• l’année dernière
Des organisations médicales dénoncent dans une tribune les essais de traitements contre le Covid-19 menés par l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée sur 30 000 personnes entre 2020 et 2021. La tribune pointe “la prescription systématique” et “sans bases pharmacologiques solides” de traitements, parmi lesquels l’hydroxychloroquine. Les experts médicaux réclament aux autorités des sanctions adaptées, face à ce qui est décrit comme “le plus grand essai thérapeutique sauvage connu à ce jour”. L’ancien patron de l’IHU-Méditerranée s'est défendu ce mardi matin dans le Live Toussaint.

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Transcription
00:00 Il n'est plus le directeur de l'IHU de Marseille,
00:03 mais il n'a rien perdu de son aplomb, ni de son fort caractère.
00:07 - C'est pas ma nature, j'ai pas l'habitude de me laisser faire.
00:10 Comme à son habitude, Didier Raoult refuse la contradiction.
00:14 - Je vous propose d'écouter maintenant le professeur Molimar,
00:17 qui est chef de service de pharmacologie médicale au CSU de Bordeaux.
00:20 - Non, non, mais c'est lui, écoutez, ce type n'a pas la faillite à m'insulter.
00:23 C'est lui qui me met en cause.
00:25 Et quelques minutes seulement après le début de son interview...
00:28 - Non, mais très bien, on arrête l'interview maintenant.
00:31 - Non, non, non, non, c'est bon, c'est bon, c'est bon, professeur, c'est bon.
00:33 Ne vous énervez pas, vous n'avez pas besoin de vous énerver comme ça.
00:36 - N'essayez pas de me le faire au coup de force.
00:38 Celui qu'il ne veut pas entendre, c'est le professeur Molimar,
00:41 coordinateur de cette tribune publiée dans Le Monde
00:44 et signée par des dizaines et des dizaines de médecins et de sociétés savantes.
00:50 Dans ce texte, des experts dénoncent une nouvelle fois les pratiques du professeur Raoult,
00:55 qui dans sa dernière étude explique comment pendant la pandémie de Covid-19,
01:00 il a testé son protocole de soins à l'hydroxychloroquine sur des milliers de patients.
01:05 - On a vu apparaître cette publication avec 30 000 patients.
01:09 On ne s'attendait pas à ça. Il y avait des publications à 100 000, 2 000, 3 000,
01:14 toutes les étapes à 10 000. 10 000 patients, c'était fin décembre 2020.
01:18 On s'est dit, ça va se finir, parce que durant l'été 2020,
01:21 on avait la preuve que ça ne fonctionnait pas.
01:23 Et malgré tout, ils ont continué à utiliser, c'est là, c'est aberrant,
01:28 sur 20 000 patients supplémentaires entre 2020 et 2021.
01:32 C'est vraiment un sur-risque pour un bénéfice nul.
01:35 Un recours massif à l'hydroxychloroquine, alors même qu'à cette époque,
01:40 le médicament n'a pas obtenu l'autorisation de mise sur le marché pour soigner le Covid.
01:45 Pourtant, au sein de l'Institut Marseillais,
01:50 voilà les ordonnances que délivraient quotidiennement le professeur Raoult et ses équipes.
01:55 À chaque fois, la même prescription, avec la précision "Hors AMM"
02:00 pour autorisation de mise sur le marché.
02:03 Le "Hors AMM" doit rester exceptionnel. C'est encadré, c'est au cas par cas,
02:07 pour chaque patient, en fonction des données de la science.
02:10 Or, en l'espèce, on voit que c'est une prescription massive, plus de 30 000 patients,
02:14 une prescription systématique pour tout patient ayant une PCR positive,
02:18 quels que soient les symptômes, ce qui fait pencher plutôt pour la réalisation d'un essai
02:22 et non pour une simpletude observationnelle.
02:24 Les patients étaient-ils au courant qu'ils faisaient partie d'une expérimentation ?
02:28 Étaient-ils consentants ?
02:30 Pour les signataires de cette tribune, il s'agit du plus grand essai thérapeutique sauvage connu à ce jour.
02:36 Et pour ça, Didier Raoult risque un an de prison et 15 000 euros d'amende.
02:41 Des accusations que le principal intérêt s'est réfute.
02:45 On n'a jamais eu d'essai thérapeutique réalisé là-dedans.
02:49 On rapporte tous les patients et tous les traitements qu'ils ont eus.
02:53 Dans les traitements qu'ils ont eus, si vous avez la curiosité de le regarder, c'est page 41.
02:57 Il y a des gens qui ont eu le traitement dont nous pensions que c'était le plus efficace,
03:03 qui était hydroxychloroquine azithromycine.
03:05 Il y en a qui ont reçu que de l'azithromycine, 3 100.
03:08 Donc c'est une étude dont les données sont certifiées et qui maintenant peut servir
03:13 et elle servira pour l'histoire.
03:15 Pas de méa culpa pour le professeur Marseillais qui reste convaincu que son traitement était le plus efficace.
03:22 Nos taux de mortalité à l'IHU des patients hospitalisés, c'est 10%.
03:28 Toutes les séries qui ont été publiées en France sur les taux de mortalité
03:33 ont des taux de mortalité supérieurs à 20%.
03:36 Le ministère de la Santé dénonce une étude à la méthodologie contestable.
03:41 Les autorités ont déjà saisi le procureur de la République de Marseille pour, je cite,
03:46 "des pratiques inacceptables" et ont décidé de réentendre rapidement la direction de l'IHU.
03:52 de Chux.

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