Bernard a créé le musée international... des arts modestes

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Bernard Belluc est artiste et collectionneur. Pour neo, il ouvre les portes de son musée international des Arts modestes.

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00:00 Ce que je cherchais surtout, c'est les fonds de carton.
00:04 Voilà, parce que dans les fonds de carton, c'est là où il y avait les petits papiers,
00:09 qui est pour moi le véritable petit trésor.
00:12 Les papiers de bonbons, tout ça, c'est rarissime.
00:16 L'éphémère en définitive, voilà.
00:18 J'ai essayé de ramasser l'éphémère.
00:21 Bonjour, je m'appelle Bernard Belluc, BB pour les intérêts.
00:25 J'ai créé avec Hervé Dirozal le Musée international des arts modestes.
00:31 On a voulu monter le mien pour que plusieurs publics puissent se rencontrer.
00:36 Parce que, en principe, les gens, comme on dit de la rue, enfin, ça ne veut rien dire,
00:42 mais ils se disent "ouais, le musée, ce n'est pas pour nous, c'est intellectuel".
00:48 Alors, quand je dis que là, en y mettant le vocable "modeste",
00:53 ça attire toutes sortes de publics qui ne seraient jamais rentrés dans un musée.
00:59 Et à la fois, ça attire aussi un public beaucoup plus élitiste.
01:04 Notre victoire, entre guillemets, c'est d'avoir réuni ces deux publics-là,
01:09 qui ne se rencontrent jamais.
01:20 J'allais partout où je pouvais trouver des objets,
01:23 c'est-à-dire dans les décharges municipales, dans les fonds de stock de magasins, dans les imbandus.
01:30 On était bien content de me trouver chez les papys, les mamies, enfin, les copains,
01:37 toutes les Emmaüs, les puces.
01:42 Et ce que je cherchais surtout, c'est les fonds de carton.
01:47 Voilà, parce que dans les fonds de carton, c'est là où il y avait les petits papiers,
01:52 qui est pour moi le véritable petit trésor.
01:55 Les papiers de bonbons, tout ça, c'est rarissime, les images de malabar, l'éphémère en définitive.
02:03 J'ai essayé de ramasser l'éphémère.
02:06 C'était pour moi presque vital.
02:10 Et puis je partais à ma billette à 5 heures du matin,
02:13 parce qu'il pleuvait, il pleuvait, il vente, il neige, il crève par n'importe quel temps,
02:19 dans la nuit, dans le froid, tout.
02:22 Et je revenais à midi, quand il ne me restait plus un seul centime.
02:27 Et ça, c'est les meilleures chines, à la fin, quand on n'a plus de rond,
02:33 qu'il ne reste que de la petite ferraille.
02:35 Et là, en grattant, on trouve, c'est là le véritable trésor.
02:41 [Musique]
02:55 Eh bien ça, te regardez, n'est pas belle la casquette, là ?
02:58 C'est une casquette dessous.
02:59 Vous vous rendez compte, à l'époque, chaque firme avait ses couleurs.
03:05 L'essence n'était pas chère, on vous essuyait le pare-brise.
03:09 Ça, c'est le côté spectacle, vous voyez ?
03:12 Là, c'est des bonbons, voilà, avec les sucres.
03:16 Alors ça, vraiment, quand je trouvais des bonbons,
03:19 parce que c'est rare de trouver des bonbons de l'époque,
03:21 alors là, c'était ma grande joie, ça.
03:25 Vous voyez, les sucettes, vous voyez, années 50, vous vous rendez compte ?
03:29 Non sucées.
03:30 Là, le malabar, ça, c'est très rare, ça.
03:33 Les images, mais trouver le malabar, vous voyez ?
03:36 Là, c'est des globos, ils sont d'époque, les globos, là.
03:41 Vous voyez ?
03:42 Les réglisses, tout est d'époque.
03:45 J'adorais la figurine, moi, la figurine plastique.
03:51 Et d'ailleurs, là, il y en a beaucoup, là.
03:54 Là, il y a les mêmes modèles, là.
03:56 Il y en a au moins une cinquante du même modèle.
03:59 Et les figurines, c'était ma grande passion quand j'étais enfant,
04:03 parce que comme j'étais grand bêgue, je pouvais pas parler.
04:06 Donc, je tenais des dialogues comme ça avec mes petits sujets.
04:11 Pour moi, les figurines fétiches, c'est le cirque Starlux des années 1953.
04:18 Il ne me manque qu'une, c'est Monsieur Loyal, que je n'ai jamais pu retrouver.
04:27 Je fais un appel.
04:29 Ça fait trois ans que je ramasse plus rien.
04:40 Je ne sais pas comment c'est arrivé, ça.
04:43 Depuis trois ans, ça y est, c'est terminé.
04:46 Je ne ramasse plus aucun objet.
04:49 C'est curieux.
04:51 Si on me l'avait dit, je n'aurais jamais cru.
04:54 [Générique de fin]
04:56 [SILENCE]

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