• l’année dernière
Parcours des mondes ouvre le bal des foires parisiennes avec une édition aux diverses nouveautés, insufflées par Yves-Bernard Debie, son nouveau directeur. Si les amoureux des arts premiers sont particulièrement attirés par les œuvres de différents pays africains, le salon couvre désormais un large territoire de provenance. En témoigne un nouveau prix dédié aux œuvres japonaises réalisées en bambou. Pour attirer les plus jeunes collectionneurs, des espaces sont désormais dédiés à certaines galeries d’art moins établies et plusieurs expositions n’hésitent pas à présenter leurs œuvres mêlées à de l’art contemporain.

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Transcription
00:00 Et tout de suite, c'est l'interview de la semaine avec Yves Bernard Deby, qui est le
00:07 nouveau directeur de Parcours des Mondes, ce salon international.
00:12 Alors vous avez principalement une formation d'avocat, vous étiez très proche de Parcours
00:18 des Mondes pendant de longues années, mais qu'est-ce que ça vous fait ? Est-ce que c'était
00:21 un challenge pour ma première question de prendre cette casquette de directeur de Parcours
00:27 des Mondes ?
00:28 Merci de m'inviter.
00:30 Oui, principalement, je suis avocat en fait, mais je suis partenaire du Parcours des Mondes
00:36 depuis la première heure, ça fait...
00:38 Nous l'avons repris ensemble avec Pierre Mauss il y a une vingtaine d'années.
00:42 C'était notre bébé, donc c'est une reprise, mais qui se fait tout en douceur et depuis
00:48 quelques années, nous co-dirigions, même s'il tenait le devant de la scène, et puis
00:53 de plus en plus, moi, et cette année complètement.
00:56 Je poursuis son œuvre.
00:59 Dans différentes prises de parole, vous avez parlé de rebond de Parcours des Mondes, quel
01:05 nouveau souffle vous avez voulu donner ?
01:06 Alors, à nouveau, le Parcours des Mondes, c'est un concept qui fonctionne, qui fonctionne
01:11 depuis 22 ans.
01:12 Donc on ne peut pas penser de prendre les rênes et renverser la table, ça ne fonctionne
01:17 pas, ce n'est pas l'idée.
01:18 On est vraiment dans une continuité, mais il est vrai que certaines crises, puis le
01:23 Covid, avaient amené le Parcours des Mondes à un niveau de participants quand même plus
01:27 faible.
01:28 Nous étions à une quarantaine environ, 42 l'année dernière.
01:30 D'exposants.
01:31 L'idée était de faire remonter ce nombre d'exposants, d'attirer de nouveaux exposants,
01:37 dont cette année-ci, le premier pari est gagné puisqu'on est passé de 42 à 58.
01:42 L'idée aussi était de rajeunir quelque part et de permettre à de nouveaux marchands,
01:47 qu'on se comprenne bien, ils ne sortent pas de l'école, mais ce sont des primo-participants
01:52 disons, de pouvoir venir au Parcours des Mondes.
01:56 Et pour cela, on a créé ce qu'on appelle un showcase qui permet à 6 marchands, dont
02:02 nouveaux arrivants dans l'aventure du Parcours des Mondes, d'exposer, puisqu'on a une
02:09 chaîne économique, pour des frais moindres, ça permet d'avoir le premier pas dans le
02:15 Parcours des Mondes.
02:16 Une visibilité dans le Parcours des Mondes.
02:18 Bien sûr.
02:19 Qu'est-ce que vous pensez des grandes nouveautés de cette édition, en termes plus artistiques
02:24 pour le coup ?
02:25 Alors, dans les nouveautés, artistiques j'y viendrai, mais il y a trois choses.
02:30 Ce showcase dont on a parlé, on a voulu aussi remettre deux prix.
02:35 Le prix du livre d'art premier, on s'est associé à la Maison de Vente Christy's,
02:40 ce prix prend le nom de mon prédécesseur et ami Pierre Mauss, nous le remettrons demain
02:45 chez Christy's, c'est le prix qui va récompenser le meilleur ouvrage d'art premier, celui
02:50 qui s'est distingué dans l'année écoulée.
02:53 Et puis on s'est associé avec une galerie, qui est la galerie Mingei, pour remettre le
02:57 Mingei Bamboo Prize, c'est-à-dire un prix qui va être décerné à un artiste japonais
03:04 contemporain qui travaille principalement le bambou.
03:06 Quels seront les styles de collectionneurs qui vont venir dans le Parcours des Mondes,
03:13 qu'est-ce qu'ils recherchent et peut-être est-ce qu'il y a un art qui les attire particulièrement ?
03:17 Alors vous disiez que j'étais avocat, mais je suis aussi terriblement collectionneur,
03:20 c'est une maladie.
03:21 Et donc là je peux vous parler assez simplement, en vous parlant de moi pratiquement.
03:25 Le collectionneur, alors il y a deux types de collectionneurs, vous avez le collectionneur
03:32 que je ne suis pas, qui est ce collectionneur extrêmement pointu, qui est le grand collectionneur
03:37 de la statue à Louba, et qui va acheter des statues Louba, il faudra celle qu'il n'a
03:41 pas dans le corpus.
03:42 Et puis vous avez des collectionneurs peut-être plus nombreux, qui sont plus éclectiques
03:47 et qui vont se laisser attraper ici à de l'art asiatique, là à de la Polynésie,
03:53 et puis à de l'Afrique évidemment.
03:55 Et néanmoins pour ne pas éluder la question, il est clair que l'art classique africain
04:00 sera toujours l'ADN du Parcours des Mondes, et ça pour de multiples raisons.
04:03 Et c'est ça qui du coup avec la casquette plus marché, c'est l'art classique africain
04:08 qui tire le marché des arts premiers en règle générale ?
04:11 Oui, si on parle argent finalement.
04:13 Les records du monde sont toujours en art africain.
04:18 Alors on a eu des exemples, parfois je pense à la Vente Périnée, on en parlera peut-être
04:25 tout à l'heure de 2021, où on a quelques objets d'art hausséanien qui ont atteint
04:30 des records, mais clairement c'est l'art africain qui mène le marché par le haut.
04:36 Et justement par rapport à cette Vente Périnée, c'était vraiment des résultats extraordinaires.
04:42 Après il y a eu par exemple la Vente chez Sotheby's de la collection Hélène Lenoux,
04:46 qui a eu des résultats un peu plus en demi-teint, tous les lots ne sont pas partis.
04:50 Quelle tendance vous voyez ? Est-ce que cette Vente-là était représentative, je parle
04:54 de celle de Sotheby's, est-ce qu'elle était représentative de ce marché-là, ou c'est
04:59 exceptionnel selon vous ?
05:00 Non, non, mais en fait la Vente Périnée chez Christie's est l'archétype de la bonne
05:06 vente, c'est-à-dire qu'on annonce la vente de la collection Périnée, qui est une collection
05:11 fabuleuse, et on vend à la collection Périnée.
05:13 Je crois que c'est les traders qui disent en anglais "on ne peut pas battre le marché",
05:18 on ne peut pas battre le marché.
05:20 C'est-à-dire que vous ne pouvez pas annoncer que vous avez la Vente Périnée et vendre
05:24 autre chose.
05:25 La Vente Périnée, c'est une vente exceptionnelle d'un collectionneur, exceptionnelle d'une
05:30 collection exceptionnelle où la maison de vente a tenu ses promesses.
05:34 Peut-être que d'autres ventes que vous évoquez ont annoncé la vente à tel, et ce n'était
05:41 pas la collection à tel, en tout cas pas dans son entièreté, c'était des fragments
05:45 de la collection.
05:46 Et donc le marché, on ne le trompe jamais.
05:48 Mais du coup, ça n'a pas quelque chose de représentatif ? Vous ne trouvez pas que depuis
05:52 trois ans il y aura toujours des collections extraordinaires à vendre et des oeuvres qui
05:56 sont...
05:57 Si on veut chercher une tendance, elle est assez simple.
05:59 Les grandes oeuvres trouveront toujours acquéreur au meilleur prix.
06:04 Les grandes ventes de grandes oeuvres feront de grands records.
06:07 On le voit, j'avais pris quelques notes.
06:10 En 2022, à Montpellier, Montpellier sort un masque fang fabuleux.
06:17 Il est là, on ne peut pas dire que Montpellier soit la capitale mondiale des ventes d'art
06:24 premier.
06:25 Il est là, le monde entier va se braquer sur Montpellier et ça fera 4 200 000 euros.
06:32 Un très bel objet, très bien travaillé par une très belle maison de vente, par un expert
06:36 qu'on est venu chercher, Bernard Dulon pour ne pas le citer, à Paris, et une vente exceptionnelle.
06:42 - Bien sûr, il y a aussi eu les différentes actualités liées aux restitutions et à
06:48 l'exigence attribuée à la question des provenances.
06:50 Est-ce que ça vous craignait que ça peut avoir un impact sur le marché ou presque
06:54 le contraire ?
06:55 - Écoutez, le contraire, je ne sais pas.
06:57 Mais ce qui est certain, c'est que ça n'a eu aucun impact.
07:00 Et il y a une preuve extrêmement simple.
07:01 La loi française sur la restitution des 27 objets, elle est du 24 décembre, c'est Noël,
07:09 2020.
07:10 Quelques mois plus tard, juin 2021, donc 6 mois plus tard, c'est la vente pérille
07:15 des Taux les Records.
07:16 Il n'y a eu aucun impact.
07:17 La question des restitutions, qui d'ailleurs vise les collections muséales, c'est quelque
07:22 chose que je trahis beaucoup.
07:23 Mais ce sont les collections publiques qui sont attaquées, pas les collections privées.
07:28 Et ça n'a eu aucun impact.
07:29 - Non mais le collectionneur aurait pu se dire, aurait été plus craintif par exemple.
07:34 - Oui, il aurait pu.
07:35 Mais c'est un secteur particulier, les arts premiers.
07:40 On est sur un secteur de niche avec des collectionneurs qui sont des collectionneurs intelligents,
07:44 qui travaillent leur sujet.
07:46 Ils ont bien compris qu'on était dans le secteur public et pas le privé.
07:50 - Merci beaucoup Yves-Bernard Deby d'avoir été présent en plateau avec nous, nous
07:54 avoir présenté Parcours des Mondes.
07:56 Je rappelle que vous êtes directeur du Salon.
07:58 Et quant à nous, on se retrouve la semaine prochaine pour un nouveau numéro d'Art et
08:02 Marché.
08:02 - Merci Yves-Bernard.
08:07 ♪ ♪ ♪

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