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Comprendre la GÉOPOLITIQUE DU MOYEN-ORIENT en 30 min

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00:00 À cheval, entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie,
00:02 et reliant la Méditerranée à l'océan Indien,
00:05 le Moyen-Orient a toujours été une région de mise en contact.
00:09 Aussi, de par la richesse de son sous-sol,
00:11 il a particulièrement été une zone de convoitise pour les grandes puissances,
00:15 autrefois les États-Unis et l'Europe, aujourd'hui la Chine.
00:18 Des changements majeurs s'observent,
00:20 et ces derniers mois, la région a été impactée indirectement par les conflits en Ukraine.
00:24 L'objectif de cette vidéo, c'est qu'en 30 minutes,
00:26 vous compreniez mieux la géopolitique de cette région,
00:29 à savoir qui sont les grands acteurs, comment est-ce que chacun perçoit les autres,
00:33 qu'est-ce qu'ils veulent et quelles sont les grandes tendances pour les décennies à venir.
00:36 J'ai pu réaliser cette vidéo grâce à Pierre Razou,
00:38 un expert qui connaît la région comme sa poche parce qu'il l'a sillonnée pendant très nombreuses années.
00:43 Il bosse à présent à la FMES, la Fédération Méditerranéenne d'Études Stratégiques.
00:47 Il m'a accueilli dans son bureau à Toulon pour pouvoir y tourner le contenu que vous allez voir.
00:51 Cette vidéo a aussi pu voir le jour grâce au soutien de Lille-et-Rie, qui sponsorise cette vidéo.
00:56 Il s'agit d'une école de relations internationales,
00:58 et si vous vous intéressez au métier de la géopolitique,
01:00 il propose différentes formations, à Paris, à Lyon et à Bordeaux.
01:04 Vous pouvez retrouver tous les détails des cours, des formations et des différents campus
01:08 sur leur site web et leurs brochures.
01:10 Les liens se trouvent en description.
01:12 Comme d'hab, si vous aimez cette vidéo,
01:14 pensez à faire comprendre à YouTube que vous appréciez ce genre de contenu.
01:17 Rejoignez-moi sur Instagram et TikTok pour encore plus de vidéos,
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01:26 Il y a des playlists entières en lien avec le thème de cette vidéo.
01:29 À présent, installez-vous confortablement, on est parti pour 30 minutes au Moyen-Orient.
01:35 Alors, si vous voulez bien, on va parler un tout petit peu de la guerre en Ukraine,
01:39 qui est hors carte, vous voyez, l'Ukraine, c'est au-dessus.
01:42 Pourquoi ? Parce que, en fait, la guerre en Ukraine a quelques effets sur cette région du Moyen-Orient.
01:48 D'abord, parce que ça a fait varier considérablement les prix des hydrocarbures, du pétrole et du gaz.
01:53 Donc, tout le monde comprend bien que les pays qui exportent énormément de gaz et énormément de pétrole,
01:59 comme l'Arabie Saoudite, le Koweït ou le Qatar, et dans une moindre mesure les Émirats Arabes Unis,
02:05 paradoxalement, pour eux, la guerre en Ukraine, c'est plutôt une bonne nouvelle.
02:09 L'autre aspect, cette fois-ci, beaucoup plus négatif,
02:11 c'est que la guerre en Ukraine, ça a fait monter énormément les prix des céréales,
02:16 parce que l'Ukraine et la Russie sont de très gros producteurs de céréales
02:20 qui permettent de faire de la farine vendue à tous ces pays-là dans la région,
02:25 qui vont ensuite subventionner ces prix pour faire du pain et vendre du pain à toute leur population.
02:30 Donc, les prix des céréales qui flambent, c'est une mauvaise nouvelle cette fois-ci,
02:35 parce qu'évidemment, ça risque de créer des émeutes de la faim dans les pays les plus peuplés,
02:40 comme par exemple l'Égypte, le Soudan, l'Irak.
02:44 Le Liban n'est pas très peuplé, mais le Liban a de très gros problèmes financiers et agroalimentaires.
02:51 La Syrie, l'Iran, la Turquie et, dans une moindre mesure, l'Arabie Saoudite.
02:58 Le troisième aspect de cette guerre en Ukraine, c'est que, paradoxalement,
03:03 il y a beaucoup de pays, notamment ceux qui sont dirigés par des autocrates,
03:07 qui ont plutôt tendance à applaudir ou en tout cas ne pas critiquer ce qu'a fait Vladimir Poutine,
03:13 parce que, quelque part, il respecte la force.
03:16 Et donc, un dictateur qui impose son point de vue aux voisins,
03:23 c'est quelque chose qui n'est pas forcément complètement pour leur déplaire.
03:29 Maintenant qu'on a parlé de la guerre en Ukraine et de ses conséquences sur cette région du Moyen-Orient,
03:34 je vous propose de faire un petit point sur les deux acteurs régionaux majeurs
03:40 qui, finalement, influencent les tensions dans la région aujourd'hui.
03:45 Le premier, c'est l'Iran. Le deuxième, c'est la Turquie.
03:48 Vous le voyez, c'est deux pays montagneux, ici et ici.
03:52 Deux pays qui ont à peu près la même population, un peu plus de 80 millions d'habitants,
03:56 des pays qui sont très riches et qui, en même temps, ont une longue histoire,
04:04 qui ont des référents très anciens, qui sont très nationalistes
04:09 et qui sont certains de ce qu'ils représentent dans la région.
04:13 C'est-à-dire que, eux, ce qu'ils veulent, c'est clairement revenir dans la région
04:17 et essayer d'être, de nouveau, plus influents que ce qu'ils n'ont pu l'être ces dernières décennies,
04:22 notamment l'Iran qui était sous sanction et qui reste, pour le moment, sous sanction
04:26 de par le problème du dossier nucléaire et quelques autres.
04:31 L'Iran, aujourd'hui, comme vous le voyez dans l'actualité,
04:35 vous savez, si vous suivez, vous voyez les manifestations qui ont lieu,
04:40 ou qui ont eu lieu récemment, enfin qui ont lieu tous les soirs à Téhéran
04:44 à la suite du décès de plusieurs jeunes femmes qui manifestaient
04:49 pour le droit de ne plus porter le voile, etc.
04:51 Et ça devient très chaud.
04:54 Donc, il y a des tensions en interne.
04:56 Et le paradoxe de l'Iran, c'est que c'est un pays qui est fragile sur le plan intérieur,
05:03 donc sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan environnemental,
05:09 mais qui, paradoxalement, est très fort à l'extérieur.
05:12 Aujourd'hui, tous les voisins de l'Iran, y compris tous les grands acteurs globaux,
05:17 la Chine, les États-Unis, la Russie, l'Union européenne, reconnaissent
05:21 que l'Iran fait partie du jeu et que l'Iran aura un rôle à jouer dans la sécurisation
05:26 et la stabilisation de la région du Moyen-Orient.
05:30 La difficulté, c'est de savoir, évidemment, comment et jusqu'où
05:32 et avec quelles limites.
05:34 L'Iran, aujourd'hui, reste en choc frontal avec Israël
05:39 et en relation extrêmement tendue avec l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis.
05:46 Donc, la rivalité entre l'Iran et l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis,
05:51 c'est pour le leadership, c'est-à-dire la suprématie,
05:53 on va dire, sur la région du Golfe Persique, ici,
05:56 et plus largement sur l'influence sur l'ensemble du monde arabo-musulman,
06:01 dans la partie, disons, musulmane du Moyen-Orient.
06:06 Bien entendu, l'Iran reste, peut-être pas en choc frontal cette fois-ci,
06:11 mais reste en très vive tension avec les États-Unis.
06:14 À la suite d'une quarantaine d'années de tensions vives
06:17 entre le régime iranien et les gouvernements américains successifs,
06:23 ça a commencé avec la chute du Shah, la prise des otages de l'ambassade américaine,
06:27 et ça s'est continué tout au long des années 1980, 1990, 2000, 2010.
06:33 Et bien entendu, ça s'est exacerbé avec l'arrivée de Donald Trump aux États-Unis,
06:37 qui a dénoncé les accords qui avaient été conclus auparavant,
06:40 qui est sorti de ce qu'on appelle l'accord nucléaire de 2015.
06:46 Et puis, on en est arrivé à une antagonisation maximale entre l'Iran et les États-Unis.
06:54 Mais ceci dit, l'Iran et les États-Unis, qui sont pragmatiques,
06:57 ont toujours évité d'en arriver à l'affrontement direct,
07:01 même si les États-Unis ont assassiné le général Qassem Soleimani à Bagdad,
07:06 et si les Iraniens ont tiré des missiles balistiques sur des bases américaines en Irak.
07:10 Mais c'est resté sous contrôle.
07:13 Aujourd'hui, le risque de guerre et d'affrontement militaire direct le plus réel,
07:19 il est entre l'Iran et Israël.
07:21 Pourquoi ? Parce que finalement, les deux pays se sont autodécrétés
07:27 comme des adversaires majeurs,
07:30 à la fois pour des raisons de politique extérieure, mais aussi de politique intérieure,
07:34 parce qu'en stigmatisant l'autre, ça leur permet évidemment
07:37 d'essayer de ressouder leur propre population,
07:40 de faire diversion, si vous voulez, sur les difficultés intérieures.
07:43 Le prétexte pour l'Iran par rapport à Israël, c'est aussi évidemment le dossier palestinien.
07:48 C'est-à-dire que le régime iranien, parce que ce n'est pas le cas des Iraniens,
07:54 reproche à Israël de ne pas reconnaître le droit des Palestiniens,
08:00 de les mettre sous tension, de créer une sorte d'état de semi-apartheid vis-à-vis des Palestiniens,
08:08 et donc de leur dénier leur droit à un État.
08:12 Et donc, le mot officiel, ou en tout cas la parole officielle iranienne,
08:17 c'est de dire "tant qu'Israël n'aura pas résolu le problème palestinien,
08:22 nous, nous serons en confrontation, en tout cas en forte tension avec Israël".
08:28 Et en fait, depuis maintenant presque une dizaine d'années,
08:32 le régime iranien et le gouvernement israélien
08:36 sont dans une situation de quasi-affrontement larvé, discret, souterrain,
08:41 avec des coups tordus, des attentats, des assassinats ciblés,
08:46 des pétroliers qui vont sauter,
08:49 enfin en fait on assiste à une véritable guerre clandestine entre l'Iran et Israël,
08:55 mais jusqu'à présent ça n'a pas dépassé les bornes de l'affrontement direct.
09:00 Certes, Israël, que vous voyez là, l'armée israélienne et notamment l'aviation israélienne
09:06 frappent très régulièrement des objectifs iraniens présents en Syrie,
09:12 mais à chaque fois ils disent "c'est pas parce qu'on veut taper l'Iran,
09:15 c'est parce qu'on veut frapper la présence des gardiens de la révolution",
09:18 c'est-à-dire l'armée idéologique du régime iranien qui est présente à la fois au Liban et en Syrie,
09:25 pour leur dire "là vous vous approchez trop près d'Israël, ça devient une menace pour nous, donc on tape".
09:31 Cette guerre clandestine a lieu aussi en mer Rouge, ici,
09:34 elle a lieu aussi un petit peu en Méditerranée orientale, ici,
09:38 elle a lieu en mer d'Arabie, ici,
09:41 et elle a lieu également dans le golfe d'Oman à la sortie du détroit d'Hormuz,
09:44 le fameux détroit d'Hormuz que vous voyez ici.
09:47 Voilà pour l'Iran et Israël.
09:50 Ce qu'il faut bien retenir et comprendre c'est que,
09:53 évidemment les gouvernements israéliens, eux, disent que leur rhétorique,
09:57 c'est de dire "l'Iran ne doit pas avoir la bombe nucléaire",
10:01 parce que si l'Iran avait la bombe nucléaire, il pourrait être tenté d'éliminer Israël
10:05 et donc de rayer de la carte ce qu'ils l'ont dit à plusieurs reprises,
10:11 notamment par la voix de leur ancien président populiste,
10:16 Mahmoud Amani Nejad, et donc,
10:18 dans cette logique-là, Israël ne peut pas tolérer que l'Iran ait la bombe nucléaire.
10:24 Donc on va empêcher l'Iran d'avoir la bombe nucléaire.
10:26 Et donc, évidemment, tant que leur rhétorique à eux,
10:29 ce n'est pas le dossier palestinien, c'est le dossier nucléaire.
10:31 C'est-à-dire que tant que l'Iran ne renonce pas à son programme nucléaire,
10:37 eh bien nous serons en friction, nous serons en tension avec lui.
10:40 Aujourd'hui, on en est là.
10:43 Le risque, c'est que l'Iran, qui s'approche doucement,
10:48 mais sûrement du seuil technologique de maîtrise de l'arme nucléaire,
10:52 même s'il ne fabrique pas l'arme nucléaire, mais il en a tous les attributs,
10:56 c'est que dans ce cadre-là, Israël se dise,
11:00 je ne peux pas tolérer que le Hezbollah, qui est la milice chiite pro-iranienne,
11:05 très soutenue par les gardiens de la révolution en Iran,
11:08 et qui est basée au sud Liban, ici,
11:10 c'est-à-dire à la frontière israélienne, du nord d'Israël,
11:12 je ne peux pas tolérer qu'un jour, si l'Iran devient une puissance nucléaire,
11:18 cette milice qui nous harcèle de temps en temps,
11:21 nous tire des roquettes, etc., vient nous enlever des soldats,
11:25 en fait, on est des deux côtés, il y a une forte friction.
11:28 Si cette milice-là se place et sanctuarise, on appelle ça sanctuariser,
11:33 c'est-à-dire se place sous la protection du parapluie nucléaire iranien,
11:37 évidemment, on ne pourra plus les frapper, et donc ça va devenir ingérable.
11:41 Donc le risque, c'est que les Israéliens, le gouvernement israélien,
11:44 décide d'éliminer le Hezbollah rapidement,
11:48 avant que l'Iran ne devienne de fait une puissance nucléaire,
11:54 et c'est là le plus grand risque.
11:56 Bien évidemment, les Iraniens en sont conscients,
11:57 et donc on est dans un jeu un peu de bluff aujourd'hui,
12:00 où chacun essaye de regarder les cartes de l'autre pour savoir
12:03 est-ce que vous allez devenir une puissance,
12:04 ou est-ce que vous voulez réellement devenir une puissance nucléaire ou pas.
12:08 Si c'est le cas, et bien nous, probablement, les Israéliens se disent
12:11 "nous, nous allons éliminer le Hezbollah avant".
12:15 Voilà pour le dossier iranien.
12:17 Autre volet du dossier iranien, c'est la rivalité, on va dire,
12:21 entre l'Iran et l'Arabie, et l'Iran et les Émirats Arabes Unis,
12:24 mais ça, c'est en train de s'atténuer.
12:26 Pourquoi ? Parce que chacun comprend qu'on a ses voisins,
12:30 et il faut faire avec pour le très long terme,
12:34 et que quoi qu'il arrive, l'Arabie Saoudite restera toujours voisine
12:38 de l'Iran et des Émirats Arabes Unis, et vice versa,
12:41 donc il faut s'entendre, il faut faire avec.
12:44 Pendant plus de 15 ans, l'Iran a fait pression indirectement
12:48 sur l'Arabie Saoudite en soutenant la rébellion Houthi au Yémen ici.
12:53 Pourquoi ? Vous le voyez sur la carte, c'est très facile,
12:55 parce qu'en fixant une grande partie de l'armée saoudienne au sud du pays,
13:00 et en créant une situation de guerre embourbée, larvée, etc.,
13:10 ça laisse le champ libre aux Iraniens pour progresser dans cette direction-là,
13:17 une fois que Daesh, qui est occupé au maximum,
13:20 il faut bien le préciser à nos auditeurs, à peu près toute cette région-là,
13:24 c'est immense, ça fait pratiquement la moitié de la Syrie
13:30 et le tiers de l'Irak.
13:31 Donc une fois que Daesh a été éliminé, ou en grande partie éliminé,
13:36 les Iraniens ont pu évidemment progresser et donc contrôler l'Irak,
13:40 la Syrie, même le Liban.
13:43 Et donc pendant ce temps-là, ils ont occupé les Saoudiens
13:45 qui étaient fixés ici.
13:48 Donc aujourd'hui, les Saoudiens ont compris que pour régler
13:50 le problème du Yémen et pour trouver un modus vivendi dans la région,
13:53 il fallait discuter et s'entendre avec les Iraniens,
13:57 et c'est ce qui se passe, notamment par des cycles successifs
14:00 de négociations entre Iraniens et Saoudiens qui se déroulent à Bagdad, en Irak.
14:06 Les Émiriens, les Émirats Arabes Unis, ici, eux, leur dispute avec l'Iran,
14:10 c'est pour la sécurisation du détroit d'Hormuz ici,
14:14 et pour le contrôle de trois îles stratégiques,
14:16 les petites tombes, grandes tombes et Moussa qui se situent là,
14:20 et qui sont des îles qui théoriquement appartenaient historiquement
14:25 à ce qu'étaient les Émirats Arabes Unis avant qu'ils ne deviennent indépendants,
14:29 puisqu'ils ne sont devenus indépendants qu'en 1971,
14:31 donc on parle de bien avant,
14:34 et qui ont été occupés militairement par l'Iran du Shah d'Iran,
14:37 c'est-à-dire pas par le régime islamique aujourd'hui au pouvoir en Iran,
14:41 mais auparavant par le régime impérial du Shah d'Iran,
14:46 et donc ils refusent de rendre ces îlots aux Émirats.
14:49 Donc ça a créé de la tension.
14:51 La tension aussi sur l'ensemble de la navigation dans le golfe Persique,
14:55 donc on en est dans une situation compliquée.
14:59 Ceci dit, les Émirats Arabes Unis sont pragmatiques aussi,
15:03 et voient bien que de par leur taille et de par la réalité des rapports de force,
15:07 il faut s'entendre avec Téhéran.
15:10 D'autant plus qu'il y a une exposition universelle
15:14 qui se déroule entre Dubaï et Abu Dhabi,
15:16 donc dans les deux grandes villes des Émirats Arabes Unis,
15:18 qui sont à portée de tir de l'Iran.
15:21 Donc les Émirats Arabes Unis savent bien que s'ils veulent le calme
15:24 sur leur exposition universelle,
15:27 il faut quand même discuter et éviter de provoquer,
15:30 comme ils ont pu le faire par le passé, les Iraniens.
15:33 Donc aujourd'hui, les Émirats Arabes Unis ont renvoyé leur ambassade
15:37 et leur ambassadeur à Téhéran, et vice-versa,
15:39 donc les relations ont repris,
15:41 et les Iraniens et les Émirats Arabes Unis discutent et négocient là aussi
15:45 sur l'équilibre régional.
15:49 Voilà pour l'Iran.
15:50 Et le deuxième acteur majeur sur la scène régionale,
15:56 qui finalement est un petit peu à l'origine de tensions et de frictions
16:00 sur cet ensemble moyen-oriental,
16:03 qui déborde sur la Méditerranée orientale.
16:05 La Méditerranée orientale, c'est ici,
16:08 avec notamment l'île de Chypre, qui est là, au sud de la Turquie.
16:12 Eh bien, c'est la Turquie.
16:15 La Turquie, parce qu'elle a été en dehors du jeu géopolitique
16:20 pendant des décennies, pendant toute la période du kémalisme,
16:23 pendant la période de la guerre froide,
16:25 et avec le tournant des années 2000,
16:28 l'arrivée au pouvoir de Recep Tayyip Erdogan,
16:33 l'actuel président turc qui est très proche des Frères musulmans
16:38 et qui revendique un agenda de l'islam politique très fort,
16:43 soutenu donc bien entendu par les Frères musulmans
16:45 et accessoirement par le Qatar.
16:47 Eh bien, la Turquie se dit, il est temps maintenant,
16:52 maintenant que les Occidentaux sont à la peine,
16:55 maintenant qu'on assiste à beaucoup plus de fractures
16:58 sur la scène mondiale, entre, pour faire simple,
17:01 les Occidentaux qui voient leur leadership
17:03 ou leur ancien leadership contesté,
17:06 contesté par la Chine, par la Russie, par l'Inde, par l'Iran,
17:12 par toute une série d'acteurs qui se disent
17:14 "ben maintenant notre heure est venue"
17:15 et puis vous finalement, les Occidentaux, les Européens,
17:18 vous avez été incapables d'assurer la stabilité,
17:21 et puis vous avez le deux poids, deux mesures,
17:23 les doubles standards, etc.
17:25 Je ne dis pas que c'est vrai, je dis juste que c'est la présentation
17:27 qui en est faite, notamment par leur propagande.
17:30 Eh bien, il est temps maintenant de récupérer,
17:32 ou en tout cas de reprojeter à nouveau notre influence.
17:35 Et donc, la Turquie, la République turque,
17:38 c'est l'héritière de l'ancien Empire ottoman
17:41 qui s'étendait quand même sur une grande partie,
17:46 jusque là, jusque là, du Moyen-Orient, historiquement.
17:51 Et bien entendu en Méditerranée orientale.
17:54 Donc, la Turquie se dit "c'est mon heure",
17:56 le président Erdogan se dit "c'est mon heure,
17:58 c'est maintenant qu'il faut pousser mes pions".
18:00 Les Européens sont à la peine, économiquement, politiquement,
18:04 le Covid-19 leur a mis des coups sur la tête,
18:09 ils ont du mal à s'en remettre.
18:11 Leur relation compliquée avec Donald Trump
18:13 et la relation transatlantique aussi.
18:16 Joe Biden paraît un petit peu assoupi, endormi.
18:19 Donc, c'est le moment, c'est le moment de foncer.
18:21 Et puis, ça tombe bien, les Russes occupent les Américains
18:24 et les Européens avec la guerre en Ukraine.
18:26 Donc, j'ai le champ libre pour agir.
18:29 Et donc, le président Erdogan et la Turquie poussent ses pions.
18:33 Poussent ses pions en Libye et en Afrique du Nord.
18:36 On n'en parlera pas aujourd'hui parce que ce n'est pas le sujet.
18:38 Là, on va se concentrer sur le Moyen-Orient.
18:40 Poussent ses pions également dans le Caucase.
18:43 Vous avez entendu parler de la guerre au Nagorni-Karabakh
18:46 entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.
18:48 Et donc, là, clairement, la Turquie soutient l'Azerbaïdjan.
18:53 Mais la Turquie pousse ses pions en Irak, en Syrie
18:58 et en Méditerranée orientale.
18:59 Donc, en fait, l'Irak, la Turquie, pardon pour faire simple,
19:02 cherche à avoir une bande de territoire tampon
19:06 au sud de son territoire pour y placer à la fois les Kurdes,
19:12 rapatrier une partie des Kurdes syriens
19:13 qui sont historiquement peuplés là,
19:16 une partie de Kurdes turcs qui seraient mis d'office là
19:20 et les réfugiés syriens qui, jusqu'à présent,
19:22 étaient dans des camps un peu partout
19:24 et qui, évidemment, prenaient du travail aux Turcs, etc.
19:27 Comme dans tous les pays où il y a beaucoup de réfugiés.
19:30 Et donc, se disent, on va tous les mettre là.
19:31 Et en plus, au passage, notre armée sera là
19:33 et ça fera une bande de tampons de sécurité
19:36 pour garantir la frontière sud de la Turquie
19:41 dans un monde instable où, évidemment,
19:43 la Syrie est toujours en guerre,
19:46 où l'Irak est aujourd'hui un peu stabilisé
19:48 mais pourrait demain s'embraser à nouveau.
19:50 Pourquoi ? Parce que les problèmes fondamentaux
19:54 entre les différentes communautés irakiennes
19:56 n'ont pas été réglés.
19:57 Et parce que Daesh, donc ce qu'il reste de Daesh
20:02 et des terroristes djihadistes sont toujours vivants
20:05 et sont toujours enterrés un peu partout dans cette région.
20:07 Ils n'attendent que le bon moment pour ressortir.
20:10 Donc, les Turcs se disent,
20:12 on va prendre une bande de sécurité,
20:14 donc l'armée turque aujourd'hui occupe,
20:16 si vous voulez, un bout de terrain dans le nord de l'Irak ici.
20:21 Elle occupe une grande partie, sauf certains endroits,
20:25 de la frontière nord-syrienne.
20:28 Et justement, le président turc voulait profiter
20:31 de la guerre en Ukraine pour dire,
20:33 pendant que Vladimir Poutine, lui, envahit l'Ukraine,
20:35 moi, je vais finaliser, c'est-à-dire,
20:38 je vais faire une offensive pour rendre hermétique
20:41 la totalité de la frontière syrienne.
20:43 Pour le moment, il ne l'a pas encore fait,
20:44 mais il pourrait être tenté de le faire demain.
20:48 Lui, donc, évidemment, son problème aussi,
20:51 c'est qu'en faisant ça, l'avantage,
20:52 c'est qu'en ayant une bande tampon ici,
20:54 au nord de la Syrie et au nord de l'Irak,
20:57 c'est aussi un moyen pour lui de mettre,
21:00 de créer artificiellement une bande tampon avec l'Iran.
21:04 Parce que l'Iran ici et la Turquie,
21:07 c'est-à-dire l'Empire ottoman, dans l'histoire,
21:08 se sont fait la guerre de très nombreuses fois.
21:10 Et puis, ils ont finalement trouvé un traité de paix
21:12 à la fin du 17e siècle.
21:14 Mais donc, depuis, ça va à peu près.
21:17 Mais globalement, quand même, ça reste
21:18 les deux grands rivaux géopolitiques de la région.
21:21 Alors, ils ont une frontière commune ici,
21:22 mais vous voyez, cette frontière commune,
21:24 elle est d'ailleurs des deux côtés en plein territoire kurde,
21:27 kurd-irakien et kurd-iranien.
21:29 Mais c'est de la très haute montagne.
21:31 Donc, en fait, ils savent qu'ils n'ont rien à craindre
21:33 l'un de l'autre ici.
21:34 Par contre, ils savent que là,
21:36 sur cette zone du croissant fertile,
21:39 des fleuves Tigre et Efrat,
21:42 là, par contre, ça reste très fagile.
21:44 Et là, les ambitions turques et les ambitions iraniennes
21:47 pourraient facilement se retrouver.
21:49 Donc, pour les Turcs, créer une bande de contrôle,
21:51 c'est de se dire, on met les Iraniens assez loin de nous
21:55 et finalement, comme ça, on n'a pas trop de soucis.
21:58 Et puis, bien sûr, la Turquie,
22:00 là où les tensions s'expriment aujourd'hui
22:04 de manière assez vive, c'est vis-à-vis de Chypre,
22:07 vis-à-vis de la Grèce,
22:09 notamment sur l'ensemble de la Méditerranée orientale.
22:12 Pourquoi ?
22:12 À la fois pour des raisons historiques,
22:15 c'est-à-dire que, historiquement,
22:17 les Turcs considèrent que toute cette zone-là
22:21 est sous influence ou fut sous influence ottomane.
22:25 Et puis aussi parce que, dans le nord de l'île de Chypre,
22:29 l'armée turque a débarqué en 1974
22:33 et a fait ce qu'on appellerait aujourd'hui
22:35 un nettoyage ethnique,
22:37 c'est-à-dire a mis des Turcs en quantité importante,
22:41 notamment des paysans turcs,
22:43 à la place des Grecs qui ont fui dans le sud de l'île, ici, là.
22:47 Donc, en fait, de fait, l'île de Chypre est divisée en deux.
22:50 Il y a une partie officiellement reconnue
22:52 qui est le gouvernement chypriote,
22:53 donc la République de Chypre, qui est là,
22:55 avec Nikosi comme capitale,
22:58 et la partie nord qui est une sorte de fiction étatique
23:02 reconnue uniquement par la Turquie
23:04 et qui est, on va dire, une sorte de proxy de la Turquie.
23:12 Et donc, en 2023, donc l'année prochaine,
23:17 la Turquie va commémorer le centième anniversaire
23:20 de la République turque
23:22 et il va y avoir des élections très importantes,
23:23 des élections générales en Turquie.
23:25 Et donc, le président Erdogan pourrait être tenté
23:28 pour flatter le nationalisme turc,
23:30 notamment pour faire diversion face aux difficultés économiques,
23:35 politiques et socio-économiques,
23:39 pourrait être tenté de faire diversion,
23:40 par exemple, en annexant de fait la partie nord de Chypre,
23:44 en disant maintenant, la partie nord de Chypre,
23:46 ce n'est plus une fiction un peu comme si vous voulez,
23:50 ce qu'avait fait à une époque la Russie par rapport au Donbass,
23:55 en disant c'est des provinces autonomes,
23:57 mais ça reste quand même autonome,
24:00 mais de dire non, non, maintenant c'est annexé
24:02 et ça fait partie directement de la Turquie,
24:04 c'est-à-dire du territoire turc,
24:05 ce qui veut dire que la Turquie, en fait,
24:07 pourrait projeter son territoire ici, sur la partie nord,
24:11 et de fait contrôler la partie méditerranéenne,
24:16 c'est-à-dire la mer territoriale entre les deux,
24:20 et essayer d'interdire aux autres nations
24:25 le droit de pénétrer, en tout cas avec des navires militaires,
24:27 et surtout des navires de prospection énergétique,
24:30 notamment de prospection gazière,
24:32 ces territoires-là, ces zones-là,
24:34 qui sont censées être riches en gaz naturel,
24:37 parce que c'est l'autre enjeu.
24:39 On sait qu'il y a beaucoup de gaz naturel
24:42 enfoui profondément dans toute cette partie-là de la Méditerranée,
24:46 donc bien entendu, ça attise les appétits des uns et des autres.
24:51 Donc les risques de tensions, voire d'affrontements militaires
24:54 entre la Turquie et Chypre sont réels.
24:57 Chypre ne fait pas partie de l'OTAN,
25:00 donc les Américains et l'OTAN disent "c'est pas mon problème", en substance.
25:03 C'est le problème des Européens.
25:05 Pourquoi ? Enfin pardon, c'est le problème de l'Union Européenne,
25:07 parce que la République de Chypre, en revanche,
25:09 elle est membre de l'Union Européenne.
25:11 Donc à Bruxelles, tout le monde est très embêté,
25:14 parce que tout le monde voit bien que Chypre
25:18 est en état de membre de l'Union Européenne,
25:20 donc s'il est attaqué, il faudra le défendre.
25:22 Oui, mais qui peut défendre Chypre ?
25:24 Donc c'est ça, aujourd'hui, le principal problème.
25:28 Parce qu'évidemment, la République turque et M. Erdogan
25:32 font pression sur un certain nombre de gouvernements européens
25:35 pour leur dire "il n'est pas question, si vous allez aider les Chypriotes,
25:40 eh bien nous, nous allons activer tous nos réseaux islamistes,
25:43 tous nos réseaux frères musulmans dans vos pays respectifs",
25:46 pour sous-entendu leur dire de manifester, voire plus.
25:51 Donc en fait, il fait poser une réelle menace contre l'Union Européenne,
25:57 sachant qu'ensuite, l'adversaire, on va dire historique,
26:01 pas l'adversaire, le rival historique de la Turquie,
26:05 cette fois-ci non plus vers l'Orient, c'est-à-dire avec l'Iran,
26:07 mais non plus vers le Nord avec la Russie,
26:09 mais vers, on va dire, la Méditerranée, c'est la Grèce.
26:13 Et donc c'est intéressant cette carte, parce que vous voyez,
26:15 la frontière telle qu'elle a été, la frontière qui définit
26:18 la frontière à la fois terrestre et maritime entre la Turquie et la Grèce.
26:23 Cette frontière, elle est issue des traités qui ont suivi la Première Guerre mondiale,
26:28 et elle est très proche de la frontière turque.
26:32 Pourquoi ? Parce qu'en fait, tout ça, si vous pouvez voir la carte de la maire Égée,
26:36 on verrait que tout ça, c'est une mosaïque d'îles grecques un petit peu partout,
26:42 ce sont les fameuses îles de la maire Égée.
26:45 Et comme avant la Première Guerre mondiale et pendant la Première Guerre mondiale,
26:49 vous aviez des populations grecques, ça c'est le fruit de l'histoire,
26:53 qui étaient établies sur toute cette partie-là de la Turquie,
26:56 donc quand même une bonne partie de la Turquie occidentale,
27:01 eh bien à la suite de la Première Guerre mondiale et de la guerre civile
27:04 qui s'en est suivie en Turquie, eh bien les Turcs, notamment Mustafa Kemal,
27:10 ont éjecté les Grecs de la partie continentale, notamment d'Izmir, de la Turquie,
27:16 qui se sont réfugiés dans les îles.
27:18 Donc du coup, les traités ont mis la frontière très proche de la frontière,
27:23 enfin très proche du continent turc, et évidemment les Turcs disent "non, non, ça n'est pas normal,
27:30 nous on devrait avoir accès à la mer Méditerranée de la même manière comme les autres pays".
27:33 Donc on conteste, on conteste le fait que ces îlots-là appartiennent à la Grèce.
27:39 Et donc eux aussi commencent, pourraient être tentés de revendiquer,
27:42 voire même de débarquer sur certaines îles.
27:45 Donc les Turcs, l'armée turque pourrait être tentée de débarquer sur certaines îles grecques
27:51 pour justement créer des faits accomplis et ouvrir en fait une sorte de corridor
27:55 et pour dire "bah non, vous voyez en fait, maintenant c'est ça".
27:57 Et c'est pareil, si la Grèce est attaquée, alors la Grèce elle fait partie de l'OTAN,
28:01 donc ça deviendra le problème des Américains et de l'OTAN.
28:03 Mais alors même que la Grèce quelque part est sanctuarisée par l'OTAN,
28:09 c'est pas le cas de Chypre.
28:10 Donc Chypre c'est vraiment une vulnérabilité pour les Européens.
28:17 Et c'est d'autant plus crucial, Chypre, que quand vous regardez où est placée Chypre,
28:22 Chypre, si vous avez donc la partie sud de l'île,
28:26 celui qui contrôle Chypre peut contenir la Turquie,
28:31 peut contenir la Syrie voire le Liban et notamment l'Iran,
28:35 et peut contenir également en partie la Russie,
28:37 la Russie qui a une base maintenant à Tartous en Syrie,
28:41 des bases à Tartous est l'attaqué, c'est-à-dire qui contrôle le littoral syrien ici.
28:46 Et c'est pour ça que les Américains, très récemment,
28:49 sont revenus sur leur politique traditionnelle qui datait de plusieurs décennies
28:53 et ont levé l'embargo sur les armes que le Congrès américain avait édictées,
28:59 érigées contre le gouvernement chypriote en disant "nous Américains,
29:03 et nous recommandons aux occidentaux de ne pas livrer d'armes aux chypriotes,
29:07 c'est-à-dire aux chypriotes du sud, donc la République de Chypre,
29:11 pour des tas de raisons, et ils sont revenus sur cette décision pour dire
29:15 "non, en fait on veut se garantir que Chypre ne tombera pas dans l'escarcelle
29:18 de la Turquie, de la Russie, voire pourquoi pas de l'Iran,
29:22 et donc nous les Américains on va aider les chypriotes à se défendre".
29:25 Et ça c'est tout récent, et c'est important parce que ça veut dire que
29:28 si les États-Unis réalisent que ce point-là c'est crucial,
29:32 c'est parce qu'ils savent qu'en étant présents ici et en verrouillant
29:36 quelque part Chypre, ça évite la projection,
29:39 une trop grande pénétration iranienne dans cette direction-là,
29:43 ça peut stabiliser le jeu entre Israël, le Liban, Israël, la Syrie et l'Iran,
29:49 ça peut dissuader la Turquie de vouloir intervenir dans Chypre,
29:54 et ça peut non pas dissuader mais contrer le jeu naval de la Russie
29:59 qui consiste en fait à contrôler cet axe-là pour pouvoir ensuite
30:02 se déplacer en mer rouge pour les Russes et ensuite accéder à l'océan Indien.
30:08 Donc en fait, et je terminerai par là, l'île de Chypre est absolument stratégique.
30:14 Et puisque nous parlons de météorologie moyenne orientale,
30:19 un des sujets majeurs sur l'ensemble de toute cette région
30:24 dont on parle peu, c'est la place grandissante de la Chine.
30:29 En termes purement géopolitiques, ce que tous vos auditeurs doivent comprendre,
30:34 c'est que toute la région du Moyen-Orient,
30:37 aussi bien l'Iran, l'Irak, les pays de la péninsule arabique,
30:41 est en train de devenir le réservoir de pétrole et de gaz majeur pour la Chine
30:46 et notamment pour la sécurisation de l'effort industriel chinois.
30:50 C'est-à-dire que la Chine a un besoin absolument vital
30:54 de sécuriser ses approvisionnements énergétiques en direction du Moyen-Orient.
30:58 A la limite, peu importe le pays.
30:59 Et d'ailleurs, les Chinois concluent des deals aujourd'hui avec tout le monde.
31:03 Des deals colossaux en termes énergétiques avec l'Iran, avec l'Irak,
31:08 avec l'Arabie Saoudite, avec les Émirats Arabes Unis et avec le sultan Adhoman.
31:13 Peu importe que ces pays-là soient en rivalité entre eux.
31:16 Donc, un des enjeux géopolitiques pour demain et après-demain,
31:20 c'est est-ce que la péninsule arabique et en général le Moyen-Orient
31:25 va basculer à l'Est et va basculer dans le camp chinois ?
31:28 Ça, c'est fondamental à suivre dans la décennie qui vient.
31:32 (Générique)

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