Mercredi 24 mai 2023, Florence Duprat reçoit dans SMART LEADERS Miroslav Sviezeny (Qarnot) et Davy Bureau (Natixis).
Qarnot :
Qarnot est une entreprise française. Elle fournit de la puissance de calcul informatique haute performance et des infrastructures I.T
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Qarnot est une entreprise française. Elle fournit de la puissance de calcul informatique haute performance et des infrastructures I.T
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00:08 Coup de projecteur sur la chaleur fatale, elle représente un potentiel d'économie
00:11 substantiel pour les entreprises tout en permettant de préserver l'environnement.
00:15 On va en parler avec mes deux invités, Miroslav Zvezeni, bonjour.
00:19 Bonjour.
00:19 Vous êtes le cofondateur et le directeur général de Carnot et d'Evi Bureau, bonjour.
00:25 Vous êtes chef de projet chez Natexis, notamment la salle de marché de Natexis.
00:30 Bienvenue également sur ce plateau.
00:31 Je me tourne tout d'abord vers vous, Miroslav.
00:33 De quoi parle-t-on exactement quand on évoque cette chaleur fatale ?
00:36 Alors nous, on parle de la chaleur fatale informatique, c'est-à-dire celle qui est dégagée par les serveurs informatiques.
00:41 Un serveur informatique, quand il travaille, il va dégager nécessairement de la chaleur.
00:46 C'est une chaleur qu'on ne peut pas éviter, c'est pour ça qu'on appelle ça la chaleur fatale.
00:49 Et l'idée, c'est d'utiliser, puisque Carnot est le pionnier français du cloud green.
00:53 C'est quoi un cloud green ? Est-ce que c'est possible ?
00:55 Alors oui, c'est possible.
00:56 Alors déjà, quand on parle de cloud, il faut voir la réalité qu'il y a derrière le cloud.
00:59 L'envers du décor du cloud, c'est ce qu'on appelle la réalité des data centers.
01:04 Donc un data center, c'est quoi ?
01:05 C'est une formidable usine qui va rassembler des milliers de serveurs,
01:08 qu'il va falloir alimenter en électricité pour qu'ils puissent fonctionner.
01:11 Et du fait de cette concentration-là, ils vont dégager beaucoup, beaucoup de chaleur.
01:14 Et cette chaleur, il faut l'évacuer, parce que sinon le serveur s'arrête.
01:17 Donc ce que va faire, entre autres, un data center, c'est dépenser de l'énergie
01:21 pour refroidir des machines qui chauffent.
01:23 Et pendant ce temps, vous avez plusieurs millions de français qui sont en précarité énergétique,
01:27 c'est-à-dire qu'ils n'arrivent pas à se chauffer.
01:28 Oui, parce que ça consomme beaucoup d'énergie.
01:29 Absolument. Donc c'est un petit peu un non-sens, vous voyez,
01:31 de climatiser des machines qui dégagent de la chaleur.
01:33 Donc l'idée, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut utiliser cette chaleur fatale,
01:36 cette chaleur qu'on ne peut pas utiliser, des serveurs informatiques,
01:38 pour chauffer des gens, pour chauffer des bâtiments, des sites industriels, des piscines.
01:42 Et c'est exactement ce que fait Carnot Computing.
01:44 Oui, donc l'idée, c'est de répondre à des enjeux majeurs de notre société
01:47 en matière de pollution numérique et de transition énergétique.
01:50 Finalement, on peut concilier les deux ?
01:52 Oui, absolument. Parce que si on arrive aujourd'hui à utiliser cette chaleur
01:56 pour chauffer des bâtiments, vous allez éviter l'énergie qui est consommée
01:59 pour le refroidissement des machines.
02:01 Et puis vous allez vous substituer à une énergie, souvent fossile,
02:04 qui chauffe des bâtiments.
02:06 Donc en termes d'empreinte carbone du calcul informatique,
02:08 c'est extrêmement performant.
02:09 On va réduire l'empreinte carbone de plus de 60% sur un calcul informatique.
02:13 Et ça, ça intéresse effectivement beaucoup les gens qui utilisent ces serveurs-là,
02:16 et notamment des clients comme Natixis.
02:18 Oui, puisque vous, vous utilisez beaucoup ces serveurs-là.
02:20 Tout à fait. Dans notre activité au quotidien, les salles de marché,
02:24 et donc les traders, ont besoin de produire des chiffres pour piloter leurs activités.
02:29 Et ça implique bien sûr énormément de calculs.
02:34 Et dans nos stratégies de gestion du risque,
02:36 nous avons bien sûr des data centers en interne,
02:39 mais aussi des data centers sur le cloud.
02:42 Nous utilisons le cloud, dont Carnot.
02:46 Voilà. Alors pourquoi utiliser le cloud Carnot ?
02:50 Alors, nous avons une stratégie d'utilisation de plusieurs clouds.
02:54 C'est une stratégie de gestion du risque au cas où il y aurait certains problèmes
02:58 de l'un sur l'autre.
02:59 Aujourd'hui, nous voulons aussi utiliser des clouds français
03:05 pour des points de vue stratégiques.
03:08 Et Carnot nous a paru être le candidat idéal,
03:12 d'autant plus que si on rajoute la cerise sur le gâteau,
03:15 c'est la partie green.
03:18 Oui, ce qui vous permet de réduire un peu votre empreinte environnementale.
03:21 Exactement.
03:22 Comment est-ce que vous valorisez cette chaleur fatale ?
03:24 Alors, le sujet de Carnot, c'est justement, on a développé depuis plus de 10 ans
03:28 une technologie un peu particulière,
03:29 qui est une technologie qui permet la récupération très efficace des serveurs informatiques.
03:35 Donc, on a développé ce qu'on appelle aujourd'hui, dans notre langage, un QBX.
03:39 Alors, le QBX, c'est quoi ?
03:40 On peut appeler ça un rack informatique ou une baie,
03:44 ou alors on peut appeler ça une chaudière.
03:45 Donc, c'est une machine qui est remplie de serveurs informatiques.
03:49 Ensuite, vous avez une circulation d'eau.
03:50 Vous avez de l'eau froide qui va rentrer dans la machine.
03:52 Elle va circuler parmi les serveurs.
03:54 Vous avez de l'eau chaude à plus de 65 degrés qui va sortir.
03:56 Et cette eau permet de récupérer les calories.
04:00 Donc, ça va à la fois refroidir les machines
04:02 et à la fois récupérer la chaleur de ces machines-là.
04:05 C'est le fruit de longues recherches.
04:09 Plus de 10 ans de recherche.
04:11 Vous avez un gros budget de recherche et de développement.
04:14 C'est d'ailleurs pour ça que vous avez obtenu le prix Next Inov de la BPRI.
04:17 Oui, entre autres, effectivement.
04:18 Mais on a aujourd'hui la machine qui est la plus efficace sur le marché
04:21 en termes de récupération des calories de serveurs informatiques.
04:24 On arrive à récupérer plus de 90% de la chaleur d'un serveur informatique.
04:28 Donc, ça, c'est la première brique.
04:30 Le premier élément, c'est qu'on a cette techno qui est particulière.
04:33 La deuxième chose, c'est que cette technologie,
04:35 on va venir la placer, pas n'importe où,
04:37 mais justement sur des lieux qui sont des gros consommateurs de chaleur.
04:41 Donc, typiquement, des réseaux de chaleur.
04:43 Un réseau de chaleur, c'est une sorte de grosse chaudière
04:46 qui va alimenter en chauffage tout un quartier ou toute une ville.
04:49 Des réseaux de chaleur, des sites industriels, des piscines.
04:51 Et donc, vous voyez, quand vous allez déployer plusieurs de ces modules
04:55 sur ces sites-là, que vous réussissez à récupérer bien la chaleur
04:57 et que vous la réinjectez dans le réseau,
04:59 vous faites d'une pierre deux coups.
05:01 C'est-à-dire que vous refroidissez à la fois
05:03 100 dépenses énergétiques supplémentaires à vos serveurs
05:05 et vous fournissez en énergie un site qui, de toute façon,
05:07 consomme de la chaleur toute l'année.
05:09 Vos ambitions, c'est d'industrialiser la solution ?
05:12 Oui, absolument. Notre ambition, c'est d'abord de fabriquer
05:15 cette solution sur le sol français.
05:18 Déjà, on voudrait créer une usine et avoir quelque chose de...
05:21 Aujourd'hui, en fait, on fait appel à des sous-traitants.
05:24 Beaucoup sont français, certains ne le sont pas.
05:26 Mais avoir une solution qui est 100% française
05:28 et qui est évidemment déployée massivement en France et en Europe
05:32 pour pouvoir, effectivement, chauffer beaucoup de monde
05:35 avec ce type de technologie et, évidemment,
05:37 réduire beaucoup l'empreinte carbone du calcul informatique de nos clients.
05:41 Oui, d'ailleurs, vous avez effectué... Vous allez effectuer une levée de fonds ?
05:44 Alors, nous avons effectué, en début d'année,
05:46 une levée de fonds de 35 millions d'euros, justement,
05:48 pour déployer massivement cette technologie.
05:50 Donc, on a trois sites qui sont prévus à l'ouverture
05:53 en France et en Europe avant la fin de l'année.
05:56 L'idée, c'est qu'un jour, tout le monde puisse être touche...
06:00 Enfin, puisse être chauffé avec des solutions un peu comme la vôtre ?
06:03 - Avec Carnot, dis-moi ? - Oui, on aimerait beaucoup.
06:06 On aimerait beaucoup. Oui, oui, c'est une ambition.
06:08 C'est à la fois de chauffer le plus grand nombre possible de personnes, évidemment, et de sites
06:14 et avoir, évidemment, notre carburant à nous, ce sont les calculs informatiques.
06:19 Donc, avoir beaucoup de clients, comme NADXIS, comme Société Générale,
06:22 comme d'autres, qui viennent utiliser nos serveurs pour chauffer les gens.
06:28 Et ce prix, alors, que vous avez obtenu, comment est-ce que vous allez l'exploiter ?
06:32 Alors, on a plusieurs choses. En fait, on a déjà...
06:35 On doit continuer notre effort de R&D parce qu'on a une avance technologique
06:39 qu'il faut qu'on conserve. Et puis, deuxièmement,
06:41 effectivement, on est aujourd'hui 70 personnes.
06:43 On va passer à plus de 120 personnes.
06:45 Donc, on a beaucoup de recrutements à faire dans le domaine technique, commercial, etc.
06:49 Donc, on a beaucoup de choses à faire avec ce prix.
06:51 Merci beaucoup. Merci aussi pour votre témoignage.
06:53 Merci à tous les deux d'être venus sur le plateau de Smart Leaders.
06:55 Merci infiniment.
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