vous êtes d'extrême droite.
00:15:40 La décivilisation, ce n'est pas un concept de droite ou de gauche.
00:15:44 C'est un concept sociologique, effectivement.
00:15:46 C'est ça qui est insupportable avec ces gens-là.
00:15:49 Ils ont mis la France, parce qu'ils ont une responsabilité avec...
00:15:53 La France traverse une crise intellectuelle et culturelle
00:15:55 depuis 40 ou 50 ans.
00:15:57 Évidemment, un des responsables, c'est l'ultra gauche
00:15:59 et c'est les gens qui ont tout déconstruit.
00:16:00 Ils le voulaient déconstruire.
00:16:02 Ils étaient au pouvoir quand vous dites "ils",
00:16:04 qui en prend la vie politique des 40 dernières années.
00:16:07 Je dis le courant intellectuel, culturel.
00:16:09 Ils voulaient déconstruire.
00:16:10 Ils voulaient que la culture sombre...
00:16:13 Parce que c'était pour eux une référence à la bourgeoisie.
00:16:16 Ils ont voulu tout ça.
00:16:18 On va parler de la décivilisation, réelle ou pas.
00:16:21 Mais voyons quand même aussi la diversion opérée
00:16:23 par Emmanuel Macron, qui se nourrit de mots et de concepts
00:16:26 depuis 2017.
00:16:27 Mais moi, ça m'intéresse.
00:16:28 Oui, mais ne faites pas diversion.
00:16:30 Il met ce mot dans le débat public, ce qui est la meilleure
00:16:33 moyen de ne pas parler de problèmes, d'apporter des solutions
00:16:36 et d'avancer des politiques publiques efficaces.
00:16:38 Chaque fois, vous tombez dans le piège.
00:16:39 On va faire 48 heures sur décivilisation.
00:16:41 Olivier, pardonnez-moi.
00:16:43 Essayons de penser contre nous-mêmes tous.
00:16:45 Oui, je le fais régulièrement.
00:16:48 Laissez-moi terminer.
00:16:48 Oui, le monsieur.
00:16:49 Je vous redis.
00:16:52 Comment dire ?
00:16:53 Ne soyez pas militant sur un sujet comme ça.
00:16:56 Mais pourquoi ? Vous ne l'êtes pas.
00:16:57 Non, moi je veux parler de décivilisation.
00:16:59 Mais si, parce que vous dites...
00:17:00 Non.
00:17:01 Quand on parle de décivilisation...
00:17:02 Je vous ai dit, on peut en parler.
00:17:03 Alors, votre préambule, c'est une phrase de militant.
00:17:08 Non.
00:17:09 Mais si.
00:17:09 Je ne suis pas sur ce plateau à militants.
00:17:11 Je dis simplement...
00:17:12 Je ne suis pas sur ce plateau à militants.
00:17:14 Pascal Praud, je ne suis pas sur ce plateau à militants.
00:17:16 Je dis simplement qu'il y a dans la stratégie d'Emmanuel Macron
00:17:20 quelque chose qu'il faut aussi préciser.
00:17:22 J'ai compris.
00:17:22 Mais on s'en fiche, ce n'est pas le problème.
00:17:24 Bon, mais écoutez, je me tais.
00:17:25 Oui, ce qui m'intéresse, c'est est-ce qu'il dit la vérité ou pas ?
00:17:28 Mais non, c'est ça qui m'intéresse, Olivier.
00:17:32 Sa stratégie, je m'en moque.
00:17:34 Pas moi.
00:17:34 Ce n'est pas mon problème.
00:17:36 Mais oui, mais le sujet...
00:17:37 Je ne peux ne pas partager votre lecture.
00:17:39 Mais ce qui nous intéresse,
00:17:40 est-ce que nous sommes dans une barbarie qui se met en place ?
00:17:44 C'est ça, la vraie question.
00:17:46 Tu comprends plus la question.
00:17:47 Elle est plus importante que votre stratégie d'Emmanuel Macron.
00:17:50 Pardonnez-moi.
00:17:51 Pardonnez-moi.
00:17:51 Oui, je ne suis pas d'accord.
00:17:52 Là où Olivier a peut-être un petit peu raison, quand même,
00:17:54 ce serait intéressant de parler d'action.
00:17:56 Oui, d'abord, Emmanuel Macron n'est pas simplement responsable.
00:17:59 J'ai dit 40 ans.
00:18:01 40 ans d'école sacrifiée, 40 ans du hiérarchie oubliée.
00:18:06 Il n'y a pas 40 ans d'école sacrifiée.
00:18:09 J'ai été enseignant pendant 12 ans de ces 40 ans.
00:18:12 Je n'ai pas eu le sentiment que mes collègues et moi ont sacrifié l'école.
00:18:16 Ça veut dire quoi ?
00:18:17 Ça veut dire que quand...
00:18:18 Ça veut dire tout simplement que des valeurs comme le mérite,
00:18:22 des valeurs comme la compétition,
00:18:24 des valeurs comme l'excellence, les prix d'excellence,
00:18:28 effectivement, tout ça va dans le même sens.
00:18:30 Non mais ce qui est intéressant, c'est que...
00:18:32 Il y avait une morale dans le temps à l'école.
00:18:34 Oui, oui.
00:18:36 Il y avait une morale.
00:18:37 Vous savez qu'il y a des profs qui, aujourd'hui, vont prendre leur classe
00:18:41 et vont faire un beau travail.
00:18:42 La question, c'est est-ce qu'il y a plus de violence aujourd'hui qu'hier ?
00:18:45 Et effectivement, on se rend compte que certes,
00:18:48 il y a moins d'homicides, par exemple, de morts directement.
00:18:51 Les homicides baissent.
00:18:52 Mais il y a une espèce de montée de la violence, j'allais dire quotidienne.
00:18:57 Le fait que les rapports sociaux sont de plus en plus conflictuels.
00:18:59 On le voit à l'hôpital, c'est une évidence, par exemple.
00:19:01 Le fait que les gens insultent beaucoup plus spontanément,
00:19:03 quand ils sont impatients, ils veulent tout de suite des résultats,
00:19:07 qu'ils ne supportent plus la frustration.
00:19:08 Et ça, c'est une montée de l'incivilité, de la violence de basse intensité,
00:19:13 en réalité, qui monte dans notre société.
00:19:15 Et ça, c'est une évidence qui m'apparaît importante de reconnaître.
00:19:18 Et souvent, d'ailleurs, on a certains politiciens qui le nient en disant
00:19:21 "Regardez, non, la violence brutale qu'est l'homicide baisse."
00:19:24 Effectivement, parce que déjà, en plus, on sauve plus les gens
00:19:26 qui sont victimes d'homicides parce qu'il y a des progrès médicaux, notamment.
00:19:29 Mais on ne peut pas nier qu'il y a une espèce de montée d'incivilité,
00:19:33 de violence basse.
00:19:35 Oui, il y a une montée de la violence.
00:19:36 C'est pour ça que je ne parlerai pas de barbarie, je suis d'accord, écogénie.
00:19:39 Il y a une montée de la violence basse de la vie quotidienne.
00:19:42 Il y a une remontée des homicides liés au trafic de drogue,
00:19:44 qui est le problème énorme de notre société,
00:19:46 enfin, un des gros problèmes de notre société,
00:19:49 qui fait qu'on a tous les week-ends des gens qui se plaignent.
00:19:52 Mais la barbarie, la France, ce n'est pas certains pays d'Amérique du Sud,
00:19:57 par exemple, si on met des degrés.
00:20:00 Donc, on est face à un problème.
00:20:03 C'est pour ça que le débat sémantique, il a des limites,
00:20:05 parce que des civilisations barbarient sauvagement.
00:20:10 Notre vraie question, c'est de savoir comment on agit face,
00:20:13 par exemple, au trafic de drogue.
00:20:15 C'est ça la vraie question, plus de savoir si c'est des civilisations.
00:20:18 C'est deux générations.
00:20:19 Moi, je vais prendre un petit exemple et je donne la parole à Gérard Carreau,
00:20:23 un domaine que je connais très bien, le football.
00:20:25 Allez un dimanche, aujourd'hui, voir une équipe amateur et des arbitres de football.
00:20:32 Voyez ce qui se passe sur un terrain et voyez ce qui se passait il y a 40 ans.
00:20:36 Oui, oui.
00:20:38 Oui, moi, je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:20:40 Philippe, sur le fond, peut-être, il y a des choses qui sont justes,
00:20:44 mais ce qui frappe actuellement, c'est effectivement l'accumulation dans tous les domaines.
00:20:50 Vous dites effectivement, il y avait déjà des crimes ici et là,
00:20:54 il y avait déjà des homicides ceci et là, etc.
00:20:56 Ce qui frappe actuellement, c'est l'accélération.
00:21:00 Je ne dis pas depuis que le président Macron est président,
00:21:03 ça serait un bêta de dire ça, mais l'accélération,
00:21:06 en tout cas dans cette dernière phase, dans ces dix dernières années,
00:21:10 pour élargir un petit peu, l'accélération.
00:21:12 Tout craque en même temps.
00:21:14 L'école craque.
00:21:16 On avait, moi, j'ai été prof aussi, comme toi, Olivier.
00:21:19 J'ai été prof à une époque où c'était inimaginable,
00:21:22 ces attaques qui interviennent dans les écoles.
00:21:24 Je ne parle même pas de Samuel Paty, à qui on a coupé la tête.
00:21:27 Donc l'école craque, mais le reste de la société aussi craque.
00:21:32 Dans tous les domaines, on parle de l'hôpital,
00:21:34 parce qu'il y a eu malheureusement un drame à l'hôpital,
00:21:37 mais il y en a tous les jours des drames dans les hôpitaux de France et les soignants.
00:21:41 Donc voilà, c'est l'accumulation.
00:21:44 Et tout d'un coup, on a l'impression d'un président de la République,
00:21:46 quand même là, lui, depuis six ans, réélu il y a un an,
00:21:49 et qui quelque part n'avait pas vu venir,
00:21:52 et en tout cas, il n'avait pas dit,
00:21:54 de telle manière qu'on avait l'impression qu'il était dans le déni
00:21:58 presque permanent de la montée terrible de ces phénomènes.
00:22:02 40 ans de déni, 40 ans de pas de vague.
00:22:06 J'aurais pu la rajouter.
00:22:07 Pas de vague. Pas de vague à l'hôpital, pas de vague à l'école.
00:22:10 Écoutons ce qu'a dit Marine Le Pen tout à l'heure sur le mot "déscivilisation".
00:22:15 Moi, je parle d'ensauvagement depuis des années
00:22:17 et je me fais accuser de tous les maux pour avoir fait cela.
00:22:21 Bon, la décivilisation, c'est la barbarie.
00:22:23 C'est le retour vers la barbarie.
00:22:25 Donc en réalité, Emmanuel Macron vient une fois de plus,
00:22:28 si je puis me permettre, nous donner raison sur le constat que nous faisons,
00:22:31 sauf que nous tirons la sonnette d'alarme depuis des années
00:22:34 et il n'entendait pas cette sonnette d'alarme.
00:22:37 Il se réveille au moment où la situation est déjà très obérée dans notre pays.
00:22:43 Donc il y a là aussi des décisions à prendre.
00:22:45 Pendant la campagne présidentielle, souvenez-vous,
00:22:47 j'avais dit qu'il faut sacraliser l'intégrité physique des Français.
00:22:51 Aujourd'hui, de plus en plus de Français sont atteints
00:22:55 dans leur intégrité physique par des violences qui deviennent gratuites,
00:22:58 qui deviennent systématiques.
00:23:00 Et donc, il y a des mesures à prendre sur le plan juridique.
00:23:02 Il ne faut plus, par exemple, qu'il y ait d'aménagement de peine possible
00:23:06 pour les peines égales ou supérieures à six mois,
00:23:09 en cas d'atteinte volontaire à l'intégrité physique
00:23:12 ou en cas d'atteinte aux personnes.
00:23:16 Ça peut être des atteintes sexuelles.
00:23:18 Il faut dire, il faut lancer le signal que l'atteinte à l'intégrité physique
00:23:23 n'est pas admissible et, accessoirement, n'est plus admissible,
00:23:28 puisqu'il semblerait que depuis des années, ce message ne soit pas passé.
00:23:32 Et bien justement, ce matin dans la matinale,
00:23:34 il y avait un témoin, quelqu'un qui a été agressé dans le métro et la décivilisation.
00:23:38 C'est aussi ça. La RATP n'a même pas pris de ces nouvelles.
00:23:40 Écoutez-le.
00:23:42 Personne ne s'en soucie vraiment et surtout pas la RATP.
00:23:44 Je vais être très, très clair.
00:23:46 Quand je me suis réveillé de mon chaos,
00:23:47 les deux premières choses que j'ai vues,
00:23:48 enfin, les deux premières choses, les deux premières personnes que j'ai vues,
00:23:50 c'était deux agents de la RATP qui me demandaient mon nom et mon numéro de téléphone.
00:23:54 Ce que j'ai mis à certains temps, incapable de donner, pour être sincère,
00:23:56 je ne me rappelais pas de mon nom.
00:23:57 Et cinq ans après, je me demande encore pourquoi ils me l'ont demandé,
00:24:00 parce que je n'ai eu aucune nouvelle de la régie parisienne.
00:24:02 Pas un coup de fil.
00:24:04 On parlait des civilisations à l'Élysée il n'y a pas longtemps,
00:24:07 mais le fait de ne pas prendre le temps d'appeler une victime d'agression
00:24:09 pour lui demander comment ça va,
00:24:11 pour éventuellement l'orienter vers un psy, vers une association,
00:24:13 c'est aussi la petite miette de des civilisations basiques,
00:24:17 ne pas prendre soin des victimes, ça, ça me sidère.
00:24:20 Évidemment, plusieurs fois ici, j'ai parlé des lois non écrites.
00:24:24 Il y avait plein de lois non écrites dans la société,
00:24:26 c'est-à-dire on rentrait dans un train et on ne parlait pas fort.
00:24:30 Aujourd'hui, les gens rentrent dans un train,
00:24:32 sont en train de parler au téléphone, s'assoient
00:24:35 et tu profites de la conversation des uns et des autres.
00:24:38 C'est très simple. Ils sont tout simplement mal élevés, en fait.
00:24:41 Ça s'appelle "vous êtes mal élevés".
00:24:44 - On parle sans arrêt de l'état de droit et on ne parle pas de l'état des devoirs.
00:24:48 Ça fait partie des devoirs.
00:24:50 - C'est ça, la barbarie.
00:24:51 - Oui, mais c'est pas la barbarie.
00:24:53 - Bah si, c'est la barbarie de pas...
00:24:55 - Être un police, c'est pas la barbarie.
00:24:56 - Si, l'autre n'existe pas, c'est la barbarie.
00:24:59 Je suis désolé. L'autre n'existe pas, c'est la barbarie.
00:25:02 - La barbarie, c'est de tuer son prochain.
00:25:04 Ce n'est pas de parler dans son smartphone
00:25:06 sans se rendre compte qu'il y a des gens autour de soi.
00:25:08 - Moi, je les vois et je me dis "c'est pas de la barbarie, c'est de la connerie".
00:25:12 - Ah, c'est pas de la connerie.
00:25:13 - Ah si, pour moi, c'est...
00:25:14 - Je suis seul au monde, les autres n'existent pas.
00:25:16 - Bah voilà, on est d'accord.
00:25:18 - C'est pas de la connerie.
00:25:19 - Ah, c'est vraiment une forme de mépris des autres.
00:25:22 - Voilà, l'autre n'existe pas.
00:25:24 L'autre n'existe pas.
00:25:25 - C'est pas de la barbarie.
00:25:27 - Brigitte, on est jeudi.
00:25:29 Et quand je dis jeudi, je dis jeudi.
00:25:33 Samedi déjà, vous savez ce que vous allez faire ?
00:25:35 - Oui, bien sûr.
00:25:38 Bien sûr, mais j'ai un petit...
00:25:40 On va parler de la transpiration, oui, la transpiration.
00:25:43 Mais vous savez combien vous perdez de litres par jour de transpiration
00:25:48 sans vous en rendre compte ?
00:25:48 - De neurones déjà, j'en perds quelques-uns, paraît-il.
00:25:51 Mais de transpiration, combien ?
00:25:54 - Sans vous en rendre compte, tout le monde, on perd environ 200 millilitres par heure.
00:25:57 - 200 combien ?
00:25:58 - Millilitres par heure, donc plus d'un litre par jour sans vous en rendre compte.
00:26:03 - Il y en a, je me rends compte qu'ils en perdent.
00:26:05 - Après, c'est hyper...
00:26:06 - On pourrait récupérer l'hydroïsion.
00:26:08 - Après, il y a ce qu'on appelle hyperhydrose, qui est une maladie.
00:26:11 Où là, ils transpirent beaucoup, où là, c'est des litres et des litres et des litres.
00:26:15 - Non mais c'est un bon sujet, la transpiration.
00:26:16 - C'est un très bon sujet.
00:26:18 Et puis on en a besoin, il faut transpirer, c'est vital.
00:26:20 - Évidemment.
00:26:21 - Bah écoutez.
00:26:22 - Évidemment.
00:26:22 Et à part ça, non ?
00:26:23 - À part ça, tout va bien.
00:26:25 - Bon.
00:26:26 Eh bien écoutez, c'est toujours un peu...
00:26:27 - Et encore bravo pour cette prouesse.
00:26:28 - Mais c'est formidable.
00:26:29 - C'est formidable.
00:26:31 - Et puis il faut continuer à investir dans la recherche, on le dira, j'ai réussi.
00:26:34 - Et le bleu vous va très bien.
00:26:35 - Je vous remercie, vous aussi.
00:26:36 - Oui, pardon.
00:26:37 Bon, il est 9h27, on va marquer une première pause.
00:26:41 La barbarie, me dit Marine Lanson, quelle est la définition que vous m'avez dite à l'instant ?
00:26:48 - La barbarie, c'est de penser à soi avant de penser au collectif.
00:26:51 C'est M. Nedjar qui a dit ça à Marine Lanson.
00:26:54 Donc je vous demande de méditer.
00:26:56 Mais oui, l'autre n'existe pas.
00:26:58 C'est pour ça qu'il faut faire du sport d'ailleurs.
00:26:59 Le sport, c'est une très bonne école là-dessus.
00:27:01 Moi, je martèle ça.
00:27:02 Pourquoi vous êtes comme ça ce matin ?
00:27:04 Vous êtes tout renfermé sur vous-même.
00:27:05 - Je suis un peu frais, je suis mal de réveil.
00:27:07 - Vous avez froid ?
00:27:08 - Oui, oui.
00:27:09 - Allez, la pause.
00:27:11 Laurent et Alexandre sont avec nous.
00:27:15 Alors, ça fait, je crois, deux, trois fois, même.
00:27:18 Ça doit être la troisième fois que vous venez en deux mois.
00:27:20 C'est dire, si vous nous intéressez, la guerre des intelligences à l'heure de Chachibiti,
00:27:26 parce que c'est peut-être la révolution la plus importante que nous allons vivre.
00:27:30 Vous dites que l'école doit complètement se changer, se réformer.
00:27:34 C'est passionnant, évidemment, de vous lire.
00:27:36 Et l'intelligence artificielle, on en a vu tout à l'heure,
00:27:38 au service sans doute de ce paraplégique qui a pu remarcher.
00:27:42 Mais comme on est très en retard ce matin,
00:27:44 je ne sais pas pourquoi on est très en retard.
00:27:45 D'ailleurs, Audrey, c'est de votre faute ?
00:27:46 - C'est de la vôtre.
00:27:48 - Ah bon ?
00:27:49 Excusez-moi, alors.
00:27:52 Est-ce qu'on peut avoir les informations ?
00:27:56 - Oui.
00:27:57 Hier, un homme de 30 ans a été tué par balle dans le 8e arrondissement de Paris.
00:28:03 Plusieurs coups de feu ont retenti en pleine rue à ce stade.
00:28:06 La piste du règlement de compte est privilégiée.
00:28:09 Selon une source policière, la victime était un agent immobilier.
00:28:12 Il était défavorablement connu des services de police.
00:28:14 Les auteurs ont pris la fuite à scooter.
00:28:16 Ils sont toujours recherchés.
00:28:18 Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour meurtre en bande organisée.
00:28:21 Le Conseil d'État valide l'emploi de drones par les forces de l'ordre.
00:28:25 Le projet avait été publié le mois dernier pour autoriser l'utilisation de drones équipés de caméras.
00:28:29 Mais l'Association de défense des libertés constitutionnelles avait saisi le Conseil d'État pour le retirer.
00:28:34 Gérald Darmanin a salué cette décision sur Twitter.
00:28:38 Enfin, les États-Unis dénoncent une cyberattaque d'ampleur.
00:28:41 Un cyberacteur parrainé par la Chine aurait infiltré les réseaux d'infrastructures américains,
00:28:46 mais également leurs alliés occidentaux et Microsoft.
00:28:49 Une alerte mondiale a été lancée par les États-Unis.
00:28:53 - Deux ou trois petites infos politiques avec vous, Gauthier Lebrecht.
00:28:56 Cette affaire de l'article 40 qui est un poil compliquée, mais bon, on va essayer d'aller à l'essentiel.
00:29:01 - À l'essentiel, ça permet de supprimer une proposition de loi si elle met en danger les recettes et les dépenses de l'État.
00:29:07 - Est-ce qu'on va voter oui ou non le 8 juin, contre ou pour d'ailleurs la réforme des retraites ?
00:29:13 Est-ce qu'on va le voter pour avoir lieu ?
00:29:15 - Alors, en tout cas, l'article 40, ce n'est pas du ressort soit de la présidente de l'Assemblée nationale, soit du gouvernement.
00:29:20 Yael Brown-Pivelle a dit ce matin sur Sud Radio, c'est Éric Coquerel, le président de la commission des finances LFI, qui peut le déclencher.
00:29:27 Il ne le fera pas.
00:29:28 Donc, autre possibilité pour empêcher le vote pour le gouvernement, c'est l'obstruction en déposant avec la majorité des centaines de sous-amendements,
00:29:35 puisqu'à minuit, ça s'arrête, quoi qu'il arrive.
00:29:37 Et si c'est voté, peut-être qu'il y aura vote, ça n'ira pas jusqu'au bout, puisque le Sénat, et puis il n'y aura pas de vote.
00:29:42 - Non, mais ça va être intéressant s'il y a une nouvelle fois.
00:29:44 - Comme d'habitude, ce gouvernement et cette majorité refusent d'aller au vote.
00:29:48 C'est leur péché sur la réforme des retraites, c'est le péché du 49-3, et ils refont la même chose.
00:29:54 - Mais il ne peut pas parler de décivilisation et de ne pas aller au vote.
00:29:57 - Oui, oui.
00:29:58 - Parce que ça, c'est de la décivilisation.
00:29:59 - Ça, c'est vrai.
00:30:00 - Il ne peut pas être le pompier pyromane toujours et tout le temps, en fait.
00:30:03 - C'est de la décivilisation démocratique.
00:30:05 - Il ne peut pas être le pompier pyromane toujours et tout le temps.
00:30:08 - Donc là, les députés ont la possibilité de voter.
00:30:11 - Exactement.
00:30:12 - Ils ont la possibilité de voter.
00:30:13 - Et on peut prendre les paris aujourd'hui, je pense qu'ils ne pourront pas voter.
00:30:18 - Ah ben, nous sommes...
00:30:19 - Et nous sommes dans un nouveau moment, en effet.
00:30:21 - Et la majorité a fait croire qu'elle pouvait déclencher l'article 40, alors qu'elle ne peut pas.
00:30:25 Elle ne peut pas déclencher l'article 40, encore une fois.
00:30:27 - Et Mme Brande-Pivet, présidente de l'Assemblée, a résisté, il semblerait.
00:30:30 - Oui.
00:30:31 - Il semblerait.
00:30:32 Hier, elle disait qu'elle avait un pistolet sur la tempe, et manifestement, elle a suivi.
00:30:35 - À moins ce matin sur Sud Radio.
00:30:36 Sur Sud Radio, ce matin, elle est très claire, elle dit que ça n'ira pas au bout, quoi qu'il arrive.
00:30:40 - Alors que la Première Ministre...
00:30:41 - Le vent tourne ! Elle a compris.
00:30:43 - Alors que la Première Ministre avait déclaré ça anticonstitutionnel.
00:30:47 - Juste après avoir reçu les syndicats, ce qui avait fâché les syndicats,
00:30:50 puisqu'à peine avait-il mis un pied en dehors de Matignon,
00:30:52 que déjà, on leur disait, bon ben, il n'y a pas de discussion possible sur la progression.
00:30:55 - Mais bon, il va y avoir une sorte de démacronisation, peu à peu, des éléments de la Macronie, précisément.
00:31:01 Parce que, voilà, c'est le principe, puisqu'il ne peut pas se représenter.
00:31:04 - Et Van Leeuwen.
00:31:05 - Donc les hommes, ils iront chez Edouard Philippe, ils iront chez Gérald Darmanin, ils iront chez Bruno Le Maire.
00:31:11 C'est la vie des hommes. Un jour, vous me trahirez. Je le sais.
00:31:14 - Il y en a déjà, hein, des petits frondeurs.
00:31:17 Sacha Houlié, par exemple, président de la Commission des lois sur l'immigration, sur la loi anti-casseurs,
00:31:21 il fronde parfois Gérald Darmanin.
00:31:23 - C'est les hommes ! Lisez Pascal !
00:31:25 - Moi, je ne vous trahirai jamais, Pascal.
00:31:27 - Oh, ben oui, bien sûr.
00:31:29 Mais les gens se donnent toujours bonne raison.
00:31:31 Beaucoup changé, avant, je sais pas...
00:31:33 Oh, j'ai plus de soutien, mais maintenant, c'est trop bon.
00:31:35 - Toi aussi, Brutus.
00:31:36 - Voilà.
00:31:37 - Et toi aussi, mon fils.
00:31:38 - Tucocoué, Miphili, Bruce Carabé, je vous connais.
00:31:40 - Et le Christ, trois fois renié dans la nuit.
00:31:43 - Bien sûr.
00:31:44 - Rappelez ces évidences, bien évidemment.
00:31:47 - Michael Chahou nous parle de "bruse".
00:31:50 D'ailleurs, on dit "bru".
00:31:51 C'est en...
00:31:53 Bretagne.
00:31:54 Puisque...
00:31:56 J'allais dire un terme qui n'est pas très joli, mais...
00:32:00 Il faut que Paris soit très propre, visiblement,
00:32:03 ou en tout cas très présentable.
00:32:04 Le mot "propre" n'est pas adapté, d'ailleurs.
00:32:06 Très présentable, et il y a des gens qu'on ne veut pas voir, si j'ai bien entendu.
00:32:09 - Au moment où Sans-Abri, de s'en aller.
00:32:10 - Voilà.
00:32:11 - Voilà.
00:32:12 - Ce pays est magnifique.
00:32:14 Vraiment, chaque jour, ce pays est magnifique.
00:32:16 Voyez le sujet de Michael Chahou.
00:32:18 - Dans le projet de la préfecture,
00:32:22 50 sans-abri en provenance de Paris
00:32:24 arriveraient ici toutes les trois semaines en garde-bru
00:32:27 avant d'être dispatchés sur les départements bretons.
00:32:29 Ils seraient logés dans des modulaires installés sur ce terrain
00:32:32 appartenant à la SNCF.
00:32:34 Une parcelle qui, selon le maire d'Yvergauge de la commune,
00:32:37 ne garantit pas un accueil dans de bonnes conditions.
00:32:40 - Il y a une pollution aux hydrocarbures
00:32:42 et surtout aux métaux lourds, sur tout le site.
00:32:45 Le terrain pollué, les conditions d'accueil, pour nous, ils ne sont pas.
00:32:48 On est prêt à accueillir, mais pas dans n'importe quelles conditions.
00:32:50 - En début de semaine, le conseil municipal
00:32:52 a émis un avis défavorable pour ce projet.
00:32:55 Dans cette commune de la banlieue rainesse de 20 000 habitants,
00:32:58 la population est partagée.
00:33:00 - Madame Hidalgo est en train de se débarrasser de ses migrants
00:33:02 pour les Jeux olympiques.
00:33:04 - Je trouve ça dramatique pour ces personnes,
00:33:06 pour ces gens qui sont sans-abri
00:33:09 et qui se retrouvent en plus rejetés.
00:33:13 - Des réactions qui inquiètent le maire de Brue.
00:33:16 - Par rapport à ce qui s'est passé à Saint-Brévin,
00:33:18 on peut craindre quand même certaines exactions,
00:33:22 certains débordements d'une certaine frange de la population
00:33:26 qui estiment qu'ils n'ont plus qu'à reindre.
00:33:28 Il vaut mieux qu'ils rentrent chez eux.
00:33:30 Et donc on peut subir des pressions de ces gens-là.
00:33:32 - Les premières arrivées sont prévues pour début septembre dans la commune.
00:33:36 - Combien y a-t-il d'SDF aujourd'hui à Paris ?
00:33:38 Est-ce que vous le savez ?
00:33:40 - Quelques milliers, de 3 000.
00:33:42 - Il y en aurait 3 552.
00:33:45 - Hein ?
00:33:46 - Oui, quelques milliers, exactement.
00:33:48 En 2020.
00:33:50 Donc, toutes les trois semaines, dans la ville de Brue,
00:33:53 50 doivent arriver.
00:33:55 - 50 SDF.
00:33:57 En fait, je trouve que c'est vraiment terrifiant,
00:33:59 même comme idée pour ces gens.
00:34:01 C'est quand même absolument terrifiant.
00:34:04 - Non, mais c'est Potemkin au carré.
00:34:07 Potemkin, c'était le favori de Catherine II.
00:34:10 Pour les voyages d'impératrice,
00:34:12 il créait des villages bidons, tout beaux, tout propres.
00:34:15 - En carton pâtre.
00:34:16 - Là, on est en train, pour les Jeux olympiques,
00:34:18 on va nous créer un Paris Potemkin-Macron,
00:34:21 qui va être un Paris...
00:34:22 - Il y aura aussi des convois de rats, ou pas ?
00:34:24 - Non, mais il faut demander, bien sûr.
00:34:26 - C'est intéressant.
00:34:28 - Non, mais c'est...
00:34:29 Je veux dire, la France, on est là, quoi.
00:34:32 - Ça ne vous fait pas plus réagir que ça ?
00:34:34 - Bon, écoutez, c'est pas grave.
00:34:36 - C'est une mesure de décivilisation.
00:34:38 - Ah !
00:34:39 Bon, vous avez peut-être vu un sondage CSA pour CNews,
00:34:43 publié aujourd'hui, révèle que 70% des Français
00:34:45 sont favorables à un référendum sur la politique migratoire en France.
00:34:48 Si vous voulez retrouver, comment dire,
00:34:51 un certain état d'esprit dans ce pays,
00:34:53 il faut passer par la démocratie directe, aujourd'hui.
00:34:55 Ça, c'est ma conviction.
00:34:56 - Moi aussi.
00:34:57 - La démocratie directe.
00:34:58 - Parole au peuple.
00:34:59 - Ça commence Michel Houellebecq.
00:35:01 - On ne s'en fout rien parler, à ce moment-là.
00:35:03 - Ah oui, c'est bon, c'est ton ami.
00:35:05 - Je n'ai jamais oublié que...
00:35:07 - Mais non, mais je m'en fiche qu'ils disent de moi.
00:35:10 Il dit que je coupe la parole tout le temps, il a raison.
00:35:12 - Franchement, quel mensonge.
00:35:13 - C'est pas faux.
00:35:14 - Mais non, mais parce que...
00:35:15 - Mais non, mais non.
00:35:16 - Et j'en suis désolé, d'ailleurs,
00:35:17 je pense au rythme de l'émission, mais vous avez raison.
00:35:19 - Ça veut dire qu'ils vous regardent.
00:35:20 - Mais bien sûr, il dit que mes opinions, on s'en fout.
00:35:23 Il a aussi raison.
00:35:24 Mais en revanche, ce qui est intéressant,
00:35:27 c'est de la démocratie directe.
00:35:28 - Et on pose quelle question, précisément ?
00:35:30 - Mais vous interrogez les Français sur toutes les questions ?
00:35:32 - Non, sur l'immigration.
00:35:33 - Par exemple, est-ce que vous souhaitez...
00:35:35 Immigration, c'est...
00:35:36 - Non, ça, c'est pas une bonne question.
00:35:38 Est-ce que vous souhaitez que les demandes d'asile
00:35:40 soient approuvées à l'extérieur de nos frontières ?
00:35:42 - Mais ça n'est pas possible.
00:35:43 - Mais pourquoi c'est pas possible ?
00:35:44 - La Constitution ne le permet pas.
00:35:45 - Eh bien, vous changez la Constitution, mais enfin...
00:35:47 - Mais les 20 000 médecins étrangers
00:35:49 qui sont dans l'hôpital public, on en fait quoi ?
00:35:52 - Mais on changeait la Constitution.
00:35:54 - Il ne faut pas une immigration zéro, évidemment,
00:35:55 mais il faut une immigration choisie.
00:35:57 - Oui, alors ça, c'est le concept de Nicolas Sarkozy.
00:35:59 Pourquoi pas, d'ailleurs ?
00:36:00 Mais en tout cas, vous posez la question que vous voulez,
00:36:02 mais vous interrogez les Français.
00:36:03 Est-ce que vous voulez des quotas ?
00:36:04 - Bien sûr.
00:36:05 - Est-ce que vous voulez la fin du regroupement familial ?
00:36:07 C'est quand même une question
00:36:08 où on peut interroger les Français là-dessus.
00:36:10 Vous, j'imagine que vous ne le souhaitez pas.
00:36:12 - Non, évidemment.
00:36:13 - Bon, et bien interrogez les Français.
00:36:14 - Il faut changer la Constitution encore une fois.
00:36:15 Et ça ne se fait pas comme ça.
00:36:16 Il faut au 3/5e du Congrès, sénateur plus député,
00:36:18 ou un référendum, un premier référendum,
00:36:20 pour en faire un second sur la question de l'immigration.
00:36:22 - Voyez, êtes-vous pour ou contre un référendum
00:36:24 sur la politique migratoire en France ?
00:36:25 C'est un sujet majeur de notre société.
00:36:30 Ma-geur.
00:36:32 Donc voilà.
00:36:33 - Et maintenant, tout le monde le propose.
00:36:35 - Hélodie Huchard va nous montrer
00:36:40 ce qu'il y a également dans ce sondage.
00:36:42 Et puis après, monsieur Lebret,
00:36:45 vous conclurez la partie politique.
00:36:47 - C'est bien aimable.
00:36:48 - Nous recevrons Noé Michaud.
00:36:49 Et puis vous nous direz
00:36:50 ce que vous avez à nous dire avant de partir.
00:36:52 - Qu'est-ce qu'il faut en penser ?
00:36:53 (Rires)
00:36:56 Tu bénéficies d'un pôle Nord.
00:36:58 - C'est le Rassemblement national, le premier,
00:37:00 qui a proposé cette idée.
00:37:02 Selon ce député, il serait une réponse
00:37:04 à la préoccupation des Français.
00:37:06 - L'immigration aujourd'hui, pour beaucoup de Français,
00:37:08 c'est un problème social, un problème d'emploi,
00:37:10 un problème de sécurité.
00:37:11 Il est temps qu'on demande l'avis aux Français
00:37:13 sur cette question.
00:37:14 Nous portons ce référendum depuis longtemps
00:37:16 et c'est un sujet tellement important
00:37:18 que je vois que d'autres partis politiques,
00:37:20 en déshérence, nous le volent.
00:37:22 - Et depuis ce week-end,
00:37:23 leurs collègues républicains sont sur la même ligne.
00:37:25 Cet élu n'est donc pas étonné du résultat de notre sondage.
00:37:28 - En tout cas, ça ne m'étonne pas
00:37:29 parce qu'on a déjà la même proportion de Français
00:37:31 qui estiment qu'il y a trop d'immigration en France,
00:37:34 plus de 2/3.
00:37:35 Et donc, on est dans cette logique.
00:37:37 - L'immigration, c'est un référendum, pourquoi faire ?
00:37:39 - En revanche, du côté de la majorité ou de la gauche,
00:37:41 cette idée ne convainc pas.
00:37:42 On préfère trouver des solutions
00:37:44 ou d'autres voies de consultation.
00:37:46 - Moi, je pense qu'il vaut mieux apporter des solutions
00:37:48 plutôt que poser des questions.
00:37:49 En réalité, les questions, on les connaît
00:37:51 et on sait très bien à quel défi notre pays doit répondre.
00:37:54 Je pense qu'il vaut mieux proposer des solutions.
00:37:56 - La question, c'est pas on est pour ou contre l'immigration,
00:37:58 ça ne veut rien dire.
00:37:59 L'immigration, c'est un fait.
00:38:00 Donc, le sujet, c'est plutôt
00:38:01 comment on a un débat apaisé dans le pays
00:38:03 sur les questions migratoires.
00:38:05 Finalement, la meilleure manière d'avoir un débat apaisé,
00:38:07 c'est une convention citoyenne.
00:38:08 - Pour mettre en place ce référendum via l'article 11,
00:38:11 il faudrait néanmoins d'abord modifier la Constitution.
00:38:14 - Ça fait rire tout le monde.
00:38:17 - Non, mais c'est pas que ça me fait pas rire, en fait.
00:38:20 Je trouve ça dramatique.
00:38:22 - Pourquoi il veut une convention citoyenne
00:38:24 à la place du référendum ?
00:38:25 Le problème, c'est pas de consulter les Français.
00:38:26 On sait ce que les Français pensent.
00:38:28 Le référendum, c'est un outil démocratique
00:38:30 pour contourner les institutions supranationales
00:38:33 qui nous imposent un droit qui nous empêche
00:38:35 de changer notre droit à ce migratoire.
00:38:36 C'est pas parce qu'on veut savoir l'avis des Français
00:38:38 sur la migration, on le connaît.
00:38:39 C'est pour modifier la loi.
00:38:41 Parce que par référendum, on peut contourner,
00:38:43 effectivement, la CEDH et la Constitution
00:38:46 qui a été élargie de façon modément démesurée.
00:38:48 - Oui, mais c'est pas pour ça.
00:38:49 - C'est ça, on ne peut pas référendum
00:38:50 pour le plaisir de consulter les Français.
00:38:52 C'est un outil.
00:38:53 - Ça va beaucoup plus loin que ça,
00:38:54 dans la réflexion du socialiste.
00:38:56 C'est l'attitude de la classe politique
00:38:58 depuis 15, 20 ans, depuis 2005.
00:39:01 On a arrêté d'utiliser le référendum
00:39:03 depuis qu'on sait que les Français peuvent voter mal.
00:39:05 C'est aussi simple que ça.
00:39:07 - Je suis content de vous l'entendre dire.
00:39:09 - Vous avez vu la Vierge ces derniers mois.
00:39:12 - Non, je vous ai vu, vous, Pascal.
00:39:15 - J'ai l'impression d'un...
00:39:18 - D'un glissement.
00:39:20 - J'ai l'impression qu'aujourd'hui,
00:39:21 que vous décidez.
00:39:23 - Mais non, ce qui me désole,
00:39:24 c'est que le PS, par exemple,
00:39:25 ça m'intéresse particulièrement,
00:39:27 n'a tiré aucune leçon,
00:39:30 aucune leçon des différents échecs politiques, électoraux,
00:39:34 notamment celui du quinquennat de François Hollande,
00:39:36 et donc est sur une réflexion qui le rétrécit
00:39:40 au lieu d'aller vers les gens.
00:39:42 Et c'est terrible pour ça,
00:39:43 ça fait 20 ans que ça dure,
00:39:44 depuis 2002, en fait, au PS.
00:39:46 - Alors, je salue Florian Bachelet,
00:39:48 qui nous écoute régulièrement
00:39:49 et qui a créé, je crois, un mouvement
00:39:51 qui s'appelle la France Unie.
00:39:52 Donc, évidemment, la France Unie référence peut-être
00:39:54 à François Mitterrand.
00:39:55 Il dit que la France Unie propose un référendum par an,
00:39:58 donc lui, pour trancher ce que les EU n'arrivent pas à trancher.
00:40:01 Moi, je pense qu'on ne s'en sortira qu'avec de la démocratie directe,
00:40:04 du retour en interrogeant les Français.
00:40:06 - Vous voyez qu'on a créé le référendum d'initiative partagée
00:40:08 pour que ça ne soit jamais utilisé,
00:40:09 de suite à être retoqué par le Conseil constitutionnel.
00:40:12 - Les dernières années, en 1992, on dit non à Maastricht.
00:40:14 Et du coup, l'État danois a négocié une série de opt-out,
00:40:18 des dérogations par rapport aux droits de l'Union européenne.
00:40:21 Ils ont pris en compte le non.
00:40:23 Nous, quand on a fait le non en 2005 à la Constitution européenne,
00:40:26 qu'est-ce qui s'est passé ? Rien.
00:40:28 Les gouvernements n'ont pas pris en compte une seule fois la volonté populaire.
00:40:32 - Mais parce que vous votez mal, bien sûr.
00:40:34 - C'est ça la source de notre crise et de notre pratique actuelle.
00:40:35 - 40 ans de petits hommes gris ! Vous voulez reprendre ?
00:40:37 Je ne vais pas m'autociter.
00:40:39 40 ans de petits hommes gris !
00:40:41 Vous pouvez tout lister.
00:40:43 - Édite-le, comme le dit Pascal Praud, dites-le.
00:40:45 - Mais non !
00:40:46 Bon, merci.
00:40:48 - Mais de rien.
00:40:49 - Vous êtes jeune, vous pouvez encore espérer pour nous.
00:40:51 - Non, parce que c'est difficile.
00:40:53 - Oui, parce que sinon je me laisse...
00:40:55 - Parce qu'il va falloir deux générations pour remonter tout ça,
00:40:57 c'est tenté que ce soit possible.
00:40:58 Mais ça ne va pas être simple.
00:40:59 - On verra.
00:41:00 - Ça ne va pas être simple, vraiment.
00:41:01 Oui, on verra, comme vous dites.
00:41:02 Bon, merci beaucoup.
00:41:03 On va recevoir Noémie Chouz qui va venir pour parler de Roubaix.
00:41:05 Emmanuel Macron se rend aujourd'hui à l'École nationale de police de Roubaix à 11h
00:41:08 pour un hommage national rendu à Manon, Paul et Steven,
00:41:11 qui ont été percutés le 21 mai dernier par un chauffard circulant à contresens.
00:41:15 Il a été testé positif au cannabis
00:41:18 avec 2,08 g d'alcool dans le sang.
00:41:23 Deux autres passagers sont aujourd'hui blessés.
00:41:26 Et c'est vrai qu'on a beaucoup parlé de l'alcool au volant,
00:41:29 du cannabis au volant, bien évidemment.
00:41:31 Est-ce qu'on a des infos à donner sur l'aspect judiciaire ?
00:41:34 Noémie Chouz, bonjour.
00:41:35 - Bonjour, Pascal.
00:41:36 Vous savez, l'aspect judiciaire, ça va être assez limité dans cette affaire
00:41:39 puisque le conducteur est mort dans l'accident.
00:41:41 Donc l'enquête a été ouverte pour essayer de faire toute la lumière sur ce qui s'est passé.
00:41:45 Il y aura des expertises pour voir la vitesse des différents véhicules.
00:41:48 Mais en tout état de cause, l'action publique va s'éteindre
00:41:51 puisque l'auteur de l'accident est mort.
00:41:54 - Pas d'informations, pas de commentaires particuliers sur ce drame de Roubaix ?
00:42:01 - Pour moi, c'est un drame de l'addiction, un de plus.
00:42:05 C'est du mélange d'alcool et de drogue,
00:42:07 dont on sait qu'il peut avoir des effets psychotropes très violents
00:42:11 et qui provoquent une insécurité.
00:42:13 Là encore, la complaisance avec le cannabis depuis 40 ans.
00:42:19 Là encore !
00:42:21 - On a acheté la vie sociale dans les quartiers.
00:42:24 C'est comme ça que ça s'appelle.
00:42:26 - 40 ans de l'acheter, de compromissions, etc.
00:42:28 - Là, il y a tout le monde.
00:42:29 - Tout craque, en fait.
00:42:31 - Le cannabis, il n'est pas que dans les quartiers populaires.
00:42:33 - La phrase que j'ai utilisée...
00:42:35 - Le deal, il vient de là, principalement, Olivier.
00:42:38 La consommation, non.
00:42:40 - La phrase synthétique de notre ami Jean-Claude Dacier.
00:42:43 Toutes les factures en même temps.
00:42:45 Toutes. Et ça craque.
00:42:47 Et ça craque depuis un an, deux ans, et puis ce n'est pas fini.
00:42:49 Tout craque.
00:42:51 - Sur Roubaix, je voulais juste faire une remarque quand même.
00:42:54 Ce qui, à la fois, c'est indispensable et nécessaire
00:42:57 que le président de la République aille aujourd'hui s'incliner
00:43:00 devant les trois victimes.
00:43:03 Mais je me dis quand même que c'est le même président de la République
00:43:06 qui, il y a quelques jours seulement, n'a pas reçu les délégations
00:43:10 des syndicats de police, qui lui demandait instantanément.
00:43:13 Les problèmes, ce qui s'est passé à Roubaix,
00:43:16 c'est le couronnement, hélas, d'un certain nombre d'agressions
00:43:20 et de terribles choses contre la police.
00:43:24 Le président de la République, il y a quelques jours,
00:43:27 même pas huit jours, n'a pas jugé utile et nécessaire
00:43:30 de recevoir les syndicats de police.
00:43:33 Il les a fait recevoir, c'était presque humiliant, je trouve,
00:43:36 il les a fait recevoir à l'Elysée par son directeur de cabinet.
00:43:41 Aujourd'hui, devant les corps, le président de la République
00:43:46 va aller s'incliner, ce qui est bien.
00:43:49 Je trouve qu'il aurait mieux fait de recevoir les syndicats de police
00:43:52 il y a huit jours.
00:43:53 - Et bien justement, les référendums de l'article 11
00:43:55 ne concernent que des projets ou propositions de loi
00:43:57 et sur des thèmes précis qui ne concernent en rien l'immigration.
00:44:00 - C'est très difficile.
00:44:01 C'est pour ça que Les Républicains proposent dans leur proposition
00:44:04 de réformer la Constitution pour permettre...
00:44:07 Parce que là, aujourd'hui, on ne peut pas...
00:44:08 - En fait, il faut tout changer.
00:44:10 - Ah, ben là, c'est le général de Gaulle, là, cher ami.
00:44:12 - Non, je ne sais pas, mais il faut changer de logiciel sur plein de choses.
00:44:15 Autrement, ça y est.
00:44:17 Vous le voyez bien, le réel, il est là, quand même.
00:44:20 - Oui.
00:44:21 - Si vous ne changez rien.
00:44:22 - Non, non, bien sûr.
00:44:23 Mais sur l'article 11, effectivement, on ne peut pas faire aujourd'hui
00:44:26 un référendum sur l'immigration.
00:44:27 - Le CHU, effectivement, et l'hommage qui a été rendu hier,
00:44:31 je voudrais qu'on voit le sujet de Mickaël Dos Santos.
00:44:33 Et là, Moemi, vous allez pouvoir nous donner des informations judiciaires
00:44:36 sur cette infirmière, sur Karen Mezino, cette infirmière qui est décédée,
00:44:40 et sur celui qui n'avait rien à faire dehors.
00:44:43 Il n'avait rien à faire dehors, bien évidemment.
00:44:45 Voyez le sujet de Mickaël Dos Santos.
00:44:47 - Visage fermé, tête baissée, le personnel hospitalier de France
00:44:52 a rendu hommage à Karen Mezino.
00:44:54 Plus qu'ailleurs, au CHU de Reims, la colère et l'émotion étaient palpables.
00:44:58 Dans la cour de l'hôpital, collègues et patients s'étaient réunis
00:45:02 pour un moment de recueillement.
00:45:04 A Paris, une minute de silence a également été observée
00:45:07 à l'hôpital Georges Pompidou, en présence du ministre de la Santé
00:45:11 et d'Elisabeth Borne.
00:45:12 L'occasion pour la Première ministre de saluer la mémoire
00:45:15 de cette mère de deux enfants, une professionnelle de santé
00:45:18 appréciée de tous.
00:45:19 - Elle se donnait pleinement pour ce métier qu'elle avait choisi.
00:45:23 L'énergie et la douceur, l'empathie et le professionnalisme,
00:45:29 la présence toujours pour soutenir ses collègues,
00:45:34 pour soigner ses patients.
00:45:36 - Déjà connue pour de possibles violences commises
00:45:39 avec un couteau sur quatre personnes, le présumé meurtrier,
00:45:42 un schizophrène de 59 ans, s'est confié après sa détention.
00:45:46 - Il reconnaissait avoir volontairement agressé les deux membres
00:45:49 du personnel de santé en raison de leur qualité
00:45:52 et parce qu'il en voulait à la psychiatrie,
00:45:54 qu'il qualifiait de criminel, d'assassin ou encore de faux jetons.
00:45:57 - Le suspect a été mis en examen et écroué pour tentative d'assassinat.
00:46:02 - Des informations ?
00:46:04 - La conférence de presse du procureur de la République de Reims
00:46:07 était assez édifiante sur le profil de cet homme.
00:46:10 On savait qu'il avait des problèmes psychiatriques,
00:46:12 on n'en sait plus.
00:46:13 Il souffre de paranoïa et de schizophrénie depuis 40 ans.
00:46:16 Le milieu des années 80, il a été reconnu adulte handicapé.
00:46:19 Il a eu un repassage en hôpital psychiatrique,
00:46:22 notamment deux ans dans la foulée.
00:46:24 Il avait attaqué en 2017 déjà quatre personnes au couteau.
00:46:27 Il a passé deux ans en hôpital psychiatrique.
00:46:29 Il avait été à nouveau hospitalisé à deux reprises.
00:46:32 Mais ce qui est le plus inquiétant, c'est cette divergence de point de vue
00:46:35 entre la mandataire judiciaire qui avait en charge sa curatel,
00:46:38 parce qu'il était sous curatel.
00:46:40 - C'était qui ? C'était sa mère ?
00:46:42 - Non, ça avait été sa mère à une époque.
00:46:44 Là, c'était une responsable de l'établissement où il était hébergé,
00:46:47 et qui, de son point de vue à elle, qui a expliqué aux enquêteurs
00:46:50 qu'elle avait alerté son psychiatre du fait qu'elle avait observé
00:46:54 un changement de comportement, des violences verbales,
00:46:57 qu'elle pensait qu'il ne prenait plus son traitement régulièrement,
00:47:00 que la mère du suspect elle-même s'était inquiétée d'un nouveau passage à l'acte.
00:47:03 C'est ce que cette mandataire judiciaire a dit aux enquêteurs,
00:47:06 en disant qu'elle n'avait pas été surprise d'apprendre
00:47:08 que cet homme avait à nouveau agressé au couteau.
00:47:11 Et vous avez par ailleurs ce psychiatre, qui a également été entendu,
00:47:14 qui suit ce patient depuis 2017, donc qui le connaît,
00:47:17 et qui disait qu'à ses yeux, qu'il avait estimé qu'il prenait régulièrement son traitement,
00:47:22 que son état était stabilisé, qu'il n'avait jamais imaginé un passage à l'acte.
00:47:25 Et on veut bien le croire, aucun psychiatre qui imaginerait
00:47:27 que son patient est potentiellement dangereux le laisserait.
00:47:30 - La vérité, c'est ce qu'on dirait d'une manière comme ça triviale.
00:47:35 Il était complètement fou, cet homme.
00:47:37 Et sa place est donc dans un asile depuis sans doute de nombreuses années.
00:47:42 Il a entendu le traitement, prenait-il bien son traitement ?
00:47:44 Ce psychiatre pensait que oui, or on a retrouvé des médicaments chez lui,
00:47:47 ce qui laisse penser qu'il ne le prenait pas suffisamment régulièrement.
00:47:51 Mais vous savez, c'est la hantise de tous les psychiatres,
00:47:53 de savoir qu'un jour, un de leurs patients va passer à l'acte.
00:47:56 - J'entends là aussi ce que vous dites, mais effectivement,
00:47:59 on était dans une société sans doute qui était plus dure pour ce type de personnalité,
00:48:03 il y a un siècle, parce qu'on les enfermait,
00:48:06 et c'était évidemment, on protégeait la société de cette manière-là.
00:48:09 J'entends qu'il faut être compassionnel avec ces personnes,
00:48:13 les aider, les soigner, tout ce que vous voulez.
00:48:15 - Vous savez, c'est pas que cette question-là, je crois que c'est aussi un problème, malheureusement,
00:48:17 de place et de possibilités, de moyens.
00:48:19 - Vous avez parfaitement raison, mais le commun des mortels dirait,
00:48:23 cet homme est complètement fou, et effectivement, il faut protéger lui.
00:48:26 - Cet homme a des maladies mentales, paranoïa, schizophrénie,
00:48:29 qui si vous prenez votre traitement, peuvent aussi être relativement médicamentisés.
00:48:34 - Je ne sais pas ce qu'en pense M. Alexandre, qui est médecin.
00:48:36 - Le vrai problème, c'est que 1% des Français sont atteints de psychose et d'élire.
00:48:42 500 000 adultes.
00:48:43 - C'est beaucoup, hein ?
00:48:44 - Dans chaque département français, il y a 5000 psychotiques.
00:48:48 Donc de penser que c'est simple de gérer 500 000 psychotiques,
00:48:52 et il y a 1% de la population mondiale qui est psychotique,
00:48:55 dans chaque pays, c'est 1%, le tout est très très stable dans le monde,
00:48:58 et dans les cultures.
00:48:59 C'est pas du tout simple.
00:49:00 L'organisation des gens psychotiques en France, elle est plutôt bien menée,
00:49:04 la sectorisation psychiatrique, elle marche plutôt bien,
00:49:07 la plupart des malades prennent leur traitement,
00:49:10 et c'est vrai qu'on a fermé les immenses hôpitaux psychiatriques de très long séjour,
00:49:15 qui existaient notamment dans le centre de la France,
00:49:17 qui étaient des hôpitaux de 4000 lits à chaque fois,
00:49:19 avec des salles gigantesques, des salles communes gigantesques,
00:49:22 on les a fermées il y a quelques décennies, quand les neuroleptiques sont arrivés.
00:49:25 Alors, bien sûr, il y a quelques malades qui ne prennent plus leurs neuroleptiques,
00:49:28 et qui ont des soucis, mais de penser que de traiter 500 000
00:49:33 à l'échelle de la France patients, c'est-à-dire 5000 dans chaque département,
00:49:37 c'est fastoche, ce serait une erreur, et dans tous les pays, c'est très compliqué.
00:49:41 On va marquer une pause, je vous remercie.
00:49:43 On va parler de votre bouquin, "La guerre des intelligences" à l'heure de "Chat GPT",
00:49:47 et c'est vrai que c'est un sujet qui nous passionne.
00:49:49 On pourra parler également de Dr Raoult, qui a...
00:49:52 Ah oui ? Qu'est-ce qu'il a fait ?
00:49:54 Il a vu la Vierge aussi.
00:49:55 En fait, il n'a pas dit...
00:49:56 Il a vu la Vierge aussi.
00:49:57 Non, pas du tout, parce qu'il n'a pas dit ce qu'il a dit, si j'ose dire.
00:49:59 Mais effectivement, quand on sort les phrases de son contexte, on dit "Ah, il trouve que le vaccin, c'est bien".
00:50:06 Il a dit que...
00:50:08 C'est toujours le même truc, bénéfice-risque.
00:50:11 Les gens qui se sont vaccinés et qui ont 80 ans, ils meurent moins, bien sûr.
00:50:14 Mais ceux de 25 ans, ils ne mourraient pas.
00:50:17 Mais personne ne meurt.
00:50:18 Rien de neuf.
00:50:19 Notre sujet, c'est qu'il ne fallait pas vacciner les gosses de 25 ans.
00:50:22 C'est ça, mon sujet.
00:50:23 Vous êtes d'accord ?
00:50:24 Ah ben non, vous êtes d'accord maintenant.
00:50:25 Mais ceux de 80 ans, oui, par contre, il fallait les vacciner.
00:50:27 Mais ça, personne...
00:50:28 Non, il y en a...
00:50:29 Mais on n'a pas...
00:50:30 Enfin, vous êtes sérieux ?
00:50:31 On a passé notre temps à dire qu'il ne fallait pas vacciner tout le monde,
00:50:36 parce que ça ne servait à rien pour la contagion,
00:50:38 et que les gosses de 25 ans, ça ne servait à rien non plus.
00:50:40 Et qu'il fallait juste vacciner les gens fragiles.
00:50:42 D'accord.
00:50:43 Ça a été ce que j'ai dit pendant...
00:50:44 Les gens fragiles, ils ne se sont pas vaccinés.
00:50:46 Et c'est eux qu'on retrouve à l'hôpital.
00:50:47 Et Raoult le confirme aujourd'hui.
00:50:49 Cette capacité à avoir toujours raison est sidérante dans l'humanité.
00:50:54 Nous marquons une pause.
00:50:56 Et elle ne vous concerne pas du tout.
00:50:57 Jamais.
00:50:58 Je ne crois pas.
00:50:59 Je n'espère pas.
00:51:00 Pas une seconde.
00:51:01 Je n'espère pas.
00:51:02 La pause est tout de suite.
00:51:03 Il est 10h50, on est très en retard.
00:51:08 Je ne sais pas si c'est de votre faute ou de la mienne, Audrey.
00:51:11 Toujours de la vôtre, je crois.
00:51:12 Le rappel des titres.
00:51:13 Ce jeudi, c'est la journée internationale des enfants disparus.
00:51:21 En France, un enfant disparaît toutes les 12 minutes en 2022.
00:51:25 Ils étaient plus de 43 000 mineurs à être signalés disparus aux forces de police et de gendarmerie,
00:51:30 selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
00:51:32 Une association publie aujourd'hui pour la première fois un bilan détaillé de ce phénomène de grande ampleur.
00:51:37 La moitié des garçons de 12-13 ans consultent des sites pornographiques chaque mois.
00:51:42 Une étude de médiamétrie commandée par l'Arkom révèle que les mineurs fréquentent de plus en plus ces sites.
00:51:47 Et c'est une pratique qui augmente depuis plusieurs années, notamment avec l'utilisation du smartphone.
00:51:53 Enfin, le typhon Mahoua est passé près des côtes de Guam, territoire des Etats-Unis, dans le Pacifique.
00:51:58 Des rafales de vent de plus de 200 km/h ont soufflé.
00:52:01 Vous le voyez, les populations les plus exposées se sont abritées dans des refuges à l'appel des autorités.
00:52:06 Des autorités qui craignent de fortes inondations à ces prochains jours.
00:52:10 Vous vous rendez compte, Gérard, que vous avez sans doute grandi dans un monde sans images.
00:52:14 Oui.
00:52:15 Et pas d'images.
00:52:16 Non, j'ai eu la télévision chez moi après 18 ans.
00:52:19 Donc, il n'y avait pas d'image, il n'y avait pas de représentation forcément de femmes quand vous aviez 5 ans, 10 ans.
00:52:28 Et que le jour où vous quitterez ce monde, des jeunes de 15 ans ont accès en permanence.
00:52:35 Alors évidemment, ça change la société, forcément.
00:52:38 Laurent Alexandré avec nous.
00:52:41 Votre livre est vraiment tellement étonnant parce qu'il parle de l'avenir.
00:52:47 Alors parfois, ceux qui prédisent l'avenir, les faits carabins ont toujours le bon rôle au-dessus du berceau.
00:52:54 Mais l'avenir n'est pas toujours ce qui est dit.
00:52:58 Mais il y a deux, trois choses et je voulais commencer par ça.
00:53:02 Vous dites que l'intelligence artificielle choisira notre partenaire.
00:53:06 Le recul à la reproduction sexuelle est un des marqueurs du changement de civilisation que les technologies NBIC,
00:53:12 les nanotechnologies, biotechnologies, informatiques et sciences cognitives entraînent.
00:53:18 On imagine bien le chemin que prendra cette évolution.
00:53:20 Première étape, l'intelligence artificielle choisit notre partenaire sexuel et parental.
00:53:25 Une étude réalisée par les universités de Harvard et de Chicago a montré que les mariages nés online sont plus satisfaisants
00:53:32 et durent plus longtemps que les unions à la papa.
00:53:36 Les transformations que l'intelligence artificielle va entraîner dans les décennies qui viennent sont absolument extraordinaires.
00:53:43 Ce d'autant qu'aujourd'hui, il y a parmi les experts de l'intelligence artificielle un consensus pour penser que ce qu'on appelle l'intelligence artificielle générale,
00:53:50 l'HGI en anglais, c'est-à-dire une intelligence artificielle dépassant le cerveau humain, sera là dans trois à cinq ans maximum.
00:53:57 Ça m'a l'air très mal.
00:53:58 Ça veut dire quoi dépasser le cerveau humain ? Elle est programmée quand même.
00:54:02 Non, elle n'est pas programmée. L'intelligence artificielle n'est justement pas programmée.
00:54:05 Elle s'éduque à partir de la totalité du savoir humain, mais ce n'est pas un programme traditionnel.
00:54:10 C'est bien de l'intelligence. Ce n'est pas Google, l'intelligence artificielle. C'est quelque chose de nouveau.
00:54:15 Mais elle peut créer ? Parce que là, il y a discussion. J'entends dire parfois qu'elle est programmée et qu'elle dira ce qu'on veut qu'elle dise.
00:54:22 Absolument pas. L'intelligence artificielle invente.
00:54:24 Elle sera autonome ?
00:54:25 J'en discutais avec Luc Ferry, qui est de loin le philosophe français qui connaît le mieux l'intelligence artificielle.
00:54:30 C'est peut-être même le seul philosophe français qui connaît bien l'intelligence artificielle.
00:54:34 Je demandais à Chad Gpt, ce que je mets d'ailleurs dans mon livre,
00:54:38 explique-moi quelles sont les principales pathologies psychiatriques que tu vas induire dans l'humanité.
00:54:44 Et Gpt4, Chad Gpt4, m'a fait une synthèse des pathologies psychiatriques qu'il va induire chez nous dans le futur,
00:54:52 qui est absolument extraordinaire et qui est de la vraie invention.
00:54:55 Il m'a inventé cinq pathologies qu'il imagine.
00:54:58 Qui n'existent pas.
00:55:00 Cinq pathologies qui n'existent pas et qu'il imagine dans le futur du fait de l'existence de lui-même.
00:55:05 Par exemple ?
00:55:06 Qui est absolument extraordinaire. Je ne vais pas développer.
00:55:09 Non mais une qu'on comprenne.
00:55:10 Eh bien des boucles d'enfermement, des syndromes d'infériorité par rapport à l'intelligence artificielle,
00:55:17 puisqu'on voit bien que dans beaucoup de domaines l'intelligence artificielle nous dépasse.
00:55:20 Si on prend le quotient intellectuel verbal, par exemple, Gpt4 a 155 de quotient intellectuel verbal,
00:55:27 c'est-à-dire plus que 99,989% des français.
00:55:31 Il n'y a que 20 000 français qui ont un quotient intellectuel verbal supérieur à Gpt4.
00:55:36 Eh bien ça va induire chez nous humains qui n'avons pas ce quotient intellectuel là, des syndromes d'infériorité.
00:55:42 On est à combien nous ? 110 ? 120 ? En moyenne ?
00:55:44 Non, non, on est à 98. En moyenne.
00:55:45 En moyenne ?
00:55:46 Oui, pas autour de cette table forcément, mais en moyenne pour l'ensemble de la France.
00:55:49 Autour de cette table on est en dessous bien évidemment.
00:55:52 Pour faire de la télé on est recruté en dessous.
00:55:54 Les formes d'intelligence artificielle ne sont pas des perroquets.
00:55:57 Ce sont des gens qui innovent, des gens comme Olivier Babaud et puis Nicolas Bouzou,
00:56:06 qui sont les économistes qui ont le plus travaillé sur l'intelligence artificielle,
00:56:09 ont très bien décrit comment c'est une révolution sociétale et une révolution économique
00:56:15 parce qu'il y a une réelle invention chez ces formes d'intelligence artificielle qui n'existaient pas.
00:56:20 Et l'inquiétude aujourd'hui, elle naît du fait que l'emballement de l'intelligence artificielle
00:56:24 nous fait rentrer dans une espèce de brouillard civilisationnel.
00:56:27 Parce que je vous rappelle qu'il y a deux jours, Sam Altman, l'inventeur de chaque GPT,
00:56:32 l'inventeur de GPT4, a écrit un papier dans lequel il explique que la super-intelligence,
00:56:38 des millions de fois plus intelligente que le cerveau humain, sera là probablement dans dix ans.
00:56:44 C'est-à-dire ?
00:56:45 Et puis c'est la singularité ?
00:56:46 Très proche de la singularité.
00:56:48 Et Sam Altman a écrit que ce sera un changement radical de l'aventure humaine
00:56:56 et ce sera le début d'une nouvelle histoire humaine.
00:56:58 D'accord, mais j'ai pas compris, pardonnez-moi, singularité, j'ai pas compris le concept de la singularité.
00:57:03 Il pense qu'un jour, les robots vont prendre le pouvoir parce qu'il y aura une intelligence plus intelligente que les humains.
00:57:09 Ce n'est pas un mythe.
00:57:10 Mais prendre le pouvoir, c'est quelque chose qui se rapproche.
00:57:13 Beaucoup de gens pensent que c'est un mythe.
00:57:15 Si je peux le permettre, en six mois, avec les progrès foudroyants que chaque GPT,
00:57:21 les experts ont complètement changé d'opinion.
00:57:24 La plupart des experts aujourd'hui pensent que l'intelligence artificielle est en train d'exploser
00:57:28 et va nous dépasser à relativement court terme.
00:57:30 C'est la raison pour laquelle l'inventeur de l'intelligence artificielle moderne,
00:57:34 Geoffrey Hinton, a démissionné de chez Google il y a quinze jours
00:57:38 et a entraîné un mouvement de peur en expliquant qu'il pensait que l'intelligence artificielle pouvait exterminer,
00:57:47 éliminer l'humanité à relativement court terme.
00:57:49 Mais comment ? Je ne comprends pas. Laquelle application ?
00:57:54 L'intelligence artificielle progresse à une telle vitesse qu'une partie importante des experts aient peur que nous soyons dépassés.
00:58:02 Il faut voir.
00:58:03 Vous pouvez pas juster.
00:58:05 Vous pouvez pas juster.
00:58:06 À partir du moment où nous confions la totalité des leviers de notre civilisation à l'intelligence artificielle,
00:58:13 elle aura un extraordinaire pouvoir. C'est d'ailleurs le sens du papier de la rarité.
00:58:17 Mais c'est entendu. Mais elle peut nous aider.
00:58:20 Mais l'intelligence artificielle sera à la manette de nos transports, de nos avions, de nos centrales électriques, etc.
00:58:28 C'est de là que naît cette crainte que je ne partage d'ailleurs pas complètement.
00:58:32 Je suis moins pessimiste que ces gens-là.
00:58:34 Mais les avions vont commencer à voler tout seuls. Ils vont s'écraser sur les tours.
00:58:40 Vous ne vous rendez pas compte de la vitesse à laquelle nous laissons à l'intelligence artificielle les leviers de notre civilisation.
00:58:48 Oui, mais j'entends bien. Mais il nous faut illustrer ce que vous dites.
00:58:52 Parce que si c'est une aide, par exemple, si les avions volent sans...
00:58:56 Je vais prendre juste un exemple.
00:58:58 Dans un avion, la quantité de données générées par les 800 à 1 000 capteurs qu'il y a dans un Airbus, par exemple, c'est 5 000 milliards d'informations.
00:59:07 Les pilotes ne peuvent pas traiter 5 000 milliards d'informations.
00:59:10 Ce sont des systèmes d'intelligence artificielle qui les génèrent.
00:59:13 Aucun pilote ne peut gérer 5 000 milliards de données.
00:59:16 De même en médecine, quand vous prenez le séquençage ADN, c'est 20 000 milliards d'informations par séquençage ADN en données brutes.
00:59:24 Aucun médecin ne peut traiter 20 000 milliards d'informations.
00:59:26 Donc progressivement, nous donnons les leviers de contre-savoir à l'intelligence artificielle.
00:59:32 Ce qui conduit une partie des experts, comme le père de Chagé Pété, à craindre que l'intelligence artificielle nous dépasse.
00:59:39 On peut pas se passer de voiture, mais les voitures ne nous attaquent pas.
00:59:41 Je comprends ou je... Fin de comprendre.
00:59:45 Les écologistes, vous ne les épargnez pas.
00:59:47 Les écologistes européens produisent à j'ai continu des prophètes annonçant la fin du monde.
00:59:50 La militante Fred Varga s'explique qu'à 1,5 degré de plus, la moitié de l'humanité mourra du réchauffement climatique et 6 milliards à plus de 2 degrés.
00:59:57 Dans le Parisien Yves Cochet, ministre de l'Environnement de l'EDH, Jaspin Prévin, prédit l'effondrement inéluctable de notre société, etc.
01:00:05 Bon, vous, vous n'êtes pas du tout sur cette ligne-là.
01:00:07 Je pense qu'avec la technologie, nous allons régler le problème du réchauffement climatique.
01:00:11 Je ne suis pas catastrophiste.
01:00:13 Et je constate que la NUPES qui a fait de la décroissance son cheval de bataille va être pris à revers.
01:00:19 Parce que nous rentrons dans une période d'hypertechnologie, d'hyperscience et d'hypercroissance.
01:00:24 La croissance économique va beaucoup augmenter.
01:00:27 Donc les gens qui pensent que nous rentrons dans une ère de croissance zéro se foutent le doigt dans l'œil jusqu'au coude.
01:00:33 Nous allons rentrer dans une période de croissance très forte.
01:00:36 Qu'est-ce qu'on va faire si Tchap GPT nous remplace ?
01:00:40 Par exemple, vous avez dit la dernière fois que vous êtes venu ici, au Barreau, Tchap GPT est arrivé premier.
01:00:47 Qu'est-ce que nous allons faire ?
01:00:49 Mais Pascal, d'abord, il y a plein de choses que nous n'avons pas encore réglées.
01:00:53 45% des cancéreux français meurent de leur cancer.
01:00:57 L'intelligence artificielle va nous aider à mieux traiter le cancer.
01:01:00 On a des tas de maladies à traiter.
01:01:02 Regardez, les paralysés grâce à l'intelligence artificielle et à des implants dans le cerveau peuvent maintenant remarcher.
01:01:08 Nous allons nous servir de l'intelligence artificielle pour traiter beaucoup des défis qui concernent l'humanité.
01:01:13 Il n'y a pas que des éléments négatifs dans l'intelligence artificielle.
01:01:16 Mais vous ne répondez pas toujours à mes questions et ce n'est pas bien.
01:01:19 Qu'est-ce qu'on va faire, je vous dis ?
01:01:21 Alors écoutez, vous connaissez, Pascal, vous connaissez les positions.
01:01:26 Le manuel, elle ne pourra pas faire. Par exemple, la cuisine, l'intelligence artificielle, elle ne pourra pas la cuisiner.
01:01:30 Alors là, vous vous trompez puisque Tchap GPT est en train de créer une gamme de robots, les robots Néo, qui vont incorporer GPT4.
01:01:38 Mais qu'est-ce qu'on fera ?
01:01:40 Eh bien, nous allons d'abord nous augmenter.
01:01:42 Là, je pense qu'Elon Musk a raison.
01:01:44 On pourra relire la recherche du temps perdu.
01:01:48 Je pense qu'Elon Musk a raison et vous savez que le jour où GPT4 est sorti, Elon Musk a déclaré
01:01:53 "Qu'est-ce que nous allons devenir, nous humains ?
01:01:56 Je ne vois plus qu'une solution pour être compétitif, c'est Neuralink."
01:02:00 C'est-à-dire les implants intra-cérébraux qu'il développe.
01:02:03 Quelle horreur !
01:02:05 C'est une vraie question.
01:02:07 On va parler de Gérard Depardieu dans une seconde et puis on reparlera tout à l'heure avec vous de l'école.
01:02:12 Elle a rien compris, il faut complètement se réformer.
01:02:14 Mais ce que je retiens de ce que vous avez dit, c'est qu'il y a possibilité, selon vous, d'une autonomie de cette intelligence.
01:02:20 Elle va créer.
01:02:22 Est-ce qu'elle peut, dans un domaine par exemple de fiction, est-ce qu'elle pourra inventer des scénarios, inventer des romans ?
01:02:29 Inventer, pas avec ce qu'on lui a ramené ou programmé, pas écrit comme Alexandre Dumas, mais inventer quelque chose.
01:02:36 J'invite, Pascal, vos auditeurs à utiliser GPT-4 et à se rendre compte à quel point GPT-4 est innovant et capable d'inventer des choses.
01:02:45 Vous allez voir que l'intelligence artificielle, avant 2035, ridiculisera Proust, Corntz et Leibniz.
01:02:57 Mais il n'y a pas de sens.
01:02:59 C'est un robot qui agence des mots à partir d'un stock de données.
01:03:02 Le fait de penser que chaque GPT ne fait qu'agencer des mots est une incompréhension complète de la révolution en cours.
01:03:09 Il faut pas avoir beaucoup utilisé GPT-4 pour penser ça en demi-temps.
01:03:14 Vous dites ridiculiser Proust.
01:03:16 Mais pourquoi vous dites ridiculiser Proust ?
01:03:18 Non, chaque GPT n'a pas d'âme, il n'a pas de conscience, mais il est capable d'inventer.
01:03:21 Mais pourquoi vous dites ridiculiser Proust ?
01:03:23 Ça sera autre chose que Proust.
01:03:25 Mais ce sera beaucoup mieux.
01:03:27 Mais pourquoi ?
01:03:28 Mais c'est incroyable.
01:03:29 C'est étonnant de dire ça.
01:03:30 Je vais prendre un exemple.
01:03:32 S'il y a un an, on avait dit que chaque GPT aurait la meilleure copie au bord de neuroschirurgie aux Etats-Unis,
01:03:39 personne sur terre ne l'aurait cru.
01:03:41 On parle d'art, pas du thématique de Proust.
01:03:44 La vitesse à laquelle chaque GPT progresse est juste stupéfiante.
01:03:48 Cette révolution-là fait sous-estimer les conséquences à moyen terme à beaucoup de gens.
01:03:54 C'est la raison pour laquelle le fondateur de l'intelligence artificielle moderne a démissionné de Google,
01:04:00 ce que je disais tout à l'heure, et c'est la raison pour laquelle il a lancé un cri d'alarme,
01:04:03 parce qu'il pense qu'il faut rapidement prendre en considération cette révolution et nous adapter à cette révolution.
01:04:10 Est-ce que vous avez lu Proust ?
01:04:12 Soyez honnable avec ce que vous dites.
01:04:15 Je n'aime pas beaucoup Proust,
01:04:18 mais je pense que l'intelligence artificielle va dépasser la plupart des écrivains dans les décennies qui viennent.
01:04:25 Vous connaissez le mot célèbre de Céline sur Proust ?
01:04:27 Oui, mais Proust, ça n'a pas de sens.
01:04:31 Proust a paru d'utiliser Châteaubriand.
01:04:34 Vous voyez ce que je veux dire ?
01:04:36 Là, vous ne saisissez pas la notion d'art.
01:04:42 Vous ne voyez pas ce que sera une super intelligence ?
01:04:44 Non, vous n'êtes pas assez intelligent pour comprendre.
01:04:46 Ce n'est pas ce que j'ai dit, Pascal.
01:04:48 Je pense qu'aujourd'hui, il est urgent d'utiliser GPT-4 pour comprendre la révolution en cours,
01:04:55 et surtout pour adapter nos enfants et la formation qu'on leur donne au monde qui est en train de se créer
01:05:02 et qui est effectivement très troublant et révolutionnaire.
01:05:05 Il reste 17 minutes.
01:05:07 Le mot de Proust est très vulgaire, le mot de Céline, je vais le dire,
01:05:11 parce qu'il me fait rire, parce que c'est Céline.
01:05:14 Je préviens les âmes sensibles, pardonnez-moi.
01:05:16 Proust explique beaucoup pour mon goût.
01:05:18 300 pages pour faire comprendre que tutu rancule tatave, c'est trop.
01:05:22 C'est ce qu'il pensait, Louis Ferdinand Céline, de Proust.
01:05:26 Mais c'est vrai que Proust avait mis une caméra dans le cerveau
01:05:29 et il coupait en mille le confetti pour comprendre l'âme humaine.
01:05:34 Et il te faisait ressentir par les mots une situation.
01:05:38 Et après, quand tu éprouvais ce sentiment, tu pouvais penser à Proust.
01:05:41 Je pense à la jalousie, des choses comme ça.
01:05:43 C'est tout à fait extraordinaire.
01:05:45 On ne peut pas ridiculer les éprous, mais peu importe.
01:05:49 En revanche, Gérard Depardieu, ça, ça m'intéresse, si j'ose dire.
01:05:52 Parce que Gérard Depardieu, on va voir le sujet de Jérôme Rampenou.
01:05:55 Hier, il était à Bordeaux.
01:05:57 Il a joué, il chante Barbara en ce moment.
01:06:01 Et il y avait effectivement un collectif de femmes qui l'attendait
01:06:05 et qui a manifesté.
01:06:07 Voyez le sujet de Jérôme Rampenou.
01:06:10 [Jérôme Rampenou, victime de viol]
01:06:14 Violeurs, on te croit ! Victimes, on te croit !
01:06:19 C'est un concert de slogans et de chants qui accueille le spectacle
01:06:21 de Gérard Depardieu à Bordeaux.
01:06:23 Une cinquantaine de militantes féministes sont présentes
01:06:25 car sa tournée a été maintenue malgré une enquête en cours
01:06:28 et une mise en examen pour viol et agression sexuelle depuis 2020.
01:06:32 Nous, militants, militantes féministes, faisons entendre notre voix
01:06:36 pour crier notre solidarité avec les 14 victimes
01:06:39 qui ont eu le courage de dénoncer les violences sexuelles
01:06:42 infligées par Gérard Depardieu à leur rencontre.
01:06:45 Nous dénonçons publiquement la complaisance dont bénéficient
01:06:48 Gérard Depardieu et tous les autres agresseurs et violeurs
01:06:51 dans le monde du spectacle et du cinéma.
01:06:54 La salle du théâtre est complète.
01:06:56 Les fans de l'artiste sont venus nombreux malgré la polémique.
01:06:59 Ce qu'on veut voir, c'est l'artiste, c'est pas le violeur.
01:07:02 Moi, j'avais pris mes places il y a très longtemps.
01:07:04 J'ignorais qu'il y avait cette procédure en cours.
01:07:08 Mais je pense que bon, c'est un homme comme les autres,
01:07:11 c'est un artiste énorme, donc je tiens à le voir quand même.
01:07:15 Tant qu'il n'est pas déclaré coupable, la présomption d'innocence prime.
01:07:19 C'est quoi ce pays où on déclare coupable quelqu'un
01:07:22 avant de l'avoir jugé ? C'est incroyable !
01:07:24 Gérard Depardieu ne souhaite pas s'exprimer.
01:07:27 Il se concentre sur son tour de champ avec des dates prévues à Toulouse et Lyon.
01:07:32 Il sera ce soir à Toulouse, il sera à Lyon très prochainement.
01:07:35 Alors, où en est l'affaire judiciaire ? Est-ce qu'il est mis en examen ?
01:07:40 Oui, Gérard Depardieu est mis en examen pour viol et agression sexuelle depuis 2020.
01:07:44 Ce sont des faits qui sont dénoncés par une jeune comédienne, Charlotte Arnoux.
01:07:48 Des faits qui remontent à 2018.
01:07:51 Mais ce qui a relancé l'affaire, et ce qui fait notamment que Gérard Depardieu
01:07:55 n'a pas participé à la promotion de son dernier film "Oumami"
01:07:58 qui est sorti il y a quelques semaines.
01:08:00 L'équipe de film a fait la promotion sans lui,
01:08:03 justement pour éviter ce genre de perturbations de casserolade.
01:08:07 Une dizaine de femmes accusent maintenant Gérard Depardieu
01:08:11 de les avoir également agressées.
01:08:14 Des témoignages recueillis par Mediapart qui viennent donner du poids
01:08:19 aux déclarations de la première plaignante.
01:08:22 Ce sont 13 femmes qui accusent Gérard Depardieu de violences sexuelles
01:08:27 notamment sur des tournages de 11 films entre 2004 et 2022.
01:08:31 Gérard Depardieu qui conteste tous les faits qui lui sont reprochés.
01:08:35 Charlotte Arnoux s'est exprimée récemment sur BFM TV.
01:08:40 Elle a dit que c'est une danseuse pianiste et comédienne
01:08:43 et elle accuse donc Gérard Depardieu de viol.
01:08:45 Elle assure vivre un enfer.
01:08:47 Elle considère Gérard Depardieu comme un petit père
01:08:49 car c'était un ami de son vrai père.
01:08:51 Elle le connaît depuis qu'elle est toute petite.
01:08:53 Exactement, il a 74 ans Gérard Depardieu.
01:08:57 Il était donc hier au théâtre de Bordeaux.
01:09:01 C'est toujours des sujets extrêmement délicats
01:09:04 car la présomption d'innocence par définition doit jouer.
01:09:09 Mais en même temps, la multiplication des témoignages
01:09:13 et dans notre affaire à laquelle je pense
01:09:16 donne parfois du crédit à ces dossiers.
01:09:21 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
01:09:23 Mais seule une décision de justice peut...
01:09:27 Quand Depardieu chante "Nompte" de Barbara, c'est très beau.
01:09:31 Je continuerai à ressentir cette beauté.
01:09:35 Mais concernant ce que l'on évoque là,
01:09:38 seule une décision de justice...
01:09:40 J'espère que sur les dernières affaires, on aura retenu ça.
01:09:43 Avec la difficulté que parfois il n'y ait pas de décision de justice
01:09:46 parce que les faits sont prescrits.
01:09:48 - L'affaire Patrick Poivre d'Arvor,
01:09:51 il accuse une vingtaine de femmes de viols d'agression sexuelle.
01:09:55 Pour le moment, tous les faits sont...
01:09:58 - Est-ce qu'on peut respecter la parole des femmes qui s'expriment
01:10:02 et prendre en considération leur parole, leur récit,
01:10:05 tout en étant très ferme sur le fait que seule la justice...
01:10:09 - Oui, mais quand c'est prescrit...
01:10:12 - C'est le cas, c'est bon.
01:10:14 - Si vous avez... Allez-y.
01:10:16 - Je pense qu'il y a eu une tolérance pendant longtemps
01:10:19 dans le milieu du cinéma français
01:10:21 pour une forme d'harcèlement sexuel,
01:10:23 pas que de la part de Depardieu, d'autres acteurs.
01:10:26 C'est un milieu où il y a eu une énorme libération sexuelle
01:10:29 et peut-être toutes les normes avaient volé en éclat.
01:10:32 Aujourd'hui, cette parole se réveille.
01:10:34 Même si Depardieu est condamné un jour,
01:10:36 est-ce qu'on a le droit de continuer à admirer,
01:10:38 regarder ses films et à considérer que c'est un grand acteur ?
01:10:41 Je crois que oui.
01:10:42 C'est important de distinguer toujours la personne et ses films.
01:10:45 - C'est personnel ou pas,
01:10:47 mais par exemple Bertrand Cantat, je ne vais pas le voir sur scène.
01:10:50 - Moi non plus. - Je vous le dis, je n'ai pas envie.
01:10:52 - C'est votre liberté de ne pas aller le voir.
01:10:54 - Je m'interroge sur ceux qui vont voir Bertrand Cantat sur scène.
01:10:57 - Est-ce que vous n'écoutez plus une seule musique de Noir Désir ?
01:11:00 - Plus une. - Vous n'écoutez plus une ?
01:11:02 Moi, j'ai marré d'en écouter.
01:11:04 - Je vous dis, moi, en fait...
01:11:06 - J'ai peur avec vous, je n'irai pas le voir.
01:11:08 - Je n'irai pas le voir. - Et si je l'entends,
01:11:10 je change de chaîne. - À ce point-là ?
01:11:12 - Je ne pense pas. Je pense qu'on peut continuer.
01:11:14 - On peut continuer à lire Céline, même si Céline a été un salaud
01:11:17 pendant la Coupe du Monde. - D'abord, c'est différent.
01:11:19 - Non, ce n'est pas différent. - Il y a un cent ans et tout.
01:11:22 - Non, ce n'est pas différent. C'est exactement la même chose.
01:11:24 - Mais non, je veux dire, pourquoi ?
01:11:26 Parce que ça nous a touchés.
01:11:28 C'est-à-dire qu'on l'a vécu, ce moment.
01:11:30 Marie Trintignant, on la connaissait.
01:11:32 - Dans les 50, il ne fallait pas lire Céline, alors ?
01:11:34 - Je ne peux parler... - Parce qu'il y avait des gens
01:11:36 qui avaient vécu, effectivement... - Je ne peux parler que pour moi.
01:11:39 - Oui, mais bon... - Marie Trintignant,
01:11:41 c'est une actrice qu'on aimait. - C'est d'accord, évidemment.
01:11:44 - Et je n'ai pas envie de voir ou d'écouter celui qui l'a tuée.
01:11:47 C'est aussi bête que ça. - Mais ne plus écouter Noir Désir.
01:11:49 Pardon, c'est un peu excessif.
01:11:51 - Je vous dis ma réaction, mais je comprends
01:11:55 que d'autres réactions existent.
01:11:57 - Juste pour ajouter sur les difficultés de la justice
01:12:00 dans les affaires d'agression et de viol,
01:12:02 c'est... Non seulement il y a la prescription,
01:12:05 mais il y a la difficulté des années après,
01:12:07 et pas beaucoup d'années après,
01:12:09 d'avoir la moindre preuve matérielle.
01:12:11 - On l'a vu avec Tariq Ramadan.
01:12:13 - Et on pense évidemment au bénéfice du doute.
01:12:16 Tariq Ramadan, en Suisse, ces derniers jours,
01:12:18 a obtenu un acquittement. - Un acquittement, oui.
01:12:21 - Et les juges explicitant dans leur déclaration et un règle
01:12:25 que c'est vraiment... Ils n'ont pas réussi à se construire
01:12:28 une conviction qui repose sur des éléments...
01:12:31 - Des affaires toujours très délicates, c'est ce qu'on parle.
01:12:33 - Et il y aura l'appel. - Le droit est imparfait,
01:12:35 mais c'est le droit. - Il y aura l'appel.
01:12:37 - Un mot de Didier Raoult, on va l'écouter,
01:12:40 parce que c'est vrai qu'on a parfois du mal
01:12:43 à exactement le suivre là-dessus, mais je ne sais pas
01:12:46 ce qu'il a dit hier, vous allez pouvoir commenter,
01:12:49 puisqu'il souligne que les gens qui sont vaccinés
01:12:53 meurent moins que ceux qui ne sont pas vaccinés.
01:12:56 - Moi, je n'ai pas de religion thérapeutique.
01:13:01 J'essaie de trouver ce qu'il y a de mieux.
01:13:04 On trouve aussi que les gens qui sont vaccinés,
01:13:07 parmi la moitié chez qui nous avions...
01:13:10 Sur 15 000 personnes sur qui nous avions toutes les données,
01:13:13 meurent moins que ceux qui ne sont pas vaccinés.
01:13:16 Et ça, c'est vrai. Ça ne veut pas dire
01:13:18 que ça empêche la contagion. Il n'y avait pas de raison
01:13:20 que ça empêche la contagion. C'est un cas de figure
01:13:24 qui est assez proche de la grippe qu'on connaît
01:13:26 depuis très très longtemps. Ça diminue le risque
01:13:28 de mortalité, ça n'empêche pas. Si on pouvait éradiquer
01:13:31 la grippe, on le saurait depuis le temps.
01:13:33 C'est un fantasme. C'est une image qui est proche
01:13:36 de celle de la grippe. Je vois que d'ailleurs,
01:13:39 ce que je disais, qui scandalisait tout le monde,
01:13:41 qui m'insultait en direct, finalement,
01:13:43 le ministère vient de dire la même chose que moi.
01:13:46 Il faut vacciner les gens de plus de 80 ans
01:13:48 et les gens qui ont un risque de mourir.
01:13:50 - Laurent Alexandre, je rappelle que vous êtes chirurgien,
01:13:52 neurobiologiste, ENAH, fondateur de Doctissimo.
01:13:54 Quand vous êtes né, vous avez piqué la matière grise
01:13:56 de tout le quartier. Est-ce qu'on a eu raison
01:14:00 de vacciner tout le monde en France ?
01:14:03 - Au moment où on a pris la décision de vacciner
01:14:05 tout le monde, c'était justifié, notamment parce qu'on ne savait pas
01:14:09 que le virus allait devenir moins méchant,
01:14:11 avec Omicron qui est très très contagieux,
01:14:14 mais qui n'est pas méchant. Donc effectivement,
01:14:16 moi si je refais la bataille de Waterloo aujourd'hui,
01:14:18 à la place de Napoléon, je pourrais la gagner.
01:14:21 Et puis si, avec ce que je sais aujourd'hui,
01:14:24 j'empêcherais Napoléon d'aller à Moscou
01:14:26 et de faire la guerre d'Espagne.
01:14:28 Donc aujourd'hui, avec ce que l'on sait,
01:14:30 on pourrait peut-être ne vacciner que les personnes âgées.
01:14:33 Au moment où on a pris la décision de vacciner tout le monde,
01:14:36 je l'ai approuvé et d'ailleurs j'ai fait vacciner
01:14:38 la totalité de mes enfants, y compris mes enfants mineurs,
01:14:41 y compris mes jeunes enfants.
01:14:42 Donc cette décision a été justifiée à l'époque.
01:14:45 Aujourd'hui, très probablement qu'on vaccinerait
01:14:48 les gens au-dessus de 40-45 ans,
01:14:51 avec les informations dont on dispose en mai 2023.
01:14:54 - Alors Laurent Einstein, vous avez totalement raison
01:14:57 du fait qu'on t'a donné à l'époque,
01:14:59 mais est-ce qu'on a eu raison de criminaliser à l'époque
01:15:01 ceux qui mettaient des doutes ?
01:15:03 Parce qu'on s'est rendu compte qu'une partie de ces doutes
01:15:05 était justifiée notamment.
01:15:06 Mais est-ce que c'est une chose de dire "on savait pas"
01:15:08 en tonne, mais c'est une autre chose de dire
01:15:10 "je suis content que ces décisions font des antivax,
01:15:12 des fous et des criminels" ?
01:15:14 - Vous me fascinez Laurent Einstein, pardonnez-moi.
01:15:16 - Il faut savoir, on est air.
01:15:17 - Vous saviez à l'époque qu'il n'y avait pas de gosses de 25 ans
01:15:19 qui mourraient, pardonnez-moi.
01:15:21 - Les gens ont testé des limeuses.
01:15:23 - Les gens ont sidéré.
01:15:25 - Il y avait des gamins qui ont fait des déchéances multiviscérales,
01:15:27 il ne faut pas l'oublier.
01:15:29 Il y a des gamins qui ont fait des formes graves,
01:15:31 rares, mais il y en a eu quand même.
01:15:33 - Mais combien de morts en dessous de 40 ans ?
01:15:35 - Souvenez-vous qu'on a été dans une période de grande confusion.
01:15:37 Souvenez-vous que Raoul, tu avais dit que le Covid-19,
01:15:39 la vidéo est encore sur Youtube,
01:15:41 que le Covid-19 serait l'infection respiratoire
01:15:43 la plus facile à traiter.
01:15:45 - Mais ça c'est en 2020,
01:15:47 c'est en 2020, le vaccin il vient 18 mois plus tard.
01:15:49 - Écoutez Pascal, tu es un homme,
01:15:51 le vaccin il vient 18 mois plus tard.
01:15:53 - Puis il a dit qu'un vaccin était impossible à mettre au point,
01:15:55 et qu'il n'y aurait jamais de deuxième vague.
01:15:57 - Mais peu importe.
01:15:59 - Donc je veux juste dire,
01:16:01 on était dans une période de grande confusion.
01:16:03 Aujourd'hui tout est clair.
01:16:05 - Je n'entends pas ce que vous dites,
01:16:07 parce que je conteste ce que vous dites.
01:16:09 Le vaccin c'est l'été 2021.
01:16:11 Le Covid est là depuis 15 ou 16 mois.
01:16:13 On a déjà beaucoup d'informations là-dessus,
01:16:15 et notamment que les moins de 40 ans sont épargnés.
01:16:17 Donc je conteste ce que vous dites.
01:16:19 Pardonnez-moi.
01:16:21 - Écoutez, excusez-moi Pascal,
01:16:23 à l'époque les choses étaient beaucoup moins claires.
01:16:25 - Non, puisque à l'époque,
01:16:27 j'avais précisément ce discours-là.
01:16:29 - Pascal, et les souches de virus évoluaient très rapidement.
01:16:31 On était dans une énorme incertitude à l'époque.
01:16:33 - On terminera sur l'école.
01:16:35 - On peut remercier Didier Raoult
01:16:37 de son honnêteté intellectuelle
01:16:39 sur le vaccin,
01:16:41 parce que j'avoue que,
01:16:43 m'étant fait largement insulter sur les réseaux sociaux
01:16:45 en déclarant que le vaccin faisait moins de morts,
01:16:47 on est bien d'accord.
01:16:49 - Mais pour les personnes fragiles.
01:16:51 - On est bien d'accord.
01:16:53 - Mais ça, personne n'a contesté ça.
01:16:55 - Mais ça, c'était contesté, je vous assure.
01:16:57 - Mais non, ça ne me semble pas.
01:16:59 - Je suis d'accord.
01:17:01 - Audrey, nous avons rattrapé le temps perdu.
01:17:03 Il est 10h30, Audrey.
01:17:05 - Merci.
01:17:07 - Ça ne vous ennuie pas qu'Audrey Bertheau...
01:17:09 - Non.
01:17:11 - Audrey Bertheau, nous avons rattrapé le temps perdu,
01:17:13 et nous sommes à l'heure pour le Votre Journal.
01:17:15 - 7 Français sur 10 sont favorables
01:17:17 à un référendum sur la politique migratoire en France.
01:17:19 C'est le résultat de notre dernier sondage,
01:17:21 CSA pour CNEW.
01:17:23 Vous voyez un score en hausse de 8 points
01:17:25 par rapport à une précédente enquête
01:17:27 sur ce même sujet menée le 1er février dernier.
01:17:29 Emmanuel Macron alerte sur un risque de décivilisation.
01:17:31 Le président de la République l'a dit hier
01:17:33 en Conseil des ministres.
01:17:35 Selon lui, la civilisation progresse depuis des siècles,
01:17:37 mais aujourd'hui, le processus récente
01:17:39 ne permet pas de faire des décisions
01:17:41 sur la question de la civilisation.
01:17:43 Le processus risque de s'inverser,
01:17:45 notamment à cause du climat de violence générale en France.
01:17:47 Et puis, cet exploit, pour la première fois,
01:17:49 une personne paraplégique a pu remarcher.
01:17:51 Tout cela grâce au couplage de deux technologies
01:17:53 rétablissant une communication
01:17:55 entre le cerveau et la moelle épinière.
01:17:57 "J'ai regagné de la liberté", a dit ce patient.
01:17:59 Ce résultat est le fruit de plus de 10 ans
01:18:01 de recherches par des équipes en France et en Suisse.
01:18:03 - Manifestement, vous n'avez pas consulté
01:18:05 l'intelligence artificielle pour analyser
01:18:07 le résultat de la crise de la COVID-19.
01:18:09 Vous avez donc fait un choix.
01:18:11 - Je n'ai pas consulté l'intelligence artificielle
01:18:13 pour l'analyse du COVID.
01:18:15 - Je vous taquine.
01:18:17 On termine avec l'école.
01:18:19 Vous dites que l'école, il faut
01:18:21 complètement la réformer.
01:18:23 Ça veut dire quoi, "complètement la réformer"
01:18:25 pour les profs qui nous écoutent ?
01:18:27 - Il y a trois choses.
01:18:29 D'abord, une partie de ce qu'on apprend
01:18:31 aujourd'hui à l'école, on va l'apprendre
01:18:33 avec l'intelligence artificielle.
01:18:35 Bill Gates a déclaré la semaine dernière
01:18:37 que dans 18 mois, nos gamins n'apprendront
01:18:39 plus à lire avec leur instituteur ou leur institutrice
01:18:41 mais avec les successeurs de GPT4.
01:18:43 Il a dit que les parents vont être stupéfaits
01:18:45 de la vitesse à laquelle
01:18:47 c'est l'intelligence artificielle qui va se substituer
01:18:49 aux enseignants pour quelque chose
01:18:51 d'aussi fondamental que la lecture.
01:18:53 - Pardonnez-moi, mais je ne comprends pas.
01:18:55 - Vous avez déjà essayé de parler à un enfant
01:18:57 et d'essayer de l'apprendre à l'IA ?
01:18:59 - Je suis père de familles nombreuses,
01:19:01 donc je sais à peu près ce qu'il y a à un gamin.
01:19:03 - Qui a appris à lire à vos enfants ?
01:19:05 - Comment ?
01:19:07 - Mais chaque GPT n'existait pas à l'époque.
01:19:09 - Vous pensez vraiment que les dingues des gamins
01:19:11 vont se mettre devant une tablette et qu'ils vont écouter un ronron ?
01:19:13 - Je vais répondre à la provocation de Jenny.
01:19:15 - Elle est en colère.
01:19:17 - Elle est en colère, Jenny.
01:19:19 - Elle est curieuse d'ailleurs.
01:19:21 - De penser que l'intelligence artificielle
01:19:23 n'est pas empathique est une erreur.
01:19:25 Une étude publiée il y a 10 jours dans JAMA,
01:19:27 la troisième plus grande revue médicale au monde,
01:19:29 montre qu'en moyenne, chaque GPT
01:19:31 est deux fois plus empathique
01:19:33 que les médecins. Deux fois plus.
01:19:35 - Il n'y a pas de mal.
01:19:37 - Des instituteurs.
01:19:39 - J'en connais quelques-uns, je peux vous les conseiller.
01:19:41 - C'est vraiment pas très gentil, Jenny.
01:19:43 Je suis plutôt un médecin empathique.
01:19:45 - Oui, non mais c'est...
01:19:47 - Première chose, il y a une partie
01:19:49 de l'enseignement que l'IA va faire.
01:19:51 D'autre part, il faut que l'école
01:19:53 prépare au monde d'après chaque GPT.
01:19:55 Aujourd'hui, l'école prépare nos enfants
01:19:57 au monde d'avant chaque GPT.
01:19:59 Donc ça, ça doit changer.
01:20:01 On apprend aujourd'hui à nos enfants
01:20:03 à faire quelque chose que j'ai à GPT faire
01:20:05 mille fois plus vite qu'eux.
01:20:07 Donc il vaut mieux qu'on leur apprenne
01:20:09 à être complémentaire de l'IA
01:20:11 plutôt que d'apprendre des métiers
01:20:13 où ils vont être écrasés par l'IA.
01:20:15 Et ça, c'est un exercice très difficile
01:20:17 parce que l'IA progresse très vite.
01:20:19 Donc on voit à peu près ce qu'il faut faire
01:20:21 pour que nos gamins soient complémentaires
01:20:23 de GPT4.
01:20:25 Mais comment les rendre complémentaires
01:20:27 de GPT5, GPT6 ?
01:20:29 Parce que quand nos enfants vont arriver
01:20:31 à l'école de travail, on sera à GPT30.
01:20:33 - J'ai absolument pas envie de ce futur.
01:20:35 - Mais vous n'avez pas le choix.
01:20:37 - La Suède a décidé cette semaine
01:20:39 de retirer les écrans des écoles
01:20:41 parce qu'ils se sont rendu compte
01:20:43 que ça faisait baisser le niveau scolaire.
01:20:45 - Le diable. Il est là, le diable.
01:20:47 Satan. Il est là.
01:20:49 - Non, non, non.
01:20:51 - Le diable.
01:20:53 - Pascal, notre société va trouver un équilibre.
01:20:55 - Je sais.
01:20:57 - Elle va utiliser ces technologies
01:20:59 de façon à rassurer Eugénie Bastier
01:21:01 et les gens qui, comme elle,
01:21:03 ont un peu peur de la technologie.
01:21:05 - J'ai peur de la technologie,
01:21:07 mais j'ai peur du monde que vous présentez.
01:21:09 - L'IA va apporter des choses extraordinaires
01:21:11 à notre société, à notre civilisation.
01:21:13 - Je n'ai pas envie que ce soit un robot
01:21:15 qui apprenne à lire à mes enfants.
01:21:17 Je pense que ça ne marchera pas.
01:21:19 - C'est fini. Il ne faut pas cultiver
01:21:21 toutes ces angoisses.
01:21:23 - Il faut cultiver son jardin.
01:21:25 Laurent Alexandre, la guerre des intelligences
01:21:27 est un livre formidable à écouter.
01:21:29 C'est la troisième ou quatrième fois
01:21:31 que vous venez chez nous.
01:21:33 Luc Ferry, vous avez raison de le citer.
01:21:35 Il fait quasiment un papier
01:21:37 par mois dans le Figaro sur ce sujet.
01:21:39 - Non, par semaine.
01:21:41 - Sur la technologie artificielle.
01:21:43 - Vous êtes prêts à partir.
01:21:45 Vous avez votre petit cartable,
01:21:47 votre cahier,
01:21:49 et vous êtes prêts à partir.
01:21:51 Audrey Missiracha était à la réalisation.
01:21:53 Merci à Yannick qui était au sonde.
01:21:55 Merci à David Tonnelier.
01:21:57 Merci à Marine Lanson, Justine Sercarat.
01:21:59 Gérard, quel monde !
01:22:01 - Je suis perplexe.
01:22:03 - Et Tina Turner !
01:22:05 - Et sur l'affaire de Pardieu.
01:22:07 - Simple is the best !
01:22:09 - Parce que dans l'absence
01:22:11 de décision de justice
01:22:13 pour beaucoup de ces affaires,
01:22:15 quelle doit être l'attitude ?
01:22:17 - Simple is the best !
01:22:19 Tina Turner !
01:22:21 - Bientôt, chez LGBT4,
01:22:23 je serai aussi dans le cybers.
01:22:25 - Les plus belles jambes d'Hollywood.
01:22:27 - L'intelligence artificielle
01:22:29 n'aurait jamais pu le faire.
01:22:31 - Jean-Marc Morandini, à ce soir.
01:22:33 *Musique*