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Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo

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00:00:00 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour Soir Info, en direct sur CNews jusqu'à minuit.
00:00:06 Au sommaire, ce soir, un hommage national pour les trois jeunes policiers de Roubaix, décorés à titre posthume de la Légion d'honneur par le président de la République qui a présidé cet hommage.
00:00:16 "Tous ceux qui s'occupent de nos compatriotes et protègent méritent respect et considération", a dit Emmanuel Macron devant leurs trois cercueils.
00:00:23 On va revenir sur cette cérémonie bouleversante.
00:00:26 Elle s'appelait Lindsey, elle avait 13 ans, elle fréquentait un collège du Pas-de-Calais en classe de 4ème.
00:00:30 Elle a mis fin à ses jours, un suicide en raison de harcèlement répété selon sa famille qui avait pourtant alerté son école plusieurs fois.
00:00:36 Le harcèlement scolaire touche en moyenne 700 000 enfants par an.
00:00:39 Pourquoi l'État a-t-il autant de mal à protéger ses enfants ? Nous en discuterons également.
00:00:44 On entendra aussi Michaëlle Paty, la sœur de l'enseignant décapité à Conflans-Saint-Honorin qui, dans une lettre poignante, demande des comptes à l'État.
00:00:52 Benjamin Moral demande l'ouverture d'une enquête parlementaire afin d'établir les failles et les dysfonctionnements qui ont conduit à l'assassinat de son frère.
00:00:58 Nous entendrons ces mots également dans ce Soir Info.
00:01:01 Autour de la table ce soir, Karima Bric comme chaque soir.
00:01:03 Bonsoir, chère Karima, de la rédaction de CNews, bien sûr, Benjamin Moral, maître de conférences en droits publics.
00:01:09 Bonsoir, cher Benjamin, bonsoir à Céline Pinard, essayiste, Jean-Christophe Couvy, secrétaire nationale de l'Unité SGP, police.
00:01:16 Bien entouré, Jean-Christophe Couvy, puisque Gabriel Cluzel complète ce coin de table, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:01:24 Bonsoir à tous les cinq.
00:01:25 On fait comme chaque soir un point sur l'actualité précédée de cette alerte enlèvement, puisque vous le savez peut-être, une petite fille a été enlevée par son père en Isère aujourd'hui.
00:01:34 Un enfant a été enlevé.
00:01:41 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:01:44 N'agissez pas seul.
00:01:50 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver, composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:01:57 Votre mobilisation est essentielle.
00:02:01 La survie d'un enfant en dépend.
00:02:03 ...
00:02:30 ...
00:02:40 Du nouveau dans l'affaire des prothèses, ma mère défectueuse pipe, la Cour de Cassation a confirmé la responsabilité du certificateur allemand.
00:02:49 Selon la justice, la société a manqué à ses obligations de contrôle, de prudence et de vigilance.
00:02:55 Des milliers de femmes à travers le monde avaient reçu des implants remplis de gel non conformes.
00:03:00 Et puis une voiture a percuté les grilles de Downing Street cet après-midi à Londres.
00:03:05 Un homme a été arrêté.
00:03:07 Le Premier ministre Richie Sunak se trouvait sur place, selon la BBC.
00:03:11 Les investigations sont actuellement en cours.
00:03:14 Aucun blessé n'a été signalé, selon la police londonienne.
00:03:18 ...
00:03:30 De retour sur le plateau de soir info, Karima Bric, Céline Pina, Gabriel Cluzel, Benjamin Morel, Jean-Christophe Couvy m'accompagnent ce soir pour ce soir info.
00:03:38 L'actualité c'est évidemment cet hommage national présidé par Emmanuel Macron.
00:03:42 Entre mémoire des trois policiers de Roubaix morts tragiquement il y a quelques jours, émotions, recueillement, interrogation aussi sur la mission des agents de service public.
00:03:52 On verra dans un instant le résumé de ce qui s'est dit et de ce qu'on a pu observer aujourd'hui dans cette école de police de Roubaix.
00:03:59 Je voudrais juste faire une toute petite parenthèse rapide parce que je trouve que c'est quand même assez fou de voir ce qu'on a vu aujourd'hui en marge de cet hommage solennel, national à ces trois policiers.
00:04:11 Vous avez quand même l'association Attaque qui avait envoyé ce tweet, cet appel à manifester en casserolade.
00:04:18 Donc notamment, vous le voyez sur l'une des premières lignes, sur la deuxième ligne, Emmanuel Macron à Roubaix.
00:04:23 Jean-Christophe Couvy, vous qui êtes touché peut-être un petit peu plus encore que chacun d'entre nous ici par cet hommage qui concerne ces trois policiers.
00:04:31 Il y a des moments où il faut être capable de faire la part des choses peut-être un petit peu quand même.
00:04:35 Qu'est-ce que vous pensez de ces appels à manifester aux casserolades ?
00:04:38 D'ailleurs, est-ce qu'il y a eu des casserolades, des gens interpellés autour de cet hommage ?
00:04:41 Oui, mes collègues ont intercepté et interpellé effectivement trois personnes qui sont arrivées avec des casseroles.
00:04:48 On les a écartées du coin parce que, encore une fois, dans cette société, il faut aussi quand même qu'on souligne qu'il y a encore des choses sacrées.
00:04:57 Et là, c'est quand même un hommage national avec des familles en deuil.
00:05:01 Il y a des cercueils à quelques mètres et on vient avec des gens qui mélangent politique avec recueillement et avec sacralité.
00:05:09 Et moi, ça me dérange. Donc, ils sont hors sujet.
00:05:11 Et je pense qu'effectivement, ces personnes-là sont un peu névrosées et devraient aller consulter parce qu'il y a des moments pour faire ça.
00:05:18 Là, aujourd'hui, c'est un moment où normalement, on met sur pause la société et on réfléchit et on prend de la hauteur.
00:05:24 Et ces gens-là n'ont pas pris de la hauteur.
00:05:26 On ne va pas s'attarder évidemment là-dessus.
00:05:28 Il y a beaucoup plus important à voir et à discuter. Mais juste un petit commentaire.
00:05:32 Oui, il y a un moment pour tout. Et là, en l'occurrence, ce n'est pas le moment.
00:05:35 Ça n'était pas le moment.
00:05:36 Le respect du haut mort, c'est en plus... On va parler de décivilisation.
00:05:40 C'est exactement ce que j'allais rétorquer. C'est un peu le fil rouge de toutes ces actualités.
00:05:44 C'est bien ce respect du haut mort.
00:05:46 Bon, allez, retour en image sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
00:05:49 Cet hommage, les mots forts du président de la République.
00:05:51 Il sera important de décrypter. Retour à Roubaix, avec Michel Dos Santos.
00:05:57 Emmanuel Macron, immobile, devant trois cercueils enveloppés de drapeaux tricolores.
00:06:02 Ceux de Manon, Paul et Steven.
00:06:04 Trois gardiens de la paix, fées capitaines et chevaliers d'honneur à titre posthume,
00:06:08 dont le chef de l'État a salué le courage.
00:06:11 Trois jeunes Français qui avaient décidé de servir la nation et la République à Roubaix,
00:06:16 pour y combattre la délinquance, les violences, les trafics.
00:06:21 Trois policiers tués par un automobiliste, drogués, alcoolisés
00:06:25 et qui roulaient à contresens à près de 120 km/h.
00:06:28 Un chauffard ciblé par Emmanuel Macron.
00:06:31 Dire respect et affection à ceux qui servent et protègent,
00:06:37 et dénoncer les comportements irresponsables qui tuent.
00:06:41 Le président de la République a également nommé les enfants de deux victimes,
00:06:45 Paul et Steven, pupilles de la nation.
00:06:47 Une protection morale et financière accordée par l'État.
00:06:51 Chère Stécie, nous pensons à vous, à cet enfant qui va naître.
00:06:58 Son père a donné sa vie en exerçant sa mission de servir et de protéger.
00:07:03 Alors nous veillerons sur vous deux.
00:07:05 Au cours de cette cérémonie, Emmanuel Macron a élargi son hommage
00:07:09 aux personnes tuées qui ont servi les Français,
00:07:11 comme l'infirmière assassinée lundi à l'hôpital de Reims.
00:07:16 Jean-Christophe Kouvis, je rappelle bien sûr que vous êtes secrétaire nationale de l'unité SGP police.
00:07:20 La présence du président de la République aujourd'hui,
00:07:23 importante pour commencer à cicatriser ce drame ?
00:07:27 Oui, importante. C'était quand même un geste fort pour les policiers.
00:07:32 Alors nous, on a souligné, notamment notre syndicat,
00:07:35 on a été expliqué au directeur de cabine.
00:07:37 C'est la volonté d'Emmanuel Macron d'être présent aujourd'hui.
00:07:39 Il avait un autre déplacement qu'il a annulé.
00:07:41 Il a vraiment voulu être là.
00:07:42 Justement, il avait été absent depuis le mois de janvier sur des faits très graves,
00:07:45 notamment avec plus de 2000 policiers blessés.
00:07:47 Il fallait à mon honneur accommoder, j'allais dire, le président avec sa police.
00:07:52 D'ailleurs, à la fin, il a dit "Vive la police, vive la France, vive la République".
00:07:55 C'est très rare qu'on dise "Vive la police".
00:07:58 C'est vrai.
00:07:59 Donc ça, on l'a souligné.
00:08:00 Et après, je vais vous dire vraiment, mes collègues qui étaient sur place à la cérémonie,
00:08:05 donc il y avait Grégory, Linda, enfin,
00:08:07 ont trouvé le président marqué, mais physiquement, le visage avec des cernes.
00:08:13 Vraiment, on sentait que c'était impacté.
00:08:15 On a vu le ministre aussi très touché, le DGPN.
00:08:19 Le ministre Gérald Darmanin qui était aussi là.
00:08:21 Oui, notre directeur général de la police très touché aussi.
00:08:23 On sentait d'ailleurs qu'il avait pleuré, franchement.
00:08:26 Et en fait, et vraiment, vous nous connaissez, je veux dire,
00:08:30 on ne fait pas de cadeau à la hiérarchie quand ils passent à travers,
00:08:34 quand ils mettent à côté.
00:08:35 Et là, franchement, tous les collègues nous disent sur Roubaix
00:08:39 qu'on a une hiérarchie qui était à la hauteur,
00:08:41 qui ont soutenu nos collègues, qui ont fermé le commissariat,
00:08:43 qui ont pris leurs responsabilités, qui ont vraiment tout le monde,
00:08:47 toute la chaîne, vraiment, aujourd'hui, on ne peut rien leur reprocher.
00:08:50 Voilà. Et comptez sur moi.
00:08:52 Et vous le savez, quand il faut mettre des coins, je mets des coins.
00:08:54 Et là, vraiment, on ne peut pas dire qu'il y ait des loupés.
00:08:59 En revanche, effectivement, on est content.
00:09:02 Et j'espère que les hommes politiques qui étaient là
00:09:06 ont vu le désarroi des familles, la tristesse et tout, j'allais dire,
00:09:10 tout ce qu'il leur reste à faire pour apaiser la société,
00:09:12 parce que c'est eux, les législateurs, c'est eux qui doivent protéger les Français.
00:09:15 Et je pense que des moments comme ça, dans une vie politique, ça vous marque.
00:09:19 – Gabriel Cuzel, il était temps, j'ai envie de dire,
00:09:22 oui, il était temps que le président de la République
00:09:24 rende hommage aux forces de l'ordre,
00:09:26 décriées par une partie de la population, de l'échiquier politique,
00:09:29 de façon d'ailleurs parfois scandaleuse.
00:09:31 Il s'est rarement, Emmanuel Macron, rendu lui-même au chevet des policiers.
00:09:36 Le geste était donc attendu et important.
00:09:37 – Oui, ça lui avait été reproché il y a quelques semaines,
00:09:39 quand il ne s'était pas rendu au chevet de ce policier qui avait été brûlé.
00:09:42 Je rappelle qu'il avait eu quand même un discours ambigu
00:09:45 quand il avait accordé cet entretien brut,
00:09:47 où il avait accrédité finalement l'expression "violence policière".
00:09:52 Alors c'est très bien, il a été là,
00:09:54 il est assez fort Emmanuel Macron pour ces cérémonies-là.
00:09:57 Mais si je devais compléter le propos,
00:10:00 je dirais qu'on pourra dire qu'on n'a rien à lui reprocher
00:10:02 quand la situation aura drastiquement changé,
00:10:06 parce que les Français ne peuvent pas se contenter
00:10:08 d'une suite de minutes de silence, d'hommages,
00:10:12 de lésions d'honneur posthume, de discours touchants et de mine à trister.
00:10:18 Parce que à la fin…
00:10:20 – Les fleurs et les bougies, ça va un temps.
00:10:22 – Et voilà, à force de minutes de silence,
00:10:24 on arrive à des heures de silence, avec tous ces corps de métier
00:10:26 qui sont décimés les uns derrière les autres.
00:10:29 Donc il va falloir faire autre chose que ce genre de cérémonie
00:10:35 qui arrache les larmes, c'est évident.
00:10:36 Et sans doute que le jour n'est pas mal choisi pour des polémiques.
00:10:41 Mais néanmoins, c'est bien ce qu'attendent les Français
00:10:44 et il ne suffira pas de s'en tenir à cette suite, encore une fois, d'hommages.
00:10:50 Vous savez, c'est un peu comme les marches blanches et les numéros verts,
00:10:53 ça ne peut fonctionner qu'un temps.
00:10:56 – Écoutez cet extrait d'Emmanuel Macron,
00:10:58 des mots forts sur les policiers et leur mission, leur engagement.
00:11:02 Notre France a le visage des femmes et des hommes de devoir
00:11:07 qui la servent et nous protègent.
00:11:11 Comme tous ceux qui, à leur tâche, chaque jour,
00:11:14 servent inlassablement les Français.
00:11:17 Comme l'agent de sécurité routière décédé il y a trois jours
00:11:20 près de La Rochelle, emporté par une voiture en plein service.
00:11:23 Comme l'infirmière assassinée mardi à Reims, au sein de son hôpital,
00:11:27 parce qu'elle portait la blouse blanche de sa vocation.
00:11:31 Comme nos trois gendarmes tués à Ambert à l'hiver 2020.
00:11:36 Comme trop de nos agents publics,
00:11:38 emportés ainsi dans l'exercice de leur mission ces dernières années,
00:11:44 à qui je rends ici aussi hommage.
00:11:50 Manon, Steven et Paul étaient trois enfants de la République.
00:11:56 Trois jeunes Français qui avaient décidé de servir la nation
00:11:59 et la République à Roubaix pour y combattre la délinquance,
00:12:04 les violences, les trafics.
00:12:06 Les premières victimes de la violence sont toujours les enfants,
00:12:09 les femmes battues, les plus vulnérables,
00:12:12 comme cette jeune fille qu'ils accompagnaient vers l'hôpital
00:12:17 ce dimanche matin.
00:12:19 À la vue de vos trois cercueils,
00:12:22 n'existe que l'assidération devant l'injustice et l'absurde.
00:12:27 Confort sur le sens de l'engagement.
00:12:29 Il a trouvé les mots, Emmanuel Macron,
00:12:31 il faut savoir le dire également,
00:12:33 sur le destin fracassé de ces trois jeunes
00:12:35 qui incarnent malheureusement ce sens du sacrifice
00:12:38 que le président a su mettre en avant.
00:12:41 Oui, bien sûr, il a trouvé les mots.
00:12:43 Dans un président de la République, il y a toujours deux facettes.
00:12:45 Il est à la fois celui qui incarne l'unité des Français
00:12:48 et en même temps, il est le chef officieux d'un gouvernement.
00:12:51 Et donc, ce faisant, il y a des querelles politiciennes
00:12:53 à avoir avec lui.
00:12:54 Mais là, en effet, vous avez un Emmanuel Macron
00:12:56 et il sait tenir ce rôle qui est maître de cérémonie.
00:12:59 Mais dans les deux cas,
00:13:00 que ce soit en tant que chef officieux du gouvernement
00:13:03 ou en tant qu'incarnation de l'unité,
00:13:04 il est le chef de l'État.
00:13:06 Et ce qui s'est passé là, c'est aussi une attaque vis-à-vis de l'État.
00:13:08 Chef de l'État, c'est quoi ?
00:13:09 L'État, c'est évidemment une forme d'organisation administrative
00:13:12 qui existe sur le terrain face à chaque Français
00:13:14 grâce à ses fonctionnaires,
00:13:16 grâce à ses policiers, à ses infirmières, à ses enseignants.
00:13:18 Et donc, il est aujourd'hui celui qui incarne cette structure-là.
00:13:22 Qu'il ait des mots vis-à-vis de cette structure,
00:13:24 qu'il ait des mots vis-à-vis de ses fonctionnaires,
00:13:26 c'est aujourd'hui plus que nécessaire.
00:13:28 Mais qu'est-ce qu'on a fait justement pour que cet État,
00:13:30 il soit mieux fonctionnel ?
00:13:32 Qu'est-ce qu'on a fait pour que cet État,
00:13:33 il protège ses fonctionnaires,
00:13:35 les enseignants, les policiers ?
00:13:37 La réponse est dans la question.
00:13:38 Eh bien, on a fait deux, trois choses tout de même.
00:13:40 Il faut malgré tout rendre à César ce qui est à César.
00:13:43 On a augmenté certains budgets.
00:13:44 Notre émission risque de prouver le contraire.
00:13:45 On va voir qu'une gamine de 13 ans s'est suicidée il y a quelques jours.
00:13:48 On va voir que la sœur de Samuel Paty attend des réponses
00:13:51 deux ans et demi après.
00:13:52 On verra que les Français réclament des référendums
00:13:54 sur des questions importantes comme celle de l'immigration.
00:13:57 Donc là, il y a une urgence aujourd'hui à soigner notre État
00:13:58 parce que vous savez, s'il n'y a pas d'État,
00:14:00 eh bien à ce moment-là, il n'y a plus de société qui tienne
00:14:02 et on rentre dans une forme d'anarchie.
00:14:04 Céline, une question que je vais poser évidemment à Jean-Christophe,
00:14:07 également en 24, 25 ans,
00:14:09 c'est l'âge des trois policiers qui sont tombés.
00:14:12 C'est évidemment extrêmement jeune, il sortait à peine d'école.
00:14:14 Comment la police peut recruter après des drames,
00:14:17 attirer les jeunes flics, j'ai envie de dire ?
00:14:20 Il y a de quoi être refroidi ?
00:14:22 Quand on voit que chaque mission est une question de survie quasiment.
00:14:24 En fait, je pense que certains métiers sont des métiers qu'on fait par vocation
00:14:28 parce qu'on a une certaine idée de son devoir.
00:14:32 Est-ce qu'il y a encore possibilité d'avoir des vocations
00:14:34 quand vous entendez que la police tue,
00:14:35 qu'un bon flic est un flic mort,
00:14:38 de certains manifestants qui n'hésitent pas à rappeler ?
00:14:41 Je crois que ces manifestants n'expriment pas
00:14:44 ce que pensent réellement l'ensemble des Français.
00:14:46 D'ailleurs, les sondages le disent et le confirment.
00:14:49 Les Français ont plutôt confiance dans leur police
00:14:51 et sont plutôt extrêmement agacés par le discours d'une certaine gauche.
00:14:56 Et d'ailleurs, elles le payent dans les urnes.
00:14:58 Donc, je crois réellement...
00:15:00 Là, ce qui est intéressant, c'est qu'Emmanuel Macron a utilisé
00:15:04 un moment sur lequel il n'y a aucune contestation.
00:15:07 Autrement dit, on est dans le recueillement.
00:15:09 Ces policiers étaient en train de sauver une jeune fille,
00:15:12 de l'amener jusqu'à l'hôpital.
00:15:14 Personne ne peut tirer un seul fil
00:15:17 pour commencer une broderie de mise en accusation de la police.
00:15:20 Il n'empêche qu'aujourd'hui, l'explosion des violences
00:15:23 faites aux représentants de l'autorité
00:15:25 montre qu'il y a quelque chose de cassé dans le lien institutionnel
00:15:31 et qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron n'arrive pas à le réparer.
00:15:34 Donc, ces paroles viennent à point nommé.
00:15:37 Mais il faudrait qu'il y ait un peu de continuité,
00:15:39 de cohérence au niveau gouvernemental.
00:15:42 Sinon, ça ne changera rien.
00:15:43 On ne peut pas rattraper une forme d'indolence
00:15:47 par des hommages réguliers.
00:15:49 Ce n'est pas comme ça qu'on fait changer les choses.
00:15:51 - Mais c'est vrai tout de même.
00:15:52 Je pense évidemment d'abord aux attentats,
00:15:54 mais à un moment aussi grave que celui qu'on a vécu aujourd'hui,
00:15:58 en tout cas avec l'hommage d'aujourd'hui
00:16:00 et cette mort tragique quelques jours en arrière.
00:16:04 Dans les moments tragiques, dans les moments difficiles,
00:16:06 on voit que l'image de la police reste bonne tout de même.
00:16:10 - Oui, tout à fait.
00:16:11 Puis je pense aussi une journée comme celle qu'on a vécue aujourd'hui
00:16:14 avec cette cérémonie, il y avait deux choses.
00:16:17 Il y avait bien sûr l'hommage à ces trois jeunes gens.
00:16:20 Je pense qu'on a mis des visages, on a mis des histoires,
00:16:23 on a mis aussi des rêves, on a compris des choses.
00:16:26 C'est-à-dire qu'au cours des derniers mois,
00:16:28 des dernières semaines particulièrement,
00:16:30 il y avait une sorte de musique,
00:16:31 un peu de déshumanisation des policiers.
00:16:34 Et là, on a vu que derrière l'uniforme, il y a des gens.
00:16:37 Et dans ce cas-ci encore, on a vu des jeunes.
00:16:39 Je pense qu'il y a quelque chose aussi de très frappant
00:16:42 dans ce qu'on a pu constater au cours des derniers temps.
00:16:45 Donc bref, il y avait cet aspect de rendre hommage,
00:16:47 bien sûr, à ces trois policiers tués.
00:16:49 Et il y avait ce message aussi en filigrane qui disait,
00:16:53 du président de la République, ça suffit.
00:16:55 Ça suffit, ce manque de respect.
00:16:57 Ça suffit, prendre un peu de hauteur.
00:16:59 Je comprends, Gabriel, quand vous dites maintenant
00:17:01 que ça doit être assorti de mesures, de véritables actions.
00:17:05 Mais en même temps, je pense qu'au départ,
00:17:06 c'était quand même d'envoyer ce message de soutien aux policiers.
00:17:09 Et ça, on ne l'avait pas vu depuis des mois.
00:17:11 La petite musique, c'est vraiment de dire que les policiers,
00:17:14 ce sont finalement des...
00:17:17 Pardonnez-moi, mais le message qu'on envoie et qu'on entend souvent,
00:17:19 c'est littéralement que ce sont des brutes.
00:17:21 Désolée, mais il y avait ce message de déshumanisation
00:17:24 et que le président dise, non, je les soutiens.
00:17:27 C'est le message aussi qu'il voulait envoyer aujourd'hui et il l'a fait.
00:17:29 - Je persiste quand même à dire,
00:17:31 il faut en vouloir aujourd'hui pour embrasser une carrière
00:17:33 comme celle de policier dans les conditions
00:17:36 et le contexte que l'on connaît, Jean-Christophe.
00:17:38 - C'est sûr qu'on ne rentre pas pour le salaire.
00:17:40 Ça, c'est une évidence.
00:17:42 - Tient avec ça.
00:17:43 - Si avec ça, après, je veux dire, c'est des métiers...
00:17:46 Alors, on peut rentrer par vocation, effectivement,
00:17:48 c'est-à-dire que depuis tout petit, c'était le cas d'ailleurs
00:17:50 des trois collègues décédés,
00:17:52 c'est-à-dire qui rêvaient de ce métier de policier.
00:17:55 Ils avaient des étincelles plein les yeux, des étoiles.
00:17:58 Ils savaient qu'ils voulaient faire une belle carrière.
00:18:00 Il y en a une qui voulait rentrer,
00:18:02 qui voulait faire de la police montée, entre guillemets, faire du cheval.
00:18:05 Enfin, je veux dire, chacun avait sa destinée et rêve brisé.
00:18:09 Et puis, il y en a d'autres qui rentrent aussi des fois par la petite porte.
00:18:13 C'est mon cas, voilà, par exemple.
00:18:15 Mais en même temps, dès que je suis rentré,
00:18:16 je n'ai pas de vocation à être policier.
00:18:18 Mais quand je suis rentré dedans, j'ai vu l'attente des citoyens.
00:18:21 Et en fait, c'est ce choc, cette confrontation avec les citoyens.
00:18:24 Et on se dit, une fois qu'on enfile notre uniforme,
00:18:26 les gens viennent vers nous et en fait, viennent se confier.
00:18:29 Et j'allais dire, viennent nous voir parce qu'ils sont en difficulté, en danger.
00:18:33 Et donc, ils nous transfèrent cette charge.
00:18:36 Et on s'en habite par le boulot.
00:18:38 Et on se dit, mais bon sang, en fait, ça y est, quoi.
00:18:40 Il y a tellement d'attentes des citoyens,
00:18:42 des gens qui attendent de nous qu'on les aide, qu'on les sauve.
00:18:45 Qu'on s'en habite par ça et transporté.
00:18:46 Et puis plus jamais, la vie, j'allais dire, on changera de métier.
00:18:49 Parce que c'est ce bonheur d'aider les gens et de regarder
00:18:53 quand vous aidez quelqu'un, d'avoir ce regard avec un merci.
00:18:56 Ce n'est pas les médailles qui nous intéressent.
00:18:57 C'est vraiment le regard, le merci et de savoir qu'on a fait une bonne action
00:19:00 et qu'on a fait du bien autour de soi.
00:19:02 C'est un métier qui a du sens.
00:19:03 Oui, c'est un métier qui a du sens.
00:19:04 Et c'est ça, en fait.
00:19:05 Et s'il y a des personnes, des policiers qui s'en vont, qui démissionnent,
00:19:09 c'est parce que, et d'ailleurs dans la fonction publique en général,
00:19:11 c'est qu'il y a une perte de sens.
00:19:12 On ne se sent plus utile comme on devrait l'être.
00:19:13 Et ce qui n'a aucun sens, c'est l'irrespect, l'irresponsabilité de certains.
00:19:18 Les mots du président, là encore, ont été très sévères à l'égard du chauffard
00:19:21 et des chauffards, entre guillemets,
00:19:24 qui régulièrement mettent la vie d'autrui en danger.
00:19:29 On entendra Emmanuel Macron sous fond de décivilisation.
00:19:33 Donc ce mot fort, polémique, qui a été prononcé par le chef de l'État
00:19:37 au Conseil des ministres hier, on marque notre dernière pause.
00:19:39 Et on va revenir sur ce sujet.
00:19:41 A tout de suite.
00:19:42 De retour sur le plateau de Soir Info, on poursuit les discussions
00:19:52 juste après le rappel de l'actualité précédée, bien sûr,
00:19:55 encore une fois, de cet alerte enlèvement en Isère.
00:19:57 Une fillette enlevée par son père aujourd'hui.
00:19:59 Un enfant a été enlevé.
00:20:05 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:20:08 N'agissez pas seul.
00:20:15 Si et seulement si vous disposez d'informations permettant de le retrouver,
00:20:19 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:20:22 Votre mobilisation est essentielle.
00:20:26 La survie d'un enfant en dépend.
00:20:27 [Musique]
00:20:43 Cinq militaires mis en examen pour non-assistance à personne en danger.
00:20:48 Ils sont soupçonnés d'avoir fauté dans leur mission de secours
00:20:51 le 24 novembre 2021.
00:20:53 Le naufrage d'une embarcation avait conduit à la mort
00:20:56 de 27 migrants dans la Manche.
00:20:58 Les cinq mis en cause sont trois femmes et deux hommes.
00:21:02 François Braune, appel à la tolérance zéro contre les violences visant les soignants.
00:21:06 Le ministre de la Santé a reçu les syndicats pour évoquer le sujet aujourd'hui,
00:21:10 trois jours après l'agression mortelle d'une infirmière au CHU de Reims.
00:21:14 Certains syndicats dénoncent une opération de communication de la part du ministre.
00:21:19 Et puis du nouveau, dans l'enquête sur la disparition de la petite Madi,
00:21:23 la police portugaise a mis un terme aux fouilles aujourd'hui
00:21:26 à la demande des autorités allemandes.
00:21:28 Les fouilles étaient menées depuis mardi près d'un lac.
00:21:31 Le matériel recueilli sera remis aux autorités.
00:21:35 Pour rappel, la fillette britannique a disparu en 2007.
00:21:39 Toujours avec Karim Abrix, Céline Pina, Gabriel Cluzel,
00:21:41 Benjamin Morel, Jean-Christophe Couville,
00:21:43 on reste quelques instants sur cet hommage aux trois policiers tués
00:21:46 par ce chauffard qui lui aussi a perdu la vie il y a quelques jours maintenant à Roubaix.
00:21:53 Encore un extrait d'Emmanuel Macron qui présidait cet hommage aujourd'hui.
00:21:56 L'irrespect qui conduit à de plus en plus de drames.
00:21:59 Il a voulu insister là-dessus, le président de la République.
00:22:03 Devant la douleur de leur famille, devant la peine de leurs collègues,
00:22:10 devant le deuil des Français, il faudrait que le silence suffise.
00:22:20 Mais parler d'eux devient nécessaire pour rendre hommage à leur destin,
00:22:29 dire respect et affection à ceux qui servent et protègent
00:22:36 et dénoncer les comportements irresponsables qu'ils tuent.
00:22:40 Benjamin Morel a des mots très sévères pour le chauffard.
00:22:44 Il dénonce l'irresponsabilité, les irresponsables.
00:22:47 Il n'est pas allé sur le terrain de la décivilisation pendant cet hommage.
00:22:51 Il n'a pas voulu entrer sur ce terrain.
00:22:53 Est-ce qu'il aurait dû d'ailleurs ?
00:22:55 C'est une question.
00:22:56 On reviendra tout à l'heure sur ce concept qui fait grande polémique.
00:22:59 Mais juste peut-être une première réponse sur ce concept
00:23:03 qu'il n'a décidé de ne pas utiliser aujourd'hui.
00:23:04 Qu'il n'a pas utilisé aujourd'hui.
00:23:05 Et je ne crois pas qu'il soit, même si encore une fois,
00:23:07 ce qui s'est passé est tout à fait infâme,
00:23:09 mais je ne crois pas qu'on soit sur le même sujet tout à fait.
00:23:11 C'est-à-dire que quand il parle de décivilisation...
00:23:13 Il est sur une irresponsabilité, quelqu'un qui consomme de la drogue, de l'alcool.
00:23:16 La décivilisation, c'est un retour à une société
00:23:19 dans laquelle la violence devient quelque chose, je dirais,
00:23:22 d'habituel dans les relations sociales.
00:23:23 Là, on est face à quelqu'un qui, très clairement, a commis l'irréparable.
00:23:29 Mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:23:30 C'est-à-dire que ce n'est pas tout à fait la même idée.
00:23:31 On est face à deux violences, deux barbaries.
00:23:34 C'est un acte irrespectueux.
00:23:35 C'est une incivilité qui conduit à un drame.
00:23:38 La décivilisation, on va y revenir, mais ça ne me paraît pas tout à fait ça.
00:23:40 On aura le débat tout à l'heure.
00:23:41 On a une forme de régression civilisationnelle, d'après Emmanuel Macron.
00:23:45 Là, on est sur quelque chose qui relève de l'irresponsabilité individuelle.
00:23:49 Il n'y a pas d'intentionnalité.
00:23:53 C'est-à-dire que celui qui, sous l'emprise de l'alcool ou du cannabis,
00:23:57 va prendre sa voiture, effectivement met les autres en danger,
00:24:01 mais n'est pas dans une démarche agressive.
00:24:04 Autrement dit, quand vous avez des mouvements d'extrême gauche
00:24:07 qui appellent à brûler des policiers,
00:24:09 là, vous êtes dans un processus de décivilisation
00:24:11 puisque la violence individuelle est réclamée et devient légitime
00:24:16 alors qu'elle devrait être le monopole de l'État.
00:24:18 Dans ce cas-là, vous avez des gens qui sont certes parfaitement irresponsables,
00:24:23 mais ils ne visaient pas un policier en particulier.
00:24:26 C'est le fruit du mauvais hasard.
00:24:30 Le trafic de drogue, l'usage de stupéfiants,
00:24:35 le fait de conduire en ayant consommé de la drogue,
00:24:38 ça fait quand même partie du relâchement général du délai de vie.
00:24:41 Le fait d'insulter le pompier qui vous sauve la vie concernant le passager,
00:24:45 celle-là, elle est incroyable.
00:24:48 Contrairement à vous, je pense que ça s'inscrit à un degré différent,
00:24:52 mais ça peut s'inscrire aussi dans ce processus de décivilisation,
00:24:58 d'autant plus que ce n'est pas un fait isolé.
00:24:59 Il y aurait un cas comme celui-là de façon très rare,
00:25:03 mais là, l'affaire Palmad n'est pas loin,
00:25:05 il y en a bien d'autres.
00:25:06 On ne parle pas des refus de tempérer.
00:25:08 On sait bien que le trafic de drogue,
00:25:11 et il y a le consommateur à la fin qui peut conduire sa voiture,
00:25:14 fait partie de ce contexte.
00:25:17 Je suis toujours un peu frappée.
00:25:19 Je veux bien dire qu'il a été merveilleux Emmanuel Macron,
00:25:22 il a dit ça très bien, il a été parfait.
00:25:24 C'est vrai, je le dis encore, le côté verbe est impeccable.
00:25:27 Mais s'il y en a un qui peut faire quelque chose,
00:25:29 je veux dire que naïveté, c'est lui.
00:25:32 Je veux bien qu'il s'indigne, qu'il pousse des grands cris,
00:25:36 mais on le regarde à l'œuvre, c'est son deuxième quinquennat.
00:25:39 J'avoue que je trouve un peu curieuse cette forme de schizophrénie.
00:25:43 On a l'impression qu'il se regarde lui-même,
00:25:45 il se parle à lui-même.
00:25:47 Et il y a un moment, c'est lui qui peut agir, pas nous.
00:25:50 Donc c'est vrai que c'est assez stupéfiant,
00:25:53 et même tout ce débat autour de la décivilisation.
00:25:56 Un certain nombre de gens disent que c'est merveilleux,
00:25:59 il a fait un constat fantastique.
00:26:01 Mais au-delà du constat, en effet, il n'y a pas beaucoup de propositions.
00:26:05 Qui peut changer les choses sinon lui
00:26:08 et ceux qui nous gouvernent de façon générale ?
00:26:10 Donc c'est vrai que c'est quelque chose d'assez dérangeant
00:26:14 de devoir faire des observations
00:26:17 comme s'il n'avait pas de compte à rendre sur ce sujet.
00:26:19 Je voudrais qu'on évoque encore un instant
00:26:22 ces comportements délictueux au volant,
00:26:24 cette terrible loi des séries que vous avez rappelée,
00:26:27 où vous, Céline, je ne sais plus, il y a quelques instants,
00:26:30 qui étaient en train de frapper la France,
00:26:31 on était en train de se rendre compte de l'ampleur de ce phénomène.
00:26:33 Il y a eu Roubaix, il y a eu Trappes,
00:26:35 beaucoup d'autres exemples et une question qui se pose,
00:26:37 faut-il une tolérance zéro concernant l'alcool au volant ?
00:26:40 On se pose la question parce que l'idée a été relancée
00:26:42 par la présidente de l'Assemblée nationale aujourd'hui,
00:26:45 Elbronde, qui va écouter.
00:26:46 - Dans un pays, c'était le Japon,
00:26:50 où c'était zéro alcool au volant.
00:26:53 Ce n'était pas 0,1, 0,2, zéro.
00:26:57 Vous buvez un verre, vous ne conduisez pas.
00:26:59 Moi, je pense que quand on est au volant d'une voiture
00:27:03 et qu'on est soit alcoolisé, soit sous l'emprise de stupéfiants,
00:27:06 on est dangereux parce que la voiture devient une arme.
00:27:10 - Vous, vous seriez carrément pour du zéro alcool ?
00:27:12 - Moi, je crois qu'en tout cas, il faut se poser la question.
00:27:14 Et le zéro alcool me paraissait être quelque chose de très clair
00:27:18 pour tout le monde.
00:27:19 Et je peux vous dire qu'il était extrêmement bien respecté
00:27:23 parce que les peines en face étaient aussi d'une sévérité très importante.
00:27:29 - Vous buvez un verre, vous ne conduisez pas.
00:27:31 - Alors, il y a déjà une règle.
00:27:33 0,5.
00:27:34 - 0,5, ce n'est pas 0 verre.
00:27:35 - 0,5, ça veut dire que...
00:27:37 - C'est bien 2, 3 verres.
00:27:38 - C'est 2 verres pour un repas, etc.
00:27:41 Ça n'altère pas d'après les médecins totalement votre discernement.
00:27:47 Après, ça veut dire que les gens qui respectent ça...
00:27:49 - Donc la question ne se pose pas.
00:27:51 - Non, ce n'est pas ça.
00:27:51 C'est l'immense majorité des gens respectent la loi et respectent les règles.
00:27:56 Or, encore une fois, on veut légiférer pour une minorité qui ne respecte rien.
00:28:00 Et c'est toujours la majorité qui doit se plier à la minorité.
00:28:02 - Est-ce qu'il est scientifiquement prouvé qu'à 0,5,
00:28:05 vous êtes en possession totale de vos facultés et de vos réflexes?
00:28:09 C'est peut-être aussi par là qu'il faut commencer.
00:28:11 Parce que si certains pays prônent la tolérance zéro
00:28:14 et ont appliqué la tolérance zéro, c'est peut-être qu'il y a des raisons.
00:28:16 Alors, tout le monde veut...
00:28:17 Alors, Karima qui ne s'est pas exprimé depuis un petit moment,
00:28:19 de toute façon, on fait le tour.
00:28:20 Je vois que chacun veut y aller de son commentaire.
00:28:22 Karima Brick.
00:28:22 - Non, mais c'est juste que je trouve qu'on est en train de créer un autre délit,
00:28:25 un nouveau délit pour des personnes, finalement,
00:28:27 qui ne posent pas de problème dans la société,
00:28:29 qui ne sont pas des dangers pour la société,
00:28:31 au lieu de s'attaquer véritablement aux...
00:28:34 j'allais dire à ceux qui sont des multirécidivistes.
00:28:35 - Mais on parle de vivre ensemble.
00:28:36 - Ce n'est pas là. Le problème n'est pas là.
00:28:38 Ce n'est pas... Non, je ne crois pas, effectivement.
00:28:40 Je pense que vous l'avez bien dit.
00:28:41 La plupart des gens respectent les lois
00:28:43 et c'est plutôt sur la question des multirécidivistes.
00:28:46 Il y en a...
00:28:46 Celui-là, c'est vraiment un problème.
00:28:48 C'est-à-dire que oui, la première fois, on peut être un peu tolérant.
00:28:51 C'est-à-dire, vous allez avoir une première infraction.
00:28:53 Est-ce que la limite est dépassée de beaucoup
00:28:56 ou vraiment complètement...
00:28:58 Vous avez complètement dépassé.
00:28:59 Vous avez pris des stupéfiants.
00:29:00 Vous avez pris de l'alcool.
00:29:01 Vous n'êtes pas en mesure de conduire.
00:29:03 Là, c'est beaucoup plus grave.
00:29:04 Et on peut imaginer une deuxième infraction.
00:29:06 Donc, vous avez déjà été pris.
00:29:08 Est-ce qu'il peut y avoir, par exemple, des peines minimales?
00:29:10 C'est possible. Ça se fait dans d'autres pays.
00:29:12 Et aussi, quelle peine vous encourer?
00:29:14 Et est-ce qu'elle est appliquée aussi?
00:29:15 C'est toujours le grand problème.
00:29:16 Il y a des peines.
00:29:17 On a déjà un arsenal juridique.
00:29:19 On a déjà un arsenal de lois.
00:29:20 Et finalement, on ne les a pas.
00:29:22 On ne va pas pénaliser la population au complet
00:29:25 qui fait ce qu'il peut.
00:29:26 Toutes ces propositions des derniers jours,
00:29:28 des dernières semaines, avec des gradations
00:29:29 plus ou moins élevées en termes de coercition,
00:29:31 à savoir retrait des 12 points.
00:29:33 Là, j'imagine, donc, alcool zéro au volant,
00:29:36 suspension du permis,
00:29:37 requalification pénale pour les délits routiers,
00:29:40 ou pour les crimes routiers,
00:29:41 homicide routier, voilà le terme exact.
00:29:43 Tout ça, c'est cosmétique?
00:29:45 Si vous voulez, c'est toujours le même problème.
00:29:47 Toutes ces propositions sont cosmétiques?
00:29:48 Sur ce sujet, comme sur d'autres d'ailleurs,
00:29:49 quand on n'arrive pas à faire appliquer la loi,
00:29:51 qu'est-ce qu'on fait?
00:29:52 On va changer la loi, on va la rendre plus dure.
00:29:54 Mais si vous n'arrivez pas à la faire appliquer...
00:29:55 Là, on ne sort pas un lapin du chapeau.
00:29:56 Ce sont des choses qui sont éprouvées dans certains pays.
00:29:59 Qu'est-ce que ça va changer?
00:30:00 Vous allez arrêter plus de gens?
00:30:01 Et vous allez en mettre...
00:30:02 Non, mais moi, j'aimerais bien qu'on compare
00:30:03 les morts sur les routes avec des pays, peut-être,
00:30:05 qui ont zéro tolérance au volant.
00:30:07 Ce sera intéressant de voir les chiffres.
00:30:08 Le problème aujourd'hui en matière de sécurité publique,
00:30:10 ce n'est pas les gens qui ont entre 0 et 0,5.
00:30:13 Ce sont en effet les multiracidistes.
00:30:14 Mais un verre en appelle d'autres.
00:30:15 Et vous n'êtes pas toujours, quand vous êtes dans un moment,
00:30:17 qui se vive dans un repas.
00:30:19 Vous avez oublié que c'était le deuxième.
00:30:20 Si on arrive déjà à arrêter les gens qui sont à plus de 0,5,
00:30:25 une fois qu'on aura atteint ça,
00:30:26 on pourra se concentrer sur ceux qui sont en dessous.
00:30:29 Actuellement, le problème, encore une fois,
00:30:30 ce n'est pas d'abord ça.
00:30:31 Et donc, qu'est-ce qu'on fait quand on n'arrive pas à régler un problème?
00:30:33 On vise à côté et on fait une distraction.
00:30:35 Et on donne les moyens de changer les choses.
00:30:37 Par exemple, je pense au message sur les paquets de cigarettes.
00:30:39 Alors, Gabriel, j'ai regardé tout à l'heure,
00:30:41 Santé publique France nous rappelle que 10 % des Français,
00:30:44 donc un Français sur 10, boit de l'alcool tous les jours.
00:30:48 Pourtant, les messages de prévention, notamment sur les bouteilles,
00:30:50 sont très timides, voire inexistants.
00:30:52 Pourquoi? Comme sur un paquet de cigarettes, il n'y a pas écrit "l'alcool tue".
00:30:54 Julien.
00:30:55 Parce que l'alcool est une drogue, l'alcool est addictif
00:30:57 et l'alcool fait des ravages sur les routes
00:31:00 et la première cause de mortalité sur les routes.
00:31:02 Pardon, je vous rends la parole.
00:31:03 Vous savez ce qui va se passer?
00:31:04 Parce que Yael Brune-Pivet, elle est assez emblématique
00:31:06 d'une façon de gouverner aujourd'hui en France.
00:31:08 C'est qu'on n'arrive pas à arrêter les gros poissons.
00:31:12 On va apprendre, on va essayer d'aller choper la petite friture.
00:31:15 Donc, pendant que vous avez des gens qui sont shootés à mort
00:31:19 et qui prennent l'autoroute à contresens,
00:31:20 qu'on n'arrive pas à arrêter,
00:31:22 parce que souvent, c'est des gens extrêmement violents,
00:31:25 qui font peur, etc.
00:31:27 Eh bien, on va aller choper Monsieur Tout-le-Monde,
00:31:29 qui, à la communion du neveu, a pris une demi-coupe de champagne.
00:31:32 On va lui dire "Monsieur, c'était zéro alcool la consigne,
00:31:35 donc vous, vous allez être puni".
00:31:36 C'est comme les routes à 80 au lieu de 90.
00:31:38 Ce n'est pas un peu caricatural comme démonstration, Gabrielle?
00:31:41 Non, écoutez, les démonstrations, parfois,
00:31:43 elles doivent user un peu en forçant le trait.
00:31:46 Mais c'est à peine le cas.
00:31:47 Pardon, mais c'est à peine le cas.
00:31:49 Parce qu'aujourd'hui, c'est ce qui se passe dans notre pays.
00:31:51 Et vous avez des Français qui se font arrêter parce que...
00:31:56 Forcé de constater qu'on n'a pas abordé la question dans le bon sens, de toute manière.
00:32:00 On est faibles avec l'effort.
00:32:01 Donc, Yael Brown-Pivet, elle va s'intéresser à Monsieur Tout-le-Monde,
00:32:04 qui, encore une fois, prend un demi-verre de vin tous les 36 du mois,
00:32:06 ou le dimanche à table.
00:32:08 Ça va encore alimenter le sentiment d'injustice qui règne dans ce pays.
00:32:13 Tolérance zéro, mauvaise idée.
00:32:15 Oui, parce qu'on a, par exemple,
00:32:16 on fait, à chaque fois que vous avez des gros accidents,
00:32:18 on a des enquêtes qui sont faites sur les accidents
00:32:21 et on s'est toujours rendu compte qu'un accident, c'est un scénario.
00:32:24 Et ça peut commencer par quelqu'un qui prend le volant,
00:32:26 il est bouleversé, il vient de se passer quelque chose,
00:32:28 il s'est engueulé au boulot, il s'est engueulé avec sa femme, peu importe.
00:32:32 Donc, ça va commencer par quelqu'un qui prend le volant,
00:32:34 il n'est pas sous l'emprise de l'alcool,
00:32:36 simplement, il est dans un état émotionnel particulier.
00:32:39 Ça peut être les médicaments.
00:32:42 On oublie beaucoup que les médicaments,
00:32:45 et parfois des médicaments dont on ne s'attend pas,
00:32:47 pas simplement des médicaments psychotropes.
00:32:49 Donc, il faut juste rétablir l'empathie, en fait, dans le cerveau des gens,
00:32:53 en disant "je suis dans un état vulnérable,
00:32:55 quelle que soit la raison pour laquelle je suis vulnérable,
00:32:57 je ne dois pas prendre le volant".
00:32:58 Donc, il faut faire un délit d'empathie.
00:33:00 Je ne sais pas, là encore, je résonne par l'absurde.
00:33:03 Mais justement, c'est le problème,
00:33:04 c'est qu'en fait, cette proposition excessive
00:33:08 est un raisonnement par l'absurde.
00:33:10 Et quand vous contraignez trop la pauvre bête,
00:33:12 c'est-à-dire que nous sommes des êtres humains,
00:33:14 nous avons des contraintes intérieures,
00:33:15 mais nous avons aussi des pulsions, c'est comme ça.
00:33:17 Mais les pays où l'alcool est en tolérance zéro,
00:33:20 ça se passe très bien, les gens s'y sont faits.
00:33:22 Il faudrait peut-être voir aussi
00:33:24 quelles sont les violences qui explosent dans ces pays-là.
00:33:29 Vous avez aussi des pays qui peuvent être très à cheval sur certaines choses
00:33:33 et vous serez surpris de voir...
00:33:35 Au Japon, je ne suis pas sûr que la violence explose.
00:33:37 C'est l'exemple de Yael Brown Pivet.
00:33:38 Le Japon est un pays où la délinquance
00:33:41 est à un des niveaux les plus bas qu'on connaisse.
00:33:42 Une société de l'honneur et de la contrainte à un tel point
00:33:45 que c'est aussi la société qui a le meilleur taux de suicide au monde.
00:33:48 Voilà, quand je vous dis trop contraindre la pauvre bête,
00:33:51 c'est amener des explosions de violences humaines,
00:33:54 soit contre elle-même, soit contre les autres, ça joue aussi.
00:33:57 Parfois, l'excès, on dit, le bien peut être l'inverse du mieux.
00:34:03 Encore un ou deux derniers mots.
00:34:04 Qui veut encore prendre la parole ?
00:34:05 On avance, Jean-Christophe et Gabrielle.
00:34:08 On conclut avec vous deux.
00:34:09 On parle d'un cas précis où on voit visiblement qu'on a affaire à de vrais voyous.
00:34:14 Vous l'avez souligné, le type qui s'attaque aux pompiers, qui vient le sauver.
00:34:18 C'est quand même assez fort de café.
00:34:20 Il ne s'agit pas, encore une fois, du cas de M. Tout-le-Monde
00:34:23 qui a pris un demi-verre de vin le dimanche.
00:34:27 Donc, c'est curieux de détendre les débats.
00:34:30 Mais tous les meurtriers de la route ne sont pas des caïds, Gabrielle.
00:34:34 D'accord, mais là, en l'occurrence, c'est de cela dont on parle.
00:34:37 Et ça, c'est un fléau.
00:34:38 Il était à contresens.
00:34:40 Et je suis frappée de voir que, comme on n'arrive pas à arrêter les gros voyous,
00:34:45 on va essayer de légiférer sur M. Tout-le-Monde.
00:34:48 Parce que lui, on se dit, lui, il ne branchera pas.
00:34:50 Et c'est vraiment un engrenage contre lequel il faut lutter, me semble-t-il.
00:34:54 Dernier mot.
00:34:55 Dernier mot, effectivement, j'aimerais bien qu'on fiche chaper aux Français
00:34:58 qui respectent les règles.
00:34:59 Parce qu'en fait, encore une fois, on gronde tout le monde.
00:35:02 Je me fais gronder, par exemple, alors que je n'ai pas fait d'erreur.
00:35:04 En gros, c'est ça.
00:35:05 Et après, je suis désolé, on parle de civilisation.
00:35:08 La France, c'est un pays où on a eu du vin.
00:35:11 On est fiers de notre terroir.
00:35:12 On est fiers.
00:35:13 Alors, je ne dis pas qu'il faut sarsouiller,
00:35:14 mais je dis que quand on boit un verre,
00:35:16 ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas conduire derrière.
00:35:17 C'est juste un verre.
00:35:18 Mais après, je ne veux pas être pointilleux,
00:35:21 mais que vous fassiez 50 kilos ou 110 kilos,
00:35:23 je pense que le verre n'a pas le même effet sur vous déjà aussi.
00:35:26 Donc, je veux dire, cette histoire des deux verres, des 0,5,
00:35:28 ça ne veut tout dire et rien dire.
00:35:29 Je pense qu'il y a des gens qui sont peut-être plus minces,
00:35:32 qui tolèrent moins l'alcool, que des gens un peu plus gaillards.
00:35:34 Je n'en sais rien.
00:35:35 C'est rentré aussi dans ses coutumes.
00:35:38 Regardez autour de vous quand même, avec Sam, le capitaine de soirée, etc.
00:35:41 C'est plus.
00:35:42 Il y a aussi, depuis un peu plus de 10 ans,
00:35:45 on a divisé par trois le nombre de morts sur les routes.
00:35:48 Enfin, on sent que ça marche.
00:35:49 Et après, surtout, c'est encore une fois,
00:35:51 il y a une partie des gens de la société qui ne respectera aucune règle.
00:35:55 Là, on parle de ceux-là, moi que j'appelle et je dis toujours des sociopathes
00:35:59 qui vivent en dehors de notre société,
00:36:00 qui n'utilisent pas les codes de notre société.
00:36:02 Et de toute façon, on pourra leur dire tout ce qu'on voudra.
00:36:04 Ceux-là, ils ne comprendront rien.
00:36:05 Vous pouvez retirer 12 points.
00:36:07 Il conduira sans permis.
00:36:08 Vous pouvez déjà.
00:36:09 Est-ce que la voiture, elle était assurée?
00:36:11 Bizarrement, on n'a pas d'élément.
00:36:13 Mais moi, je suis sûr qu'elle n'est pas assurée.
00:36:14 Je suis sûr que la carte grise n'est pas aux normes et etc.
00:36:17 Et bizarrement, on ne parle pas trop de ça.
00:36:19 Donc, vous voyez, normalement, c'est une obligation.
00:36:21 Eh bien, qu'on communique là-dessus et on verra bien.
00:36:23 Et on verra bien que c'est des personnes, encore une fois,
00:36:24 qui ne respectent aucune règle.
00:36:26 Donc, on ne doit pas punir ceux qui les respectent.
00:36:28 On enchaîne avec un sujet dramatique.
00:36:29 Encore une fois, l'INSEE a-t-elle été harcelée au collège?
00:36:34 C'est une question à laquelle les enquêteurs vont tenter de répondre
00:36:38 après le suicide le 12 mai dernier de cette collégienne de 13 ans.
00:36:42 Ça s'est passé à Vendin-le-Vieille, c'est dans le Pas-de-Calais.
00:36:44 Six adolescents ont été auditionnés dans le cadre de cette affaire.
00:36:46 Quatre mineurs ont été mis en examen aujourd'hui,
00:36:48 annonce le procureur de Béthune pour la famille.
00:36:51 L'émotion, la colère sont omniprésentes.
00:36:54 Vincent Ferrandez et Jeanne Cancart ont rencontré la mère
00:36:57 et le beau-père de l'INSEE.
00:37:00 Sur les grilles du collège, des messages par dizaines
00:37:03 et des photos pour rendre hommage à l'INSEE.
00:37:06 Cette adolescente de 13 ans a mis fin à ses jours le 12 mai dernier,
00:37:10 après avoir alerté sur le harcèlement dont elle était victime.
00:37:13 Moqueries, menaces et même agressions qu'elle a subies pendant des mois.
00:37:17 Que racontent aujourd'hui sa mère et son beau-père ?
00:37:20 Il a rabaissé constamment, du lundi matin jusqu'au dimanche soir.
00:37:24 C'était un engrenage, constamment, jour et nuit.
00:37:28 Mais pour elle, c'était une habitude.
00:37:30 Moi, c'est pas grave, j'ai l'habitude.
00:37:33 Des faits récurrents qui ont poussé ses parents à porter plainte à deux reprises.
00:37:37 L'établissement et le rectorat étaient également au courant
00:37:39 de la situation de la jeune fille, pas assez prise en compte selon eux,
00:37:43 et à laquelle ils ont assisté impuissants.
00:37:46 - Est-ce qu'un jour, vous vous imaginez que l'INSEE pouvait en arriver là ?
00:37:49 - Jamais, parce que, par son caractère, elle ne nous laissait pas trop paraître.
00:37:53 Peut-être pas pour nous inquiéter, nous contrarier.
00:37:56 - L'INSEE nous en parlait, et j'ai fait mon possible,
00:37:59 j'étais tout le temps derrière elle, et il a fallu vraiment
00:38:02 un petit temps pour que ça arrive, en fait.
00:38:04 Nous, elle nous a montré le sourire le jour-là, et on s'est pas rendu compte.
00:38:07 Depuis le 12 mai dernier, la vie de cette famille s'est arrêtée.
00:38:10 - On cherche partout après elle, on ne sait plus.
00:38:13 On est complètement perdus.
00:38:14 - C'est pas l'INSEE qui s'est suicidée, on a tué ma fille.
00:38:17 Ils ont tué ma fille. - C'est des assassins.
00:38:19 - Je l'aime de tout mon coeur et que j'aurais fait mon maximum,
00:38:24 et qu'elle nous manque énormément, et qu'on se battra pour elle.
00:38:28 Que justice soit faite pour ma fille.
00:38:30 En parallèle de leur combat judiciaire à venir,
00:38:33 la mère et le beau-père de l'INSEE souhaitent déménager au plus vite
00:38:37 avec les 2 petits frères de la jeune fille.
00:38:41 - Il y a des tragédies prévisibles.
00:38:43 - Oui, il y en a une.
00:38:45 J'ai lu, une commission de harcèlement dans le lycée.
00:38:50 Il faut prendre un peu tout le monde et mettre tout le monde devant leur responsabilité.
00:38:53 Arrêtons de faire des commissions de harcèlement.
00:38:55 On prend les gamins, on leur dit "maintenant ça suffit, stop".
00:38:58 Et puis surtout, c'est retourné aux racines.
00:39:00 On parle beaucoup de sociétés, j'ai une de mes filles qui fait du football.
00:39:06 À peu près à cet âge-là.
00:39:08 Elle va dans un club, et pendant les matchs,
00:39:11 il y a des adolescentes qui s'insultent.
00:39:13 Mais c'est vraiment des plaies.
00:39:16 Et on se dit "mais ils n'inventent pas ces mots-là".
00:39:18 Donc c'est les parents, c'est les éducateurs.
00:39:22 Il faut tout reprendre.
00:39:24 Et on se voit bien, c'est dans des endroits ruraux,
00:39:26 ce n'est même pas dans des grandes villes.
00:39:28 Et donc on voit bien qu'à cet âge-là, les enfants peuvent être très méchants.
00:39:30 Ils peuvent ne pas savoir quelles sont les limites du bien ou du mal.
00:39:33 Et donc encore une fois, c'est un défaut d'éducation.
00:39:36 Et je pense qu'il faut reprendre tout ça à la racine.
00:39:38 Et c'est vrai que c'est dommage de ne pas tendre la main à une adolescente qui est en crise,
00:39:42 et qui subit vraiment du harcèlement.
00:39:46 Et de savoir qu'il y a tout un système administratif qui est lourd,
00:39:49 qui doit se mettre en place.
00:39:50 Et à chaque fois, c'est toujours le parapluie administratif du style
00:39:53 "Ah mais moi j'ai fait mon job à mon niveau, moi c'est pas moi, c'est plus autre".
00:39:56 Non, stop, à un moment donné, il faut simplifier les choses.
00:39:58 On va voir dans un instant qu'il y a eu énormément d'alertes.
00:40:00 C'est allé jusqu'à une lettre écrite à Emmanuel Macron,
00:40:03 après avoir alerté le rectorat et la communauté éducative.
00:40:08 On va voir ça dans un instant.
00:40:09 Mais d'abord, écoutez de nouveau le beau-père de Lindsay,
00:40:10 qui raconte ses semaines, ses mois de cauchemar pour cette gamine,
00:40:15 qui a fait face sans vouloir alerter trop ses parents.
00:40:20 Elle nous disait qu'à l'école, ça se passait mal.
00:40:22 Forcément, on le savait.
00:40:23 Nous, on essayait parallèlement avec ma compagne de trouver les bons mots,
00:40:28 de trouver les mots justes.
00:40:29 Mais pour elle, c'était une habitude.
00:40:32 Moi, c'est pas grave, j'ai l'habitude.
00:40:34 Ça a commencé du lundi matin jusqu'au dimanche soir.
00:40:38 Et puis, c'est un engrenage, constamment, jour et nuit.
00:40:43 Quitte à même, il y en a qui venaient devant la maison
00:40:47 pour la menacer, pour dire "elle habite là".
00:40:50 Je pense que les parents aussi, il faut que certains parents
00:40:52 serrent les boulons avec leurs enfants.
00:40:54 Parce que, comme j'ai dit, Lindsay, ça ne sera pas la dernière.
00:40:59 Il faut surtout que les gamines ou même les gamins harcelés,
00:41:04 ils en parlent, ils parlent à leurs parents.
00:41:08 Parce que, c'est ce qu'on vit depuis le 12, c'est terrible.
00:41:13 On ne devrait même pas être là devant une caméra en train de parler.
00:41:15 On ne devrait même pas.
00:41:17 Si on aurait eu un petit peu plus d'aide, un petit peu plus de soutien,
00:41:19 je pense qu'on n'en serait pas arrivés là.
00:41:21 Ça aurait pu être évité.
00:41:23 Je pense que si tout aurait été fait en temps et en heure,
00:41:26 je pense que ça aurait pu être évité.
00:41:28 Vous vous rendez compte de se dire que la vie, la mort plutôt de son enfant
00:41:31 aurait pu être évitée ?
00:41:32 Ce n'est pas une question de moyens, Céline, de services publics.
00:41:34 C'est une question de vision de société parce qu'il n'y a jamais de coupables.
00:41:39 En fait, il n'y a que des victimes et on minore toujours tout
00:41:42 jusqu'à ce qu'on arrive au drame.
00:41:44 C'est aussi une question de ce qu'on transmet à l'intérieur de la société.
00:41:47 Vous savez, quand vous êtes parent et que vos enfants arrivent au collège,
00:41:51 le premier discours que vous leur tenez, c'est en gros, serre les dents.
00:41:55 Bientôt, il y aura la sortie, il y aura le lycée.
00:41:57 À partir du lycée, il y a un certain écrémage.
00:41:59 Le collège, c'est le moment le plus violent de la vie d'un enfant.
00:42:02 Moi, c'était mon moment le plus violent également, pour des tas de raisons.
00:42:06 D'abord, parce qu'effectivement, il n'y a aucun tri qui est fait.
00:42:09 Et vous mélangez des gamins qui sont tellement dissemblables
00:42:12 que parfois le collectif ne peut pas se créer.
00:42:14 Mais au-delà de ça, vous avez énormément d'enfants
00:42:17 qui sont dans des rapports uniquement affectifs à autrui.
00:42:20 Et dans ces rapports affectifs, le "j'aime, j'aime pas"
00:42:23 peut induire cette forme de harcèlement.
00:42:25 Et ce que je trouve très gênant,
00:42:27 c'est qu'il y a très peu de discours leur expliquant "tu aimes, tu aimes pas".
00:42:30 En fait, on n'en a rien à battre.
00:42:32 Ce n'est pas le problème.
00:42:33 Voilà quel est ta place.
00:42:35 Voilà ce que tu dois aux autres.
00:42:36 Voilà ce que les autres te doivent.
00:42:38 Le reste, c'est la cerise sur le gâteau.
00:42:39 L'amitié, c'est autre chose.
00:42:41 Là, vous êtes dans un collectif.
00:42:43 Voilà quelle est la tenue que vous avez à avoir.
00:42:45 Il y a trop de bons sentiments, en fait, dans la façon de gérer le pays,
00:42:48 dans la façon dont nos politiques abordent les défis de société.
00:42:51 On en arrive à penser que le pulsionnel, c'est l'authenticité.
00:42:55 Donc, on ne va pas freiner quelqu'un qui s'exprime,
00:42:58 qui en fait, ce n'est pas du tout ça.
00:43:00 Devenir un adulte, c'est apprendre à s'empêcher.
00:43:02 Alors, c'est sans doute très compliqué quand on est au niveau du collège,
00:43:06 mais c'est le rôle de l'adulte que de faire régner cette forme de loi
00:43:10 et d'apprendre qu'on ne gère pas tout à l'affectif
00:43:13 et d'induire de la raison et de la distance dans la relation humaine.
00:43:17 Et je suis forcée de constater que cela ne se passe pas.
00:43:20 Le problème, c'est que les parents non plus,
00:43:23 très souvent, n'ont pas les moyens de transmettre cette logique-là
00:43:25 parce qu'eux-mêmes sont dans une relation
00:43:27 pulsionnelle à autrui et pulsionnelle au collectif.
00:43:30 Donc là, on a un vrai souci.
00:43:32 Benjamin, le corps enseignant, je le disais,
00:43:34 a été alerté sur les difficultés de cette jeune fille.
00:43:38 Une lettre a été envoyée à Emmanuel Macron.
00:43:40 On attend la mort, en fait, pour agir.
00:43:42 Oui, enfin, il ne faut pas trop, entre guillemets,
00:43:44 taper sur les enseignants pour une raison simple.
00:43:46 Quand vous alertez le corps enseignant et que votre fille est alertée,
00:43:49 je vous mettais vous à la place de la famille.
00:43:50 Laissez-moi finir ma phrase et vous allez voir.
00:43:51 Oui, mais ça commence de façon un peu surprenante.
00:43:54 Ce n'est pas justement trop taper sur les enseignants,
00:43:57 tout bêtement, parce que la plupart du temps,
00:43:58 ils ne sont pas soutenus par leur hiérarchie.
00:44:00 Et donc, quand vous êtes enseignant au collège, en primaire...
00:44:02 Mais c'est... Pardon, Benjamin de vous couper,
00:44:04 mais c'est toujours la faute d'un autre.
00:44:06 Ces gamins harceleurs, ils sont aussi victimes d'une certaine manière.
00:44:09 Donc, il faut les comprendre.
00:44:09 Il ne faut pas leur... Vous voyez ce que je veux dire ?
00:44:11 Si vous me laissez développer, je vais y venir.
00:44:12 D'accord ?
00:44:13 Allez-y, pardonnez-moi.
00:44:14 Bon, alors, il ne faut pas trop taper sur le corps enseignant
00:44:16 parce que si vous tapez trop sur le corps enseignant,
00:44:17 vous ne comprenez pas que, un, le problème, souvent, c'est la hiérarchie
00:44:20 et que ces enseignants, ils se retrouvent face aux parents.
00:44:23 Aujourd'hui, on parle beaucoup d'autonomie des établissements, etc.
00:44:26 Vous avez des enseignants qui sont sous la pression perpétuelle des parents,
00:44:29 qui ne sont souvent pas soutenus par les inspecteurs
00:44:31 et qui ne sont souvent pas soutenus par la hiérarchie.
00:44:33 Donc, ils n'ont quasiment aucune marge de manœuvre.
00:44:36 Et je reviens sur ce que vous disiez.
00:44:37 Vous disiez tout à l'heure, tout le monde est victime.
00:44:39 Oui, mais attention.
00:44:40 C'est-à-dire qu'à force de considérer tout le monde comme étant victime
00:44:42 et de considérer que, là, en l'occurrence,
00:44:44 ceux qui harcèlent sont peut-être pour des raisons,
00:44:46 et en effet, pour des raisons sociales, plus victimes que les autres,
00:44:49 on crée des victimes qui, elles, ne sont pas protégées.
00:44:51 Et c'est ça qui, aujourd'hui, est terrible.
00:44:53 C'est-à-dire que, d'un côté, vous avez des enseignants
00:44:55 qui n'osent pas se frotter aux parents des élèves qui sont harceleurs
00:44:58 parce qu'ils ne sont pas soutenus.
00:45:00 Et de l'autre côté, vous avez des gamins qui sont harcelés
00:45:03 qu'au bout du compte, plus personne ne soutient.
00:45:05 Donc, tant qu'on n'arrivera pas à rétablir l'autorité de l'institution.
00:45:09 C'est quoi l'école ? L'école, ce n'est pas un commerce.
00:45:12 Ce n'est pas quelque chose, quand vous envoyez votre gosse,
00:45:14 vous attendez d'avoir un bon service parce que vous avez payé.
00:45:17 L'école, c'est un service public.
00:45:18 Elle défend l'intérêt général.
00:45:19 L'intérêt général, c'est l'intérêt de tous les gamins.
00:45:22 Et l'intérêt de tous les gamins implique que, parfois,
00:45:24 l'institution tape du poing sur la table et dise à un parent
00:45:27 "Écoute, là, ton gamin, il nous emmerde.
00:45:29 Ton gamin, on va l'envoyer ailleurs,
00:45:32 tout bêtement parce qu'il torture d'autres élèves."
00:45:34 Ça, aujourd'hui, l'institution en est incapable.
00:45:36 Tant qu'elle sera incapable de faire ça,
00:45:37 elle aura des relents criminels.
00:45:39 Et on est dans un cercle vicieux parce que ce qu'on apprend aussi,
00:45:41 c'est que désormais, les noms des mineurs qui auraient harcelé
00:45:45 l'INSEE sont connus et c'est un peu l'arroseur arrosé.
00:45:48 C'est-à-dire qu'eux-mêmes sont soumis, en ce moment, à une cabale.
00:45:52 Justifié ou pas, ça ne s'est jamais justifié, d'ailleurs,
00:45:55 de harceler à ce point-là.
00:45:57 Mais vous n'êtes pas à l'abri que des harceleurs finissent,
00:45:59 ou des harceleuses finissent par se suicider
00:46:01 parce qu'elle est aussi devenue harcelée.
00:46:02 Enfin, on est dans quelque chose de fou
00:46:05 et dans un engrenage qui, pour l'instant,
00:46:08 n'est pas fait pour s'arrêter.
00:46:09 - Cavrier ma brique.
00:46:10 - Il faut un cadre, il faut aussi des procédures.
00:46:12 Excusez-moi le terme, mais le harcèlement scolaire,
00:46:14 on connaît ça maintenant depuis des années, des décennies.
00:46:17 Et les spécialistes...
00:46:18 - J'ai envie de dire, ça ne date pas d'hier,
00:46:20 sauf que les réseaux sociaux, la société moderne
00:46:23 font que le harcèlement, aujourd'hui, c'est du 24/24.
00:46:25 - Oui, il y a un effet, effectivement, de loup.
00:46:27 Il y a un effet d'amplification.
00:46:29 Il y a un effet, j'allais dire, aujourd'hui,
00:46:30 avec l'Internet, les réseaux sociaux,
00:46:32 les commentaires qui s'accumulent,
00:46:35 les vidéos comme ça qui pullulent au fil des jours.
00:46:37 Il y a ce droit à l'oubli qui n'existe plus.
00:46:40 Donc, ça, c'est extrêmement troublant.
00:46:42 Mais j'allais dire, donc, le harcèlement scolaire,
00:46:44 c'est une plaie, c'est quelque chose qu'on connaît,
00:46:45 c'est quelque chose, en plus,
00:46:46 que les spécialistes étudient depuis des années.
00:46:49 Ils vont dire que ça entraîne des conséquences
00:46:51 même sur le cerveau, même à l'âge adulte.
00:46:54 Donc, on le sait.
00:46:55 Alors, comment se fait-il
00:46:56 qu'il n'y a pas de procédure claire dans les établissements?
00:46:58 Je pense que c'est un combat qui doit se faire d'année en année.
00:47:02 - Pas de vague.
00:47:03 - Voilà.
00:47:04 Non, mais le pas de vague,
00:47:05 justement, il y a une responsabilité,
00:47:06 à un moment donné, de ces institutions.
00:47:08 Vous devez répondre à ça.
00:47:09 Il y a une question d'éducation.
00:47:10 Les jeunes ont besoin de cadres, ont besoin de limites.
00:47:13 Et quand on parle de cette peur...
00:47:14 - Mais les jeunes sont responsables.
00:47:15 - Oui, bien...
00:47:16 - Oui, oui, non, mais c'est un constat qu'on partage.
00:47:17 - Mais il y a une raison.
00:47:18 - Allez-y, rapidement,
00:47:19 parce que je voudrais qu'on entende le beau-père
00:47:22 sur les alertes qu'il a passées.
00:47:23 - Vous ne pouvez pas enlever totalement un enfant de l'école.
00:47:26 Il n'y a pas de structure qui soit prête à l'accueillir.
00:47:29 Il y en a très, très peu.
00:47:30 Et donc, en fait, vous avez un volant d'enfants perturbateurs,
00:47:33 violents, dangereux, etc., qui tourne,
00:47:35 que les collèges se refilent,
00:47:37 comme on se refile le Misty Gris.
00:47:39 Et parfois, on préfère garder son perturbateur,
00:47:41 parce qu'on le connaît, on en connaît les parents, etc.
00:47:43 Parce que si on nous envoie un autre,
00:47:45 il risque d'être pire.
00:47:46 Et en plus, on ne connaît pas son environnement.
00:47:48 Donc ça, ça dit quand même tout
00:47:49 de l'impossibilité de régler ce type de problème.
00:47:52 - Écoutez le beau-père, une nouvelle fois, de l'INSEE,
00:47:55 sur ces fameuses alertes qui ont été passées
00:47:57 à plusieurs reprises sur le harcèlement de leur fille.
00:48:01 - On a été avisé par une amie à elle
00:48:04 que les gamines voulaient taper sur elle.
00:48:06 Donc moi, je suis venu, parce que je pense
00:48:08 que n'importe quel parent voit la sortie,
00:48:11 si on sait que ça va en venir aux mains.
00:48:14 Et quand, effectivement, quand on est arrivé sur place,
00:48:17 la bagarre a éclaté.
00:48:19 Il y avait tout le corps enseignant,
00:48:21 les CPE, les surveillants.
00:48:24 Et c'était la petite attraction, quoi.
00:48:27 C'était la petite attraction, parce que moi,
00:48:28 j'ai même attrapé le directeur du collège.
00:48:32 Et je lui ai dit, je lui ai dit,
00:48:33 "Vous attendez quoi, qu'on revienne au suicide ?"
00:48:37 Et malheureusement, 6 mois, 4 mois après,
00:48:41 c'est ce qui s'est passé.
00:48:43 Il allait être président aussi.
00:48:45 - Ça, c'est...
00:48:46 - C'est...
00:48:47 - C'est l'amour qu'il a en...
00:48:47 - C'est vrai.
00:48:48 C'est sa mamie qui l'a écrit,
00:48:50 parce qu'elle savait que Brigitte Macron
00:48:53 était dans ce domaine-là.
00:48:55 Donc, on pensait avoir un soutien
00:48:58 par rapport à elle aussi,
00:48:59 mais c'est resté sans réponse.
00:49:01 C'est resté sans réponse.
00:49:02 Et même au niveau de l'Académie,
00:49:04 oui, ça va être pris en charge,
00:49:05 mais il n'y a jamais eu,
00:49:07 il n'y a jamais eu réellement de suite.
00:49:10 - C'est malheureux.
00:49:11 Emmanuel Macron qui s'était largement engagé
00:49:13 sur ce sujet lors de la dernière campagne présidentielle.
00:49:15 Le couple qui fait allusion à Mme Macron,
00:49:17 qui, elle, porte cette cause également
00:49:19 du harcèlement scolaire.
00:49:21 Grande cause pour Brigitte Macron.
00:49:23 En fait, on fait face à un pays qui est complètement malade.
00:49:25 - Oui, mais bien sûr.
00:49:26 Mais le collège n'est que le reflet du reste de la société.
00:49:28 Alors, c'est vrai que c'est un âge qui est cruel, on le sait.
00:49:33 Mais néanmoins, on voit bien que sur ce plan-là aussi,
00:49:36 il y a un recul de l'autorité,
00:49:38 de ceux qui représentent l'État.
00:49:41 Les profs ne peuvent rien faire.
00:49:42 Il faut voir ce qui se passe dans les collèges.
00:49:43 Moi, j'ai trois enfants au collège.
00:49:45 Quand il y a un calide,
00:49:46 comme on n'a pas d'outil coercitif,
00:49:48 aujourd'hui, vous n'avez plus d'outil coercitif.
00:49:49 Tous les profs vous le disent,
00:49:50 il n'y a plus de punition.
00:49:51 Ils sont censés avoir une autorité naturelle
00:49:53 qui fait qu'ils vont régner l'or.
00:49:55 Mais ce n'est pas vrai, il faut des outils.
00:49:56 Alors, du coup, ils achètent la paix sociale.
00:49:58 C'est un peu comme dans les cités.
00:50:00 Donc, le calide, il y a une espèce d'accord
00:50:03 qui s'instaure entre le prof et le calide.
00:50:05 Le calide n'embête pas trop le prof.
00:50:07 Et le prof, finalement,
00:50:09 ne préfère pas trop s'occuper non plus des affaires du calide.
00:50:11 Très honnêtement, dans les collèges,
00:50:14 il y a des situations parfois extrêmement tendues
00:50:17 et qui sont à l'image, encore une fois, du reste de la société.
00:50:21 Et quand les enfants, les parents, pardon,
00:50:24 souhaitent retirer leur enfant,
00:50:26 alors déjà, ils vont voir le proviseur,
00:50:27 qui est souvent fait preuve d'hyrénisme.
00:50:29 Tout ce qu'il raconte de la vie au collège,
00:50:31 c'est une espèce de feuilleton américain
00:50:33 trempé dans le sucre d'orge.
00:50:35 C'est très frappant.
00:50:36 Et s'ils veulent retirer leur enfant,
00:50:38 c'est très compliqué parce qu'on sait qu'aujourd'hui,
00:50:40 c'est quand même un peu la philosophie de Papendia.
00:50:42 Il ne faut pas dire qu'il y a des collèges
00:50:45 qui sont quand même mieux que les autres
00:50:46 ou on préférait avoir nos enfants.
00:50:48 Non, il faut favoriser la mixité sociale.
00:50:52 On n'a même pas le droit de mettre à l'abri nos propres enfants.
00:50:55 Donc, c'est vrai qu'il ne faut pas s'étonner de cette situation-là.
00:50:58 Et malheureusement, ça va être amené à se reproduire.
00:51:01 Il y a eu des cas, là, encore une fois,
00:51:03 si c'était un cas isolé, on pourrait se dire...
00:51:04 On parlait de l'Uptimael il y a quelques jours.
00:51:06 Ça devient un fait de société.
00:51:09 Et là, vous voyez, encore une fois,
00:51:10 on voit Papendia se disperser sur beaucoup de sujets.
00:51:13 Celui-ci, c'est un sujet extrêmement prégnant.
00:51:16 Et Céline a raison de le rappeler.
00:51:17 Il y a aussi la question du collège unique
00:51:19 qui fait qu'on garde des enfants qui n'ont rien à faire là,
00:51:22 qui n'arrivent pas à suivre,
00:51:23 qui sont plus grands que les autres parce qu'ils ont redoublé.
00:51:26 Donc, ça donne de l'autorité et qui s'ennuient
00:51:29 et qui ne sont là finalement que pour enquiquiner leur prochain.
00:51:32 Et quand je dis "enquiquiner", c'est un mot gentil.
00:51:34 Donc, là aussi, on a des vraies questions à se poser.
00:51:36 Mais c'est idéologique, le collège unique.
00:51:37 Il faut que tout le monde reste au collège
00:51:40 et apprenne les mêmes matières.
00:51:41 Il est 23h. On va marquer le point sur l'actu.
00:51:43 Je voudrais juste qu'on entende juste après.
00:51:44 On va rester quelques instants sur ce thème
00:51:46 parce que je voudrais que vous entendiez
00:51:47 quelques camarades de classe de l'INSEE qui témoignent.
00:51:50 Je voudrais qu'on dise un mot également des réseaux sociaux
00:51:52 qui peuvent être vraiment un fléau
00:51:54 dans ce cadre du harcèlement scolaire.
00:51:56 Comme depuis le début de la soirée,
00:51:58 on fait un point sur cet alerte enlèvement dans l'ISER
00:52:00 avec la fille étant enlevée par son père.
00:52:02 Et le point sur l'actualité, Adrien Spiteri.
00:52:04 À tout de suite.
00:52:05 Un enfant a été enlevé.
00:52:12 Ceci est une alerte enlèvement du ministère de la Justice.
00:52:14 Agissez pas seul.
00:52:21 Si et seulement si vous disposez d'informations
00:52:23 permettant de le retrouver,
00:52:25 composez le numéro de téléphone qui s'affiche sur votre écran.
00:52:30 Votre mobilisation est essentielle.
00:52:32 La survie d'un enfant en dépend.
00:52:34 Du nouveau dans l'affaire de la fillette percutée à Trappes.
00:52:54 Mardi, l'automobiliste a été mis en examen pour homicide involontaire.
00:52:59 La jeune femme de 21 ans a été placée sous contrôle judiciaire
00:53:03 et contrôlée positive au cannabis.
00:53:05 La fillette de 6 ans est décédée peu après le choc.
00:53:09 Journée d'hommage aujourd'hui à Roubaix.
00:53:11 Après la mort de trois policiers dimanche matin dans une collision,
00:53:15 Emmanuel Macron s'est rendu sur place.
00:53:17 Le président a dénoncé, je cite, "les comportements qui tuent".
00:53:20 Il a rencontré les familles et les collègues des trois victimes.
00:53:25 Et puis, s'avère la marre.
00:53:26 Condamné en appel à Paris à 10 ans de prison,
00:53:28 cet ancien détenu de Guantanamo est reconnu coupable
00:53:31 d'avoir incité des candidats au djihad à partir en Irak ou en Syrie.
00:53:36 La cour confirme la peine prononcée en première instance.
00:53:39 S'avère la marre, acclame toujours son innocence.
00:53:43 - T'as fait tirer tes chaussures à l'école ?
00:53:46 - Donc on poursuit avec Karim Abrix, Céline Pina, Gabriel Cuisel,
00:53:50 Benjamin Morel, Jean-Christophe Couville, les camarades de classe
00:53:52 que je voulais vous faire entendre de l'INSEE qui ont réagi aujourd'hui.
00:53:55 Écoutez-les.
00:53:57 - On sait qu'elle se battait souvent avec ses harceleuses.
00:54:00 Donc dans la cour, même à l'extérieur.
00:54:03 On sait aussi que ces harceleuses, elles envoient des messages
00:54:06 sur les réseaux sociaux, donc des menaces, des insultes,
00:54:10 soit avec leurs vrais comptes, soit avec des faux comptes.
00:54:12 - Je savais qu'elle recevait des menaces de mort.
00:54:15 L'INSEE, elle avait envoyé des lettres au proviseur,
00:54:20 sauf que le proviseur, il n'a rien fait.
00:54:23 - On va attendre combien de suicides pour prendre la mesure du phénomène ?
00:54:26 C'est vrai qu'il y a une telle abondance de problèmes dans ce pays,
00:54:28 Jean-Christophe Kovid, qu'on ne sait plus où mettre la priorité.
00:54:31 Tout est grande cause, tout est priorité nationale et rien n'avance.
00:54:34 - Oui, mais surtout, c'est qu'en fait, ces copines de classe,
00:54:39 ça sert d'exemple. C'est-à-dire qu'elles-mêmes voient que le système fait
00:54:42 qu'en gros, on ne peut rien faire.
00:54:43 Et donc, on tire la sonnette d'alarme, on n'arrête pas,
00:54:46 on écrit au proviseur, le proviseur ne bouge pas, et ainsi de suite.
00:54:49 Donc, imaginez un peu l'exemple que ça a et l'écho que ça a
00:54:51 dans toute la classe et dans toute la scolarité.
00:54:54 C'était une chanson de Maëlle, une petite chanteuse,
00:54:56 qui disait "l'effet de masse", justement sur ça, c'était dramatique.
00:55:00 Et je trouvais que c'était une chanson qui est très jolie.
00:55:03 Et en fait, elle attire justement les jeunes,
00:55:06 parce que souvent, les groupes de filles, on en parlait, ça fait clan.
00:55:10 Et elles sont tout de suite très compactes en clan et ça chasse en masse,
00:55:15 entre guillemets. Et dès qu'il y en a une qui sort du lot,
00:55:18 elle la rejette et après, elle s'acharne sur elle.
00:55:20 Alors ça, c'est très féminin, je ne rentre pas dans les détails.
00:55:24 Je ne veux pas rentrer dans les détails de déconstruction ni rien.
00:55:26 Les hommes, c'est différent, c'est beaucoup plus bagarreur, etc.
00:55:30 Mais voilà. Et donc, on le voit aussi dans des clubs de sport
00:55:32 où notamment les équipes de filles, on sait que c'est très...
00:55:35 Il y a un petit équilibre à avoir comme ça.
00:55:37 Et ça peut très vite changer d'atmosphère dans une équipe
00:55:41 parce qu'il y en a une qui est mise au banc et qui est chassée par les autres.
00:55:44 Ça devient la tête de Turc.
00:55:45 Et donc, on voit dans les collèges, moi aussi, j'ai deux filles,
00:55:49 donc collège et lycée, et je le vois qu'effectivement,
00:55:52 il y a des perturbateurs dans les classes.
00:55:54 On ne peut rien en faire et les parents sont totalement absents.
00:55:57 C'est ça qui est quand même terrible aussi.
00:55:59 J'attire toujours l'attention sur ça.
00:56:00 C'est la responsabilité parentale.
00:56:02 Quand on a les gamins à la dérive et que les parents, on les convoque,
00:56:04 on leur explique et qu'ils s'en fichent complètement.
00:56:06 Je suis désolé, à un moment donné, la responsabilité, c'est aussi des parents.
00:56:09 Il faut se retourner contre eux.
00:56:10 Le dernier phénomène que je voulais évoquer avec vous,
00:56:12 et on en a dit un petit mot déjà par ailleurs, c'est les réseaux sociaux,
00:56:16 parce que le phénomène de harcèlement avec les réseaux sociaux,
00:56:18 c'est l'empina, il dure dans le temps.
00:56:20 C'est ça qui a changé par rapport au harcèlement qu'on a pu connaître
00:56:22 à différents âges il y a quelques dizaines d'années.
00:56:26 Pour certains, enfin, ça dépend des...
00:56:29 Pardon, ça dépend des uns ou des autres.
00:56:31 Je parle pour moi.
00:56:33 J'ai lu aujourd'hui dans une étude,
00:56:34 il suffit de 20 minutes passées sur le réseau social TikTok
00:56:39 pour être exposé à des contenus impactants sur la santé mentale,
00:56:42 comme la promotion du suicide ou l'anorexie.
00:56:44 Qui prend ça en compte aujourd'hui ? Personne.
00:56:46 Même la promotion de la connerie à haute dose.
00:56:48 Pourquoi pas aussi ? C'est assez décourageant également.
00:56:52 Non, ce qui est plus ennuyeux, bien sûr, vous pouvez être...
00:56:57 Je vous rassure, les enfants, quand ils vont sur TikTok,
00:56:59 ils cherchent rarement la promotion.
00:57:00 Non, mais vous savez pourquoi je parle de 20 minutes ?
00:57:02 C'est le temps que l'algorithme vienne à vous, en fait.
00:57:05 C'est-à-dire que ce sont des contenus que vous n'allez pas chercher.
00:57:08 Ce sont des contenus qui s'imposent à vous.
00:57:09 C'est pour ça que je parle de ce temps,
00:57:11 le temps que l'algorithme vienne un petit peu vous cerner
00:57:13 et ensuite vous propose les contenus.
00:57:15 L'algorithme, il va regarder ce que vous regardez.
00:57:17 Donc, quand vous prenez par exemple le fil de vos enfants,
00:57:20 vous voyez plutôt des choses assez stupides,
00:57:23 des influenceurs, des bons de toute façon.
00:57:25 La question aujourd'hui, c'est aussi l'addiction à ces produits-là.
00:57:29 C'est-à-dire que quand on entend les parents,
00:57:32 on se rend compte que non seulement la jeune fille
00:57:34 ne décrochait pas des réseaux sociaux,
00:57:36 mais que pour eux, l'idée même de la couper des réseaux sociaux
00:57:39 est une aberration et est une absurdité.
00:57:41 Alors qu'en fait, la première chose qui doit se passer dans ces cas-là,
00:57:45 c'est qu'il faut que la personne puisse se reposer,
00:57:47 se poser et se reposer.
00:57:49 Le réseau social ne lui permet absolument pas ça.
00:57:52 Donc oui, les réseaux sociaux accentuent cette démarche-là,
00:57:57 mais en même temps, on ne transmet aucune éducation à l'usage de ces réseaux,
00:58:01 que ce soit aux adultes ou aux enfants,
00:58:03 alors qu'ils sont ultra addictifs et que nous-mêmes...
00:58:06 Quand on sait que les professionnels de la Silicon Valley
00:58:08 aux États-Unis interdisent tous les portables à leurs enfants,
00:58:10 c'est vraiment...
00:58:12 La Suède a retiré tous les écrans dans les écoles, je crois.
00:58:14 C'est une mesure qui est passée ces derniers jours.
00:58:15 Nous, on a grandi dans le livre et aujourd'hui,
00:58:17 moi, par exemple, qui lisais énormément,
00:58:20 mon taux de lecture a beaucoup baissé à cause du téléphone.
00:58:24 Et j'ai un mal fou à retrouver une discipline.
00:58:26 On est sous l'emprise de nos téléphones.
00:58:28 Nous sommes sous l'emprise de nos appareils.
00:58:30 On laisse à tout le camin un accès total à cette chose addictive.
00:58:33 On va conclure.
00:58:34 Alors Benjamin et Gabrielle, rapidement.
00:58:35 Il suffit de considérer qu'on ne donne pas de smartphone avant un certain âge.
00:58:40 Mais il faut le vivre à la maison.
00:58:42 C'est tout à fait possible.
00:58:44 Et s'il y avait un enfant à l'école...
00:58:46 Mais l'enfant à l'école, quand vous avez 29 camarades
00:58:48 et que vous êtes le 30e...
00:58:49 Il ne faut pas que les ôter.
00:58:50 Oui, mais...
00:58:51 Vous savez bien que là, on est dans un monde imaginaire.
00:58:53 Les gamins, je ne sais pas partir de...
00:58:55 Quel est l'âge moyen du premier téléphone en France ?
00:58:57 Ça doit être quoi ? 12-13 ans ?
00:58:58 Entrée en 6e.
00:58:59 Entrée en 6e, donc 11-12 ans.
00:59:00 Mais théoriquement, jusqu'à 15 ans, il ne devrait pas avoir de...
00:59:02 Mais vous imaginez un enfant qui est en marge de tous les 30 autres de la classe,
00:59:06 qui n'a pas de téléphone ?
00:59:07 Non, mais c'est dur à vivre pour un parent, je pense.
00:59:09 C'est compliqué à gérer.
00:59:10 Il y a une responsabilité des parents,
00:59:11 mais il y a également une responsabilité des pouvoirs publics.
00:59:13 Et là, à mon avis, il y a deux mesures sur lesquelles on devrait réfléchir.
00:59:15 Vous parliez de la Suède.
00:59:16 Je suis désolé, mais justement, l'école n'a pas pour but,
00:59:19 et c'est souvent ce qu'on a entendu ces dernières années,
00:59:21 de vous former aux nouvelles technologies.
00:59:22 11 ans d'âge moyen, en effet.
00:59:23 D'abord, l'école, elle doit vous former à devenir un citoyen, etc.
00:59:26 Et vous donner les savoirs fondamentaux.
00:59:28 Donc, ça doit être une zone zéro écran.
00:59:30 Tant pis pour les beaux tableaux numériques.
00:59:31 À la rigueur, ça, ce n'est pas très grave.
00:59:33 Non, mais les tablettes, c'est les choses qui sont pas bonnes.
00:59:35 Évidemment, et deuxième élément.
00:59:37 Vous entrez à l'école, vous mettez le téléphone dans une corbeille,
00:59:40 on vous le rend à la fin de la journée, et puis basta.
00:59:42 Et deuxième élément, on parle des réseaux sociaux,
00:59:44 on parle de TikTok, etc.
00:59:46 Écoutez, si jamais la Turquie, si jamais la Chine ont réussi à dire,
00:59:49 "Eh bien, écoutez, si jamais vous nous embêtez avec les réseaux sociaux
00:59:52 et que vous ne voulez pas limiter les contenus, on vous coupe
00:59:55 et qu'au bout du compte, la Turquie, Ankara et Pékin ont obtenu gain de cause."
01:00:00 La France aurait le courage d'aller jusqu'à là ?
01:00:02 Au niveau européen, aujourd'hui, il faut rentrer.
01:00:04 Les libertés...
01:00:05 Oui, mais justement, on est sous la pression des opinions publiques.
01:00:08 Bon, il faut qu'on avance.
01:00:10 Je suis désolé, mais on a un sujet également très important à évoquer.
01:00:14 On a beaucoup de sujets très forts ce soir.
01:00:16 Des prises de parole extrêmement rares de la part de Mikael Paty.
01:00:20 C'est la sœur de Samuel Paty.
01:00:22 Elle a pris la parole aujourd'hui sur Europe 1.
01:00:24 Elle a lu une lettre qu'elle a adressée au président du Sénat, Gérard Larcher,
01:00:27 pour demander l'ouverture d'une enquête parlementaire
01:00:29 afin d'établir les failles et les dysfonctionnements
01:00:31 qui ont conduit à la décapitation de son frère Samuel,
01:00:34 en saignant, comme chacun sait, en histoire-géographie.
01:00:37 Il y a trois extraits à vous faire entendre de Mikael Paty.
01:00:40 D'abord, sur sa douleur, évidemment terrible, indescriptible,
01:00:44 celle de sa famille, et sur les réponses qu'elle demande.
01:00:47 "Je n'étais pas préparée à subir la vélance d'un attentat terroriste,
01:00:51 ni de surcroît à entendre le hurlement de ma mère
01:00:54 m'annonçant que mon frère avait été décapité.
01:00:56 Il y a eu cet état de peine et de tristesse innommable.
01:00:59 Comment pourrais-je les nommer, n'ayant jamais ressenti une telle douleur auparavant ?
01:01:03 Il y a eu cet état de choc post-traumatique,
01:01:05 altérant toute capacité de penser et d'agir.
01:01:07 La sidération passée, il ne me reste plus que la douleur et des questions.
01:01:11 Ces questions pourtant légitimes, ont obtenu jusqu'à présent pour seule réponse,
01:01:15 il ne faut pas se tromper d'ennemis.
01:01:17 Les méchants qui endossent le rôle des méchants, cela reste cohérent.
01:01:20 Mais les gentils, qui oublient d'endosser celui de gentil,
01:01:23 comment les nomme-t-on ?
01:01:25 Dans le cas de l'assassinat de mon frère,
01:01:27 l'absurdité de cette situation est illustrée par la volonté en amont de ne pas faire de vague,
01:01:31 générant une minoration des menaces qui pesaient contre mon frère
01:01:35 et une absence de protection.
01:01:36 Pourquoi mon frère n'a-t-il pas été mis sous protection ?
01:01:39 C'est en vertu de ce pourquoi que le 6 avril 2022,
01:01:42 ma famille a déposé plainte pour non-empêchement de crime
01:01:45 et non-assistance à personne en péril.
01:01:47 Cette demande d'enquête vise effectivement des personnes occupant des postes de responsables,
01:01:51 avec des responsables aux comportements irresponsables
01:01:54 qui ne reconnaissent aucune responsabilité.
01:01:56 Comment voulez-vous établir des mesures correctives
01:01:59 qui ne relèvent plus du choix mais de l'obligation ?
01:02:01 Benjamin Moral, je rappelle que Michael Paty
01:02:03 demande l'ouverture d'une enquête parlementaire
01:02:05 pour rétablir les failles et les dysfonctionnements
01:02:07 qui ont conduit à l'assassinat de son frère.
01:02:08 Ça fait deux ans et demi que Samuel Paty a été décapité.
01:02:12 Il n'y a toujours pas eu de commission d'enquête.
01:02:14 C'est surtout ça qui doit nous choquer.
01:02:15 Ce n'est pas le fait que...
01:02:16 Parce qu'il y a en effet aujourd'hui des dysfonctionnements qui sont fondamentaux.
01:02:19 On l'évoquait, c'est-à-dire qu'il faut arrêter de considérer
01:02:22 qu'il y a une forme d'addition de faits individuels.
01:02:25 Et là, vous savez, ça sert à quoi une commission d'enquête parlementaire ?
01:02:28 Ça ne sert pas à dire "là, vous avez quelqu'un de méchant, là, vous avez quelqu'un de gentil".
01:02:32 Ça sert en réalité à cerner des dysfonctionnements dans l'administration
01:02:35 pour mieux pouvoir les corriger.
01:02:36 Là, il y a eu des dysfonctionnements, et bien justement, c'est un bon véhicule.
01:02:40 Ça fait deux ans et demi, je le disais,
01:02:42 il y a évidemment cette enquête judiciaire, Jean-Christophe Couvy,
01:02:45 mais la cartographie de ce qui n'a pas fonctionné,
01:02:48 c'est ça qu'elle demande Michael Paty.
01:02:51 Elle doit être faite. L'assassinat de Samuel Paty, ça pourrait être...
01:02:55 Où est-ce que c'est ? Je vous entends les uns et les autres.
01:02:57 Est-ce que c'est un scandale d'État ?
01:02:59 - De toute façon... - Céline répondra ensuite.
01:03:02 Je trouve que c'est intéressant, effectivement.
01:03:05 On apprend de nos erreurs de toute façon.
01:03:07 L'homme est comme ça, il apprend dans la douleur et dans ses erreurs.
01:03:10 Et je pense que s'il y a eu des erreurs, il faut les cerner.
01:03:13 Je pense que là, c'est normal qu'il y ait une enquête.
01:03:15 À chaque fois qu'il y a un loupé, c'est normal qu'il y ait une enquête.
01:03:18 Ça fait deux ans et demi que c'est arrivé.
01:03:20 Michael Paty demande cette enquête parlementaire ?
01:03:23 - On sait bien que... - Je ne parle pas de l'enquête judiciaire.
01:03:26 Elle est à court, évidemment, et elle se déroule.
01:03:28 Je pense que pour connaître assez bien l'administration, ses responsables,
01:03:32 je vais me faire peut-être des amis,
01:03:34 mais on est toujours dans l'arbitrage, dans l'attente de l'arbitrage,
01:03:37 du n+1, n+1, n+1, n+1.
01:03:39 Et donc c'est toute cette inertie qui fait que nous, sur le terrain,
01:03:42 on en souffre, on en a marre,
01:03:44 et je pense que les citoyens aussi en ont marre de cette inertie.
01:03:47 Pour le sujet d'avant, justement, sur une personne qui est en difficulté,
01:03:50 qui est harcelée, on attend toujours des arbitrages de "Qu'est-ce qu'on fait ?
01:03:53 Est-ce que j'ai le droit ? Est-ce que vous me donnez le feu vert ?"
01:03:56 Personne ne prend ses responsabilités.
01:03:58 Et à la fin, effectivement, il se passe ce qui se passe là,
01:04:01 et puis en même temps, c'est "Hop, moi j'ai fait mon boulot à mon niveau."
01:04:04 Et on retombe dans la médiocrité.
01:04:06 Et donc c'est normal qu'il y ait une enquête et qu'on repère, encore une fois,
01:04:10 les dysfonctionnements et les personnes qui ont dysfonctionné,
01:04:13 que ces personnes-là soient à hauteur de...
01:04:16 Enfin, "jugées" entre guillemets, à hauteur de leurs responsabilités. Point.
01:04:19 Céline, je vous ai vu hacher la tête quand j'ai parlé de scandale d'État.
01:04:22 Le pouvoir politique se lave les mains de ce drame ?
01:04:25 Si c'était que le pouvoir politique...
01:04:27 Le problème, c'est qu'en fait, une enquête, il y en a une.
01:04:29 Il y a un excellent livre de David Dinota qui décrypte exactement
01:04:33 ce qui va se passer avant, voire après l'assassinat de Samuel Paty,
01:04:39 et qui montre en fait l'enchaînement des faits.
01:04:41 Et ça commence tout de suite par...
01:04:43 L'homme ne fait jamais qu'un cours et un cours en s'inspirant
01:04:46 des documents qui sont mis à disposition par l'Éducation nationale.
01:04:50 Il est accusé par une jeune fille qui n'était pas là.
01:04:53 Personne se soucie de se poser cette question-là.
01:04:55 Et l'administration...
01:04:56 Elle, elle a dit qu'elle y était.
01:04:57 Voilà. Au lieu de se tenir derrière son professeur,
01:05:00 qui à ce stade-là n'a rien fait, va commencer par lui demander des excuses.
01:05:05 Et devant qui doit s'excuser ? Devant un homme hystérique
01:05:08 qui arrive avec un islamiste.
01:05:10 Franchement, qui porte toute la panoplie sur lui,
01:05:12 vous ne pouvez pas avoir un doute.
01:05:14 Et qui tient un discours idéologiquement marqué.
01:05:17 Ça ne dérange absolument personne.
01:05:19 Et même les autres enseignants qui regardaient Samuel Paty
01:05:21 d'un oeil un peu...
01:05:22 Les autres enseignants vont commencer à dire
01:05:24 peut-être que cet homme-là est tout de même un petit peu islamophobe.
01:05:27 Quand il est menacé de mort et que ça devient sérieux,
01:05:30 vous savez ce qui se passe ?
01:05:31 Il vient en voiture, alors qu'il habite vraiment à côté.
01:05:33 Je sais exactement où se trouve le collège,
01:05:35 exactement où se trouvait sa maison,
01:05:37 enfin, tout à l'endroit où il habitait.
01:05:39 Et il y a à l'intérieur du collège,
01:05:41 un endroit où certains professeurs peuvent se garer.
01:05:44 Eh bien, les professeurs refusent de lui laisser la place.
01:05:48 Ça, j'ignorais ça.
01:05:49 Aujourd'hui, vous croyez que ce collège porte le nom de Samuel Paty ?
01:05:53 Non, c'était justement ce que j'avais prévu d'en dire.
01:05:55 Vous savez pourquoi ?
01:05:56 Parce que c'est une promesse qui avait été faite.
01:05:58 Pas mal de ses collègues, et probablement une partie de la direction,
01:06:01 auraient du mal à regarder en face le nom de Samuel Paty
01:06:04 en rentrant dans un endroit où ils l'ont laissé tomber.
01:06:07 Et ce qu'il faut le dire aussi, ça ne signifie pas
01:06:09 que tous les professeurs ne seraient pas capables d'empathie,
01:06:12 ça signifie que dans cet endroit-là, à ce moment-là,
01:06:15 Samuel Paty n'a pas trouvé de soutien,
01:06:20 voire a été carrément abandonné,
01:06:23 et l'anecdote de la voiture dit quelque chose.
01:06:25 Quand vous êtes sur un terrain comme ça,
01:06:27 qu'est-ce qui va se passer ?
01:06:28 Vous allez ouvrir les yeux et vous dire quand même,
01:06:30 je devrais changer parce que je ne suis peut-être pas une belle personne.
01:06:33 Non, les trois quarts du temps, vous expliquez que vous êtes victime aussi.
01:06:36 Que tout ça, que vous comprenez, il a peut-être commis une erreur quand même.
01:06:40 Est-ce que c'était un bon choix de caricature ?
01:06:42 Et voilà comment vous faites redescendre votre responsabilité.
01:06:46 Donc pourquoi personne ne veut creuser ?
01:06:48 Parce qu'aujourd'hui, à tous les niveaux,
01:06:51 et à commencer par ses collègues,
01:06:53 il n'y a vraiment pas de quoi pavoiser ni être fier.
01:06:55 Surtout de voir l'état de notre société,
01:06:57 à quel point peu de choses, pour ne pas dire rien, n'a changé.
01:07:02 Écoutez, juste un nouvel extrait, on poursuit la conversation.
01:07:05 Gabrielle, je vous donnerai la parole, Karim Abrik également.
01:07:08 Michaëlle Pathy, la sœur, raconte la descente aux enfers de Samuel Pathy,
01:07:13 qui a duré 11 jours.
01:07:15 Le même scénario politico-médiatique se met en place après chaque attentat,
01:07:19 lorsque l'on fait passer un tel événement pour une fatalité
01:07:22 que nul ne pouvait prévoir et que dès lors, on considère que nul n'a failli.
01:07:27 C'est bien sur ce point que le bas blesse.
01:07:29 L'attentat contre mon frère ne ressemble pas aux autres attentats.
01:07:32 Il ne s'agit pas d'un coup de tonnerre dans un ciel serein.
01:07:35 À défaut de connaître l'agresseur, le lieu ou le moment où il a géré,
01:07:38 il me semble évident qu'il fallait protéger la cible,
01:07:41 désignée publiquement sur le fondement d'informations connues de tous,
01:07:45 le 9 octobre 2020.
01:07:46 La descente aux enfers de Samuel aura duré 11 jours, et nul ne pouvait l'ignorer.
01:07:51 En fait, on a emprunté pendant 11 jours le chemin de la défaite,
01:07:54 et l'obscurantisme a remporté cette partie.
01:07:58 Oui, mais c'est ça, il faut aussi se rappeler ce climat de pas de vagues,
01:08:02 ce climat aussi de peur de cette idéologie islamiste aussi,
01:08:06 cette culpabilisation quand on voit que certains collègues disaient
01:08:09 « Mais pourquoi tu as montré des caricatures, des choses comme ça? »
01:08:12 Il y a ça aussi sous la scène.
01:08:13 Il ne faut pas non plus sous-estimer le pouvoir de cette peur
01:08:17 qui entraîne cette idéologie.
01:08:19 Parce qu'on va quand même rappeler que la personne qui a tué Samuel Paty,
01:08:23 c'est un islamiste radicalisé, c'est ça qui l'a tué à prime abord.
01:08:27 - Les origines tchétchènes.
01:08:28 - On va quand même se le rappeler exactement,
01:08:30 et toute cette idéologie aussi qui est mortifère.
01:08:33 Mais ensuite, ça revient aussi, évidemment, dans un cas comme celui-ci,
01:08:37 c'est extrêmement grave, mais quand on parle des procédures,
01:08:39 quand on a vu tout à l'heure la jeune fille qui s'est suicidée,
01:08:42 on disait qu'il y a eu des signalements et que rien ne s'est passé.
01:08:46 - On peut faire un parallèle, en effet.
01:08:48 - Le parallèle, ça serait, est-ce qu'il y a des procédures,
01:08:51 est-ce que les gens se sentent en confiance pour aller justement voir l'autorité,
01:08:54 pour aller voir leur organisation?
01:08:56 Et si oui, qu'est-ce qui est prévu?
01:08:58 S'il n'y a rien qui est prévu et qu'on se renvoie la balle,
01:09:00 puisque c'est justement le climat de pas de vagues,
01:09:02 on va revoir ce genre de situation.
01:09:04 - Il ne faudrait rien laisser passer, mais le problème, c'est qu'on laisse tout passer.
01:09:06 - On laisse tout passer, mais en même temps, c'est comme si on ne sait plus quoi faire,
01:09:09 on ne sait pas quoi faire et on ne sait pas à qui s'adresser.
01:09:11 Peut-être qu'il faudrait qu'on commence à répondre à cette première question.
01:09:15 - Encore un extrait de Mikael Paty, le dernier dans cette thématique,
01:09:19 sur les fameux "oui, mais" ces fameux pas de vagues. Écoutez-le.
01:09:24 Messieurs les présidents, je vais ici vous demander l'ouverture d'une enquête parlementaire,
01:09:28 afin d'établir les failles de ce drame et de tenter d'en colmater les brèches.
01:09:32 Messieurs les présidents, ainsi que l'ensemble des sénateurs,
01:09:35 vous qui avez condamné à l'unanimité l'assassinat de Samuel Paty,
01:09:39 délaissant votre traditionnel clivage,
01:09:41 j'espère que vous agirez aujourd'hui dans le même esprit d'unité.
01:09:45 Comme j'ai eu l'occasion de le dire à la Sorbonne le 15 octobre dernier,
01:09:48 on ne met pas un "oui, mais" après le mot "décapitation".
01:09:52 En France, on est un point.
01:09:54 Sauf que les atteintes à la laïcité continuent d'augmenter dans ce pays.
01:09:58 Céline le rappelait, après l'assassinat de Samuel Paty, deux engagements ont été pris.
01:10:02 Rebaptiser le collège de Confluence Saint-Honorin du nom de Samuel Paty,
01:10:05 construire une sculpture pour lui rendre hommage.
01:10:07 La statue, elle est stockée quelque part à Paris, personne ne sait où elle est.
01:10:10 Le nom du collège est toujours le même.
01:10:12 D'un point de vue moral, rien n'a changé. La République a peur.
01:10:16 Oui, vous avez raison.
01:10:17 La responsabilité, elle est celle de l'école et de ce sans doute qui a entouré Samuel Paty,
01:10:23 mais pas seulement.
01:10:24 Parce qu'on a failli, mais on continue de faillir.
01:10:27 Pourquoi on a la trouille d'appeler ce collège Samuel Paty ?
01:10:29 Pourquoi on a la trouille de sortir cette statue ?
01:10:32 Parce qu'on a peur des représailles et qu'on sait que nous ne sommes pas armés pour lutter.
01:10:35 Et parce que la communauté lycéenne enseignante a peur aussi.
01:10:38 Les parents ont peur.
01:10:39 C'est eux qui refusent, les parents bien sûr.
01:10:41 Mais ceux qui s'en confondent aussi.
01:10:43 Mais est-ce qu'on peut l'entendre ça ?
01:10:44 Qu'à Confluence-Saint-Honorin, on ait peur d'avoir un collège Samuel Paty ?
01:10:47 C'est complètement fou d'ailleurs.
01:10:48 C'est Confluence-Saint-Honorin, en plus c'était une ville jusqu'à un temps très récent
01:10:51 qui avait la réputation d'être calme et sans problème.
01:10:55 Les parents ont peur et on pourrait presque dire,
01:10:58 même si c'est une forme de lâcheté, qu'ils ont peur légitimement
01:11:01 parce qu'ils savent que l'État ne pourra pas les protéger.
01:11:05 Je vais vous donner un exemple simple.
01:11:06 Vous citiez un livre, moi je vais vous en citer un autre, celui de Stéphane Simon
01:11:09 qui raconte toute l'affaire Samuel Paty.
01:11:12 Et dans la fin, la conclusion, il dit que quand le corps du terroriste a été ramené en Tchétchénie,
01:11:22 il a été reçu comme un héros dans son village.
01:11:25 Et le père aujourd'hui dit très librement que c'était très légitime,
01:11:31 ce qu'a fait son fils, qu'il en est fier, il crache sur Samuel Paty.
01:11:34 Aujourd'hui, nos frontières sont ouvertes à tout vent.
01:11:38 Qui peut garantir que ne vienne pas de l'attitude où l'on tient ce genre de propos
01:11:43 et on a été biberonné à l'idée que finalement, décapiter quelqu'un,
01:11:47 un professeur parce qu'il a montré des caricatures, c'est normal,
01:11:51 ne vienne pas chez nous, mais personne ne peut le vérifier.
01:11:53 Absolument personne.
01:11:55 Donc moi je veux bien qu'on tape sur la tête du proviseur, des profs,
01:11:58 de tous les gens responsables de tout Samuel Paty,
01:12:00 mais c'est qu'une partie des responsabilités.
01:12:02 Il y a une responsabilité en cercle concentrique.
01:12:04 Pardon, mais l'islamisme c'est quand même un produit d'importation en France
01:12:08 et on continue de l'importer, je vous garantis,
01:12:10 parce qu'il n'y a aucune précaution qui est prise dans ce registre.
01:12:14 Donc ça va bien au-delà de conflans Saint-Honorin.
01:12:17 Jean-Christophe, un dernier mot.
01:12:18 Est-ce que vous avez le sentiment que les choses ont changé aujourd'hui ?
01:12:22 Il n'y a aucun protocole qui existe vraiment depuis Samuel Paty.
01:12:25 Quand un professeur est menacé, il n'y a rien de nouveau qui a été proposé,
01:12:28 qui a été créé.
01:12:29 Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à avancer là-dessus ?
01:12:31 Quand il y a des menaces, encore une fois, normalement c'est la police qui intervient.
01:12:35 Il suffit de le dire déjà et de sensibiliser.
01:12:39 Il y a des référents quand même.
01:12:41 Je pense que la porte est ouverte.
01:12:43 Après, c'est des petits renoncements, des petites lâchetés.
01:12:45 Regardez la Sorbonne il y a quelque temps,
01:12:47 avec une sociologue qui a voulu faire…
01:12:50 Florence Bergeau-Berclay.
01:12:51 J'ai oublié son nom.
01:12:52 Il y avait une conférence sur l'antrisme des frères musulmans
01:12:55 qui a été reportée après avoir été annulée.
01:12:57 Ils l'ont reportée parce qu'ils ont vu que ça commençait à se savoir.
01:13:00 On a fait du maquillage et du tuning.
01:13:02 En fait, encore une fois, tous les gens, aujourd'hui, en 2015,
01:13:08 ils étaient dans la rue en disant « je suis Charlie ».
01:13:10 Aujourd'hui, qui est Charlie encore ?
01:13:13 C'est ça que j'aimerais bien savoir.
01:13:14 Qui est Charlie ?
01:13:15 C'est bien d'aller dehors, dans la rue, dire « j'ai du courage, on se révolte ».
01:13:21 Mais maintenant, les années passent,
01:13:23 et les gens retrouvent un petit peu leur réflexe.
01:13:25 Et encore une fois, on achète la paix sociale, on ne veut surtout pas d'embrouilles.
01:13:28 Donc, en fait, c'est des petits renoncements qui font que, tous les jours,
01:13:31 les forces du mal, elles progressent.
01:13:32 Et puis, les gens qui vivent bien, qui veulent vivre tranquillement,
01:13:35 dans une société apaisée, sont obligés de faire des concessions
01:13:38 pour laisser la place, justement, à des personnes qui arrivent pour vous faire du mal.
01:13:41 Je voudrais qu'on parle de…
01:13:42 Et à la Sorbonne, juste dix jours avant qu'ils interdisent la conférence de Florence Bergeau-Blacklare,
01:13:46 il y avait une conférence de l'EMF, étudiants musulmans de France,
01:13:49 qui a eu une antenne des frères musulmans, donc ce sont de purs islamistes.
01:13:53 Et bien, eux, ça s'est passé sans problème.
01:13:56 Je crois qu'il y a un ancien leader d'Action Directe, également,
01:13:59 qui était à Bordeaux, où là, c'est passé crème, également.
01:14:03 On parle de ce concept relancé par Emmanuel Macron, on en a dit un mot hier.
01:14:08 Je voudrais qu'on redise un mot de cette polémique qui a enflé.
01:14:11 Donc, en 24 heures, Emmanuel Macron a lancé un appel contre la décivilisation.
01:14:16 En conseil de ministre, hier, il a parlé de ce processus à l'œuvre de notre pays,
01:14:20 concept déjà adopté par la droite, certaines mouvances, également, d'extrême droite,
01:14:25 pour parler d'évolution de la société. D'où vient précisément ce terme ?
01:14:29 Un petit rappel explicatif de Karen Bouloud, avant de discuter.
01:14:34 La décivilisation, un concept développé par le sociologue Norbert Elias,
01:14:39 avant la Seconde Guerre mondiale.
01:14:41 L'auteur britannico-allemand analyse alors l'évolution des mœurs et de la culture,
01:14:45 ainsi que la montée du national-socialisme en Allemagne.
01:14:48 En 2011, ce terme est repris par le théoricien identitaire Renaud Camus
01:14:53 pour titrer l'un de ses ouvrages.
01:14:55 Plus récemment, c'est par les propos de Bruno Retailleau que l'idée refait surface,
01:14:59 reprise le 24 mai par Emmanuel Macron en conseil des ministres.
01:15:03 Levé de bouclier immédiat à gauche, les tweets de l'écologiste Benjamin Lucas
01:15:08 et de l'insoumis Alexis Cormier sont explicites.
01:15:11 "Soit le président de la République est en réalité dépourvu d'intelligence du verbe,
01:15:15 soit le président de la République sait ce qu'il fait en reprenant les thèmes
01:15:18 et les termes de l'extrême droite."
01:15:20 "Considérer que ce serait une pure coïncidence est soit une farce, soit affligeant."
01:15:25 Du côté du Rassemblement national, l'utilisation de ce terme par le président de la République
01:15:29 ne choque pas Marine Le Pen.
01:15:31 "La décivilisation c'est la barbarie, c'est le retour vers la barbarie.
01:15:35 Donc en réalité Emmanuel Macron vient une fois de plus, si je puis me permettre,
01:15:38 nous donner raison sur le constat que nous faisons.
01:15:41 Il se réveille au moment où la situation est déjà très obérée dans notre pays."
01:15:47 En novembre dernier, lors du congrès de l'Association des maires de France,
01:15:51 Emmanuel Macron avait appelé à mener un travail de civilisation
01:15:54 pour faire face aux violences contre les élus.
01:15:57 Il n'en fallait pas plus à Edwi Plenel pour lui tomber dessus,
01:16:02 pour tomber sur le chef de l'Etat avec ce tweet vengeur.
01:16:05 "Conseil des ministres, Macron parle de décivilisation pour évoquer les violences,
01:16:08 c'est un concept fumeux inventé par l'écrivain d'extrême droite Renaud Camus."
01:16:12 Alors on vient de prouver dans le sujet que ce n'était pas exact déjà.
01:16:15 Déjà inventeur de l'idéologie raciste du grand remplacement.
01:16:20 Gabrielle, pourquoi le réel est-il aussi insupportable à une certaine gauche
01:16:24 qui veut criminaliser un concept parce qu'il a été utilisé par tel ou tel individu ?
01:16:29 Ce qui est terrible c'est qu'il n'y a aucune discussion à gauche sur la réalité de la civilisation.
01:16:33 Et ce n'est pas Renaud Camus qui a inventé ce concept.
01:16:35 Encore une fois c'est un sociologue allemand au début du XXe siècle.
01:16:38 Donc la réduction à Hitler und das ist kompliziert quand même.
01:16:41 Les parents de qui pardon ?
01:16:43 Norbert Elias.
01:16:44 Ils sont morts dans un camp de confrontation.
01:16:46 Et c'est grotesque parce que Renaud Camus a utilisé décivilisation,
01:16:50 plus personne n'a le droit de l'utiliser.
01:16:52 Quand son vitrier lui dit "je vais vous remplacer une fenêtre",
01:16:56 lui aussi c'est un fachot parce que Renaud Camus a parlé de grand remplacement.
01:16:59 Vous voyez on sombre en plein...
01:17:02 Wow, vous êtes allé à chercher loin celle-là.
01:17:04 Il m'a fallu quelques secondes.
01:17:07 Il y a une criminalisation des mots qui est quand même assez dramatique.
01:17:10 Mais au-delà de ça, c'est simplement un constat réel.
01:17:15 Il y a un effondrement moral que nous constatons tous les jours.
01:17:18 Et moi je vous conseille de lire l'oeuvre,
01:17:22 ou en tout cas d'aller voir ce qu'il a écrit,
01:17:24 ne serait-ce que sur internet, de Norbert Elias.
01:17:26 Il a parlé de la dynamique de l'Occident,
01:17:28 comment s'est construite la civilisation en Occident.
01:17:30 Et il y a un double resserrement.
01:17:32 C'est l'État qui s'est arrogé la violence légitime.
01:17:37 Et ça a été accepté, un État solide qui est capable de l'assumer,
01:17:41 en donnant le sentiment qu'il le fait avec justice.
01:17:45 Et puis il y a aussi une autocensure.
01:17:47 Il y a un corset moral, un resserrement des pulsions,
01:17:51 par un corset moral qui se construit par une autocensure
01:17:54 et qui a été formé par la conscience chrétienne.
01:17:57 Au centre, il y a cela.
01:17:59 On voit que les deux sont en train de refluer.
01:18:01 Il n'y a plus de violence légitime.
01:18:03 Elle est contestée, celle de l'État.
01:18:05 L'État est extrêmement faible.
01:18:07 Et nous n'avons plus ce corset moral.
01:18:10 Le christianisme a reflué.
01:18:12 Et il n'y a plus d'autocensure.
01:18:14 Donc oui, il y a une décivilisation, c'est évident.
01:18:17 Mais en revanche, la recivilisation,
01:18:19 ça va être visiblement très complexe.
01:18:22 Et là aussi, ce qui est un peu dérangeant,
01:18:24 c'est qu'on se voit obligés de défendre Emmanuel Macron
01:18:27 parce qu'il a dénoncé le processus de...
01:18:29 - Ça vous fait mal ?
01:18:31 - Mais non, mais ce que je veux dire, c'est que c'est...
01:18:33 - C'est un peu McDonald's.
01:18:35 - Ça va mal dormir, Gabrielle.
01:18:37 - Non, c'est pas ça, mais c'est McDonald's
01:18:39 qui se plaint de l'obésité, vous voyez.
01:18:41 Il y a quand même participé.
01:18:43 Il n'est pas le seul, parce que c'est un mouvement long,
01:18:45 ça dure depuis 40 ou 50 ans.
01:18:47 Mais il y a participé, ou en tout cas,
01:18:49 il n'a rien fait pour l'enrayer.
01:18:51 - J'ai un moral. Dès que vous n'allez pas,
01:18:53 pour rester encore sur la polémique alimentée
01:18:55 par Edouard Pleynel, dans le sens de la bien-pensance,
01:18:57 vous êtes d'extrême droite.
01:18:59 - C'est très rigolo.
01:19:01 - Il a voulu corriger.
01:19:03 Edouard Pleynel a répondu dans la soirée
01:19:05 en disant que "Des civilisations"
01:19:07 n'est pas exactement dans l'ouvrage du...
01:19:09 Pardon, j'ai oublié le nom du sociologue
01:19:11 également d'Horbert Elias.
01:19:13 Mais c'est la préface de son livre.
01:19:15 Enfin bon, tout ça pour dire que
01:19:17 là où il a quand même tort en disant
01:19:19 que c'est Renaud Camus qui a inventé le concept.
01:19:21 - Il a tort en disant que c'est Renaud Camus
01:19:23 qui a écrit le concept. Et en effet, chez Elias,
01:19:25 c'était bien dit d'ailleurs dans votre sujet,
01:19:27 il y a une forme de double analyse.
01:19:29 Comment est-ce que l'Occident s'est construit
01:19:31 et comment la pacification des moeurs
01:19:33 entraîne une pacification sociale, etc.
01:19:35 Mais il y a également une critique de son époque,
01:19:37 en creux, notamment la montée du nazisme, etc.
01:19:39 Or, lorsque vous êtes Edouard Pleynel
01:19:41 et qu'à longueur de tribune,
01:19:43 vous dénoncez le retour aux années 30,
01:19:45 les groupuscules fascistes
01:19:47 qui défilent dans la rue, etc.
01:19:49 Et que, justement, là-dessus,
01:19:51 Elias peut être assez performant
01:19:53 pour expliquer un certain nombre de choses,
01:19:55 vous le refusez et vous considérez
01:19:57 que le concept n'a ni queue ni tête.
01:19:59 Cette décivilisation, eh bien, aujourd'hui,
01:20:01 en effet, elle marque l'ensemble de nos sociétés.
01:20:03 Je le rappelle souvent, mais il y a des députés
01:20:05 qui ont été tués en Grande-Bretagne, en Italie,
01:20:07 vous avez les États-Unis qui, aujourd'hui, sont en crise.
01:20:09 L'ensemble de l'Occident, aujourd'hui,
01:20:11 vit un processus de décivilisation.
01:20:13 C'est pas Mélenchon, c'est pas Macron,
01:20:15 c'est pas les groupuscules d'ex-patriotes.
01:20:17 C'est aujourd'hui un vrai problème
01:20:19 qui touche nos sociétés et si jamais on ne le règle pas...
01:20:21 On ne devrait pas marquer des clivages sur des concepts comme celui-là.
01:20:23 Ce qu'on a acquis en termes de pacification de la vie politique,
01:20:25 on va le perdre et ça, c'est très dangereux,
01:20:27 c'est très dommageable.
01:20:29 - Karima Brick.
01:20:31 - Justement, moi, je trouve que verrouiller,
01:20:33 si vous voulez, la réflexion sur des mots,
01:20:35 sur des concepts, c'est verrouiller la pensée.
01:20:37 Et quand Emmanuel Macron arrive
01:20:39 et parle de décivilisation,
01:20:41 bon, on peut en débattre, on peut penser les choses,
01:20:43 mais quand on décide de mettre des étiquettes
01:20:45 et d'associer des mots, par exemple,
01:20:47 dans ce que ci, à la droite,
01:20:49 voire l'extrême droite,
01:20:51 on peut empêcher, finalement, un débat
01:20:53 sur quoi? Les sources de violence,
01:20:55 sur peut-être ce cycle de violence particulière
01:20:57 qu'on vit en ce moment,
01:20:59 sur la barbarie,
01:21:01 sur le côté sauvage de certaines agressions,
01:21:03 sur le manque peut-être de civisme,
01:21:05 le manque de politesse, de toutes sortes de choses,
01:21:07 de ce lien social qui se délite.
01:21:09 Alors moi, je trouve ça très particulier.
01:21:11 Aujourd'hui, on est à cette époque aussi...
01:21:13 On parlait des réseaux sociaux, tout ça, ça va très vite.
01:21:15 On est à l'époque où on préfère mettre des étiquettes
01:21:17 plutôt que de véritablement regarder le réel,
01:21:19 constater les choses, se dire
01:21:21 est-ce que c'est vrai, est-ce que ce n'est pas vrai,
01:21:23 est-ce qu'il y a une véritable situation?
01:21:25 Je pense que personne ne devra voir le monopole
01:21:27 d'un concept. Les concepts,
01:21:29 les mots sont libres et on devrait pouvoir réfléchir
01:21:31 librement à tout, finalement,
01:21:33 à tous les mots, à tous les concepts.
01:21:35 - Encore un mot avant le rappel de l'actu.
01:21:37 Céline Pina, en fait, disqualifier
01:21:39 tout ce qui n'est pas dans le champ
01:21:41 de leurs valeurs, c'est quasiment
01:21:43 une logique d'épuration, en fait,
01:21:45 ce que nous proposez d'Ouépina.
01:21:47 - C'est plutôt, malheureusement,
01:21:49 une logique de médiocrité, c'est-à-dire que
01:21:51 ces gens-là ne sont pas assez puissants pour même penser
01:21:53 l'épuration, heureusement, mais on est
01:21:55 même avant, largement avant ce stade-là.
01:21:57 En gros, à partir du moment
01:21:59 où vous n'avez pas de solution
01:22:01 à proposer, vous ne portez aucun projet,
01:22:03 vous ne pouvez accoucher d'aucun avenir,
01:22:05 eh bien, vous jetez des têtes à la foule
01:22:07 parce que la foule peut être
01:22:09 extrêmement pulsionnelle.
01:22:11 Donc, le but du jeu, ce n'est pas de chercher des solutions,
01:22:13 c'est de désigner des coupables.
01:22:15 Mais lorsque vous désignez des coupables,
01:22:17 vous en appelez à la vengeance.
01:22:19 Le processus de civilisation,
01:22:21 c'est un processus d'intériorisation de la norme
01:22:23 et de refoulement de la violence.
01:22:25 Or, là, aujourd'hui, vous avez une gauche
01:22:27 qui légitime l'usage de la violence
01:22:29 en politique, qui légitime
01:22:31 l'usage de la violence contre les forces de l'ordre
01:22:33 et qui, de fait,
01:22:35 essaie de transformer cela en forme de vertu,
01:22:37 tout simplement parce qu'aujourd'hui,
01:22:39 elle est incapable de proposer un chemin.
01:22:41 - Mais il n'y a qu'une seule question qui compte, en fait.
01:22:43 Est-ce qu'il y a une réalité ou pas ?
01:22:45 Il n'y a pas de droite, de gauche ?
01:22:47 Est-ce qu'il y a une montée de la violence
01:22:49 et des incivilités dans notre quotidien ?
01:22:51 Oui, c'est une évidence.
01:22:53 Je ne comprends même pas cette polémique.
01:22:55 23h30, le rappel de l'actualité,
01:22:57 précédé de l'alerte d'enlèvement.
01:22:59 Je rappelle qu'une jeune fille a disparu,
01:23:01 enlevée par son père, aujourd'hui dans l'ISER.
01:23:03 Regardez cette alerte d'enlèvement attentivement
01:23:05 et on retrouve Adrien Spiteri pour le rappel de l'actualité.
01:23:07 (sirène d'ambulance)
01:23:09 Un enfant a été enlevé.
01:23:11 Ceci est une alerte d'enlèvement du ministère de la Justice.
01:23:13 (musique)
01:23:15 N'agissez pas seul.
01:23:17 Si et seulement si vous disposez d'informations
01:23:19 permettant de le retrouver,
01:23:21 composez le numéro de téléphone
01:23:23 qui s'affiche sur votre écran.
01:23:25 Votre mobilisation est essentielle.
01:23:27 La survie d'un enfant en dépend.
01:23:29 (musique)
01:23:31 Le ministère de la Justice
01:23:33 a annoncé un plan de réforme
01:23:35 pour les services de la justice.
01:23:37 (musique)
01:23:39 Le ministère de la Justice
01:23:41 a annoncé un plan de réforme
01:23:43 pour les services de la justice.
01:23:45 (musique)
01:23:47 Le ministère de la Justice
01:23:49 a annoncé un plan de réforme
01:23:51 pour les services de la justice.
01:23:53 (musique)
01:23:55 Le ministère de la Justice
01:23:57 a annoncé un plan de réforme
01:23:59 pour les services de la justice.
01:24:01 (musique)
01:24:03 Le ministère de la Justice
01:24:05 a annoncé un plan de réforme
01:24:07 pour les services de la justice.
01:24:09 (musique)
01:24:11 Le ministère de la Justice
01:24:13 a annoncé un plan de réforme
01:24:15 pour les services de la justice.
01:24:17 (musique)
01:24:19 Le ministère de la Justice
01:24:21 a annoncé un plan de réforme
01:24:23 pour les services de la justice.
01:24:25 (musique)
01:24:27 Le ministère de la Justice
01:24:29 a annoncé un plan de réforme
01:24:31 pour les services de la justice.
01:24:33 (musique)
01:24:35 Le ministère de la Justice
01:24:37 a annoncé un plan de réforme
01:24:39 pour les services de la justice.
01:24:41 (musique)
01:24:43 Le ministère de la Justice
01:24:45 a annoncé un plan de réforme
01:24:47 pour les services de la justice.
01:24:49 (musique)
01:24:51 Le ministère de la Justice
01:24:53 a annoncé un plan de réforme
01:24:55 pour les services de la justice.
01:24:57 (musique)
01:24:59 Le ministère de la Justice
01:25:01 a annoncé un plan de réforme
01:25:03 pour les services de la justice.
01:25:05 (musique)
01:25:07 Le ministère de la Justice
01:25:09 a annoncé un plan de réforme
01:25:11 pour les services de la justice.
01:25:13 (musique)
01:25:15 Le ministère de la Justice
01:25:17 a annoncé un plan de réforme
01:25:19 pour les services de la justice.
01:25:21 (musique)
01:25:23 Le ministère de la Justice
01:25:25 a annoncé un plan de réforme
01:25:27 pour les services de la justice.
01:25:29 (musique)
01:25:31 Le ministère de la Justice
01:25:33 a annoncé un plan de réforme
01:25:35 pour les services de la justice.
01:25:37 (musique)
01:25:39 Le ministère de la Justice
01:25:41 a annoncé un plan de réforme
01:25:43 pour les services de la justice.
01:25:45 (musique)
01:25:47 Le ministère de la Justice
01:25:49 a annoncé un plan de réforme
01:25:51 pour les services de la justice.
01:25:53 (musique)
01:25:55 Le ministère de la Justice
01:25:57 a annoncé un plan de réforme
01:25:59 pour les services de la justice.
01:26:01 (musique)
01:26:03 Le ministère de la Justice
01:26:05 a annoncé un plan de réforme
01:26:07 pour les services de la justice.
01:26:09 (musique)
01:26:11 Le ministère de la Justice
01:26:13 a annoncé un plan de réforme
01:26:15 pour les services de la justice.
01:26:17 (musique)
01:26:19 Le ministère de la Justice
01:26:21 a annoncé un plan de réforme
01:26:23 pour les services de la justice.
01:26:25 (musique)
01:26:27 Le ministère de la Justice
01:26:29 a annoncé un plan de réforme
01:26:31 pour les services de la justice.
01:26:33 (musique)
01:26:35 Le ministère de la Justice
01:26:37 a annoncé un plan de réforme
01:26:39 pour les services de la justice.
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01:26:43 Le ministère de la Justice
01:26:45 a annoncé un plan de réforme
01:26:47 pour les services de la justice.
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01:26:53 a annoncé un plan de réforme
01:26:55 pour les services de la justice.
01:26:57 (musique)
01:26:59 Le ministère de la Justice
01:27:01 a annoncé un plan de réforme
01:27:03 pour les services de la justice.
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01:27:07 Le ministère de la Justice
01:27:09 a annoncé un plan de réforme
01:27:11 pour les services de la justice.
01:27:13 (musique)
01:27:15 Le ministère de la Justice
01:27:17 a annoncé un plan de réforme
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01:27:25 a annoncé un plan de réforme
01:27:27 pour les services de la justice.
01:27:29 (musique)
01:27:31 Le ministère de la Justice
01:27:33 a annoncé un plan de réforme
01:27:35 pour les services de la justice.
01:27:37 (musique)
01:27:39 Le ministère de la Justice
01:27:41 a annoncé un plan de réforme
01:27:43 pour les services de la justice.
01:27:45 (musique)
01:27:47 Le ministère de la Justice
01:27:49 a annoncé un plan de réforme
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01:27:53 (musique)
01:27:55 Le ministère de la Justice
01:27:57 a annoncé un plan de réforme
01:27:59 pour les services de la justice.
01:28:01 (musique)
01:28:03 Le ministère de la Justice
01:28:05 a annoncé un plan de réforme
01:28:07 pour les services de la justice.
01:28:09 (musique)
01:28:11 Le ministère de la Justice
01:28:13 a annoncé un plan de réforme
01:28:15 pour les services de la justice.
01:28:17 Le ministère de la Justice
01:28:19 a annoncé un plan de réforme
01:28:21 pour les services de la justice.
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01:28:25 a annoncé un plan de réforme
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01:28:29 Le ministère de la Justice
01:28:31 a annoncé un plan de réforme
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01:28:35 Le ministère de la Justice
01:28:37 a annoncé un plan de réforme
01:28:39 pour les services de la justice.
01:28:41 Le ministère de la Justice
01:28:43 a annoncé un plan de réforme
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01:28:49 a annoncé un plan de réforme
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01:28:53 Le ministère de la Justice
01:28:55 a annoncé un plan de réforme
01:28:57 pour les services de la justice.
01:28:59 Le ministère de la Justice
01:29:01 a annoncé un plan de réforme
01:29:03 pour les services de la justice.
01:29:05 Le ministère de la Justice
01:29:07 a annoncé un plan de réforme
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01:29:13 a annoncé un plan de réforme
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01:29:19 a annoncé un plan de réforme
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01:29:27 pour les services de la justice.
01:29:29 Le ministère de la Justice
01:29:31 a annoncé un plan de réforme
01:29:33 pour les services de la justice.
01:29:35 Le ministère de la Justice
01:29:37 a annoncé un plan de réforme
01:29:39 pour les services de la justice.
01:29:41 Le ministère de la Justice
01:29:43 a annoncé un plan de réforme
01:29:45 pour les services de la justice.
01:29:47 Le ministère de la Justice
01:29:49 a annoncé un plan de réforme
01:29:51 pour les services de la justice.
01:29:53 Le ministère de la Justice
01:29:55 a annoncé un plan de réforme
01:29:57 pour les services de la justice.
01:29:59 Le ministère de la Justice
01:30:01 a annoncé un plan de réforme
01:30:03 pour les services de la justice.
01:30:05 Le ministère de la Justice
01:30:07 a annoncé un plan de réforme
01:30:09 pour les services de la justice.
01:30:11 Le ministère de la Justice
01:30:13 a annoncé un plan de réforme
01:30:15 pour les services de la justice.
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01:30:21 pour les services de la justice.
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01:30:25 a annoncé un plan de réforme
01:30:27 pour les services de la justice.
01:30:29 Le ministère de la Justice
01:30:31 a annoncé un plan de réforme
01:30:33 pour les services de la justice.
01:30:35 Le ministère de la Justice
01:30:37 a annoncé un plan de réforme
01:30:39 pour les services de la justice.
01:30:41 Le ministère de la Justice
01:30:43 a annoncé un plan de réforme
01:30:45 pour les services de la justice.
01:30:47 Le ministère de la Justice
01:30:49 a annoncé un plan de réforme
01:30:51 pour les services de la justice.
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01:30:55 a annoncé un plan de réforme
01:30:57 pour les services de la justice.
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01:31:03 pour les services de la justice.
01:31:05 Le ministère de la Justice
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01:31:13 a annoncé un plan de réforme
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01:35:23 Le ministère de la Justice
01:35:25 a annoncé un plan de réforme
01:35:27 pour les services de la justice.
01:35:30 Le vrai problème de LR aujourd'hui,
01:35:32 c'est qu'on peut leur demander
01:35:34 pourquoi ils feront demain ce qu'ils n'ont pas fait hier.
01:35:36 Ils restent quand même
01:35:38 très attachés à la figure tutélaire
01:35:40 de Nicolas Sarkozy.
01:35:42 De moins en moins, quand même, Gabriella.
01:35:44 Le retaillon essaie de s'en écarter.
01:35:46 Mais quand il dit par exemple
01:35:48 "on a un passé qui ressemble à un passif",
01:35:50 mais néanmoins, il est encore là,
01:35:52 il n'a pas été vraiment désavoué,
01:35:54 et puis il n'était pas le seul,
01:35:56 et ils ont été aux affaires.
01:35:58 Et quand Marine Le Pen dit,
01:36:00 comme elle l'a fait, je ne sais plus si c'était ce matin
01:36:02 ou hier matin,
01:36:04 "c'est LR qui a acheté le programme du RN sur WISH",
01:36:06 eh bien c'est vrai que...
01:36:08 Je ne vous ai pas joué l'extrême,
01:36:10 mais vous l'avez rappelé.
01:36:12 Elle veut faire de l'humour,
01:36:14 et de fait, c'est ce que l'on peut
01:36:16 reprocher à LR aujourd'hui.
01:36:18 Et c'était dans le programme de Pécresse, ceci dit.
01:36:20 Bon, tout le monde s'en foutait à l'époque.
01:36:22 On a oublié.
01:36:24 Elle-même s'en souvient.
01:36:26 C'est ça la question.
01:36:28 Non, pardon, pardon.
01:36:30 C'est l'heure de refermer ce soir Info.
01:36:32 C'est la fin.
01:36:34 Gabrielle ?
01:36:36 Vous allez éteindre la lumière en partant,
01:36:38 parce que nous on va y aller.
01:36:40 On va conclure ce soir Info
01:36:42 avec une bonne nouvelle.
01:36:44 Oui, une avancée, un exploit,
01:36:46 presque, j'ai envie de dire.
01:36:48 Vous en avez peut-être entendu parler,
01:36:50 parce que ça fait la une de tous les journaux aujourd'hui.
01:36:52 Atteint d'une lésion de la moelle épinière
01:36:54 au niveau des vertèbres cervicales
01:36:56 à la suite d'un accident de vélo il y a une dizaine d'années.
01:36:58 Gertian, c'est son nom, né à Landais de 40 ans,
01:37:00 peut se tenir debout et marcher.
01:37:02 C'est une première, tout cela grâce au
01:37:04 couplage de deux technologies, écoutez bien,
01:37:06 qui rétablissent une communication
01:37:08 entre le cerveau et la moelle épinière.
01:37:10 Avec son cerveau, donc, les intentions
01:37:12 de mouvements qu'il émet sont interprétées
01:37:14 par des algorithmes,
01:37:16 ensuite transformées en
01:37:18 stimulation électrique dans la moelle épinière.
01:37:20 Cette dernière active donc ensuite les muscles des jambes.
01:37:22 C'est une avancée incroyable,
01:37:24 une prouesse technologique et scientifique
01:37:26 qui est le début de quelque chose
01:37:28 qui pourrait changer la vie
01:37:30 de tous les paraplégiques,
01:37:32 les quad... comment on dit déjà quand il y a les bras également ?
01:37:34 Pardon, j'ai un quadraplégique je crois,
01:37:36 mais je ne sais pas si je...
01:37:38 Tetraplégique ? En tout cas, il y a ceux qui ne peuvent pas
01:37:40 utiliser ni les membres inférieurs ni les membres supérieurs
01:37:42 pourraient également être concernés prochainement.
01:37:44 Et pardon pour l'oubli de la définition.
01:37:46 Ça résulte d'un travail
01:37:48 donc long de plus d'une décennie
01:37:50 entre chercheurs français et suisses.
01:37:52 Images incroyables et un motif d'espoir
01:37:54 évidemment pour tous les gens
01:37:56 qui ont vécu des drames,
01:37:58 qui les ont laissés, pourquoi pas certains, en fauteuil roulant.
01:38:00 Voilà donc pour l'une des images
01:38:02 fortes également de la journée.
01:38:04 Je voulais conclure avec ça. Merci les amis.
01:38:06 Bravo. Vous avez été parfaits.
01:38:08 Vraiment, Loubna Daoudi évidemment, et Galah le même,
01:38:10 toujours aussi excellente en régie
01:38:12 pour construire cette émission.
01:38:14 Demain c'est vendredi, vous retrouvez Olivier de Caronfleck
01:38:16 dans SoirInfo.
01:38:18 Je vous souhaite un très bon week-end. Bonne nuit.
01:38:20 Merci.
01:38:21 ♪ ♪ ♪

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