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La commission des Affaires sociales a détricoté ce mercredi la proposition de loi du groupe Liot pour abroger la réforme des retraites.

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Transcription
00:00 La politique Mathieu Croissando, la commission des affaires sociales a donc détricoté hier la proposition de loi du groupe Liott pour abroger la retraite à 64 ans.
00:10 Ça veut dire que le feuilleton est terminé ?
00:12 Pas encore tout à fait. La proposition de loi Liott a été visée de sa substance hier en commission des affaires sociales par les députés de la majorité.
00:20 Je vais essayer de vous la faire courte et surtout le plus clair possible.
00:23 La proposition de loi Liott contenait deux articles. Le premier pour abroger la réforme des retraites, le second pour compenser le manque à gagner pour les finances publiques par une hausse des taxes sur le tabac.
00:33 Les députés de la majorité ne veulent pas d'un vote le 8 juin prochain sur les 64 ans. Pourquoi ? Parce qu'ils risqueraient d'être mis en minorité.
00:40 Ils ont donc hier retoqué l'article 1 avec le soutien des députés LR et dans des conditions plus que particulières.
00:46 Par exemple, il y a des députés LR qui avaient voté la motion de censure, donc qui étaient contre la réforme, qui ont été heureusement remplacés par des députés LR qui soutenaient le texte.
00:55 Il y a eu des milliers d'amendements qui ont été passés à la trappe, à la grande colère de l'opposition qui a dénoncé des manœuvres, mais qui ne dit pas son dernier mot.
01:03 Parce que le groupe Liott prévoit de déposer un amendement qui rétablira cet article premier pour qu'il soit discuté en séance publique le 8 juin.
01:10 La présidente de l'Assemblée, Yael Brown-Pivet, risque à ce moment-là de le recaler en direct. Est-ce que vous avez compris ?
01:16 Pas tout.
01:17 Eh bien c'est normal. C'est absolument normal, car depuis trois semaines, on insiste à une bataille réglementaire où la politique passe au second plan derrière les coups de billard à trois bandes.
01:26 Les députés de la majorité, comme ceux de l'opposition, se jettent des amendements et des points de règlement au visage comme on dégaine les +4 au UNO.
01:33 Résultat, tout le monde finit par s'y perdre. C'est d'autant plus dommage que 7 Français sur 10 interrogés par l'Institut Elabe souhaitaient qu'elle soit débattue, cette proposition de loi Liott,
01:43 et qu'elle soit mise au vote, et que 6 sur 10, selon toujours ce sondage réalisé par l'Institut Elabe pour BFMTV, 6 sur 10 souhaitaient même qu'elle soit adoptée.
01:51 Mais ça veut dire que ça n'aura servi à rien ?
01:53 L'histoire retiendra juste que l'exécutif et les députés de la majorité ont tout fait pour éviter que les députés fassent leur boulot, c'est-à-dire qu'ils débattent et qu'ils votent.
02:00 Alors oui, avec des outils constitutionnels, des outils réglementaires certes, mais dont l'accumulation commence à devenir franchement indécente.
02:08 En langage de juriste, on parle de parlementarisme rationalisé, c'est un mot savant pour dire encadré, bridé. En fait, le Parlement en sort décrédibilisé.
02:17 Puis l'histoire retiendra aussi que l'opposition, qui a tout fait en février pour éviter un vote au Palais Bourbon, vous vous souvenez, en déposant des milliers d'amendements, alors que c'était le moment,
02:25 hurle aujourd'hui qu'on l'empêche de voter. Elle tente de jouer les prolongations et d'entretenir la flamme de la contestation auprès des Français, alors qu'elle sait très bien
02:33 qu'au-delà du symbole, même si le texte passait à l'Assemblée, il aurait du mal à passer sur un plan législatif plus tard parce que le Sénat y est opposé, et que même si par miracle c'était le cas,
02:43 ça serait retoqué par le Conseil constitutionnel pour ce problème de compensation des finances publiques.
02:48 Bref, tout ça n'aura pas servi à grand-chose, sinon à offrir un spectacle assez désolant, un de plus. C'est pas comme ça qu'on réconciliera les Français avec la politique.
02:57 Et c'est Aurore Berger, députée Renaissance, qui sera tout à l'heure l'invité d'Apolline de Malherbe pour le Face à Face à 8h30 sur BFM TV et RMC. Merci Mathieu.

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