Le Meilleur de l'info (Émission du 25/05/2023)

  • l’année dernière
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcript
00:00 Bonsoir, merci d'être avec nous dans le Meilleur de l'Info dans un instant.
00:03 Karima Brick me rejoindra pour commenter l'actualité.
00:05 On va commencer par une première séquence qui nous a touchés évidemment,
00:08 qui a été très forte.
00:10 C'est cet hommage, hommage national qui a été rendu par Emmanuel Macron à ses trois policiers.
00:15 On vous a fait un montage un peu long pour revoir toute l'émotion qui a marqué cette cérémonie.
00:21 C'est la première séquence du Meilleur de l'Info.
00:23 Ce dimanche matin, il était 6 heures au commissariat de Roubaix quand la nouvelle est tombée.
00:49 Il fallait emmener une jeune fille à l'hôpital Jeanne de Flandres pour un examen médical
00:56 et pour déterminer si elle avait été agressée.
00:59 Paul Medeiros, Steven Greblak et Manon Rowe ont pris place dans le véhicule bleu et blanc
01:09 de la police nationale, aux côtés de cette adolescente qui avait besoin de soins et de réconfort.
01:16 Ils s'engagent alors sur la rocade de Villeneuve-d'Ascq en direction de l'hôpital,
01:23 à contresens, à tombeau ouvert, un véhicule qu'ils ne pouvaient ni voir ni prévoir.
01:32 Au volant, un chauffard alcoolisé sous l'emprise de stupéfiants.
01:38 C'est la collision.
01:41 Dans le fracas des tôles froissées, Manon, Steven et Paul rendent leur dernier souffle.
01:50 Devant la douleur de leur famille, devant la peine de leurs collègues, devant le deuil
02:00 des Français, il faudrait que le silence suffise.
02:07 Mais parler d'eux devient nécessaire pour rendre hommage à leur destin, dire respect
02:20 et affection à ceux qui servent et protègent, et dénoncer les comportements irresponsables
02:28 qui tuent.
02:29 A la vue de vos trois cercueils, n'existe que la sidération devant l'injustice et
02:37 l'absurde.
02:38 Demeure la douleur et le respect profond.
02:44 Au nom de la République française, nous vous faisons chevalier de la Légion d'honneur.
02:57 Vive la police nationale, vive la République, vive la France.
03:06 Voilà, cérémonie sobre et touchante, on va y revenir dans un instant, mais avant
03:11 ça, une alerte enlèvement qui vient de nous arriver.
03:13 Un enfant a été enlevé.
03:19 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
03:24 N'agissez pas seul.
03:28 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver, composez le numéro
03:33 de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
03:38 Votre mobilisation est essentielle.
03:39 La survie d'un enfant en dépend.
03:41 Voilà donc cette alerte enlèvement.
03:54 On y reviendra tout à l'heure.
03:55 Cette fille a été kidnappée près de Grenoble.
03:57 Une alerte enlèvement est donc déclenchée ce soir pour retrouver cet enfant.
04:01 Bonsoir Karima.
04:02 - Bonsoir.
04:03 - Vraiment l'actualité est terrible en ce moment.
04:06 J'aimerais qu'on revienne à cette cérémonie, encore une fois, qui a été sobre, exercée,
04:10 ce qui a réussi Emmanuel Macron.
04:12 - Oui, je pense que oui, parce qu'Emmanuel Macron, dans ses moments, je dirais qu'il
04:16 incarne véritablement cette fonction de président de la République.
04:19 Donc, il prend de la hauteur, il envoie ce message d'unité et ça a été, vous l'avez
04:24 dit, je pense que c'était une cérémonie qui était sobre, qui était empreinte justement
04:28 de cette dignité.
04:29 Et tant mieux, parce que je pense que les familles en ont besoin.
04:33 - Les familles en ont besoin, évidemment.
04:34 Alors, il y a l'émotion et puis il y a le sous-texte.
04:37 Il y a ce qui a été dit aux policiers, le soutien qu'ils attendent.
04:40 Attendent depuis d'ailleurs un bon moment, après des mois de caillassage, de violence,
04:45 d'attaques au pavé, notamment dans les manifestations.
04:47 Et je pense que ce qu'ils attendaient, c'est que le chef de l'État leur donne un signe
04:52 de soutien clair, sans faille.
04:53 Et c'est ce qui s'est passé.
04:55 - Compliqué de reprendre la parole après une telle cérémonie empreinte d'émotion.
05:03 Trois frères d'armes qui nous ont quittés, bien évidemment, trop souvent à assister
05:09 à ce genre de cérémonie, beaucoup trop souvent.
05:11 - Malheureusement, ce n'est pas la première cérémonie de ce genre à laquelle on assiste.
05:15 Et ça sera, je crains, pas la dernière.
05:17 - Depuis le 1er janvier, 2380 forces de l'ordre sont blessées dans la vie de la fonction.
05:23 Toutes les 37 minutes, il y a un refus d'obtempérer dans notre pays.
05:26 Et quand on voit le délitement de la société, le dernier rempart, ce sont les forces de
05:32 l'ordre qui l'incarnent, pour défendre la République, les droits des aides de voix
05:37 et le respect du vieux rançon.
05:38 Donc, il était temps que le président de la République rende hommage à ces forces
05:42 de l'ordre.
05:43 - Mais ce qui est terrible dans la journée d'aujourd'hui, c'est que vous avez envie
05:45 d'en vouloir à tout le monde et vous n'en voulez à personne.
05:47 Le criminel est mort, ces familles-là vont être entourées par la maison police nationale,
05:53 les enfants sont pupilles de la nation.
05:54 Et après ça, jusqu'au prochain.
05:57 - Et après ça, jusqu'au prochain, dit David Lebars.
06:01 Il y a eu cette petite phrase quand même d'Emmanuel Macron, il faut dénoncer les comportements
06:04 irresponsables.
06:05 Oui, mais comment ? Quel moyen ? Est-ce que c'est la police uniquement ? Est-ce que c'est
06:09 la justice ? Comment va-t-elle faire ? Le commentaire, encore une fois, de David Lebars,
06:14 le comitéeur Lebars, dans Punchline.
06:17 - Dire respect et affection à ceux qui servent et protègent et dénoncer les comportements
06:26 irresponsables qui tuent.
06:28 - Qu'est-ce qu'il faut pour lutter contre la violence ? Ce n'est même pas des états
06:32 généraux qu'il faut en fait.
06:33 Je crois qu'il faut scinder en deux, je ne sais pas si c'est aujourd'hui qu'on va y
06:36 arriver, mais il y a le public non éligible à ce qui serait de l'éducation, de la prévention,
06:42 peut-être de la dissuasion.
06:43 Ce public non éligible, c'est les deux criminels qui aillent dans la voiture.
06:46 Ce sont des gens qui sont en récidive permanente, qui boivent, qui fument, qui prennent les
06:50 routes à contresens, qui les prennent à 120, ils jouent à la roulette russe avec
06:54 la vie des autres, ces gens-là.
06:55 Il n'y a pas d'autre solution que de les enfermer, parce que la peine, elle est faite
06:58 pour punir, elle est faite pour écarter le danger.
07:00 Donc il ne faut pas tourner autour du pot.
07:02 Est-ce que l'État a les moyens de le faire ? Non, parce qu'on manque de structures pénitentiaires,
07:06 je pense que la justice n'est pas dans la capacité de pouvoir faire quand bien même
07:09 elle voudrait le faire.
07:10 Mais il faut que l'État régalien se dote des outils nécessaires pour écarter le danger.
07:15 Ce n'est pas une grande partie de la population, vous savez, quand on va dans des catégories
07:19 d'infractions, on retombe souvent sur les mêmes délinquants.
07:21 Quand j'étais commissaire sur le terrain il n'y a pas encore si longtemps, vous avez
07:24 le palmarès des voyous d'une circonscription, vous faites des listes de 30 à 50 personnes
07:28 qui vous commettent 60, 70, 80, 60...
07:29 Et vous savez qui ils sont et vous savez où ils sont ?
07:31 Par cœur.
07:32 Je pouvais faire la liste sans avoir à consulter les fichiers.
07:35 Donc c'est bien qu'on a une incapacité à les mettre hors d'état de mire.
07:38 C'est le constat que tout le monde fait.
07:41 Évidemment, aujourd'hui c'est une journée où il y a de l'émotion.
07:45 Mais enfin, au-delà de l'émotion, l'émotion elle est provoquée par un terrible accident
07:50 et il faut chercher les causes de cet accident, les raisons de cet accident.
07:53 Oui, il y a ça aussi, mais effectivement on se pose la question que peut-on faire pour
07:58 la suite ? Il existe déjà un arsenal judiciaire, on a déjà un arsenal légal, mais encore
08:03 faut-il appliquer les peines.
08:04 Et il y a un grand problème encore aujourd'hui dans le pays de l'application de ces peines,
08:08 d'où le sentiment d'injustice.
08:10 Alors oui, c'est important de poser des actions et aussi de rappeler, je pense en sous-titres
08:14 aujourd'hui, l'appui, le soutien aux forces de l'ordre.
08:18 Parce qu'au cours des derniers mois, il y avait une sorte de déshumanisation de la
08:21 fonction policière, du manque de respect envers les policiers.
08:24 Et c'est important aussi pour le président de la République d'envoyer le message que
08:28 non, il y a un respect, il y a un soutien qu'il a envers les policiers.
08:31 Alors vous avez dit déshumanisation, le mot du jour c'est décivilisation.
08:35 Policier tué, infirmière tuée, pompier élu visé, chaque semaine des morts dans des
08:41 règlements de compte pour la conquête du territoire de la drogue, enfant renversé
08:44 à cause d'une consommatrice de hachiche.
08:46 La société française a pris des coups cette semaine, elle est peut-être malade.
08:51 Le mot qui a été choisi par le chef de l'État pour faire ce constat est donc celui de décivilisation.
08:56 La décivilisation, un concept développé par le sociologue Norbert Elias avant la Seconde
09:04 Guerre mondiale.
09:05 L'auteur britannico-allemand analyse alors l'évolution des mœurs et de la culture,
09:09 ainsi que la montée du national-socialisme en Allemagne.
09:12 En 2011, ce terme est repris par le théoricien identitaire Renaud Camus pour titrer l'un
09:16 de ses ouvrages.
09:17 Je ne sais pas si ce mot appartiendrait plus à Norbert Elias qu'à Renaud Camus, ou vice
09:21 et versa, j'en sais rien.
09:22 Le problème c'est que le président de la République, il vole les mots, il les dérobe,
09:26 il les vide de leur sens et il n'en fait rien.
09:29 Et c'est ça le problème, le président de la République, il a tout dit et son contraire.
09:32 Ce qui m'agace, c'est la versatilité endémique du macronisme.
09:35 Il dit "le maréchal Pétain était un grand soldat", il dit "la France a commis des
09:41 crimes de guerre en Algérie", il dit "il n'y a pas de culture française".
09:45 Il y a un lien entre immigration et délinquance, puis il change de nuance.
09:47 Il met le mot "souveraineté" dans le ministère à Bercy.
09:51 Enfin, je peux vous faire un super bingo, je vous prends 30 déclarations du président
09:55 de la République, il y en a qu'on classera à l'extrême droite, d'autres à l'extrême
09:58 gauche, d'autres chez les déclinis, d'autres chez les très optimistes.
10:01 Je n'en sais absolument rien, c'est un gloubi-boulga idéologique terrible.
10:05 En novembre dernier, lors du congrès de l'Association des maires de France, Emmanuel Macron avait
10:10 appelé à mener un travail de civilisation pour faire face aux violences contre les élus.
10:14 C'est fait exprès parce qu'Emmanuel Macron, je ne veux pas ici lui porter offense, est
10:18 un homme très intelligent et donc il sait précisément que l'emploi de tous ces mots
10:22 contradictoires ne fait pas une politique ou un axiome idéologique mais fait une bonne
10:26 communication.
10:27 Et effectivement nous permet de disserter, peut-être qu'il y a un virage chez le président
10:30 de la République, peut-être a-t-il pris conscience du processus de décivilisation
10:34 et tantôt peut-être a-t-il pris conscience du racisme systémique grâce à M.
10:38 Ndiaye.
10:39 Vous voyez, c'est une grosse magouille, une grosse ficelle.
10:40 Une grosse magouille et une grosse ficelle pour Paul Mellin.
10:43 Je voulais qu'on écoute une autre réaction, celle de Marine Le Pen, invitée de la matinale
10:46 de CNews.
10:47 Est-ce que vous partagez ce que dit Emmanuel Macron ? On est dans une phase de décivilisation
10:54 de la société française.
10:55 Moi je parle d'ensauvagement depuis des années et je me fais accuser de tous les mots pour
11:00 avoir fait cela.
11:01 La décivilisation c'est la barbarie.
11:03 C'est le retour vers la barbarie.
11:05 Donc en réalité Emmanuel Macron vient une fois de plus, si je puis me permettre, nous
11:09 donner raison sur le constat que nous faisons.
11:11 Sauf que nous tirons la sonnette d'alarme depuis des années et il n'entendait pas cette
11:17 sonnette d'alarme.
11:18 Il se réveille au moment où la situation est déjà très obérée dans notre pays.
11:23 Donc il y a là aussi des décisions à prendre.
11:25 Au fondement de la campagne présidentielle, souvenez-vous, j'avais dit qu'il faut sacraliser
11:30 l'intégrité physique des Français.
11:32 Aujourd'hui de plus en plus de Français sont atteints dans leur intégrité physique
11:36 par des violences qui deviennent gratuites, qui deviennent systématiques et donc il y
11:41 a des mesures à prendre sur le plan juridique.
11:43 Il ne faut plus par exemple qu'il y ait d'aménagement de peine possible pour les
11:46 peines égales ou supérieures à six mois en cas d'atteinte volontaire à l'intégrité
11:53 physique ou en cas d'atteinte aux personnes.
11:56 Ça peut être des atteintes sexuelles.
11:58 Il faut dire, il faut lancer le signal que l'atteinte à l'intégrité physique n'est
12:04 pas admissible et accessoirement n'est plus admissible puisqu'il semblerait que depuis
12:10 des années ce message ne soit pas passé.
12:12 « Décivilisation », ça pourrait être un mot québécois.
12:15 Oui, ça pourrait, mais je pense qu'on comprend.
12:18 Parce que c'est un mot qui n'existe pas dans le dictionnaire.
12:19 En fait, c'est un concept, à tout le moins dans les sciences sociales, qui était quand
12:23 même connu depuis le XXe siècle et on revient avec ce mot-là.
12:27 Et moi, je trouve quand même que c'est une façon aussi pour que collectivement on se
12:31 regarde dans la glace et on se dit « mais quel genre de société veut-on ? ».
12:33 C'est vrai qu'on a vu toutes sortes de violences au cours des derniers mois, particulièrement
12:37 intenses.
12:38 Vous avez nommé quelques exemples assez pâtants.
12:39 On en a d'autres là, malheureusement.
12:41 Malheureusement, exactement.
12:42 Mais moi, je trouve que personne ne devrait avoir le monopole d'un mot.
12:46 Par exemple, si on dit « tel mot », non, c'est associé uniquement à l'extrême
12:50 gauche ou à l'extrême droite.
12:51 Non, on devrait se dire…
12:52 En sauvagement.
12:53 Oui, mais est-ce qu'on devrait se dire…
12:54 Les mots font peur.
12:55 Est-ce qu'un mot décrit une réalité ? Si oui, ça n'appartient pas à un camp, à
13:00 gauche, à droite, à l'extrême gauche ou à l'extrême droite.
13:02 C'est un mot, ça décrit quelque chose.
13:04 Et dans ce cas-ci, je pense qu'on peut réfléchir sur cette décivilisation, en effet.
13:08 Alors, autre exemple de la décivilisation ou de l'en sauvagement ou de la barbarie,
13:12 vous l'appelez comme vous voulez, cette violence gratuite.
13:15 C'est arrivé à un journaliste, il s'appelle Judicaël Hirel.
13:17 Il a été tabassé dans le métro.
13:18 Son histoire, il l'a racontée ce matin en direct, dans la matinale.
13:21 Témoignage sur CNews, on est avec vous Judicaël Hirel.
13:26 Bonjour.
13:27 Bonjour.
13:28 Vous êtes journaliste au Figaro, en l'occurrence, et vous sortez un livre aujourd'hui qui
13:30 s'appelle « Concorde rouge », Concorde comme la station de métro, où vous vous
13:34 trouviez quand vous avez été très violemment agressé le 13 novembre 2017.
13:38 Je rentrais du travail en métro et dans le métro, il y avait un jeune homme ivre avec
13:43 une grande bouteille de bière à la main qui n'avait pas l'air très très frais.
13:45 Et à la station où je descendais, il est descendu devant moi, une jeune femme est
13:48 descendue devant lui.
13:49 En montant l'escalier, il a regardé ostensiblement les fesses de cette jeune femme, il lui a
13:53 mis une énorme main en face, il n'y a pas d'autre mot.
13:55 Elle a réagi, « non mais qu'est-ce que vous faites, ça ne va pas ». Il a nié,
13:58 ils ont commencé à s'embrouiller.
14:00 Ayant vu tout depuis le début, je ne me suis pas posé de question, à vrai dire, et je
14:03 me suis dit, vu son état, l'étape suivante c'est qu'il la fera pour que ça ne se
14:06 passe encore plus mal.
14:07 Il m'a juste intervenu pour dire, ça va suffire comme ça, on s'en va, vous savez
14:11 ce que vous avez fait, c'est bon.
14:12 Je l'ai un petit peu exfiltré.
14:13 Il a voulu se battre avec moi, ce que j'ai refusé.
14:15 Sauf que je ne savais pas, je l'ai appris par la suite, qu'il s'était embusqué
14:19 dans un écouleur latéraux.
14:20 Il avait mis sa capuche, revenu derrière moi, il avait sauté derrière moi en me donnant
14:24 un grand coup de poing à la tempe avec son poing et sa bouteille.
14:26 Il m'a littéralement explosé la tempe, j'étais KO directement.
14:29 Et après, il a continué à me briser la tête au sol à grands coups de pied.
14:31 L'idée étant clairement de me tuer, je pense.
14:34 Je suis sorti du métro avec 14 fractures à la tête et au visage.
14:37 Quand je suis arrivé à l'hôpital, on m'a dit une phrase que je n'oublierai jamais.
14:40 On m'a dit, si il n'y avait pas la peau, votre visage tomberait.
14:42 Quand je me suis réveillé de mon KO, les deux premières choses que j'ai vues, enfin
14:45 deux premières choses, les deux premières personnes que j'ai vues, c'était deux agents
14:47 de RATP qui me demandaient mon nom et mon numéro de téléphone.
14:50 Ce que j'ai mis un certain temps et capable de donner, pour être sincère, je ne me rappelais
14:53 pas de mon nom.
14:54 Et cinq ans après, je me demande encore pourquoi ils me l'ont demandé, parce que
14:57 je n'ai eu aucune nouvelle de la régie parisienne.
14:59 Pas un coup de fil.
15:00 On parlait des civilisations à l'Élysée il n'y a pas longtemps, mais le fait de
15:04 ne pas prendre le temps d'appeler une victime d'agression pour lui demander comment ça
15:07 va, pour éventuellement l'orienter vers un psy, vers une association, c'est aussi
15:11 la petite miette de des civilisations basiques, ne pas prendre soin des victimes.
15:15 Ça, ça me sidère.
15:16 Histoire terrible.
15:17 Alors, encore une fois, barbarie, des civilisations, vous appelez ça comme vous voulez.
15:22 Et en plus, un peu de lâcheté.
15:24 Il racontait que plus tard, sur les réseaux sociaux, les gens lui avaient écrit en disant
15:27 on est passé près de vous, on savait, on n'a pas réagi.
15:31 Mais ce qui est terrible dans ce qu'il raconte, vous l'avez entendu, c'est que
15:34 la RATP qui est venue près de lui, lui a demandé son identité, etc.
15:38 Pas un mot.
15:39 Pas un mot après.
15:40 Rien, pas un coup de fil, rien, rien.
15:42 - On revient encore à cette idée de décivilisation, c'est-à-dire c'est le délitement du lien
15:47 commun, c'est aussi cette banalisation de la violence.
15:50 On finit par s'habituer, on est complètement, on pourrait dire gelé face à cette violence.
15:54 Comme si on ne peut plus rien faire, comme si on était impuissant.
15:57 Alors non, il faut une sorte de sursaut pour se dire que, comme société, on ne peut plus
16:01 accepter ce genre de situation.
16:02 - Oui, mais beaucoup de choses, en fait, c'est comme tous les mots valises, on peut tout
16:05 mettre à l'intérieur.
16:06 C'est quoi?
16:07 C'est l'absence de civisme, c'est la violence au quotidien.
16:09 En tout cas, ça amène une réflexion, ce que vous disiez tout à l'heure.
16:12 - Oui, tout à fait.
16:13 Mais il y a aussi la lâcheté de ces gestes-là et la violence, la barbarie, la sauvagerie
16:17 de ça.
16:18 Et on voit aussi des exemples qu'on ne pouvait même pas imaginer, comme quand on pense à
16:21 cette femme handicapée de 83 ans qui a été violée par deux jeunes gens.
16:24 On atteint vraiment des sommets.
16:26 - C'est le grand-mère attaquée à Nice, voie Cannes, tout le monde s'en souvient,
16:30 par trois jeunes mineurs.
16:31 Non, c'est partout.
16:32 Alors, on va écouter un échange que j'ai trouvé intéressant dans l'heure des pros
16:37 ce matin.
16:38 Ce n'est pas tout à fait sur la décivilisation, mais un petit peu quand même sur l'idée
16:42 qu'on avait, on respectait des lois qui sont des lois non écrites pour vivre ensemble
16:46 et que ce n'est plus le cas.
16:47 - Plusieurs fois ici, j'ai parlé des lois non écrites.
16:52 Il y avait plein de lois non écrites dans la société, c'est-à-dire on rentrait dans
16:56 un train et on ne parlait pas fort.
16:57 Aujourd'hui, les gens rentrent dans un train, sont en train de parler au téléphone, s'assoient
17:02 et tu profites de la conversation des uns et des autres.
17:06 C'est très simple.
17:07 Ils sont tout simplement mal élevés, en fait.
17:08 Ça s'appelle vous êtes mal élevé.
17:11 - Mais on parle sans arrêt de l'état de droit et on ne parle pas de l'état des devoirs.
17:16 Ça fait partie des devoirs.
17:18 - C'est ça la barbarie.
17:19 - Oui, mais c'est pas la barbarie.
17:21 - Si, c'est la barbarie de ne pas...
17:22 - Être à la police, c'est pas la barbarie.
17:24 - Si, l'autre n'existe pas, c'est la barbarie.
17:26 - La barbarie, c'est de tuer son prochain.
17:28 Ce n'est pas de parler dans son smartphone sans se rendre compte qu'il y a des gens autour
17:32 de soi.
17:33 - Moi, je les vois et je me dis...
17:34 - C'est pas de la barbarie, c'est de la connerie.
17:36 - Ce n'est pas de la barbarie, c'est de la connerie.
17:39 Alors sur les causes de la décivilisation, Jean Messia, il n'est pas le seul, pense qu'une
17:43 partie du problème est liée à l'absence de contrôle de l'immigration.
17:47 Un lien que refuse de faire Karim Zribis qui a donné lieu à un échange musclé, on peut
17:51 dire ça comme ça, sur le plateau de 90 minutes Info cet après-midi.
17:54 - Moi-même, je suis issue de l'immigration, mais mes parents, quand ils sont arrivés
18:00 en France, comme d'ailleurs ceux de Jean Messia, on sait, je suis désolée, on a respecté
18:07 une culture, c'est-à-dire mais sans renier nos origines.
18:12 Moi, je suis désolée et ce n'est pas raciste de le dire, surtout au regard de mes origines,
18:19 donc je suis fière.
18:20 C'est que quand vous avez, et ça c'est une réalité du quotidien, quand vous traversez
18:24 certaines villes où vous voyez des gens, excusez-moi, et ce n'est pas raciste de le
18:29 dire, en Djellaba, en Burkini, enfin je veux dire en Burkini, sur les plages, etc.
18:36 À un moment, il y a des règles de vie communes, je veux dire, il y a des règles de vie communes.
18:42 Je suis désolée et ça je l'ai dit, même au Maroc, où le Burkini certes n'est pas
18:47 interdit, je vous assure que dans les piscines, au Maroc, le Burkini, il y en a extrêmement
18:53 peu.
18:54 - Je suis scotché.
18:55 - Pourquoi vous êtes scotché ? - Parce que vous dites, parce que c'est exactement
18:57 ce que je dis.
18:58 - Trop facile votre truc, on ne fait pas d'enfant parce que c'est la faute des immigrés.
19:00 Il y a l'inflation, c'est la faute des immigrés.
19:02 Il y a les Lancains, c'est la faute des immigrés.
19:03 - Si il n'y avait pas d'immigrés, la France serait proche.
19:05 - Arrêtez, arrêtez cette vision.
19:06 - C'est vous qui êtes caricaturale.
19:07 - Parce que quand vous avez, et ça c'est une réalité du quotidien, quand vous traversez
19:13 certaines villes où vous voyez des gens, excusez-moi, et ce n'est pas raciste de le
19:19 dire, en Djellaba, en Burkini, enfin je veux dire en Burkini, sur les plages, etc.
19:25 À un moment, il y a des règles de vie communes.
19:29 Est-ce qu'on va au travail en Djellaba ? Il y a des codes à avoir.
19:32 Si vous voulez vous assimiler, je suis désolée, il y a des codes à avoir.
19:38 - Il y a des codes, on l'a entendu deux fois, je crois.
19:41 - Oui.
19:42 - C'est une petite séquence.
19:43 En tout cas, la réalité, c'est qu'est-ce qu'il faut faire le lien systématiquement
19:47 entre l'immigration et le sauvagement ?
19:51 - En fait, le problème, c'est quand on laisse aller les choses, quand on n'a plus de contrôle
19:56 sur rien, c'est ça que ça engendre des problèmes.
19:58 Vous n'avez plus la capacité, par exemple, d'accueillir des gens, qu'est-ce qui arrive ?
20:03 On voit ensuite, par exemple, des migrants qui se retrouvent à dormir sous les ponts,
20:07 donc à se retrouver à être finalement des populations marginalisées, donc ça entraîne
20:12 toutes sortes de problèmes sociaux.
20:13 Donc le problème devient finalement commun.
20:15 Alors effectivement, quand on n'a plus de contrôle sur rien, ça engendre certains
20:18 problèmes et oui.
20:19 - Dont la violence, dont l'insanité.
20:21 - Donc un peu de coup finalement.
20:23 - Voilà.
20:24 On reparlera tout à l'heure des migrants, des SDF, parce que pour les Jeux olympiques,
20:28 on ne veut plus les voir à Paris.
20:29 - Il y a une grande hypocrisie.
20:30 - On va les envoyer en province.
20:32 Mais on va revenir d'abord sur une histoire seulement bouleversante, terrible, violente
20:37 aussi, celle de Lindsay, 13 ans, une ado harcelée à l'école.
20:40 Elle n'en pouvait plus, elle s'est donnée la mort.
20:43 Ses parents ont raconté aujourd'hui sur notre antenne.
20:46 - On a été avisé par une amie à elle que des gamines voulaient taper sur elle.
20:53 Donc moi, je suis venu parce que je pense que n'importe quel parent voit la sortie si
20:58 on sait que ça va en venir aux mains.
21:00 Et quand effectivement, quand on est arrivé sur place, la bagarre a éclaté.
21:05 Il y avait tout le corps enseignant, les CPE, les surveillants.
21:11 Et c'était la petite attraction, quoi.
21:13 J'ai même attrapé le directeur du collège et je lui ai dit, vous attendez quoi, qu'on
21:20 en vienne au suicide ?
21:21 Et malheureusement, 6 mois, 4 mois après, c'est ce qui s'est passé.
21:26 - Il y a des tragédies impossibles à prévoir.
21:28 Il y a des tragédies prévisibles.
21:30 Celle-là est prévisible.
21:31 - Ça a commencé du lundi matin jusqu'au dimanche soir.
21:35 Et puis c'est un engrenage constamment, constamment, jour et nuit.
21:38 Quitte à même, il y en a qui venaient devant la maison.
21:42 - La grande différence entre ce qui se passait dans les années 70, dans les années 80, dans
21:46 les années 90 et ce qui se passe aujourd'hui, c'est qu'entre guillemets, il n'y a pas de
21:49 soupape de respiration pour la personne qui est harcelée.
21:53 C'est-à-dire qu'il y a 30 ans, quand elle sortait de l'école, effectivement, elle pouvait
21:58 entre guillemets retrouver un petit peu de liberté.
22:00 Aujourd'hui, lorsqu'elle sort de l'école, c'est pire.
22:02 C'est-à-dire qu'elle est harcelée.
22:03 On l'a vu avec malheureusement ce témoignage bouleversant des parents.
22:08 Elle est harcelée jusque devant chez elle.
22:10 - J'ai fait mon possible.
22:11 J'étais tout le temps derrière elle et il a fallu vraiment un petit temps pour que ça
22:14 arrive en fait.
22:15 Nous, elle nous a montré le sourire le jour-là et on ne s'est pas rendu compte.
22:19 On est complètement perdus.
22:20 C'est Pauline C qui s'est suicidée.
22:22 On a tué ma fille.
22:23 - Ils se retrouvent tout seuls, les parents.
22:26 C'est ça, le drame.
22:27 D'abord, l'enfant s'est retrouvé tout seul.
22:29 Il a un peu parlé discrètement à des copines, qui ont lancé l'alerte.
22:34 Dans l'établissement, rien.
22:35 Et aujourd'hui, les parents sont tout seuls.
22:38 C'est tout seul.
22:39 - Oui, et puis c'est abominable.
22:41 En fait, 13 ans, on ne peut pas imaginer quelqu'un qui s'enlève la vie à 13 ans.
22:44 C'est une impossibilité.
22:46 Je veux dire, ça dépasse l'entendement.
22:48 Donc, on est tous choqués.
22:50 Je pense qu'on pense aux parents.
22:51 Et on doit se dire aussi que ça doit être une priorité dans l'éducation nationale
22:55 à chaque année.
22:56 C'est un combat qui revient parce que c'est très présent.
22:58 Le harcèlement scolaire, ça a des conséquences même sur des décennies.
23:01 Il y a des études là-dessus qui montrent qu'à l'âge adulte, quand vous avez été
23:04 victime de harcèlement scolaire, ça peut laisser encore des traces.
23:08 Et ce qui est particulier aujourd'hui, nonobstant le fait que oui, avec les réseaux sociaux,
23:12 vous rentrez chez vous, ça continue.
23:13 Il y a ce droit à l'oubli qui n'existe plus.
23:16 Le droit à l'oubli.
23:17 Et avec l'Internet et les réseaux sociaux, il y a un effet multiplicateur.
23:21 Il y a un effet de loupe.
23:22 Et donc, les messages, les commentaires, ça se multiplie comme une traînée de poudre.
23:27 C'est extrêmement douloureux.
23:29 Et ensuite, quelle est la réponse?
23:30 La peur doit changer de camp.
23:32 Ça ne doit plus être les victimes qui ont peur.
23:35 Ça doit être les intimidateurs qui ont peur.
23:36 - Bien sûr.
23:37 Mais on parlera tout à l'heure de l'appel qu'a lancé la soeur de Samuel Paty.
23:41 On va voir que la peur, elle ne change pas toujours de camp, malheureusement.
23:43 Dans un instant, ça va être le rappel des titres.
23:46 Avant ça, une alerte enlèvement,
23:48 puisque une fillette de 10 ans a été enlevée par son père.
23:51 Ça s'est passé ce matin.
23:55 Elle s'appelle Eya.
23:57 C'est ce qu'a annoncé le procureur Éric Vaillant,
23:59 qui est le procureur de l'ISER.
24:02 Et on va revoir cette alerte enlèvement qui nous a été communiquée il y a quelques minutes.
24:06 - Un enfant a été enlevé.
24:12 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
24:15 N'agissez pas seul.
24:21 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver,
24:25 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
24:29 Votre mobilisation est essentielle.
24:32 La survie d'un enfant en dépend.
24:34 [Musique]
24:52 - Voilà. Alerte enlèvement pour Eya,
24:54 qui a été enlevée devant son école.
24:56 Elle était avec sa maman.
24:57 Son père et un ami les ont gazés avant de prendre la fuite.
25:01 C'est pour ça qu'il a été identifié.
25:03 Vous avez donc sa photo également.
25:06 On a peur qu'il s'en aille évidemment à l'étranger.
25:08 Il est 21h30. Le rappel des titres.
25:10 [Musique]
25:13 - Journée d'hommage aujourd'hui à Roubaix.
25:15 Après la mort de trois policiers dimanche matin dans une collision,
25:19 Emmanuel Macron s'est rendu sur place.
25:21 Le président a dénoncé, je cite, "les comportements qui tuent".
25:25 Il a rencontré les familles et les collègues des trois victimes.
25:29 Cinq militaires mis en examen pour non-assistance à personne en danger.
25:33 Ils sont soupçonnés d'avoir fauté dans leur mission de secours.
25:36 Le 24 novembre 2021, le naufrage d'une embarcation
25:40 avait conduit à la mort de 27 migrants dans la Manche.
25:43 Les cinq mis en cause sont trois femmes et deux hommes.
25:47 Et puis les usagers, détenteurs d'un abonnement Navigo,
25:50 bientôt dédommagés, ils percevront entre 10 et 80 euros,
25:55 annonce l'Île-de-France.
25:56 La mobilité aujourd'hui, conséquence des grèves qui ont touché le réseau.
26:00 Dans le cadre de la contestation de la réforme des retraites,
26:03 plus de 2 millions d'usagers abonnés devraient être éligibles.
26:07 Dans l'actualité, il y a un autre témoignage très fort,
26:11 celui de la sœur de Samuel Paty.
26:13 Toujours cette polémique, vous savez,
26:14 l'établissement où il enseignait ne porte toujours pas son nom.
26:17 Ça ne s'appelle toujours pas Samuel Paty.
26:18 Les gens ont peur.
26:19 Les gens ont peur.
26:20 Et on va écouter sa sœur lancer un appel.
26:25 Michaëlle Paty, c'est la sœur de Samuel Paty.
26:27 Elle était ce matin au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1.
26:30 Elle a lu la lettre qu'elle a adressée aux sénateurs
26:32 pour leur demander un certain nombre de choses.
26:33 Messieurs les présidents, je viens ici vous demander
26:36 l'ouverture d'une enquête parlementaire
26:38 afin d'établir les failles de ce drame
26:40 et de tenter d'en colmater les brèches.
26:42 Messieurs les présidents, ainsi que l'ensemble des sénateurs,
26:45 vous qui avez condamné à l'unanimité l'assassinat de Samuel Paty,
26:49 délaissant votre traditionnel clivage,
26:51 j'espère que vous agirez aujourd'hui dans le même esprit d'unité.
26:54 Ce qui est extrêmement choquant, c'est que ça fait deux ans et demi
26:57 que Samuel Paty a été décapité.
26:59 Et depuis deux ans et demi, il n'y a pas eu de commission d'enquête
27:03 pour savoir en fait quelles étaient les failles
27:05 au niveau de l'éducation nationale, peut-être du ministère de l'Intérieur.
27:08 Je n'étais pas préparée à subir la violence d'un attentat terroriste,
27:11 ni de surcroît à entendre le hurlement de ma mère
27:14 m'annonçant que mon frère avait été décapité.
27:16 J'ai l'impression que non seulement il n'avait pas été soutenu de son vivant,
27:18 mais que même sa mort, il devrait y avoir un élan national
27:22 pour que toute la lumière soit faite.
27:23 Comment se fait-il que cet homme ait été abandonné à son sort ?
27:27 Comment se fait-il que ce feuilleton sur le baptême de l'école continue ?
27:32 Pourquoi mon frère n'a-t-il pas été mis sous protection ?
27:34 C'est en vertu de ce pourquoi que le 6 avril 2022,
27:38 ma famille a déposé plainte pour non-empêchement de crime
27:40 et non-assistance à personne en péril.
27:42 Cette demande d'enquête vise effectivement
27:44 des personnes occupant des postes de responsables.
27:47 Ce qui est intéressant, c'est qu'on a bien vu,
27:49 à travers ce qui s'est passé avec Samuel Paty,
27:50 qu'il y avait eu des dysfonctionnements avec plein de gens
27:52 qui disaient qu'il n'était pas vraiment responsable.
27:54 Une succession de lâchetés, un système qui était défaillant.
27:57 On ne met pas un oui-mais après le mot décapitation.
28:00 En France, on met un point.
28:02 Voilà. Est-ce que le point a été mis ?
28:04 Qu'est-ce qui a changé au fond depuis l'assassinat terrible de Samuel Paty ?
28:10 Manifestement, il y a encore des questions sans réponse.
28:12 Et oui, il faut faire la lumière là-dessus.
28:14 Oui, il faut entendre aussi tous ces questionnements de la famille.
28:16 Bien sûr, à la base, on le sait,
28:19 Samuel Paty a été assassiné par un islamiste radical.
28:23 Et avec, bien sûr, toute cette idéologie mortifère de l'islamisme radical.
28:28 C'est une chose.
28:29 Mais ensuite, il y a eu des signalements.
28:31 Il y a eu des circonstances.
28:33 On a vu pendant une dizaine de jours
28:35 où Samuel Paty s'est senti abandonné.
28:37 Comment se fait-il ?
28:38 Il était seul. Il avait même un marteau.
28:40 Parce qu'il n'y avait pas d'autre protection.
28:42 Un ami lui avait donné un marteau qu'il avait dans son sac.
28:44 Donc c'est sûr, il se sentait...
28:45 Il sentait la peur.
28:47 Oui, exactement. La peur, les menaces.
28:48 Il y avait quelque chose.
28:49 Il y avait eu des signalements.
28:50 Alors, comment se fait-il qu'il n'avait pas, par exemple,
28:52 de protection à accrocher, notamment ?
28:55 Comment se fait-il que quand on voit,
28:56 quand on a des signalements aussi,
28:58 qu'il y a des vidéos qui circulent,
28:59 qu'il y a toutes ces menaces,
29:01 comment se fait-il qu'on sent qu'il y a une espèce de grand vide ?
29:03 Alors oui, tant qu'on n'aura pas ces réponses à ces questions,
29:06 on ne pourra pas rendre hommage à la mémoire de Samuel Paty.
29:10 Et on ne pourra pas protéger pleinement tous les citoyens
29:13 et toutes les personnes en autorité,
29:15 tous les enseignants également, qui ont encore cette peur au ventre.
29:17 Je vous renvoie au livre de Stéphane Simon, à l'enquête,
29:20 Stéphane Simon qui raconte les derniers jours de Samuel Paty,
29:24 qui vraiment montre à quel point il était seul, isolé.
29:29 Et peu d'entre ses collègues étaient totalement avec lui,
29:35 il faut bien le dire.
29:36 Bon, à suivre. Dans un instant, on va changer de sujet,
29:38 mais sujet important.
29:39 Au-dessus de ma vue, c'est SDF parisiens qui vont gâcher les JO,
29:42 les Jeux Olympiques.
29:43 Il a été demandé aux préfets de toutes les régions
29:45 de les accueillir en Bretagne, comme partout.
29:47 À tout de suite.
29:48 En provenance de Paris, arriveraient ici toutes les trois semaines
29:51 en gare de Brue, avant d'être dispatchés sur les départements bretons.
29:54 Donc, toutes les trois semaines, dans la ville de Brue,
29:57 50 vont arriver.
29:58 Je trouve que c'est vraiment terrifiant,
29:59 même comme idée pour ces gens.
30:02 C'est quand même absolument terrifiant.
30:04 La suite du Meilleur de l'Info.
30:08 Vous avez pris vos billets pour les JO ?
30:11 Pas encore. Est-ce qu'ils ont baissé les prix ?
30:13 Peut-être que si vous les prenez depuis l'étranger,
30:16 c'est plus facile et c'est moins cher.
30:17 En tout cas, comme à Londres, comme en Chine,
30:20 on ne veut pas voir les SDF à Paris pendant trois semaines.
30:23 L'image dans le monde, imaginez.
30:24 Donc, depuis la mi-mars, le gouvernement demande aux préfets
30:27 de créer des structures pour accueillir les migrants, les SDF,
30:30 sur la base du volontariat, c'est important de le dire quand même,
30:32 durant les semaines que dureront les JO de Paris.
30:35 J'allais dire un terme qui n'est pas très joli,
30:41 mais il faut que Paris soit très propre, visiblement,
30:44 ou en tout cas très présentable.
30:46 Le mot propre n'est pas adapté d'ailleurs.
30:48 Très présentable et il y a des gens qu'on ne veut pas voir.
30:50 Au moins, aux sans-abri, ils sont allés.
30:52 Voilà.
30:53 Ce pays est magnifique.
30:55 Vraiment, chaque jour, ce pays est magnifique.
30:57 Dans le projet de la préfecture,
30:59 50 sans-abri en provenance de Paris
31:01 arriveraient ici toutes les trois semaines en garde-bru
31:04 avant d'être dispatchés sur les départements bretons.
31:07 Ils seraient logés dans des modulaires
31:08 installés sur ce terrain appartenant à la SNCF.
31:11 Une parcelle qui, selon le maire d'Yvergauge de la commune,
31:15 ne garantit pas un accueil dans de bonnes conditions.
31:17 Il y a une pollution aux hydrocarbures
31:20 et surtout aux métaux lourds, sur tout le site.
31:22 Le terrain pollué, les conditions d'accueil, pour nous, ils ne sont pas.
31:25 On est prêt à accueillir, mais pas dans n'importe quelles conditions.
31:28 Il n'y a pas de capacité hôtelière,
31:29 il n'y a pas de capacité de bâtiment,
31:30 ils ne vont pas sortir un collège, il n'y en a plus assez.
31:32 Donc, on est face à ça.
31:33 On déplace, ce n'est pas digne, si vous voulez.
31:35 Ce n'est pas digne de ce pays.
31:37 Dans cette commune de la banlieue renaise de 20 000 habitants,
31:40 la population est partagée.
31:42 Madame Hidalgo est en train de se débarrasser de ses migrants
31:44 pour les Jeux olympiques.
31:46 Je trouve ça dramatique pour ces personnes.
31:48 Combien y a-t-il d'SDF aujourd'hui à Paris ?
31:49 Est-ce que vous le savez ?
31:51 Quelques milliers, de 3 000.
31:54 Donc, toutes les trois semaines, dans la ville de Brusses,
31:57 50 vont arriver.
31:59 50 SDF.
32:01 En fait, je trouve que c'est vraiment terrifiant,
32:03 même comme idée pour ces gens.
32:05 C'est quand même absolument terrifiant.
32:09 C'est Potemkin au carré.
32:11 Potemkin, c'était le favori de Catherine II.
32:14 Pour les voyages d'impératrice,
32:16 il créait des villages bidons, tout beaux, tout propres.
32:20 Là, on est en train, pour les Jeux olympiques,
32:22 on va nous créer un Paris Potemkin-Macron,
32:25 qui va être un Paris...
32:26 Les rats aussi, il y aura aussi des convois de rats, ou pas ?
32:28 Ils partiront dans la France.
32:29 Non, mais il faut demander.
32:31 Je ne sais pas si on va se débarrasser des rats.
32:33 Mais c'est vrai qu'à Londres, on avait fait la même chose.
32:36 En Chine, pour être très honnête, on avait fait la même chose.
32:38 C'est-à-dire qu'on rentrait propre,
32:39 parce que c'est l'image de Paris qu'on a investie très,
32:43 très, très chère, d'ailleurs, pour ça.
32:45 - Oui, mais on n'est pas dans un épisode d'Emily in Paris.
32:48 Il y a, je pense, une réalité.
32:49 Et vous pensez quoi ?
32:50 Vous pensez que les journalistes, maintenant,
32:51 du monde entier, on est connectés de partout,
32:53 ils ne vont pas essayer de voir, finalement,
32:55 que fait-on avec les SDF, que fait-on avec les migrants ?
32:58 Moi, je trouve que c'est d'une grande, grande hypocrisie.
33:01 On balaie le problème.
33:02 En fait, on refile le problème, entre guillemets, à des communes,
33:05 à des petites villes qui ne savent pas nécessairement
33:08 comment accueillir les migrants ou des SDF.
33:11 Et en plus, vous allez faire quoi ?
33:12 Vous allez les forcer à monter dans des autobus ?
33:14 - Non, alors là, c'est sur la base du volontariat,
33:16 encore une fois.
33:17 - Mais voilà, mais quand même,
33:18 moi, je trouve qu'il y a une grande hypocrisie.
33:19 C'est quand même un peu gênant.
33:21 - C'est mettre la poussière sous le tapis,
33:23 c'est comme ça qu'on dit.
33:24 Alors, sur les migrations, faudrait-il un référendum
33:27 sur la politique migratoire en France ?
33:29 Aujourd'hui, on vous a révélé un sondage, c'est News,
33:31 qui dit qu'une grande majorité de Français,
33:34 tous bords confondus, tous bords politiques confondus, sont pour.
33:37 - Êtes-vous pour ou contre un référendum
33:42 sur la politique migratoire en France ?
33:44 Donc, c'est une question assez ouverte.
33:45 70% des Français sont pour, 30% sont contre.
33:48 On a repris un sondage qu'on avait fait à peu près le même
33:51 le 31 janvier, vous allez voir le comparatif.
33:53 62% étaient pour, donc depuis janvier,
33:56 on a gagné 8 points.
33:58 - C'est une opinion majoritaire à gauche ?
34:00 - Oui, aussi.
34:01 - A 61% de mémoire.
34:02 Donc, je veux dire, tout ça est une constante
34:05 de l'opinion française.
34:06 - Il n'y a personne en France qui remet en cause
34:08 le fait qu'il y a un problème d'immigration aujourd'hui.
34:10 - Alors, faites quelque chose, ce serait bien.
34:11 - Alors, ça ne vous aura peut-être pas échappé,
34:12 mais on a un projet de loi sur l'immigration
34:14 qui arrive en juillet à l'Assemblée nationale.
34:16 J'espère que vous ferez preuve d'intelligence
34:18 et que vous participerez à ce projet.
34:21 - Et quelles sont les solutions que vous proposerez
34:22 dans ce projet de loi ?
34:23 - En fait, c'est là tout l'intérêt d'avoir une Assemblée
34:25 et des parlementaires, c'est que c'est débattu,
34:27 il y a des propositions.
34:28 - D'ailleurs, vous, aujourd'hui, vous ne savez pas.
34:29 Aujourd'hui, en France, on a chaque année
34:30 plus de régularisation clandestine que d'expédition.
34:32 - Clévien de Boissart, vous réponds.
34:33 - C'est ça le message que vous envoyez aussi.
34:34 - Allez-y, si vous le dites, allez-y.
34:35 - Non, non, Clévien de Boissart.
34:37 - On l'écoute, on l'écoute.
34:38 - Je vous mettais face à votre propre argument de tout à l'heure.
34:40 Je vous disais, nous, on propose, c'est de réguler les flux
34:43 et de contrôler cette immigration qui est incontrôlée.
34:45 Vous me dites, vous n'allez pas bien loin, mon pauvre garçon.
34:47 C'est tout ce que vous proposez.
34:49 - Quand vous allez voir le docteur, qu'est-ce qu'il fait d'abord ?
34:51 Il essaie de comprendre ce que vous avez comme mal.
34:53 Il fait le diagnostic et ensuite...
34:54 - Il essaie de le soigner tout de suite.
34:55 Il ne me dit pas, je vous soigne.
34:56 - Non, il vous donne des médicaments, d'accord ?
34:59 Mais ce n'est pas pour autant que vous n'allez pas retomber malade
35:01 dans quelques mois.
35:02 - Mais au moins, je suis soigné dans l'immédiat.
35:04 - Alors, quelle est la solution ?
35:05 Alors, qu'est-ce que vous proposez pour soigner le problème
35:07 dans l'immédiat ?
35:09 - Je ne sais pas.
35:11 - En tout cas, les Français aimeraient bien s'exprimer là-dessus.
35:15 - C'est ce que ça nous dit, en fait.
35:17 Le référendum, ça nous dit quoi ?
35:18 Ça nous dit qu'une majorité de Français trouve que les choses
35:20 ne vont pas bien en ce moment, trouve qu'il y a vraiment
35:22 un problème sur la question de la gestion des flux migratoires.
35:25 Et oui, ils ont envie que le gouvernement fasse quelque chose de plus.
35:28 - Mais il n'y avait jamais eu de constat de lucidité de cette manière.
35:32 C'est ce que dit aussi ce sondage.
35:35 On va terminer par une histoire extraordinaire,
35:37 une histoire incroyable, une innovation scientifique.
35:39 Des chercheurs français et suisses viennent de mettre au point
35:42 un système qui permet à un paraplégique de retrouver l'usage
35:45 de ses membres inférieurs.
35:47 Comment ? Dans le cerveau, on a des impulsions électriques
35:49 qui commandent nos membres et ils ont trouvé qu'elles étaient celles
35:52 qui donnaient les ordres de faire marcher.
35:54 Ils les ont connectés à la moelle épinière,
35:56 à un endroit qui n'était pas endommagé.
35:58 Le chef du projet était en direct ce matin sur CNews
36:01 et c'est absolument passionnant.
36:05 - Ce qui n'était pas arrivé depuis 12 ans.
36:07 Gerdjan, né irlandais et paraplégique depuis une chute à vélo,
36:10 a retrouvé l'usage de ses membres par la pensée équipés d'un déambulateur,
36:14 d'un ordinateur portable et d'un casque connecté.
36:17 Une première mondiale, fruit d'un couplage de deux technologies.
36:20 Des électrodes implantées dans la région du cerveau
36:23 qui ordonnent les mouvements et un neurostimulateur positionné
36:26 près de la moelle épinière qui les réalise.
36:28 - Henri Lorac est avec nous et c'est vous qui avez créé quelque chose.
36:31 C'est l'homme qui valait 3 milliards de notre enfance,
36:34 le biotech biologique.
36:35 - Cette technologie, elle répose sur le fait qu'on puisse lire
36:38 les intentions du patient à partir d'enregistrements de son cerveau
36:42 et stimuler sa moelle épinière sous une lésion.
36:45 - Ce qui est formidable, c'est d'arriver à détecter,
36:48 à convertir la pensée grâce à l'intelligence artificielle.
36:52 Donc ils arrivent à convertir notre pensée et après,
36:55 il y a deux implants qui sont là et en plus,
36:58 ils ne sont même pas implantés dans le cerveau.
37:00 C'est à la superficie, à la surface du cortex cérébral moteur.
37:03 - Est-ce qu'il peut monter des escaliers par exemple ?
37:06 - Le système lui permet d'adapter le contrôle de ses pas.
37:09 Il peut monter des escaliers, il peut monter des rampes
37:12 et adapter sa marche à différents environnements.
37:15 Pour un paraplégique qui n'a pas marché depuis 10 ans,
37:18 les performances sont radicalement incroyables.
37:22 - En fait, on va peut-être pouvoir tout réparer un jour,
37:25 tout réparer, réparer les vivants.
37:27 - C'est vraiment une information géniale.
37:30 Il peut marcher 30 à 35 minutes pour l'instant,
37:32 mais c'est à cause de la batterie.
37:34 Bientôt, il y aura une meilleure batterie, évidemment.
37:36 - C'est extraordinaire. Moi, je trouve ça extrêmement émouvant.
37:39 Je trouve que ça donne de l'espoir pour tant de gens
37:41 qui se retrouvent dans ces situations. C'est magnifique.
37:43 - Grâce à l'intelligence artificielle.
37:45 Ça vous fait peur, l'intelligence artificielle ?
37:47 - C'est ça.
37:48 - On va dire un mot de l'intelligence artificielle.
37:50 Il y avait quelqu'un de très intéressant ce matin,
37:52 le docteur Laurent Alexandre,
37:54 qui vient de signer un livre passionnant
37:56 sur les intelligences artificielles.
37:58 Il dit que la multiplication des IA,
38:00 des intelligences artificielles autour de nous,
38:02 va induire de nouvelles maladies.
38:04 - Je me demandais à Chad Gpt, ce que je mets d'ailleurs dans mon livre,
38:11 explique-moi quelles sont les principales pathologies psychiatriques
38:14 que tu vas induire dans l'humanité.
38:16 Et Gpt4, Chad Gpt4, il m'a inventé 5 pathologies
38:21 qui n'existent pas et qui l'imaginent dans le futur
38:26 du fait de l'existence de lui-même.
38:28 Par exemple, des boucles d'enfermement,
38:31 des syndromes d'infériorité par rapport à l'intelligence artificielle,
38:34 puisqu'on voit bien que dans beaucoup de domaines,
38:36 l'intelligence artificielle nous dépasse.
38:38 Si on prend le quotient intellectuel verbal, par exemple,
38:41 Gpt4 a 155 de quotient intellectuel verbal,
38:45 c'est-à-dire plus que 99,989% des Français.
38:49 Il n'y a que 20 000 Français qui ont un quotient intellectuel verbal
38:52 supérieur à Gpt4.
38:54 Eh bien, ça va induire chez nous, humains,
38:56 qui n'avons pas ce quotient intellectuel-là,
38:58 des syndromes d'infériorité.
39:00 - On est à combien, nous? 110, 120, en moyenne?
39:02 - Non, non, on est à 98, en moyenne.
39:04 - En moyenne. - Oui, pas autour de cette table,
39:06 forcément, mais en moyenne pour l'ensemble de la France.
39:08 - Autour de cette table, on est en dessous, bien évidemment.
39:10 - Bon, dans cette séquence, vous avez appris
39:12 que le quotient intellectuel moyen n'était pas très haut,
39:15 mais qu'on allait avoir surtout un complexe
39:18 face aux intelligences artificielles.
39:20 - Oui, mais peut-être qu'on pourrait demander à Chad Gpt4
39:23 quels sont les remèdes pour ces nouvelles pathologies.
39:25 Alors peut-être qu'on va pouvoir remédier, en plus,
39:27 à ces nouvelles maladies.
39:29 - Mais bien sûr, mais Chad Gpt va être notre meilleur ami,
39:32 notre meilleur doudou, notre meilleur deuxième cerveau.
39:35 Et puis là, ça ouvre la voie de l'homme.
39:37 Mais on... Ça, c'est quoi? C'est déjà ça.
39:39 Puis c'est bourré d'intelligences artificielles.
39:41 - Prochaine étape. - Soupirez pas, c'est comme ça.
39:43 C'est de la marge du temps. - Vous êtes prêt?
39:45 - Moi, je suis prêt. Je suis prêt à vous quitter, surtout,
39:48 puisqu'il est l'heure, 21h49, dans un instant,
39:50 c'est "Soir Info" avec Gina Pasquet.
39:52 Je vous remercie.
39:54 Valérie Hackenin, ce soir.
39:56 Je remercie également Maxime Lavandier et Lucie Poincette
39:59 qui m'ont aidé à préparer cette émission.
40:01 Je vous remercie, évidemment. - Pleurs.
40:03 - On se retrouve demain soir pour la dernière
40:05 du "Meilleur de l'Info" de la semaine. Bye-bye.
40:07 ...
40:11 - Tout de suite, "Soir Info" avec Julien Pasquet.
40:14 [Musique]

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