Dans l'After Foot ce jeudi sur RMC, Thibaud Leplat se penche sur l'émergence de nouveaux entraîneurs talentueux en France, à l'image de Franck Haise, Régis Le Bris, Will Still ou encore Didier Digard.
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00:00 Ils sont la Kevin Diaz et Thibaut Lepla, et oui c'est lui.
00:04 Pour parler de cette génération cerveau, alors effectivement, allez sur afterfood.media
00:09 pour vous procurer la revue de l'after parce qu'on a consacré un gros dossier à cette nouvelle génération de coachs
00:15 qui est arrivée cette année en Ligue 1 un peu en force.
00:17 Lebris en est un symbole, mais Heize aussi. Après tout, même si Heize semble un peu plus âgée,
00:22 il débute, il reste un débutant au très haut niveau.
00:26 On a eu Diga en cours de saison, on a eu Steele, également à Reims qui a explosé.
00:33 On peut descendre dans d'autres divisions, on peut citer Abib Bey au Red Star par exemple,
00:37 Kevin Diaz à Saint-Borges-le-Zitanos pour s'amuser, pour faire plaisir.
00:42 Mais c'est intéressant de voir qu'on a là des entraîneurs d'un nouveau genre
00:47 qui réfléchissent énormément sur le jeu et qui ont un profil, on va dire, un peu plus universitaire.
00:55 Thibaut, toi qui as travaillé le dossier, tu as défini ce concept de génération cerveau, pourquoi donc ?
01:00 Oui, parce qu'il y a eu un titre célèbre de l'équipe qui parlait de la génération frérot
01:05 pour parler et tâcher d'expliquer le succès des Diga à Nice.
01:10 Et pour prendre le contre-pied, je parlais plutôt de la génération cerveau,
01:13 parce que frérot, ça s'entendait qu'au final, ça tenait à un look,
01:17 à une manière un peu superficielle de s'adresser aux joueurs.
01:22 Or, je crois que cette génération-là, ils ne sont pas si jeunes,
01:26 enfin, ils ont entre la quarantaine, 40, 50 ans.
01:29 Ce sont des gens qui se sont intéressés et qui viennent du monde d'abord de la formation.
01:34 Et dans la formation, c'est très simple, en réalité, c'est une idée simple.
01:38 Quand tu formes des gens à jouer au football, tu leur apprends ce qu'est le football.
01:42 Donc pour apprendre ce qu'est le football, tu dois penser nécessairement
01:45 quel est son essence, comment tu le pratiques, comment tu le...
01:47 Kevin en parlera très bien dans les formations.
01:50 Mais c'est au-delà même de la question des diplômes, c'est la manière de transmettre.
01:53 Comment tu vas transmettre ton message ? Comment tu vas apprendre une équipe à se former ?
01:57 Les gens comme Régis Lebris, comme S, sont des gens qui viennent de cet univers-là
02:00 et qui ont passé leur vie à déconstruire le football
02:03 et à essayer de comprendre ses plus secrets, les plus intimes, etc.
02:08 Et donc, penser le football. Et deuxième chose, penser ce qu'est la performance.
02:12 Ça, c'est une idée très importante. C'est une idée qui est assez nouvelle en France,
02:16 qui vient notamment de Claude Foké, dont on parle dans la revue.
02:19 Qui est le fameux coach des coachs, en quelque sorte.
02:21 Le fameux coach des coachs qui a un peu théorisé cela.
02:23 C'est un peu rapide de dire ça, mais tu vas nous raconter ensuite ce que fait Foké
02:27 avec S et Lebris.
02:29 Il est une sorte de mentor, il est une sorte de Richelieu, si je peux dire,
02:34 de ces deux entraîneurs-là.
02:37 Et il est...
02:39 Dis-moi...
02:40 Alors là, il faut juste que tu me mettes bien derrière le micro.
02:43 Allez, continue.
02:44 Donc, il est le coach des coachs, celui qui prépare les entraîneurs.
02:50 Mais il les prépare d'une manière assez originale.
02:52 Il ne les prépare pas en faisant des séances de psychothérapie
02:54 ou en les allongeant sur le divan,
02:56 mais plutôt en essayant, à travers la réflexion, à travers notamment la philo,
03:00 d'essayer de penser ce qu'ils sont en train de faire.
03:02 Et dans des situations très simples, très concrètes, en réalité.
03:05 A savoir, j'ai des problèmes quand je fais monter des jeunes joueurs
03:09 dans l'effectif pro.
03:11 Ils performent beaucoup chez les jeunes, et puis tout à coup,
03:14 leur confiance en eux diminue.
03:16 Comment je fais pour les intégrer au projet ?
03:18 Ou j'ai des problèmes d'efficacité avec mes attaquants.
03:20 Comment je fais pour résoudre ça ?
03:22 Et voilà, des questions très concrètes.
03:24 Et tout ça renvoie toujours à une idée
03:27 à laquelle se réfèrent ces deux entraîneurs-là et d'autres aussi,
03:31 et se réfèrent au Foké.
03:33 C'est l'idée de performance.
03:34 Et c'est un constat très simple.
03:35 On passe notre vie à regarder, à jouer des compétitions,
03:40 mais on ne passe quasiment aucune minute à penser
03:43 ce qu'est l'essence de la compétition.
03:45 A savoir, la compétition et la performance, c'est un peu une énigme.
03:49 Il y a des joueurs qui performent, d'autres qui ne performent pas,
03:51 tu ne sais pas.
03:52 Et la question est de savoir comment tu peux préparer des athlètes,
03:56 quel que soit le sport, mais en particulier le football,
03:59 à la situation de compétition qui est par définition
04:01 une situation imprévisible.
04:03 Et comment tu peux te préparer à quelque chose qui est imprévisible ?
04:06 Ça, c'est le cœur du métier d'entraîneur.
04:08 C'est comment tu fais pour préparer des gens à une situation
04:12 à laquelle ils ne sont pas préparés, justement ?
04:15 Comment tu fais pour arriver à gérer cette situation-là ?
04:17 Tu as deux méthodes.
04:18 Soit tu répètes les exercices, tu fais les exercices de manière mécanique,
04:21 en espérant que la situation se reproduise en match.
04:23 Or, par définition, elle ne se reproduit jamais de la même façon.
04:26 Soit tu prépares les joueurs non pas à répéter des systèmes,
04:29 à répéter des schémas, mais à eux résoudre les problèmes
04:32 au moment où ils se posent.
04:33 Et c'est ça, tout le cœur de l'idée de Foké.
04:37 Il l'avait fait en natation, il l'a fait en rugby, il le fait maintenant en football.
04:40 C'est comment tu prépares tes athlètes à l'imprévisible.
04:43 Et parmi ses disciples, qui, enfin disciple, c'est peut-être un grand mot,
04:46 mais ses élèves en quelque sorte, je n'ose pas dire ses patients,
04:49 il y a Franck Haes et Régis Lebris, qui, eux,
04:52 écoutaient des conférences de presse de Lebris et de Haes,
04:55 ils le disent tout le temps, le terme de performance revient sans arrêt,
04:58 et sans arrêt, ils tournent autour de cette idée.
05:00 Qu'est-ce que c'est que la performance ?
05:01 Comment on peut expliquer que un joueur se met...
05:03 Comment on peut expliquer Valentin Rongier, par exemple,
05:06 qui est au départ, quand même destiné à être la pièce inamovible du puzzle,
05:11 et ce type-là, performe.
05:13 Comment tu peux expliquer Dango Atara ?
05:15 Comment tu peux expliquer Enzo Le Fay,
05:17 qui ne met pas un pied devant l'autre pendant une saison,
05:19 et tout à coup, il devient un maître à jouer.
05:21 La performance, c'est ça, c'est que parfois,
05:23 tu as des gens qui se mettent à performer dans des situations,
05:25 et d'autres qui s'effondrent.
05:27 Ça, c'est vraiment une énigme.
05:28 - C'est le fameux contexte...
05:30 - Le numéro de Claude Foké...
05:31 - Oui, c'est très intéressant, mais déjà, je vais le numérifier.
05:34 Déjà, l'interview dans la revue, franchement,
05:36 c'est très important de lire cette interview-là,
05:39 parce qu'elle met en perspective
05:41 ce que sont beaucoup nos préjugés qu'on peut avoir sur l'interview.
05:44 - Bien sûr, je vais la lire,
05:47 et de toute façon, c'est quand même une chance d'avoir Thibault Leblanc,
05:50 parce que je pense qu'il pourrait être également formateur de formateur,
05:53 ou formateur d'entraîneur,
05:55 parce qu'en tout cas, sa réflexion, elle est comme souvent très pertinente.
05:58 - Sauf sur Tudor, tu as le chance que sur Tudor...
06:01 - Sur Tudor, tu te trompes.
06:03 - Tu le prends pour un entraîneur du football anglais des années 90.
06:07 Mais tu vois, je suis passé au Sporting Club Lourérens
06:12 pendant ma carrière de joueur,
06:15 où j'ai fait un stage au Portugal,
06:17 et il y avait un mur où il y avait des pancartes,
06:19 avec des citations d'anciens joueurs du club,
06:21 on ne savait même pas qui c'était.
06:23 Et il y a une citation que moi, j'ai notée,
06:25 et j'ai mis cette photo d'ailleurs sur mon Instagram,
06:28 où il disait, où c'est écrit en portugais,
06:30 "Nous ne croyons pas à la simple motivation ou préparation de l'équipe,
06:33 nous croyons à la préparation de l'équipe
06:35 pour lui donner la confiance nécessaire pour faire un bon match."
06:38 - Exactement, la confiance, c'est ça.
06:40 - Et c'est exactement ça.
06:41 Quand tu répètes une gamme,
06:42 quand tu répètes un circuit tactique à l'entraînement,
06:44 c'est pas parce que tu penses que tes joueurs
06:46 vont le reproduire forcément à l'identique,
06:48 puisque on sait tous que le football, c'est imprévisible,
06:51 et que tu ne peux pas prédire la réaction de mon adversaire,
06:54 est-ce qu'il ira à gauche ou est-ce qu'il ira à droite,
06:56 en fonction du cheminement qui a été choisi.
06:58 Par contre, ce que tu peux faire,
07:00 c'est préparer ton équipe de façon la plus sérieuse
07:03 et la plus parfaite possible,
07:05 pour que le jour où ton joueur,
07:07 où tes joueurs doivent résoudre un problème,
07:09 ils sachent le résoudre ensemble.
07:11 Ou au moins, ils aient la confiance
07:13 que cette équipe va pouvoir résoudre ensemble ce problème,
07:16 qu'il soit tactique, technique,
07:18 que ce soit un coup de pied arrêté, etc.
07:20 Quand on dit "ne préparons pas les pénaltys",
07:22 mais c'est complètement idiot,
07:24 puisque en fait, tu prépares pas le pénalty,
07:26 puisque bien sûr, c'est très facile pour un entraîneur de dire
07:28 "ah mais moi, je ne peux pas savoir si mon joueur va tirer à gauche
07:32 et le gardien en face va partir à gauche".
07:34 Par contre, tu peux savoir quel est le pied fort du gardien adverse,
07:37 quel est sur les 10 derniers pénaltys son côté préférentiel,
07:41 et tu peux peut-être le glisser à ton attaquant.
07:43 Ou tu peux aussi regarder les 2000 derniers pénaltys
07:47 qui ont été tirés, et tu peux dire "voilà,
07:49 sur le tiers haut du but, t'as de grandes chances de marquer".
07:52 Ah oui, tu peux tirer au-dessus.
07:54 - Il faut aussi savoir que le premier est le plus important,
07:56 et puis ensuite le troisième...
07:58 - Et tu joues sur le contexte.
08:00 - Voilà, tu joues sur le contexte.
08:02 - Toute l'idée de Foké, c'est ça, c'est de dire
08:04 "on peut pas agir mécaniquement sur la performance
08:06 comme s'il fallait appuyer sur un bouton".
08:08 Par contre, on peut agir sur le contexte.
08:10 - Moi, tu vois, un truc de contexte, je te donne un exemple de ma petite carrière.
08:12 J'étais tireur de pénalty sur ma fin de carrière.
08:14 Je jouais sur un synthétique.
08:16 Dès qu'il pleuvait sur un synthétique,
08:18 je tirais plat du pied ouvert au sol,
08:20 parce que le ballon fuse avec le synthétique.
08:22 Match de Coupe de France à Raon-les-Tapes,
08:24 juste avant le 32e,
08:26 eh ben non, on est sur une herbe,
08:28 le terrain est gras, je croise.
08:30 Parce que je sais aussi que le gardien adverse
08:32 a regardé mes pénaltys au niveau National 2
08:34 et qu'il a vu que j'allais tirer au sol,
08:36 de l'autre côté, tu vois.
08:38 Donc en fait, c'est juste moi en tant que joueur
08:40 qui me prépare à tirer mon pénalty.
08:42 Donc j'ai préparé mes pénaltys
08:44 pour la Coupe de France.
08:46 - Ce qui est intéressant, on parle dans la revue,
08:48 dans l'article d'avant, c'est qu'on explique la rencontre
08:50 entre Lebris et Foké,
08:52 où Lebris découvre Foké,
08:54 il va le voir parce qu'il a un problème
08:56 avec les jeunes, il dit "quand j'ai formé plein de jeunes,
08:58 mais dès qu'ils arrivent avec les pros, ils plongent.
09:00 Qu'est-ce qui se passe ?"
09:02 Et il dit quand il rencontre Foké, il lui pose la question
09:04 de la performance, il lui dit "mais c'est quoi la performance ?
09:06 Tu passes ta vie et tu sais ce que c'est ce qui se passe
09:08 dans une situation de performance." Lebris
09:10 dit à cette phrase "je prends une claque",
09:12 parce que jamais je m'étais posé cette question-là.
09:14 Et ça a remis en question, mais il s'est dit
09:16 c'était une claque d'identité professionnelle.
09:18 Il a posé vraiment une question profonde.
09:20 - Puisque tu parles du papier que t'as écrit dans la revue,
09:22 il y a un truc, parce que Thibault connaît
09:24 un peu Régis Lebris, et donc t'as quand même
09:26 Régis Lebris qui appelle Thibault, qui lui dit
09:28 "oui bonjour Thibault, je t'appelle, j'aimerais bien qu'on discute
09:30 de la notion de territoire."
09:32 - Oui, mais je vois tout à fait ce qu'il veut dire.
09:34 C'est-à-dire
09:36 la notion de savoir... - Ça veut dire que t'as déjà reçu
09:38 un coup de fil de la mère qui t'a dit "salut Kevin,
09:40 est-ce qu'on peut parler de la notion de territoire ?"
09:42 - Non, non, mais je vois tout à fait ce qu'il dit,
09:44 parce que tu vois, et vous parliez hier
09:46 avec Guardiola, et j'en ai parlé tout à l'heure
09:48 de Xavi Alonso, quand je vous parlais des contre-attaques
09:50 en fait. Tu sais que tu peux aussi
09:52 et c'est ce qu'a fait
09:54 Guardiola avec Ederson.
09:56 Pourquoi il a pris Ederson ? Il a pris Ederson
09:58 parce qu'il avait vu
10:00 que les Anglais répondaient
10:02 dès la première saison, la seule saison où il n'a
10:04 pas gagné de titre, à son
10:06 tiki-taka et ses sorties de balles. - Il y avait pas eu un match audio, bravo !
10:08 - Oui, et ses sorties de balles
10:10 par un pressing intense
10:12 dû à la première ligue et à la capacité
10:14 de ces joueurs qui sont exceptionnels à répéter les efforts,
10:16 et donc un pressing intense, il n'arrivait pas
10:18 à sortir du pressing. Eh ben du coup, il s'est
10:20 adapté, il a changé son jeu en prenant un gardien
10:22 qui est capable d'envoyer un ballon à 70
10:24 mètres à Agüero, pour
10:26 étirer la défense adverse. Donc il étire
10:28 la défense adverse, donc il prend possession
10:30 d'un territoire plus grand, pour pouvoir
10:32 laisser à ses milieux de terrain la capacité d'échanger au milieu.
10:34 Mais c'est exactement ça. Peut-être
10:36 ce que voulait dire... - Il y a ça,
10:38 et c'est même, ça va, tu parles de la notion
10:40 de territoire, c'était sur autre chose, c'est-à-dire comment
10:42 tu reliais un club au territoire.
10:44 - Ah ok, ok. - C'était plutôt sur ça, mais j'ai
10:46 l'intention de ce que je récoutais. - Le territoire d'activité sur le terrain.
10:48 - Non, non, c'était le territoire, comment tu
10:50 mets en lien un
10:52 football, un club qui est en train de s'internationaliser
10:54 - C'est très dur, ça. - avec
10:56 un lien local. Comment tu fais
10:58 pour... Qu'est-ce que c'est qu'un territoire,
11:00 en gros, c'est quel numéro de téléphone, quoi, le territoire,
11:02 l'identité locale, tu vois. - Bien sûr, bien sûr. - Mais ça,
11:04 l'Hongoria le fait aussi, et puis le Brice
11:06 n'est pas le seul à poser cette question. - Après, pour moi, le territoire,
11:08 ce sera beaucoup, je pense,
11:10 parce que, voilà, quand
11:12 tu réfléchis comme ça, moi je suis un club où il y a quand même
11:14 une identité forte, c'est aussi, peu importe
11:16 d'ailleurs l'origine du joueur
11:18 ou l'origine du club, mais je pense qu'il y a
11:20 quand même la formation. La formation,
11:22 c'est aussi le territoire. - Mais c'est ce qui faisait
11:24 ce que je disais tout à l'heure. - Le gars que t'as vu grandir. - Je trouvais
11:26 plus le mot, c'était effectivement les commandos marines.
11:28 À Lorient, il y a les commandos marines,
11:30 et notamment les joueurs du centre de formation
11:32 font des stages, et sur toute l'année,
11:34 il y a un suivi, un parallèle avec les commandos marines
11:36 où ils viennent, ils apprennent,
11:38 ils font une journée de survie, 24 heures,
11:40 avec les commandos marines, ils se réveillent à 3h du matin,
11:42 pour les préparer à la
11:44 situation d'imprévu, justement. Alors, en disant,
11:46 ils leur disent juste,
11:48 il va se passer quelque chose d'imprévu.
11:50 C'est tout. On ne vous dit pas quoi.
11:52 Et sans arrêt, ils reviennent sur cette expérience,
11:54 et après, ils font un retour d'expérience,
11:56 ils disent, voilà, il s'est passé ça, comment tu as réagi à ce moment-là,
11:58 pour les entraîner à l'imprévu.
12:00 Apprendre à avoir la confiance
12:02 suffisante, avoir les ressources
12:04 qui te permettent de gérer cet imprévu. - Il y a un truc très intéressant
12:06 dans les formations d'entraîneurs, même si, honnêtement,
12:08 c'est difficile de le faire chaque week-end,
12:10 c'est qu'on te demande, et ça va
12:12 vous parler, vous qui êtes
12:14 journaliste, et toi qui es maintenant,
12:16 je te félicite, le rédacteur en chef
12:18 de la grande revue de l'AFTER, c'est-à-dire qu'on
12:20 propose aux entraîneurs,
12:22 on les induit à écrire
12:24 leur expérience à la fin du match,
12:26 pour avoir une analyse réflexive à
12:28 postériori, et de se dire, voilà, qu'est-ce que j'ai fait,
12:30 qu'est-ce qui a marché, qu'est-ce qui a pas marché.
12:32 C'est vrai que c'est pas un truc que tu fais de façon
12:34 machinale quand t'es entraîneur, quand t'as plein de choses à faire,
12:36 ou quand t'as un métier à côté,
12:38 etc. - C'est pour ça qu'un type comme le Brice
12:40 ou Wes, font appel à des gens comme Foké,
12:42 pour justement avoir le recul, qui lui va leur dire
12:44 voilà, est-ce que émotionnellement...
12:46 - Normalement c'est ton staff aussi qui est censé...
12:48 - La difficulté qu'il y a maintenant, c'est que plus les staffs s'élargissent,
12:50 plus les staffs ont une logique eux-mêmes,
12:52 entre eux. - Ah oui, ben c'est sûr. - Donc il faut gérer aussi,
12:54 et parfois les entraîneurs, leurs problèmes,
12:56 c'est non seulement le management des joueurs,
12:58 mais aussi maintenant le management des staffs.
13:00 - Ah ben bien sûr. - Parce que eux aussi, chacun a sa carrière,
13:02 chacun ses préoccupations, chacun...
13:04 Et donc il faut arriver à combiner tout ça.
13:06 - C'est en grande partie à cause de ça par exemple, que ça n'a pas marché
13:08 avec Julien Stéphane à Strasbourg.
13:10 Qui en gros, ne s'entendait plus du tout
13:12 avec son adjoint.
13:14 [SILENCE]