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Au cœur de la Bretagne, cet ancien ingénieur du son a décidé de créer son monde à lui, "Nomade-land". Il y vit entre sa caravane, sa forêt comestible et ses animaux, avec une recherche d'autonomie, "50 euros par mois", et il est très heureux comme ça. Depuis peu, Myriam a rejoint sa vie. Brut s'est rendu chez Solo Frey, à la découverte d'un mode de vie peu conventionnel.

#BrutenBretagne 3/4

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Transcription
00:00 Allez les cocos !
00:02 Allez !
00:04 L'histoire depuis 6 ans, c'est juste de m'installer ici,
00:09 pour garer la caravane, en attentant de trouver quelque chose où me mettre,
00:13 et puis je me suis tellement plu ici que j'ai voulu rester, donc je suis resté.
00:17 Après l'histoire, c'est juste de m'intégrer dans ce lieu,
00:21 et puis dire "mais ce lieu peut m'apporter plein de choses,
00:24 pas seulement de la nourriture, du bien-être".
00:27 Ça m'a fait croire que je devais être quelque chose, quelqu'un,
00:30 où j'ai juste envie d'être un être vivant.
00:34 C'est quoi votre monde, le Madelande ?
00:37 C'est la vie.
00:39 Moi, c'est le nôtre, et que chacun crée le sien.
00:42 T'étais raison, il penche.
00:45 Ah non, ça va être...
00:47 C'est pas notre cuisine, c'est carrément la maison.
00:50 Nous on a une maison qui fait 4 mètres sur 2.
00:53 Je pense pas qu'on pourrait vivre à 3, mais...
00:56 Ça commence peut-être à se compliquer.
00:59 On vit dans cet espace qui est assez petit, on va dire,
01:02 mais on vit tellement dehors,
01:05 qu'on n'a pas besoin d'être à l'intérieur.
01:07 On est très bien ici, mais certains diraient "moi je peux pas vivre comme ça",
01:10 mais c'est pas grave, c'est nous qui vivons là.
01:13 Donc nous, ça nous convient,
01:16 et puis on a la pendule, évidemment,
01:19 mais qu'on ne remonte pas, parce qu'ici le temps n'existe pas.
01:25 Ça c'est les cuillères en bois que nous on fait,
01:28 avec le bois d'ici.
01:30 Voilà à quoi on passe nos hivers.
01:33 - Cette deuxième caravane sert à quoi ?
01:36 - Alors c'est une caravane qu'on m'a donnée.
01:39 Le devant, l'été, ça sert de boutique.
01:41 On fait une petite boutique en plein air, on a des petits articles qu'on vend,
01:44 comme il y a un photographe à la carte postale.
01:46 On fabrique des savons, des choses comme ça.
01:48 Mais surtout, c'est que l'hiver, elle sert de lieu d'accueil
01:51 pour des personnes dans le besoin.
01:53 En fait, il n'y a pas vraiment de potager.
01:55 Dès qu'il y a une place, on va mettre une salade, par exemple.
01:57 Mais ce qu'on essaye, c'est que de partout, un jour,
02:00 il n'y ait que des allées, de chaque côté,
02:02 où on puisse cueillir des choses pour se nourrir,
02:04 en toute saison, évidemment.
02:05 Et lorsqu'on a de l'abondance, ce qu'on va faire,
02:07 c'est qu'on va faire de la lactofermentation,
02:10 on va conserver, on fait beaucoup de séchage,
02:12 même des légumes, on fait sécher les légumes.
02:14 Ils ont poussé seulement depuis le printemps, les pêches là.
02:17 Et ici, on a des pêchers, des pruniers,
02:20 ils sont déjà hauts comme ça et font déjà des fruits,
02:23 ils ont deux ans.
02:24 C'est magique.
02:25 J'ai souvent entendu que pour vivre en autonomie,
02:28 il fallait 2, 3 hectares, 20 hectares ou je ne sais quoi.
02:32 Ici, on a 8600 m2.
02:34 Toutes les cultures, quand on fait beaucoup de légumes perpétuels,
02:37 on peut nourrir 4 personnes à l'année.
02:39 Souvent, il y a des personnes qui ont dit,
02:41 ouais, ces gens-là vivent d'aide sociale ou je ne sais quoi.
02:44 Non, non, il n'en est pas question.
02:46 On a un budget alimentaire qui est très faible.
02:50 Ça dépend si on a vendu quelques petits objets ici,
02:53 on peut s'acheter un petit truc.
02:55 Mais donc, du coup, on n'est pas totalement hors système.
02:58 Voilà, soyons clairs.
03:00 Personne ne le sera jamais.
03:02 On a le téléphone, par exemple.
03:03 Bon, il faut bien payer l'abonnement.
03:05 Mais voilà, on pourrait dire qu'avec 50 euros, on vit.
03:09 Moi, j'ai toujours dit, on peut vivre sans argent,
03:12 à condition d'en avoir eu avant.
03:14 Le terrain, ce n'est pas volé.
03:17 Il faut acheter le terrain, quelques outils,
03:19 acheter la caravane, les panneaux solaires.
03:21 Il faut avoir de l'argent.
03:22 Et à partir de ce moment-là, on peut arrêter d'en faire rentrer.
03:25 Il y a des personnes qui disent,
03:26 ouais, je n'ai pas envie de vivre comme eux
03:28 parce qu'ils n'ont pas l'air d'être très heureux.
03:30 Je dis, mais nous, tous les gens qu'on rencontre,
03:32 ils disent, mais comment vous faites pour avoir le sourire
03:34 alors que vous vivez comme ça ?
03:36 Moi, avec tout ce que vous avez,
03:38 pourquoi vous tirez la tronche, quoi ?
03:40 - Pas mal de gens qui ne vous reprennent pas,
03:42 qui ne vous voient pas complètement en marge,
03:44 comme un zozo, même.
03:45 - Ouais, un zozo, un fou, des choses comme ça.
03:48 Mais ce n'est pas depuis que je vis ici.
03:51 Ça a toujours été depuis que je suis enfant.
03:53 Déjà, enfant, je vivais près de la forêt.
03:56 Et puis, dans les années 90, sans caravane.
03:59 Je sais qu'il y a des gens qui font des burn-out
04:01 et qui sont néos, ruraux, je ne sais plus.
04:04 Enfin, il y a tout un tas de mots un petit peu à la mode.
04:07 Je ne veux pas dire que j'ai toujours vécu ici.
04:09 Ça fait six ans que je suis là,
04:10 mais j'ai toujours vécu de cette façon.
04:11 On m'a montré, quand j'étais enfant,
04:13 cueillir les orties, aller ramasser les champignons,
04:16 les reconnaître.
04:17 Myriam, c'est pareil.
04:18 - Quand j'étais petite, au Maroc, du coup,
04:20 quand je suis née à Casables,
04:21 ma grand-mère nous soignait toujours par les plantes.
04:24 Elle s'y connaissait énormément.
04:26 Et donc, c'est quelque chose qui est resté.
04:29 Et toujours essayer d'être plus dans la nature.
04:35 Et puis, mes enfants disent,
04:36 "Tant que tu es heureuse, c'est bon, on est heureux."
04:40 - Ben oui.
04:41 - Le système, il a aussi intégré le progrès.
04:44 Toi, tu te situes où par rapport au progrès?
04:46 - Il y a de la technologie qui est là.
04:48 On a des panneaux solaires.
04:49 C'est la technologie.
04:50 Donc, on profite aussi de ce qui a été créé.
04:53 Moi, c'est pas contre ça,
04:55 toutes les inventions qui ont été faites.
04:57 Mais j'aimerais bien qu'on revienne aussi
04:59 à des inventions qui ont été faites,
05:01 qui étaient très intéressantes
05:02 pour qu'on puisse vivre paisiblement.
05:07 Je suis resté seul pendant 5 ans ici.
05:10 Et c'était pas un choix d'être seul.
05:12 C'était...
05:13 Ça s'est trouvé comme ça.
05:15 Et je crois que c'était une synchronicité.
05:17 Il fallait que je sois seul.
05:18 Un jour, Mérame est passé comme ça.
05:20 Puis elle est revenue, elle est revenue.
05:22 Et puis, je lui dis, "Bah, écoute, si tu veux, tu restes."
05:25 Et elle m'a regardé un des yeux.
05:27 - Je comptais justement trouver un petit lieu
05:30 où planter des arbres,
05:32 faire plus de jardinières,
05:33 être plus en contact de la nature.
05:36 Et puis quand Solo me l'a proposé,
05:38 je dis, "Bah, voilà, c'est bon."
05:40 Sous-titrage Société Radio-Canada
05:42 C'est bon.
05:44 Sous-titrage Société Radio-Canada

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