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Dans le dernier de Monia Achache présenté au Festival de Cannes 2023, « Little Girl Blue », Marion Cotillard y interprète un personnage très intime.

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Transcription
00:00 J'ai partagé la manière dont l'histoire intime de Mona résonnait dans ma propre famille,
00:07 dans ma propre lignée de femme et bien évidemment dans l'histoire universelle des femmes.
00:15 Nous sommes au Festival de Cannes 2023.
00:18 Je suis Marion Cotillard.
00:21 Je suis Mona Achach et nous venons de présenter Little Girl Blue.
00:25 En fait, ça s'est fait en plusieurs temps parce qu'on s'est rencontré avant même,
00:34 je pense, que je sois vraiment certaine de vouloir faire un film de l'histoire de ma
00:39 mère parce qu'au départ, je ne voulais pas du tout faire un film de son histoire.
00:43 Et puis un jour, Marion a lu et un jour, on s'est vu alors qu'elle avait lu.
00:47 On a eu des conversations assez rapidement, très profondes.
00:53 J'ai partagé la manière dont l'histoire intime de Mona résonnait dans ma propre famille,
01:00 dans ma propre lignée de femme et bien évidemment dans l'histoire universelle des femmes.
01:08 Je crois que ce qui m'a beaucoup émue la première fois qu'on s'est vu après la
01:12 lecture de Marion, c'est que tu m'as beaucoup parlé de toi et c'était très émouvant
01:18 et très rassurant aussi de me dire que cette histoire qui est si particulière, si intime,
01:23 venait résonner en elle, en son histoire, qui est différente de la mienne et à la
01:26 fois qui lui ressemble incroyablement.
01:28 Et ça m'a libérée aussi de la peur que j'avais de... que ce film soit trop narcissique.
01:35 Quand on va dans un procédé d'autofiction où on met en scène sa propre histoire, on
01:41 a toujours peur que ça manque de perspective.
01:46 C'est tellement violent un suicide.
01:48 Il y a quelque chose dans la chair.
01:50 C'est la femme qui m'abîme.
01:51 Je sors du ventre de cette femme qui s'est abîmée, qui a abîmé son corps parce que
01:58 c'est aussi l'histoire d'une femme qui a abîmé son corps tout au long de sa vie,
02:02 jusqu'au suicide.
02:03 J'avais beaucoup de matière, les photos, les vidéos, les écrits.
02:08 Mona, son expérience avec sa mère, son ressenti, sa vision.
02:14 Et en même temps, moi, j'ai eu mon propre chemin avec cette femme, ma propre compréhension.
02:20 Je l'ai étudiée peut-être d'une manière différente que la manière dont Mona a enquêté
02:26 d'une certaine manière sur elle.
02:28 J'avais besoin de la comprendre de l'intérieur et c'est ce qui est passionnant dans le métier
02:33 d'actrice, d'aller explorer des endroits qui ne seront pas forcément explorés par
02:39 des gens de sa famille.
02:40 Elle m'offrait ce rôle, cette femme, et moi, j'amenais ma propre compréhension dans
02:52 cette quête et dans cette recherche de comprendre comment on en arrive à essayer de survivre
02:59 et à ne plus pouvoir survivre et à sauter la vie.
03:02 Tout ce travail d'enquête qui est vraiment dans leur lignée, parce que Carole, la mère
03:10 de Mona, qui fait une enquête quelque part sur sa mère pour essayer de comprendre Mona,
03:16 qui fait la même chose avec sa mère, c'est quelque chose de très fort dans l'accompagnement
03:25 de ça et d'amener moi ma propre compréhension.
03:29 On part du documentaire pour aller dans la fiction, mais en racontant des choses et en
03:34 explorant une vie réelle et en même temps avec tout ce qui est fantasmé.
03:41 C'est un geste artistique, ce film, et c'est ce que je trouve merveilleux dans le cinéma,
03:46 c'est de pouvoir prendre sa douleur et d'en faire un geste artistique.
03:51 Il y a eu sur le tournage quelque chose de très intime.
03:54 En plus, on a tourné dans la chronologie, donc on a vraiment démarré l'arrivée de
03:59 Marion, sa métamorphose, et puis on a traversé pendant tout le temps du tournage, qui était
04:05 très court en plus, la vie de Carole.
04:09 On a beaucoup travaillé, mais je nous regardais de l'extérieur, il y avait quelque chose
04:14 où je suis rarement fière de moi, mais là, j'étais fière de nous.
04:18 Je nous regardais, moi avec ce bagage familial, elle avec ce personnage si compliqué et cette
04:26 charge aussi, ce mélange très délicat de faire vivre un personnage qui venait quand
04:34 même résonner en moi de manière forte.
04:38 Comment on a mené ça, toutes les deux, avec l'équipe ?
04:41 Je crois que je suis hyper heureuse de venir présenter ce film avec Marion ici.
04:47 Et le fait de pouvoir porter sa parole aujourd'hui et qu'elle soit regardée et entendue dans
04:53 un festival qui est si merveilleux, cet écrin qu'on peut lui donner aujourd'hui et que
05:00 les gens la voient, l'entendent et peut-être la comprennent.
05:04 C'est le plus bel hommage qu'on peut rendre à cette femme qui était extraordinaire
05:10 au-delà de tout son désastre intérieur.
05:13 Aujourd'hui, de la ramener à la vie quelque part et de l'offrir, de lui offrir cet écrin,
05:20 c'est une chance inouïe.

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