Recep Tayyip Erdogan réélu en Turquie : "Son discours indique un durcissement"

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00:00 Et j'ai le plaisir d'être en ligne avec Aysen Oussal.
00:02 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:05 Vous êtes chercheur associé à Sciences Po, au CERI.
00:08 C'est donc le choix de la stabilité qui a été fait par les Turcs.
00:12 Est-ce qu'on a eu tort de présenter notamment l'économie comme le sujet principal ?
00:17 On sait que le sujet économique est une préoccupation pour les Turcs,
00:22 notamment au vu de l'inflation.
00:23 Est-ce que du coup, ce sont d'autres raisons qui ont permis à Recep Tayyip Erdogan de l'emporter hier, selon vous ?
00:29 Bonjour, merci pour cette invitation.
00:33 En fait, pour analyser ces élections, il faut reposer sur quelques points.
00:39 Surtout, l'économie est un point important.
00:43 Mais d'abord, il faut souligner que la division du pays en deux,
00:52 selon les résultats, les chiffres des élections, a une importance cruciale.
01:00 C'est une bipolarisation selon ces chiffres, mais il s'agit d'un pays très fragmenté, très polarisé.
01:11 C'est aussi la société lide d'Erdogan depuis environ une décennie.
01:17 Les résultats de ces élections montrent bien que cette stratégie a bien réussi.
01:26 Ça sera sans doute une période très difficile pour l'opposition, dans ce contexte très fragmenté, très polarisé.
01:37 Encore plus difficile parce que, comme vous le savez, le cas de l'opposition n'était pas facile,
01:45 surtout post-protestation de Gezi en 2013, depuis le début de la décennie.
01:55 Les premiers messages d'Erdogan indiquent aussi que d'assistants encore plus.
02:03 Surtout, il a attaqué l'LGBTI, il a bué son rival Kubitsaroglu dès son première intervention.
02:16 Selon vous, Madame, on ne peut s'attendre qu'à un durcissement désormais des positions déjà existantes de Recep Tayyip Erdogan ?
02:23 C'est le scénario qui se dessine selon vous ?
02:26 Oui, c'est ce que je pense. Son discours indique bien un durcissement.
02:34 Son alliance avec le MHP montre aussi, le discours de Barcelli montre aussi ce durcissement d'or est déjà.
02:47 Est-ce qu'aujourd'hui, finalement, le président turc n'est pas vu comme le seul à même capable de défendre l'héritage turc à l'international ?
02:55 C'est l'un de ses arguments notamment.
02:58 En fait, il est évident que ces élections, ce jeu "démocratique" a permis à Erdogan de légitimer dans le champ international.
03:13 Il s'est bien servi de ces élections pour montrer qu'il y a une démocratie en Turquie.
03:22 Les opposants ont montré leurs candidats, ont lutté, mais ils n'ont pas remporté les élections.
03:32 En fait, les félicitations qu'il a reçues, comme vous avez cité tout à l'heure, montrent bien ce régime de légitimisation dans le champ international.
03:47 Selon vous, l'opposition turque a-t-elle raté une opportunité historique ?
03:52 A-t-elle commis des erreurs, selon vous, pendant la campagne qui lui auraient permis peut-être de la remporter, cette présidentielle ?
03:59 En fait, ce n'était pas facile, parce que c'était une campagne contre les violences au sens de l'État.
04:11 Je dis ça pour montrer qu'Erdogan et ses ministres ont mobilisé les ressources de l'État pour remporter les élections.
04:25 On ne peut pas parler, on ne peut pas analyser les élections en citant seulement les chiffres, les pourcentages.
04:35 Il faut analyser aussi l'arrière-plan. Donc, surtout, c'était une course, un jeu sans règles et injustes, surtout au niveau des ressources.
04:54 Bien sûr, c'était possible de remporter. Il y a aussi des défauts de l'opposition.
05:03 Surtout, l'Alliance de la Nation n'a pas pu mobiliser ses organisations pour se diffuser dans la société turque.
05:18 C'est un des défis de l'opposition. Donc, ils ont mis en avant les noms, le leader, le candidat et les maires d'Istanbul et d'Ankara
05:32 pour diffuser leurs idées, pour faire leur campagne.
05:38 Merci beaucoup, Aysen Oïsal, d'avoir accepté cette interview.

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